● Prénom : Haelselgr
● Sexe : F
● Élément : Foudre
● Tache dans l'ancien monde: Déchainer les tempêtes
● Endurance : 58

Nous savons ce que nous désirons : la mort des humains ainsi que la disparition des Dieux, ces êtres hypocrites à l'orgueil si démesuré que le nôtre fait pâle figure à côté. Oui, nous sommes orgueilleuse et nous sommes fière de l'être. Nous sommes fière de notre ego qui nous permet d'avancer sans faillir et sans faiblir. Nous haïssons les bipèdes et ne pouvons nous résoudre à lier un pacte avec l'un d'entre eux, quitte à rester dans notre cellule pour le reste de notre existence. La finalité des mortels est de mourir et nous nous faisons une joie de les amener plus rapidement au royaume des morts.

Autrefois, nous étions la gardienne du monde ainsi que sa mémoire. Mais nous avons échoué dans notre tâche, laissant les mortels souiller l'ancien monde. Désormais, nous peinions à garder les bribes de souvenirs qui s'échappent lentement de notre esprit. Une chose demeure : notre haine de ces humains, qu'ils soient de l'ancien monde ou de cette île. Tout comme un mépris pour les Dieux et leurs progénitures.
Nous possédons une grande sagesse et un grand savoir que nous gardons jalousement. Nous sommes plutôt avare de conseils et préférons les échanges à la simple générosité. Nous pensons, et à juste titre, que la gentillesse de mène nulle part si ce n'est au déclin. Nous sommes un esprit libre qui ne pourra nullement être enfermé ou dompté. La mort suivra chacun de nos pas si nous décidons un jour de nous trahir et de confier notre sort à un pathétique mortel.

Si nous devions parler d'un pécher mignon, ce que nous abhorrons faire car cela signifie parler de nos faiblesses, nous apprécions tout particulièrement ces petites douceurs sucrées que les bipèdes appelaient bonbons dans l'ancien monde. Maintenant que nous avons ouvert notre livre sur cette page, autant y rester et parler de nos peurs et de nos faiblesses. Nous avons peur de nous sentir faible et d'échouer à nouveau dans notre entreprise. Nous avons peur d'oublier cette haine qui nous anime et donne un sens à notre existence.

Notre beauté ne possède pas d'égal. Nos traits son si fins, si subtiles, que beaucoup n'arrivent pas à en saisir toute l'essence. Nos yeux brillent d'une liberté certaine, reflétant le passé, le présent et parfois même le futur. Dit-on que regarder dans l'oeil du dragon c'est voir l'histoire du monde. Notre sourire carnassier dévoile des crocs pareils à des bijoux, aiguisés et luisant sous l'astre diurne. Nous possédons une pair de cornes pareilles à des pierres précieuses, faites du même matériaux noble que nos crocs et que la terminaison de nos ailes. Nos pattes se parent elles aussi de ces pierres précieuses en guise de griffe, renforçant la beauté de notre image.

Nos ailes possèdent de grandes plumes capables de nous porter si haut dans le ciel que nous pouvions toucher l'astre diurne et côtoyer les étoiles. Elles sont douces et délicates, sûrement l'une des parties les plus sensibles de notre corps.
Notre puissance transparait au travers notre corps puissant. Chacun de nos muscles est visible, seulement dissimulé par une épaisse fourrure douce et soyeuse. Mais ne vous avisez pas d'y toucher ou c'est la mort qui vous attendra. Les écailles qui ornent notre tête brillent au soleil telles de nacres. Notre cou et notre ventre son recouverts d'écailles nous protégeant de mauvais coups.

Que dire de plus sur notre personne ? Nous sommes grande, avoisinant les trois mètres au garrot et les cinq mètres des pattes à la tête. Jusqu'à notre queue, il y a huit mètres et nous possédons une envergure de douze mètres. Cependant, nous sommes étrangement légère, nous permettant de nous mouvoir avec grâce et souplesse.

