Ce jour-là, Roderik Mortier avait fait la demande exceptionnelle de n’avoir aucune visite à son bureau sauf urgence. Il avait bien trop à faire pour recadrer l’armée de Lüh que de répondre à des caprices de nobles. La Garde Dorée était assez grande et prestigieuse pour que n’importe lequel de ses confrères puissent répondre à leur demande.
Tous ? Non, dans l’ombre se dissimulait la corruption et le vice qui pour une poignée de tsuris était prêt à fermer les yeux sur de sordides affaires. Les rumeurs circulaient toujours dans les rues, qu’elles soient fondées ou non, au sujet de miliciens et Gardes Dorés complices. Ni les rumeurs ni mêmes ces traitres n’avaient lieu d’être dans l’armée princière, d’où les raisons pour lesquels il menait sa petite enquête sur ses frères d’armes. De plus, de nouvelles décisions devaient être instaurées au sujet de l’armée et Roderik comptait bien non seulement faire acte de présence mais davantage imposer de nouvelles lois et conditions pour l’armée qu’il trouvait beaucoup trop molle ces derniers temps. Des recrutements et de nouvelles fonctions devraient attendre les plus courageux d’entre eux, pour la sécurité de tous.
Le lieutenant était dissimulé derrière un amas de papiers et de dossiers. Cette journée si ce ne sont les prochains jours seront longues et les nuits courtes mais Roderik savait que ces efforts seront bientôt récompensés.
Tout à coup, on frappa à la porte. Le lieutenant, tout d’abord, répondit silencieusement par un grognement sourd. Il ne se prit nullement la peine d’inviter cet enquiquineur d’entrer, espérant qu’il abandonne son intention ou qu’on ne le prévienne de son ordre. C’est lorsque l’homme éleva la voix en annonçant son entrée que Roderik se leva de tout son haut, l’expression dure et hautaine.
« Qui vous a permis d’entrer ?! Ne vous a-t-on pas prévenu que je ne souhaitais voir personne dans ce bureau pour la journée ? »
C’était un page étant entré au service de la Garde Dorée la même année que Roderik. Il était toujours très efficace mais sa maladresse avait tendance à lui attirer les foudres de ses supérieurs. Il avait par ailleurs été rétrogradé une fois pour devenir préposé au café de l’ancien lieutenant pour avoir fait tomber une étagère de dossier important et de les avoir ramassé puis rangé dans des emplacements totalement aléatoire. Il avait fallu une demi-journée aux secrétaires pour remettre de l’ordre dans tout cela. Roderik lui avait proposé ce métier de page pour la Garde Dorée lorsqu’il se rendit compte de la capacité du jeune homme à mémoriser des informations. « Pardonnez-moi Monsieur Lieutenant Mortier mais quelqu’un demande expressément à vous parler. »
Roderik s’asseyait après avoir soufflé de lassitude. Il demanda à son page de l’envoyer à un autre garde doré mais celui-ci insista.
« Donnez-moi son nom et son motif. »
« Aenaëlle Litios, au sujet de l’affaire LH-78. » récita-t-il.
Cette affaire avait fait pas mal de remue ménage mais Roderik ne s’était pas occupé de cette affaire. Les Litios étaient une famille respectée dans la capitale. Leur revenu n’excédait certainement pas les Dorgemond ou les Katar mais ils avaient pour autant un certain poids dans la société non négligeable. En dépit de ses devoirs, il ne pouvait cependant pas négliger une noble demandant par la même occasion à discuter d’une affaire encore non-résolue pour cause de fuite du coupable à Calameth il y a plus d’un mois de cela. Il accorda un moment avec cette femme, autant par curiosité sur les raisons de son implication dans cette affaire que pour découvrir par lui-même le dossier accusant une jeune bibliothécaire menue du meurtre de deux chasseurs de prime ainsi que des zones d’ombre dont avait parlé le Garde Doré chargé de cette affaire. Sans doute allait-il convier ce dernier à la conversation, il était après tout le mieux placé pour lui donner des explications et répondre aux demandes de la jeune noble.
« Litios et l’affaire LH-78 dites-vous… (Il prit un moment pour réfléchir à cette demande) Soit, allez la prévenir de venir à mon bureau dans une heure. Si son souhait est de parler de l’affaire LH-78 alors nous parlerons. Prévenez par ailleurs à Lizbeth de m’apporter le dossier de l’affaire, je tiens à m’informer des derniers rapports. »
L'heure s'écoula et Roderik avait préparer son rendez-vous en rangeant le désordre qui avait été fournis dans ses papiers. Le bureau était à présent vide de tout contenu à l'exception du dossier noté LH-78 face à lui. Il discutait avec le garde doré chargé de cette affaire, Sylvius Dorges, adossé au mur.
« Mademoiselle Litios, nous vous attendions. Prenez une chaise et discutons ensemble de cette affaire que vous semblez connaître.»
Ne prenant pas la peine de se lever, il se contenta d'arborer un sourire froid et un hochement de tête dont il avait le secret. Il n'était pas d'humeur à accepter n'importe quoi ni même n'importe qui. Il espérait seulement que cette noble avait quelque chose d'intéressant à dire sur le sujet.
Dernière édition par Roderik Mortier le Mar 26 Jan 2016, 20:30, édité 1 fois
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
Elle n’avait pas perdu de temps. Il faut dire que la détresse dont avait fait preuve son ami était un bon moyen de se motiver à intervenir. Aënaelle s’était donc présenté devant l’établissement qui accueillait la garde dorée et son administration. Elle ignorait ce qui allait se passer une fois à l’intérieur, n’ayant jamais eu affaire avec la justice de Luh. Mais elle ne se laisserait pas faire pour autant. Elle avait beau ne pas apprécier ce qu’impliquait son rang, il lui fallait admettre qu’il allait lui être utile aujourd’hui. Ne serait-ce que pour pouvoir parler à un officier de la garde. La demoiselle avait dû faire un effort sur sa toilette, elle ne pouvait pas se présenter comme une chasseuse, mais pas non plus comme à une de ces réceptions donnée à la haute. Non, il fallait quelque chose de plus sobre. Un simple chemisier accompagné d’une jupe suffisamment longue pour ne pas attirer l’attention. L’élégance même… Juste ce qu’il faut pour ne pas se moquer des personnes qu’elle rencontrerait sans pour autant être trop remarquable. Oh, et bien sûr, cela lui permettait de dissimuler son poignard. Elle ne devrait pas en avoir besoin, mais prudence est mère de sureté.
Il lui fallait maintenant attendre. Une heure qui plus est… Aënaelle aurait parié que la plupart des nobles auraient été furieux de ce traitement. Devait-elle aussi l’être ? Probablement, mais elle se disait que l’opération ne serait pas très fructueuse si un tel comportement braquait les gardes. Aussi prit-elle son mal en patience, réfléchissant à ce qu’elle allait bien pouvoir dire pour plaidoyer en la faveur de son amie. Un page finit par revenir la chercher.
- Mademoiselle Litios ? Voulez-vous bien me suivre, le lieutenant Mortier va vous recevoir.
Au moins aurait-elle le nom de l’agent du trône. Ce n’était pas le commandant de la garde dorée mais, à vrai dire, elle se doutait qu’elle n’aurait pas l’attention de cette personne. Elle se leva de l’inconfortable banc de pierre sur lequel elle avait attendu avant de suivre l’homme devant-elle, avant qu’il ne la laisse entrer dans un bureau ou deux gardes l’attendaient. L’un était assis, surement le lieutenant, un homme aux traits durs et à la carrure imposante. S’il était enquêteur, il devait aussi être un bon soldat. C’est du moins ce qu’évoquait à Aënaelle cette apparence. L’autre était plus discret, plus tranquille et adossé à un mur. L’historienne supposa qu’il devait être mêlé à l’enquête. Quand elle fut invitée à s’assoir, elle se contenta de poser ses mains sur le dossier de la chaise et de doucement s’y appuyer.
- Merci Lieutenant, mais je vais rester debout, l’heure attendu assise m’a suffi pour le moment. Je vous remercie aussi de me laisser prendre la parole sur cette affaire. Je ne connais pas la conclusion de l’enquête, mais puisque que mademoiselle Luce Hastianno est recherchée morte ou vive, j’en déduis que ce n’est pas bon pour elle. Autrement, vous vous seriez contenté d’un appel à témoigner.
