C'est ce qui fait que tout tourne carré.

A défaut d'être d'accord sur tout, trouver un ennemi commun - ici les Quatre - était une sorte de rapprochement pour le condamné envers son tortionnaire. Il y avait tant à dire et si peu à vivre pour cet humain qui dépendait du sommeil pour ne pas périr. Il réfléchit quelques minces secondes à sa réponse avant de la réciter, ayant pris le parti pris de regrouper tous les éléments dans un même tableau.

"J'ai accepté sur le coup parce que j'espérais m'échapper de la souffrance de la cellule. Peut être mon ras le bol s'est-il exprimé de cette façon parce que j'espérais moi même quelque chose ? Peut-être m'étais-je trompé et le monde était correct ? Ta prestation à l'épreuve m'a leurré. La chance de te rencontrer terni le monde qui t'entoure parce qu'il n'arrive pas à s'approcher de ce que tu es. Je n'apprécie pas ceux que j'ai rencontrés : humains, monstres, le temps ne semble pas avoir agi sur le monde de façon égale. Je ne sais pas encore si je te considère comme un élément positif ou négatif tant ton potentiel a des chances d'être souillés par ton environnement... Tu as survécu jusqu'ici dans des conditions que j'ignore mais je te sens parfois pencher vers une facette de l'humanité que je méprise - notre escapade de la dernière fois avec ton... "Amie"... par exemple."

Il ne marqua pas de pause et poursuivit son effroyable monologue.

"Mais ce qui me dérange le plus dans cette affaire c'est que je ne peux t'empêcher d'évoluer de la mauvaise façon à mes yeux. Tu détiens les pouvoirs, tu peux m'empêcher d'agir et provoquer ton passage vers cet abysse humain. Sorti de cellule, j'ai l'impression d'y être toujours à moitié, condamné à te voir chuter et forcé d'y consentir. Ainsi je pense encore souvent que je ne devrais pas te parler car notre lien ne durera pas. J'ignore si je préfère une nouvelle perte affective ou le froid implacable de la solitude du temple."

Ses doigts bougèrent légèrement dans un bruit de chitine en friction.

"Tu n'as pas les connaissances nécessaires pour vivre en respectant mes souhaits... J'ai encore en moi le fol espoir que tu puisses comprendre un jour, avant qu'il ne soit trop tard. Cette discussion fait parti des éléments positifs de notre lien par exemple... Et sans doute demain oublieras-tu ce que je viens de dire pour te jeter à corps perdu dans l'abysse. Chaque fois que je m'ouvre à toi, je n'attends que déception et défaite au bout du compte. Je ne crois pas l'humanité capable de me rendre heureux. Même si un jour ma haine contre les Quatre venait à se tarir, je pense et j'ai que les liens humains ne fassent que détruire ce qu'il reste de celui qui dort en moi."

L'ouverture était pourtant béante alors qu'il révélait la véritable identité de celui nommé Tête-de-Noeud.

"Je suis l'abeille qui se protège des menaces afin de protéger la ruche. La reine blessée ne peut mourir mais l'essaim doit la protéger coûte que coûte. C'est pour cela que je pense que ce monde doit mourir... Corps et âme, toute ma vie, je la défendrai. Contre toi aussi si j'en suis forcé. Ou jusqu'à ce que tu me forces à l'achever avec ton droit absolu. Tu comprends ?"

Il avait redressé sa tête comme s'il allait voir quoi que ce soit, en vain. Trop tôt. Ils n'en n'étaient encore qu'au début. Il laissa ensuite l'autre répondre.

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29/05/2018

Landes Luxuriantes Sud ~ Ancien ermitage de Libaung

C'est ce qui fait que tout tourne carré
[Gozuitl & Saen]

Son cerveau absorba lentement les dires de l'enfant divin. Il y vit, de prime abord, un danger personnel, et ferma les yeux. Hésitant également à se fermer complètement à la suite de la conversation. Mais l'écho de ses mots faisait vibrer cette mémoire, précisément inscrite, et à laquelle même son esprit par instant ne pouvait se soustraire. N'était-il pas temps, pour lui, comme pour son compagnon, d'accepter d'ouvrir une porte qui lui appartenait, comme l'enfant d'Aer semblait également l'avoir fait à l'instant? Il rouvrit les yeux...

