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Aventure #1 écrite Sam 03 Jan 2015, 19:24
 
Connaissez-vous le haernsbüner ? Il s'agit d'une boisson de luxe, une des boissons les plus savoureuses et les plus chères de tout les royaumes. Il s'agit typiquement de ce genre de boissons que vous avez en petite quantités dans les soirées mondaines, ou les nobles invitent leurs amis nobles à boire et manger des mets hors de prix en rabaissant ceux qui ne peuvent se les payer.

Cette boisson est une boisson de grand luxe, la base est faite de malt et de champignon, suivant une recette secrètes que seul Orghen Sombre-Pierre connait. Ces bouteilles se vendent à pris d'or, surtout quand la consommation de base est à trois Tsuris la pinte de bière. Inutile de dire que pas tout le monde n'en bois. Mais les commerçants sont les commerçants , et l'argent est l'argent. Alors créer une boisson trop chère pour être bue est peu rentable. Orghen le savait bien et avait quelque peu travailler sa boisson pour en crée trois nouvelles en plus de la première.

La classique, la luxueuse Haensbüner Dorée, se vendait à Trentes Tsuris la bouteille. Pour se faire Orghen prenait du malt de très haute qualités et des Harnstoads, des champignons des tréfonds très dur à trouver et à cultiver, mais dont le fumé et le gout étaient sans pareil.

Une version plus accessible, la Haensbüner Argentée, se vendait à quinze Tsuris la bouteille. Celle-ci était faite avec un malt plus modeste et des champignons des cavernes naines. Ces champignons étaient plus facile à trouver et a cultiver mais leur gout était moins parfait, même si encore très bon.

Enfin la version "bon marché" était la haernsbüner de bronze. Celle-ci se vendait à environ six tsuris  la bouteille, soit le double d'une consommation normale, preuve de sa qualité malgré ses ingrédients très communs. Tel une pinte ou une bière, celle-ci était composée de houblon et non de malt et les champignons étaient divers et variés parmi les champignons les plus communs.

La dernière version, la haernsbüner de platine, est toujours en cours de création et seul Orghen sait ce qu'elle contient. Mais le brasseur jurera que sa boisson se vendrait au moins cents Tsuris la bouteille et qu'il n'en ferait que quelques unes seulement. Cela dit, personne n'en a jamais bu ne serait-ce qu'une goutte pour le moment.

Pourquoi parler de cette boisson ? Et bien parce qu'elle a été créée lors d'un concours de circonstance par le brasseur Orghen Sombre-pierre. A la base un simple brasseur en difficultés pour sa taverne et à la recherche de recettes de boissons pouvant sauver son établissement et ayant eut la chance d'une bonne rencontre, et d'une bonne idée.

Yuurei, il y a plus de dix ans alors qu'il était encore milicien, et bien avant d'avoir emménagé avec la Botanique Shaman qui partage sa vie, venait se reposer après le service dans une taverne sur le point de fermer tandis que le convoi qu'il escortait finissait son arrivée et commençait son commerce de trois jours.

Le rôdeur prenait un plat à base de champignons et une bière, se demandant pourquoi il était le seul client. La Bière n’était pas mauvaise sans être excellente, le plat pas mauvais sans être royal et le prix plutôt honnête. Le brasseur n'ayant rien de mieux à faire, tenait compagnie au Rôdeur durant son repas. Il lui racontait ses misères financières et ses craintes de voir son établissement fermer. Tandis que Yuurei mangeait. Une curieuse manie du Rôdeur vint retenir l'attention du tavernier, en effet, il trempait ses champignons crus dans la bière avant de les croquer. Le brasseur lui posa simplement la question :

"Pourquoi faite vous ça à ses pauvres champignons"
"J'aime bien le gout, vous devriez essayer les champignons se marient bien à la bière"  

Le tavernier prit un champignon et le trempa dans le verre de bière, le laissant s'imbiber, quand il le mangea, il dut reconnaître que, oui, le champignon se mariait bien à l'alcool. Tandis qu'il découvrait cette saveur, le rôdeur lançât simplement, d'une voix innocente, très souvent utilisée chez lui.

" Pourquoi ne pas faire une boisson dans ce style ? Champignon et bière ?"  
"Hum.. oui pourquoi pas ? Mais pas de la bière, un autre alcool plus fort en malt et quelques herbes ainsi que..."

Le Brasseur c’était arrêté dans sa phrase, réfléchissant à une recette dans sa tête sans même imaginer être en train de donner naissance à la Haernsbüner et lançât au Rôdeur d'une voix énergique, renouvelée par l'impulsion d'une bonne idée.

"Vous partez quand avec votre convoi ?"
"heuu dans trois jours maximum pourquoi ?"  
"Revenez dans deux jours ! Je veux vous faire goûter un truc !"

Deux jours après, vers midi, le Rôdeur entrant timidement dans la taverne, "fermer pour travaux" d'après l'enseigne. Le brasseur l'accueillit d'un ton heureux et les bras grands ouverts. L'invitant à s’assoir et apportant un tonneau d'une boisson innovante. Apportant deux choppes et de quoi écrire, il versât du liquide dans les deux et en offrit une au rôdeur. Yuurei venait de goûter en avant-première à la toute première haernsbüner jamais créée. Le tavernier et le rôdeur passèrent l'après-midi, la soirée et presque toute la nuit à goûter cette boisson et l’améliorer.

Notant leur idées et en discutant. Ils passèrent également leur nuit à discuter, rire et sympathiser. Yuurei venait de trouver un bon ami parmi les commerçants de Lüh. Yuurei dut partir travailler le lendemain et, on dois l'avouer, de manière pas très très fraîche pour ne pas dire avec une belle gueule de bois. Mais il partit également avec une invitation d'Orghen à venir le revoir à sa prochaine escorte de convois. Celui-ci fut un an après et lorsque Yuurei s'approchait des quartiers commerçants, il se languissait surtout de le revoir. Mais le Rôdeur fut plus que surprit devant la taverne. Une devanture parfaite, des lettres sur l'enseigne de la taverne en or fondu et une taverne pleine à craquer... et pleine par des personnes et invocations semblant plus être d'un milieu aisé que de la plèbe. Yuurei passât timidement la porte, regardant à l’intérieur et vis que les clients buvaient de tout, mais surtout de la haernsbüner, donc l’Étiquette était brune avec deux choppes gravées sur un bouclier blanc. Le rôdeur souriait sur le succès de son ami et commençât à refermer doucement la porte quand une main calleuse lui saisit la manche et le tira à l’intérieur, puis un bras puissant vint le serrer autour de la taille et un autre lui tapât dans le dos.. amicalement.

"Alors, Yuurei mon vieux, tu comptais partir sans même dire bonsoir ?"

Je vous le donne dans le Mille ? Oui il s'agit d'Orghen qui a limite dévalé les escaliers en courant pour attraper le Rôdeur et le tirer vers l’intérieur. Le faisant s'assoir au comptoir, lui offrant la version final de la fameuse Haernsbüner Dorée à boire au comptoir et une caisse entière de dix de ses bouteilles à ramener chez lui et racontant à qui veux l'entendre, leur rencontre et comment ce rôdeur est créateur de la moitié de sa recette.

Pourquoi je vous raconte ça ? pourquoi je m'abaisse a raconter les exploits alcooliques d'un rôdeur et d'un brasseur devenu célèbre? Et bien c'est simple : je vous raconte ça suite au spectacle que Evinae voit en ce moment même. Yuurei et Astriel tout les deux allongés sur le sol de la maison, encore endormis suite à une cuite mémorable. Une bouteille de haernsbuger doré à trois quart vide chacun et un panel d'instruments de musiques au sol. Visiblement ils ont fait la fêtes et ont joué, bu, ri et manger jusqu’à en tomber ivre mort. Oh, la Demoiselle avait bien bu aussi, mais l'alcool n'est pas vraiment efficace sur elle, allez savoir pourquoi.

Evinae regarde autour d'elle et soupire, une femme au milieu d'un bordel généré par deux hommes. La mère avait décidé de laisser Yuurei dormir et s’occupait en rangeant quelque peu ce qui traîne et couvrant son mari d'une couverture. C'est vrai que après son expédition dans la forêt pour trouver des plantes et le lendemain mouvementé avec le Cruentur, Yuurei avait besoin de décompresser un peu et cette petite soirée détente lui avait bien plus. En général quand Yuurei vas voir son ami Orghen, les choses vont à merveilles, mais sur la route du retour. Pas mal d’embûches l'avait quelque peu... Perturbé. Rien de bien spécialement dramatique, mais quand même assez éprouvant pour les nerfs.