Elle déposa alors devant Roderick un avis de recherche qu’elle avait lu.
- Je suis ici pour tenter de vous convaincre que ce dont vous accusez mon amie est faux. Cela dit, je n’étais pas présente lors de ces sois disant méfaits, je suis rentrée à Luh il y a à peine deux jours. Je n’ai donc pas vraiment de preuve à vous apporter, seulement mon témoignage ainsi ce dont Luce m’a parlé lorsque que je l’ai rencontrée en chemin. Et j’ai conscience qu’un simple témoignage ne suffit pas. Néanmoins, vous, vous avez des preuves de ce dont vous l’accusez n’est-ce pas ? Serait-il possible que j’en sois mise au courant ? Ou du moins me résumer l’affaire ? Je suis certaine que tout sera bien plus précis que le discours d’une jeune femme paniquée par les conséquences d’actes qu’elle assure n’avoir pas commis.
Aënaelle croyait sincèrement à l’innocence de son amie. Fugue ? N’est-ce pas sa famille qui l’a abandonnée ? Escroquerie ? Elle qui est incapable de mentir ? Meurtres ? S’il s’agissait d’une blague, elle serait à mourir de rire… Mais ce n’était pas le cas. En attendant, elle devait montrer aux gardes qu’elle avait besoin d’être convaincu que l’enquête avait été bien menée.
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Simple membre Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 521Liens vers la fiche : Petit rappel avant d'incarner l'une des bêtes d'Arcane :
Comment jouer un Monstre ? Sorts : Les monstres peuvent utiliser les sorts définis par leur Rang (A, B, C, D, E, F) et leur sous-élément.
A= pas de pouvoir magique. (mana : 0)
B = contrôle les sorts de niveau 1 et 2 de son sous-élément. (mana : 15)
C = contrôle les sorts de niveau 1, 2 et 3 de son sous-élément. (mana 25)
D = contrôle les sorts de niveau 1, 2, 3 et 4 de son sous-élément. (mana 35)
E = contrôle les sorts de niveau 1, 2, 3, 4 et 5 de son sous-élément. (mana : 40)
L’ordre me fut apporté par l’un des pages du poste tandis que je faisais ma ronde dans les rues de la Capitale. Venu tout droit du Lieutenant, rien que ça. Je détestai recevoir ce genre de consignes, qui m’obligent à passer devant un supérieur. Ce n’est pas comme avec les gars, on ne peut pas se taper dans le dos en se marrant les uns des autres. Non, avec eux, on est obligé de bien se tenir, de réfléchir à nos moindres paroles et de jouer les petits nobles coincés. Si j’avais quitté les affaires familiales pour les rangs de l’armée princière, ce n’était pas pour me retrouver de nouveau avec ces manies affligeantes. Décidément, je n’aimais vraiment pas ça.. En soupirant, je pris enfin la peine de lire de quoi il en retournait. Et apparemment, ça ne s’annonçait pas bien bon pour moi..
Quittant le groupe, je m’empressai de retourner dans la salle des archives. L’affaire LH-78, allez savoir ce que c’était ! Sérieusement, ils ne pouvaient pas trouver de meilleures manières de les nommer ? A la hâte, j’arrivai enfin devant le responsable, l’envoyant quérir la paperasse tandis que j’attendais en priant qu’il ne s’agisse pas de mon intervention dans la clinique du village de la semaine dernière. Les circonstances de l’arrestation du suspect n’étant pas exactement telles qu’elles furent mentionnées. On racontait que parfois, ça arrivait que des dossiers soient analysés une nouvelle fois, histoire de s’assurer de n’avoir rien manqué. Ah bordel, allez, faite que ce ne soit pas ça !
Mon souffle de soulagement ne fut pas du tout discret, lorsqu’en l’ouvrant, je vis de quoi il retournait. Luce Hastianno, la jeune bibliothécaire meurtrière de deux hommes. Ouai, j’m’en rappel. C’est parfaitement soulagé que je rejoignais le bureau du Lieutenant, pour me poser contre le mur tandis qu’il faisait entrer la noble. Pourquoi venir se mêler de cette affaire ? La culpabilité de la criminelle était évidente et cela ne regardait en rien la noblesse. N’avait-il donc que si peu de chose à faire de leur journée, pour venir réprimander la Garde Princière à propos du sort d’une fille sans grande importance, ayant à peine de quoi se payer son repas du jour ?
Apparemment, c’était encore plus pathétique que c’que j’pensai. Elle avouait elle-même n’avoir rien vu de la scène dont il est question, ne disposai d’aucunes preuves, et venir ici pour unique raison que d’avoir prit en amitié cette tueuse. Mes yeux se levèrent au plafond en entendant ça, pendant qu’elle continuait sa présentation des choses face au Lieutenant. Quelle perte de temps.. Du moins, ce n’était pas l’opinion du Lieutenant, car il me fit signe de lui apporter un résumé de toute l’affaire.
- Demoiselle Litios, permettez-moi de me présenter. Je me nomme Sylvius Dorges, membre de la Garde du Prince. Me présentai-je en inclinant légèrement le visage vers l’avant. J’étais en charge de cette affaire. La milice est la première à être intervenue. Un homme était venu les quérir suite aux meurtres de ses compagnons. Sous les nouvelles instructions du Lieutenant Mortier, la Garde Dorée s’est chargé de superviser cette affaire au vue d’une insécurité ressentie par le peuple au sein de la Capitale ces derniers temps. Continuai-je pour légitimer notre présence dans l’affaire, au cas où elle en viendrait à parler de complots ou de toutes autres soupçons quant au fait que la Garde Dorée s’occupe de délits commis dans Lüh plutôt qu’en dehors. Sur les lieux, non loin de la plus célèbre de nos tavernes, il y avait deux corps. Deux hommes, morts. En les examinant, j’ai découvert qu’il s’agissait de deux chasseurs de primes, venu répondre à la récompense. Nous gardons l’originale, mais j’ai glissé une copie dans le dossier de rapport. Un certain Barrick souhaitait retrouver, en vie, la fugueuse qu’était mademoiselle Hastianno. N’ayant aucun témoin dans la foule, j’ai rejoins la taverne non loin. Il y a toujours de grandes chances d’obtenir des informations là-bas. Et j’en eu. Selon les propres mots d'une personne de confiance, un homme dont la parole n’a jamais eu à être remise en question, j'ai eu confirmation qu’il s’agissait de chasseurs de primes et qu’ils la suivirent lorsqu’elle quitta son établissement. C’était là, quelques minutes avant les crimes. Expliquai-je, en gardant pour moi quelques faits n’ayant pas grands intérêts quant à ma déduction L’investigation à continuée, jusqu’à ce que l’on découvre que cette Luce, travaillait à la Grande Bibliothèque de la Capitale. En interrogeant des membres du bâtiment en question, nous avons appris qu’elle ne se présentait plus à son poste depuis la nuit des meurtres, et qu’elle avait quitté la ville de manières précipitées et inexplicable. Cela, pour rejoindre Calameth. Mon regard se tourna vers le Lieutenant Il s’agit après renseignements, de la ville où réside son père. Nuls doutes qu’elle a décidée de rentrer, espérant jouir de sa protection et de son influence. Retournant sur Aënaelle J’ai informé son père. Et cela, ne l’a semble t-il pas le moins du monde surpris, car il a fait enfermer sa propre fille sans la plus infime hésitation. Un convoi avait d’ailleurs été prévue pour rejoindre la cité commerçante afin de la ramener à la Capitale. Du moins, c'était avant qu'en arrivant là bas, nous apprenions qu'elle s'était échappée. Terminai-je enfin de résumer toute l’affaire.
