Soigneusement équipé, Valion se dirigeait vers l'Arène, Slavko à ses côtés. L'expédition sur l'île inconnue s'était soldée par une pesante amertume. Le chasseur avait donc offert à Nathan l'opportunité de se retrouver quelques jours plus tard dans une passe d'armes. Les deux camarades pourraient savourer leurs retrouvailles et se décharger de la pression accumulée. Il avait également proposé à Rymaïn, mais la rousse l'avait royalement ignoré.
L'occasion lui permettrait de se réhabituer à manier un bouclier. L'excitation le saisit à l'idée de tester l'arme fraîchement récupérée à l'armurerie d'Ariez. Il accéléra inconsciemment l'allure.
L'impressionnante silhouette de l'Arène se dessinait déjà à peine sorti du centre-ville. Elle trônait fièrement à l'ouest, un peu excentrée, prête à accueillir toutes sortes de divertissements. Valion avait songé à travailler avec le personnel un moment, afin de leur fournir des monstres sur commande. Sa rencontre avec l'effroyable Titan du Vent avait progressivement changé sa vision de la faune arcanienne. Maintenant, l'idée d'enfermer des créatures dans le seul but de les tuer pour le plaisir le mettait mal à l'aise.
Il secoua mentalement la tête. Passer un bon moment restait l'objectif de cette fin de matinée. Autant profiter tant que la température n'atteignait pas des sommets.
Le jeune homme se présenta à l'accueil après avoir contemplée la pierre incroyablement taillée de l'édifice majestueux. Il demanda à payer trois entrées, sans quérir de monstres ni d'adversaires. Comme demandé, il donna son identité. La femme interrompit sa prise de notes.
« Messire Lameblanche vous avez dit ? Nous avons un message à vous transmettre. Messire le Comte Katar souhaite vous voir à Sirk. Le plus tôt possible. Pour vous remercier de votre assistance lors de l'expédition sur l'Île, la séance est offerte. À vos compagnons également. »
Surpris, le chasseur mit plusieurs secondes à réagir. « Oh… Et bien, je vous remercie. »
Il adressa un regard étonné à Slavko puis s'engagea à l'intérieur. Arrivant avec une bonne avance, il doutait que Nathan soit présent. Et en effet, il ne le trouva pas sur la piste. Il n'y avait d'ailleurs pas grand monde. Tant mieux. Afin de patienter tranquillement, il sortit sa lance et son bouclier, puis se dirigea vers un mannequin libre.
En marchant, ses iris bleu acier se posèrent sur la figure lupine dans une moue contrite. Le demi-dieu n'avait toujours pas récupéré de l'île et le sujet restait inabordé. Il baissa les yeux en s'adressant à son compagnon.
« Tu n'es pas obligé de participer d'accord ? Je préfèrerais que tu te ménages si tu ne le sens pas. »
A u retour de l’expédition sur l'île inconnue, je pu bénéficier de quelques jours de repos. Silam fut très heureuse de me revoir : elle se jeta à mon cou m'arrachant un éclat de rire. Valion avait-il déjà comprit que j'adorais les enfants ? J'étais heureux de la revoir. Je cachais mon état à mon frère de meute pour ne pas l'inquiéter : ces temps paisibles furent bienvenus. Je saisis la première occasion de m'isoler dans le jardin sans paraître impoli, je m'installais en plein soleil au pied d'un arbre juste à côté du puits et trouvais rapidement le sommeil. Cet endroit devint ma place, je m'y sentais bien.
Je passais la majeure partie des jours suivants à cet endroit, plongé dans les nuages soyeux du sommeil. Lorell affirma que j'étais magnifique et Danae me fit même l'honneur d'un dessin de ma personne. Elles deux adoraient me regarder dormir, trahissant malgré moi mon intense état de fatigue. Je mettais un point d'honneur à être présent à chaque repas, couché dans un coin de la cuisine, Eira et Silam insistaient pour me donner de quoi manger.
Et puis Valion m'expliqua qu'il souhaitait que nous nous rendions à l'arène pour nous entraîner un beau matin. Encore profondément endormi quelques instants plus tôt, j'eus du mal à me rappeler qu'il m'avait dit avoir rendez-vous avec le petit Nathan là bas : une excellente occasion pour moi de lui parler. Je ne me sentais pas remis de l'épreuve de l'île et je cachais mon mal-être : je ne sentais ma mana se régénérer avec une lenteur inhabituelle et cette intense fatigue qui me frappait n'étais pas normale. Néanmoins c'est sans aucun signe de plainte que je le suivis.
C'était un endroit totalement inconnu à mes yeux. Quand nous fûmes à l'accueil, je m'assis derrière Valion, un peu à sa gauche. Messire le comte Katar ? N'était-ce pas ce noble qui m'avait manqué de respect sur l'île inconnu et qui avait failli tous nous faire tuer ? Il était en grande partie responsable de mon état, n'avait adressé aucune excuse à personne. Ainsi quand Valion échangea un regard étonné avec moi je répondis avec un grognassement bougon afin de manifester mon sentiment négatif.
