Le vent glacial du Grand Nord traversa soudainement l'une des chambres de l'auberge la moins réputée d'Oagran. Dans un lit au sommier instable, un homme au torse dénudé et encore sous l'ivresse de la veille essaya de se couvrir d'une fine moitié de couverture, avant qu'elle ne lui soit retirée d'un geste vif. Un grognement sourd et fatigué s'extirpa de sa barbe mais son bien ne lui fut pas rendu. Lorsqu'il souleva avec difficulté son visage d'un oreiller sans plumes, il reçut l'assaut imminent du second.
Commence pas, ne fait pas ton Simien, j'ai la gueule d'un Goliath.
Bien que l'exactitude de ses souvenirs manquait, le jeune mercenaire se souvenait des grands axes l'obligeant à garder le lit malgré une attaque frontale. La veille, le frère et la sœur était revenue fièrement d'une mission octroyée par l'un des commerçants de la ville. Un mauvais payeur tardait à régler une ardoise d'un millier de Tsuris. Il se tourna alors vers Jonas et Lily, un duo réputé pour faire tout type de boulot tant que la paye était là. Après une conversation d'abord amicale entrepris par le point de vue féminin, se fut les poings masculins qui brouillèrent la vue de l'endetté. Il n'était pas bien méchant, et surtout pas résistant. Quelques coups seulement suffirent à lui faire retrouver de vieilles économies oubliées.
Enjoués de cet exploit, ils s'étaient laissé aller à une nuit de débauche. Ce n'était pas cela qui rendait sa sœur agressive dès le réveil car bien que plus sage et posée, elle n'était jamais contre une bonne soirée arrosée. Ils passèrent le début de soirée ensemble, riant et évoquant des lendemains de libertés totales, puis ils se séparèrent pour chacun fondre sur ce que son appétit du soir convoitait. Là encore, n'était pas l'explication de son humeur matinale. Son frère couchait avec qui bon lui semblait, et il en était de même pour elle.
Avec une immense peine, il poursuivit la soirée. La femme était belle et sauvage. Un peu trop sur la fin d'ailleurs. La main du chasseur d'occasions effleura sa cuisse pour encore y sentir les griffes de sa conquête. A moins que ce ne fut lui la conquête. La certitude n'était pas de mise. Son esprit embué continua jusqu'à ce qu'il se revoit parier sur un combat de monstres. Si ses souvenirs étaient justes, il s'agissait d'un Dragan affrontant un Sanza Blanc. Un sacré combat qui enflammait tant la foule que l'ambiance était énergisante. Si bien qu'il se laissa aller à parier. Oh.
Je ne trouve plus mon épée, ne me dit surtout pas que tu l'as encore pariée, et perdu !
Ce rappel des fait lui fit retrouver la force nécessaire pour se lever d'un seul bon, les bras légèrement tendue vers l'avant. Un réflexe qu'il avait appris depuis qu'ils avaient quittés la demeure de l'ami de leur père et cela lui servit, une nouvelle fois, pour se protéger des divers projectile que sa sœur lui jetait. Jonas ne lui portait aucune reproche, elle avait raison. N'ayant plus de pièces, il avait mis en gage l'épée toute neuve de sa sœur. C'est pile à ce moment là que ce foutu Dragan a décidé de se réveiller et de mettre en pièce le Sanza Blanc sur lequel le mercenaire avait parié. Cela n'était pas la première fois qu'il perdait l'équipement de sa sœur.
Tu te rends compte que l'on a plus que le reste de ma part maintenant et pour seules armes tes trois couteaux ?
Après s'être assuré que Lily concédait à ne plus rien lui lancer, sachant qu'il n'y avait déjà plus grand-chose dans cette chambre au prix le plus bas, le frère se laissa tomber sur le lit et tout en s'allumant l'un de ses cigares, ce qui ne manqua pas de faire lever les yeux à sa sœur, il lui assura que tout allait bien se passer. Cela fonctionna aisément. Pour cause, c'est ainsi qu'ils fonctionnaient depuis leur totale indépendance. L'argent venait et partait aussitôt. Les armes se pariaient et rapportaient lorsqu'elles ne disparaissaient pas avec le reste. Bien que cela était particulièrement embêtant ce jour-là, tous deux savaient qu'il ne s'agissait que de matériels. L'important, c'est qu'ils se s'étaient pas perdu l'un l'autre.
Ce petit discours termina de faire en sorte que Lily pardonne une nouvelle fois à son frère. Cependant, il fallait trouver une solution et dès à présent. La meilleure option était de continuer de récupérer des dettes, mais Lily apporta la petite notification qui indiquait que sa conquête de la veille, avait provoqué de mauvais gars pour l'impressionner. Cela avait fonctionné. Un peu trop. Et sans rentrer dans les détails, il fallait quitter Oagran dès ce-matin. Ne réfléchissant pas plus longtemps, il s'habilla à la hâte et tous deux embarquèrent sur un navire de rivière pour descendre la Larmeglace à quelques kilomètres de là.