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
L’agent de la garde dorée se présenta, ce à quoi Aënaelle répondit d’un hochement de tête, avant de sortir de son petit sac un carnet et de quoi écrire dessus. Juste avant de prendre des notes, elle lança un regard vers le Lieutenant Mortier. Elle ne savait pas si elle avait le droit d’agir ainsi. Mais puisque l’affaire avait rapidement été classée, elle doutait qu’on lui en tiendrait rigueur. Elle écouta alors attentivement Sylvius Dorges, le fixant à chaque moment de l’exposition de l’enquête, sauf quand elle griffonnait deux trois mots sur son carnet afin de se souvenir de certain détail qui la marquerait. Au final, le problème était plutôt que les détails manquaient. Non sans aller jusqu’à accuser la garde dorée de faire de la rétention d’information, mais la façon dont se tenait l’agent indiquait à la jeune femme qu’il s’agissait d’une affaire sans importance et donc qu’il n’avait pour le moment, pas besoin d’aller plus loin. Elle se dit aussi qu’il devait avoir mieux à faire, mais restait poli et courtois. Les voilà deux à jouer au jeu des masques. L’homme finit par conclure sur l’évasion de Luce. La chercheuse resta silencieuse un moment, relisant ce qu’elle avait noté, organisant ses pensées.
- Je vous remercie pour ces informations et le temps que vous m’offrez messieurs. Les informations dont je dispose se recoupent avec les vôtres Messires Dorges… Enfin la plupart. Je ne pense pas avoir à revenir sur son évasion à Calameth, elle me l’a avouée d’elle-même. Par contre, la suite d’évènement qui a amené à son arrestation la bas tel qu’elle me l’a racontée n’était pas tout à fait la même que la vôtre.
Elle occultait aussi le fait que les gardes l’avaient plus ou moins promise à la pendaison. Mais il s’agissait d’une autre affaire concernant la famille Hastianno, pas la garde dorée. Aënaelle releva la tête vers Sylvius.
- Revenons au soir de ce double meurtre. Votre témoin, qui qu’il soit, dit avoir vu Luce quitter l’établissement ainsi que deux hommes, des chasseurs de primes travaillant pour un certain Barrick. J’ai aussi entendu e nom… Avez-vous pu parler à ce Barrick ? Il vous a appris des choses ? Parce que si deux hommes sont sortis de la taverne, Luce a été agressée par trois chasseurs de primes. Ce sont ses dires, mais tout comme vous faites confiance à votre témoin, je fais confiance à mon amie. J’aimerais aussi savoir quelle a été l’arme du crime. J’ai énormément de mal à m’imaginer la scène. Deux, ou trois hommes, suivant une demoiselle dans la rue… Avouez que la conclusion de cette ‘’rencontre’’ est bien surprenante. Dans votre résumé de l’affaire, vous ne m’avez pas parlé des preuves l’accusant comme meurtrière. Pouvons-nous aborder ce sujet ?
L’historienne s’arrêta la, comme finissant la première partie de sa défense. De toute évidence, le résumé ne lui avait pas suffi. Ce qui était passablement irritant. Mais il ne fallait pas que cela transparaisse et elle savait qu’elle pouvait approcher d’une limite à ce que les agents de la garde dorée pouvaient supporter en termes d’accusation. Pour le moment, Si Sylvius Dorges n’avait pas autre chose qu’un témoin ayant vu les protagonistes sortir d’une taverne et que plus tard, deux d’entre eux ont été retrouvé mort, c’est que l’affaire avait été bâclée et auquel cas, ils auraient dû soucis à se faire. Aënaelle attendit donc que plus de détail lui soient offert.
Le lieutenant n'avait pas tenu à interrompre la discussion entre les deux individus, du moins, pour le moment. Il avait beau être le plus haut gradé (si on devait parler en prestige et non en richesse) des trois, il était celui qui en savait le moins. Au vu du rapport lu l'heure précédente, il ne faisait aucun doute que cette Luce Hastianno soit la plus apte à commettre ce crime. Dans ce monde, l'apparence physique n'a aucune importance. La force, l'habileté pouvait beaucoup jouer en cette faveur mais plus que cela, c'était la possession d'une invocation capable de répondre aux demandes de l'humain qui primait sur tout autre chose. Dans le cas présent, elle avait belle et bien une invocation qui, semblait-il, avait retrouvé sa métamorphose. On pouvait supposer de façon plus optimiste qu'il s'agissait de son invocation plutôt que la jeune demoiselle mais, qui pouvait bien le prouver ? Cependant, il se refusait d'ignorer la moindre piste, le moindre témoignage pouvant mener cette enquête à un autre coupable ou à la confirmation de l'actuel. Cette jeune femme était bien décidée à démontrer l'innocence de son amie et pour cause : arriver dans le bureau d'un des plus hauts gradés de la Garde Dorée en s'annonçant avoir vu la criminelle de l'avis de recherche, de lui avoir parlé sur l'affaire et de l'avoir laissé partir si ce n'est de l'avoir logé et couverte jusqu'à aujourd'hui. Il n'y avait pas à dire, un tel élan de complicité aurait pu faire gonfler le lieutenant d'admiration s'il n'était pas trop occupé à contenir sa rage dans sa mâchoire tendue.
Roderik n'a jamais été très réceptif aux plaisanteries, encore aujourd'hui, il n'apprécie guère les farces que peuvent faire ses subordonnés entre deux dossiers. Il fallait dire aussi que travailler dans des affaires de meurtres et d'escroqueries en tout genre ne prêtaient jamais à rire. Même ici, Roderik n'était pas ravi d'entendre que l'on conteste le travail de ses gardes.
Le chargé d'enquête venait d'achevé son résumé, permettant ainsi de rappeler les détails les plus importants de l'affaire. En temps normal, Roderik se serait bien ennuyé de telles spéculations et des arguments sans fondements. Néanmoins, l'arrivée de la jeune femme qui n'était ni témoin, ni des forces de l'ordre justifiait grandement ces ellipses dans le discours. D'un regard assuré, il remercia à son tour la peine que son garde s'était donné pour se remémorer de cette affaire. Alors que la jeune femme reprit la parole rappelant connaître les sombres actions de son amie et en questionnant le garde sur des détails plus précis, Roderik abattit ses grosses mains sur la table tel un enfant de terra lançant un sort sismique pour amener l'attention du duo vers lui.
« Ce n'est pas la peine, Dorges. Vous avez répondu bien au-delà des caprices que cette jeune femme est en droit d'avoir. »
Il avait déjà laissé passé par deux reprises le culot de la demoiselle, il n'était pas nécessaire de la faire insister une troisième fois pour qu'on puisse enfin s'intéresser à son témoignage. Prendre place dans un tout autre domaine serait une grande perte de temps c'est pourquoi il fit appel au travers de sa pierre télépathique à l'une des secrétaires en lui demandant d'apporter l'un des nouveaux instruments parvenus, ce matin-même, au domaine. Dans l'attente de la réception de son colis, Roderik se contenta de se lever et de dire ceci:
« Demoiselle, je suis surpris mais non moins enchanté de voir que vous possédez le cran nécessaire pour venir à mon bureau, sans passer par un rang subordonné, afin d'obtenir de ma part des réponses claires et précises sur une affaire déjà réglée. Mais quelle n'est pas ma surprise d'apprendre que, non seulement, vous côtoyez une accusée, si ce n'est criminelle, et que vous avez eut une petite discussion avec elle, selon vos dires, peu de temps après son évasion. Je dois admettre que votre culot dépasse celui de bon nombre de recrues que j'ai pu voir ces dernières années, ce qui n'est pas étonnant puisque nous punissons ces individus d'un séjour d'emprisonnement jusqu'à ce qu'ils soient dociles. »
Il avait exclamé ses pensées avec ce sourire froid qu'il donnait, par ailleurs, à ces individus lorsque leur agitation parvenait à ses oreilles.
