Arthuria passa les portes de Lüh. C'était une belle journée qui s'annonçait. Le soleil n'était pas à son zénith mais il tapait déjà fortement. La jeune femme avait couvert son visage d'une capuche, elle portait des vêtements légers mais non découverts. Sa peau était plutôt fragile et elle voulait la protéger. Bien que légers, il faisait chaud la dessous et heureusement qu'une brise venait souffler de temps à autre.
L'odeur de la ville lui emplit les narines. C'était une odeur particulière mêlée de puanteur et de bonnes odeurs. Elle se focalisait sur celle du pain chaud et des rôtissoires qui étaient beaucoup plus agréables.

Il était la mi-matinée mais la foule avait déjà pris place dans les rues. C'était animé, entre les marchands qui rappelaient toutes les minutes que leurs poissons étaient bien frais ou que leur pain était le meilleur de toute l'île. Des musiciens jouaient leurs plus beaux morceaux pour gagner leur vie. Arthuria n'avait pas assez d'argent pour pouvoir leur en donner. Elle était venue à la capitale pour sa taverne. Non pas qu'elle aimait boire, il lui fallait juste du travail et c'est là bas qu'elle pourrait en trouver. Elle ne serait pas non plus serveuse pour un jour, non, c'est là bas qu'elle trouverait les avis pour les chasses.

Ses pensées s'assombrirent un peu. Seule, elle ne pouvait pas faire grand chose. Elle devait compter sur des chasses simples, que les gens auront évidemment déjà prit car plus facile à réaliser que les autres. Elle devait donc aussi compter sur la chance. Et peut être qu'elle n'était pas la seule parmi les chasseurs à avoir besoin d'argent. Ou du moins l'espérait-elle.
Arthuria continua son chemin vers la taverne en observant discrètement les gens autour d'elle. C'était la seule à porter une capuche par cette « chaleur » et les gens optaient plutôt pour des chapeaux. C'est pourquoi certains la regardaient de travers. La jeune chasseresse n'aimait pas beaucoup la ville et les personnes qui l'habitaient, mais il fallait faire avec. Elle retrouvait les même stéréotype de gens : Les mendiants, ceux qui n'avaient pas le temps, les marchands criards, les gens qui prenaient leur temps et qui aimaient créer des bouchons dans les rues, les nobles exigeants, les gosses bruyants. Certes, elle voyait surtout le côté pessimiste de la chose. Son ancien ami et pèlerin lui avait pourtant dit de voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Lui, aimait beaucoup regarder les habitants à chaque fois qu'il passait par une ville ou un village pour tenter de déceler une quelconque évolution du comportement. Parfois il en avait trouvé mais Arthuria pensait surtout qu'il était un peu trop gentil.

La jeune femme poussa enfin la porte de la taverne et tomba la capuche avant de se diriger vers les panneaux d'affichage. Il n'y avait pas grand monde dans la taverne puisqu'il était tôt, seul le barman essuyait ses verres.
« Besoin d'argent c'est ça ? » -avait-il lancé.
Elle ne répondit pas et observa les avis. Une lui plut particulièrement. Elle alla s'approcher du bonhomme.
« - Il a toujours besoin d'aide le tanneur ? 
- Si l'affiche est là, c'est que oui mamzelle. »
Elle hocha la tête et partie après avoir dit au revoir, laissant le barman seul et dépité qu'elle n'ait même pas pris un verre.

Arthuria se fraya de nouveau un chemin à travers la ville jusque la dîtes place. La boutique de ce pauvre tanneur n'était, hélas, pas dure à reconnaître.
Elle se dirigea vers la boutique et entra. La tanneur était juste là.
« Bonjour Monsieur, je suis là pour votre chasse. »
Elle était directe, autant ne pas tergiverser.