Yuurei avait à faire dans le quartier commerçant, plus précisément à faire chez Orghen. Il avait pour projet de lui acheter une caisse complète d'alcool pour sa consommation personnelle une fois de retour dans la Forêt Faste. Une caisse de un mètre cinquante de haut, soixante de large et à peu près quatre vingts kilo de poids. Quand on sait que une seule des bouteilles contenues dans cette caisse coûte six Tsuri et que la caisse en contient quatre-vingt. Je pense fermement que Orghen a accepté de prendre les cents Tsuri que Yuurei avait sur lui uniquement pour pas le vexer et lui aurait offert la caisse complète bien volontiers. M'en témoigne la caissette de douze bouteilles de haernsbüner Dorés qu'il lui a offert en "geste commercial" pour l'achat qu'il avait fait. Yuurei n'avait pas la notion de la valeur de ce que Orghen lui offrait et avait le sentiment de le truander. Orghen lui connaissait cette valeur et estimait que Yuurei méritait bien plus qu'une caissette de temps en temps. Il était richissime et estimait que c’était exactement à moitié, grâce à son ami le Rôdeur. Malheureusement pour notre Rôdeur, les nouveaux gardes de la Milice avaient la notion de l'argent et sortir discrètement de la taverne avec une telle caisse, les gardes ne voulaient pas le laisser partir de la. Persuadé que Yuurei avait volé la caisse d'une valeur de quatre cents quatre-vingts Tsuri quand même. Yuurei dut rester coincé au poste de la Milice jusqu’à ce que Orghen Sombre-pierre vienne en personne attesté que, oui, il lui avait bien donné cette caisse et envoie pété les miliciens en leur hurlant dessus. Et bien sur personne ne c était donné la peine d'aller chercher ce bon vieux Orghen avant presque quatre heures d'attente. Plutôt énervant non ? Mais après le savon que le maître brasseur leur a passé. Yuurei pourrait partir avec la couronne du prince sur la tête en passant devant ces recrues la qu'ils penseraient qu'il y a une raison tout à fait normale à cela.

Deuxième inconvénient de la journée. En chemin un trio de brigands qui essaie de lui voler ce qu'il possède, à savoir cette énorme caisse que le Rôdeur traîne sur une planche à roulettes, alors qu'il entre dans une ruelle sombre obligatoire pour retourner "chez lui". Deux brigands se tenaient face au rôdeur, et un dernier brigand fermait la marche. Indiquant leur intention de le dépouiller et de le tuer si besoin en est. Yuurei retira son manteau et défourailla son épée. Le Rôdeur regardait les deux idiots devant lui faisant reflété les lueurs de l'astre d'Ignis sur la lame de son épée vers le visage du plus reculée afin de signaler sa présence. Habituellement la présence d'un Ex-Milicien dissuade les criminels mais la fut le second mauvais signe de la journée... Non seulement ils ne fuyaient pas mais semblaient même vouloir le tuer... Pauvres idiots armées de gourdins et d'épées rouillés.

Le premier fonce, gourdin levé et espérant faire peur, chose qu'il doit arriver à faire à un amateur. Tout homme ayant un minimum d'expérience dans l'art du combat resterais calme et ferait juste... un pas en avant pour fausser la distance du coup vertical que cet idiot en plein élan s'apprête à faire. Ce simple pas au bon moment permet de se trouver prés du bandit, trop près pour un coup de gourdin ou un coup d'épée. Par contre ce fut un puissant coup de pommeau dans la mâchoire qu'il reçut en contre-attaque. Un coup sec et une dent se brise en une gerbe de sang et le bandit recule, commettant une erreur fatale pour qui aurait voulut le tuer tant il aurait été facile de le décapiter en cet instant. Ce fut un autre coup, d'un coup d'estoc que le rôdeur portât. Un coup disgracieux certes, mais efficace pour immobiliser n'importe quel homme normalement constitué et non en-armuré. Un simple bon gros coup de pied en plein dans ce que les hommes exposent comme étant la preuve de leur virilité et voila que le brigand est à genoux au sol, se les tenant à deux mains et gémissant de douleur.

le second arrive dans le dos, lâchement mais pas assez silencieusement. L'ancien milicien fit donc un pas sur le coté pour esquiver la lame rouillée en un coup d'estoc relativement bien porté et donne un coup de son épée longue sur l'avant bras du bandit, s'il lui avait pris la cruautés de taper de son tranchant, le bras du truand aurait été tranché net. Mais ce fut avec le plat de la lame que Yuurei frappât, certes fortement mais juste pour le forcer à lâcher son épée avant de poser la pointe de la lame d'acier d'argent sous la gorge du bandit. Les yeux bleus du Rôdeur dans ceux du bandit, l'intention de Yuurei était clairement lisible, il ne plaisantait pas avec eux. Lentement et surement, Le Rôdeur tourne son regard vers le troisième et attend. Ce dernier, le plus jeune des trois, tremble comme une feuille d'automne. Il vas fuir, ils fuient toujours... du moins normalement, la dans un élan de peur il.. attaquât. un coup de gourdin similaire au premier que Yuurei esquive d'un pas en arrière encore une fois avant de lui asséner un puissant coup de genoux dans le ventre puis de lui porter un solide coup de pommeau derrière la nuque, l'assommant net et le laissant s'effondrer au sol.

Son regard se porte de nouveau vers le second, celui à l'épée rouillé et Yuurei repointe son épée vers lui, surveillant du coin de l'œil l'inconscient et l'homme gémissant au sol. Il ne fut pas longtemps à attendre avant que les Miliciens ne se ramènent, et vous donne dans le mille, les mêmes Miliciens que tout à l'heure. Ils arrêtèrent les bandits et invitèrent, de ce genre d'invitation qu'on ne peut refuser, à les suivre pour parler au chef de la Milice au poste... Encore.  Ce fut presque trois heures après que Yuurei put quitter le poste. Deuxième mauvaise aventure contre les nerfs de notre rôdeur qui voulait juste rentrer chez lui.

Le Rôdeur put donc, après sept heures dans les locaux de la Milice et une bonne heure de route, rentrer chez ses parents épuisé et énervé. Le soir était donc à la fête avec Evinae et Astriel et le lendemain matin était à la reprise d’énergie et aux préparatifs de la carriole familiale et ils ne seraient pas trop de trois à la tache. Après tout c'est aujourd'hui que Yuurei doit partir pour le Temple de la Terre. Le Rôdeur, pas très frais admettons le, attend comme convenu sur la place proche de la sortie nord de Lüh. Yuurei tiens les deux livres près de lui, près à les ranger dans son sac sans fond nouvellement acquis sur les conseils de la Chasseuse Dorée Plume. Il y avait également son sac avec les fameuses "plantes" pour Lilith et les deux caisses de Haernsbüner calées dans le sol. Le Rôdeur attendait la demoiselle aux cheveux roses comme convenu dans la carriole, avec un mal de crâne de tout les diables pas vraiment convenu en revanche .
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Aventure #2 écrite Mar 13 Jan 2015, 12:41
La vengeance, cette sensation délicieuse d’amertume se mêlant au goût du sang.

Plusieurs fois durant la nuit, Mila se réveilla en sursaut, ressentant la pression de son cœur au bord de l’implosion. Sa respiration, son visage, son corps : ils semblaient stimulés par une colère intérieure qui la consumait. Les voix qui l’avaient bercé depuis des années s’élevèrent dans son esprit, l’obligeant à visualiser ses désirs intérieurs, l’implorant de les assouvir. Elle ferma les yeux, songeant à se rendormir mais lorsqu’elle sombrait dans les bras de Morphée, celle-ci prenait le visage de ses démons, sombres, machiavéliques, sadiques, faisant défiler des visions refoulées mêlant sang et torture. La colère qu’elle possédait en elle depuis toutes ces années s’était décuplée, mêlant amertume et un fantasme de vengeance dont elle caressait les contours lors de ses périodes de noirceur. Au fil des heures, la température de son corps semblait s’intensifier, la consumant, réveillant sa noirceur pour qu’elles ne fassent plus qu’un. Mila n’allait pas tarder à être prise à son propre piège.

Ses cheveux caressaient sa peau dénudée, masquant sa poitrine et tombant au creux de ses reins. Elle se trouvait désormais devant la fenêtre, inspirant l’air frais pendant plusieurs minutes, désireuse de calmer sa température corporelle qui ne faisait qu’amplifier sa colère. Habituellement, la fraîcheur agissait sur elle comme un calmant, bridant ses démons de leurs pouvoirs, les enfermant à double tours. Mais ce soir, les flammes étaient incontrôlables, elles s’étaient consumées pendant plusieurs heures, gagnant du terrain. Plus qu’elles n’auraient dût.