Leur coutant tout ce qu'il restait à la cadette, le duo profita du trajet bien ennuyeux pour trouver une solution à leur situation financière. Plusieurs idées passèrent avant que le nom d'un Comte non loin d'eux ne soit mentionné par un voyageur faisant également la traversée. A l'entendre, il proposait du travail à qui en était capable et pour celui qui cherchait à remplir autant que possible sa bourse, il ne manquerait pas de contrat en tout genre. L'opportunité était belle, mais une méfiance ne quittait pas Jonas.
Bosser pour un noble, j'aime pas ça. On va être affilié au nom de sa famille. Fini la liberté.
Le doute de l'homme à tout faire était légitime. Lorsqu'un prétendant se montrait particulièrement efficace, les nobles avaient tendance à se les approprier. Si cela apportait réputation et travail régulier, il retirait à l'employé sa liberté. Du moins, une part d'elle. Et cela, il n'était pas prêt à en céder le plus petit morceau. Si avec sa sœur ils s'étaient élancés loin du confort de la noblesse, c'était pour honorer pleinement la mémoire de leur père, et son idée d'une liberté totale.
Ne t'inquiètes pas. On fait juste un boulot ou deux histoire que je récupère une épée.Fit-elle en frappant de son poing l'épaule de son frère.
La suite du voyage ne fut pas très intéressante. Ils parlèrent peu pour économiser les forces nécessaire à la longue marche qui les attendait pour rejoindre le village désiré. Afin d'être certains de ne pas se perdre, ils suivirent la Sérénade et la remontèrent jusqu'à ce qu'enfin, les feux à l'intérieur des remparts n'illuminent l'horizon. Lorsqu'ils atteignaient les portes, une odeur particulièrement alléchante et de la musique arrivaient jusqu'à eux. Ils tombaient fort bien, une soirée semblait se dérouler. Hésitant longuement, le garde fini par les laisser entrer après un regard particulièrement évocateur de Lily, et le fait qu'ils ne soient quasiment pas armer. De tous ceux venus aujourd'hui, ils étaient de loin les moins dangereux.
Sans se faire prier, ils entrèrent et se précipitèrent sur les tables dressées afin de rassasier tant l'appétit que la soif. Finalement, Jonas accepta de reconnaître que venir ici n'était pas une si mauvaise idée et il ne fallut pas attendre une heure, pour les apercevoir tous deux se mêler aux festivités avec une telle aisance que l'on pouvait les penser originaire de Sirk. Le lendemain, presque autant difficile que le précédent, ils trainèrent au ralentie dans les rues tandis que les tables leur ayant servis de lit étaient rangées les unes après les autres. Le hasard les poussa à rencontrer celui que l'on nommait Le marchandeur, s'afférant à faire le tour de chaque échoppe comme à son habitude matinale. Ils discutèrent rapidement et il promit de revenir les voir. Il ne restait plus qu'à attendre.
Codage par Libella sur Graphiorum Basé sur celui de Rymaïn
Fête. Je n'ai jamais réussie à comprendre cette entêtement des humains de tout vouloir fêter. Ce goût pour le jeu et la fête démontrait une néotenie certaine. C'était bêtise que de se noyer sous l'alcool à ne plus en pouvoir travailler le lendemain pour la moindre petite raison ce présentant. Néanmoins je devais reconnaître l'importance social de se réunir pour fêter quelque chose avec les autres. Cela permettait de rencontrer facilement des inconnus, de nouer des liens et de renforcer ceux déjà tissé. Aussi, lorsque l'on vint m'annoncer dans la soirée qu'une fête était donnée en l'honneur de mon arrivé je ne pu que soupirer, abandonner le livre que j'étais occupé à étudier et rejoindre la lieu des festivités.
Je fus accueillis avec joie et directement conduite auprès de Fen, l'aubergiste que j'avais rencontré quelques jours plus tôt lors de mon arrivée. Je trouvais que ce pauvre homme avait vraiment une tête de barbare à faire peur, ce n'était naturellement pas sa faute. Il me servit une chope d'hydromel et je trinquais avec les habitants du village. Je fus présentée aux autres commerçants : Fylns l'armurier, Miorst le boucher et Liol le paysan notamment. Chacun me présenta la qualité de leur marchandises. Tous ignoraient visiblement ma qualité d'être divin que je me gardais bien de préserver le secret en allant me nourrir avec un appétit feint. J'y rencontrais d'autres personnages intéressants, notamment ce jeune garde qui m'avait accueillis à l'entrée le jour de mon arrivée. Je m'imposa rapidement comme la reine de la soirée. J'y rencontrais quelques femmes et me retrouvait bien vite à parler tricot pour ma plus grande joie.