Je le suivis à l'intérieur de l'arène, jusqu'au mannequin d’entraînement... et je m'assis. Je lui répondis :
« La rivière de la vie coule quoi qu'il arrive. Je participerais mon frère, je serais à tes côtés. Mais ne me demande pas d'utiliser la magie s'il te plait. »
Rang : Don Juan Crédit Avatar : Azra Date d'inscription : 13/08/2020 Messages : 204Double Compte : Amko'Unn ⩈ Saen ⩈ Rymaïn ⩈ Eira Liens vers la fiche : . ⩈ Braith ⩈ ⩈ Carnet d'un chasseur ⩈ Métier : Chasseuse ⩈ Homme à tout faire Invocation(s) : ᘎ Rao ᘎ Inventaire : 1828 Ŧ
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Caelum Braith
Nathan Follin
Valion Lameblanche
Slavko
Ignis, an 59 ⩈ Lüh, l'Arène
Il est encore tôt. Bien! J'aime la chaleur, mais pour castagner, bof, c'pas super idéal. Quoique, ça dépend qui sue en face de moi, héhé. Bon, du calme grande, on est pas là pour ça. L'arène hein, quelle foutue classe ce machin. C'est grand, ça attire le peuple, ça permet de se défouler et de se faire remarquer. Tout ce que j'aime. A un p'tit détail de merde près cependant.
J'grommelle un bonjour et pose les tsuris demandés sur le comptoir de l'entrée. Sourire moyennement aimable, j'me casse aussitôt en maugréant. Qu'est-ce qui coûte pas de l'or ici, franchement? D'accord, j'ai peut-être déjà amoché quelques mannequins... Mouai, j'admet, déclassé complètement quelques mannequins. M'enfin, j'suis sûrement pas la seule, non?
Il fait doux, vent frais, c'est tout bon. Je me suis pas chargée plus que nécessaire. Tunique simple, pantalon de cuir, mon armure légère. Et l'essentiel évidemment, lance comme bouclier. L'est temps de tester ce petit bijou d'acier sur la trogne de quelques faux marioles. Sauf si je trouve des gens consentant pour leur cogner dessus. C'est d'autant plus gratifiant! Un vrai entraînement, de l'imprévisibilité, du challenge. Mais pourquoi c'est presque désert ici, "Bordel?!".
Raaah, j'm'avance, le pas souple et la tête haute. Je roule doucement des épaules, tout en avisant deux individus plus loin. Un gars, grand, musclé, presque bien foutu vu d'ici. Le second, une semi-divinité, déjà bien imposante dans le style. Même si j'ai vu nettement plus gros. Il font quoi à bavarder? 'Sont venus pour prendre une tasse de thé? Tin qu'est-ce que ça me plairait un combat contre une force de la nature comme ça. J'vais probablement me faire démonter, mais ça en vaudrait la peine!
"Hé!" Je les hèle en arrivant sur leur flanc gauche, puis je me cale droite, les bras croisés sur ma poitrine. Deux secondes de silence. Le temps de jauger les forces en présence. Sur une première impression, évidemment. Chuis pas con au point de me fier à ce que je vois pour estimer la nature des capacités adverses. Je redresse un bras et baisse mes prunelles sur mes doigts qui jouent avec un tsuri. Éclat momentané sous l'astre en éveil depuis peu. Il tourne entre mes phalanges pendant que je poursuis. "Ça vous dit de taper sur autre chose que des poupées? J'ai besoin de me faire les dents sur des adversaires de taille."
Je relève le fief en les fixant tour à tour. Bon, un à la fois hein, faut pas abuser non plus. J'suis pas là pour être réduite en charpie direct. Le gars tiens une lance et un bouclier, intéressant. Voilà de quoi éveiller ma curiosité ainsi que mon esprit compétitif. M'est avis qu'on utilise pas ces objets de la même manière, huhu. Alors, ils en pensent quoi les deux larrons?
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Humain
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Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Kaisel Date d'inscription : 23/03/2018 Messages : 220Liens vers la fiche : Présentation Résumé des RPs Elément : Métier : Chasseur débutant Invocation(s) : Lykoï Inventaire : Epée courte (Maniabilité 3 / Tranchant 3 / Résistance 2)
Se réveiller assez tôt pour aller à l’arène n’avait pas été un très grand défi. Il faut dire que je ne dormais plus très bien depuis mon retour de l’Île. Quand je ne me réveillais pas en sursaut en me débattant contre une araignée géante qui ne m’attaquait qu’en rêve, je ne parvenais tout simplement pas à fermer l’oeil de la nuit en repensant au gouffre et aux innombrables manavores qui en sortaient. Parfois, dans l’ombre des chandelles de ma chambre à l’auberge, je jurais en voir passer un derrière une table ou sous mon lit. C’était absurde, bien sûr, le seul qui avait quitté l’Île était bien enfermé dans sa cage… Mais pour combien de temps ?
Et puis il y avait eu cette nuit, où le sommeil avait également tardé à arriver. Mais cette fois, ce n’était ni à cause de ces immondes monstres à la bave collante, ni à cause des petits démons des abîmes. Cette fois, mon esprit avait été torturé par une vérité que j’avais mis plusieurs jours à accepter : Slavko avait eu raison de me foutre la honte devant tout le monde au milieu de la forêt. Libérer Lykoï et parvenir à revenir avec une écaille de Zan m’avaient attribué une confiance en moi qui m’avait fait certes le plus grand bien, mais que je m’étais attribué bien trop rapidement. Si je ne m’étais pas fait manger tout cru par le serpent des abysses, c’était avant tout parce qu’elle avait décidé de ne pas le faire. Si j’avais pu quitter les montagnes de Zan en un seul morceau, c’était de toute évidence grâce à la protection de tous les autres. Pour l’île… c’était pareil. Et j’avais été incroyablement stupide de penser pouvoir affronter un tel danger juste parce que Lykoï était à mes côtés. Surtout que cette fois, le nouveau danger qui me terrifiait était capable de réduire les demi-dieux à néant en quelques minutes. Faire face à un tel futur potentiel avait provoqué en moi une motivation que même mes plus grands rêves de chasse ne m’avaient pas procuré. Il était grand temps que je puisse me défendre, seul. Le petit Nathan trouillard devait disparaître. Ça prendrait sûrement un certain temps, peut-être même qu’il ne partirait jamais vraiment, mais il fallait qu’il essaye.