Son regard contemplait le ciel étoilé pendant plusieurs minutes, puis il se déposa sur plusieurs lumières tamisées, celles des auberges qui ne désemplissaient pas. Mila se représenta la scène dans son esprit, visualisant les hommes transpirants de plaisir, celui-ci se lisant dans leurs yeux, sur leurs lèvres. Les caresses alliant violence et passion, les baisers acides, la sueur des corps … Et surtout ces femmes qui ne cessaient de proposer leurs charmes, désireuses d’une nuit dans les bras d’un homme, parfois plusieurs, songeant que le prince charmant n’est pas loin. Une fois de plus, la colère s’amplifia, poussant Mila à inspirer profondément. Cela faisait presque une heure qu’elle observait à la fenêtre et ses ardeurs n’étaient pas calmées, elles s’amplifiaient. Elle referma la fenêtre, s’emparant de ses collants et bottines noires, de son chemisier blanc et de sa cape noire, recouvrant son corps et le masquant entièrement. Elle s’empara de ses deux mèches de cheveux, les nouant à l’arrière de sa tête à l’aide d’une pince, dégageant son visage. Le reflet qu’elle observa dans le miroir n’était pas l’habituel reflet délicat, les flammes dans ses yeux étaient luisantes, dénonçant la folie qui s’étendait, gagnant du terrain au fur et à mesure. Mila ferma la porte, le visage masqué par sa cape, puis elle s’aventura dans les rues de Lüh, inspirant l’air frais.

La perspective de côtoyer un humain pendant plusieurs jours faisait remonter à la surface des pensées douloureuses, une haine dont même elle sous-estimait l’ampleur. Parfois elle désirait refouler cette part d’elle-même, lorsque ses pensées malsaines s’étendaient, n’ayant plus aucunes limites : les femmes, les enfants, il n’y avait pas de critères pour éviter de subir sa colère. Puis, parfois elle avait la sensation d’être là où elle devait être, bercée par des démons certes, mais qui sauraient la protéger.

Habituellement, Mila parvenait à rester calme en présence des humains, supportant leur présence jusqu’à un certain laps de temps. Mais cette fois-ci, elle ne pourrait pas se permettre de s’éclipser lorsque ses pulsions s’éveilleraient, elle allait devoir les affronter, les calmer. L’homme et elle allaient se côtoyer plusieurs jours, sans interruption. Plusieurs jours où celui-ci s’adresserait à elle, la regarderait, où elle sentirait son souffle contre sa peau. Plusieurs jours où l’envie de le tuer ne cesserait de s’amplifier, malgré que celui-ci puisse constituer une menace.

En songeant à cela Mila inspira profondément, sentant la vague de colère s’emparer d’elle. Il lui fallait un calmant ou elle allait imploser. Lorsqu’elle tourna dans l’une des ruelles elle constata que ses pensées, malgré elle, l’avaient mené jusqu’au quartier populaire. Celle-ci s’apprêta à faire marche arrière lorsqu’une odeur de sueur mêlée à de la liqueur de miel l’enveloppa. Elle n’eut pas le temps de faire le moindre mouvement qu’une main s’empara de ses poignets avec une emprise douloureuse, susurrant à son oreille.

« Ce n’est pas prudent de se balader dans ce quartier la nuit. »


Sa langue claquait contre son palais lorsqu’il termina sa phrase, révulsant Mila au plus haut point. Il la maintenait contre lui, l’empêchant d’effectuer le moindre mouvement rien qu’à la force d’une main. Il s’approcha d’elle, la bouche contre son oreille, son souffle contre sa peau.

« Une noble je le jurerais. »


L’homme étouffa un rire nerveux, dévoilant son excitation face à la situation. Une jeune femme, qui plus est noble, sans défense, se présentait à lui, constituant en soi une précieuse offrande. Mila resta silencieuse, fermant les yeux pendant une fraction de seconde, visualisant ses démons gronder, la sommer de tuer cet homme. Pourtant, elle ne fît rien, demeurant silencieuse, espérant que l’homme ne lui fasse aucun mal, qu’il s’évapore avant qu’elle ne devienne hors de contrôle. En réalité, les démons avaient bercé l’enfance de Mila, mais celle-ci ne leur avait jamais cédé. Pourtant, depuis plusieurs années, la tentation s’emparait d’elle, l’attirant vers ces ombres délicieuses qui dormaient en elle. Elle n’avait jamais tué, elle n’avait jamais torturé, mais une part d’elle le regrettait amèrement. Une part d’elle qui s’éveillait ce soir.

Mila se trouvait les mains nouées dans le dos, son corps contre celui de l’homme, sentant sa respiration et les battements de son cœur qui semblaient s’accélérer avec l’excitation. Il semblait discerner ses yeux, son regard mais Mila s’évertuait à garder son regard droit devant elle, ne désirant pas céder à la colère. Puis, de sa main libre l’homme frôla sa joue, semblant vouloir enlever la cape pour dévoiler son visage. Mais, au dernier moment, la main de l’homme descendit jusqu’à sa poitrine, écartant délicatement la cape, dévoilant sa silhouette svelte.. Il inspira profondément, gardant son sérieux mais intérieurement Mila le sentait, il brûlait, il se consumait. Tout comme elle. Pourtant, la finalité de leurs pensées n’était pas la même.

« Hummm. Silencieuse et docile. Mes préférées. »


L'homme venait de prononcer cette phrase, susurrant une fois de plus à l’oreille de Mila. La proximité de leurs corps, de son souffle n’avait pour effet que d’aggraver son sentiment de colère, repoussant les limites une fois de plus. Mila parvenait à contenir ses démons, mais en réalité au moment où l’homme s’était approché d’elle, la touchant, l’effleurant, la réduisant à un être docile, elle avait compris qu’elle était condamnée. Ses démons avaient le contrôle. Tout n’était plus qu’une question de temps.

«  Pauvre petite. Tes parents ne t’ont pas apprit à être prudente ? Où est ton homme de main, ton invocation ? »


La flamme dans ses yeux s’embrasa, dans une combustion parfaite aux lueurs bleues, puis retrouva ses reflets carmin. Ils étaient là. Ils la consumait, l’enveloppait, l’embrasait, la protégeant de leurs flammes délicieuses à la fois terrifiantes et fascinantes. Il eut à peine le temps de terminer sa phrase que Mila ancra son regard dans celui de l’homme, et balança sa tête dans un mouvement violent, provoquant une collision entre les deux individus. La douleur était telle que l’homme arracha un grognement, délaissant son emprise pendant une fraction de seconde. Durant cet infime laps de temps, Mila parvînt à se dégager de son emprise, ressentant également la douleur se propager dans sa tête. Malgré la violence de la collision, la douleur la galvanisait. L’homme quant à lui se tenait la tête, espérant que la douleur se dissipe, se tenant devant Mila, près à combattre, un poignard à la main. Pour la première fois de la journée, un sourire se dessinait sur son visage. Ils étaient là, elle n’était plus seule à supporter cette douleur.

« Hum. Une arme. La facilité… »


Ses mots étaient choisis avec précision, désireuse d’attiser sa colère, faisant de lui un pion avec lequel elle aurait plus de facilité à jouer. Elle n’avait aucune arme sur elle, ni aucune idée des capacités de cet homme au combat, mais elle n’avait pas peur. Une forme d’imprudence, cependant elle prenait ses précautions. Elle ne perdait pas de vue que si la colère pouvait galvaniser, elle pouvait également désemparer, poussant à commettre des imprudences fatales.

« Elle sait parler finalement. Voyons si elle sait faire autre chose ! »


L’homme fondit sur elle, le sourire aux lèvres. Pour parer l’attaque, Mila effectua un ciseau sur le côté, arrivant en diagonale de l’homme, dans son dos. Celui-ci eut à peine le temps de se retourner pour lui infliger un coup, qu’elle pivota sur elle-même, donnant de l’impulsion à son coup de pied qui frappa la main avec laquelle l’homme tenait le poignard. Celui-ci disparut de son champ de vision pour atterrir plusieurs mètres plus loin. Le bruit de l’os cédant fût suivit d’un cri étouffé. Elle pouvait sentir sa douleur, pure délectation.