Je remarquais bien sur l'arrivée de deux inconnus mais n'y accordais pas grande importance tant j'étais occupée à socialiser. Je réussie à me faire offrir plusieurs aiguilles à tricoter et pelotes de laine en échange de la fabrication d'une écharpe brodé au nom de l'amoureux d'une jeune fille. Me dénichant un tabouret, je me mis aussitôt à la tâche. Peu à peu, un silence inhabituel se remarqua venant d'une partie de la fête : une foule se rassemblait autours de moi. Tout en tricotant d'une manière démontrant ma grande expertise donnant naissance à une magnifique échappe bleue de manière visible, j'étais occupée à raconter une histoire à des enfants :
« … Car Slava était une lupus intelligent. Elle savait que sa seule chance de survit avec sa patte handicapé était de rester en bonne grâce avec ces humains. Alors elle choisi d’obéir et plus jamais elle ne s'attaqua au troupeau. Ce fut difficile pour elle comme pour les hommes mais peu à peu l'harmonie fut trouver. Un jour, en guidant le troupeau elle tomba truffe à truffe avec un mâle du nom de Kazan. Elle tenta de le chasser sans aucune crainte ce qui fit chavirer le cœur de ce pauvre Kazan : il tomba fou amoureux. Bien que gémissant d'inquiétude, il la laissait chaque soir regagner le foyer des humains et la retrouvait chaque jour dans les pâturages. Jamais il n'osa s'attirer les foudres de Slava en s'attaquant au troupeau malgré la tentation. Un jour, au printemps, Slava disparue déclenchant la forte inquiétude des humains. Elle ne donna plus signe de vie durant plusieurs semaines jusqu'à ce qu'un jour elle réapparaisse. Mais elle n'était plus seule ! Cinq petites boules de fourrure maladroites mais pleines de vie la suivait. Amaigrie mais fière d'elle, elle les présenta au troupeau puis aux humains. Kazan, inquiet, observa toute la scène de loin et jamais il ne s'approcha. Slava enseigna à ses louveteaux qu'ils ne devaient pas attaquer le troupeau quant à Kazan il leur enseigna à chasser et se méfier des humains, méfiance que leur mère adoucit. Kazan et Slava ont vécus heureux toute leur vie et leurs enfants vivent encore en paix avec les humains. »
Je racontais quelques petits contes et histoire et passait une fort agréable soirée. Je fus la dernière à quitter les nuits à une heure très avancée lorsque j'eus terminé l'écharpe.
Je fus appelée le lendemain au beau milieu de la matinée par le Marchandeur. Il avait une mission à confier à l'alchimiste. Je ne cachais pas mon profond soupir : n'aurais-je jamais la possibilité d'étudier ce livre ? Je le reposais dans un coin avec un marque-page et me dirigeai chez le Marchandeur que je saluais et prit place dans le siège qu'il me proposait.
La fratrie émergea difficilement des festivités. Bien qu'ils avaient l'habitude et que cela leur donner une capacité à encaisser, ils n'avaient pas lésinés sur l'excès. Les dizaines de kilomètres parcourues afin d'atteindre les portes du village avait creusé un appétit et une soif digne d'une traversée des montagnes d'Ambres. Leurs pas plutôt lents les menèrent jusqu'à un puit où ils extraient un sceau afin de rincer leur visage, se désaltérer de leur gorge pâteuse et surtout, se réveiller.
Ils restèrent ainsi tous les deux à évoquer les souvenirs de la veille durant le laps de temps nécessaire à ce qu'un membre de la milice privée ne vienne les chercher. Remettant chacun leur chapeau atypique, sa veste de cuir usée pour Lily et son poncho pour Jonas, ils suivirent en silence le guide jusqu'à entrer dans un bâtiment de la zone marchande un peu plus prestigieux que les autres. Pru'ha venait d'être invitée à s'asseoir lorsque la porte s'ouvrit pour laisser entre le frère en premier, suivie de sa sœur. Tous deux saluèrent d'une très légère inclinaison de leur chapeau avant d'attendre de savoir ce qu'ils faisaient ici.
M'sieur dame.
Les mercenaires restèrent dans le coin de la pièce une fois la porte refermée, s'adossant au mur pour l'homme tandis que la jeune femme se contentait de croiser ses bras. Le Marchandeur les présenta alors auprès de la Subalterne comme respectivement Jonas Mackry et Lily Mackry, tandis qu'elle fut nommée comme la divine Pru'ha. L'ainé arqua un sourcil sous cette appellation. Il savait bien que chacun avait ses préférences en terme de femme, mais tout de même, si elle n'était pas repoussante il connaissait nombreuses donzelles qui méritaient bien plus cet adjectif. Notamment une nomade de l'océan asséché. Un sourire étira le coin de sa barbe alors qu'il repensait à son corps.
De son côté, la cadette n'avait pas relevé davantage et se contentait d'écouter la suite. L'employeur se retourna face aux étagères derrière lui, composée de plusieurs rangements contenant des rouleaux et surplombée par vingt-six livres à l'épaisseur peu imposante. Il en extrayait un petit papier carré qu'il lu avant de le tendre en direction de la Fille d'Aër. Sur ce-dernier, on pouvait lire le nom d'une plante ainsi que l'endroit où l'on pouvait la trouver. Ne perdant pas plus le temps, l'homme leur expliqua la situation.