Le pauvre tanneur maugréait dans son coin. Quel stupide d'avoir laissé sa cargaison à nue comme ceci ! Et son annonce qui pourrissait toujours à la taverne... Aucun chasseur n'était donc assez courageux pour aller se risquer dans les plaines glacées ? Il soupire avant de se rassoir à son comptoir. Les clients se faisaient rares en plus... Rha, poisse de merde !
L'homme, passablement énervé, abat un poing sur le comptoir avant de relever la tête lorsqu'il entend la cloche de son magasin sonner.
Une jeune femme rentre, elle est plutôt d'allure fine et possède un visage ô combien sévère.
Il se lève, lui adresse un sourire peu joyeux avant de la saluer. Et bien, elle n'y allait pas par quatre chemins... Attendez, quoi ? La quête ?! Ses yeux s'agrandirent tandis que son sourire se faisait plus sincère.

- Merci mademoiselle, merci d'avoir répondu à mon appel à l'aide, dit-il, trop reconnaissant. Je vous prête là un manteau de fourrure car là où se trouvent les azuryx il fait froid.

Il tend à la demoiselle le dit manteau avant de lui donner une carte aussi.

- Les plaines glacées, mademoiselle, ils vivent en troupeau là bas. Mais faites attention, de dangereux prédateurs rôdes... J'espère pour vous que vous avez une invocation digne de ce nom ! Et encore merci !

[Quête]

Kenzariel se réveillait doucement à cause de quelques rayons de soleil importun et se demandait sur le coup où il pouvait bien se trouver. Il lui fallut quelques minutes pour émerger et se rappeler des événements de la veille. Il s'était enfuit de chez lui pour échapper à une vie de noble trop grasse et a un mariage forcé. Dans sa fuite, il s'était réfugié dans une des tavernes de la ville. La chambre était petite et crasseuse, tout en bois plus ou moins mangé par les vers, mais cela Kenzariel n'en avait cure, ça lui faisait des sujets d'observation et puis ce n'était que pour une nuit.

Après s'être un peu débarbouillé le visage avec une bassine d'eau, le jeune homme se rhabilla rapidement avant de ranger ses affaires dans son sac et d'enfiler sa cape pour cacher son visage des gardes et éventuelles connaissances de sa famille. À l'heure qu'il est ses parents avaient du donnée l'alerte et tous les gardes devaient le rechercher. Il va donc falloir fuir la ville au plus vite, mais là aussi un autre problème pointe son nez : comment va-t-il gagner sa vie ? Il lui faut trouver un job au plus vite. Il avait bien emporté 500 Tsuris avec lui, mais ce n'était pas éternel. Mission du jour, trouver du travail et de préférence un qui l'emmène loin d'ici.

C'est déterminé qu'il descendit dans la taverne pour se mettre au comptoir et commander des œufs au plat en petit déjeuné tout en saluant le barman. Il n'y avait pas grand monde ce matin, mais en même temps peu de gens viennent dans une taverne le matin, sauf peut être les voyageurs qui y dorment. Une fois son plat arrivé, Kenzariel se dépêcha de l'avaler avant de déposer quelques Tsuris sur la table et regarder le panneau des annonces. Il y en avait de toutes sortes, des chasses, des escortes, des recherches et autre. Le brun avait espoir de pouvoir trouver un début de piste dans ses annonces, mais la plus part étaient beaucoup trop compliqué pour le jeune homme où simplement pas dans ses cordes.

« Bon, bas ça commence bien... »

Kenariel soupirait devant toutes ses annonces, ce qui attira l'attention du barman.

« Hey mon garçon, si tu cherches un boulot, une jeune femme qui est passée un peu plus tôt avait l'air intéressé par celle du tanneur. Tu pourrais peut-être la rejoindre. »

Sur ces paroles, le brun regarda avec plus d'intérêt l'affiche en question. Il s'agissait de récupérer de la fourrure d'azuryx pour un tanneur. Pourquoi pas, si on s'y met à plusieurs ça devrait être plus facile et la récompense pourrait l'aider à tenir un moment. Bon, il n'avait jamais chassé de sa vie, mais peut être que ses connaissances sur cet animal pourraient lui être utiles à lui comme à son ou sa partenaire. Et puis il pourra en profiter pour observer d'autres animaux dans leur environnement naturel.

