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La fraicheur d'un matin
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Aventure #1 écrite Mar 01 Oct 2013, 21:02
Les quais, un jour froid.

Comme une ville fantôme la brume avait envahie la jetée. Les navires tanguaient et s'entrechoquaient, produisant d'étranges bruits mats qui se répercutent en échos sur l'arc de cercle formé par les pontons.

Les pêcheurs s'affairaient de part et d'autres du port, l'heure était matinale. Aucun touriste, aucun flâneur; seulement des marins occupés à leurs filets. Discutant à mi-voix; plaisantant grassement; concentrés sur leurs tâches quotidiennes, une journée qui s'annonçait semblable aux autres.

Le vent soufflait doucement, as-tu pris un bonnet? N'oublie pas ton écharpe en sortant! Beaucoup des hommes présents étaient d'ailleurs coiffés d'un tricot de laine mais ne semblaient pas se soucier trop de la fraicheur ambiante. L'habitude les avait endurcit, le sel avait tanné leurs peau et semblait même avoir grisés leurs cheveux et barbes naissantes.

Regardez là-bas, ce jeune matelot qui ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans et préparait avec afférence les hameçons de la pêche du jour. Les cheveux mi- longs, les joues creuses, la peau bronzée… un athlète dans la fleur de l'âge, piégé de naissance dans la petite barque familiale. Son paternel est à ses côtés, il discute avec un vieil ami et rit aux éclats en mimant la sirène.

Et voilà qu'un autre homme avance dans l'étrange brume matinale. Sa démarche est différente, hésitante. Il trébuche sur un ballot de cordes, se relève en jetant des regards apeurés autours de lui. Il n'est pas d'ici; c'est visible. Poivrot tardif ou ivrogne matinal? C'est la question que se posèrent les trois pêcheurs décrits plus tôt. Le père se leva et soutint l'alcoolique.

L'homme arborait une grosse barbe et un vêtement léger -blanc et uni- qui rappelait celui des malades de nos hôpitaux modernes. Le jeune marin s'approcha à son tour et tendit une couverture miteuse.

Karl -c'était lui- posa un regard vide sur le jeune homme puis descendit les yeux en direction de la couverture. Il la saisit d'une main mal assurée et la posa sur ses épaules tremblantes. L'alcool n'était pas coupable de son état. Il venait tout juste de s'échapper de l'asile psychiatrique et sortait ainsi de plusieurs années d'internement… Autant dire qu'il  reconnectait difficilement avec la réalité de la situation!


"Qui êtes-vous?"

Les pêcheurs semblaient étonnés par une telle interrogation. Ils se regardèrent en pouffant puis le père tapa sur l'épaule de Karl;

"Tu d'vrais rentrer chez toi vieux; sûr que ta femme t'attends avec impatience!"

Les marins se remirent au travail avec le sourire, laissant Karl planté au milieu. Le fou resta debout, le regard perdu dans la brume, un point imaginaire sur la mer qu'on devinait au loin. Le clapotis des vagues rythmait les gestes des hommes. Karl s'assit sur le ponton, le port s'éveillait. Un bateau arrivait au loin.
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Aventure #2 écrite Ven 04 Oct 2013, 20:06
Tarec'Mah s'était faufilé dans Lüh au cours de la nuit. Elle avait trotté discrètement, de rues vides en ruelles sombres. Sans jamais croiser personne, elle avait visité la ville, bien un des rares recoins de l'île qu'elle n'avait jamais arpenté. Car, s'il était nécessaire de le rappeler, Tary avait fait une promesse : Apprendre à mieux connaître les humains. Et quoi de mieux que d'étudier un être dans son environnement naturel ?
Longeant les murs, la lézarde observait au clair de lune la ville silencieuse. Elle dévisagea quelques statues, détailla plusieurs boutiques, puis déboucha sur les quais. Le soleil commençait alors sa lente progression dans le ciel. Dissimulée par quelques caisses, l'invocation riva ses yeux émeraudes sur les marins. Elle ne comprenait pas réellement le sens de leur agitation mais essaya d'y trouver une certaine logique, un subtile rythme.

Au bout d'un moment, un homme trébuchant s'approcha. Il n'était pas comme les marins, il venait d'autre part. Des hommes lui vinrent en aide, puis retournèrent à leur besogne... Quels étranges êtres... Elle aurait tellement comprendre ce que cet homme avait d'étrange. Se fondre dans la masse, pouvoir leur parler librement... Puis une idée lui vint. Elle savait que certains de ses pairs en étaient capable, pourquoi pas elle ? Oui, si elle voulait approcher les humains sans subir les mêmes réactions que Fianna avait eut, elle devait en devenir un. Une.
Que lui fallait-il ? Un corps. Troquer les pattes contre des bras et des jambes. Sa crête contre une chevelure, son museau contre un nez... Puis une peau, car elle n'avait jamais vu d'humains à écailles. Un visage, laissant son imagination mélanger les quelques souvenirs de traits et de notion de beautés humaines qu'elle avait... Autant dire pas grand chose. En quelques secondes, la transformation était terminée.
Agenouillée derrière ses caisses, Tarec'Mah chancela sur ses pieds avant de trouver un équilibre. Quelle horreur. Pourvu que personne ne la voit. Elle était laide... Sa peau était blanche, ses bras lui paraissait trop long, ses doigts trop fins, sa silhouette trop frêle. L'épaisse chevelure rousse qui ondulait dans son dos lui semblait ridicule, même quand elle les rassembla en un chignon négligé. Et son visage... Rien qu'au touché, elle pouvait sentir l'étrange sensation de traits réguliers, harmonieux sans doute pour un bipède mais trop fragile pour celle qui avait toujours été un lézard. Et ses grands yeux verts lui paraissaient démesurés par rapport au reste de son corps...

Prenant son courage à deux mains, Tarec'Mah se leva, une longue robe émeraude couvrant son nouveau corps. Si la lézarde se trouvait laide au possible, il était indéniable qu'elle n'avait pas la même notion de beauté que les humains.
Plus intéressée par cet humain à l'écart, Tary ne tourna pas le regard vers les marins. Hésitante, elle posa une main laiteuse sur l'épaule de Karl. Un peu plus grande que lui, elle baissa les yeux sur le vieillard. Et soudain, elle se rendit compte qu'une notion essentielle lui manquait dans cette manœuvre : La conversation. Improvisant, elle mima un sourire comme elle put avec ces lèvres qui n'étaient pas les siennes.

« Monsieur, vous allez bien ? »

Elle leva un sourcil. Sa voix était la même, sifflante et las, mais une certaine douceur y était apparu. Le côté reptilien avait fait place à une féminité plus tendre. Sur les quais, un bateau plein de marchandises fraîche avait donné une nouvelle vigueur aux marins. Ceux qui ne s'étaient pas avancés vers l'embarcation pour le décharger mettaient davantage de cœur à l'ouvrage, les yeux fixés vers le bateau pour savoir si quelque chose d'intéressant en sortirait.
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