La construction de l'atelier et de la bibliothèque, sans compter l'échoppe, allait prendre plusieurs jours si ce n'était des semaines. D'ici là, il serait demandé à Pru'ha de commencer à faire le stock de plusieurs marchandises que le Comte aimerait qu'elle étudie. L'une d'entre elles, était ce que l'on nommait l'Esprit Brumeux. Si on pouvait en trouver dans la plaine non loin, il ne fallait pas sous-estimer la dangerosité de la mission, tout comme de l'arbuste lui-même dont il se disait que les effets étaient capables d'affecter autant l'esprit que les réflexes.
Beaucoup d'hypothèses pour peu de certitudes.
La voix calme de Lily s'était élevée comme un simple constat, ne laissant pas à penser à l'employeur qu'elle le prenait de haut ou s'apeurait de la tâche. Son frère lui accorda un regard avant de le porter sur le Marchandeur dans le but de soutenir sa sœur. Ce-dernier concéda volontiers ce fait. Sirk ne disposait pas d'un herbier ou alors il ne l'avait pas encore répertorié. L'information venait d'un marchand ayant fait commerce avec lui il y avait de cela quelques jours. Pour l'instant, c'était une rumeur. Il n'aurait pas relevé si la dénommée Pru'ha ne les avait pas rejoint. Le Comte, avec qui il en avait discuté, estimait qu'elle serait en mesure d'apporter des certitudes. Mais pour cela elle devait se rendre sur place, et c'est là qu'ils intervenaient. Ils seraient son escorte.
Ceci étant, j'ai réussie à mettre à votre disposition une charrette tirée par un cheval. Ainsi que trois centaines de Tsuris pour vos frais. Avez-vous besoin d'autre chose ?
Codage par Libella sur Graphiorum Basé sur celui de Rymaïn
A peine fus-je assise qu'un couple entra dans la pièce. J’appréciais aussitôt leur allure que je reconnu comme se rapprochant de celle des cow-boy de l'ancien temps. Leur manière de nous saluer également s'en rapprochais. Je notais donc immédiatement le jugement primaire qu'il s'agissait de mercenaire potentiellement dangereux. Tout du moins pas pour moi : un simple claquement de queue suffirait à briser leur corps. Mon regard pétillant d'intelligence les transperça avec sévérité mais politesse l'un après l'autre puis je leur rendis leur signe de tête avant de m’intéresser de nous au Marchandeur. Je notais la présence derrière lui de quelques rouleaux et vingt-six petits livres. Si tel était tout ce qu'il possédait comme moyen de renseignement, nous n'iront pas loin...
Il présenta le couple comme était Jonas et Lily Mackry. Couple ou frère et sœur ? Je n'avais pas moyen d'étudier leur morphologie pour apporter réponse à cette interrogation mineure. Une vague d'irritation me traversa aussitôt après : Divine Pru'ha. Mais pour qui se prenait-il ce ridicule personnage ? Pensait-il que j'allais accepter qu'il dévoile mon identité ainsi auprès de chaque individu passant ? A quoi servait cette forme humaine si je ne pouvais plus passer un minimum inaperçu au sein des humains ? Il ce pouvait aussi très bien qu'il ne soit pas au courant et qu'il utilise ce « Divine » pour me faire la cours, me manifester son intérêt ce qui était encore plus grave à mes yeux.
Il en vint au fait et m'expliqua que le Comte souhaitait que j'enquête sur une plante nommée Esprit Brumeux que l'on trouvait dans une plaine non loin de là. Madame (ou Mademoiselle?) Mackry avait entièrement raison : tout ceci nous plongeait dans une situation aussi brumeuse que le nom de cette plante. Ce berçait-il d'illusions en pensant que je lui apporterai des réponses miraculeuses d'un claquement de doigts avec si peu d'informations ? Il concéda d'ailleurs que Sirk ne possédait pas d'herbier ce qui aggravait la confusion de l'affaire. Il termina en précisant que ma mission serait, en toute logique je l'avais devinée seule, de me rendre sur place avec ces deux individus pour escorte afin d'apporter des certitudes. Il ajouta qu'il nous avait trouvé une charrette et trois cent tsuris pour nos frais. Restée silencieuse jusqu'ici, les sourcils toujours froncées, je pris la parole avec une énergie stricte et sévère imposant mon professionnalisme au sein de cette pièce :
« Pru'ha suffira à l'avenir Marchandeur. » Commençais-je d'un ton sec démontrant clairement que je n'autorisais pas l'utilisation du terme « divine ».