C'est en remerciant l'homme au comptoir que Kenzariel mit la capuche de sa cape sur sa tête et partie trouver la boutique du tanneur dans le brouhaha de la ville qui s'éveille. C'est tellement plus jouissif d'être dans les rues bien animées de la ville de bon matin qu'enfermé dans le manoir de ses parents, au moins là, il se sentait libre de faire ce qu'il voulait. Une fois devant arrivé dans les rues commerçantes, ce ne fut pas compliqué de trouver le magasin recherché, sa devanture avait les marques d'un récent incendie.

Le jeune homme s'avança pour pousser la porte et entrer dans l'échoppe où se trouvait déjà une dame avec un homme qui devait être le maître des lieux. La jeune femme était grande, mais moins que Kenzariel, par contre elle se tenait droite et affichait un air des plus autoritaire, ce qui eu pour effet d'impressionner l'ex noble qui s'était figé. Heureusement qu'il avait toujours sa capuche sur la tête, sinon les deux personnes devant lui auraient pu voir un jeune homme avec l'air bête, la bouche ouverte sans savoir quoi dire. Après quelques secondes de bug, kenzariel se reprit en secouant sa tête et dévoilant son visage aux deux inconnus devant lui et essayant de parler malgré que la femme l'intimidait.

« Bonjour, je... J'ai vu l'affiche pour la chasse et... Bas, je cherche du boulot donc j'ai pensé que... »

Il avait joint des gestes à ses paroles et ils étaient aussi désordonnés que ses mots étaient dits avec assurance. C'était la première fois qu'il demandait pour travailler et puis il n'arrivait pas à rester calme devant l'air aussi strict de la dame qui semblait le juger du regard. Pour se ressaisir et donner une excuse à son bafouillage, il fit un grand sourire gêné tout en se frottant l'arrière du crâne.

« Désolé, c'est la première fois pour moi et je ne sais pas trop comment m'y prendre, ah ah. »

Elle n’aimait pas ce genre de labeur. Docile elle escortait, marchant côté à côté, un homme en charge de la marchandise en direction d’une des plus fameuses tannerie de Lüh. Les bruits alentours racontaient que le propriétaire malchanceux au possible avait manqué de peu d’être évincé par un de ses plus féroces concurrents. Et depuis une annonce circulait pour sauver la réputation du bonhomme. Car personne ne faisait attendre le tailleur de sa majesté le prince.

« Il a trouvé quelqu’un depuis l'patron ? »

L’homme à sa droite, parut songeur avant de déclarer sur un ton particulièrement nonchalant.

«  Qui voudrait prendre part à une demande aussi saugrenue ? Faut être fou pour se risquer aussi loin sur l’île. Pour de l’Azujesaispasquoi...en plus. »

De l’Azuryx...

Une créature très éloignée de la capitale, au cœur des terres de non-droit. Prédateurs, mercenaires, brigands et autres scélérats. Une belle mort en perspective.

Lorsqu’ils arrivèrent sur la grande place, le résultat ou plutôt massacre jaillissait sous les yeux incrédules : la devanture avait essuyé avec rudesse l’incendie volontaire. Grim se mordit la lèvre inférieure, patiemment agacée. Les guerres intestines entre les artisans de Lüh avait don de la rendre hargneuse. Elle ignorait la procédure en cours, mais le coupable n’aurait pas d’autre choix que de réparer les dégâts. Et s'il fallait attraper quelques récalcitrants, elle se ferait un plaisir de participer à leur capture.

Se raccrochant à la réalité, elle suivit l’assistant à l’arrière de la boutique afin d’y déposer les nouveaux stocks. Depuis les couloirs de l’arrière boutique, elle entendit un échange entre le maître des lieux et de potentiels clients. Se rapprochant, elle risqua un œil pour voir leur visage.

La chance souriait enfin au tanneur, car une femme se présenta. Une chasseuse ? Possible, elle en avait l’allure apparemment. Rares étaient les citoyens désireux de sortir hors des frontières ayant toujours été sous l'autorité du prince. Mais celui qui arriva à sa suite, lui décrocha un sourire mesquin. Fou ou inconscient ? Cela n’avait pas d’importance...