« Il va sans dire que nous allons davantage nous intéresser à votre témoignage, ou plutôt, celui de votre amie. Bien que nous aurions grandement préférés qu'elle nous fasse l'honneur de sa présence. Le résumé fournit par Dorges ne fait office que de présentation générale du dossier pour que nous soyons tous trois prévenus de l'affaire que nous abordons. Les preuves trouvées à l'encontre de votre amie ne vous concerne en aucun cas. Vous n'êtes ni issue des forces de l'ordre, ni même sujet direct de cette enquête. Si nous devions vous attribuer un rôle, c'est celui de médiatrice de l'accusée et de complice au vu du discours que vous nous avez rapporté. Je ne pense pas que vous seriez prête à nous livrer votre amie tant que sa sécurité n'est pas assurée, si toutefois elle l'est. Au vu de l'avis de recherche qui a été déposé dans les villes de Lüh, de Rorn et, à présent, de Calameth et des problèmes qu'elle a du causer des suites de sa fuite puis de son évasion : il est fort probable que ses jours soient comptés. Quelle soit aux mains de la Garde Dorée ou d'elle-même dans la nature. Certains chasseurs de prime ont du prendre très à cœur cette affaire de meurtre de leur pairs, vous sav... »
Le lieutenant interrompit son discours, on frappa trois coups hésitant à la porte. Il cria d'entrer à la personne de sa grosse voix rocailleuse et une femme d'âge mûr entra, un livre soigneusement maintenu entre ses bras. Votre demande, s'était-elle immédiatement justifiée alors qu'elle s'approcha pour déposer le livre au bureau. D'ici, tout le monde était en mesure de voir qu'il s'agissait d'un mémorium. Extrêmement rare et peu demandée par les voyageurs, la Garde Dorée décida de s'en approprier une dizaine dans l'espoir que ce livre fasse ses preuves durant les enquêtes et les interrogatoires. Il aurait été bête, sans doute, de ne pas utiliser cette occasion pour démontrer l'efficacité de ces livres pour la justice. Il ne prit pas le temps pour des familiarités et ouvrit le livre, s'exprimant avec clarté sur la date, le lieu et le nom des individus présents.
« Où en étais-je… Ah, oui. Néanmoins, j'ose prétendre que vous connaissez la situation actuelle de votre amie et, dans le derniers des cas, vous avez obtenu d'elle des informations attestant de sa survie, auquel cas nous ne nous ne retrouverions pas pour discuter de cette affaire à mon bureau. Il en va tout de même de vous demander très clairement si vous pouvez attester de la survie de Luce Hastianno, accusée du meurtre de deux chasseurs de prime ayant été à sa poursuite et de votre accord pour nous expliquer en détail ce qu'elle vous a dit au cours de votre dernière rencontre.»
Évidemment, au vu du ton employé par le lieutenant de la Garde Dorée, ce n'était pas vraiment une question.
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
Un caprice ? Effectivement ça pouvait en donner l’impression. La jeune noble, pas contente venant se plaindre à la garde dorée afin de faire son intéressante. Oui, cela aurait pu arriver. Cela a même dû arriver à bien y réfléchir. Aënaelle réfléchit à ce fait. En effet il s’agissait d’un caprice : celui d’une amie refusant de voir une de ses proches emprisonnés, persuadée que les chefs d’accusation sont faux. Que quelque chose ne va pas, que tout n’a pas été fait comme il faut. Et ce n’est pas les propos du lieutenant Roderick qui allait lui faire changer d’avis. Par contre, si elle l’avait énervé, elle était aussi parvenue à obtenir son attention. En fait, il aurait pu commencer ainsi : ‘’ que souhaitez-vous me dire sur cette affaire’’. Et du temps aurait été gagné. Parce qu’un discours encore plus vague que le témoignage d’une jeune femme paniquée… Non, ça n’arrangeait vraiment rien.
L’historienne fixait Roderick depuis qu’il avait abattu ses poings sur la table. Et à présent, elle souriait en l’écoutant. Elle allait donc pouvoir raconter tout ce qu’elle savait. Et tout serait noté, formidable ! Elle passa outre la menace à peine voilée, d’emprisonnement, elle y reviendrait plus tard, mais y penser l’amusait. La jeune femme savait que l’officier ne pourrait pas aller jusque-là sans répercussion, mais il fallait lui saluer le ‘’culot’’ de tenter de l’intimider. Au final, cette menace sonnait presque comme un compliment. Cet homme était franc et direct… Elle garderait les formes qui siéent à son rang, mais n’en serait pas moins franche.
- C’est pourquoi je suis ici lieutenant, vous informer, et puisque j’ai votre accord pour expliquer en détails ce que je sais, je vais donc le faire. Par contre, non, je ne vous la livrerais pas, puisque j’ignore où elle est en ce moment. Il y a des choses qu’il vaut mieux parfois ignoré tant qu’on ne sait pas où l’on met les pieds.
Luce Hatianno est bien en vie, je l’ai vu il y a quelque jour Pas bien loin des montagnes Zan, mais encore dans la région de la rivière blanche. Je rentrais d’un voyage. Elle était seule, bien que je sache qu’elle possède une invocation, et plutôt contente de me voir. C’est là qu’elle m’a confiée ces problèmes.
Un nom important à Luh. Le mêler à ça la forcerait à se donner au noble jeu. Donc, autant que possible, il lui fallait éviter de trop en parler. Même si, au final, il serait difficile de cacher cela bien longtemps. A Aënaelle de permettre aux gardes de trouver par eux même.
-Elle était donc bien présente à cette taverne le soir de ce double meurtre, y a rencontré quelqu’un qu’elle m’a présenté comme un noble. Quand est venu le moment de partir, trois chasseurs de primes lui présentèrent un avis de recherche avec le fameux Barrick comme commanditaire. Elle a tenté de s’enfuir et s’est retrouvée dans la ruelle ou, je suppose, vous avez retrouvé les corps. Enfin, pas tous apparemment. C’est aussi dans cette ruelle que le noble qu’elle avait rencontré avant est intervenu, lui intimant de partir. Ce qu’elle fit. La dernière chose qu’elle a vu, c’est son sauveur affronter les chasseurs de primes. Elle partit ensuite pour Calameth. Vous connaissez la suite, emprisonnement, libération par son invocation et fuite. Là-dessus, vous en savez surement plus que moi. Enfin, un point de vue différent vous a sans doute été apporté. Quoi qu’il en soit, Luce espérait croiser son sauveur au bal des Delaroses. Un bal masqué. L’idéal pour garder son anonymat vous ne trouvez pas ? Cet homme connaissait la vérité, c’était assez logique qu’elle aille le voir. Sauf que malgré ses bonnes intentions, il ne pouvait pas se permettre de l'aider pour le moment. Je pense qu’il lui a conseillé de partir et lui a donné rendez-vous quelques part en dehors de Lüh. Elle n’a pas voulu me dire ou pour ne pas m’attirer d’ennuie… C’est tout elle… Je suis rentré hier et suis venu aujourd’hui vous parler de tout cela.
Le témoignage donné par la médiatrice vous parait assez détaillé ? Ou bien… Elle ramena ses bras contres son corps, dans une posture défensive avant de les tendres au lieutenant de la garde dorée.
… Allez-vous devoir me passer les fers pour un certain séjour ?
Elle reposa ses mains sur le bord du bureau devant elle. Et continuait de regarder Roderick.
- Plus sérieusement, je ne vous en veux pas de m’avoir considérée comme sa complice, de m’avoir soupçonné de la cacher où de l’aider, puisque mon précédent résumé manquait cruellement de détails. Mais du coup, j’espère que vous ne m’en voudrez pas de croire des choses que je n’énoncerais pas devant vous au vue du peu de détails dont vous voulez me faire part avant d’exiger de moi des réponses ? Sauf si cela vous intéresse bien sûr.
Le sourire d’Aënaelle avait de quoi déstabiliser, bien que pour elle, il était évident que ça ne suffirait pas à atteindre l’officier. Par contre, son attitude sous entendait fortement qu’elle n’était pas la seule à s’imaginer des choses concernant cette affaire. Cela avait parfois du bon de connaitre une personne capable de vous écouter toute la nuit…
Le lieutenant s'était de nouveau assis sur son fauteuil. Droit et attentif, il scrutait le discours de la jeune femme défilé tel un monologue théâtral. L'écriture avait prit une forme différente pour distinguer les paroles de chaque individu : celle de demoiselle Litios était légèrement courbé et soigné, tels sans doute sont les stéréotypes d'écritures féminines tandis que Roderik, lui, fut décrit par une calligraphie cornues, sans délicatesse. Comme quoi, la magie avait elle aussi ses interprétations de l'environnement.
Passé ce détail insignifiant pour l'enquête, Roderik eu la confirmation de ses suppositions et les dires de la femme décrivait le parcours vague de l'accusée. Les montagnes Zan ne sont pas les environs les mieux réputés pour un individu en cavale car sinueuse et gorgées de monstres ailés hargneux. Néanmoins, cela pouvait laisser entendre que ses intentions furent de rejoindre les Terres de Non-droit, territoire oublié des gardes dorés et annexés des crapules en tout genre. Il est dit que les lois y sont bien plus cruelles que ce qui pouvait être offert à Lüh. Mieux valait être condamné à Lüh que dans les Terres de Non-droit. Au moins, la mort y est plus douce. Roderik ne croyait pas que tous les villages et cités des environs soient infectés par ces rumeurs, bien sûr. Il espérait pour cette jeune Litios que son amie ne soit pas tombée sur le mauvais lieu, du moins, si elle était encore en vie.