Malgré la douleur, l’homme ne se laissa pas désarçonné, il fondit aussitôt sur Mila qui désira s’échapper en faisant une souplesse avant. Cependant, l’homme attrapa la cape qui virevoltait dans les airs, enroulant celle-ci autour de son poignet indemne, d’un geste net et précis, tirant dessus avec une puissance qui propulsa Mila en arrière. Elle se retrouvait une fois de plus, le corps contre celui de l’homme, la gorge happée par sa cape dont elle ne parvenait pas à dénouer le lien. Elle discerna le visage de l’homme, le sourire aux lèvres prouvant qu’il ne perdait pas son sang-froid malgré la douleur. Mila comprit que cela n’annonçait rien de bon pour elle, l’homme détenait une puissance contre laquelle elle ne pourrait lutter. Elle allait devoir éviter le corps à corps si elle ne voulait pas être réduite en poussière.

« Quelque chose à ajouter ? »


La douleur ne cessait de s’intensifier au fil des secondes, l’air manquant. Mila suffoquait, agrippant le lien de sa cape, désirant le dénouer mais il n’en était rien. Les minutes étaient comptées, si elle ne se dégageait pas de son emprise, elle serait inconsciente d’ici quelques minutes. Comment pouvait-elle infliger sa vengeance, si elle risquait de perdre la vie ainsi ? Il lui fallait une arme, il lui fallait…une…

Le goût du sang apparût dans la bouche de Mila, dont ses démons semblaient se délecter. Désormais, les chaînes étaient défaites, et le sang n’avait fait que de les dénouer. Mila ne contrôlait plus son corps, la douleur était présente mais semblait futile. Elle déposa ses mains sur les poignets de l’homme, les agrippant de toutes ses forces, plantant ses ongles dans sa peau, désirant que celui-ci relâche son emprise, mais il ne céda pas à la douleur. Mila fléchit légèrement les genoux pour obtenir de l’impulsion, puis propulsa son corps en arrière, ne cessant de maintenir les poignets de l’homme, sa seule prise. Les muscles de son ventre se contractèrent, tout comme ses fessiers, dans un gainage parfait. Mila se retrouva les jambes au-dessus de l’homme, sa tête entre ses cuisses, serrant le cou de l’homme dans l’unique but de le l’étouffer. A cet-instant, la suffocation devenait insoutenable, elle savait qu’elle n’avait plus le temps. Elle lâcha une main, n’ayant désormais plus que la droite pour empêcher l’homme de l’étouffer, celle-ci luttant entre son cou et le noeud de la cape, à tenir ce dernier loin de sa gorge. La douleur devenait insupportable, elle n’avait plus que quelques secondes avant qu’elle ne perde conscience, sa dernière carte. Elle s’empara de la pince dans ses cheveux, utilisant celle-ci comme arme, visant sans aucune précision, ne voyant pas le visage de l’homme. Dans un cri celui-ci relâcha la pression, Mila retombant à terre. Elle ne savait pas quelle partie du visage elle avait touchée, cependant les hurlements de l’homme confirmaient une douleur insoutenable. Mila se trouvait désormais au sol, toussant et suffoquant, parvenant tant bien que mal à retrouver sa respiration ainsi que ses esprits.

Elle observait l’homme se tenir le visage pendant qu’elle tentait de reprendre son souffle, gardant sa cape sur son visage. Elle ne désirait pas dévoiler son identité, pour rester une demoiselle dans l’ombre, désirant être oubliée pendant un laps de temps par les habitants de Lüh, même si elle savait pertinemment que son rôle à la bibliothèque ne pouvait l’en protéger entièrement. Malgré la proximité de leurs corps, la cape couvrait suffisamment son visage pour que celui-ci ne puisse être reconnaissable.

L’homme ne cessait de pousser des hurlements, et la perspective que celui-ci soit gravement blessé provoquait un plaisir délectable pour Mila. Elle se releva difficilement, puis s’approcha de l’homme. Elle aurait pu fuir mais désormais ses démons avaient le contrôle, il n’y avait plus qu’une envie de torturer, de déverser le sang. Une envie de vengeance.

Le visage de l’homme était recouvert de sang, celui-ci ayant perdu son oeil droit. Il se trouvait dans son orbite, cependant le sang s’en écoulait, dévoilant une ouverture causée par la pince. Le sang révulsait en général, pourtant une sensation d’attirance pour cette substance aux reflets carmins semblait animer Mila et ses démons.

« Tu vas payer espèce de … »


Mila venait de s’emparer de sa pince, l’insérant dans l’oeil gauche de l’homme. Elle poussa la pointe jusqu’à sentir une résistance, puis tourna d’un coup sec celle-ci dans l’orbite de l’homme, provoquant un cri de détresse qu’elle étouffa en le bâillonnant avec sa cape. Désormais elle se trouvait derrière l’homme, observant la douleur sur son visage, celui-ci ne pouvant pas l’exprimer. Un délice.

« Je n’ai jamais été patiente. Pardonnez-moi de vous avoir coupé la parole je manque à tous mes devoirs ! Vous disiez ? »


Tandis qu’elle retira la pince, la gardant dans sa main, une sensation de vertige s’empara d’elle. Son corps venait d’être envahis d’une fatigue telle que les démons de Mila la quittèrent, laissant ses yeux d’enfants se poser sur cet homme aux yeux perforés. Ses yeux s’ouvrirent, montrant leur stupéfaction ainsi que leur incompréhension. Elle avait eu le sentiment d’être possédée, de ne plus se contrôler.  C’était la première fois que cela se produisait, que son corps devenait hors de contrôle, qu’elle avait la sensation d’une perte de conscience momentanée, cédant son être aux démons.

Elle observa le corps de l’homme : avait-elle réellement fait cela ? L’homme perdît connaissance, et Mila déposa son corps à terre. Il fallait qu’elle réfléchisse à une solution, l’homme n’avait pas discerné son visage, et désormais il ne pourrait plus jamais recouvrer la vue. Dans tous les cas, il ne pouvait pas la reconnaître, mais devait-elle le tuer ? Son souffle se coupa, une douleur s’emparant de son coeur, semblable à des coups de poignards. Il fallait qu’elle parte, qu’elle rentre avant de perdre connaissance à son tour. Elle sentait que son corps allait s’éteindre d’une minute à l’autre, elle devait agir vite.

Avant de s’enfuir, Mila s’appliqua à disposer le corps de l’homme dans un endroit sombre, où personne ne le retrouverait avant plusieurs jours. Son corps ne semblait plus répondre aux appels de son esprit, et durant le chemin pour retourner jusqu’à chez elle, Mila manqua de perdre connaissance à trois reprises. Il lui avait fallu rassembler une puissance mentale telle que son corps se devait de répondre, une dernière fois. Ce n’est qu’une fois arrivée que son corps sombra dans l’inconscience, tout comme son esprit. Les limites avaient été atteintes.

Pendant plusieurs heures, son corps convulsa durant son sommeil. Mila était habitée par ses démons, le revers de la médaille en quelque sorte. Ils l’avaient possédé, vidée de son énergie, faisant d’elle une arme de torture physique et désormais ils étaient sa torture psychologique. Son sommeil fût mouvementé, parsemé de sang, d’hurlements, de démons. Lorsque les rayons du soleil caressèrent son visage, Mila ouvrit les yeux, espérant que tout ceci ne soit que le fruit de son imagination. Puis son regard se déposa sur la pince en sang, posée sur sa table de chevet, et une sensation d’horreur s’empara d’elle. Un monstre… Puis, son regard se posa sur les oeuvres disposées sur son secrétaire, les phrases apparaissant aussitôt dans son esprit. Dans plusieurs oeuvres, le mal était représenté comme une puissance inégalable, qu’il fallait neutraliser. Puis, dans certaines oeuvres, le mal était une seconde maison, à laquelle on appartenait. Une mauvaise fibre qui dormait en certain et qui finissait par s’éveiller un jour. Mila était née avec cette fibre, cette seconde maison dans laquelle elle avait voulu se réfugier lorsque sa famille avait implosé. Cependant, elle n’avait jamais songé qu’un jour, ces voix, cette seconde famille prendrait possession d’elle, faisant d’elle l’objet de leurs désirs, du moins de ses désirs intérieurs. Il lui fallait donc soit les neutraliser … soit les dompter. En songeant à cela, elle observa son reflet dans le miroir, un sourire se dessinant sur ses lèvres.

La peur s’était dissipée, emportant les images de la veille. Désormais, elle ne devait plus vivre dans la peur de ne plus s’accepter. Elle devait prendre conscience de sa personnalité, de ses démons, de ses désirs enfouis, et la possibilité qu’elle puisse les assouvir. Ses démons faisaient partis d’elle, une partie intégrante dont elle devait s’accommoder. Elle les dompterait, mais pour cela elle devait obtenir de l’aide. Son aide.

