Hors du temps

Aventure #1 écrite Dim 19 Oct 2014, 18:03

Il se réveillait en douceur, découragé un peu plus chaque jour qui passait. Le cœur vide, l'esprit emplis d'idée, il se força à sortir de son lit. Se courbant vers la fenêtre. « Il fait beau fiston aujourd'hui, tu ne trouves pas ? » Sans même attendre une réponse, il se dirigea vers son établi. En posant ses mains des pensées fusèrent dans tous les sens. Le temps s'arrêtera-t-il un jour de courir ? À moins que ce ne soit lui qui court après. Il essaye de se souvenir vaguement, mais il n'y peut rien, le temps est plus fort que lui, le temps prend le dessus sur son âme, sur son être, sur son avenir. Sortant de ses pensées, il se saisit de sa montre et ses outils et prit direction vers la sortir.

Traversant le pas de la porte, il vit tous ces gens fuser en tout coin, tout sens, tout lieu. Cela lui donnait des nausées. Comment le peuple pouvait-il sourire de façon aussi naïve face à la brutalité de notre monde ? Il les observait passer tel un pauvre pantin, un observateur laissant faire les choses contre son gré. En effet, il n'était qu'un spectateur parmi toute cette population. Il n'agissait pas, ne faisait rien, ne disait rien, de toute façon le temps était maître de tout, il ne pouvait rien faire.

Il commença à marcher. Où ? Dans quelle direction ? Il n'en savait rien. Cela était devenu son rituel habituel. Avancer dans le vide, espérant trouver un lieu qui l'inspire, un endroit tranquille, vide de toute cette agitation. Un pas devant l'autre, il avançait, encore et encore, sans cesse, sans se rendre compte où il se rendait réellement. Ce n'est qu'au moment où il voyait que le lieu était paisible et vide de présence humaine qu'il s'arrêtait et se posait. Il s'assit comme ça, sans chercher à savoir si cela était en plein milieu d'une route ou d'un chemin.

« C'est un bien bel endroit. Il faudrait que je t'apprenne la vraie beauté des choses un jour. »

Il sortit sa montre et commença à travailler dessus, voulant faire en sorte qu'elle soit encore plus perfectionnée, encore plus belle, encore plus captivante et intéressante. C'est ainsi qu'il se plongea dessus, se renfermant encore plus profondément du monde qui l'entoure. C'est lorsqu'il créait que le temps lui était impénétrable. À cet instant-là rien ne pouvait l'atteindre, il n'était plus présent parmi nous, il était ailleurs, dans un monde meilleur, plus beau. Enfermer dans un idéal qu'il c'était fait de sa vie. Une vie où ses espoirs se seraient réalisés, où sa mère serait restée près de lui et que ça femme serait encore vivante. C'est tous ces démons du passé qui faisait de lui l'inventeur qu'il était. Le monde pouvait bien s'écrouler qu'il ne s'en serait même pas rendu compte.

« Passe-moi ça ! » Dit-il en montrant l'outil qu'il désirait du doigt. « Bon puisque tu ne comprends pas ce que je veux, je vais le faire tout seul » Commença-t-il à s'exclamer en s'énervant. Il était seul, tout seul, mais il n'avait toujours pas accepté la mort de son fils, de telle sortes qu'il croyait avoir son enfant près de lui vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Un petit Léo de dix ans qui le suivait partout où il allait. Au moins, cela l'aidait à tenir.

Plongeant sur sa montre de plus en plus il ne s'arrêta pas. Il n'y avait plus que celle-ci qui comptait. Faire d'elle l'invention du siècle, la meilleure découverte du monde. « Tu verras Léo, un jour, je serais riche grâce à ça et je pourrais t'offrir tout ce que je n'ai jamais pu avoir. » Souffla-t-il dans un élan de mélancolie.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

22/01/2014

Il n'y avait personne. Elle ne cherchait un endroit particulier, une personne à rencontrer. Elle n'avait ressentit le besoin de traverser ce quartier, alors que ses pas l'y emmenait inévitablement, sans même pouvoir lutter contre. Que faisait-elle ici ? Ses yeux restaient fixés sur l'homme au sol, une étrange ambiance s'en dégageant. Elle lui était si familière et inconnue. Un autre monde se trouvait là, semblable et si opposé au sien. S'approchant, comme attirée, Nérée ne put qu'esquisser un fin sourire face à cette vue, face à cet homme qu'elle reconnaissait aisément. Il n'y avait personne pourtant.