"Un jour, j'ai décidé de préférer le froid implacable de la solitude de mon propre temple à tout risque de perte affective nouvelle." Il détourna le visage, et son regard s'attarda sur la plaine alentours, bien qu'il ne la voyait plus vraiment. De désagréables réminiscences affluaient, et son esprit tenta de s'y fermer. Mais pouvait-il partager à ce sujet, s'il s'y fermait lui même? Que désirait-il réellement, au jour d'aujourd'hui? Son timbre sembla légèrement brisé lorsqu'il poursuivit. "...Après m'être abîmé un laps de temps dans cette solitude qui me paraissait salvatrice, j'ai fini par laisser entrer deux êtres dans mon temple froid et vide. Toi et Lagertha... Ainsi que toute la chaleur que vous portez en vous." Il s'interrompit, un mélange insaisissable d'émotions plus ou moins positives se démenaient avec d'autres ressentis de défense bien ancrés depuis de longues années. Il inspira profondément, tentant de calmer ses pensées par le biais d'une respiration mesurée.

"Cela peut sembler naïf, mais je pense sincèrement ne pas être le seul à posséder les capacités de voir le monde d'une assez belle manière..." Du moins, c'est ainsi qu'il interprétait la façon dont Tête de Noeud semblait le percevoir. Il captait toujours avec difficulté qu'on puisse parler de lui positivement, d'autant qu'ici il y'avait une subtile contradiction dans ce qu'il semblait lui avoir énoncé. L'insecte divin parlait de chance, mais la désignait aussi comme apte à ternir le reste... La psyché de Saen s'embrouilla, bien qu'il saisissait la logique amenée derrière. Il n'avait peut-être pas envie de la voir...

"Notre bonheur ne doit dépendre d'autrui, il peut lui être lié, mais tout part de soi, de nos perceptions... De ce que l'on s'accorde à voir ou non chez l'autre. Des significations que l'on décide ou non de leur donner. Ce qui est en dehors de nous-mêmes ne nous appartient pas, seul ce que l'on décide d'en faire ou d'en observer nous est propre." Il s'arrêta un instant, ayant assez de mal à structurer sa pensée, alors que bien des choses y circulaient de façon chaotique.

Un détail, aussi important que le reste, d'ailleurs, approcha les rives de sa conscience et son esprit revint dessus. "Ce qu'il s'est passé l'autre jour, avec Lagertha... Ma foi, je vais être honnête avec toi, si tu considères cela comme une facette méprisable de l'humanité, tu ne désiras jamais connaître celles que je puis porter en moi." D'un autre côté, il n'était pas raccord, mais la situation dont il parlait ne se limitait pas à une 'facette', bien des éléments devaient être pris en considération. "Tu ne puis, en tant qu'abeille, conceptualiser tous les éléments externes à la ruche, n'est-ce pas? Toutes ces interactions, rétroactions, cette imprévisibilité que des sens, mêmes semi-divins, ne peuvent percevoir ainsi que leur potentielles répercussions...? Tu te bats contre ce qui approche, tu protèges face à ce qui arrive, au moment ou cela arrive, tu aurais du mal à tout anticiper, non?" Il laissa un moment de flottement, le temps qu'il saisisse où il désirait en arriver, à supposer qu'il soit d'accord avec cette hypothèse, du moins.

"Je protège ceux que j'ai pris le risque de laisser entrer dans mon temple, en me battant contre ce qui est à ma portée immédiate lorsqu'il m'est impossible de considérer tous les élément en interaction et de voir plus large. Mais ici, il y a une différence importante entre humains, enfants divins et abeilles. La complexité des libertés individuelles, qui nous mènent au delà de simples besoins... Tenter de respecter les libertés de chacun, avec le désir de les protéger, est une chose peu aisée. J'ai agis comme je le croyais au mieux, en fonction de mon ressenti et du respect que j'ai du partager entre elle et toi, comme l'humain limité que je suis, confronté à la contradiction et l'incohérence envers moi-même, coincé quelque part entre l'affection que je te porte et celle que je lui porte."

Bon... il s'était peut-être un peu emballé vers la fin. Cela le ramena tout aussi brutalement aux raisons de son isolement social. Trop de complications, trop d'implications, trop de trop... Il laissa un long soupir s'extirper de ses lèvres, calmant son emballement. Puis revint, le ton plus mesuré, reprenant peu à peu le contrôle, fermant son esprit à certaines choses momentanément.