Mila prit un bain pour réveiller son corps endoloris, laissant celui-ci être enveloppé par une masse voluptueuse, brûlante pendant plusieurs heures. Puis, elle s’empara de sa robe bustier noire ainsi que ses bottines, elle ouvrit le tiroir de sa commode, caressant la lame du poignard de ses longs doigts fins et glissa celui-ci dans ses bas. Il ne lui restait désormais plus que sa cape à enfiler puis elle serait désormais prête. En réalité, elle ne savait pas si elle parviendrait à contrôler ses démons, cependant elle savait désormais le chemin qu’elle désirait emprunter. Coûte que coûte.

Mila se promena dans Lüh pendant plusieurs minutes, arrivant sur le lieu du rendez-vous. Un homme, deux livres à la main attendait à proximité d’une carriole. Elle le reconnu, cet homme auquel elle avait fait face quelques jours plus tôt. Elle inspira profondément, se dirigeant vers celui-ci, le visage impassible, gardant son corps à une distance respectable de l’homme, comme si celui-ci avait la peste combinée à cette envie de fuir qui s’intensifiait au fil des secondes, pourtant elle allait rester. Elle n’avait pas le choix.


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Aventure #3 écrite Mer 21 Jan 2015, 18:46
L'ennui. Les yeux dans le vide, Shase est allongée sur un toit de la ville. De là où elle est, elle voit la mer. L'étendue bleue lui rappelle ses péripéties avec Mary-Jane, et sa rencontre avec Vaea. Ses yeux s'adoucissent à la pensée du loup bleu. Elle se demande où il peut bien se trouver en ce moment. Elle se souvient de leur moment comme si c'était il y a une heure. Le son des vagues lui rappelle sa voix. Le vent se lève, soulevant son pelage clair. Vaea a le même parfum que celui qu'il soulève. Elle ferme les yeux. Que pourrait-elle bien faire pour tromper cet ennui ? Elle ne sait pas où est Atya, et a reçu l'ordre de ne pas tenter de la sauver. Elle ne peut pas la chercher, penser à elle en serait presque interdit. Les queues de la renarde ondulent doucement au gré du vent. Que faire ? Aller au devant des ordres ? Faire quelque chose de complètement insensé ? Ou juste continuer à attendre que quelque chose ou quelqu'un lui fasse signe ?
Elle se lève finalement, s'étire en baillant longuement, et regarde autour d'elle. Ses oreilles remuent, cherchant un bruit particulier parmi ceux habituels de la ville.

Elle marche dans les rues sans réfléchir, se faufile entre les jambes, écoutant légèrement amusée les remarques des passants.

« Oh, quelle est cette créature ? Est-ce une invocation ? »
« Un fulmina ? »
Elle ne ralentit pas pour autant. Sans destination précise, elle avance, déterminée à trouver quelque chose qui pourrait retenir son attention. Elle continue à errer ainsi toute la journée, prenant une pause de temps à autre sur un toit. Elle observe les gens, les bâtiments, elle écoute les morceaux de conversation qui viennent à elle. Lorsque la nuit tombe, elle décide de ne plus descendre das les rues. C'est l'heure où commencent les règlements de compte, les rencontres pas toujours agréables. A force de traîner dans Lüh, la fille d'Ignis a fini par savoir ce qu'il se passait dans la ville. Elle en apprend un peu plus sur les humains à chaque fois qu'elle se penche sur l'un d'eux. C'est une habitude qu'elle a prise, comme si elle était toujours à son époque de puissance. L'observation, c'est ce qu'elle sait faire de mieux. Porter sur le monde un regard sans haine, et même sans amour ; un simple regard sur tout, sur tout le monde.

Ce soir en revanche, elle a décidé de bouger un peu. Pas qu'elle veuille se mêler à l'agitation, mais elle aimerait aller ailleurs, voir de nouvelles têtes, de nouveaux événements. Elle prend donc la direction des portes de la ville. Par là, elle trouvera certainement des humains se préparant à partir à l'aventure. Peut-être pas énormément, sachant que c'est la nuit, mais sait-on jamais…

Son bonheur était effectivement au rendez-vous. Une carriole, avec deux personnes devant, sûrement en train de s'affairer pour sortir des frontières de la civilisation. Elle plaque son ventre contre le froid du toit sur lequel elle est, et observe silencieusement, tentant d'écouter ce qu'ils se disent.
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Aventure #4 écrite Sam 24 Jan 2015, 19:23
 
Le Rôdeur voit la jeune bibliothécaire aux cheveux rose s'approcher doucement et rester à bonne distance de lui. Visiblement elle était quelque peu différente de lorsqu'elle le vit à la bibliothèque, plus distante bien que toujours aussi impassible, toujours aussi inexpressive.

Peut-être la demoiselle se tient elle a distance à cause de son état, même si, vu de l’extérieur, il ne doit que paraitre fatigué, mais certainement pas avec une gueule de bois. Le Rôdeur va sans doute s'expliquer avec la demoiselle, histoire de lui dire qu'elle ne voyage pas avec un malade pouvant la contaminer.

"Désolé mais ce matin, j'ai tellement mal au crâne que j'ai mal jusque dans les cheveux mais ça devrait passer d'ici quelques heures. Je vous ai proposé de venir car Sylvecroc semblait vous intéresser mais je ne pensais pas que le début de la route se déroulerait comme cela."

Oui, un peu d'humour sur son état, rien de bien transcendant certes mais l'esprit était la. Yuurei prit une profonde inspiration et bu une gorgée d'eau de sa gourde avant de se diriger vers l'avant de sa carriole. Il toisa la demoiselle du regard et lui parla d'un ton calme, malgré sa voix grave.

" Le carrosse de mademoiselle est avancé. Si vous voulez montez dans la carriole, ou à l'avant avec moi, comme vous le souhaitez. Le trajet va être assez long jusqu'au temple de la Terre, un peu de discussion ne serait pas de refus tant que je ne me fait pas crier dans les oreilles."  

Le Rôdeur repris les deux livres et les rangeât soigneusement au fond de son sac sans fond avant de prendre les reines du cheval et de les glisser vers la place de conduite de la carriole. Une fois que la demoiselle aux cheveux roses c'était installée ou elle souhaitait être, le Rôdeur signala au cheval qu'il pouvait commencer à avancer vers la sortie.

Le fier destrier conduisant la carriole prêtée par le paternel du Rôdeur était en train d'avancer calmement vers la sortie. Il emmenait avec lui une jeune femme aux cheveux roses ainsi que deux caisses de boisson, un sac de végétaux et un homme aux long cheveux roux équipé pour combattre malgré un mal de crâne épouvantable.

Ce que personne n'avait remarqué pour le moment, c'est qu'une troisième invitée avait rejoint le petit comité qui voyageait paisiblement pour le moment. Peut-être pour le meilleur, peut-être pour le pire, voila une chose que seul l'avenir révélera.
 


[hrp]Très court aussi, assez peu d'inspiration pour la sortie de la ville, une fois tout les trois et en route ça ira mieux.[/hrp]
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Aventure #5 écrite Dim 01 Fév 2015, 17:24


Depuis plusieurs secondes, le regard de Mila s’était posé sur le visage de l’homme. Ses traits révélaient une nuit qui n’avait pas été paisible, tout comme la sienne. Elle ressentait son corps légèrement embrumé, Morphée n’ayant pas relâché son emprise. Pourtant, elle ne parvenait pas à ressentir l’envie de s’endormir, son esprit restant à l’affût. Ses yeux se plissèrent lorsque l’homme s’adressa à elle, dévoilant son attention mais également sa réticence.

Lorsqu’il évoqua son mal de crâne, Mila songea aux effets de l’alcool sur les humains. Cette sensation enivrante qui s’empare de votre corps, se propageant jusqu’à votre esprit, votre bouche. Les premiers instants sont semblables à une sensation de légèreté dont seul cet élixir a le secret. Puis, cette douce sensation s’évapore, ayant terminé d’animer chaque parcelle de votre corps, ne faisant de vous plus qu’un corps sensible aux éléments extérieurs. Plus les heures défilent, plus l’élixir s’empare de votre esprit, embrumant vos propos, votre vision, vous implorant de le consommer sans modération. Dans ces moments-là il n’y a plus de raison, plus de volonté, il n’y a plus qu’une envie inassouvie.

Mila ne supportait pas cet élixir, puisque celui-ci impliquait un relâchement du contrôle de son corps et de son esprit, autrement dit, inenvisageable. En réalité, lorsque ses lèvres entraient en contact avec ce liquide savoureux, sa vision se trouvait aussitôt troublée, une convulsion s’emparant de son corps. La perspective de soumission n’était pas permise, et elle semblait entrer en contradiction avec ses démons.