Le soleil devenait lentement maître des cieux et déjà la Dame Aux Fleurs s'était évadée de sa prison, sa compagnie de vie se trouvant aux creux de ses épaules. L'air frai du matin passait entre ses doigts d'albâtres, la douce mélodie du silence berçant ses oreilles. Son monde aujourd'hui était silencieux, calme. Peut-être l'était-elle aussi. Cela faisait si longtemps. Elle traversa rapidement le quartier noble pour arriver dans les rues principales de la ville, n'hésitant que peu quant à passer son chemin à la vue de la foule déjà présente en cette heure. Les boutiques ne l'intéressaient pas, celle-ci ayant déjà rassemblé ses affaires pour son expédition prochaine. Il ne restait plus que quelques jours d'attente, de liberté. Un instant elle avait songé à invoquer Nevi, celui d'après la dissuadant, l'ennui étant peut-être une cause légère et superficielle. Elle avait tout le temps de s'y confronter. Passant une main dans ses cheveux, s'attardant sur la tête de son fennec pour le lui caresser doucement, Nérée décida d'emprunter les petites ruelles étroites et évitées, cherchant un nouveau lieu abandonné des regards, une nouvelle évasion qui ne lui serait accessible. Elle savait, elle avait conscience de tout cela. Elle n'était ignorante.
Elle continuait à rêver, malgré tout.

Le soleil baignait la terre de sa lumière depuis l'immensité du ciel et déjà la Dame Aux Fleurs s'aventurait dans le quartier populaire, se frayant un chemin entre les habitants qui y grouillait. De temps à autre, des épaules venaient s'entrechoquer aux siennes, lui procurant une satisfaction certaine, quand bien même elle n'y prenait garde. Elle ne les sentait pas. Dans son dos, Ambre grognait doucement de ces bousculades, le petit animal se blottissant un peu plus dans le pli de sa robe. Voulant éviter de mettre sa sécurité en péril, la demoiselle se décida à emprunter les chemins menant aux boutiques de qualités et malhonnêtes, à la ville sombre que connaissait Lüh en ces temps ou la criminalité ne cessait de progresser. Les bonnes gens ne s'y aventuraient pas. Laissant sa main parcourir le mur qu'elle longeait lentement, ses pas la conduisirent en un quartier silencieux, semblant hors du temps. Oui, comparé au reste de la ville, cet endroit ne semblait vieillir, ne semblait suivre comme les autres le cours des évènements et de la vie inintéressante. Peut-être était-il le plus vivant de tous.

Au-delà des murs, la demoiselle pouvait entendre une seule et unique voix raisonner, quand bien même son esprit n'y prêta aucune attention. Son regard songeur était la preuve même qu'elle s'était adonnée à son propre monde. Elle ne s'en lassait pas. Tournant au coin de la rue, elle ne remarqua aucunement l'homme assis au sol, penché sur un objet inconnu de ses yeux. Était-il sans toit ? Était-il simplement là, profitant de la tranquillité des lieux pour accomplir une quelconque tâche ? Elle n'en avait que faire. Son être néanmoins, lui, réagit lorsque ses prunelles se posèrent sur son corps, s'arrêtant. Contrainte de revenir à la réalité, Nérée réalisa avec une légère surprise qu'elle n'était seule en cette ruelle, que l'homme qui se trouvait non loin d'elle lui était familier. Il semblait travailler. Elle avait à plusieurs reprises rencontré le maître horloger de la capitale, celui se trouvant devant elle étant son fils. Isaac Chatelier.

Ses pensées furent confirmées lorsque l'homme renommé, qui ne semblait l'avoir remarqué continua de s'adresser à sa propre personne. Avait-il lui aussi son monde ? Nérée s'approcha, arrivant rapidement à sa hauteur. Elle resta silencieuse, observatrice face à son travail, face à ses dires qui l'intéressait quelque peu. Ce monde, il semblait être important, précieux pour l'équilibre fragile que l'inventeur. Songeant à continuer son chemin, la demoiselle fut cependant interpellée par les dires de l'homme, parlant encore à ses propres songes. Elle n'avait fait que quelques pas que déjà elle s'arrêtait, se retournant vers lui. Sa douce voix s'éleva. Peut-être allait-il l'ignorer. Au final, la demoiselle lui ressemblait. Elle pouvait le comprendre.