Roderik laissa le temps nécessaire pour la jeune femme de témoigner. Il n'allait certainement pas se permettre de la couper ou bien de répondre à la négative quant aux découvertes de son subordonné. Sa parole, bien que transmettant les paroles de l'accusée indirectement, avait son lot d'intérêt. Le lieutenant garda à l'esprit les détails de la jeune femme jusqu'à ce que la raillerie et le compromis ne lui fasse grincer des dents.
Il fallait le certifier. La loi ne lui permettrait pas d'emprisonner cette femme. Après tout, elle avait pris elle-même les devants pour s'avancer vers les Gardes Dorés et avait par ailleurs désigné l'endroit où s'était dirigé l'accusée. Le terme de complice était évidemment une pression plus qu'autre chose. Rien ne pourrait leurs permettre d'appliquer cette loi, à l'exception d'une preuve démontrant de l'implication de Demoiselle Litios dans cette affaire.
« Je pense que vous ne comprenez pas parfaitement la situation, demoiselle Litios. Ni votre rang de noble, ni la position dans laquelle vous vous trouvez ne vous permettra pas d'obtenir des informations sur l'affaire présente. Nous jugeons de nous-mêmes des preuves démontrant la culpabilité de l'accusée, ou, selon le témoignage que vous nous fournirez, démontrant l'innocence de cette dernière. Sachez que nous n'avons jamais permis à qui que ce soit de faire ce travail à notre place et que cela ne se fera jamais. Si vous tenez à nous aider à découvrir la vérité, le mieux à faire est certainement de nous faire confiance. Autrement dit : Vous n'aurez aucunes informations supplémentaires sur les preuves incriminant l'accusée Luce Hastianno, sans mon avis. Dissimuler des informations ne vous apportera rien de plus qu'un refus de coopération particulier, puisque vous êtes venu de votre plein gré en ces lieux, nous ne vous y avons pas forcés, nous ne vous y avons pas invités non plus. En vous amusant au plus malin avec nous, nous n'aurons plus qu'à: soit faire pression sur vous, ce qui n'est pas dans nos intérêts; fouillez chaque parcelle de ces terres pour retrouver votre protégée, ce qui est très certainement le cas au moment où nous parlons ou bien, tout simplement, classer le dossier sans recherches complémentaires pour le simple fait que vous refusez vous-mêmes de témoigner pour l'innocence de l'accusée, sachez-le.»
Cette noble avait beau être une source sans doute importante pour l'enquête, il n'empêche qu'elle n'était nullement concernée par les recherches et les preuves incriminant l'accusée. Autant, dans ce cas-là, faire un communiqué et clamer à tous les rapports. Les rumeurs allaient bon train et des détails croustillants n'apporteraient rien à personne. C'était une sécurité pour les accusés comme pour les Gardes plus qu'autres choses. Bien que, pour le coup, l'avis de recherche ne présagerait de toute manière, rien de bon.
« Ceci dit, j'espère ne pas à avoir à me répéter. Êtes-vous sûre que ce que vous nous avez dits sont bels et bien les paroles de l'accusée ? »
Roderik n'avait certainement pas d'autres choix que d'attribuer à ce témoignage le bénéfice du doute. Il aurait été, de nouveau, plus simple si l'accusée se trouvait devant eux.
« Et surtout, êtes-vous prête à coopérer ? Si cela peut vous convaincre, je n'ai pas pris en charge cette affaire. J'ai donc un oeil nouveau et extérieur. Je me chargerai d'étudier chaque point de votre discours pour qu'il nous amène à la vérité. »
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
Cet officier ne se laissait pas démonter. Tant mieux. Cela permettait à Aënaelle d’exprimer sa pensée comme elle le souhaite, sans passer par des détours propres à la noblesse. Par contre, les règles de la garde dorée lui convenaient moins. Bien sûr, elle ne s’attendait certainement pas à prendre l’enquête en mains, mais là, elle avait plutôt l’impression d’entendre un ‘’laisser la milice faire son travail’’. Sauf qu’au vu du précédent résultat, ce n’était pas rassurant. En tout cas, son témoignage semblait intéresser. A moins qu’il ne s’agisse de manipulation, mais la jeune femme en doutait. A la question de si elle confirmait ses propos, elle hocha la tête.
- Bien sûr que je confirme qu’il s’agit des propos de Luce, pas mot à mot, je ne les ai pas écrits. Mais c’est sa version des faits. Vous mentir ne m’apportera rien. Au contraire. Et oui je suis prête a collaborée avec vous, dans la mesure de mes moyens. Et je comprends très bien la situation. Il est évident que vous garderez les éléments d’enquête pour vous. Vous ne voulez pas d’ingérence et c’est compréhensible. Bien que je pense que les enquêteurs avisés de la garde dorée savent parfois demander à des sources externes les informations dont ils ont besoin. Afin de tout savoir bien sûr. C’est aussi une doctrine de ma famille. Toujours connaitre le jeu des autres. Bref, me menacer de diverses méthodes de pression vous sera inutile. Je n’ai qu’un seul but, prouver l’innocence de Luce. Je collaborerais donc. Par contre, je suis désolée, je ne pourrais pas offrir une confiance aveugle à la garde dorée. Je n’ai aucune raison de le faire. Soyons honnête, je ne serais pas là autrement. Mais à défaut, je n’ai pas non plus de raison de me méfier de vous et comme vous me proposez de reprendre le dossier, j’accepte, Mr Mortier, de vous faire confiance. A vous. Cela voulait aussi dire, qu'en cas de problème lors de l’enquête, l'homme serait entièrement responsable aux yeux de la jeune femme.
- Sachez tout de même que s’il est relativement simple de gagner respect et confiance, me concernant, il est encore plus facile de perdre tout cela, j’espère ne pas me tromper aujourd’hui…
Elle lança alors un dernier regard à l’officier, qui, malgré une patience bienvenue, montrait des signes d’irritation. Car si la chercheuse s’était retenue, elle ne l’avait pas non plus ménagée. Le duel de menaces à peine voilées n’avait vu aucun des deux protagonistes se démarquer. Aënaelle finit par se lever alors, pensant que l’entrevue était terminée. A moins que Roderick n’ait d’autres questions et tendis doucement la main à l’officier.
- En avons-nous finit ? Ou bien vous faut-t-il d’autres éclaircissement sur mes déclarations ?
Le discours de demoiselle Litios n'était pas si différent de ce qu'il avait pu entendre en quatorze ans de carrière ; il était d'autant plus banal d'entendre les doutes et les plaintes quant à la qualité et l'efficacité du corps de la Justice Lühienne en ces temps brumeux. Roderik écouta d'une oreille distraite ce qu'elle avait à dire en griffonnant sur une feuille vierge des notes, des questions syntaxiquement incorrectes mais compréhensible pour son auteur ; Il y avait tant de choses à voir et à confirmer dans cette affaire… Il n'irait pas jusqu'à reprendre l'affaire depuis sa base sans la preuve irréfutable de la négligence de son Garde Doré, il se contenterait de développer des points imprécis et en contradiction avec les paroles de ce témoin, de cette accusée potentielle selon le degré d'optimisme qu'on pouvait avoir.
La jeune femme se leva ; le lieutenant réprima un sourire carnassier face à la main tendue de la noble.
« Nous sommes loin d'avoir terminé, Demoiselle Litios. Au contraire, nous avons à peine commencé. J'ai quelques questions à vous poser, reprenez place. »
Il tourna son regard vers le Garde Doré qui semblait très certainement s'impatienter.
« Vous pouvez reprendre vos fonctions, je vous rappellerai. »
Le lieutenant attendit en silence que son subalterne quitte la pièce pour finalement s'installer dans son fauteuil et relire ses notes.
