Les yeux de saphir de Luce brillaient d'une intensité presque aveuglante et son sourire était monté jusqu'aux oreilles dès qu'elle vit les portes du temple. Son large manteau et son écharpe en laine lui permettait de ne pas trembler.. de froid en tout cas. Elle n'osait même pas bouger d'un pouce. L'architecture ingénieuse du temple.. la beauté de la glace brillant au soleil et qui apportait une touche harmonieuse à la structure l'émerveillaient au plus au point. Quel Dieu aurait pu parfaire ce camp de concentration mieux qu'Aqua ? C'est ce qu'elle supposait, du moins.
Elle analysa dans la poudreuse lui brûlant de froid ses petits pieds dans les bottes, les remuant pour conserver un déplacement sanguin acceptable.

"Nervosité. Impatience. Excitation. Peur..."

Rien ne pouvait mieux décrire son état d'esprit. Elle sortit de son sac un livre enrobée d'un plastique fin empêchant toute humidité certaine dans ce milieu glacial. A l'intérieur se trouvait toute les légendes des êtres aquatique. Elle se demanda d'ailleurs ce qui l'avait poussée à venir ici, elle, la douce et antipathique jeune demoiselle qui en l'espace de quelques jours avait déjà fait la rencontre de deux personnes totalement décalée et atypique. Elle repensa à la tendresse de sa "soeur" qui lui avait dans une infinie tendresse et un sourire rêveur racontée ses plus grands périples sur l'île, lui conseillant fortement de ne pas faire de même étant, trop "Fragile". Tandis qu'elle se rappela du caractériel et étrange Derêk qui lui avait d'un ton autoritaire renvoyé en pleine face son ascendance et son titre de noble, la critiquant de façon généralisée et clichée comme étant une demoiselle "Naïve", "Capricieuse" sans oublié "Une pauvre enfant atteinte d'un rêve Utopique". Cette dernière pensée la fit grogner un peu. Elle souriait d'avance de prouver à ces deux êtres de vielle école qu'elle était aussi foutue qu'eux de pouvoir vivre des aventures, et posséder une invocation lui était alors indispensable.

Oups.. Quelle idiote ! Posséder n'est pas le mot, dans son exaspération, elle reprenait mot à mot les mots de son frère. Ce n'était pas "posséder" mais plutôt "sauver" ou "aider" qui serait le plus probable...

Elle regarda de nouveau les portes, refermant son livre après avoir révisé les éventuelles rencontre qu'elle ferait. Elle avait le traque, après tout comment allaient-ils la recevoir ? Et qui irait la recevoir d'ailleurs ? Elle l'ignorait totalement, ce qui l'excitait encore plus. Elle fit un pas décidé vers l'entrée et la franchit.

Il faisait assez sombre et la pièce était aussi froide que l'extérieure. Elle alluma alors une bougie qu'elle avait apportée avec elle et l'alluma. Elle déglutit avant de traverser pour de bon les couloirs du temple.

Plus ses pas la guidait vers le fond du temple et plus elle sentit ses membres se frigorifier, elle était nerveuse, sa respiration était saccadée, et le peu d'espace des couloirs et l'écho des gouttes d'eau frappant violement le sol accompagnait en cadence les battements de son coeur. C'est alors qu'elle sentit contee elle une forme de présence oppressant, contractant ses muscles, la faisant frissonner. Mais elle continuait à avancer, s'enfonçant toujours plus.ses jambes comme ensorcellées la guidait vers un carrefour. Elle regarda à gauche, puis à droite pour enfin regarder droit devant elle, dans l'infinité de la pénombre, sa bougie allait bientôt s'éteindre, il aurait mieux fallu pour elle rentrer, abandonné son épreuve de courage et laisser les grands la considérée comme une gamine capricieuse. Mais malgrés tout ça, elle passa le couloir d'en face.
Ce qui plus tard Luce appellera: le couloir de la destinée

Nous sommes deux, tu as le droit de nous poser qu'une seul question chacun, l'un de nous dit toujours la vérité l'autre ment toujours. Pose ta première question en indiquant celui qui ment ou celui qui dit la vérité et nous te répondrons.