« Être riche ne sert à réaliser nos rêves déçus, à contenter nos désirs frustrés. »

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Aventure #3 écrite Lun 20 Oct 2014, 22:57

Après sa rencontre avec la noble, la jeune femme avait décidé d'errer dans les rues afin de réfléchir à tout ceci. Le chemin et la mission en elle même avait l'air dangereux. Mais son nouveau statut de chasseuse dorée devait être honoré. Elle accepterait donc. La chasseuse ferait néanmoins quelques emplettes avant d'entreprendre pareille mission. Des baumes et autre produits de soin, des provision et d'autre objets en lesquels Plume avait une confiance aveugle. Elle sentait chez la jeune femme qu'elle avait rencontré une certaine insouciance, peut être même de l'inconscience. Cela l'effrayait en quelque sorte.

Néanmoins la demoiselle était décidée à tout faire pour honorer l'ordre, elle ne fuirait pas ses nouvelles responsabilité. Elle s’était bien trop battue pour les obtenir. Plume passa devant la bibliothèque et continua, avançant à pas lents dans les rues désertes a cette heure. Le soleil effectuer son déclin, passant d'orangée à rosâtre, colorant les nuages de milliers d’éclats de lumière coloré. C’était joli et la jeune femme se perdit dans la contemplation, continuant son chemin, les yeux tourné vers l’étendue céleste.

Plume avait finalement acheté un sac sans fond, cela serait bien utile pour tout le bazard qu'elle traînait en permanence avec elle. C’était un bon investissement et elle en était contente. En plein dans ces pensés la jeune femme faillit ne pas remarquer l'homme assit en plein milieu de la rue et la femme qui semblait l'observer. La chasseuse s’arrêta, déséquilibrée par ce brusque changement de rythme à un souffle de l'homme qui semblait enclin à un monologue dont seul lui connaissait les secrets. Elle reconnut ensuite la femme, qui n’était autre que la commanditaire de l’expédition, mademoiselle Nérée Helireah.

" Être riche ne sert à réaliser nos rêves déçus, à contenter nos désirs frustrés."

Plume chercha le sens caché de la phrase sans obtenir de résultat, elle fit une brève révérence vers la femme et s'adressa à elle avec la sympathie que l'on réserve à ceux qui nous sont supérieur dans l’échelle sociale :

" Nous nous recroisons a nouveau. Cet homme est un de vos ami ? Se serait il blessé ? Il serait judicieux qu'l ne reste pas au milieu de l'avenue."

Après tout ce dernier, prostré sur le pavé usé de la chaussé ne semblait pas décidé ou disposé à bouger. C'est alors que la jeune Plume reçu un éclat lumineux, provenant d'un petit rouage qui s’était ancré entre deux pavé, dans les yeux. Elle le ramassa et le tendit à l'homme, qui semblait moins vieux et original qu'elle ne l'aurait pensé en le voyant de dos. La chasseresse avait prit le temps d'observer la petite roue dentée qu'elle avait entre les doigts, le travail était fin et précis. S'en était impressionnant.

" Je crains que vous ayez égaré ceci, une pièce si méticuleuse doit avoir une grande importance pour vous."

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Aventure #4 écrite Lun 20 Oct 2014, 23:37

Après avoir eu un instant de tristesse, il se replongea dans sa montre. Regardant chaque coin et recoin de celle-ci, cherchant ce qui pourrait la rendre meilleure, plus belle. Cette montre était comme la vie, un vrai mystère. Il était concentré, comme à chaque fois, ne pouvant pas sortir de ses pensées et de son exécution. Au point qu'il n'entendit pas une femme s'approcher de lui et répondre à la phrase qu'il venait de prononcer à son fils auparavant. Il était suspendu hors du temps, il n'entendait plus rien et ne voyait plus rien de ce qui était en train de se passer dans ce monde d'égoïste.

Il ne se rendit pas compte tout de suite qu'il avait fait tomber un objet, précieux pour la construction de la montre. Quand celui-ci le remarqua, il fut directement paniqué. « Fiston ! Fiston ! J'ai perdu une pièce. Vite, vite, il faut me la retrouver. » Il chercha et vit apparaître une main qui tenait la pièce qu'il désirait. Sans même voir qui la lui donnait, il l'a pris immédiatement. « Merci Léo, tu es un bon fils. »

Il prit une loupe qu'il approcha de la montre et une pince pour remettre la petite pièce à son emplacement. Les deux femmes étaient autour de lui, mais il ne s'était apparemment pas rendu compte de leur présence. C'est comme cela qu'Isaac était lorsque la concentration s'emparait de lui. Il avait besoin d'un lieu calme pour commencer à travailler, mais une fois plongée dedans, il ne pouvait plus en sortir, de telle sorte que la fin du monde pourrait arriver qu'il ne s'en rendrait même pas compte.