Elle aimait l’animation comme l’ennui de la capitale, mais les choses avaient changé depuis son intrusion dans le temple de l’eau. L’impuissance autrefois ressentit contre-balançait son indifférence, masque de sécurité auquel elle s’attachait.
Sortant de la pénombre, elle interrogea d’une voix faussement innocente et moqueuse, le jeune homme qui lui paraissait trop ambitieux.

«  Ahah...tu sais lire ? Parce que, c’est pas une croisière offerte, mon grand. »

Son regard croisa celui circonspect du tanneur, avant qu’elle ne se radoucisse, effaçant ce sourire condescendant de son visage.

« Je plaisante. »

Et l’idée fusa.

« Si tu me passes l’équipement nécessaire : cape, gants... j’accepte de les accompagner. »

Avec récompense à la clé...
Evidemment.

- Ah... Heu...

La pauvre tanneur regardait les deux autre jeunes gens qui venaient de rentrer dans sa petit boutique aux allures désolées. Il ne savait pas quoi répondre, surtout à la demande de la deuxième jeune femme qui était bien trop directe à son gout. Comment ça lui passer l'équipement adéquate ? Il n'avait déjà plus rien et en plus de la récompense il devait équiper ces messieurs dames ?! Bien qu'il sache qu'il allait faire le pire choix de son existence, il ne voulait pas se ruiner plus qu'il l'était déjà.

Il braqua ses yeux marrons dans ceux de la jeune demoiselle, son visage était grave, il était sévère. Qu'ils aillent s'équiper eux seuls s'ils en avait le fric. Le seul manteau qu'il lui restait il venait de la passer à la première femme qui était venue pour sa quête.

- Je suis désolé mademoiselle mais je n'ai actuellement plus d'équipement à fournir. Vous devrez vous débrouiller seule.

Il savait que ça ne se faisait pas d'envoyer paitre ses sauveurs ainsi mais il n'avait vraiment plus rien. Avec la saison fraiche qui arrivait, les clients venaient en masse lui réclamer des mentaux et d'autres équipements de la sorte. Ses réserves étaient à sec.

[Si vous voulez commencer la Quête, le lien est dans mon post juste au dessus]

Le tanneur salua la jeune femme sans trop d’engouement, désespéré par un futur triste et pitoyable avant de se rendre compte de quoi elle parlait. Il était vraiment très reconnaissant, et ce n’était pas étonnant. N’importe qui aimerait qu’un jour, suite à une annonce, quelqu’un arrive et vous dise qu’il va régler vos soucis les plus importants. Arthuria aurait bien aimé mettre une annonce pour que quelqu’un fasse la chasse à sa place et lui apporte l’argent. Surtout après ce que venait d’énoncer le bonhomme. Cela la refroidit soudainement. Alors qu’il lui tendait un manteau, la porte s’ouvrit.

Elle se retourna pour contempler le nouvel arrivant. Il s’arrêta net en voyant les deux protagonistes, laissant la chasseresse perplexe. Il enleva enfin sa capuche, dévoilant un visage ô combien mal à l’aise. Il était grand, mais paraissait encore jeune. Il avait la peau claire, les cheveux très longs et était maigrichon. Arthuria le jugea de son regard lorsqu’il annonça qu’il était présent pour la chasse. Même pas armé, l’air penaud. La chance avait dû l’abandonner… Pour couronner le tout c’était la première fois qu’il allait travailler… Ben voyons…

Une jeune femme arriva de l’arrière-boutique et répondu au garçon sur un ton moqueur. Elle avait raison mais le tanneur n’avait pas envie qu’elle fasse fuir les seuls gens qui venaient se présenter pour l’aider.
L’inconnue était toute aussi grande qu’Arthuria, elle avait néanmoins l’apparence d’une poupée à la fois gracieuse et infantile. Il n’y avait cependant pas de côté fragile bien qu’elle soit habillée de beaux vêtements. Elle se proposa soudainement elle aussi pour la chasse et elle avait l’air de s’y connaitre.
La situation avait quelque chose de comique, du jour au lendemain, trois personnes se présentaient pour aider le marchand.