Pourtant, malgré toute la motivation du monde, lorsque j’arrivai à l’arène et que j’entendis cette femme qui me dépassait d’une bonne vingtaine de centimètres demander de « se faire les dents sur des adversaires de taille » devant moi, je ne montrai pas le moindre indice de volontariat, bien au contraire.
— Je crois que je vais passer mon tour… dis-je presque en murmurant en dépassant la femme par sa gauche pour rejoindre Valion et Slavko. Mais n’hésitez pas à commencer ! Je vous observerai attentivement.
Mon regard lourd des cernes de ces dernières nuits n’était peut-être pas aussi convainquant que mes mots, mais je restais capable d’être pleinement attentif. Après tout, je n’étais pas venu pour faire la sieste, et je ne voulais pas laisser paraître le contraire. Ainsi je commençai à me préparer en retirant ma cape de voyage et en réajustant mon plastron de cuir et ma ceinture, à laquelle pendaient toujours mes deux lames courtes.
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Roxeur (Avril 2018)
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Rang : Protecteur Crédit Avatar : Gerry Arthur Date d'inscription : 27/01/2018 Messages : 925Double Compte : Xion, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Présentation d'un Protecteur Contes de la Lameblanche Elément : Métier : Chasseur intermédiaire [Rang 2] Invocation(s) : Slavko Inventaire : Collier de Slavko ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ 2065 Ŧ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ Équipement ↣ ↣ Bonus d'endurance : +5 [15] ↣ Dégâts de mêlée (lance) : +10 [12] ↣ Dégâts à distance : +8 [10] ↣ Réduction des dégâts en parade [12]
Guère étonné par la retenue du Mange-lune, Valion acquiesça en silence. Sa culpabilité l'empêchait d'aborder le sujet. Il acquiesça. S'il préfèrerait que son compagnon divin s'allonge dans un coin et prenne le soleil comme à la maison, il ignorait purement ce qui était le mieux dans sa condition.
Un cri lui évita de s'appesantir. Le chasseur pivota vers son origine, qui se planta fermement à sa gauche. La personne les toisa sans se présenter, puis les défia sans plus de manière. Il fronça un sourcil surpris mais ne s'en offusqua pas. D'anciens collègues se montraient plus grossiers que ça malgré la discipline militaire. Et parmi tous les badauds arrêtés au cours de sa carrière, il y avait nettement pire.
Le jeune homme allait refuser poliment quand l'acier de son regard capta un éclat doré. Celui valsant entre les doigts de l'individu lui échappa complètement devant la lance calée dans son dos. Le temps de changer de position, un troisième combattant fit son apparition. Un franc sourire orna les lèvres de Valion en reconnaissant la voix de son tout premier partenaire de chasse.
Son air fatigué lui fit en revanche froncer les sourcils. Partagé entre l'envie de tenir compagnie à ses amis, et celle d'en découdre avec un curieux adversaire, il resta un instant les bras croisés. Puisque Slavko tenait à parler au cadet de leur expédition, il opta pour la seconde possibilité. Autant leur accorder un peu d'intimité.
« Ça m'intéresse. Je vous laisse, mais prépare-toi pour la suite, Nathan. »
Son ton enjoué se parait d'un sérieux naturel. Il adressa un signe de tête à la personne l'ayant défié et se plaça à l'écart du nouveau duo. Décrochant tranquillement Tourment et son bouclier, il en profita pour contempler leurs rivaux.
Valion ignorait sincèrement s'il s'agissait d'un homme ou d'une femme, même si le timbre l'invitait à pencher pour la seconde affirmation. Il ne s'attarda pas sur la question, d'autres bien plus importantes fusaient déjà dans son esprit, comme l'origine de cette lance.
« Vous avez une belle arme. C'est une création d'Ariez ? »
Il se mit en position de combat et vérifia ses appuis. Visiblement, son adversaire avait hâte d'en découdre.
L a politesse n'est-elle pas finalement une notion très subjective ? Après tout, dans certaines cultures il était très mal-poli d'oser faire la bise à une jeune femme, même si celle ci était une amie. Ce n'est que l'un des exemples qui sont venues à mes oreilles. J'ai principalement passé du temps avec des moines qui m'ont transmis en héritage leur code de politesse. Nous étions souvent gêné par les comportements de certains visiteurs... visiteurs qui n'étaient pas sans rappeler cette humaine qui s'approcha de nous après nous avoir interpeller.
En utilisant seulement mes yeux le doute aurait pu me frapper quant à l'identification de son sexe mais je suis un canidé et un demi-dieu : il me suffit d'une seule inspiration dans sa direction pour avoir la certitude qu'il s'agissait d'une femelle. Ainsi il s'agissait d'un chiot qui souhaitait se faire les dents sur un adversaire qu'elle imaginait à sa taille. Une bonne leçon lui ferait le plus grand bien mais je ne souhaitais pas participer. Je surveillerais de loin, prêt à intervenir si la bagarre allait trop loin.
