● Nom : Svaarnelg

● Sexe : Masculin

● Élément associé : Feu

● Tache dans l'ancien monde: faire danser les brasiers, permettre aux grands arbres de faire exploser leurs graines

De par sa tâche originelle, Svaarnelg est d’un naturel joyeux, lorsqu’il danse avec les braises il peut même être décrit comme sautillant. Pour autant le reste du temps il a un tempérament impulsif, pouvant passer d’un calme léthargique à une fureur bouillante.

C’est un cerf passionné, qui ne mâche que rarement ses émotions. Il est donc rare de le voir faire preuve de manipulations ou de subterfuge, plus la solution est rapide et frontale, plus elle lui plaira. Malgré sa condition d’invocation, il a gardé l’orgueil de ses grands jours, quand il se déplaçait de feu en feu et dansait avec les braises sans discontinuer.

Bien qu’il soit frontal et direct, il n’est pas sanguinaire et dédaigne les humains belliqueux. Il s’est pourtant enjoué lors de leur création. Ils utilisaient la braise avec tellement de finesse ! Le cerf a dansé avec eux tout au long de leur évolution, jusqu’aux énormes usines où ses sabots brisaient les étincelles sur les coques de métal.

Les implications de ces usines ne l’intéressaient pas et il trouva parfaitement injustes la destruction du monde et le fait qu’on l’empêche de ruer de flamme en flamme.
Il n’aime pas les invocations fausses, qui cherchent à se jouer des humains pour profiter d’une liberté factice, mais sympathise facilement avec les autres.

Il aime bien les humains curieux et rêveur, particulièrement s’ils ont l’âme chevaleresque, mais suite à une mauvaise expérience il rejette les foudres de guerre, surtout si leur morale est élastique.

Son enfermement lui pèse énormément, mais avec la disparition de ses pouvoirs, même le lien avec un invocateur lui semble trop faible. Il se fondait dans tous les feus et toutes les braises en un instant et aujourd’hui il n’est qu’une flamme vacillante, ancrée auprès d’un invocateur où dans une cellule morne.

Il rêve de rallumer la flamme de son être, d'apporter sur ce nouveau monde sa trace et de marquer l'histoire. Son attitude régalienne le pousse à vouloir devenir l'emblème d'un royaume ou du moins un signe de protection et de félicité.

Sa dernière libération lui a par contre laissé un goût amer. Il craint de tomber sur un invocateur plus doué, certains diraient plus malin, à même de canaliser son pouvoir par les bon mots, mais à de mauvaises fins.

Svaarnelg est un grand cerf flamboyant dont les bois sont parsemés de veinures rouges, leur donnant ainsi l’impression d’un magma mouvant.

Son pelage semble tissé de fils solaires et ses yeux sont deux braises incandescentes. Ses sabots sont d’un noir profond qui fait ressortir avec intensité la ligne de lumière qui les sépare, comme une coulée de lave dans une tranchée.

Sa démarche est généralement régalienne et son port de tête haut. Ses sabots provoquent un bruit semblable à celui d’une buche craquant dans un brasier

Il domine largement la plupart des humains, faisant 1m70 au garrot, et s'il était parfaitement similaire aux cerfs, il dépasserait les 350 kg.

               — Je suis le son qui s’échappe d’une buche incandescente, je suis la flamme qui danse sans fin dans la nuit, qui hypnotise les rétines et fait ignorer le danger. Ma tâche est de maintenir la vivacité des braises, et aussi paradoxale que ça soit, de faire se répandre les arbres géants.

Lorsque son sabot claqua sur le sol, l’enfant d’Ignis pouvait déjà exprimer clairement la mission qui lui a été confiée. Il sera là pour faire grandir les incendies en dansant avec eux. Après chaque éclair en forêt, ou lors de journées trop chaudes, Svaarnelg bondissait entre les flammes pour accomplir sa tâche. La plupart du temps il gambadait dans les forets de sequoiadendrons, où la chaleur est nécessaire pour propulser les graines et permettre un nouveau cycle.

Le cerf était alors insouciant, jouant avec les flammes tant qu’il le pouvait, frappant ses bois sur la pierre pour les briser et faire éclore des morceaux de lui même pour suivre les feux multiples requérant son attention. Il croisait régulièrement d’autres comparses, principalement liés à la terre ou au vent. Il est évident que de par la nature destructrice de son œuvre les premiers ne l’appréciaient guère, mais les seconds l’alimentaient dans l’équilibre prévu par les Quatres.

Ce n’est ainsi pas très étonnant que Svaarnelg se soit tenue à l’écart lors de la décision de créer l’humanité. Sa tâche n’avait que peu de rapport avec ces faibles êtres. Mais bien vite ils dominèrent le feu, et les incendies qui étaient sporadiques, devinrent légions. Sa course ardente n’en finit plus, le cerf dansait près des feux de joie, ses sabots tambourinant dans les flammes au rythme des sons tribaux. Svaarnelg s’amusait de ces peuples, certains le vénérant d’autres l’ignorant, mais utilisant toujours plus de feu.

Il suivit ainsi, sans vraiment le vouloir les progrès de la création de ses congénères. Il ne fut bientôt plus appelé que pour les fêtes dans la nuit, mais aussi pour le travail du métal, pour faire déferler la mort sur les champs de bataille avec des engins toujours plus perfectionnés. Se jouant du temps et des cycles pour se développer toujours plus vite, phagocytant toujours plus de ce monde pour alimenter fonderies et arsenaux. La danse du cerf était sans fin, le feu étant toujours présent à un endroit, et il ne pouvait plus se rendre dans sa forêt originelle par manque de temps. Partout où il se rendait, les cris des humains et les odeurs horribles de charnier l’accompagnaient. Le gardien des braises sentait bien que cette cadence ne tiendrait plus bien longtemps.