« Ce serait un plaisir que vous m’accompagnez demoiselle, s’adressa-t-elle à la jeune femme. Prenez donc ce manteau, j’ai de quoi me couvrir. Quand à vous… »

Elle observa le jeune homme et réfléchit un peu. Il ne savait pas se battre… De plus il avait l’air bien pressé de partir. Arthuria se doutait de quelque chose, elle avait déjà vécu cela au paravent. La chance sourit aux audacieux disait-on. Et il était bien courageux de se présenter ici. Il était le seul maître de son destin, il avait choisi de se mettre en danger, soit. De toute façon elle était très mal placée pour dire quoi que ce soit sur son comportement. Elle le pensait au moins malin, du moins est-ce l’étincelle dans ses yeux qui le lui fit ressentir.

« Vous pourrez porter nos affaires et les surveiller pendant que nous chasserons, finit-elle. Sur ce point d’ailleurs, serait-ce possible d’avoir une charrette ou quelque chose pour transporter les bêtes si vous voulez les dépecer vous-même, ou bien de quoi transporter les peaux ?
Sinon, à qui ai-je l'honneur ?»

Elle s'adressait aux deux personnes qui allaient normalement l'accompagner.

À peine eut-il finit de parler qu'une jeune femme entra et lui cracha presque aussitôt son venin. Ce venin était empli de vérité et seul la vérité blesse comme ont dit. C'est vrai, il n'est pas des plus qualifié pour ce genre de travail, il ne connaît rien à la chasse et n'est jamais sorti de la ville, mais il s'en moque, lui tout ce qu'il veut, c'est quitter cette capitale au plus vite pendant quelque temps et pouvoir se faire un peu d'argent. De plus, ses connaissances sur la faune pourraient lui être utiles durant ce voyage, au final, il pourra sûrement se rendre utile.

La vipère, comme il la surnomme après la remarque qu'elle lui avait faite, s'excusa en affirmant qu'elle plaisantait, mais trop tard, le mal est fait, la blessure est là et la fierté de Kenzariel va devoir se panser et qu'elle meilleur remède que de répliquer ? C'est avec le sourire et un regard plus ou moins noir qu'il répondit à la jeune femme.

"Nan sans blague ? Je pensais que c'était des vacances gratuites."

Bref, est-ce qu'elle l'a entendue, il ne sait pas, car elle s'était tournée vers le tanneur pour lui annoncer que s'il l'équipe, elle veut bien venir. La première arrivée accepta volontiers que la vipère l'accompagne pour cette quête et lui offre même son manteau en ajoutant qu'elle n'en avait pas besoin après que la Tanneur leur ais dit qu'il n'avait plus rien. Bon voilà un autre problème, Kenzariel n'avait aucun vêtement chaud, il allait donc devoir en chercher avant de partie et pourquoi pas prendre une arme aussi, il ne sait pas s'en servir, mais c'est en forgeant que l'on devient forgeron. La rousse se tourna pour dévisager le jeune homme avant de parler.

Elle accepta qu'il les accompagne pour surveiller leurs affaires au vu de son équipement actuel et de ses compétences qui brillaient de par leur absence. C'est vrai que ce n'est pas un boulot des plus intéressant, mais au moins il pourra partir loin de sa famille et de ce mariage forcé pour enfin vivre ce qu'il a toujours voulu vivre ; l'aventure ! Kenzariel était soulagé de savoir qu'il avait trouvé du boulot et ne tenait presque plus en place en affichant un magnifique sourire comme il sait si bien faire avant de répondre à l'autre interrogation de la jeune femme stricte.

"Kenzariel M... *toussote* je m'appelle Kenzariel. Merci d'avoir accepté que je vienne avec vous. "

Il était moins une qu'il ne fasse une énorme bourde. Il ne connaissait pas ses personnes, mais peut être qu'elles connaissaient ses parents et avaient eu vent de sa disparition. Donc valait mieux ne pas dévoiler son nom de famille comme ça à tout vent.

"Par contre avant de partir, il va me falloir trouver des vêtements chauds pour le voyage, il y a un autre endroit où je peux m'en procurer ?

