Apaisé, le monstre se tenait apaisé dans les eaux calmes du lac. Il ne faisait rien si ce n'était observer la nature qui vivait autour de lui. Un petit grognement de satisfaction et il retourna à son calme. La bestiole se tenait la tête sous l'eau, n'ayant pas un grand besoin de respirer. Elle était d'une petite taille qui avoisinait les 1 m et possédait des sortes de nageoires à ses bras ainsi qu'une longue queue de poisson. Sa peau, écailleuse, était d'une couleur verte, se dégradant parfois vers les bleus.
Enfin, son physique était proche d'un gobelin.

Son regard se porta sur un reflet ici, rare par ce temps quelques peu nuageux. Une belle petite lumière qui ne tarderait pas à disparaitre, privé de son rayon de soleil, perdu derrière un nuage.
Il attendait qu'une petite bête passe par là, juste devant sa gueule. Il surgirait alors de l'eau pour le tuer et s'en repaître. Il avait faim mais savait attendre.
N'importe quelle proie ferait l'affaire, une grande de préférence.

Le gobelac était un monstre discret, si discret qu'il était parfois difficile de savoir s'il était ou non là. De plus, en dehors de ses chasses, il restait sous l'eau ou dans un endroit où on ne le verrait pas. Il n'était agressif que lorsque la faim se faisait sentir.
Il bougea un peu, faisant des remous dans l'eau, pour se caler dans un angle parfait pour piéger ses victimes.

Après avoir accepté la mission, je retournais chez moi. Immédiatement, je me mis à faire l'inventaire de ce dont je pourrais avoir besoin. Bien évidemment, je prendrais mon arc. Mais mes flèches classiques pourraient blesser l'animal, alors que je souhaitais le capturer... Je comptais donc emmener une dizaine de flèches contondantes, donc le bout formait une sphère de métal, pouvant assomer leur cible. Il y avait des risques de briser quelques os de la bête, mais cela valait toujours mieux que sa mort. Il me faudrait également une corde afin de l'entraver une fois qu'elle serait incapacitée. Pour le reste, je pense que mes alliés divins seront assez puissants pour palier à tout oubli. Je regroupais donc mon matériel habituel, ainsi que les compléments qui m'étaient venus à l'esprit, puis me consacrai à mes activités habituelles.

Le lendemain matin, je me levais avant l'aube, et partis avec elle. À la sortie de Lüh, j'appelais Tarec'Mah afin qu'elle m'accompagne. Sur le chemin, je lui expliquais notre quête, et mon plan :

“Je suis désolé, mais j'aurais besoin que tu me serves d'appât. La créature que nous traquons est supposée avoir des capacités physiques proche de celles des humains. De ce fait, elle ne devrait pas représenter un gros danger pour toi. Ainsi, j'aimerais que tu longes les berges, par intervalles de 10 mètres. Je me placerais en retrait de la berge, de façon à être invisible depuis cette dernière, tout en te couvrant. Tu avances, puis j'avance, et ainsi de suite. Ainsi, dès que le Gobelac apparaît, je tenterais de l'assommer d'une flèche, et sinon tu te chargeras de le maîtriser.”

Nous poursuivîmes notre chemin jusqu'au lac. Il semblait aussi paisible qu'à l'ordinaire, mais ses berges recelaient un nouveau secret à découvrir. Je fis un signe de tête à Tary, et nous nous mîmes en chasse.

Encore une agréable journée à ne rien faire qui s'annonçait... Tarec'Mah regrettait le temps où elle pouvait réellement agir sur le faune et la flore. A présent, elle n'était que spectatrice, et elle commençait à avoir peur de s'ennuyer. Chasser les monstres qu'elle pouvait combattre avec le peu de pouvoir qu'elle avait, c'était bien... Dormir des jours entiers dans des régions différentes, c'était bien... Mais elle allait finir par ne plus rien avoir à faire. D'ici quelques années. Elle avait donc encore le temps de se prélasser.
Puis la voix de Sheiko résonna. Le soleil était à peine levé, que pouvait-il bien vouloir ? Quelque chose d'intéressant avec un peu de chance. Le temps pour la Demi-déesse de bailler et elle se retrouva devant la capitale, son maître à ses côtés. Sans un regard pour la ville, elle tourna le dos aux constructions humaines et écouta avec attention ce que le guide attendait d'elle tout en marchant.

