Quelle belle journée de travail ! Malgré la température sèche et venteuse de la saison d’Aer, Samira était de bonne humeur. Assise sur un des bancs du port, elle avait travaillé dur et elle savait que ça allait se faire sentir dans son salaire, dû son air satisfait sur son visage. Mais… La jeune femme, toujours en quête d’argent, avait une autre idée en tête… Pourquoi ne pas ajouter quelques chiffres à sa paie ? Elle le méritait, elle qui travaille si dur depuis sa naissance ! Et puis, on manque toujours d’argent dans sa famille. Elle sourit à cette pensée, il était temps de voler quelques petits bourgeois ou marchands qui avaient trop d’argent selon elle. Il n’y avait pas forcément beaucoup de miliciens au port, il y en avait évidemment pour assurer la sécurité d’un lieu si important, mais ce n’était pas ça qui allait faire peur à notre voleuse expérimentée.


Elle remarqua plus loin une boîte en bois pourris qui contenait des poissons il semblerait tout aussi pourris. Elle avait son fameux sourire narquois aux lèvres, elle avait une nouvelle idée en tête et cela ne sonnait pas bon pour tout le monde.
Elle se leva de son banc et alla rapidement jusqu’à la boîte aux poissons dans l’objectif d’en prendre plusieurs. Elle les mit dans un tissu, évidemment, il était hors de question qu’elle les porte sur ses mains et bras et qu’elle sente le poisson pendant des jours… Si ce n'était pas déjà le cas.
Une fois fait, elle se balada tranquillement le long des quais les plus fréquentés en y jetant les poissons visqueux au sol, le tout en sifflotant un air d’une chanson qui semblait joyeuse. Ses collègues la regardèrent faire, non sans en rire ou au moins en sourire, ils étaient les premiers à savoir ce qu’elle faisait mais ils la comprenaient, ils étaient tous dans la même galère après tout. Puis elle finit par s'asseoir sur son banc, en attendant tranquillement que son plan se mette à exécution. Et son attente ne fut pas longue.
Un homme, sans doute un marchande qui avait l’air d’avoir pas mal d’argent, était en train de marcher plutôt rapidement vers un des quais semés de pièges, et marcha rapidement dans un des premiers poissons pourris et glissa rapidement au sol. Samira se leva rapidement et courra jusqu’à elle pour l’aider à se relever en se glissant derrière elle et en passant ses mains sous ses bras.


“Vous allez bien, madame ?!”


Dit-elle avec un jeu d’actrice digne d'en surprendre plus d’un. Sa proie accepta son aide avec plaisir, non sans pester.


“Je vais bien mais qui peut bien laisser un port aussi sale ? C’est presque honteux !”


“Oh je suis tout à fait d’accord avec vous ma chère dame… Oh, vous avez quelque chose sur le front.”


“Où ça ?”


Cette dernière leva les yeux vers sa chevelure et pendant ce temps, Samira décrocha le collier en perle de madame et l’enleva rapidement de cette dernière sans que celle-ci ne le sente passer sur sa peau.


“C’est bon je l’ai enlevé, c’était seulement un bout de bois, c’est récurrent ici.”


Dit-elle en la relevant complètement et en lui offrant un de ses plus bienveillants sourires, son collier était dans sa petite sacoche.


“Eh bien je vous remercie jeune femme, sans vous ma robe serait encore en train de traîner dans cette chose moisie.”


“C’est la moindre des choses, allons… Ah, par contre, vous êtes légèrement décoiffée… Est-ce que je peux vous aider ?”


“Non, merci, je dois m’en aller.”


Et puis elle regarda Samira de haut en bas, elle n'était définitivement pas aussi propre qu’elle, elle était dans un haut qui se voulait blanc au départ mais qui ne l'était pllus vraiment dû à son travail, il montrer ses épaules musclées. Elle avait un pantalon en tissu marron qui comportait des tâches, en bref, la classe sociale de Samira était écrite sur son front et cette dame a l'air de ne pas vouloir se mêler à ce genre de personne.