Spoiler:

● Histoire:
N'aies pas peur de t'approcher, aventurier. Le noir de notre cellule ne devrait pas t'effrayer. Approche toi et viens te réchauffer au coin du feu. Nous le voyons, tu trembles de froid. Assieds toi et laisse toi bercer par le doux son de notre voix. Nous allons te conter la beauté de l'ancien monde. De ce monde créé par les Dieux et qui était parfait. Si parfait qu'ils se retirèrent en nous laissant le soin de s'occuper de ce monde encore vierge de toute souillure.
Nous étions parfaits, nous occupant de nos tâches respectives sans une once d'orgueil. Nous restions à notre place. Pour notre part, il nous avait été donné comme tâche de déchainer les tempêtes sur les terres et les mers, semant chaos et destruction pour mieux renaitre plus tard. Notre tâche était facile, ingrate et insignifiante. Plus les années passaient, plus nous nous sentions lésée de nous avoir vu confier pareille tache. Finalement, nous décidâmes, par ennuis et colère, d'abandonner ce pour quoi nous avions été créée. Nous prenions notre liberté, nous attrapions notre libre arbitre à deux mains, nous détachant de notre dieu créateur. Nous étions plus qu'une simple faiseuse de tempêtes. Nous pouvions être bien plus.

Nous devînmes la mémoire du monde, nous rappelant chaque endroit que nous visitions et chaque tâche qui y était effectuée. Nous étions capable de parler avec exactitude du battement d'ailes d'un papillon, nous rappelant la beauté de ce vol. Nous devînmes la gardienne de l'ancien monde, veillant à ce que chaque tâche soit accomplie avec rigueur, nous fichant bien de ces êtres encore enchainés à leurs créateurs. Des siècles durant, nous parcourûmes le monde, laissant dans notre sillage le souvenir de notre beauté éclatante.
Lorsque l'idée stupide de créer une nouvelle race germa dans l'esprit de nos frères et soeurs, nous nous intéressâmes à leur folie, par pure curiosité. Et nous décidâmes de participer à cette folle entreprise, insufflant à ces nouveaux êtres la splendeur de notre orgueil et la magnificence de notre égo. Tout cela était une erreur, une grossière erreur. Mais nous étions trop naïve pour le réaliser tout de suite.

Nous suivions avec intérêt l'évolution de ces êtres que nous avions créé. Une fois, une seule fois, nous nous étions liée à un humain, à un petit être en particulier. Lui et les siens étaient enfermés dans une cage et ils semblaient si faibles, si fragiles, si pathétiques. Nous n'avions jamais réellement apprit ce qu'étaient des enfants. Aussi, pensions nous qu'ils sauraient se débrouiller et nous les avions laissés avancer vers leur propre mort lorsque nous les avions libérés de ces bipèdes cruels. Ce fut bien la seule fois où un sentiment inconnu envahit notre coeur. Ce sentiment qui nous criait injustice, qui nous mettait dans une colère si noire que nous avions fait un carnage en libérant ces petits d'Homme. Vous êtes capable du meilleur comme du pire et ce jour là, aventurier, toi et les tiens avaient réalisé le pire. Mais ça n'était que le début d'une longue descente en enfer pour les vôtres, vous enfermant dans une spirale de cupidité.
Cependant, revenons à ce jour là. Les autres petits d'Hommes étaient bien trop effrayés pour bouger. Pourtant, un s'approcha de notre personne et sans une once de peur, enlaça notre patte couverte de sang. Si nous grognâmes au premier abord, nous réalisâmes très vite que ce contact désagréable nous procurait du plaisir et faisait naitre en nous un sentiment de tendresse. Sans que nous sachions pourquoi, un son d'une douceur infinie s'échappa de notre gorge, régulier et apaisant. C'était bien la seule rencontre avec un humain qui n'était pas négative.

