Kelder. Les remparts sombres de la ville accueillirent le groupe d’Hakan en son sein, au rythme des bruits des chevaux et de la pluie fine et drue. Le corps trempé, Hakan n’aspirait plus qu’à un bain chaud revigorant, au sein de sa taverne préférée « Aux Charbons Ardents ». Il laissa quartier libre à ses hommes pour la soirée, leur donnant rendez-vous à midi sur la place du village. Seul Torik resta à ses côtés, en bon homme à tout faire. On ne savait jamais, si quelque chose survenait, une urgence, ou dans tous les cas la nécessité de rassembler le groupe, il serait plus simple d’avoir un messager de confiance sous la main.

La propriétaire des lieux n’était pas commode, mais Hakan appréciait son franc-parler. Il laissa sa monture à l’écurie et s’endormit l’esprit tranquille.

Le lendemain matin, un soleil timide s’apercevait entre les nuages. Hakan prit la direction du marché, à la recherche de victuailles pour son groupe et, a fortiori, d’informations utiles. Torik suivait sans rien dire, les mains dans les poches, mais l'oeil aux aguets. Kelder, en sa position neutre, était l’endroit idéal pour se tenir au courant de ce qu’il se passait dans le Nord et Hakan n’était jamais resté plus de trois jours bredouilles.
Après avoir réservé des provisions de viande séchée et de nouvelles bottes fourrées, Hakan eut mention qu’une caravane familière était arrivée en même temps que lui. Le guerrier n’eut pas long à faire pour trouver l’étal de celui qui se nommait Rollo. Hakan avait déjà fait affaire avec lui et il était souvent reparti avec un objet magique… pas toujours utile à ses besoins.

Des trésors pour moi ?

Sa voix bourrue et forte ne manquerait pas de faire réagir le commerçant. Hakan évalua l’étal d’un regard critique.