Une autre raison justifia mon refus de participer : l'occasion de parler avec le petit Nathan qui venait d'arriver. Alors que Valion et la nouvelle venue, qui n'avait d'ailleurs pas pris la peine de se présenter soit dit en passant, s'avançaient pour se rouler dans la poussière comme deux chiots, je m'approchais de Nathan et me couchait confortablement à côté de lui, pattes croisées.
Je laissais écouler une longue minute de silence puis :
« Alors que la proie hurle sa terreur, sa panique, c'est la faim du prédateur qu'elle excite. Vite il doit se dépêcher, avant que d'autres ne soient attirés. »
Voici ce que je lui dis sans le regarder, mon regard posé sur la bagarre. Ma voix était aussi douce, profonde et lente qu'un ruisseau de montagne caressant un rocher. Je n'avais pas oublié ce qu'il s'était passé dans la forêt sur l'île. Discuter avec Nathan était important.
Les paroles de Valion étaient claires : cernes et culpabilité ou pas, je n’allais pas échapper à la séance d’entraînement d’aujourd’hui. Et c’était tant mieux. Ce n’est un secret pour personne, je n’ai jamais aimé m’entraîner. La seule qui parvenait à me pousser sans que je ne râle au bout de quelques minutes était ma soeur Ophélie, mais elle était sûrement à la maison à ce moment, là où je n’étais jamais retourné depuis ma fugue. Et puis, je ne l’avais jamais recontactée depuis non plus. Même si elle était ici à ce moment, elle me donnerait plus une correction qu’un entraînement…
Mais aujourd’hui, c’était différent. J’étais là par choix, même si ça ne m’enchantait pas pour autant. A vrai dire, ce que j’appréhendais le plus n’était pas mon futur exercice physique, mais bien ma confrontation avec Slavko. Alors, quand il est venu s’asseoir à mes côtés… Je n’ai su quoi dire. Je m’étais fait à l’idée : il avait eu raison, j’avais eu tort, et j’avais mérité ses paroles. Je n’avais pas envie de revenir sur ce moment. Et pourtant, il allait bien falloir. Commença alors une longue minute de silence qui en parut quinze, pendant laquelle je décidai de commencer à m’étirer, l’air de rien. Je devais avoir l’air bien ridicule, à faire des mouvements dont je doutais de l’efficacité. Et puis, finalement, alors que j’avais la tête en bas et le dos recourbé pour tenter de toucher mes pieds avec le bout de mes doigts, il parla. Sans grande surprise, il n’avait pas l’air d’avoir changé d’avis. Sa phrase reprenait dans les grandes lignes, sans l’insulte, ce qu’il m’avait déjà dit dans la forêt de l’Île Inconnue. Je dois bien avouer qu’un peu de rancoeur a ressurgi malgré moi en l’écoutant. Il fallait que je me concentre : il avait raison, il avait raison, il avait raison…
— On aurait bien eu besoin qu’un enfant d’Aqua ne cède pas à la panique sur le bateau.
Et ça y’est. J’avais dit quelque chose que je regrettais instantanément. Surtout que ce qui m’avait le plus énervé à l’époque, ce n’était pas vraiment qu’il se soit échappé du bateau. Son invocateur avait été traîné par les airs, quel autre choix avait-il à ce moment s’il voulait respecter le pacte ? Avait-il été seulement en capacité de faire ce choix ? Les limites magiques du lien entre une invocation et son maître m’étaient encore floues. Mais là, devant lui, des semaines après coup, le fait de voir qu’il n’avait pas l’air d’avoir regretté ses paroles un seul instant m’avaient donné envie de l’attaquer personnellement. J’aurais pu parler du bruit immensément plus fort de l’arbre scindé en deux par l’enfant d’Aer qu’il n’avait pas jugé bon de reprocher. J’aurais pu parler des hurlements de tout le monde, dont sa cousine d’Ignis, qui là non plus n’avaient pas eu droit à un sermon. Car c’était bien là mon réel problème. Ce sentiment d’acharnement et d’injustice face à ma réaction aussi dangereuse et irresponsable qu’humaine et naturelle.
— Pardon, dis-je finalement plus calmement après avoir pris ma respiration en me redressant pour faire face au demi-dieu. Je n’aurais pas dû crier comme ça dans la forêt. C’était irresponsable, et ça aurait pu nous attirer encore plus d’ennuis. Je ne valais pas mieux qu’une proie à ce moment là. Je ne veux plus que ça arrive.
Finalement, je ne prononçai pas un mot sur l’injustice que j’avais ressentie. J’avais eu une chance de me défendre, et j’avais choisi de l’attaquer. C’était assez pathétique de ma part pour que je n’en rajoute pas une couche. J’avais l’impression de faire face à mon père… dans un univers alternatif où je lui aurais donné raison une seule fois. Il faut dire que j’avais plus de respect pour Slavko que pour mon idiot de géniteur. Incapable de soutenir le regard de l’enfant d’Aqua plus longtemps, je dirigeai mes yeux vers le combat qui se préparait entre notre inconnue du jour et Valion.
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Rang : Don Juan Crédit Avatar : Azra Date d'inscription : 13/08/2020 Messages : 204Double Compte : Amko'Unn ⩈ Saen ⩈ Rymaïn ⩈ Eira Liens vers la fiche : . ⩈ Braith ⩈ ⩈ Carnet d'un chasseur ⩈ Métier : Chasseuse ⩈ Homme à tout faire Invocation(s) : ᘎ Rao ᘎ Inventaire : 1828 Ŧ
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Alors. Tentés? Pas tentés? Pourquoi se fend-t-il d'un bête sourire subitement? Ah. Mon regard suit la voix ténue. Qui passe bien en dessous de moi. Tiens, demi-portion et sourire benêt se connaissent. Mes prunelles avisent le dos du jeune homme. Puis ses double lames. Qui m'arrachent un sourire carnassier. Intéressant. Passer son tour? Attends un peu toi, tu passes juste après si possible. Voilà qui devrait remplir gaiement la matinée. Pour changer des mannequins, ça va changer.