"Je n'oublierais pas ce que tu dis, ni demain, ni jamais... Néanmoins, je ne suis pas responsable du crédit que tu accordes à mes réponses. Je n'ai pas été modelé pour correspondre à tes attentes. J'essaye de les respecter dans une certaine mesure, car cela me tient à cœur, mais je ne puis t'offrir davantage."

Retrouvant un léger sourire, il ajouta, sur un ton plus bas et taquin, mais tout de même bienveillant. "Et je risque encore moins d'oublier que j'ai entendu que quelqu'un dormait toujours là au fond."

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C'est ce qui fait que tout tourne carré

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Il entendait, il enregistrait, témoin éternel du monde sur son passage inutile. Sans impact, sans succès, il ne pouvait guider ce qu'il avait aimé plus que tout sur le chemin qu'il pensait bon de prime abord mais qui semblait tumultueux à emprunter avant d'arriver à la tranquillité promise. Il n'y aurait pas de miel si toutes les abeilles n'avaient pas travaillé toute la belle saison à butiner, cette logique semblait pourtant échapper aux créatures soit-disant intelligentes. Peut être Saen était-il juste une passerelle, comme il l'espérait au fond de lui, afin d'atteindre un jour un semblant de paix intérieure. Une majorité n'y croyait pas vraiment ou ne se prononçait pas, plus dubitative que confiante mais les mots étaient plus détendus que sur la défensive habituelle.

"Je t'ai accepté dans mon temple mais La-guerre-tha n'a pas encore réussi mon épreuve. Et je n'ai apparemment pas réussi la sienne non plus... Je ne souhaite pas me lier davantage pour le moment de toute façon, notre situation est encore trop instable et je crains qu'un échec relationnel entre ta femelle et moi ne risque de perturber encore plus le cours des choses pour le moment. J'essaie de ne pas être hostile et je prends ce qu'elle me donne, positif comme négatif."

La phrase sembla rester en suspend mais sa voix maintient une note hésitante avant qu'il ne reprenne sur un ton de confession comme c'était le cas depuis quelques minutes.

"Huuuuuh... J'ai... Su aimer. Beaucoup, et dans un sens qui dépasse je pense la compréhension humaine du mot amour. Ce son ou encore celui-ci viennent de moi, ce sont les chants que j'ai appris à mes insectes. Je l'ai créé pour eux afin qu'ils puissent partager leur mélodie en concert avec tous les autres sons dans un orchestre naturel et spontané. Et je les ai vu mourir. Tous. Ces espèces n'existent plus ici. Je possède leur mémoire, leurs espoirs, leurs souffrances, tout ce que les humains ont causé et réduit à néant. Ils ont tout détruit ! Eux, les Quatre, nous et nos idées stupides, on a tout détruit ! Je... Ne peux pas oublier, je ne veux pas oublier même. Et dans les yeux de cette femme je vois la lueur de ceux qui tuent sans même se soucier des autres, non par nécessité mais par automatisme barbare. Elle m'effraie, me terrorise car elle te tuera, comme ils ont tué tout le reste... Et je n'y peux rien, comme la dernière fois, je ne peux rien changer..."

Sa voix ressemblait plus à des suppliques agonisantes hachées dont le volume variait avec le vent. Il avait déployé ses ailes pour faire écouter ses chants et elles étaient depuis en permanence animées de spasmes inquiétants, comme s'il subissait de réels dommages internes semblables à ceux de ses amours d’antan.

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29/05/2018

Landes Luxuriantes Sud ~ Ancien ermitage de Libaung

C'est ce qui fait que tout tourne carré
[Gozuitl & Saen]

La façon dont il détacha les syllabes du prénom de la nordienne le fit presque rire. Finalement, c'était un angle de vue comme un autre. Et peut-être pas si éloigné que ça des réalités de la jeune femme. Mais, probablement, d'autres réalités que celles qu'on pouvait lui prêter sans savoir. Lui aussi, avait eut cette sensation, que la jeune nordienne menait une forme de guerre, lui étant propre. Néanmoins, il ne s'accordait guère sur cette intention de tuer sans se soucier d'autrui. Après tout, ne possédaient-ils pas qu'une vision très limitée du vécu de la guerrière?