Samira hocha les épaules et partie une nouvelle fois derrière sa cible en mimant l’action de retrait, elle en profita pour prendre un ornement qu’elle portait dans sa coiffure, même deux. C’était deux tiges en pierre précieuse avec une perle ou un quelconque bijou en son extrémité. Et elle marcha tranquillement, le plus loin possible de sa victime mais elle eut le malheur de croiser le regard d’un milicien au cheveux noirs et aux yeux clairs, elle ne pouvait pas bien le voir dû à leur distance et qui semblait l’observer depuis un petit moment, en tout cas un assez grand moment pour voir qu’elle avait pris quelque chose qui ne lui appartenait définitivement pas. Elle lui sourit presque de manière arrogante, comme pour lui lancer un défi et partit en courant, sachant pertinemment que ce dernier allait l’interpeller sauf que la femme aux cheveux bruns n’allait pas se laisser faire, loin de là. Et elle était rapide, beaucoup plus rapide qu’un homme en armure.
Ce genre de course-poursuite, elle en faisait depuis qu'elle savait marcher et elle connaissait cette endroit comme sa poche, elle était certaine de pouvoir semer "cet idiot en boîte de conserve".

...

Après avoir couru pendant 10 secondes, elle se rendit rapidement compte que personne ne l'a poursuivait. Elle se retourna pour être sûre et effectivement, rien ni personne ne la suivait. Elle retourna au port et au même emplacement de départ, sur un des pontons du port dans l'objectif de revoler quelqu'un, après tout si personne ne l'arrêtait, tout allait bien, non ?

Elle se fit aborder par le soldat alors qu'elle était perdue dans ses pensées, elle cherchait sa prochaine proie dans un quartier différent, plus loin du port. Elle pencha légèrement la tête sur le côté après l'avoir écouter, un tic qu'elle avait depuis l'enfanc et qu'il voulait dire qu'elle n'avait pas trop comprit ce que son interlocuteur lui a dit dans un premier temps ou un "Qu'est-ce qu'il raconte celui là ?" en plus simplifié.
Après un petit silence d'au moins 5 secondes, elle ria à gorge déployée pendant au moins 10 secondes, presque à mourir de rire devant lui. Et en plus, Samira riait fort, ce qui fit retourner quelques têtes vers le duo atypique.


"Tout doux mon grand, on dirait que tu es à deux doigts de me mordre !"


Dit-elle avec un grand sourire, elle semblait amusée par la situation actuelle.


"C'est vrai que j'ai pas été futée sur ce coup, qui peut courir aussi vite que moi dans cette boîte de conserve ?"


Elle essuya une petite larme au bord de son oeil droit en lâchant un petit "Oh putain..." tout en reprenant son souffle. Il croyait faire peur à qui celui là avec son air tout coincé ?


"Un aveu ? Je fais que d'emprunter quelques affaires pour avoir de l'argent, dans l'unique but de survivre, évidemment ! Mais tu dois pas savoir ce que c'est. Les gars comme toi, c'est tous des gosses de nobles à deux balles qui sont nés avec une cuillère en or dans la gueule."


Enchaîne-t-elle soudainement avec un air fermé et un ton froid, presque méprisant. Elle semblait réellement ne pas aimer les nobles ou les plus riches en général. Pour elle, ils se sont tous fait de l'argent sur le dos des plus pauvres.


"Alors tu vas gentilement me laisser partir, hm ?"


Dit-elle avec un nouveau sourire sur le visage, celui là n'était pas plaisant à regarder. Sa phrase sonnait plus comme un ordre qu'une question. Samira n'avait absolument pas peur de se mettre la Milice à dos si c'est pour que toute sa famille puisse manger ce soir.

Elle n'eut même pas le temps de répondre qu'elle senti une grande main l'écraser le bras et même pour une femme comme elle qui avait une musculature assez développée, elle avait l'impression qu'on lui broyait presque le poignet là.