Le petit s'pose auprès du divin. Qui engage aussitôt la conversation. Echange dont je me suis déjà détournée, alors que le grand brun répond positivement à mon défi. Bien! Je recule de deux bons mètres. Observe sa carrure et sa position plus attentivement. Plutôt castard, mais sous une cuirasse légère. Voilà qui optimise la mobilité. On va pas se fier à sa masse potentielle pour faire des déductions idiotes. Cela-dit je reste sans doute plus rapide et agile. A voir...
La targe en acier vient prendre place dans ma main gauche. Je glisse le pieds associé en avant, écarte l'autre vers la droite, un peu en arrière. Une poigne ferme mais souple enserre le manche de ma lance. Une prise inversée. La hampe court sur mon flanc droit, presque à la verticale. Pointe effilée relevée dans mon dos, à hauteur des mes omoplates. Je fronce un sourcil à sa question. Déjà projetée dans ma prochaine action.
"Qui ça? Aucune idée. Je connais que la jolie Ciara.". Oui. J'ai potentiellement jamais cherché plus loin. Le nom me dit quelque chose. Elle doit être connue. Bof, je retiens que ce qui m'arrange ou m'intéresse t'façon. D'ailleurs, je note le compliment. Ça, pas de problème! "Mais ouai. C'est une belle arme. Merci."
Là dessus, je lui signifie aimablement d'un hochement de fief qu'on va commencer. Je suis prête, il a intérêt à l'être également. D'abord quelques petits tests évaluatifs. J'le charge sans modération. Rapide, souple, une première feinte. D'un bond agile je m'élance dans les airs et fait tourner la lance pour ramener la lame au dessus de son épaule droite. Ou pas. Au dernier moment mon geste se rétracte et plonge vers le bas. La pointe file en direction du sol. L'arme tournoie, et la hampe boisée tente de toucher la peau entre la nuque et la cuirasse.
Impact ou non, j'suis déjà en train de bondir sur son flanc droit. Idéalement. S'il n'a pas riposté, vaut mieux qu'il tiennent fermement sur ses jambes. Flexion de genoux rapide. D'un mouvement circulaire je tente de balayer ses tibias avec mon arme. Le bouclier protégeant... Rien en fait, j'utilise pas un bouclier pour ça, ahah. J'esquive et roule au besoin.
Puis, s'il a riposté plus tôt, c'est là que ma targe est intervenue. Pas vraiment pour parer un coup quelconque. Juste le secouer en cognant brutalement avec le métal tout ce qui se serait rapproché de mon corps.
"Hé, hé, pas mal!" Sourire léger, satisfait. De nouveau sur mes appuis, je détends mes muscles un peu chauffés. Un rien plus loin de lui. Je reprends mon souffle. Y'en a pas tant à récupérer. C'est juste une mise en bouche. Mais tout ça va clairement me défouler.
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Roxeur (Avril 2018)
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Droit dans ses bottes, l'ancien soldat observa son adversaire. La position adoptée titilla sa curiosité. Est-ce qu'il comptait le frapper avec le pommeau de sa lance et le tenir à distance avec la pointe ? Ça semblait compliqué à gérer, mais très efficace pour épuiser l'ennemi dans un duel.
Les déductions fusèrent, au point d'en oublier sa propre question. Valion se redressa légèrement, un peu surpris. Il n'était pas surpris en revanche, de l'attention que générait son amie forgeronne, surtout quand son vis-à-vis manquait autant de manières. L'amusement fut rapidement dissipé par l'excitation du combat. Il força son calme, attendant de voir les premiers mouvements du guerrier au lieu d'anticiper son style de combat. Celui-ci ne tarda guère à s'exprimer.
L'individu bondit sur ses pieds. La pointe de l'arme dorée piqua vers son épaule droite. Il était toujours compliqué d'affronter un gaucher, sans parler des ambidextres. Sa bouche se tordit sous l'effort produit pour contrer l'attaque. Le manche de Tourment rabattu contre sa gorge lui évita d'être frappé là. Sa clavicule encaissa difficilement le choc malgré la protection de cuir. Un grognement de douleur lui échappa. Ce gabarit en dessous du sien possédait pas mal de force.
Son bras se déplia aussitôt pour boucher l'ouverture sur son flanc droit. Instinctivement il se recula. Cette seconde d'avance lui permit de voir le balayage. Il dût néanmoins sauter pour l'esquiver. L'allonge d'une lance restait l'avantage majeur de l'arme, il était bien placé pour le savoir. Ce mouvement précipité lui fit perdre l'équilibre. Il choisit de riposter plutôt que de reprendre contenance. Mais l'autre avait déjà roulé hors de sa portée.
L'exclamation enjouée lui arracha un râle dépréciateur. En sueur et déjà en difficulté durant cette première approche, l'ex militaire fixait son adversaire avec intensité. Un lourd souffle s'extirpa de ses poumons, affirmant son avis contraire. C'était très mauvais. Se servir de son bouclier ne lui avait pas même effleuré l'esprit. Certes, le manque d'usage lui octroyait un net désavantage. Mais il était tombé dans un jeu miroir avec l'assaillant, qui avait délaissé le sien.
