Destrier de feu et bois ardent

Peu importait ce qui s'était passé avant cela, peu importait la tournure qu'avaient pu prendre les choses, je ne sortirais pas de ce temple sans avoir évacuer tout ce qui devait l'être et il m'en restait encore beaucoup en réserve. Oui, c'était tout à fait suicidaire et oui, ce n'était que pure folie. Me concernant cependant, j'agissais bien évidemment pour justement éviter de perdre la tête. Telle un vase en terre qui se remplissait au fur et à mesure, il était maintenant temps de laisser s'évaporer toute cette eaux croupies. Quoi de mieux que la chaleur brûlante du désert et du temple qu'il renfermait.

Mes pas décidés et fermes traversaient les couloirs aux pierres chaudes, essuyant de temps à autre mon front perlant de sueur d'un revers de l'avant bras. J'avais délaissé beaucoup de mes affaires enfouies dans le néant de mon sac sans fond, mais si j'avais pu me dénuder complètement plutôt que de me contenter de garder mon pantalon et ma tunique, je l'aurais sans doute fait. C'est alors qu'une porte, ou plutôt une grille, attira mon attention. C'était étrange, de mes souvenirs, je n'avais aucune fois fais la rencontre d'une porte de métal plutôt que de bois. Enfin, c'était plutôt logique en y réfléchissant, la chaleur pourrait bien brûler plus d'une porte. Cependant, c'était suffisamment dissonant pour que je m'en approche.

Au toucher, ça n'était pas brûlant, en revanche, je ne voyais aucune poignée susceptible de l'ouvrir. Mes yeux et mes mains parcouraient alors la grille, essayant de la pousser, de la tirer. Finalement, ce fut son soulèvement qui fut couronné de succès. Après un court essai, je me positionnais de manière à bénéficier de toute ma force dans le cas où cela serait difficile. Finalement, la force déployée m'entraina un peu trop haut, avec surprise. C'était bien ouvert et comme j'en avais l'habitude, les choses ne se révèleraient pas tant que je n'entrais pas. Alors d'un bref coup d’œil en arrière, je m'engageais avant de laisser tomber la grille dans un fracas aigüe, me faisant grincer des dents et grimacer, attirant mon regard nerveux à elle.

C'est en me retournant que la scène de cette nouvelle épreuve se présenta à moi. D'abord, une vague impressionnante de chaleur me fit reculer mon corps et plisser les paupières. Mon regard parcourait alors l'endroit, devant moi se tenait un stèle, un peu plus loin une crevasse traversant l'endroit. Je discernais quelque chose comme une grande cage naturelle au loin, avec en son creux la créature certainement enfermée ici depuis des lustres. Je grondais et grimaçais alors que le silence envahissait la pièce, balayant à nouveau l'endroit du regard. Certaines choses m'interpellaient. Comme le fait que le sol sous mes pieds n'était pas le même que celui un peu plus loin, mais surtout, il y avait la présence de squelette calcinés et noircis, un peu partout. Levant une babine, je ne comprenais pas vraiment pourquoi ils étaient ici. Bon d'accord, il faisait chaud, très chaud, mais de là à cramer un corps sur place, je ne crois pas. Tout ça ne me disais vraiment rien qui vaille.

Incertaine de la marche à suivre, je n'en était pas moins déterminée à avancer et à arriver jusqu'à sa cage, trouvant alors la première stèle. Je lisais le texte silencieusement, le visage crispé tant par la chaleur que par le flou de ces mots. Je crois qu'il fallait simplement que je m'avance, en tout cas, rien ne m'indiquait quoi faire d'autre. Il y avait cependant, avant cela, un lit de cendre sombre sur laquelle reposait les fameux squelettes. Bon, je dois bien avouer que j'avais ravaler ma salive plus d'une fois, mais il fallait que j'avance. Arrivant alors jusqu'à la cendre, je posais un premier pas. Le sol se mit à trembler, stoppant toute progression, avant qu'un mur de lave ne jaillisse de la crevasse, me révélant la présence de trois passages la traversant. Je sentais alors la chaleur grandir rapidement sous mon pied, ce qui me fit le retirer aussitôt pour revenir en arrière, observant la trace que j'avais laissé revenir à la normal. Je fronçais alors les sourcils, c'était étrange, qu'est-ce qui se saurait passé si j'étais resté en place. Ma conscience trouva alors rapidement les squelettes calcinés, comprenant alors certainement davantage de quoi il s'agissait.

