Pour une Téthys Sereine

22/08/2013

Eté +22.

Pour une Téthys Sereine

Chapitre Précédent : La Fille de l'Hiver.

Feat Heanius.

Une fois encore je m'étais laissé aller à la facilité. Dans l'espoir de fuir ces terrifiants cauchemars hantant mes nuits avec force depuis l'expédition sur la Nouvelle Île, je m'étais alcoolisé plus que de raison. La méthode fonctionnait plutôt bien mais les lendemains devenaient de plus en plus difficile. Ce n'est pas un problème majeur en soit, cela dit lorsque l'on essaye de créer une organisation regroupant les hors-la-loi, un clan de chasseurs, une nouvelle religion remettant en cause des grandes vérités et des accords commerciaux avec de soi-disant hautes familles, les longues matinées dans un lit sont à proscrire. Trainant la jambe, j'avais fini par rejoindre la pièce du bain et avaler quelque chose lorsque le midi approchait.

Déjà, une foule pressait mon second pour un entretien, chacun affirmant de son importance. Dans un soupir, je me décidais à commencer par quelque chose de moins bruyant, les missives. L'une d'elle provenait de ce majordome dont j'ignorai toujours le nom et que j'avais abandonné au manoir de la Capitale. Apparemment, cela ne le décourageait pas d'œuvrer pour la famille des Katar. De ce que je lisais, il avait appris le retour d'un marquis. Le commerce tournait autours de l'agriculture, on le disait autrefois ennemi d'injustices bien qu'aujourd'hui, son penchant paraissait incertain. Peu importait cela dit, l'important résidait dans le fait qu'il soit un partenaire au nom de famille reconnu, dont le défunt père siégeait au Conseil de la Compagnie des Echanges Commerciaux Territoriaux.

Je n'y accordais pas plus d'importance et j'ordonnais à ce que l'on invite ce fils de Marquis à Sirk. Un acte assez indélicat car n'étant que Comte, je me devais d'être celui se déplaçant. J'avais alors émis l'hypothèse que ma réputation grandissante et l'indifférence supposée de l'héritier au sujet des protocoles m'accordaient une chance que cela ne soit qu'un détail. Cependant, mon second qui était autrefois membre d'une famille de la Capitale, me proposa une manière plus propice au succès d'après lui. Ne voyant en cet instant qu'un moyen d'obtenir un revenu supplémentaire et rien de plus, je le laissais œuvrer comme bon lui semblait.

C'est ainsi que prenant l'une de mes montures et faisant l'acquisition de quatre Variquan à un marchand de passage, il rejoignit en personne la demeure des De Téthys. Les armures des gardes avaient été nettoyées, les lames aiguisées et les barbes respectives proprement taillées. Mon Général savait parfaitement que ma manière de procéder habituelle ne fonctionnerait pas avec une personnalité qui répondait au titre de Marquis. Pour cela, il s'était renseigné durant trois jours avant de prendre le départ. De ce qu'il parvint à apprendre, il nota la tragique disparition des parents du jeune Heanius. Et il espérait pouvoir jouer dessus.

En fin de journée, l'escouade arriva aux portes du domaine. Le porteur du message accorda un regard particulier aux remparts fait de pierres. Voila qui serait sans doute l'évolution de ceux de Sirk. Des hommes en armes les stoppèrent et questionnaient sur la raison d'une telle venue. Retrouvant son bon parlé du temps de sa noblesse, il répondit qu'il était envoyé par le Comte Akelar, Dernier des Katar, afin de remettre un plie au jeune héritier du Marquis de Téthys. Plusieurs secondes de silence s'écoulèrent, durant lesquelles les gardes scrutèrent l'ensemble des invités. Finalement, ils furent autorisés à entrer mais l'escorte devrait attendre pendant que seul lui, marcherait vers la demeure.

- Monsieur le Marquis. Fit-il en s'inclinant légèrement face au jeune Heanius. Monsieur. Continua-t-il en se tournant vers l'oncle. Je suis Atch'Ill, Général de la garde personnelle du Comte Akelar, Dernier des Katar. Mon Seigneur vous souhaite un bon retour sur vos terres et se trouverait honorer si vous acceptiez de rejoindre les siennes afin de vous entretenir au sujet d'accords commerciaux profitables à tous deux. Expliqua-t-il avant de conclure. Les affaires l'obligent hélas à demeurer au sein de la Vallée Sereine mais il espère que ma présence en tant que son second, et que l'escorte qu'il vous envoie composée de moi-même et de quatre des meilleurs membres de sa propre garde personnelle, ne vous fera pas voir son absence comme une insulte. Termina-t-il en le saluant légèrement de nouveau.

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