Valion se remit en position, focalisé sur le plaisir d'avoir affaire à une personne aussi vive et redoutable. Il secoua mentalement la tête avant de placer son bouclier devant lui, assez haut. La hampe ébène glissa dans l'un des trois dénivelés, se calant comme il l'avait imaginé. Cette satisfaction insuffla un nouveau vent confiant en ses capacités.
« Je peux faire mieux. »
Il rompit brièvement sa position pour frapper son bouclier de sa lance, invitant sa partenaire d'armes à revenir à l'assaut. Cette dernière s'exécuta sans se faire prier. Le jeune homme joua sur ses appuis pour feinter, et casser le rythme de l'adversaire. Il la maintint à une certaine distance, piquant vivement dans plus plusieurs directions. Puis il chargea brusquement, au contact, bouclier en avant, et tenta de le faire reculer.
S'il ne lui cédait aucun centimètre, Valion ne forcerait pas et reprendrait sa position. Sinon, il tenterait de le déstabiliser d'un coup d'épaule, comptant sur son physique. Quoiqu'il en soit, il se retirerait sur un mouvement tournoyant, balayant à hauteur de taille pour empêcher une riposte.
Patience. Telle est la toute première épreuve imposée au sein de ma cellule. J'obligeais l'humain à patienter, encore et encore pour le tester. Un être impatient n'a aucune chance de tenir une discussion avec moi et finira par recevoir un coup de croc. C'est en s'asseyant en silence que Valion a choisit d'attendre. Le jeune Nathan meubla le silence avec une séance d’étirements. Il riposta à ma remarque en me lançant à la truffe que j'avais sauté du bateau. Il s'agissait d'une attaque et d'un manque de respect mais c'est sans offense que j'encaissais cela. À mes yeux, Nathan cherchait surtout à se défendre, à se protéger.
Avais-je d'autres choix ce jour là ? Je ne pouvais pas laisser Valion partir sur cette île sans moi mais je ne pouvais pas non plus sauter du bateau pour le rejoindre. En restant sur ce bateau je n'aurais servi strictement à rien mais en plongeant je me mettais en danger bêtement. Le jeune Nathan avait raison : entrer dans l'océan pour rejoindre Valion pouvait passer pour un acte idiot cédant à la panique. Mais ce n'était pas le cas. J'avais fais ce qu'il fallait pour rejoindre mon ami sans mettre en danger personne d'autre que moi.
L'attaque de Nathan n'eut absolument aucun effet sur moi. Ce fut comme s'il n'avait jamais prononcé cette phrase. Je restais silencieux, tranquillement, attendant qu'il me réponde comme s'il n'avait pas encore ouvert la bouche. Il se passa encore une grosse vingtaine de secondes avant que je réponde :
« Ta réaction était compréhensible, il est tout naturel de s'exprimer. J'ai été brusque avec toi pour te choquer, pour te faire taire. Nous étions tous en danger et ne pouvions nous permettre de nous faire remarquer de la sorte. Comprends bien jeune Nathan, je suis moi même un prédateur dans le fond. Une créature hurlant sa détresse de la sorte attire mon attention et devient une cible potentielle, un repas facile qu'il suffit de cueillir. »
Le bruit d'une lame en touchant une autre fit bouger mon oreille puis mon regard. Valion et le chiot jouaient à se bagarrer. Mon frère ne semble pas en difficultés. Concentré, il chargea brusquement, prenant l'initiative. Je me tournais à nouveau vers le jeune humain :
« Nathan tu es à l'aube de ta vie, tu as encore tout à apprendre. Tu avais besoin d'une leçon ce jour là. J'ai certes été injuste de te brusquer aussi fortement mais la situation le réclamait. Tu l'as compris. Maintenant accepterais-tu de m'accorder ton pardon de t'avoir brusqué avant de parler plus avant ? »
Attente. S'il me répondait non, la conversation se terminerait ici. Il n'y aura aucune conséquence pour moi, seulement une incidence du côté de Nathan qui continuera d'être gêné en ma présence. C'est dans l'espoir de lever cette gêne afin de mieux lui donner les leçons dont il a besoin pour survivre que je lui proposais de me pardonner de la sorte.
Alors que Slavko restait de marbre face à mon attaque à moitié assumée, Valion et l’inconnue commencèrent à se battre. Autant pour me dérober à une conversation gênante que pour essayer d’analyser le style de mes futurs adversaires, je les regardai avec attention. Ils avaient une façon de se déplacer, de parer et d’attaquer qui dépassait de très loin ce que j’avais pu voir jusqu’à présent. Si j’en étais déjà convaincu avant même de fouler le sol sableux de l’arène, il n’y avait désormais plus la place au moindre doute : je n’avais absolument aucune chance de les effleurer en duel. Mais je n’étais pas là pour faire état de ma faiblesse légendaire. Je n’étais pas là pour m’apitoyer sur mon manque d’entraînement dont j’étais de toute façon grandement responsable. J’étais là pour changer la donne. Alors je les observais en silence, à l’affut du moindre indice pour constituer ma défense, et qui sait, peut-être d’un point faible à exploiter.