La tension commençait à sérieusement envahir mes muscles et mes nerfs. D'un geste vif, j'enlevais mon sac sans fond que je laissais tomber sur le sol dans un bruit silencieux, avant de me défaire de toutes mes armes pour les y ranger. L'avantage, c'était que je n'avais plus de bouclier à laisser dans mon dos, mais mes épées, ma dague, mon arc, tout disparaissait dans les méandres de la magie du sac. Si je devais traverser, aucun déséquilibre ne devait me déstabiliser.

Une fois fais, j'attrapais la bride du sac pour l'installer autour de mes épaules, légèrement en arrière pour qu'il n'entrave pas les possibles mouvements de mes bras. Inspirant profondément, je me disais qu'il était encore temps de rebrousser chemin, mais je n'étais pas de cette trempe là. Me décidant alors, je m'engageais d'un pas décidé sur le sol se remettant à trembler et la chaleur léchant de nouveau la plante de mon pied. C'est alors que je sentis dans mon dos une violente chaleur et me retournant à peine, il était question d'une gerbe de feu qui me força évidemment à accélérer mon pas. D'autres gerbes jaillissaient, me forçant à prendre encore de la vitesse. Sous mes pieds, le sol devenait de plus en plus meuble et mou et la chaleur se faisait de plus pressante sous chacun de mes pas, alors que derrière moi des gerbes jaillissaient régulièrement, attirant parfois mon regard.

C'est sous un dernier pas trop meuble, manquant de me faire perdre l'équilibre que je décidais de bifurquer alors qu'un geyser jaillissait devant mon changement de direction. Un pas de plus et j'étais cuite, mais pas le temps d'y penser, le sol sous mes pieds était de nouveau plus solide. Ma marche était devenue courses et avançant toujours, la cendre trahissait son envie de me carboniser et comme tout à l'heure, avant qu'elle ne soit trop instable, je changeais de direction d'une impulsion donné, renforcée par une nouvelle gerbe qui m'aurait accueillis si j'avais persisté, bien plus pressante que sa prédécesseure. J'accélérais encore et pourtant, cela ne semblait aucunement m'éloigner du risque de me faire cramer sur place, au contraire. Plus j'avançais et plus je me sentais harceler par toutes ces flammes qui ne cessaient de jaillir derrière et devant moi. Sans faillir, la respiration de plus en plus courte, je persistais et accélérais, changeait de direction en temps voulu, voir un peu plus tôt à chaque fois, évoluant ainsi jusqu'à arriver aux ponts.

Je m'engageais alors sans réfléchir sur le premier se présentant à moi. Étonnement, la chaleur était beaucoup moins inconfortable, malgré la rivière de lave sous mes pieds. Je m'accordais un rapide regard en arrière, mais la dernière gerbe au plus près me décida à m'engager sur le pont, le traversant d'une traite. Arrivant de l'autre côté, une puissante bourrasque de vent me stoppa net, balayant mes cheveux en arrière alors que derrière moi, je n'entendais plus aucune gerbe jaillir. Me retournant alors pour m'en assurer, je lâchais toute la pression accumulé dans un râle bruyant en roulant les yeux vers le ciel avant de me laisser tomber vers l'avant, m'appuyant sur mes genoux pour reprendre ma respiration. Il me fut d'ailleurs un certain temps, durant lequel j'essuyais la sueur sur mon visage avec de grands mouvements. Finissant par me redresser, mon regard pointa directement vers le cervidé dans sa cage naturelle.

J'avouais aisément ressentir un pointe de contrariété, maintenant que j'avais vu la mort de nombreuse fois derrière moi. Fronçant alors les sourcils, j'écartais les bras, un peu nonchalamment avant de lancer une rétorque retenue par mon essoufflement qui tardait à se soulager.

Codage par Libella sur Graphiorum

Destrier de feu et bois ardent

Je reprenais mon souffle peu à peu, lentement mais surtout bruyamment alors que mes bras retombaient lourdement sur mes flans. Ma poitrine se soulevait et s'abaissaient alors que mon regard brun observait le cervidé dans sa cage naturelle. Il s'était relevé après ma question mal lancée et mon état fatigué ne me permettait que de le voir, pas de le scruter. J'écoutais néanmoins ses félicitations, à peine appréciées. Mes yeux suivaient ses indications, d'abord l'espace qui nous séparait et qui faisait guise de chemin, puis vers la stèle à mes côtés. Après avoir lancé un dernier regard au cervidé, je revenais à la stèle vers laquelle je me dirigeais lentement. Si j'en croyais ses mots et ce que je voyais, il fallait que j'amène cette flamme jusqu'à lui et ce malgré les vents qui risqueraient de souffler, à l'image des gerbes qui m'avaient accueillis.