« Je suis désolé, mais j'aurais besoin que tu me serves d'appât. La créature que nous traquons est supposée avoir des capacités physiques proche de celles des humains. De ce fait, elle ne devrait pas représenter un gros danger pour toi. Ainsi, j'aimerais que tu longes les berges, par intervalles de 10 mètres. Je me placerais en retrait de la berge, de façon à être invisible depuis cette dernière, tout en te couvrant. Tu avances, puis j'avance, et ainsi de suite. Ainsi, dès que le Gobelac apparaît, je tenterais de l'assommer d'une flèche, et sinon tu te chargeras de le maîtriser. »

Elle hocha la tête, se faisait un schéma intérieur de ce que l'humain attendait d'elle. Un Gobelac ? Quel drôle de nom pour une créature. Elle l'imaginait petit, verdâtre... Moche, quelque chose digne d'Aqua somme toute. Quelque chose vivant dans un lac et sortant assez peu pour que les humains le découvre seulement maintenant. A moins que des espèces apparaissent encore... Comment le savoir ?

Le lac en vue, Tary attendit un signe de Sheiko pour commencer leur petit manège. Elle se mit le long du lac, et marcha d'un pas flegmatique comme le ferait sans doute n'importe quelle créature venu s'abreuver. 1, 2, 3, 4... 9, 10 mètres. Elle se stoppa, faisant mine d'humer l'herbe autour d'elle en attendant que Sheiko la rattrape. Et elle reprit. 1, 2, 3, 4... 9, 10. Et ainsi de suite au moins 3 fois. Rien ne bougeait dans le lac, à part peut-être quelques rides insignifiantes apparaissant ça et là. Des poissons sans doute... Commençant à se lasser de marcher simplement autour d'un lac apparemment aussi vide que pouvait être un lac, Tarec'Mah finit les 10 mètres qu'elle avait commencé, et en attendant que Sheiko fasse la distance à son tour, elle s'assit. Le regard fixé sur le ciel nuageux, elle laissa sa queue ornée de feuilles orange plonger dans l'eau. Peut-être faisait-il trop chaud ? Ou trop froid ? La température de l'eau n'était pourtant pas mauvaise...

La terre tremble légèrement sous le poids d'un être vivant se déplaçant. Quelques vaguelettes viennent confirmer ces dires. D'ailleurs, cet animal avait une façon étrange de se déplacer. C'était régulier, pas comme ses autres proies dont il avait l'habitude. Le gobelac se méfiait un peu, mais il suivit tout de même les déplacements de la bête.

Il avait faim, il venait d'avoir faim. Regardant, toujours silencieusement, l'animal bouger, il se prépara à attaquer sa nouvelle proie qui était, il fallait l'avouer, d'un bonne taille. Elle pourrait le nourrir durant bien trois ou quatre jours. Il se lécha mentalement les babines, ne voulant pas effrayer son repas.

Le monstre recula légèrement, prenant son élan pour attaquer lorsque soudainement, la queue de la bête plongea dans l'eau. Cela l'intrigua un peu mais il fit fi de ce détail, fonçant droit sur la berge en bondissant à une hauteur d'environ deux mètres avant d'armer ses crocs pour plonger sur la jugulaire la bête qui regardait le ciel.

le gobelac était en chasse.

L'avancée autour du lac se faisait sans le moindre signe de vie de la part du Gobelac. D'autres créatures hantaient les rives, mais les principaux prédateurs ne disposaient pas de représentant en ces lieux à cette heure-ci de la journée. Cela faisait un certain temps que nous procédions à notre évolution, lorsque Tarec'Mah s'assit et posa négligemment sa queue dans l'eau. La colère monta en moi, car il s'agissait de l'exact moment où je devais avancer. Ma visée serait alors moins précise, et elle se devait donc d'être beaucoup plus réactive, pour pallier à ce défaut.

Je me rappelais de le lui mentionner à la fin de la traque, lorsque nous aurions capturé l'animal, et commençai à avancer doucement, afin de ne pas trop me reposer sur elle, puisqu'elle semblait d'humeur à se détendre. Alors que je faisais mes premiers pas, un frémissement de l'onde et une gerbe d'eau me firent m'arrêter aussitôt pour mettre la bête en joue. Il s'agissait d'une espèce de crapaud géant, à la peau verdâtre. J'attendis un court instant, afin de me stabiliser au maximum et de calculer sa trajectoire, puis relâchais ma flèche contondante, qui siffla en direction de l'animal. Sans attendre que le trait ait atteint sa cible, j'encochais immédiatement une seconde flèche similaire à la première, tout en espérant que Tary n'assassinerait pas le petit crapaud...