Dès qu'elle eut franchi l'extrémité du couloir, elle aperçut une grille, recouvrant presque tout le sol, elle s'y pencha pour y agripper ses doigts, tentant de cerner, malgré sa lumière vacillante le fond du gouffre, mais c'était impossible. Elle remarqua deux leviers non loin d'elle et au bout, une intersection, encore. Si elle tentait de voir le bout des chemins, elle n'y verrait qu'une obscure pénombre également. Son regard retourna alors vers les leviers, sans doute pour dégager les grilles.. Mais laquelle ? Le sol ? ou le mur ? Dans son hésitation, elle remarqua au pied des leviers une inscription:



Nous deux ? Une question ? Qu'est-ce que ça signifie ? Et à cet instant, dans sa perplexité elle sentit sous ses doigts la chaleur de la flamme, elle s'éteindra bientôt. Heureusement qu'elle en avait prit une seconde. Seulement elle devait la préserver pour le retour... Le risque était grand pour si peu... Et d'après ce que l'inscription disait, il se pourrait qu'elle tombe sur le mauvais levier et qu'elle meurt... Quoi faire ?

Le froid lui engourdissait les jambes, et le stress ne faisait qu'amplifier ses tremblements, Elle ne pouvait plus reculer, il lui fallait donc essayer... non impérativement, il lui était nécessaire de trouver la réponse.

Alors, elle se mit à réfléchir un instant, essayant de trouver une solution à l'énigme autant qu'à ce qu'elle devait faire. Elle relit une fois de plus, la question, cherchant le moindre indice.

"Deux personnes, un menteur, un sincère... Une seule question..."


Et tout devint clair, ça paraissait évident ! Mais comment l'aborder ? Elle regarda autour d'elle. Seule, elle était véritablement seule... Alors, d'une voix cassée, elle commença à parler dans le vide..

"Je veux savoir...."

C'est ridicule ! Même une fourmi ne pourrait pas l'entendre, elle recommença avec plus de discernement

"Quel est le levier que votre partenaire m'aurait indiqué ?"

Pas de réponse sur le coup.. Elle se sentait honteuse et ridicule de parler aussi fort. Qui plus est dans une pièce vide. Elle attendit tout de même une réponse, bien qu'elle n'y croyait pas.

"Celui de gauche" lui dit alors une voix puissante. Elle sursauta à cet voix qui se prolongeait en un écho. Elle chercha autour d'elle, mais rien, il n'y avait personne. C'est un être mystique après tout... Serai-ce une sorte de fantôme ? Elle ne préférait pas le savoir.. pas pour l'instant. Elle tendit la main vers le levier droit, le prenant de sa main libre et la tira vers elle, elle était rouillée par l'humidité, il fallait donc forcer pour la dégager de son emprise. Le levier s'abaissa. Sa bougie s’est éteinte.

Le mécanisme d'une des grilles s'enclencha, sur l'instant, elle eut peur, très peur même, car elle ne pouvait plus voir laquelle s'était déclenchée, celle du sol ? Celle du mur ? Aucune idée, cela venait face à elle, et cela.. remontait ? ou redescendait vers elle, là était tout le mystère. Puis Un coup sec bloqua la progression du bruit. Tout était redevenu calme, et elle sentait encore sous ses pieds le grillage. Elle a réussi son épreuve.

Elle ralluma sa seconde bougie et ça ne lui plaisait guère. Mais après tout, elle n'aurait jamais imaginé que le temple serait aussi grand. Elle craqua une allumette et alluma la mèche de la bougie qui se consuma, elle souffla sur l'allumette. Remarque, si elle a encore besoin de lumière, il lui reste ses allumettes, non ? Sachons rester optimiste...