Pour sa part, Saen avait, croyait-il, eut accès à d'autres choses, pouvant infirmer cette idée. Qu'il s'agisse de sa première rencontre avec elle, où les effets de l'alcool l'avait rendue plus perméable, ainsi que la vision de cette cicatrice dans son dos et le partage particulier d'hier soir. Malgré la fin un peu étrange, qu'il chassa de ses pensées d'un mouvement de tête. Cela leur appartenait, mais il estimait pouvoir échanger là dessus avec l'insecte divin dans une certaine mesure.

"Lagertha possède plus de sensibilité qu'il n'y parait... Je le crois, je pense l'avoir perçu, dans mes échanges avec elle. Il n'est pas exclu que cette part d'elle-même soit volontairement oblitérée par d'autres besoins, plus importants dans sa vie actuelle." Il s'interrompit, songeur, avant de faire un parallèle. "Tu éprouves toi même un besoin de destruction assez prégnant, pour des raison qui te sont propres. Sans doute, possède-t-elle les siennes, bien que nous ne les connaissons guère. Et pourtant, comme tu le dis, tu as en toi cette capacité d'amour, bien que tu l'aies cloîtrée quelque part depuis longtemps."

Saen laissa cette dernière réflexion faire le chemin que l'enfant d'Aer l'autoriserait à faire, ou non, avant de se recentrer sur certains de ses propos, concernant ses sons si particuliers. Bien que le timbre du semi-dieu était teinté de peine, l'humain éprouva un sentiment similaire mais mêlé de fascination. Il était impensable, pour eux, de concevoir tout ce que ces être avaient perdu, mais que Tête de Noeud puisse en garder une trace, lui semblait une bonne chose. Il porta le regard comme l'ouïe sur les ailes, animées étrangement, chantantes, mais semblant meurtries aussi.

"Je ne peux concevoir ni l'immensité de ta perte, ni celle de tes capacités de création... Mais sache que j'apprécierais de découvrir la beauté de cette dernière dans toute son intensité. Vois, tu es capable d'essayer, même si ton chant semble triste et douloureux aujourd'hui, j'espère pouvoir entendre toutes les tonalités que ton coeur, plus tard peut-être, pourra lui offrir."

Il ajouta, comme en écho aux dernière paroles d'impuissance de son compagnon. "Ce n'est pas ta charge que de changer les choses, ne prends guère plus qu'il ne faut sur tes épaules. Prend d'abord le temps pour découvrir et apprécier ce qui est beau et n'a pas besoin de changer... autant de temps qu'il te faudra. Et lorsque tu en éprouveras l'envie, j'accepterais volontiers de te partager ce que je vois comme tel."

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Aventure **#30** écrite Mar 29 Jan 2019, 15:55

Toujours assis, il s'était redressé d'un coup, sa nuque pivotant vers l'arrière de façon étrangement terrifiante car il pouvoir désormais regarder dans son dos s'il ouvrait les yeux. Ce qu'il ne fit pas. L'agacement était monté légèrement sans pour autant qu'il ne soit en colère, ce n'était encore une fois dirigé envers personne u envers tout le monde.

"Rien ne peut justifier ses gestes. Elle agit comme ceux qu'elle tue, non pour se nourrir de chair mais pour nourrir sa haine. Au nom d'une cause de moins de vingt ans ? Qui est-elle pour oser prétendre à une vengeance de cette envergure ? Comment ose-t-elle mettre d'autres vies que la sienne en jeu pour un motif si misérable ? Ce n'est pas elle, c'est l'humain. Nous avons choisi de la créer comme ça et je le regrette comme je regrette ta vie et celle des autres. Des millénaires stupides passés à travailler pour créer... Vous. Et vous prétendez pouvoir approcher le sens du mot sagesse à moins de trente ans ? Par les Quatre, votre vanité n'a d'égal que notre erreur."

Puis il prit sa tête entre ses mains, comme s'il voulait se l'arracher en la tirant par saccade dans tous les sens. Grognant, émettant des sons entre le vrombissement et le rugissement, il ne se calma pas mais se tut après une trentaine de longues secondes où il fut seul dans sa bulle. Puis il revint.