Tandis qu’elle songea à cela, l’homme s’approcha vers l’avant de la carriole, toisant du regard Mila qui n’avait pas prononcé un seul mot.

" Le carrosse de mademoiselle est avancé. Si vous voulez montez dans la carriole, ou à l'avant avec moi, comme vous le souhaitez. Le trajet va être assez long jusqu'au temple de la Terre, un peu de discussion ne serait pas de refus tant que je ne me fait pas crier dans les oreilles."  


La lueur dans le regard de Mila s’éveilla mais ne provoqua pas une combustion. Elle ne désira pas relever la réflexion de l’homme qui venait de la considérer comme une princesse en évoquant la notion de « carrosse ». Elle avait eu envie de lui prouver qu’elle n’était en rien une « Mademoiselle voyageant en carrosse », mais elle ne devait pas se montrer agressive. Cette quête constituait une chance pour elle, et elle allait devoir se retenir, elle et ses démons.

Son visage resta impassible, et son corps se dirigea doucement vers la carriole, restant silencieuse. Lorsque sa main se déposa sur l’arrière de la carriole, elle leva le regard vers l’homme, et de sa voix neutre elle s’adressa à lui.

« Je ne pense pas être la personne qualifiée pour vous tenir compagnie. »


Elle s’installa à l’arrière de la carriole, déposant son dos contre la paroi, ramenant ses genoux contre sa poitrine. Sa main s’empara d'un livre qu’elle ouvrit devant elle, puis elle releva le regard vers l’homme une fraction de seconde, puis retourna à son ouvrage.

« Cependant, si cela concerne votre quête, je suis toute ouïe. »


Mila inspira profondément, caressant du bout des doigts les pages de l'ouvrage. Elle désirait les protéger, conserver ce savoir. Si il fallait qu’elle ravale sa colère, elle le ferait. Quoiqu’il lui en coûte.

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Aventure #6 écrite Sam 07 Fév 2015, 17:14
La fille d'Ignis ouvre grand ses yeux, et tend ses oreilles. Elle ne veut pas rater un seul mot des conversations de ses nouvelles proies. Elle ne sait encore ce qu'elle compte faire d'eux, mais il est clair qu'elle va les suivre – si effectivement il s'en vont de la ville – un bon moment. L'homme semble effectivement en mauvais état. Il a très mauvaise mine, semble ne pas avoir dormi depuis suffisamment longtemps pour le mettre mal à l'aise devant la jeune femme qui l'a rejoint à peine un peu plus tôt que la renarde. Quant à elle, elle est distinguée et plaît immédiatement à Shase. Elle est jolie et a visiblement fait une maigre nuit elle aussi, mais est néanmoins plus présentable. La demi-déesse ressent quelque chose de spécial en elle, mais ignore quoi.
Cet homme va grandement m'amuser, pense-t-elle avant de se reconcentrer sur l'humaine. Les yeux ronds de la boule de poils la fixent sans interruption. Ses gestes au moment de monter dans la carriole sont délicats et témoignent d'un certain agacement vis-à-vis de l'autre. Son manque de réaction face à ce qu'il venait de lui dire le démontre bien.

Lorsqu'elle ne la voit plus, la renarde tourne le regard vers l'extérieur de la ville. La seule fois où elle est sortie de la ville, c'était pour cette animation dans la ville de Rorn. Comme aujourd'hui, elle s'ennuyait et en avait entendu parler jusqu'ici. Elle était partie sur un coup de tête jusque là-bas, en suivant des voyageurs qui s'y rendaient aussi, puis entre temps elle avait oublié pourquoi elle voulait y aller. Le trajet n'avait pas été aussi calme que pour les humains qu'elle suivait, car eux était certainement noble, et hautement protégés de loin. La divinité en revanche avait du faire face à quelques monstres et autres créatures. Elle avait aussi du courir pour ne pas être devancée par ceux qu'elle suivait. Le festival s'était bien passé ensuite, mais de retour à Lüh, la pauvre Shase était épuisée.

A présent elle est de nouveau prête à partir à l'aventure, et cette fois elle ne compte pas rester dans l'ombre. Un besoin de se sociabiliser s'est immiscé en elle, à cause du fait qu'elle soit liée à une humaine à priori. Lorsque la carriole démarre, elle descend furtivement de son toit et se faufile derrière en courant. Elle se posera dessus plus tard, pour le moment elle a besoin de dépenser un peu d'énergie.
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Aventure #7 écrite Dim 08 Fév 2015, 02:53

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La demoiselle aux cheveux colorée d'un rose sucré se dirigeait vers l'arrière de la carriole et, au moment de monter, toisa le Rôdeur de son regard inexpressif avant de lui parler d'une voix toute aussi inexpressive.

« Je ne pense pas être la personne qualifiée pour vous tenir compagnie. »

Yuurei la regardait s'installer à l'arrière du véhicule, s'adossant contre la paroi de bois et repliant ses genoux contre elle alors qu'elle avait largement la place de s'étendre. Tandis qu'elle semblait vouloir se plonger dans un de ses livres, la demoiselle releva les yeux un instant et les plongea vers le visage du rôdeur le temps d'un instant avant de retourner dans son livre en lançant au Rôdeur une phrase d'un ton toujours aussi neutre que son regard.

« Cependant, si cela concerne votre quête, je suis toute ouïe. »

Yuurei soupira et pris place à l'avant, s'installant confortablement et posant Bianca, ainsi que son épée à portée de main tandis que la demoiselle ne lisait. Le Rôdeur lâcha un petit commentaire, avant de donner l'impulsion nécessaire au cheval pour avancer et commencer leur périple.

"Et bien ce voyage risque d'être très chaleureux."

Le rôdeur réfléchissait, par cette sortie de la ville, ils devraient passer par un petit chemin a travers l'extrême Ouest de la foret de jade puis se diriger vers le Temple de la Terre, au nord. S'ils ne rencontrent pas trop d'incidents sur la route, ils devraient mettre environ quatre heures pour atteindre leur destination.  

Yuurei se laissait balancer, reines à la main. Le Rôdeur regardait la nature autour de lui tandis qu'ils avançaient au rythme lent de sabots marchant à un rythme normal. Sa tête lui faisait toujours aussi mal, comme-ci quelqu'un venait lui frapper doucement la base du crâne à chaque coups de sabots.

Ce fut dans ce calme soudain d'une marche de cheval tirant une carriole à travers ce bout de forêt qu'un évènement improbable et pourtant indésirable arriva. Au milieu de la route, un homme seul dans une drôle de posture. Cet homme avait des vêtements chics dans les tons violets et ses doigts comptaient chacun une bague en or. Il semblait être d'une grande classe et pourtant quelque chose de menaçant émanait de cet être souriant exagérément. Cet homme était assis, non pas au sol, mais sur une chaise qu'il devait avoir déposé ici justement pour attendre quelque chose. Ses mains tenaient un fleuret sur lequel il s'appuyait en regardant la carriole avancer vers lui.

Le Rôdeur stoppa la carriole, regardant l'homme d'un air surpris, bien que son air semblait fatigué par son mal de crane. L'homme se leva et lui sourit, faisant une révérence avant de sourire de toutes ses dents noires à la demoiselle aux cheveux roses. Avant que Yuurei ne pose de question l'homme pris la parole, tandis que trois autres personnes sortaient des fourrés, entourant la carriole et empêchant de fuir. Des bandits a n'en pas douter, et une embuscade de surcroit. L'homme parlait d'une voix grave et dérangeante pendant que ses associés malfrats se plaçaient. Il était poli, mais ses intentions l'étaient bien moins.

" Bien le bonjour mademoiselle, monsieur. Nous sommes ici pour récupérer toutes vos babioles inutiles. Or, bijoux, armes, objets de valeurs et artefacts quelconques.  Ah et le cheval aussi, ainsi que la demoiselle. J'ai quelques idées sur leur utilités !  Je vous prierais de rester calme et immobile pendant que mes amis ne procèdent à la récupération de ces biens, un incident fâcheux est si vite arrivé"

A ce moment la, un homme grand, maigre et crasseux s'approcha de ce qui devait être leur chef, homme que Yuurei reconnu aussitôt. Le Rôdeur l'avait livré à la Milice il y a deux jours avec l'aide de la chasseresse nommée Plume. Il avait même empoché cent cinquante Tsuri pour ça. Le bandit aussi l'avait reconnu et dit a son chef d'un air moins rassuré.