« Comment voulez vous que je déniche cette plante avec si peu de données ? Je n'effectue pas de miracle. Si je me rendais maintenant sur les lieux indiqués, j'évoluerai dans le plus complet aveuglement et perdrais un temps considérable. »
J'appuyais le dernier terme et marquais une très légère pause. Suffisamment longtemps pour que le terme s'imprime mais pas assez pour que l'un d'entre eux puisse prendre la parole. Évoluer à l'aveugle au sein d'une zone avec pour toute information un simple nom et des effets probables d'une plante était de la pure imbécillité. Ce travail dans ces conditions me prendrait des mois.
« Il me faut plus d'informations. Je dois discuter avec ce marchand. S'il n'est pas accessible ou si l'échange ne m'apporte pas d’éclaircissement, je vais devoir effectuer des recherches poussées au sein d'une bibliothèque pour y récolter un minimum de données qui nous éviterons de perdre notre temps comme des imbéciles au sein d'une zone dangereuse. Je suppose que le Comte souhaite que j'en rapporte quelques pieds pour en faire culture et que j'étudie les propriétés et utilisations de cette plante ? »
Un travail à ma mesure il est vrai mais que je ne pourrais effectuer sans un laboratoire en état de fonctionner...
L'homme vint enfin au but en expliquant la raison de leur présence. Bien qu'il ne démontrait aucun signe particulier, Jonas était plutôt satisfait de la tâche. Une simple escorte dans une plaine voisine, pour récupérer une plante. Ca, c'est ce que l'on appelait de l'argent facile. Une excellente nouvelle pour notre duo d'esprits libres puisqu'ils leur restait très exactement une incroyable économie personnelle s'élevant à zéro Tsuri.
Le sourire de Lily adressé à son frère à l'entente de la mission, disparut lorsque Pru'ha prit la parole. Bien qu'ils furent tous deux amusés de la voir rembarrer ce qu'ils perçurent comme une avance du Marchandeur. La première impression que la Fille d'Aër laissait à la fratrie n'était pas la plus joyeuse. Elle leur apparaissait comme une femme au caractère prononcé. Mais pas celui qui donne une personnalité, plutôt celui qui rend les voyages excessivement longs. Un regard montrant leur pensée mutuelle s'échangea avant que le représentant du fameux Comte n'apporta les précisions réclamées.
Il commença tout d'abord par souligner avec une intonation se voulant amicale que trouver les informations manquantes était justement la raison de sa présence à Sirk de manière générale. Le village espérait pouvoir s'appuyer sur son expérience passée et son sérieux dans son travail pour parvenir à partir d'une rumeur ou d'une hypothèse, obtenir des certitudes à la suite de recherches, d'expérimentations et autres choses du genre. Il souligna aussitôt que, dans l'éventualité où cela ne serait pas le cas, il serait ravi de le savoir, s'afférant alors à ne plus lui octroyer ce genre d'expéditions. Il présenterait alors ses excuses d'avoir mal compris.
Le Marchandeur informa ensuite le trio que le marchand n'était plus présent dans le village aux dernières nouvelles et que si elle souhaitait faire ses recherches dans une bibliothèque, elle pourrait rejoindre celle de HavreJaune ou peut-être en avait-il une à Trare. Sinon, il y avait bien entendu la plus célèbre de tous dans la Capitale. Lorsque Jonas entendis ceci, il comprit que s'il n'intervenait pas, sa sœur et lui se retrouverait à devoir faire un sacré détours pour pas grand-chose. De sa voix assez grave naturellement, il brisa son silence avant que la vieille femme ne réponde.
Pas b'soin de faire de détour. Les brumes sont habitées, on trouvera les informations dont on a besoin sur place.
Le vieil homme jeta un regard sur Pru'ha afin de savoir si cela lui convenait de se renseigner directement auprès des habitants de la plaine en question. Cela ne semblait pas idiot pour ceux l'entourant. Qui de mieux pour connaître non seulement l'apparence de l'arbuste, mais également où le trouver et comment l'exploiter, que ceux vivant non loin depuis des années. Peut-être même n'auraient-ils pas à en chercher et ils tomberont sur un marché en vendant. C'était là une douce pensée qui traversa l'esprit de Jonas, bien qu'il la savait utopiste.
Si on doit ramener quelques pieds de ce truc, il va nous falloir des caisses en bois. De quoi les transporter dans d'la terre.
L'employeur fit remarquer la pertinence de cette remarque en soulignant que cette partie de la mission dépendait de Pru'ha. C'était leur première collaboration. De fait, il ne savait pas encore vers quelle méthode allait sa préférence. Si elle souhaitait ramener des arbustes pour les étudier ici et tenter d'en faire la culture au sein d'un climat différent, alors le Comte ne s'opposera pas. Si elle souhaitait faire l'étude directement sur place et ne ramener que des échantillons ainsi que des notes, alors le Comte ne s'opposera pas. Ce qui importait, c'était d'obtenir des résultats sur la véracité des effets, et sur les éventuelles formes sous lesquelles nous pourrions nous en servir.