« Qu'il n'y ait pas d’ambiguïtés : Je vais prendre en considération l'éventualité d'un doute sur la culpabilité de votre amie. Si néanmoins il s'avère que mes conclusions rejoignent celles de mon subalterne, je vous le ferez savoir très clairement. Puisse la confiance que vous avez en votre amie vous être favorable car je ne saurai faire preuve de tolérance si vous m'avez fait perdre mon temps. »
Il y eut un moment de silence, celui où Roderik attendait la moindre réaction, protestation en tout genre ou désistement de la part de la jeune femme. Comprenant qu'il ne tirerait rien de cette ultime mise en garde, il reprit.
« J'ai là toute une série de choses à vous demander mais j'aimerais que vous fassiez une dernière chose pour moi : Prêtez-moi votre carnet, un instant. »
Roderik récupéra le carnet et le feuilleta rapidement jusqu'à trouver la page qui l'intéressait. Il s'assura que la feuille n'avait aucun écrit au verso, l'arracha et lui rendit le carnet.
« Comme je vous l'ai dit vous n'avez aucun droit d'action sur l'enquête. Toutes prises de notes de la part du témoin lors d'un interrogatoire sont mal venues et, ainsi, confisquées. (Le lieutenant prit de cours la jeune femme si toutefois l'envie de se faire sarcastique lui venait) Nous ne pratiquons pas le lavage de cerveau, soyez assurée que vous connaîtrez autant de choses qu'à l'arrivée qu'au départ.(Il reprit un air plus sérieux) A présent, il me faudrait connaître votre version des faits : Je voudrais connaître vos occupations professionnelles, vos coordonnés et que vous inscriviez sur cette même feuille de note (Il joignit sa parole au geste en tendant la feuille qu'il venait d'arracher et un stylo) toutes personnes pouvant nous permettre de vous joindre si vous décidez de disparaître pendant le mois. Bien que je vous conseillerai de rester dans le secteur de Lüh si vous tenez à obtenir des nouvelles de l'affaire. »
Il laissa la possibilité à la jeune femme d'inscrire l'ensemble des informations nécessaires avant de reprendre la feuille.
« Racontez-moi à présent. Où étiez-vous le soir du [N'ayant jamais pris en compte une temporalité précise pour mon personnage, considérez simplement qu'il donne la date du meurtre] ? (Il attendit que la jeune femme réponde) Y-a-t-il une personne pouvant confirmer cela ? »
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
Aënaelle se frappa doucement la tête, marquant son oublie du petit détail qu’était la prise de déposition par la garde dorée.
- Mais bien sûr, ou avais-je la tête.
Elle s’asseya de nouveau. Finalement, c’était suffisamment confortable. Plus qu’un banc de pierre en tout cas. L’enquêteur prit congé, son départ fut poliment salué par la jeune femme qui supposait que s’il avait mal fait quelque chose, il lui faudrait remédier à tout cela très vite. Son officier supérieur le soutient, ce qui est normal. Et il ne manquera pas de rabrouer la jeune femme si vraiment Luce était coupable. Elle était consciente d ça. Mais elle savait aussi que si son amie était innocente, c’est l’autre garde qui aurait du souci à se faire Surtout si l’affaire est aussi simple qu’elle apparait à la chercheuse. Elle garda le silence devant le dernier avertissement du lieutenant Mortier. Que croyait-il ? Que cela l’amusait de passer du temps ici pendant que Luce prenait elle ne savait quel risque ? Heureusement que Winglèce était avec elle. C’était un gage de survit que d’avoir une invocation prêt de soi. Et Luce aura besoin de sa puissance, mais aussi de sa sagesse. Et de son côté ? Aënaelle avait tu le nom du noble impliqué. Cela pouvait paraitre bien égoïste, mais en vérité, tout le monde était protégé par cette omission. Elle, sa famille, Luce. Ce personnage lui était inconnu. Impossible de prévoir sa réaction s’il se savait menacé de poursuite pour son intervention vertueuse. Ce que la demoiselle savait, c’était à quel point les hommes puissants pouvaient être cruel quand ils se trouvaient contrarié dans leurs plans… Non, cette affaire n’avait rien d’amusant et faisait perdre du temps à tout le monde pour des chasseurs de primes et un justicier qui n’assument pas leurs actes.
Roderick lui prit son carnet et arracha la page comportant les points qu’elle avait noté dans le discours de Sylvius. Elle ne s’attendait pas vraiment à cela, mais au final, elle n’en avait plus vraiment besoin. La feuille lui revint, ainsi que de quoi écrire, afin qu’elle puisse noter ou la retrouver et à qui la demander. Voilà qui la dérangeait. Cela voulait dire qu’elle ne pourrait pas quitter Lüh de sitôt… C’était le prix à payer. Elle se demandait combien de temps. La durée pendant laquelle elle ne pourrait avancé sur aucun projet, même pas participer à innocenter Luce. Seulement attendre que des informations lui viennent. C’est sa mère qui sera ravie de cette nouvelle… Mais la jeune femme n’avait pas quitté son sourire.
- Alors si vous m’assurer que ne perdrais pas la mémoire, je signe de suite. Je compte aussi sur vous pour que tout ce que je vais noter reste anonyme et que personne ne sera importuné plus que nécessaire.
A son tour d’attendre la réponse positive de l’officier. Aënaelle préférait préciser. Malgré l’évidence, il valait mieux s’assurer que la chose avait été entendue et comprise. Elle n’accepterait pas que sa famille ou d’autres connaissances soient mêlée à cette affaire sans raison valable.
- Bien, j’essaierais autant que possible de rester en ville. Vous me trouverez à cette adresse si nécessaire. Ou celle-là. En cas d’absences, Kertius saura vous dire où je suis.
Elle déposa tout ce qui intéressait l’officier sur le bureau avant de se réinstaller au fond du fauteuil. Réfléchissant à ce jour. Elle n’était pas dans la capitale. Dommage. Pour une fois qu’un bal mondain auquel sa mère la forçait à assister lui aurait été utile… Non. C’était peu de temps après son départ. Et donc, elle avait alibi et témoin. Restait un problème.
- Je n’ai pas de lieu exact. J’arpentais les routes. Les montagnes mêmes. Je me trouvais non loin des montagnes Zan. La caravane marchande que j’ai accompagnée pourra vous le dire. J’ai aussi rencontré un chasseur du nord. Il venait des plaines glacées… Il venait à Lüh, cherchant une information à la bibliothèque si je me souviens bien. Si vous souhaitez le trouver, il s’appelle Raphael CrocDeGivre. S’il est en ville, il ne devrait pas être trop difficile à repérer, il voyage avec un compagnon très particulier : c’est un Dragan. Très affectueux… Vraiment.
Il serait facile de croire que la jeune femme se payait la tête de l’officier. Mais ce qui l’amusait le plus dans son histoire, c’est qu’elle était totalement vraie. Aënaelle s’imaginait très bien a quelle point parler avec le chasseur pourrait être délicat si les gardes si prenait mal dans leur approche. D’un autre côté, elle ne souhaitait pas qu’il arrive du mal à Raphael et son compagnon.
- Si vous voulez l’interroger, je vous serais grée de l’approcher calmement, je n’ai pas envie d’apprendre qu’un animal aussi intelligente a été abattu après avoir sauté à la gorge de personnes imprudentes.
Malgré le ton léger de sa déclaration, son visage exprimait clairement qu’elle était sérieuse.
Le lieutenant scruta un instant l'ensemble des informations que le témoin venait de lui transmettre. Les lieux et personnes pouvant lui permettre de garder contact étaient bien présent. Pour autant il fronça les sourcils à la vu d'un nom. « Qui est Kertius ? »
Roderik voyait le livre rédiger l'ensemble de la conversation, c'était une bonne chose. Néanmoins, il se permettait également de prendre quelques notes, notamment pour suivre les détails importants et reposer par la suite des questions sur les sujets qui l'interpellait. Tant de choses était à dire, il espérait que la jeune femme avait du temps devant elle, de toute manière elle n'avait plus vraiment le choix si elle souhaitait que le lieutenant mène à bien son enquête.
« Je crois comprendre que vous avez eu un long voyage entre le jour du meurtre et votre retour parmi nous. Combien cela fait-il ? Un mois tout au plus. Vous aviez un voyage d'affaire dans les contrées nordiques ou bien peut-on considérer que vous ayez une insigne supplémentaire que celle de Noble ?»