Ses élancées étaient de plus en plus grandes, et ses forces semblaient le quitter au fur et à mesure que la folie humaine s’étendait. Il n’avait pas suivi le retour de son père, mais il sentit la punition le frapper, tous les feux s’éteindre en même temps, le monde disparaitre et... Plus rien. Son pelage illuminant le vide avant que le cerf ne réapparaisse dans une cellule conçue spécialement pour lui. Il eut beau ruer de toutes ses forces, escrimer son andouiller, tenter d’embraser sa charge, rien n’y fit. Il entendait ses compagnons hurler à la trahison, pleurer d’incompréhension et pendant ce qui lui sembla une éternité, Svaarnelg le danseur des cendres se joignit aux complaintes.

Il vu plusieurs fois des humains passer dans les couloirs du temple, aucun ne s’attarda sur son chemin, et il entendit beaucoup de cris. Les épreuves imposées par leur créateur n’avaient pas pour but d’être simples. Pourtant, il en vit certains être libérés, sortir de cette prison au côté de ces humains. Mais jamais pour lui, personne ne tentait son épreuve, était-elle trop compliquée ? Personne ne s’intéressait à un cerf solaire ?

Un jour pourtant, la chance sembla tourner, une fille ou plutôt une fillette, se présenta au seuil de son épreuve. Svaarnelg cabra et réa, elle allait mourir si elle tentait ce que des hommes entrainés n’osait approcher. La gamine planta ses iris dans celles du cervidé. Pendant un fol instant, il lui sembla qu’elle comprit son inquiétude et le danger qui les séparait. Elle rebroussa chemin et il lui parut même qu’elle repartie directement vers la sortie. Il n’aurait su dire pourquoi, mais il ne souhaitait pas que sa libération soit provoquée par des flots de sang, et que le hasard d’un être chanceux parmi un amoncèlement d’oublier soit l’occasion de son extraction. Malheureusement pour son souhait, peu de temps après cette première rencontre, des hommes se présentèrent. Sans grand étonnement certain repartir dès la première gerbe de flammes, d’autres, plus téméraire ou plus inconscient furent consumés jusqu’au jour ou Dendeli se campa devant l’entré. Le temps que le cerf percute ce qu’il trouvait d’étrange en cette personne, celle-ci avait déjà fait la moitié du chemin tout en grâce et volupté. Elle avait grandi, il devait donc s’être écoulé plusieurs années depuis leur première rencontre, mais la flamme de la détermination ne la quittait pas. Elle brisa ses chaines, et pour la première fois depuis une éternité, le danseur des braises fut libre.

Du moins il put gouter un simulacre de libération. Ses pouvoirs n’étaient plus que l’ombre de ce qu’ils avaient été. Il ne sentait que les feux les plus proches, ne pouvait bondir qu’à porter de vue. Il se sentait si limité, si faible... Heureusement, sa maitresse le trouvait formidable et cela réchauffait son âme. Elle s’était entrainée fortement pendant des années après l’avoir vu pour être en mesure de le libérer, d’utiliser la puissance d’un demi-dieu pour aider sa famille et ses proches. Elle lui parla des autres invocateurs, du conflit qui régnait et de l’alliance qui venait d’être faites entre la Terre et le Feu. Elle était douce et ne voulait que protéger ceux qui l’entouraient. Mais Dendeli possédait une volonté forte, aussi lorsque les premiers invocateurs attaquèrent son village, Svaarnelg et quelques autres purent les repousser. Contrairement à son ancienne vie, le cerf se sentait alors beaucoup plus investi dans sa nouvelle mission. Son lien était fort avec elle et il ne rechignait à aucune tâche. Pourtant, lors d’une manœuvre un peu trop hardie, Dendeli perdit l’équilibre et chuta. Le cerf dansa pour la rattraper, mais il ne put pas esquiver la lance qui les transperça tous deux. Le temps d’un clignement de paupière et il se retrouva de nouveau dans sa cellule. Ressassant seul son dernier souvenir.

Les années passèrent et de nombreux hères tentèrent de s’approprier sa puissance, mais aucun ne réussit alors que Svaarnelg ruminait ses sombres pensées. Aucun jusqu’à Obliat. Le grand guerrier cherchait le pouvoir, et dès qu’il le vit, le cerf s’en rendit compte. Là où Dendeli avait réussi les différentes étapes en finesse, Obliat les passa avec force et brutalité. Les deux revers de sa danse, la beauté et la brutalité des flammes parfaitement séparées en deux êtres.

Dès sa libération, le cerf détesta son nouveau maitre. Il sentit pour la première fois le lien magique, mais aussi les chaines que ses créateurs lui avaient imposées. Obliat faisait toujours attention de bien formuler ses ordres, voyant l’air revêche de son nouveau compagnon. Pendant plusieurs années il profita ainsi du cerf pour acquérir une bonne notoriété, se comportant en despote et en tyran dans le lopin de terre qu’il avait désigné comme son territoire. Rackettes, menaces, exécutions... Rien ne fut épargné à l’invocation jusqu’au jour où deux hommes tentèrent un assassinat. Il avait reçu l’ordre d’empêcher toute personne de s’approcher , aussi lorsque l’archer encocha, Svaarnelg ne cilla pas.

Aujourd’hui le cerf est de retour dans sa cellule, et s’il est triste d’être de nouveau enfermé, il ne regrette absolument pas ses derniers actes et saura se montrer patient pour profiter amplement d’un nouveau lien et d’un semblant de liberté.

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