Il y avait des morts. Des morts un peu bête, chaque fois que l'on croise un regard. Sous son masque grinçant, elle écrasa cette obsession morbide. Si elle n'aimait pas voir la mort emporter une vie, il suffisait de ne jamais la regarder dans les yeux. Tout comme des mots, appartenant à un effronté.

Une expression contrariée naquit sur le visage auparavant confiant de Grim. Le tanneur refusa sa requête d'une facilité qui la décontenança. Pour qui se prenait cet idiot ? Il avait tout perdu et croyait pouvoir s'offrir les services de chasseurs sans débourser le moindre argent en équipement ?
Elle retient un rire amer et des sarcasmes mouillés d'acide. Il ne payait rien pour attendre...

Mais elle n'avait pas à le maudire davantage, lui noyé dans son malheur. A la milice, elle trouverait sûrement les affaires indispensables pour le voyage.

L'autre jeune femme venue la première pour démarcher le marchand lui offrit sans hésiter son manteau. Grim écarquilla des yeux avant de laisser se dessiner un mince sourire sur son visage. Elle accepta l'habit après l'avoir remerciée.

Il ne restait plus que le dernier concerné par l'affaire pour enfin partir pour cette mission dangereuse. Elle apprécia la suggestion servie par sa nouvelle partenaire, pour rendre le garçon utile à leur future tâche.

« Grim Lupinelli. Je travaille pour le prince de Lüh, en tant que milicienne. Il  m'arrive aussi de servir d'escorte pour les chasseurs s'occupant des commandes de sa majesté. »

Elle n'en ajouta pas davantage. Elle avait déjà sa petite idée derrière la tête. Mais il s'agissait surtout de pouvoir permettre à son nouvel allié de savourer sa liberté si longtemps bridée, cela loin des portes de Lüh inaccessibles pour son immense carrure. Elle n'avait jamais craint cette partie de l'île, même si elle ne s'était jamais aventurée de son plein gré sur les terres de non-droit. A partir de la vallée sereine, cette partie inexplorée représentait un vaste clos inconnu.  

Il ne s'agissait pas de se faire pardonner, mais elle répondit quand même à la question du jeune homme :

« Hé bien...puisque notre commanditaire est fauché, j'imagine que je pourrais toujours fouiner à la milice pour nous dépanner. »

Il ne restait plus que le problème soulevé par leur partenaire concernant le transport de la marchandise.

Le tanneur regarda le groupe de personnes se mettre en accord, enfin, presque, sur ce qu'ils allaient faire. Ils pouvaient pas partir de suite ? Il avait vraiment besoin de ses peaux lui ! Enfin bon... La jeune femme, la première à être rentrée ici, posa une question intelligente là où les autres se contentaient de s'envoyer sur les roses.

- Je vous prête ma charrette, elle est à l'écurie, juste à côté de la boutique. Je vous laisse aussi ma mule...

Il soupira ensuite en sortant de sa boutique. Il allait préparer la charrette en espérant que cela fasse bouger ces messieurs et dames qui squattaient sa belle petite boutique dévastée.

Les deux se présentèrent. Grim faisait parti de la milice. De plus elle escortait certains chasseurs dorés, peut être serait-elle amenée à la recroiser plus tard. Pour cela, il fallait qu'elle réussisse ses objectifs.

"Je me nomme Arthuria Veliwys, enchantée et ravie que vous soyez de la partie. Si vous pouvez lui trouver de quoi survivre au froid mordant des plaines glacées, ce serait vraiment sympathique."

Le marchand accepta ensuite de leur fournir une charrette et une mule pour la tirer. Ainsi, ils pourraient transporter plus facilement la marchandise, la jeune femme était rassurée.

"Je vous rejoindrai avec la mule aux portes de la ville pendant que vous irez à la milice."

Sur ce elle sortit de la boutique en direction de l'auberge, afin d'y prendre quelques affaires.

Après les quelques présentations et mises en place de la situation, tout commence à bouger. La jeune femme au visage des plus sérieux s'appelait donc Arthuria Veliwys et la vipère Grim Lupinelli, qui est milicienne. Il était le seul à ne pas avoir donné son nom de famille, mais cela n'avait pas l'air de déranger qui que ce soit, même le tanneur n'avait pas l'air de savoir qui il était, et cela, c'était temps mieux. Il ne manquerait plus que quelqu'un le retrouver juste avant qu'il ne puisse partir. Là, ça ne serait vraiment pas de bol, mais bon, si cela arrivait, il préférerait s'enfuir seul hors de la ville que de devoir retrouver sa vie de noble.