Il était rare de voir des Nobles avec un statut différent de celui que la vie leur a offert. Rare, mais pas impossible. Il y avait bien des Nobles parmi les personnes que Roderik supervisait, après tout. Il n'avait aucune intention de connaître la vie entière de cette femme (il s'en moquait), seulement ceux qui ont une réelle pertinence pour l'enquête.
« Pour ce qui est de votre ami, je me chargerai de prévenir mes gardes si toutefois il se trouve toujours dans les parages. »
Rien n'aurait pu assurer cela mais après tout, pourquoi pas ? Roderik préférait nettement la sécurité d'une rencontre plutôt qu'un vague souvenir, ainsi ira-t-il peut être interroger ce Kertius sur le dernier voyage de cette jeune femme. Il n'avait plus de questions à son sujet pour le moment, sans doute reprendras-t-il si d'autres ne lui vienne. Pour le moment, il était temps de revenir dans un sujet en relation directe avec l'affaire en question.
« Parlons d'autre chose, voulez-vous ? J'aimerais que vous me parliez un peu de Luce notamment sur qui elle est et sur la relation que vous entretenez toutes les deux. »
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
L’officier prit le temps de bien lire les informations notées par Aënaelle et la questionna même sur une personne en particulier.
- Kertius est à la fois un associé et un ami de ma famille. Il voyageait souvent avec mon défunt père. Il s’est retiré de ce genre d’aventure depuis. Et vu que ses conseils me sont bien utiles, il sait généralement ou je me trouve puisque c’est plus ou moins lui qui me conforte dans l’idée d’organiser un voyage ou non.
Roderick notait quelques mots. Etrange vu que le mémorium retenait tout. Preuve qu’il n’avait pas totalement confiance en l’objet magique. Ou alors qu’il a ses habitudes. Dans tous les cas, un bon point pour lui. La dernière question parut, aux premiers abords, étrange à la jeune femme. Avant de se souvenir, qu’effectivement, à part pour parler affaire et politique, les nobles avaient tendance à ne pas trop bouger. Les retrouvailles familiales avaient tendance à se faire au sein même de la capitale. Restait ceux lié aux armes ou encore ceux s’auréoler de gloire en s’arrangeant les services d’une invocation.
- Oui, environ un mois. Je voyage pour mon plaisir. N’en déplaise à la cour, mais notre île à bien plus à offrir que Lüh. En ce qui concerne ce voyage en particulier, j’ai dans l’esprit d’organiser une expédition en montagne, un militaire comme vous doit savoir qu’il est mieux de reconnaitre le terrain par sois même. Je ne pense pas pouvoir dire que j’ai vraiment un autre insigne, comme vous dite. Pas pour le moment du moins.
Son projet, s’il fonctionnait, changerait cela. Et elle espérait vraiment que cela se déroule dans les meilleures conditions. Mais l’officier de la garde n’avait pas besoin de ce genre de détails. Par contre, tout savoir sur Luce. Il fallait l’admettre, c’était nécessaire. Et puis, si elle parvenait à le convaincre que la suspecte n’a rien d’une meurtrière, ce serait une grande victoire.
- Luce ? C’est une amie proche. Avant sa ‘’fugue’’, nous nous voyons souvent. Et quand je suis sur Lüh bien sûr. Je l’ai rencontré à son lieu de travail alors que je me préparais à partir dans les landes nord. Le destin a voulu que sa collègue accouche dans la bibliothèque, nous l’avons aidé et depuis nous sommes devenues amies. Que dire d’autre ? C’est quelqu’un de gentil, volontaire, mais timide, elle est capable de s’excuser pour ce qu’elle n’est pas responsable. Un peu naïve aussi. Ce qui peut lui attirer des ennuis. La preuve en est de l’affaire qui m’amène ici aujourd’hui. Elle pensait vraiment que son père la laisserait tranquille après l’avoir abandonné. Mais la haute noblesse ne réfléchit pas comme ça. Je suppose que son justicier a voulu l’aider, comme je l’ai voulu en apprenant son histoire. Elle est un peu comme la petite sœur que je n’ai jamais eue. Et concernant l’affaire, je sais très bien que les apparences sont trompeuses, que tout peut arriver, mais quand même, comment une frêle jeune femme sans aucune expérience dans le maniement des armes et qui n’est pas dotée d’un caractère de manipulatrice peu avoir tué deux chasseurs de primes surement expérimentés ? Même moi, je ne suis pas certaine que j’aurais réussi seule…
Sur ces mots, elle fixait le garde doré. Cherchant dans son regard une réaction, se demandant si lui aussi se posait cette question. Mais elle savait aussi pertinemment qu’il n’en dirait rien et qu’il resterait celui qui pose les questions. Pour l’instant.
« Un accouchement dans une bibliothèque. » répéta-il comme pour s'assurer de la véracité de ces propos. En y repensant, il lui semblait effectivement que Silke lui avait narré une histoire de ce genre. C'était un fait divers qu'elle avait entendu parmi les rumeurs du coin. Il lui semblait même que cette étrange affaire, bien qu'elle fusse ressassé par bon nombre de lühien, n'avait pas su faire l'unanimité chez les amateurs de papier. Ils craignaient, sans doute, humer l'odeur des eaux maternels sur les livres qu'ils auraient le malheur de toucher.
Pour le reste de la description, il n'y avait pas grand-chose à ajouter : il était évident que cette jeune femme allait mettre en avant l'incapacité de cette jeune enfant à commettre un meurtre tant elle était « gentille » et « naïve ». Roderik leva les yeux vers son interlocutrice, un nouvelle pièce venait de lui être proposée, d'une couleur monochrome. Le père de Luce, un haut-noble ayant abandonné sa fille, d'après elle. Si l'on ajoutait cela la condition d'employée de bibliothèque alors la vie de cette jeune femme devait être plus sombre qu'il ne l'aurait imaginé, les histoires dans laquelle elle s'est embarquée également. En un sens, s'il devait essentiellement se baser sur le croquis de la jeune femme, lui-même se dirait qu'elle transpire l'innocence avec ses traits fins et son bandeau dans les cheveux. Mais, d'un autre côté, s'il associait ne serait-ce qu'un instant apparence et comportement, cela ferait longtemps qu'il se serait fait piétiné par les seules femmes gardes dorées du rang. Malgré leurs courbes chaleureuses et leur visage d'ange, elles n'étaient en rien des précieuses. Au final, une grande question dominait toutes les autres : Comment ? Il pouvait être aisé de supposer un pourquoi et un quoi dans cette affaire, l'hypothèse de la légitime défense se suffisait à elle-même. Comment, c'était une énigme qu'il se jurait de résoudre rapidement. Ça et la localisation de la jeune femme.
Roderik entrelaça ses doigts sous son nez, la noble dame attendait une réponse, ou du moins une réaction de sa part, chose qu'il n'était pas en mesure de lui apporter. Son regard s'était assombri, il additionnait les nombreuses informations qu'il détenait à présent mais tant était à éclaircir, défricher, résoudre… Il inspira profondément, se donnant le courage d’enchaîner avec ce qu'il venait tout juste d'apprendre.
« Le père de Luce… Parlez-moi de lui : Qui est-il ? Que voulez-vous dire par « abandonné » et quel rapport a-t-il avec toute cette affaire, d'après vous ?»
Ce genre d'information n'avait pas été précisé dans le rapport de son officier. Pourtant, il s'agissait là d'un détail important de l'affaire que le lieutenant ne laissera pas filer. Après tout, la balance pouvait à la fois être en défaveur de la jeune femme (s'avérant haute-noble) que des chasseurs de prime (pourquoi cherchaient-ils à la récupérer?) avec un contexte précis, ou bien, en défaveur de ce mystérieux justicier dont Aenaëlle semble vouloir rappeler l'existence. Son tour viendra, bien sûr. Mais pas tout de suite.
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
- Le père de Luce… Caïn Hastianno. Par quoi commencer ?
Difficile pour Aënaelle de définir ce qu’il y avait d’important à dire et ce qui était futile, bien que pesant sur le cœur de la jeune femme. Cet homme représentait, à ses yeux, tout ce qu’il y avait de mauvais dans la noblesse. Et par extension, tout ce qu’elle détestait. Pourtant, elle le connaissait peu. Ces choix parlaient pour lui. Autant l’avouer à l’officier, elle doutait de pouvoir l’apprécier si elle venait à le rencontrer. C’est d’ailleurs pour ce genre de cas que la noble demoiselle pouvait remercier sa mère pour les années à lui enseigner à rester digne et imperturbable, en apparence, en société.