"Attention chef, c'est lui le gars qui m'a arrêté avant-hier ! Il a une épée et il tape fort avec, bon il avait meilleure mine avant hier !"

Yuurei souriait à l'annonce et poussa l'ironie jusqu'a parler au bandit pendant qu'il s'emparait de Bianca. Le Rôdeur parlait d'un ton cynique en pointant son arbalète, vers le bandit arrêté il y a deux jours, d'un air pas très droit, du fait de sa gueule de bois, mais aussi pour faire croire son état plus grave qu'il ne l'était réellement.  

" Hey ça va ? Déjà pressé de retourner en prison ? Bon sérieusement, je ne vous donnerez ni Or, ni bijoux, ni rien. Pour la demoiselle, vous ne feriez pas vraiment une affaire et de plus j'en ai besoin donc je la garde aussi désolé. Plaisanterie mise à part, partez ou dit adieu à ton genou."

Le bandit eu un instant d'hésitation, il savait que le Rôdeur savait se battre pour en avoir déjà fait les frais dans une caverne deux jours plus tôt. Son chef lui, se rassied et rie de bon cœur avant de lancer à l'attention du Rôdeur puis de ses hommes.

"Nous sommes quatre et tu es seul. Tu n'arrives même pas à tenir ton arbalète droite et tu te veux menaçant ? Tu vas juste gagner le droit de mourir comme un idiot. Les gars, ramenez-moi sa ...."

Un bruit d'arbalète, un bruit de flèche volant vers sa cible, suivit d'un hurlement de douleurs. Le rôdeur a tenu promesse, au centimètre près. Le carreaux a volé droit vers sa cible, le touchant en plein dans le genou, traversant la rotule, rayant le ménisque et tranchant les ligaments croisé antérieurs ainsi que le tendon rotulien du grand idiot qui se tordait de douleur au sol. Les trois idiots restant restèrent bouche-bée un instant. Instant que le Rôdeur mis a profit pour recharger son arbalète avant de la pointer vers leur chef. D'une voix sonore et d'une main moins tremblante, le Rôdeur lança un simple avertissement qui fut pris au sérieux ce coup-ci.

"Partez, dispersez vous maintenant, ou le prochain carreau se plantera dans l'œil de votre chef !"

Le chef de cette petite bande presque organisée se leva d'un coup sous cet avertissement, défouraillant son fleuret et renversant sa chaise. Son regard était planté dans celui du Rôdeur, mais une chose transpirait dans ses yeux après qu'il vit son "associé" tombé au sol, un carreau à travers le genoux". Cette chose était la peur. Le bandit, se prenant pour un voleur de grands chemins, venait de se rendre compte qu'il ne venait pas d'attaquer un simple commerçant ne sachant pas se défendre et que, même si ses hommes attaquaient, il risquait de mourir avant qu'ils n'aient le temps de toucher la Carriole.
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Aventure #8 écrite Lun 16 Mar 2015, 18:27


Pendant plusieurs minutes Mila ne cessa de contempler ses ouvrages, les genoux contre la poitrine, le capuchon recouvrant son visage duquel s’échappaient plusieurs mèches roses, ses doigts caressant les pages anciennes, aux tons sombres et décolorés. A plusieurs reprises ses yeux se fermèrent, son corps se laissant bercer par le rythme régulier de la carriole. Pourtant lorsqu’elle glissait vers le monde des songes, son esprit s’éveillait, la sommant de ne pas sombrer dans le non-contrôle mais il semblait également l’avertir d’un danger. Depuis plusieurs minutes, Mila ressentait une présence étrangère autour d’elle, une sensation qui s’emparait d’elle par brides, la faisant prendre conscience de son réel état de fatigue mental.

Le corps de Mila désirait se préserver, semblant enveloppé par une brume invisible, tandis que son esprit éveillé ne cessait de contempler le paysage qui ne ressemblait aucunement aux illustrations des contes pour enfants. Les couleurs semblaient plus ternes, et le merveilleux laissait place au lugubre, pourtant l’atmosphère était chargée d’une énergie incomparable. Mila inspira profondément, fermant les yeux pendant une fraction de seconde, cependant une secousse vînt perturber son introspection, l’obligeant à détourner le regard vers l’avant de la carriole, qui semblait désormais immobile.

Un homme aux allures faussement bourgeoise se trouvait au milieu du chemin, semblant prendre une position théâtrale. À l’instant où le regard de Mila s’était déposé sur l’homme, le mot « usurpateur » brûla ses lèvres. Depuis son enfance elle n’avait côtoyé que des personnalités issues de la noblesse, et malgré le fait qu’elle haïssait cette mentalité, elle pouvait discerner avec aisance leurs membres. Pour cet individu, aucune méprise n’était permise. À l’instant où son visage se referma, l’homme ancra son regard dans le sien, effectuant une révérence accompagnée d’un sourire qui dévoilait sa dentition. Mila plissa les yeux et renfrogna le nez, sentant la colère s’emparer d’elle : ils venaient de se faire piéger.

Au fil des secondes, la rencontre incommodante se transforma en embuscade, des hommes encerclant la carriole. Mila se positionna en tailleur, observant les hommes attentivement, désirant réprimer sa colère. Cependant, lorsqu’elle entendit leurs propos, ils ne firent qu’animer le feu qui brûlait en elle depuis plusieurs minutes. Visiblement les hommes les observaient depuis plusieurs minutes, ayant constaté la présence de Mila, malgré sa capuche qui masquait son visage. À l’évocation d’une fouille au corps, un sourire sadique se dessina sur son visage, qui disparut immédiatement lorsqu’elle entendit les propos du rôdeur.

N’était-elle qu’une « Demoiselle » aux yeux de tous ces hommes ? Un objet silencieux, invisible, dont on parle négligemment malgré sa présence ? Tandis que sa colère s’intensifiait vis-à-vis de tous ces hommes, ses pensées s’évadèrent. Cette société où les femmes n’ont qu’une place secondaire, purement décoratif comme les diamants qui ornaient leurs corps. Parfois Mila ressentait le besoin d’hurler pour signifier sa présence, persuadée que son corps ne constituait qu’un point parmi ce monde, prônant la classe masculine.

« Nous sommes quatre et tu es seul. »


À ces mots Mila releva le regard, dévoilant son visage sans que personne ne discerne sa silhouette à l’arrière de la carriole. La luminosité ainsi que l’angle auquel elle se trouvait parvenait à masquer ses faits et gestes, dont personne ne se souciait. Elle aurait pu lire, dormir ou bien s’enfuir que personne ne l’aurait remarqué. En songeant à cela elle poussa un soupire, puis dans les secondes qui suivirent, un cri de douleur se fît entendre, le rôdeur venant de toucher l’un des hommes au genoux. Tandis que celui-ci ordonnait aux hommes de fuir, l’arbalète pointée sur le chef, Mila poussa un second soupire exaspéré.

«  Partez, dispersez vous maintenant, ou le prochain carreau se plantera dans l'œil de votre chef ! »


Ils disposèrent de 9 secondes avant que le sifflement ne vienne caresser leurs oreilles. La pointe de la flèche frôla la joue du rôdeur, manquant de mordre sa peau. Puis, la flèche poursuivit son chemin pour se loger dans la paume de la main d’un des hommes situé en retrait, qui s’apprêtait à tirer une de ses flèches sur le rôdeur. L’homme se trouvait désormais une flèche logée à l’intérieur de la paume, ayant sectionné ses ligaments, le sang se déversant contre l’arbre auquel la flèche s’était ancrée.

Pes hommes observèrent Mila, qui se trouvait debout, arc en main, les deux doigts détenant la corde, une seconde flèche armée au niveau de son oeil. Sa voix froide siffla.

« Il n’est pas seul. Ne jamais sous-estimer les femmes Messieurs. »


Désormais, sa flèche était dans la direction du chef, directement pointée entre ses yeux. Mila serra sa mâchoire, dévoilant un énervement à son paroxysme.

« Quant à ce que viens de vous dire l’homme, c’est sans doute sa première parole censée de la journée. Vous devriez obtempérer. »


Puis elle constata que le rôdeur l’observait, tout en gardant son attention sur les hommes. Elle mima une révérence, dévoilant son énervement.

« La mauvaise affaire vous en prie. »



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Aventure #9 écrite Jeu 02 Avr 2015, 17:48
La renarde profite de l'air frais de l'aube pendant qu'elle court derrière le véhicule des humains. Elle lève le museau vers le ciel, ferme les yeux quelques secondes, laisse ses oreilles se jeter en arrière avec la vitesse. Un sourire de bien-être apparaît sur son visage. De loin elle doit avoir l'air d'une brise de lumière qui avance tout droit, animée par une détermination inconnue. Elle court en laissant une distance suffisante avec la carriole pour ne pas être remarquée, et un peu décalée sur le côté gauche de la route pour garder une vision sur la route empruntée.