En remettant son sac sur son dos, elle aperçut face à elle le grillage qui bloquait l'accès à la salle suivante levé à son apogée. C'était un bon point pour elle. En espérant que ce soit la seule épreuve qu'elle devait subir.
Elle se remit en route, s'enfonçant toujours plus dans le sombre labyrinthe de glace.

La pièce était éclairée, dieu merci ! Elle pouvait éteindre sa bougie pour le moment. Enfin, éclairée c'était vite dit ! En effet, un halo de lumière s'était faufilé dans le temple, mettant en valeur une sorte de case au sol.. Comment s'appelle cette chose ? Un piédes... Piédestal sans doute. C'est de cette voûte au sol que de nombreuses légendes se sont créer.. Elle ne se souvient plus desquels pourtant. Sur ce piédestal était posé trois objets: Une clé, un parchemin, une épée. Curieux.. Pourquoi faire ? Sous le piédestal, elle remarqua une autre inscription des plus... Etrange:

<< Ruop revuort al ennob erurres suov zeved retnalp eépé'l snad el latsedeip. >>

Quel drôle de langage ! Est-ce la langue maternel des enfants d'Aqua ? Elle ne le savait pas.. Mais c'était assez tordu. En levant la tête, elle remarqua dans l'obscurité de la pièce, une sorte de porte, à cause du peu de luminosité elle ne pouvait pas réellement savoir de quoi il s'agissait, mais avec un peu de jugeote, elle confirma qu'il s'agissait d'une porte... à multiple serrure. L'hôte de cette pièce devait être très prudent se disait-elle.
En gardant sa logique, elle se dit tout de suite qu'une clé serait plus propice à ouvrir des serrures.
Mais que étant un temple sacré et magique, on pourrait croire que la porte est ensorcelée et que seul le parchemin pourrait ouvrir cette porte.
A moins que l'on ne veuille tester la force des explorateurs qui doivent détruire cette porte d'un coup d'épée ?
Elle s'accroupit, Elle était fatiguée, elle ne savait quoi faire, et surtout. Elle avait faim, c'est sans doute la seule chose qu'elle avait oublié d'apporter ! De la nourriture ! En même temps, va trouver de la nourriture dans une bibliothèque ! Elle était désemparée, et ce langage inconnue en face d'elle serait la solution... Si seulement elle pouvait le déchiffrer !

Elle sortit de son sac une gourde remplit d'eau, qui, au moins, lui permettra de bloquer sa faim. Mais voilà qu'elle se déséquilibra et tomba fesse au sol, le froid la fit sursauté et la gourde tomba au sol, la précieuse eau s'éparpillant sur le sol gelé.

"C'est malin... Comment je vais faire maintenant !"

Alors qu'elle allait se lamenter sur son sort, elle remarqua quelque chose d'intéressant: L'eau s'étant éparpillé sur la glace devenu solide formait une sorte de lac qui en l'espace de quelques secondes s'évapora petit à petit, elle avait pu remarquer son reflet dans l'eau, mais aussi le reflet de l'inscription: ce qui donnait

<< .latsedeip el snad l'épée retnalp zeved suov erurres ennob al revuort Ruop>>

ça n'avancer pas à grand chose, mais le mot "épée" lui était trop familier pour l'ignorer. Elle regarda alors les autres mot se disant qu'en les travaillant un peu, elle pourrait retrouver un sens à la phrase.
D'abord les plus facile: al et el qui serait alors la et le. latsediep, qui pourrait être ce fameux Piedestal. Et elle continua ainsi sa métamorphose des mots pour ainsi trouver la phrase. Il lui fallut aussi changer l'ordre des mots pour trouver la phrase:

<< Pour trouver la bonne serrure vous devez planter l'épée dans le piedestal>>

Elle sourit et poussa un cri de joie, ayant trouver la solution grâce à son manque d'équilibre, bien que ça lui faisait du mal de se l'avouer...