Soudain, quelque chose jaillit de l'eau. Quelque chose de vert. Mais Tarec'Mah ne prit pas le temps de le détailler. Elle hésita un instant entre la joie de voir enfin de l'action se produire et la surprise de l'immonde créature lui sautant à la gorge. Mais son hésitation fut de courte durée car elle n'avait pas prévu d'y laisser sa peau et il était temps d'agir.
Au moment où elle sentit les crocs de l'animal se refermer sur son cou, elle voulu se retourner, rouler sur elle-même pour se débarrasser de lui. Elle aurait voulu agripper à son tour la bête, l'enfermer dans l'étau de ses crocs. La douleur la poussait à déchiqueter l'espèce de misérable crapaud qui avait osé s'attaquer à elle. Certes il s'agissait du plan, mais comment quelque chose d'aussi immonde pouvait oser s'attaquer à elle ?
Mais elle ne put rien faire, stopper par un choc dans son élan, la gueule grande ouverte pour essayer de saisir le Gobelac. Elle n'avait encore rien eut le temps de faire. Une flèche venait de heurter la créature à l'épaule. Pas de sang ni de blessure, il s'agissait d'une des armes de Sheiko. Et Tarec'Mah se rappela soudain qu'elle ne devait pas tuer leur cible, mais l'attraper. Elle qui était à deux doigt de le happer pour en faire de la charpie...

La blessure sur son cou la faisait souffrir, mais elle avait quelque chose à faire avant de s’apitoyer sur son sort. Le Gobelac ayant lâché prise grâce à Sheiko, la lézarde put se retourner librement et tenta de le saisir à la patte. Si seulement elle avait encore ses pouvoirs... Une liane bien placée et la créature aurait été neutralisé... Cela faisait longtemps qu'elle n'avait rien tenté... Prête à bondir sur le crapaud, elle se concentra pour tenter quelque chose. N'importe quoi. Car elle n'était plus capable de grand chose. Puisant dans son être, elle chercha quelque chose. Le moindre quelque chose encore possible. Et, la surprenant elle-même, elle réussit à faire quelque chose. Partant de sous ses pattes, une végétation folle se lança à la poursuite du monstre, tentant de l'attraper avec des lianes et de le griffer avec des ronces.


[Mana 18 : Plante 2]

le gobelac ne s'attendait pas du tout à ça. Une attaque surprise d'un humain sur lui, le blessant un peu à cause de la vitesse du projectile. Il grogne puis vient ficher ses crocs dans le cou de sa proie. Puis il s'écarte vite pour éviter une riposte de l'imposante créature qui ne semble pas vouloir se laisser faire. Encore un projectile qu'il évite de peu puis il commence à tourner les talons pour fuir ces deux êtres qui sont trop forts pour lui.

Mais voilà qu'il ne peut réellement fuir puisqu'une ronce vient lui attraper la jambe droite. Il hurle de colère ainsi que de douleur avant de se retourner pour faire face à l'immense dragon vert. Il ouvre grand la gueule et lance un jet d'eau sous pression droit sur le reptile qui était devenu une menace pour lui. N'attendant pas que son attaque ai impacté sa cible, il se déplaça en vitesse pour essayer de se dégager de la ronce qui lui faisait mal.

Du sang coulait de sa jambe. Il se tient désormais près du lac. Soudain, de là jaillit une vague haute d'environ trois mètres. Le mur d'eau vas, encore une fois, frapper le reptile prit pour cible à abattre pour sa propre survie.

Mais allait-il vraiment réussir à s'échapper ?

[Eau 2+3]
[Mana: 20]

Ainsi donc, ce crapaud lacustre était doué de magie Aqueuse... Je connaissais certains fils et filles d'Aqua qui enrageraient de se savoir une affinité avec une créature aussi hideuse. Néanmoins, sa puissance était impressionnante, pour un être si chétif. Heureusement, sa peur, ou sa nature, le rendait idiot, et il concentra sur Tary des attaques qui m'auraient balayés si je me les étais prises. Sachant que les dieux terrestres avaient l'ascendant sur la magie d'eau, je laissais à mon allié le soin de s'en sortir, et me concentrait plutôt sur mon tir, bandant une nouvelle fois mon arc. L'être verdâtre tentait de fuir vers le lac, mais je ne comptais pas le laisser s'en sortir à si bon compte : inspirant profondément, je lâchais vers lui un nouveau trait contondant dans le but de l'étourdir pour de bon.