Enfin, Slavko reprit la parole. Il ne releva pas mon insulte, ce qui était presque encore plus troublant que s’il l’avait fait. Même par mes mots, je n’étais une menace pour personne ici. Juste un gamin à éduquer. Et l’enfant d’Aqua n’avait même pas pris soin d’éviter de le pointer du doigt. Visiblement, s’excuser ne faisait pas partie de ses plans. Si j’avais déjà bien compris mon erreur, lui n’avait pas l’air d’avoir relevé la sienne. Pourtant, il demandait bien que je le pardonne. Sa demande provoqua un souffle du nez que j’aurais voulu un peu moins bruyant, mais qui par chance arriva entre deux coups de lance bien plus audibles. Quelle injustice. Je comprenais ma leçon, je faisais tout pour le faire sentir, en dehors d’une petite balle perdue, j’avais même initié un début d’excuse, mais je n’obtiendrais rien d’autre de Slavko que des justifications. Au fond, je n’avais pas envie de lui accorder ce pardon qu’il réclamait. J’avais envie de ressortir mon plus beau tempérament de défi que je ne réservais d’ordinaire qu’à mon paternel et à son entourage. Mais j’avais déjà dit une chose que j’avais regretté, et j’étais là pour aller de l’avant. Avec Slavko comme avec moi-même.
— Je sais que j’ai encore beaucoup à apprendre, et je compte bien y arriver. Encore une fois, je m’excuse d’avoir paniqué ce jour-là. Et je veux bien vous pardonner de m’avoir brusqué.
Voilà, c’était dit. Je n’avais pas réussi à le regarder en face cependant, j’avais préféré garder mes yeux rivés sur le combat qui se déroulait face à nous. Ca me paraissait bien plus pertinent.
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Rang : Don Juan Crédit Avatar : Azra Date d'inscription : 13/08/2020 Messages : 204Double Compte : Amko'Unn ⩈ Saen ⩈ Rymaïn ⩈ Eira Liens vers la fiche : . ⩈ Braith ⩈ ⩈ Carnet d'un chasseur ⩈ Métier : Chasseuse ⩈ Homme à tout faire Invocation(s) : ᘎ Rao ᘎ Inventaire : 1828 Ŧ
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⩈ Par le langage des armes ⩈Entraînement & Rencontres
Braith
Nathan Follin
Valion Lameblanche
Slavko
Ignis, an 59 ⩈ Lüh, l'Arène
De bons réflexes. Une certaine souplesse. Un ptit manque de vivacité peut-être. J'perçois le souffle court qui s'extirpe du gaillard après ce bref échange. Pis le bouclier n'est pas venu jouer un rôle quand l'occasion s'est présentée. Mais cela pourrait tenir de la surprise, voire un léger manque d'entraînement, qui sait? Il est p'tet un peu rouillé. Néanmoins satisfaite, je l'observe. Il se positionne. Son attirail est clairement fait pour s'allier intelligemment. Héhé. J'ai hâte de goûter à la suite. Je recule un peu, comme si de rien.
Voilà qu'il me provoque en frappant son arme contre le métal protecteur. Soit, je ne refuse jamais si sauvage invitation! Mon regard brille d'excitation tandis que je charge. J'opte pour une amorce différente. Il réagit plus vite et plus efficacement cela dit. Entre feintes partagées et coups portés ici et là, la cadence monte davantage. Cependant, il en faut beaucoup plus pour me déstabiliser. Et autant pour me fatiguer.
Sa charge vient enfin attiser concrètement mes sens. Ma targe contre son large bouclier. Les métaux s'entrechoquent. Je glisse de plusieurs bons centimètres sur mes appuis. Mais j'ai les jambes fléchies et bien ancrées au sol. Ce qui m'évite de tomber platement en arrière. C'est sûr, il est castard. Sa force musculaire dépasse la mienne, même si j'en doutais pas réellement. Son épaule profite de mon recul pour asséner un coup que je vois venir à la dernière seconde. Bâtard. J'aime les combattants malins qui profitent quand l'attention de l'adversaire est focalisée en un point précis.
Sauf que je suis pas si bête non plus. Le choc est moins percutant que prévu. J'ai soulevé un pied juste avant qu'il soit déstabilisé. Pour reculer de moi-même sans me casser la gueule. Mais c'est clair que j'y ai perdu quelques secondes d'équilibre. Encore heureux qu'il se recu... P'tain! J'rentre soudainement le ventre en arquant le dos. La pointe de sa lame m'arrache un bout de tissu. A hauteur des côtes. Et m'arrache également un sourire au passage. L'adrénaline pulse un peu plus dans mes veines.
"Joli. J'espère que t'as de quoi m'rembourser mes frusques si tu continues comme ça!". Le ton est provocateur. Le propos uniquement destiné à distraire, tandis que je me suis éloignée d'au moins quatre à cinq mètres. Mon souffle se régule, je saisi fermement mon arme, comme mon bouclier.
Puis j'entame à nouveau les hostilités en le chargeant. Lance et bouclier suivent le mouvement de mes bras ce coup-ci. Comme un coureur, le long de mes flancs. J'protège même pas mon torse, j'prend juste le plus de vitesse possible. En gardant la plus grand mobilité pour bifurquer et charger à nouveau s'il se contente de m'éviter en me voyant venir de loin.
Lorsque j'atteins la distance où l'allonge de sa lance peut me cueillir, je lève brutalement mon bouclier dans la direction de celle-ci. Avec moins de puissance s'il a esquivé au préalable ma charge. Pour tenter de péter, ou du moins, fragiliser le corps de son arme. A la jonction entre l'ébène et le métal. Qu'importe si ça touche ou non. En parallèle, c'pas ma lance mais mon pied que j'envoie devant moi. Contre son bouclier ou son entre-jambe s'il se protège pas. Le mouvement est suivi par un arc qu'opère mon bras armé, qui vient viser le côté de son crâne. Avec un morceau de hampe. Pas trop fort, quand-même.