"Eh, lâche moi connard !"


Elle avait beau secouer son bras dans tous les sens, essayer de s'arrêter en mettant tout son poids dans ses pieds ou en tapant à coup de poing sa main, rien n'y faisait. Si il n'était pas un de ses clébarts qui surveillent les rues, elle aurait déjà sortie sa dague pour se tirer de cette situation. Mais elle voulait pas aller au trou, surtout qu'elle était une récidiviste, s'étant déjà fait interpellée une ou deux fois, si la justice a été assez clémente avec elle, cette fois ci ça pourrait bien changer.
Alors qu'elle continuait tant bien que mal à se débattre, un autre connard en métal interpella son connard de collège et vu qu'elle s'en contre foutait de leur conversation, elle regarda rapidement autour d'elle si quelqu'un pouvait pas l'aider pour quelque chose de bien précis. Et bingo, elle vu son frère, Thomas à quelques mètres d'elle, sur le flanc droit, côté quai. Elle lui fit un petit signe de la tête allant vers le bas, lui faisant signe de venir discrètement puis elle dirigea son regard vers une petite ceinture qui avait un petit sac pouvant contenir pas mal de chose malgré sa taille dont son butin d'aujourd'hui. Son frères comprit ce qu'elle voulait faire, c'était pas la première fois que cela arrivait. Il se dirigea naturellement vers eux, en restant à une certaine distance, de toute manière, pas mal de gens se trouvait autour du duo et parlait à messes basses à propos de la possible situation entre les deux, pourquoi ils attiraient autant l'attention ? Thomas passa alors à côté de Samira, mit très rapidement sa main dans son petit sac et prit les bijoux qu'elle avait volé aujourd'hui avant de continuer sa marche se dirigeant vers l'extérieur du port.
Samira souffla un coup, elle était soulagée parce que son frère était plus rapide et plus discrèt qu'elle et puis au moins elle avait pas fait tout ça pour rien. Elle avait désormais rien à perdre ! Evidemment elle allait quand même éviter de se retrouver dans une prison mais... Samira a vraiement du mal à ne pas être sarcastique. Une fois qu'il avait finit sa discussion avec son congénère, il se tourna vers elle et la menaça à son tour ce qui fit à son tour sourire Samira. Pour beaucoup, cette femme était un peu dérangée, elle semblait avoir peur de rien et souriait souvent parce qu'elle était sûre d'elle. Et quand elle sourit pas, c'est qu'il y a un problème et ça, ça sent pas bon.


"Aaah, des menaces, des menaces... T'as vraiment de la chance d'être un chien de la garde mon vieux. Tu dois vraiment être bien de lancer ce genre de conneries sans rien craindre, hein ?"


Dit-elle en mimant un "gentil sourire" mais Samira était toujours aussi sarcastique, elle cherchait définitivement la petite bête. Elle avait arrêté de se débattre, elle a vite comprit que ça servait à rien avec ce connard dont elle se faisait déjà le portrait psychologique dans un tête : un con, sûrement riche, qui abusait de son pouvoir. Elle savait qu'elle était en tord mais il faut bien manger à la fin de la journée. Que ça lui déplaise à lui ou à la loi. Elle reprit juste après sa question qui se voulait plus ou moins rhétorique.


"Alors, qu'est ce que tu vas me faire ? Me tabasser ? M'agresser ? Y a des gars de ton genre qui l'ont déjà fait à des femmes que je connaissais, sans aucun scrupule."


Demande-t-elle en ayant perdu son sourire, elle s'était déjà faite tabasser par des soldats après s'être faite attraper en flagrant délit. Mais c'est mieux que d'aller en taule puis elle était trop jeune et frêle pour savoir se défendre correctement. Ces femmes, qu'elle venait de mentionner, c'était des pauvres femmes brisées, certaines se sont même ôter la vie après leur agression sexuelle. C'était triste à voir.