Sans regarder les autres enfants tétanisés par la peur, nous étions partie, emportant avec nous le petit être qui refusait de nous lâcher. Nous apprîmes à aimer et à chérir l'innocence dont il faisait preuve. Nous avions apprit à pardonner la maladresse de sa race et cela nous aveugla durant de courtes années. Car nous découvrîmes ô combien leur vie était éphémère. Cela nous laissa un goût amère et nous nous promîmes de ne plus jamais nous lier aux bipèdes.

Aveuglée quelques instants par cette distraction si éphémère qu'était le petit être, nous ne réalisâmes que tardivement que la gardienne du monde que nous étions avait fait une erreur qui allait mener le monde à sa perte. Et lorsque ce fut le cas, toi et les tiens avaient déjà saccagé une bonne partie de ce monde. Nous avions été aveugle, naïve sur la force de notre orgueil et de notre ego. Mus par un orgueil infini, les humains, car c'est ainsi que nous les avions nommés, commencèrent à coloniser l'ancien monde, faisant de ces terres parfaites des endroits souillés et violés.

Notre colère fut infinie, contre nous même mais également contre vous, bipèdes qui détruisaient le monde que nous devions garder. Vous voliez la magie de nos terres, en souilliez sa pureté tel une maladie. Vous étiez capable du meilleur comme du pire. Vous vous entretuiez, incapables de vivre en harmonie. La violence faisait partie de votre être et détruisait tout. Nous entrâmes en guerre contre vous, mu par la rage et la haine. Mais plus le temps passait, plus nous devenions faible, incapable de résister à vos armes porteuses de mort. Vous aviez fait de ce magnifique monde un cadavre, puisant jusqu'à la dernière de ses ressources. Lorsque nos créateurs revinrent après une trop longue absence, ils retournèrent la faute sur mes pairs. Aveugles, eux aussi, de ne pas avoir vu que tout ceci n'était que le fruit de leur orgueil. Ils déchainèrent les flots, déchirèrent les terres, abattirent sur le monde la colère du ciel et le privèrent de la chaleur du soleil. L'apocalypse, c'est ainsi que certains nommèrent cet événement. Beaucoup de croyances évoquaient quatre entités qui viendraient déchainer des éléments sur le monde. Certains en riaient, nous pensions que dans leur folie, les humains avaient peut-être prédit leur propre perte.

Nos géniteurs décidèrent de nous punir, par orgueil, encore une fois, incapables de détruire ce monde qu'ils affectionnaient tant. Nous fûmes réduite au rang de prisonnière, incapable de retrouver cette liberté que nous chérissions tant. Nous avions échoué dans notre rôle de gardienne et les événements du passé commencèrent doucement à s'échapper de notre mémoire si parfaite. Nous n'étions plus magnifique. Nous ne rayonnions plus et ne laissions plus le souvenir de notre beauté dans notre sillage.

Pourquoi trembles-tu, humain ? Est-ce la vision de notre gueule grande ouverte qui t'effraie ? Ou bien la perfection de ces crocs qui luisent au coin du feu ? T'en es-tu rendu compte ? Nous le pensons. Tout ceci est de votre faute et nous te haïssons, toi et tes pairs. Vous n'avez rien à faire sur ces terres qui sont les nôtres. Vous nous les avez spolié, souillé, violé, il est grand temps que nous réparions nos erreurs. Nous vous exterminerons jusqu'au dernier. Même si nous devons passer une éternité enfermée ici. Jamais nous ne nous soumettrons à l'être insignifiant que vous êtes. Vous êtes si faibles, votre vie n'est qu'un feu de paille dans notre très longue existence. Et ton feu de paille vit ses derniers instants. Tu as raison de trembler, mortel, tu as raison de nous craindre. Sens la peur dégouliner le long de ton échine, sens tous tes membres trembler. Observe à quel point tu es pathétique. Laisse ta dignité te fuir... et meure.

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