Si ils étaient aussi fort que celui qui m'avait arrêté tout à l'heure, je ne voyais vraiment pas comment procéder et ce même en observant les outils fournis. Deux sortes de bougies, une corde, un couteau, un aiguisoir. Il y avait aussi un objet inconnu, triangulaire que je prenais en main pour l'observer, mais ne comprenant même pas à quoi il pouvait bien servir, je le reposais dans un brusque soupir. Au moins, cette épreuve avait le don de calmer mes ardeurs en m'obligeant à réfléchir. Ce n'était pas ce que j'étais venu cherché, j'étais davantage en quête d'un exutoire, mais ça ferait l'affaire pour l'instant. La seule solution que j'envisageais pour le moment aurait été d'imbiber la corde d'alcool, de l'installé tendue sur le sol jusqu'à lui et de ne l'embraser du départ qu'une fois cela fait. Ainsi, peu importe les vents que j'aurais rencontré, je n'aurais pas eu à m'en faire. Mais je n'avais pas d'alcool sur moi et je supposais surtout qu'il ne serait pas forcément bienvenu d'user d'outils non présent sur cette table.

Cependant, en observant tout de même la corde une idée me vint. Enfin, mes idées n'étant pas toujours bonnes, il était tout à fait normal de penser que celle-ci ne le serait pas non plus. Avant toute chose, je voulais jauger alors comme pour tout à l'heure, je faisais un premier pas ce qui me révéla l'ampleur de la force du vent qui se levait. Me soufflant en pleine face, mes vêtements claquaient sur ma peau et il me fallait maintenir mes pieds bien ancrés au sol pour garder l'équilibre. Cependant, repensant à l'expérience précédente, je fis un pas sur le côté pour m'assurer qu'il n'allait pas souffler en d'autre sens, ce qui aurait été plus problématique. Mais rien. Alors finalement j'abandonnais ma première idée. Si il me fallait apporter une flamme jusqu'à lui, j'allais essayer d'une manière certainement peu orthodoxe.

Je fis un pas en arrière et revint vers la stèle. Les vents, contrairement aux gerbes, cessaient pas malgré ce retour en arrière, alors je me positionnais sur le côté pour protéger la bougie que j'allumais de la flamme présente. Je n'en prenais qu'une, deux seraient une perte de temps. Après quoi je tournais complètement le dos au cervidé, tenant la bougie enflammée le plus au creux possible de mon corps, arrondissant le dos et les épaules pour la protéger un maximum. Après quoi, je m'asseyais lourdement sur le sol. Ce qui serait sans doute étonnant, mais je n'avais pas de meilleure idée. Ainsi le fessier à terre, je m'étais de mes jambes pour me propulser vers l'arrière, mesurément pour ne pas risque de faire un faux... rampement ? Ainsi, je me trainais, lentement, très lentement. Dans un premier temps je grondais et soupirais, regardant au dessus de mon épaule pour jauger du peu d'avancement que j'avais accomplis. Mais une bourrasque qui me paraissait plus forte me fit reprendre une position défensive autour de cette petite flamme que je me devais de protéger coute que coute.

Cette petite chose si fragile qui, au moindre manque de vigilance, pouvait s'éteindre. En étais-je seulement capable finalement ? Rien n'étais moins sur pour n'importe qui me connaissait, moi la première, mais je n'en démordrais pas. Je me trainais encore et aux bourrasques un peu trop puissantes, je m'arrêtais pour faire front et protéger la flamme un maximum. Elle vacillait d'ailleurs régulièrement, mais avançant à l'aveuglette, je pouvais ainsi ne pas la quitter des yeux. A la moindre faiblesse, je m'arrêtais et la protégeais plus que l'instant d'avant, pour ensuite reprendre et me trainer en arrière, toujours aussi lentement. A plusieurs reprises, je grondais dos au temps que cela prenait, levant les yeux au ciel pour pester. Quelle idée merdique et tellement à l'opposé de ce que j'étais. Elle nécessitait de la patience, de la délicatesse et du calme. Je n'avais rien de tout cela, pourtant il fallait que j'en fasse preuve, impérativement. Je n'avais plus le choix, alors je me trainais encore jusqu'à ce que finalement, j'entende le vent sans vraiment le sentir, ou tout du moins que sur mes bras et mes cuisses.