Au besoin, je pense que Marcus parviendra à trouver du temps pour vous en faire quelques unes avant votre départ, mais je ne promet rien. Il est très occupé. Autre chose ?
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Le Marchandeur. Un personnage central du fonctionnement de Sirk. Inutile d'avoir une intelligence supérieure pour le comprendre. D'après les explications apportés par le Comte, cet homme avait un pouvoir particulièrement important sur les commerçants du village, donc sur moi en théorie... En théorie seulement. Il me présenta ce que je pris pour une remontrance sur une intonation qui se voulait amicale. Bien que celle ci avait pour but de faire glisser le message de manière plus douce, elle n'eut aucun effet sur moi. Pour qui me prenait-il ? Je pris cela pour un manque de respect et fronçais dangereusement les sourcils : il en était à sa deuxième faute en quelques secondes. Il avait tout d'abord commencé par aborder mon statut de demi-déesse devant des inconnus sans me demander mon avis ou pire ! Avait montré son intérêt amoureux pour ma personne et voilà qu'il me manquait de respect en me rappelant à l'ordre comme une lycéenne !
Je n'eus pas la mal politesse de lui couper la parole et l'écoutais déposer le fait que le marchand avait quitté le village. Il ajouta l'emplacement des deux bibliothèques les plus proche de nous. Je n'avais eu que peu de temps au sein de la salle des archives mais bien assez pour jeter un œil et mémoriser une carte de cette île ridiculement petite. Je me rangeais intérieurement du côté de ce Jonas : ce rendre au sein d'une bibliothèque nous ferait faire un grand détour mais ce rendre en aveugle dans une région qui, pour ma part, m'était inconnu pourrait nous faire autant de temps que si nous l'avions prit pour effectuer des recherches. Quoi qu'il en soit, les informations en notre possession étaient très largement insuffisante : nous partions de pratiquement zéro.
La demoiselle souleva un autre point pertinent : Une charrette et un cheval étaient très largement insuffisants pour effectuer des recherches scientifiques. Mais je n'intervenais toujours pas, ma minute n'était pas encore venue. Je laissais le marchandeur souligner que cette partie de la mission me revenait. Ce n'est qu'une fois qu'il eut terminé et que les regards se soient tournés vers moi que je pris de nouveau la parole. Je le fis en utilisant précisément le même ton que lui lors de sa petite remontrance :
« Je ne suis pas cette scientifique débutante hésitant pendant des semaines à publier sa première étude. L'oublier, l'ignorer ou me sous-estimer serait une erreur qui ne vous est pas permis pour le sérieux et la qualité du travail que nous effectuerons ensemble Marchandeur. »
Je marquais une pause pour que les mots pénètrent bien. Le ton était tout aussi amicale et l'avertissement tout aussi glacial. Mon regard brillant d'intelligence et de ruse sans âge ajoutais au poids des mots. Lorsque je repris la parole, ce fus comme ci je balayais ce petit incident d'un revers d'aile :
« La population de la région est effectivement très bien placée pour nous donner des informations sur la plante que nous recherchons. Néanmoins nous en possédons si peu que nous pouvons à peine parler d'un point de départ. Il s'agit d'un paris risqué de nous présenter à l'aveugle dans des terres sauvages. Je suis sure qu'il existe quelque part un herbier ou une encyclopédie qui nous permettrait de récolter de précieuses données accélérant considérablement notre travail. Je donne pourtant raison à ce jeune homme : la bibliothèque la plus proche nous forcerait à effectuer un grand détour. Aussi partirons nous à l'aveugle et récolterons nos données directement auprès des habitants de la région. Mais je nous donne trois jours à compter de notre entrée dans la région concernée pour récolter une masse d'informations qui me paraîtra suffisante faute de quoi je me rendrais à Havre-Jaune pour y effectuer de recherches et reviendrais ainsi mieux armés. »
Il n'était pas question que je perde mon temps à errer à l'aveugle pendant des semaines au sein d'une terre sauvage dangereuse. Si nous ne trouvions pas d'informations me permettant d'identifier clairement la plante au sein de la plaine, je me rendrais seule par la voie des airs au sein d'une bibliothèque pour y effectuer mes recherches. Avec cette pratique au moins j'étais sure de pouvoir identifier rapidement cette plante. Néanmoins en m'attribuant une escorte le Comte me plaçait dans une position aussi confortable que délicate : je n'avais pas à faire attention à ma sécurité mais je me retrouvais aussi considérablement ralentie pour ce qui est des voyages.
« Pour ce qui est du matériel, ce n'est pas avec un cheval et une charrette pour tout équipement que je vais pouvoir effectuer des recherches pour vous. Vous voulez vous offrir les services d'une scientifique de haut niveau, il faut y mettre les investissements indispensable à la qualité de son travail. Il me faut des boites de tailles diverses, une pelle, une bêche, une loupe, différentes pinces, un sécateur, des ciseaux, des carnets, des crayons, des règles de différentes tailles, des bocaux de différentes tailles... »
Ma liste continua de s'allonger quelques instants. J'avais pris une feuille sur le bureau du Marchandeur pour la déposer par écrit.