Après ces quelques présentations, Arthuria partit voir avec le tanneur pour une quelconque charrette derrière la boutique et Grim lui proposa d'aller voir à la milice pour trouver des vêtements de voyage chaud. C'était gentil à elle, d'ailleurs Kenzariel en fut surprit. Lui qui avait mal pris sa remarque un peu plus tôt, là, elle remontait dans son estime. En même temps, il valait mieux qu'il entretienne de bonnes relations, car elle fait partit du groupe de chasse et donc ils vont devoir cohabiter un moment ensemble. Bien, comme tout à l'air d'être réglé, le jeune homme remercia la vipère pour son aide dans la recherche de vêtement avec un de ses plus beaux sourires naturel.

"Je vous remercie de votre aide mademoiselle. Je suppose que je dois vous suivre jusqu'à la milice."

C'est après quelques minutes qu'il réalisa la connerie dans laquelle il venait de se foutre. La milice... C'est la police de cette ville... Il était recherché par ses parents et vus qu'ils font partit des nobles, ils n'ont pas dû se priver de demander à la milice de le retrouver. Là, c'est ce que l'on appelle la galère. Que faire ? Y aller ? Laisser la jeune femme y aller seul ? Ça ferait bien louche de ne pas vouloir se rendre à la milice, Grim comprendrait directement qu'il avait quelque chose à cacher et là, ce serait la mouise la plus totale.

*Bon, ce n'est pas sans prendre de risque que j'avancerais !*

Sur cette pensée, il attendit que la vipère daigne lui montrer le chemin.

[Après moult péripéties ici]

Le tanneur fut enchanté de voir revenir les aventuriers avec un butin mais déchanta bien vite. Le butin s'en tenait au strict minimum : trois azuryx selon la jeune femme. C'était effectivement le service qu'il avait demandé, et cela serait suffisant pour satisfaire la commande d'habit de fourrure qu'il avait reçu avant que sa boutique ne flambe, mais il espérait plus, surtout qu'ils étaient partis à trois pour accomplir cette mission. Cependant il relativisa, c'est au final ce qu'il avait demandé.

"C'est un soulagement de vous voir revenir avec les fourrures." Finit-il par conclure, avec une joie contenue mais véritable.

Il alla inspecter la charrette et les corps, suivant Arthuria qui lui indiqua le chemin. Il inspecta d'abord les corps. Il s'agissait de beaux spécimens d'azuryx, adultes en bonne santé, parfait pour les affaires. Il manquait une patte à l'une des bêtes, mais il ne s'y attarda pas, la cuisse n'était pas la pièce la plus essentielle à son activité.

"Bien, bien..."

Marmonna t-il avant de faire le tour de la charrette. Il vit alors la roue rafistolée et les traces de griffures, il comprit pourquoi le butin était plus maigre que prévu, ils avaient du subir les assauts de prédateurs convoitant leur butin. Il prit note de tous les rafistolage a faire sur sa charrette, puis inspecta la mule. En bonne santé, rien de particulier ne lui était arrivé pendant le voyage, on avait prit soin d'elle, visiblement.

"Je vois que vous avez laissé les cornes sur les Azuryx, je n'en ai pas besoin, coupez les et vendez les afin de grossir votre butin. Attendez moi ici je vais chercher l'argent."

Ce petit laps de temps laissa l'occasion à nos aventuriers de récupérer une paire de cornes chacun, vendable 120 Tsuris la paire. Le tanneur revint alors et leur remis la récompense.

"J'ai arrondis à 700 chacun, je ne peux pas monter plus haut avec ce nombre de corps et les dommage sur la charrette. Je m'en vais les travailler sur le champ. Au revoir braves gens." Et il partit en prenant sa mule.

Récompense totale : 2100 Tsuris + 360 Tsuris (les cornes) soit 820 chacun.