Je m'arrêtais une seconde à peine, puis reprenait. Ainsi, l'effet s'accentuait et je finissais par sentir un obstacle dans mon dos. Serais-ce la cage ? Étais-je enfin arrivée ? Avant toute chose, je m'assurais que la flamme était toujours bien présente et une fois fais, je regardais au dessus de mon épaule. C'était bien ça ! Pourtant, je ne me précipitais pas, étrangement, pas après tout ça. Je me retournais alors lentement, la tenant d'une main avant de la faire glisser entre les barreaux, la présentant au cervidé que je pouvais maintenant voir de plus près. Toujours au sol, je ne m'étais pas relevé, à moitié assise sur ma cuisse.


Après tout, ce n'était qu'une petite bougie. Mais au moins elle était là et si il fallait que j'apporte de quoi faire un feu plus important, je pourrais le faire avec un peu plus de quiétude et de rapidité. Quoi qu'au vu de la cire qui avait diminuée, il faudrait que je fasse quand même assez vite. Mais j'espérais bien que cela suffirait oui, alors du regard je questionnais le cervidé, sans bouger de ma place.

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Destrier de feu et bois ardent

A moitié assise sur ma cuisse, je devais bien avouer qu'une sensation lancinante avait envahit la peau de mon arrière train. Cette action longue avait été particulièrement inconfortable, mais le frottement incessant avait qui plus est endoloris quelque peu mon derme. Pour autant, je n'y réagissais que d'une brève grimace avant que mon attention soit complètement happé par le cervidé, à l'image de la flamme qu'il venait de... respirer.

Je devais bien avouer que cela m'avait forcé à un certain respect, ne voulant troubler ce moment en aucune façon, d'autant plus alors qu'il s'embrasa. Le souffle de sa chaleur, bien que pas aussi puissante qu'une déflagration, m'avait fait reculer un peu le buste, tout autant pour l'observer avec plus le largesse. Si j'aurais apprécié ce spectacle, l'apparition de la pièce fut pour moi presque aveuglante, forçant une grimace de gêne quand mes paupières se plissaient. Mais ce n'était évidemment rien face au reste.

L'endroit prit feu lui aussi, d'une manière bien plus intense qu'un simple brasier. La terre se m'était à trembler quand la lave jaillissait de toute part. Me redressant brusquement, je me collais un maximum à la cage du cervidé, prise d'une panique certes, mais contrôlée. J'observais tout autour de moi, cherchant un échappatoire sans en trouver un seul. Je grimaçais et grognais tandis que je me sentais acculée de toute part. Était-ce cette prison elle même qui exprimait sa colère ? Je n'eus pas le loisir d'avoir une réponse, le cervidé ou plutôt, Svaarnelg s'adressa à moi, attirant mon intention et mon regard. Je forçais alors ma voix pour lui répondre, tandis que mes yeux bruns revenais au volcan qui nous encerclait, ne prenant pas même véritablement conscience que ses mots assurait mon triomphe.


Si l'épreuve avait elle même été plutôt compliqué, laborieuse et dangereuse, là tout de suite, revenir à la porte d'entrée me paraissait impossible. Mon corps se crispait de plus en plus sous le joug de la chaleur se faisant de plus en plus oppressante, forçant mon visage à s'en protéger en s'en détournant autant qu'il le pouvait.

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Je ne saurais dire pourquoi, ni exprimer comment, mais la voix de Svaalnerg à cet instant m'avait rassuré. Peut-être était-ce la portée de ses mots qui m'assuraient pouvoir sortir d'ici, ou bien le timbre de sa voix que je trouvais étonnement chaleureux. Ce qui en soit n'est pas très étonnant lorsque l'on sait qui est son Père. Pour seul repaire, je pensais à Sarabi qui était sa sœur et qui elle aussi, avait le don de m'apaiser, au delà de ma propre volonté. C'était peut-être lié, ou pas. Cependant, malgré ça, je ne pus m'empêcher de grimacer et froncer les sourcils lorsqu'il m'appela « maîtresse ». Je ne l'étais pas, je ne voulais pas l'être et je ne voulais pas qu'il me considère ainsi. Je m'apprêtais à lui dire, mais je fus vite rattrapé par l'urgence de l'instant.

En tant normal j'aurais hésité, même décliné de répondre à son offre de le chevaucher, mais... je l'avais déjà fais avec Xion et le souvenir de Gyllir me revenait soudainement. Alors sans réfléchir davantage, je m'installais rapidement avant qu'il ne brave sa propre prison. Cependant, après toute cette épreuve qui avait eu l'effet que je lui cherchais, je me sentais faible et fatiguée. Je n'aimais évidemment pas ça, mais je le voyais bien au peu de tonus de ma poigne. Alors pour éviter de tomber, je m'agrippais un peu plus, sans en avoir véritablement conscience, comme une enfant aux jupes de sa mère. Je gardais pourtant les yeux rivés sur notre trajet et ce qu'il nécessitait d'affronter, l'air déterminé à en sortir, bien que je n'avais aucun pouvoir sur le finalité.