« … Et bien sur une large tente ainsi qu'une petite table afin que je puisse effectuer les manipulations dans de bonnes conditions. La totalité du matériel de cette liste est bien sur indispensable pour espérer s'approcher d'un travail d'une qualité optimale. »
La science coûte cher... Je n'avais aucune idée de la valeurs marchande de ces trois centaines de Tsuris, ces trois humains n'avaient pas besoin de le savoir, mais il me paraissait fort probable que ma petite liste dépasse largement cette sommes...
Jonas se contenta d'incliner légèrement l'avant de son chapeau lorsque la vieille femme fit par son accord avec lui. Du discours fait, c'est tout ce que le mercenaire retint comme bonnes choses. Le reste n'étant à ses yeux que vantardises, ordres et volonté de se faire la cheffe dans la pièce. C'était toujours comme ça. Peu importe où, peu importe qui, il y avait toujours quelqu'un pour gonfler la poitrine. Tandis que leur future partenaire de route continuais son laïus, la fraterie échangea un regard et Jonas ne parvint pas à s'empêcher de lever un instant les yeux. C'était pas compliqué. On leur demandait d'aller chercher une plante, ce qui rendait le plan très simple. Faire la route. Demander où en trouver une. La mettre dans un pot. Rentrer. Empocher l'argent.
Hélas pour notre duo, cela semblait se compliquer de secondes en secondes. Il eut même un instant de doute que cela ne prenne pas tout bonnement fin à observer Le Marchandeur perdre de plus en plus patience. Gardant un professionnalisme, il jeta un œil sur la liste en laissant échapper qui si il fallait tout ce matériel, alors n'importe quel herboriste était en mesure de faire sa tâche ce qui était bien décevant en comparaison à ce que l'on laissait entendre. Après quoi, il informa le trio qu'il verrait ce qu'il peut faire et mettra ce qui peut l'être à leur disposition pour le midi, heure de leur départ. Mais cela ne fut pas sans un dernier mot avant qu'il ne quitte la pièce.
J'espère que vous serez plus qu'à la hauteur de ce qui n'est que prétention jusqu'à présent. L'incompétence est aussi sanctionnée que l'irrespect ici.
La porte claqua sur ces mots qui ne laissaient aucun doute. Il allait falloir des résultats prometteurs ou il n'y aurait plus d'affaires possibles. Soudainement, Jonas et Lily espérèrent tout autant que les compétences prétendues étaient réelles. N'insistant pas davantage avec cette femme à la suite de la tension venant de s'installer, le frère salua une dernière fois avant de prendre congé d'un simple "M'dame." rapidement suivit par sa sœur lorsque celle-ci revint sur un point avant de sortir à son tour.
Il n'y aura pas de tente. C'est derrière des murs solides que l'on dormira. Surtout si vous avez besoin de trois jours. Question de sécurité. M'dame.
La fratrie ne savait pas ce que chacun s'était occupé à faire, se contentant d'aller de son côté et d'attendre sur la place l'heure du départ. Celle-ci arriva proche du midi, lorsqu'une charrette tirée par un cheval vint à leur hauteur. Lily réveilla son frère endormis sur une chaise, les pieds allongée sur une table et le chapeau baissé sur les yeux. Accompagnant l'ensemble, le donneur de mission qui une fois tout le monde présent, fit note de l'inventaire.
Vous avez une pelle, deux bocaux, deux caisses de bois, un ciseau, un carnet, un crayon et le sécateur. Je vous ai mis des provisions. A vous de faire maintenant.
Sans attendre de réponse de qui que ce soit, il tourna les talons pour rejoindre le quartier marchand. La vieille avait due particulièrement l'agacer et il n'avait plus de patience pour nous. Dommage. Quelque chose disait à la fratrie qu'avec une meilleure approche, ils auraient pu obtenir bien plus. Ne cherchant pas à le retenir, ce qui ne servait à rien de toutes évidences, les deux mercenaires prirent place à l'avant de la charrette bâchée.
On vous laisse aller à l'intérieur. Vous serez plus à l'abri, et vous pourrez r'gardez l'matériel.
Codage par Libella sur Graphiorum Basé sur celui de Rymaïn
Ce Marchandeur commençait à sérieusement m'irriter... et il est fort déconseillé de m'irriter. Il considérait que je lui manquais de respect pourtant lui même de m'en adressait aucun. Il me considérait incompétente alors qu'il ne savait rien de moi et, au lieu d'agir en professionnel véritable, abîmait l'ambiance de cette expédition avant même son départ. Je ne possédais plus ma magie et l'influence de l'ancien temps qui m'aurait permis de le balayer comme une feuille morte. Néanmoins je ne le considérais pas comme une menace, tout juste comme un petit obstacle. Il pensait avoir le pouvoir de me sanctionner, mon pauvre petit... Seul Saen et les Quatre possèdent ce pouvoir et aucun d'eux ne le fera pour l'instant.