Le temps s'échappait de lui. Il était figé dans un monde que personne ne comprenait à part lui. Privée de tout. De sa mère, de sa femme, comme si les humaines avant tendances à disparaitre pour tourmenter l'esprit des pauvres mâles qu'ils étaient tous. C'est ainsi qu'il voyait les choses. Il ne respirait plus, le vent ne soufflait plus, tous les bruits s'étaient tus, le temps s'en était stoppé. Il aurait pu rester ici pendant des heures qu'il n'aurait pas vu le temps passer. Il lui arrivait même parfois de rester toute la nuit dehors, le lendemain décider de rentrer chez lui et de ne même pas remarquer qu'une journée c'était passer depuis son arrivée sur le lieu qu'il avait choisi.

« Ta mère aurait aimé me voir réussir » Dit-il, tout en continuant à avoir les yeux rivés sur sa montre. « Elle disait que je perdais mon temps à vouloir inventer cette montre, si seulement elle était là, elle se rendrait compte aujourd'hui que j'avais raison, que mes efforts n'étaient pas en vain. » Il s'arrêta un instant, continuant avec ses petits objets, ses outils, avant de tourner la tête vers la gauche. « Tu vois. » Murmura-t-il, tout en tendant sa montre dans le vide. « Cette invention, c'est à toi que je le dois, mon inspiration et tout le reste, c'est à ta naissance que je le dois. Le secret de cette montre, de sa construction, un jour, elle te reviendra, je te léguerais tout ce que j'ai, tu pourras être fière de ton papa. »

Le pauvre Isaac commença légèrement à pleurer, mais il reprit assez rapidement ses esprits. Il sécha ses larmes, repris l'outil qu'il venait de poser et l'enfonça de nouveau dans sa montre. À croire qu'il essayait d'échapper à la souffrance, à la douleur, en inventant. Il essayait de fuir la réalité au lieu de l'affronter, il voulait seulement faire comme si rien ne c'était passer, comme si son histoire n'était pas la sienne, comme si Isaac n'était pas Isaac, comme si ce monde n'était pas le sien....

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22/01/2014

Petite note : Je suis désolée pour le retard ~

Elle ignora sa propre présence. Peut-être aurait-elle dû tourner le dos bien avant d'arriver devant l'homme de la ruelle. Peut-être aurait-elle dû ignorer Plume, la chasseresse dorée rencontrée il y a peu, lorsque celle-ci apparut soudainement. Le salut qu'elle lui fit, elle n'y prit aucunement compte. Observant simplement Isaac, Nérée écouta la question de la femme, sans pourtant prendre la peine de lui répondre explicitement. Son silence était suffisant. Malgré tout, elle avait raison. S'asseoir ainsi en plein milieu de la rue, là n'était guère l'idée la plus lumineuse du siècle. Peut-être était-ce un comble pour cet inventeur bien connu du milieu bourgeois, son invention ayant même attiré le regard du Prince, comme disaient les rumeurs, si futiles. Son regard pourtant ne dévia sur l'objet entre ses mains. Non, les bonnes gens ne faisaient pas cela. Devait-elle pour autant mépriser l'homme assis là ? De nouveau, il semblait parler à quelqu'un, à un être présent seulement dans son esprit. Non, ce qu'il avait vu n'était pas la main de la femme avec la petite pièce en son sein, mais bien une autre image tout aussi inintéressante. Faiblement, Nérée soupira. Peut-être aurait-elle dû renoncer vivre ce jour-ci.

Elle n'était pourtant idiote. La demoiselle avait entendu bon nombre de rumeurs sur cet inventeur, en particulier sur le drame qu'avait vécu sa pauvre famille rapidement disparue. Léo, celui qu'il avait nommé comme étant son fils, le voyait-il vraiment ? Il semblait se tenir là, tout proche et pourtant si éloigné, tenant compagnie à son père lorsqu'il peaufinait son travail. Etait-elle réellement avec lui ? Elle ne pouvait le dire. Elle fixait simplement l'objet précieux, inspirant tranquillement, comme si tout cela était normal. Elle écouta vaguement les propos de l'homme, même si ceux-ci n'avaient que peu d'importance. Ils n'étaient destinés à ce monde. La jeune noble ne fut aucunement éprise d'une quelconque émotion lorsque sur son visage coulèrent quelques larmes. Lentement, elle passa une main sur les pans de sa robe, décidant tout de même de faire une halte dans cette ruelle bien habitée. Ainsi tranquillement elle s'asseyait à même le sol aux côtés d'Isaac, prenant soin de se mettre du côté où ne se trouvait pas son fils imaginaire. Elle posa quelques instants son regard vers le ciel, laissant elle aussi ses pensées lui offrir la réalité qu'elle ne pouvait atteindre.
Au final, tout cela était normal.