"Je refuse de coopérer avec des êtres aussi stupides que moi jadis mais je refuse de retourner au temple pour le moment. Je suis obligé d’être avec toi alors arrête de te penser plus malin que mille an de haine. S'il m'en faut dix mille de plus pour calmer ne serait-ce que la surface de ma colère, essaie de ne pas rendre les dix ou vingt ans qu'il te reste pire que ce qu'ils ne pourraient être. N'essaie pas de changer ce que je suis car ça te dépasse beaucoup, beaucoup trop. Peut être trop pour que tu agisses en conséquence cela dit... Quand j'en aurai marre, je partirai me promener. Pas trop loin bien sûr. Tuer ces trucs rouges par exemple."

Il avait pointé un bras vers l'ouest où des élémentaires de feu passaient ça et là selon ses sens. Sans doute Saen ne les percevait que très difficilement malgré toute sa bonne volonté tant la distance était grande.

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29/05/2018

Landes Luxuriantes Sud ~ Ancien ermitage de Libaung

C'est ce qui fait que tout tourne carré
[Gozuitl & Saen]

Saen fut d'abord surpris de le voir se lever et tourner aussi vivement la tête en arrière, puis se contenta de l'écouter débiter son laïus. Il demeura attentif un instant, avant de réaliser que la semi-divinité glissait à nouveau vers son verbe acide et plein de haine habituel. C'était peine perdue pour le moment, sans doute, de plus, l'humain au chapeau ne saisissait pas nécessairement le propos. Du moins, le fait qu'il puisse y avoir écho avec ce qu'il avait avancé précédemment sur certains points. Il rétorqua, plissant le front.

"J'prétends rien du tout mon grand! Tu m'écoutes au moins quand je te parles?" La sagesse, le genre de chose à laquelle il n'avait pas fait allusion, mais peut-être son comportement et ses dires pouvaient s'interpréter comme tels? ... Il éclata soudain de rire. "Hahaha!" avant de se reprendre rapidement, et se donner un air faussement sérieux. Cette idée ne lui aurait même jamais traversé l'esprit. "Je suis moi, je fais ce que je peux avec ce que j'ai, d'accord? La sagesse, pour moi, n'a sans doute pas le sens que tu lui accordes, je ne cherche pas à atteindre de tels concepts, du moins, pas comme on les entend. D'ailleurs, je ne cherche rien à atteindre... Je vis, simplement. Ou j'essaye, plutôt. Tu ne facilite pas la chose." Termina-t-il un fin sourire au coin des lèvres.

Il le laissa dans sa phase étrange, où il semblait demeurer seul avec lui même, observant et respectant silencieusement cet arrêt soudain. Puis l'insecte divin reprit, un nouveau flot de paroles, cette fois Saen n'y réagit plus... Excepté sur les derniers mots. Des trucs rouges qui approchent? Il se tourne vers ce que ses sens ne peuvent pas encore lui montrer. Il s'agit probablement d'élémentaires de feu, dans ce coin ci de l'île, avec une description de la sorte.

Effectivement, trois de ces bestioles, si on puis les nommer ainsi, finirent par débouler dans son champ de vision. Il les laissa venir, alors que le semi-divin semblait s'apprêter à aller à leur rencontre, comme il venait de le suggérer. Finalement ce ne fut pas le cas, peut-être acceptait-il tacitement ce qu'il lui avait proposé plus tôt? Un combat mené de concert?

Le premier vole dans sa direction, laissant un traînée de magie ardente derrière lui, au moins, il connait ces créatures. L'avantage d'avoir grandit dans le coin... La boule fonce dans sa direction, il l'évite habilement, d'un pas de côté souple. Son corps se courbe légèrement alors qu'il joint ces mains ensemble, et un premier poing vient s'asséner sur le crâne du monstre. Celui-ci chancelle deux secondes, assez pour que Saen qui s'est retrouvé derrière dans son élan, pivote, et le percute violemment d'un coup de pied circulaire, envoyant la boule rouler dans l'air vers Tête de Noeud.

Le jeune homme laisse à celui-ci le loisir d'en faire son affaire, et se tourne vers celui qui vient tout juste de le frôler. Il l'a remarqué tard, mais à temps, heureusement, il se laisse tomber en arrière sur ses coudes, avant de propulser ses pieds dans le bas de la boule rougeoyante. Au moment même où il la percute, celle-ci décharge un sort de feu dans sa direction, qu'il ne peut esquiver correctement vu sa position. Il roule sur le côté dans un grognement de douleur, alors qu'un jet de flammes lui brûle l'omoplate gauche sur une dizaine de centimètres, après avoir consumé instantanément une partie du tissu de son vêtement. "Saleté!"