J'me retire aussitôt, prête à réagir au quart de tour. Quel que soit son état et sa position. Je fléchis à nouveau les jambes. L'une glisse vers l'avant, alignée sur mon bras armé. Sourire en coin, entre deux souffles, je le harangue.
"Alors, tu viens?".
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Roxeur (Avril 2018)
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Rang : Protecteur Crédit Avatar : Gerry Arthur Date d'inscription : 27/01/2018 Messages : 925Double Compte : Xion, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Présentation d'un Protecteur Contes de la Lameblanche Elément : Métier : Chasseur intermédiaire [Rang 2] Invocation(s) : Slavko Inventaire : Collier de Slavko ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ 2065 Ŧ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ Équipement ↣ ↣ Bonus d'endurance : +5 [15] ↣ Dégâts de mêlée (lance) : +10 [12] ↣ Dégâts à distance : +8 [10] ↣ Réduction des dégâts en parade [12]
Concentré sur les mouvements de son adversaire, Valion ne remarqua pas le déchirement du tissu. Il nota en revanche que l’esquive s’était faite de justesse. Le compliment l’effleura sans qu’il en prenne fierté, trop enfoncé dans son sérieux. Puis le sens heurta sa conscience. Ses traits et sa concentration se défirent. « Pardon, je vous dédommagerai ! » Est-ce qu’elle l’avait mal pris ? Son timbre portait un air de plaisanterie mais rien n’était certain.
Elle chargea. Oui, il lui semblait bien avoir affaire à une femme. Le chasseur jura intérieurement d’avoir ainsi baissé sa garde. Sa position reprise rapidement, il demeura incertain quant à la marche à suivre. Esquiver ou encaisser ? Ou peut-être attaquer ? Lance en avant, il tenta de casser la course. La targe dégagea d’un coup sec son arme, et son bras avec l’élan. Ne restait que son bouclier, qui para de justesse le coup déloyal.
Le chemin habilement tracé vers sa tempe ne trouva personne pour l’obstruer. Valion essaya de se reculer mais il était trop tard. La frappe le fit vaciller. Sonné, il tituba en arrière avant de poser un genou à terre. La douleur vrillait son crâne. Son ouïe assourdie perçut la provocation tardivement. Il prit une trentaine de secondes pour se recomposer. La sensation s’estompa. Il avait encore un peu la tête lourde mais rien de grave.
L’autre l’attendait toujours, dans un mélange de fierté, d’avidité et d’impatience, de ce qu’il percevait. Il se secoua. Cette combattante se montrait surprenante. Une dizaine de mètres les séparait. Il réfléchit. Bouclier le long de son corps, Tourment valsant dans sa main droite. Il la soupesa, puis l’empoigna presque au milieu du manche, un poil plus vers l’avant, à l’horizontale. Elle avait été faite pour être lancée. Il visa le torse de son adversaire.
À peine délesté de son arme, il s’élança. D’abord un peu maladroitement, car il privilégia la vitesse à l’équilibre malgré la fin de son mouvement. Puis il se reprit, bouclier en avant. En deux secondes il était sur elle, le corps dissimulé au possible derrière le bois. Il y mit toute sa force.
Nathan pensa sûrement que je n'avais pas remarqué quand il souffla du nez. Il fut remarquablement synchronisé avec deux coups de lances pourtant je le repérais. Être âgé offre quelques avantages notamment un entraînement de plusieurs millénaires dans certains domaines. J'avais une vision du monde différente en raison de ma nature de Demi-dieu : je le percevais d'une manière qui m'était propre. Enfin mon expérience à l'orphelinat des moines m'enseigna d'être attentif à plusieurs choses à la fois. Ainsi, mon calme regard posé sur Nathan ne manqua pas son souffle et l'une de mes oreilles étaient tournées vers le combat d'entraînement.
Maître Komatetsu se serait énervé. Il aurait aboyé que Nathan n'était qu'un insolent, un petit merdeux qui ne sait pas la chance qu'il a. Je pense qu'il l'aurait même attrapé par le col pour le secouer un peu... En aboyant naturellement. Maître Nitano se serait juste levé et lui aurait tourné le dos avant de s'en aller. Après lui avoir fait remarquer que l'on ne s'excuse pas mais que l'on demande pardon bien sur. De mon côté, je ne cru pas à la sincérité de ses excuses. Il était vexé et fâché. Il était surtout braqué, fermé. Il était inutile d'insister pourtant mon regard resta sur lui durant quelques secondes.
Je finis par me désintéresser de Nathan pour porter mon attention sur le combat. Je ne pu empêcher un léger grondement quand Valion posa un genou à terre, sonné. Mon regard se posa sur l'étrangère. Fixe et calme, je ne fis aucun mouvement et j'en attendais de même de sa part. J'avais dis que je participerais, que je serais aux côtés de Valion en cas de besoin. Alors je surveillais l'humaine. Je désapprouvais le coup qu'elle venait de lui porter : trop violent à mon goût pour un entraînement. Je fronçais les sourcils quand Valion envoya son arme en visant clairement le torse de cette humaine. Puis il s'élança en avant en y mettant toute sa force.
J'avais beau savoir qu'il ne s'agissait que d'un entraînement. Qu'il ne s'agissait que d'un jeu, qu'ils faisaient semblant... De mon point de vu, il y avait trop de violence. Trop de coups réels, trop de coup potentiellement mortels comme les deux derniers de mon Valion. Ce jeu me semblais un peu trop réel. Peut-être était-ce la fatigue qui brouillait mon esprit ?...