Sans attendre de voir aboutir mon trait, je baissais le regard alentour, avisant alors un belle pierre de la taille de mon poing. Exactement ce qu'il me fallait pour lester ma corde. J'entrepris alors de la nouer à l'une des extremités, comptant sur tary pour occuper notre cible pendant ce temps.

Son sort toucha le monstre, le ralentissant et le blessant même. Sa jambe saignait sous la pression des ronces et il dut s'arrêter pour se soustraire de l'étreinte épineuse. Mais Tarec'Mah n'eut pas le temps de se réjouir car un jet d'eau fut projeter dans sa direction. Elle ne comprit pas d'abord qu'il avait été tiré par son adversaire et tenta juste de l'esquiver, bondissant de côté. Le sort la toucha malgré tout et elle laissa échapper une sorte de grognement rauque. Le choc l'avait sonné et elle se laissa tomber sur le flanc malgré elle. Étourdit, elle voulu se relever et commencer à courir après sa proie mais elle ne parvint qu'à se remettre sur ses pattes, ses sens ralentis pendant quelques secondes.
Il fallait qu'elle relance son sort à elle, qu'elle le maintienne immobile ! Se concentrant de nouveau, immobile, elle n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit. La deuxième offensive du monstre s'élevait déjà haut au-dessus d'elle. Et si le jet d'eau l'avait assommé, elle n'osait pas imaginer ce que cette énorme vague allait lui faire... Contrairement à la plupart des êtres qui auraient reculé, toute une vie de chasse avait apprit à Tarec'Mah que dans ce genre de situation, il valait mieux se diriger de l'avant. Elle bondit donc aussi vite que son esprit encore légèrement engourdi le lui permit, passant la zone de danger avant que la vague ne s'affaisse au sol. L'eau s'écrasa derrière elle et, fière d'avoir réussit son coup, elle se jeta sur le monstre, tous crocs dehors pour l'intercepter avant qu'il ne puisse sauter à l'eau si la flèche de Sheiko ne l'atteignait pas.

Le Gobelac grogna lorsqu'il s'aperçut que ses attaques ne faisaient rien à sa cible, ou presque. Le grand lézard fut touché par la première mais évita la seconde sans grande difficultés apparentes. Voilà maintenant qu'elle se ruait sur le pauvre monstre sans défenses.

La bête était, il semblait, dans une impasse, impossible pour elle d'aller se réfugier dans l'eau ni de fuir par les terres. L'énorme lézard était sur elle, l'empêchant de bouger... Mais elle n'avait pas dit son dernier mot ! La créature, douée un temps soit peu d'intelligence, avait comprit que s'acharner sur le lézard ne servait à rien, elle lança donc une nouvelle attaque, une autre vague, mais cette fois en direction de l'humain qui tramait quelque chose de pas bon du tout pour sa peau.

C'est ainsi qu'une vague déferlante alla s'écraser sur Sheiko, enfin, le gobelac ne savait pas si cela l'avait réellement touché.
Puis venait le moment où il devait se débattre contre ce lézard ma fois bien puissant. Il mordait, griffait, se débattait puis finit par lancer, à bout portant, une boule d'eau sous pression.

[Eau 2+3]
[Mana: 15]

J'achevais mon noeud lorsque le monstre reporta son attention sur moi, par le biais d'un puissant sort d'eau. Une vague s'éleva, sembable à celle qui s'était abattue sur Tary, et se dirigea droit vers moi. Heureusement, nous étions au lac des astres, et j'étais resté à la lisière des arbres : je pus donc me dissimuler derrière l'un des troncs centenaires, qui brisa la vague juste après que je m'y sois caché, et seuls quelques remous m'atteignirent., me détrempant tout de même notablement. Aussitôt que la déferlante eut déferler, je sortis de mon abri et courrait à vive allure vers le Gobelac, dans le but de l'attacher avec ma corde. Mais avant de trop m'approcher, je tenais à m'assurer que rien n'arriverait à Tary, compte tenu du fait que la créature s'acharnait toujours sur elle.

Dès que la voie serait libre, j'entraverais le monstre. En attendant, je restais alerte.