Elle s’exécuta sans plus tarder, elle attrapa le manche de l'épée pour l'attraper, elle dut s'y mettre à deux mains pour le porter et le lever au dessus du piedestal, se manquant de se couper, mais étant ici depuis longtemps sans doute, elle n'était pas très aiguisée et manquait alors de finesse. Elle visa la voûte sur le piédestal et y planta la lame.

Ce n'est qu'une fois qu'elle ouvrit la porte qu'elle aperçut cette majestueuse bête mystique se dressé droit devant elle, son imposant poids face à elle l'effrayait autant qu'elle l'admirait, c'était la première fois qu'elle en voyait un en vrai, et elle devait tout de même se dire que jamais, elle n'aurait cru en voir un de cette taille. Elle pensa tout d'abord avoir affaire à un dragon, mais non, avec ses têtes siamoises, c'était probablement un hydre, quoi que dans ses souvenirs il s'agissait de serpent et non de lézard, elle les regardait avec admiration mais se sentait tout de même intimidé à leur regard. Puis l'une des têtes se mit à parler, en approchant sa tête de celle de Luce:

- C'est ça ton chevalier en armure flamboyant tel mille soleil ?

C'était donc eux ces voix.. Mais attend, il se moque d'elle là, non ?

- Rhaaa tais-toi toi ! Laisse la diplomatie faire !

Mais c'est quoi ce...

- Je.. Te... Bref...

Elle eut un bref instant voir un duo comique devant elle, ce qui la rassura un peu: autant cela confirmait son but et autant cela lui permettait de se détendre un peu...

- Et bien jeune fille, tout d’abord félicitation pour avoir réussi nos épreuves. Même si sur la dernière vous avez eut.. de la « chance ».

Elle les regardait toujours, n'osant pas parler... Non pas encore, elle hocha simplement la tête.
Le jeu de geste des deux têtes la perturbait un peu, mais ce ne serais sans doute qu'une question de temps avant de s'y faire...

- Avant de pouvoir sortir d'ici par cette porte que voici !

Une porte ? Dieu soit loué ! Il n'y a pas besoin de faire demi-tour, la porte de sortie était juste ici,
quelle aubaine !

- Nous voudrions avoir quelque renseignement, tout d'abord, quel est votre nom ? Devons-nous vous tutoyer ou vous vouvoyer ? Et finalement : Pourquoi êtes vous venu nous libérer, il doit bien y avoir une raison non ?

Luce sentit qu'il fallait enfin parler, leurs regard s'étaient posés sur elle, elle dégluti un moment pour s'expliquer:

"Mon nom... C'est Luce.. Pour le tutoiement ou le vouvoiement: C'est vous qui décidez. Et pour les raisons de votre libération.. Eh bien, je pense qu'il est encore un peu tôt pour vous expliquer mon projet. Mais vous le saurez, en temps voulut."

Au fil de sa réplique, Luce avait prit une certaine assurance, grandissante doucement, son corps aussi avait pris une posture plus diplomatique, son corps, recroquevillé et tremblant du début s'était redressé et supportait le froid, elle était droite et leur rendit leur regard soupçonneux. Elle les invita à sortir du temple, les pas de l'invocation se faisait lourd, mais elle supposa qu'avec sa taille, ce serai normal. Elle sentait que sa réponse n'était pas convaincante, elle essaya de développer:

"Disons juste, que je souhaite entretenir une relation égale avec vous. Je veux dire par là qu'il n'y a pas de domination de l'un ou de l'autre, juste une sorte de partenariat pour le projet que je veux mettre à bien. Il est trop tôt je pense pour pouvoir vous dévoilez mes intentions, car cela reviendrait à raconter toute mon histoire. "


Elle les regarda du coin de l'oeil avant de remettre son sac convenablement sur son dos et de reprendre par:

"Maintenant que j'ai répondu à vos questions.. Pouvez-vous également répondre aux miennes ?  J'aimerais également savoir vos noms. "