En cours de route, Svaarnelg me posa une question, à laquelle je ne pu tout simplement pas répondre dans l'immédiat. Pourquoi je l'avais libéré ? Il n'y avait pas de réponse à cela, puisque je n'avais pas eu de réelle raison de le faire. J'avais été guidé par tout autre chose en réalité et d'un seul coup, je me sentais étonnement égoïste d'avoir agit ainsi, autant pour lui que pour Galifey ou Xion qui attendaient dehors. Alors dans un simple souffle, je lui répondais.


Cela ressemblait à l'aveu d'une confession, mais je n'avais pas d'autre réponse à lui offrir et je dois bien avouer que ça m'énervait, mais maintenant que j'avais agis, il était trop tard pour réfléchir. Puis finalement, nous arrivions à l'entrée et l'arrêt de Svaarnelg me fit relever la tête pour faire face à la grille. Je descendais alors, prête à la relever, mais il en fit bien autrement. J'avais même été surprise qu'il me demande la permission d'agir comme... un humain bien élevé. C'est ça, sont comportement et sa façon de parler, mais faisais penser à ces humains et leur bienséance et à cette évidence, je grimaçais légèrement.

La porte fut détruite dans un fracas. Au final, à sa place, moi aussi j'aurais aimé briser la grille de ma cage moi-même, alors je me contentais de le suivre, reprenant un peu de mon souffle perdu, retrouvant la relative fraîcheur du temple, comparé à l'intérieur de sa cellule du moins. Mais surtout, maintenant que j'avais évacuer ce que je voulais éloigner, je me trouvais pensive et la tête baissée, je marchais derrière Svaarnelg que je regardais à peine. Mesures tes mots Lagertha, un ordre est vite donné.


Ma voix était éraillée, sans doute par la fatigue qui s'était subitement alourdit sur mes épaules. Je relevais tout de même le visage et pointais mon regard vers lui, avec un air se voulant déterminé. J'ai faillis argumenter avec un « j'aime pas ça » mais... là encore c'était égoïste quelque part et je ne me sentais pas à l'aise avec cette idée. Je gardais alors une position franche, mais mon regard se baissa.

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Sa question, tout à fait légitime évidemment, m'avait surprise par sa spontanéité. J'avais même sursauter en entendant ces mots et mon regard lui fut, dans un premier temps, tout adressé. Je n'espérais pas réussir ? Je ne savais pas répondre à cela et plutôt qu'essayer, je baissais les yeux en fronçant les sourcils avant de poursuivre notre allure en direction de la porte. J'inspirais et soupirais alors, presque agacé par ce qui venait de se transmettre et surtout par mon incapacité à exprimer clairement ce qui envahissait mon esprit, comme toujours. Il avait, en plus de ça, visiblement du mal à accéder à ma requête. Je grimaçais alors face à ma volonté que je lui avais visiblement imposé quoi que j'en dise. N'étais-je capable que de ça finalement ? J'aurais certainement voulu exploser, ici et maintenant mais ma fatigue ne le permettait pas. Au contraire, je ressassais et je dois bien avouer que ce n'était pas dans mes manières habituelles.

Mes pensées étaient ailleurs et à l'approche de la grande porte, je sentais soudainement les rayons du soleil sur mon visage. Merde, il s'était levé, j'avais dû resté plus de temps que prévu dans le temple. Quoi qu'il était, de toute façon, difficile de se rendre compte des minutes, voir des heures, passées entre ses murs. Les questions de Svaarnelg attirèrent alors mon regard et mon visage, avant que je ne réfute d'un mouvement de tête négatif.


Après tout, un comité d'accueil m'avait attendu au temple de Terra avant ça, j'espérais que ce ne soit pas le cas ici et projetais de ne pas m'éterniser. De toute manière, Galifey était là et nous pourrions partir rapidement.


Voilà qui allait vraiment lui donner envie ou même faire bonne impression. Enfin, peu importe, je n'allais pas lui mentir et lui faire croire le contraire. Arrivant alors aux portes, il me laissait la primeur de les traverser, ce que je fis en protégeant mon visage des rayons du soleil se levant par delà l'horizon.

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