Quand Tarec'Mah vit la vague déferler en direction de Sheiko, elle sentit son cœur louper un battement. Non. Pas la prison. Pas déjà ! Trop occupée à fixer les arbres à la recherche de son maître, la demi-déesse en oublia le monstre. Elle en oublia d'y faire attention, de l'attraper ou l'immobiliser. Et quand enfin elle aperçut l'humain surgirent des arbres après quelques secondes ressemblant à une éternité, un jet d'eau la cueillit en pleine tête. Presque noyée, la dragonne recula de quelques pas pour se soustraire au sort. Elle ne voyait plus rien et la puissance du jet l'avait désorienté. Si bien que son dernier pas se termina par une chute dans le lac. Respirant de l'eau, battant frénétiquement des pattes pour remonter à la surface, un goût de sang lui imprégna la gueule.
Et quand enfin de l'air entra dans ses poumons, la demi-déesse réussit à planter ses griffes dans de la terre et se hisser à l’abri sur l'herbe détrempée du lac. Son museau dégoulinait de sang qu'elle devinait provenir de ses narines et une de ses pattes la lançait, sans parler des traces de crocs qui ornaient son cou. Mais quand elle chercha le monstre des yeux, elle vit que Sheiko était sur le point de le ficeler avec une corde. Pourvu qu'il y parvienne. Non que la dragonne manque de ressource, mais elle ne promettait pas que le petit monstre verdâtre survive à sa prochaine attaque. De la haine luisait dans ses yeux émeraudes. Elle lui en voulait de lui avoir fait boire la tasse.

Libéré du joug de la dragonne, le monstre se rua vers le lac, son ultime refuge. Mais hélas, l'humain avait lancé sur lui quelque chose qui bloqua sa fuite et le fit lourdement tomber au sol. Grognant de plus belle, le gobelac se débat en mordant les cordes. Puis voilà que l'humain approche. Dans le regard de la bête, on peut voir une sorte de peur, la peur de mourir. Oui, même inintelligent, il avait peur de perdre la vie. simple instinct de survie parait-il.

Le tout étant qui se débattit avec plus de fougue, réussissant à faire céder une corde. Un peu plus libre de ses mouvements, il tenta de mordre à la gorge de l'humain. Les griffes volaient dans tous les sens et il essaya même de lancer une autre attaque qui se solda par un échec, ses mouvements étant trop entravés.

Son souffle était rapide et son coeur battait avec frénésie. sa tête retomba sur le sol en soulevant un nuage de poussière. Son regard croisa celui de l'invocation qui bouillait de rage. Ce regard lui donna la force, par la peur, de se débattre encore plus. Il mordait, gesticulait dans tous les sens, cherchant une faille pour se libérer.

[Mana: 15]

Ce qui est petit est mignon.

Cette phrase est d'une sottise absolue. Les petites créatures sont toujours les plus hargneuses, car elle n'ont que cette rage pour survivre. Elle n'ont pas la force ou la résistance des plus grandes créatures, n'ont pas leur aspect effrayant. Alors elles luttent chaque instant de leur vie. Et celle-ci n'échappait pas à la règle. Maintenant qu'elle était ficelée, que ses mouvements étaient entravés, elle était privée de son principal avantage : sa vitesse. La panique pouvait se lire dans son regard tandis que ses griffes fendaient l'air, se dirigeant vers ma gorge ou mes yeux. Je tentais à plusieurs reprises de lui attraper l'un des membres antérieurs, écopant de plusieurs coups de griffes superficiels, avant de finalement réussir. Usant de cette prise et de mon avantage de poids, je forçais la créature à rouler sur le ventre, minimisant de ce fait la menace de ses appendices acérés. Je m'asseyais sur son dos afin d'entraver encore un peu plus ses mouvements, puis tirait de mon carquois une flèche contondante. Je la saisis comme un poignard et en portaitun coup à la tête de l'animal, mais, à cause de ses soubressauts, la flèche ne fit qu'effleurer sa peau. Je me restabilisais sur la créature, puis lui portait un nouveau coup. Celui-ci toucha net, et les mouvements de la créature ralentirent brusquement, se faisant plus difficile : Elle était étourdie. Je lui portais un second coup, à un autre endroit afin de ne pas briser sa structure cranienne, et ses mouvements cessèrent complètement. Je restais quelques instants afin de m'assurer qu'il ne s'agissait pas d'une feinte, puis l'entravait de façon bien plus efficace avec la corde, lui verrouillant les membres. Je me tournais ensuite vers Tarec'Mah :

“ Tout va bien ? Tu as encaissé pas mal de sorts, ça va aller ? Quoiqu'il en soit, merci pour ton aide.”

Je baissais ensuite les yeux sur la petite chose :

“Rentrons.”