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Aventure **#32** écrite Mer 30 Jan 2019, 16:05

Il l'écoutait et s'en fichait, quelle était la bonne réponse à donner ? Il n'y en avait pas. Simplement vivre était une philosophie, sage de surcroît, l'entendre dire le contraire n'allait certainement pas impacter sa vie ni le forcer à pousser le débat sur le sujet.
Bien qu'il eut proposé d'aller frapper des choses lorsque son ennui grandirait, il n'avait pas prévu que l'humain s'y élance tête la première avec plaisir. Tant mieux. Il le suivit en voletant, stoïque dans sa posture comme dans ses émotions.
Une fois sur place, il n'attendit pas que Saen lui en donne l'ordre pour commencer ses petites affaires. Attrapant sans difficulté ni vergogne un des élémentaires entre ses faux, ses mandibules buccales s'écartèrent pour laisser apparaître l'abysse mémoriel qu'était son corps. Dévorant la créature vivante, il ne laissa aucune chance à la petite bête pour finir son sort de feu en préparation.
Le faible mammifère, n'approchant que de très loin ses capacités, n'eut pas le loisir d'en faire autant et se fit attaquer pas une troisième créature que ses faibles sens n'avaient pas pu détecter. Ne compatissant pas plus que cela, sans piper mot, il s'apprêta à dévorer l'autre assaillant avec la même bestialité noble.

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29/05/2018

Landes Luxuriantes Sud ~ Ancien ermitage de Libaung

C'est ce qui fait que tout tourne carré
[Gozuitl & Saen]

Saen se redressa aussi rapidement qu'il le put, afin de s'éloigner de l'élémentaire pour mieux riposter. Ce qui ne s'avéra pas du tout nécessaire en soi... Tête de Noeud avait effectivement entreprit de... D'avaler ceux-ci en entier sans plus de cérémonie.

Le jeune homme l'observa faire, curieux et intrigué à la fois. C'etait assez intéressant comme spectacle, épatant en quelques sortes. Il doutait que les semi-divins, de manière générale, fassent souvent de même. Mais celui-ci avait son brin de particularité... Et c'était très bien, en regard de l'humain tout aussi 'normal' qui l'accompagnait, hem !

Lorsque les deux derniers opposants sombrèrent dans les abysses corporels de l'insecte divin, Saen obliqua le fief pour tenter de jeter un oeil à sa plaie. Rien de bien méchant, mais une sale brûlure le picotait tout de même. La chair tout de même à vif devait être soignée avant de s'infecter inutilement. Il croisa le regard fermé de l'enfant d'Aer.

"Bien... Dommage qu'il n'y ait rien à retirer de ces bestiaux. Merci, en tout cas !" Peut-être ce léger défoulement avait aussi apporté quelque chose à la créature divine ? Pas sûr qu'il le sache un jour... Mais l'heure n'était plus aux réflexions. Il fallait soigner son dos, recoudre ou limite changer sa tenue et puis se rendre chez Munchau, qui lui avait adressé un mot, sollicitant sa présence dès que possible.

"On retourne à Heilan ?"

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Aventure **#34** écrite Jeu 31 Jan 2019, 11:43

Saen gesticulait encore et Gozuitl ne s'en soucia pas, trop occupé à aller chercher le cadavre de l'élémentaire manquant pour l'engloutir également. Une fois cela fait et la proposition pour Heilan lancée, il n'eut pas à exprimer sa pensée par des mots et se contenta de refermer ses mandibules en suivant l'humain.
Il ne voulait pas gaspiller sa magie à soigner cette brûlure mais s'inquiétait des répercutions s'ils venaient à combattre sur le trajet, auquel cas il s'assurerait au mieux de protéger son humain.

Alors qu'ils avançaient calmement, l'insecte prévint son humain que d'autres boules hostiles approchaient. Il fonça les exterminer et revint aussitôt cela fait. Ainsi poursuivit le trajet, permettant à l'insecte de collectionner un nombre assez important de mémoires. Il se promit qu'aucune créature n'approcherait de près ou de loin sa condition de sortie. Lorsqu'ils pourraient, ils se reposeraient alors et s'occuperaient de cette brûlure insignifiante mais si impactante sur le corps frêle du mortel.

Mana : 4+17 = 20

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