Alors elle tourna son regard vers l'endroit vide, comme si elle y voyait elle aussi l'enfant. Elle l'imagina haut comme trois pommes, frêle et innocent. Elle l'imagina le regard vif, l'esprit rempli d'idées folles et inconscientes. Elle le voyait en train d'observer le travail de son père, attendant sagement à ses côtés et écoutant ses paroles avec attention. Elle ne pouvait pourtant le voir. Non, Nérée ne le voulait pas. Soupirant faiblement, elle prit en main un des outils posés à ses côtés, se fichant éperdument si l'inventeur en avait besoin. La demoiselle le détailla sans grande attention, se focalisant plutôt sur ses pensées que sur la vision qu'autre chose, quand bien même cela restait bien intéressant. Il était vrai que la jeune noble était friande de connaissance, rencontrer ainsi un inventeur pouvait être une aubaine pour agrandir un peu plus sa sagesse limitée dans son corps d'Homme. Ainsi ses prunelles dérivèrent bien vite sur Isaac, incertaine d'y trouver une quelconque réponse dans les mots qui naissaient du fond de sa gorge. Elle inspira, lentement. Combien de temps s'était écoulé depuis qu'elle s'était arrêtée, assise ? Il ne s'écoulait déjà plus.

Laissant tomber l'objet inintéressant de ses mains dans un tintement métallique, la Dame Aux Fleurs focalisa sa pleine attention sur l'homme à ses côtés, oubliant presque la présence futile de Plume. Cela n'avait que peu d'importance. « Depuis combien de temps travaillez-vous, avec votre fils sur cette invention ? » Peut-être n'allait-elle avoir aucune réponse, peut-être n'allait-elle être satisfaite de celle-ci. Ainsi elle laissa ses mots prendre le dessus lors d'un bref instant, profitant des derniers instants des intrus qu'elle tolérait en cette journée. Oui, Nérée n'était que de passage, rester ici des heures durant ne l'amusait pas. Peut-être se sentait-elle au fond concernée.

« N'est-il pas amusant que de construire un objet destiné à nous rapprocher au plus près de la réalité lorsque nous ne voulons qu'être hors du temps ? » Un mince sourire s'esquissa sur ses lèvres, alors qu'elle posait cette question sans même vouloir en connaitre la réponse.

Non, celle-ci ne l'amusait pas.

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Aventure #6 écrite Mer 07 Jan 2015, 23:18

L'homme attrapa la pièce finement taillée sans même regarder Plume et s'empressa de le disposer avec d'infimes précautions dans le cœur de l'objet mécanique. L'homme semblait tant absorbé par son travail que la chasseuse avait peur de le déranger. Elle ne voulait pas être celle qui ferait capoter la plus grande invention du moment. Plume recula de quelque pas, laissant entre elle et Isaac la distance séparant le savant de la réalité. Les passants contournaient l'étrange trio, comme si leur présence ne signifiait rien d'autre q'une gêne et cela énerva fortement la jeune femme dont les cheveux immaculé renvoyaient les rayons du soleil. Combien de temps déjà s’était il écoulé depuis qu'elle s’était arrêté là ?

La jeune Noble l'avait elle aussi ignoré. S'en était à se demander si elle accordait un tant soit peu d'importance à ce qui l'entourait hormis sa personne. Quand cette dernière s'assit aux cotés de l'homme, prenant entre ses mains aux doigts fins un petit outil, elle sembla l'observer sans le voir mais la jeune femme n’était pas suffisamment près pour déterminer ce dont il s'agissait. Elle observait la scène se déroulant là, en pleine rue. Absente, comme assistant à un songe sans toutefois être endormie. La femme dont les fleurs embellissaient la chevelure se mit à poser des questions à l'inventeur. Sa voix laissait entendre qu'elles étaient dépourvues d’intérêt. Cela énerva l'archère qui se tourna vers la noble qui était dos à elle et lança :

" Pourquoi poser une question dont tu ne veux pas entendre la réponse ? "

HRP:

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

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