Je du reconnaître que son départ en claquant la porte m'amusa : c'était le comportement d'un enfant... J'accueillis ce comportement avec un léger sourire en coin. Peut être que Jonas et Lyly comprendront que cela m'amuse ? Je n'avais pas l'intention de le partager avec eux quoi qu'il en soit J’appréciais beaucoup ce Jonas qui prit congé avec un poli « M'dame ». Lyly ajouta qu'il n'y aurait pas de tente et que nous dormiront entre quatre murs par question de sécurité. Mon sourcil droit gagna un étage. Question de sécurité ? Pour une demi-déesse dragonne de plusieurs mètres aussi âgée que le monde ? Ah j'oubliais ! Ils ne savaient pas qui j'étais... Ils allaient l'apprendre quoi qu'il en soit : j'étais encore très faible, quoi que je ne puisse pas véritablement juger, et je sentais qu'il me fallait quitter la métamorphose rapidement pour me soulager de cette désagréable sensation.
Fort bien ! J'avais du travail par dessus la tête au sein de la futur bibliothèque et me voilà pressée par le temps. Je rejoignis Fourhas aussitôt pour le prévenir de mon départ. Je lui présentais les plans de la bibliothèque. Il fut convenu ensemble de quelques modifications mineures. Nous plaçâmes ensembles en sécurité les documents les plus sensibles, les plus fragiles afin qu'ils ne courent aucun risque durant les travaux. Il m'aida jusqu'à la tombée de la nuit puis je pris le relais jusqu'à l'aube. Au matin je rencontrais aussi les chefs des artisans et discutais avec eux des travaux. Quelques nouvelles petites modifications furent apportées aux plans. Une fois que je fus sure que tout soit prêt, je pris mes précautions et reçu une aide bienvenue de ce cher Fourhas ainsi que d'une femme voulant me remerciée d'avoir émerveillé son enfant la veille au soir. J'empruntais ainsi à Fourhas 2 petites pinces, des crayons et une règle. La mère de famille m'offrit une loupe et une vieille tente n'ayant plus de porte que son mari utilisait dans sa jeunesse.
Je me présentais au lieu de rendez-vous quelques secondes à peine avant le midi. J'étais la dernière arrivée et avant même que je puisse offrir mes salutations, le Marchandeur prit la parole. Il fit l'inventaire, sans nous saluer, et s'en alla, sans nous saluer. Ils ne nous avait presque rien donner mais c'était mieux que rien. Je me retins de pouffer de rire en le voyant partir : quel comportement ridicule. Les deux mercenaires s'installèrent à l'avant et Jonas m'invita à rejoindre l'intérieur de la charrette pour que je sois plus à l'abri. Je n'en fis rien, passant prêt de lui je dis tout d'abord avec la douceur d'une grand mère :
« Bonjour mes enfants. Bonjour mon beau, enchantée. Ce goujat ne s'est pas donné la peine de nous donner ton nom, m'autorises-tu à t'en donner un ? Que dirais-tu de Django ? Oui, Django cela t'ira bien. Merci de nous aider Django. »
Dès le quatrième mot je ne m'adressais plus aux mercenaires mais au cheval. Je le laissais me renifler afin qu'il comprenne immédiatement que je n'étais pas humaine. Cette démarche était essentielle pour ne pas qu'il panique lorsque je récupérerais mas forme originelle. Je lui donnais une carotte que j'avais réclamée à l'auberge avec une politesse dont le Marchandeur n'avait pas mérité le droit et caressais quelques instants ce cheval afin de gagner son amitié. Une fois fait, je me rapprochais des mercenaires :
« Je vous remercie d'assurer ma sécurité. Je vous rejoindrai lorsque nous aurons quitté ce village pour discuter des détails de notre voyage, ne contrarions pas plus qu'il ne l'est déjà ce Marchandeur en traînant ici. »
Cette fois je ne pu m’empêcher de ricaner en grimpant à l'arrière du chariot. J'inspectais le matériel avec soin. Le manche de la pelle était fragile : j'espérais que la terre ne sera pas trop dure. Bah j'en fabriquerai un autre s'il cassait. Après quelques minutes de voyage je jurais :
« Par les moustaches du Père Morgath ! La stupidité des humains m'étonnera toujours ! J'espère pour lui que ce n'est qu'une blague ! Il va m'entendre lorsque nous rentrerons ! Comment veux t-il que je récupère des échantillons avec des bocaux et des caisses dans cet état ? Voyons si je peu faire quelque chose... »
Les bocaux et les caisses étaient sales. Pas beaucoup certes : nous aurions largement pu y placer de la nourriture. Néanmoins pour y récolter des échantillons c'était intolérable. Durant la demi heure suivante Jonas et Lyly pourront régulièrement m'entendre jurer, parfois dans une langue si ancienne qu'elle était morte depuis deux millénaires lors du retour des Dieux.
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