Petit à petit, à mesure qu'elle avance, elle perçoit un son autre que celui de ses pas ou de celui du cheval tirant les humains. Ses yeux se font plus concentrés, elle respire un grand coup, sa détente se fait plus lente. Elle continue de suivre le véhicule tout en ralentissant pour faire le moins de bruit parasite possible. Quelqu'un se cache dans le coin. Finalement elle s'arrête brusquement, les oreilles en l'air, attentive au moindre signe d'agitation. Elle garde un œil inquiet sur la carriole, figée. Soudain elle les voit. Ils sortent de leurs cachettes, les encerclent. Elle, elle est trop loin pour être vue encore, mais la divinité les voit, elle. Et malheureusement elle ne pense pas pouvoir faire grand-chose. En effet, avec les événements passés, elle n'a toujours pas rechargé tout son mana. Elle a utilisé plusieurs fois sa métamorphose dans les deux sens et a enflammé quelques ennemis. Difficile de ne plus avoir de pouvoirs illimités. Elle ne peut donc qu'attendre et espérer que cela se passe bien. Elle peut entendre la conversation d'ici. Elle se couche et se plaque au sol, tel un prédateur prêt à bondir sur sa proie.

Les choses se présentent bien, heureusement. Les deux humains ne semblent absolument pas gênés par cette embuscade, et même dominants sur leurs assaillants. Elle se rapproche un peu à mesure que la domination se fait plus écrasante, rampant à vitesse extrêmement lente. Si ça dérape, elle pourra toujours apparaître pour faire peur. Personne n'oserait s'opposer à une invocation énervée. Tout de même, elle siffle doucement pour installer une ambiance inquiétante aux humains ennemis. Elle avance encore, fronce le nez, de plus en plus prise par le jeu. L'humain accroché à l'arbre par la flèche dans la main frisonne. Elle le sent d'ici. Il tremble et gémit de douleur. Ses gémissements montre son angoisse.


« S'il-vous-plaît les gars, me laissez pas ici. Décrochez-moi... »

Shase grogne silencieusement pour monter la pression encore d'un cran sur le pauvre humain. L'adrénaline monte, la renarde de feu commence à apprécier. Un énorme nuage passe exactement à ce moment et assombrit la zone déjà peu lumineuse à la base. Ses yeux brillants ressortent alors dans l'obscurité, effrayants.

« Le prédateur n'est pas loin. » Souffle-t-elle. L'homme se retourne, le regard terrorisé.

« Nan sérieux les gars, je le sens pas là… Y a un truc pas cool qui traîne derrière et qui se rapproche !
- Chhhhhht... »

Ses gémissements se transforment en sanglots. Un sourire malsain se dessine sur les lèvres de l'invocation. Les acolytes du pauvre humain ne se retournent même pas. Elle se rapproche encore et déclenchent de vrais grognements, mais pourtant encore seulement inaudibles par sa seule victime. Elle n'ira pas plus loin, cherchant seulement à faire peur. Elle passe derrière l'arbre, frôle sa proie avec ses queues, puis se tapit dans l'ombre, ses grognements s'estompant avec elle dans la pénombre.
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Aventure #10 écrite Mer 05 Aoû 2015, 13:58
Pas la plus qualifiée hein ? Pourtant, la demoiselle semble parfaitement capable de se protéger elle-même. Un bref Bilan de la situation : le chef va bien, mais a peur, l'idiot derrière la carriole n'a rien et le grand benêt est au sol avec un genou définitivement détruit. Même le temps ne lui en rendra pas l'usage. Le dernier bandit est, actuellement, cloué à l'arbre par une flèche que la demoiselle nommée Mila à décoché et semble pas mal paniquer. D'ailleurs Yuurei c'était demandé l'espace d'un instant si la demoiselle le visait réellement ou si le Rôdeur était la cible originale de ce trait.

Yuurei se tourna pour regarder la demoiselle. Il ne se tourna seulement que de trois-quarts pour garder les deux derniers idiots libres de bouger dans son champ de vision. Elle visait le « chef » de cette petite escouade d'amateurs, directement vers la tête de l'individu chapeauté. D'un ton froid et énervé, la demoiselle parla aux embusqueurs embusqués.

« Il n'est pas seul. Ne jamais sous-estimer les femmes Messieurs. Quant à ce que viens de vous dire l'homme, c'est sans doute sa première parole censée de la journée. Vous devriez obtempérer. »

Yuurei fut surpris de voir la demoiselle aux cheveux roses lui faire une légère révérence ainsi qu'une pique à son égard

« La mauvaise affaire vous en prie. »

Yuurei ne put s’empêcher de sourire en recevant cette pique. Mais lui répondit quelque chose du même acabit. Cette personne était désagréable depuis le début du voyage. Comme un enfant boudeur, pas content de laisser sa chambre le temps d'un voyage en vacance et qui ne voudra plus partir une fois arrivé.

«  Au contraire, je suis ravi de voir que vous savez faire autre chose qu'être désagréable ! »

Un nuage passe et les plonge dans une obscurité plus prononcée le temps d'un instant, instant que notre troisième lampion utilise pour essayer de monter discrètement à l'arrière de la carriole. Un carreau de Bianca siffle et manque de frôler le bras de la demoiselle nommée Mila avant de se figer dans l'épaule de l'idiot à l'arrière. Le faisant chuter lourdement au sol, lors de sa chute, sa tête vint toucher le sol en premier, l'assommant et le mettant hors-course. Tandis que le Rôdeur posait Bianca et prenait son épée en main, il lança à la demoiselle.

« un prêté pour un rendu, si on peut dire ».

Pour certains, on aurait dit une vraie dispute de vieux couple proche de la séparation. Tandis que notre homme cloué au mur panique comme pas possible à cause d'un monstre imaginaire posé derrière lui, le chef essaya d'en faire son parti, visiblement ces deux la ne s'entendent pas vraiment et une faille était à exploiter.

« Allons, mon cher. Inutile d'en arriver à de telles extrémités. Visiblement cette demoiselle et vous-même ne vous entendez pas. Laissez-moi la raccompagner et vous en débarrasser, je suis sûr que la demoiselle sera tout aussi ravie de ne plus être avec vous que vous le serez de ne plus être avec elle. »

Yuurei descendit silencieusement de la carriole, épée en main et s'approchant de l'homme qui pris son fleuret et se mit en position de combat, tremblant malgré tout. Inutile de faire semblant d'être malade ou fatiguer pour Yuurei, cela ne passerait plus et l'afflux d'adrénaline dans le sang avait gommer le mal de tête du Rôdeur. Le chef, désormais seul, lança un ultimatum d'une voix tremblante .

«  Ne me touchez pas ! Sinon Luigi me vengera ! »

Une simple parole vide de sens pour qui ne connait pas les gens du coin. Les quelques années de service du Rôdeur en tant que Milicien, lui avait appris à connaître certaines personnalités importantes. Luigi n'est pas vraiment le parrain de la pègre locale, mais il tient quand même une place importante dans cette petite Mafia sévissant sur Luh et ses environs. Typiquement le genre de personne qu'il ne faut pas se mettre à dos, sauf quand on est un Rôdeur et un ancien Milicien ayant gardé beaucoup de contacts avec ses anciens collègues peut-être.

Le Rôdeur s'approche du bandit d'un pas décidé et l'épée en main, effectuant une frappe horizontale vers celui-ci. N'importe qui ayant des compétences au combat à l 'épée aurait détecté que ce coup ne toucherait pas et était destiné à faire peur. L'effet escompté montra l'incompétence au combat du bandit. Celui-ci eut le malheureux réflexe d'essayer de parer le coup d'épée avec son fleuret. N'importe qui connaissant un tant soit peu l'escrime pouvait prédire ce qui allait se passer quand un fleuret « pare » un coup d'épée longue.

Tandis que le bandit ramassait les morceaux de sa lame au sol, Yuurei se dirigeait vers la carriole, sans même regarder son « adversaire » et lui lança d'un ton froid.

« Les embuscades et les petits pillages sont terminés, si Luigi n'est pas content, il n'aura qu'à venir me voir dans la Forêt Faste. »

Le Rôdeur remonte dans la carriole et reprend la route silencieusement. Une fois suffisamment éloigné du lieu d'embuscade, il demande à la demoiselle aux cheveux roses, histoire de discuter un peu.

« Ou avez-vous appris à tirer à l'arc ?  »

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