- Je crains de ne pas pouvoir être très objective à son sujet. Je ne le connais que pour sa réputation et l’idée que je me suis fait de lui vient des témoignages de Luce. Et je ne parle pas de la proposition de mariage arrangé que j’ai reçu avec son fils… Autant vous le dire, ce n’est pas un secret pour ma famille. Bref. Concernant l’abandon, il n’est pas le responsable direct. Il n’a pas ordonné l’abandon de sa fille, mais en y réfléchissant, c’est tout comme. Luce m’a raconté qu’elle est son frère était en voyage sur Lüh, avant de rejoindre l’un des temples. Luce ne souhaitait pas faire ce dangereux voyage et son frère, cherchant les faveurs de son père, la laissa en ville pour accomplir sa ‘’mission’’. Personne n’est jamais revenu la chercher. Donc non, il ne l’a pas abandonné au sens propre du terme. Et puis, du jour au lendemain, des chasseurs de primes, surement aux ordres des Hastianno lui annonces qu’elle doit les suivre.
Son implication dans cette affaire ? Je pense que Mr Hastianno aurait plutôt du réfléchir comme un père plutôt que comme un tyran mécontent des choix de ses proches. Il n’y aurait eu ni mort, ni fuite et nous ne serions pas ici pour parler de cette affaire.
Elle n’avait pas grand-chose à ajouter, l’officier de la garde dorée se ferait lui-même une idée du ressentit de la demoiselle envers le haut noble à n’en pas douter. De son coté, Aënaelle était fixé. Cette homme ne méritait ni confiance, ni respect de sa part. De toute façon, ce n’est pas comme si ce genre de personne se souciait du regard que leurs porte les autres. A moins qu’ils ne puissent leur être utiles.
- Non, à la place de ça, il a préféré resté dans sa ville de Calameth à attendre qu’on lui rapporte sa fille par la force. Ce qu’il a obtenu d’ailleurs puisqu’il a emprisonné sa propre fille pour des faits qu’il a lui-même causé.
La jeune femme se replaça au fond de sa chaise, profitant d’un instant de pause. Son cœur avait peut-être un peu trop parlé.
- Je vous avais dit que je ne serais pas objective. Tant pis, il s’agit de mon ressentit, ça ne regarde que moi.
Elle finit par retrouver son sourire, non pas que charmer le garde doré était dans ses objectifs, mais elle s’était laissé dire que n’importe qu’elle homme préfère parler sereinement avec une femme souriante, plutôt qu’a une furie.
- Pour le reste, je ne me suis pas assez intéressé à lui pour vous en dire plus. Mais je suppose que vous serez capable de trouver ce dont vous avez besoin d’une autre manière.
Espionner une famille noble n’avait pas d’intérêt pour la jeune femme. Sauf si bien sûr il y avait une menace pour la sienne.
Le lieutenant regarda rapidement ses notes. Il n'y avait plus grand-chose à ajouter dans le lot si ce n'est certaines hypothèses qui pouvaient déjà être mis en évidence.
Cette femme n'était pas objective, elle apprécie énormément l'accusée et c'est sans doute sans remord qu'elle laisserait entendre le rôle de Caïn Hastianno dans cette affaire, puisqu'après tout, lui aussi s'en est « pris à elle » d'une manière ou d'une autre avec cette affaire de mariage arrangé. Il serait assez simple d'écarter la jeune femme des témoins probables puisque trop liés à deux des personnes liés à cette affaire et que tout porte à croire qu'elle souhaiterai voir l'un prendre la sanction plutôt que l'autre.
Pour autant, est-ce qu'elle ne toucherait pas ici une chose évidente ? Au vu de cette sombre histoire, la jeune Luce aurait refusé de suivre son frère qui l'a finalement abandonné dans les environs. Au vu de son métier, des témoignages des bibliothécaires soulignant n'avoir jamais réellement connu le passé de la jeune femme, il serait évident de penser que la demoiselle n'avait nullement l'intention de se faire connaître des autres, peut être souhaitait-elle tout simplement s'effacer sous un autre nom ? Une autre identité ?
Lorsque les chasseurs de prime sont venus, soit disant la chercher pour la ramener à Calameth, elle aurait tout aussi bien pu protester et tenter de se défendre. On ne prend pas autant de pincette pour cacher son identité. Ce qui nous ramène à cette tierce personne qui l'aurait si gentiment secouru. Il y avait encore tellement à demander encore mais il ne pouvait pas retenir la jeune femme plus longtemps. C'est pour cette raison qu'il se contenta de poser ses dernières questions.
« En somme, l'accusée serait selon vous une victime dans cette histoire. Que son père aurait souhaité son retour à qui nous pouvons lier le nom de « Barrick », certainement… Quoi d'autres ? Qu'elle se trouvait dans une taverne un soir, pour quelles raisons ? Votre jeune amie est-elle friande de ce genre d'endroit ? Elle aurait rencontré des chasseurs de prime qui lui aurait demandé de les suivre, elle a fuit, elle s'est certainement défendue comme elle l'a pu et que.. Hm, un « Noble » serait venu la secourir, n'est-ce pas ? J'aimerais que vous me dites tout ce que vous savez sur cet individu également. Et nous en aurons terminé. »
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
Rang : Simple membre Crédit Avatar : Trey par milyKnight Date d'inscription : 21/08/2013 Messages : 345Double Compte : Nephylim Métier : Historienne/aventurière Invocation(s) : Lua Invocateur : L'éminence grise derrière l'écran Inventaire : Carnet de voyage, encre et plume, petits outils, un Katana et un poignard
Aënaelle ne prit même pas la peine de répondre à la première question de l’officier. Si Luce était la malheureuse victime d’une succession d’évènement qui la dépassait ? Cela allait sans dire. Elle laissa l’homme continuer, exprimant à voix haute ses questions et supposition, se contentant d’acquiescer de temps à autre, jusqu’à ce qu’une réponse plus constructive lui soit demandée.
Friande, non, je ne pense pas. Mais qui n’y a jamais mis les pieds ?
Suggérant ainsi que l’enquêteur et son témoin savaient que ce genre de taverne accueillait toutes les classes sociales de Lüh, des plus riches aux plus pauvres. Qu’importe la raison de leur venu, tous y allaient au moins une fois. D’autant que les produits servit étaient un cran au-dessus des gargotes dispersées aux quatre coins de la ville. Qu’ajouter d’autres aux faits ? La jeune femme voyait bien que le garde doré n’était pas particulièrement convaincu par son histoire, si son visage restait imperturbable, il n’avait pas été formé à tenir sa voix. Son ton lui indiquait clairement que l’histoire lui paraissait étrange. D’un autre côté, quel noble se lancerait à la rescousse de ce qu’il devait considérer comme une fille du peuple. Il y a bien sur quelques rares exceptions, mais les preuves d’altruisme dans les hautes sphères n’étaient pas monnaie courante. La famille Katar pouvait être fière, dommage que l’intéressé n’ait pas assumé. Tout comme elle n’assumait pas de connaitre le nom du ‘’héros’’. Pour elle et sa famille, il aurait été plus simple et avantageux que Luce taise le nom d’Akelar, mais elle ne l’avait pas fait et Aënaelle ne pouvait lui en vouloir. A croire que Monsieur et Madame Hastianno ne se souciait guère que leur fille ait pu un jour être impliqué dans ce sordide jeu que pratique les nobles. Ce qui était en fait fort possible. Ils ne devaient voir que la possibilité des alliances que donnait le fait d’avoir des enfants. Une façon de penser qu’elle méprisait.
Mais Roderick voulait des détails sur le justicier de la nuit et elle ne pouvait les lui donner. Pas directement en tout cas. C’est là qu’elle espérait que la garde dorée soit vraiment à la hauteur de sa réputation. Elle fixait maintenant l’officier, plus intensément qu’auparavant.
Je ne suis pas certaine de pouvoir vous aider sur ce point. Je sais que c’est un noble et vu sa façon d’agir, il ne veut pas assumer son geste. J’ignore pourquoi. Même s’il a dû tuer, je suis certaine que son témoignage suffirait à invoquer la légitime défense et l’aide à une personne en danger. Il y a donc quelque chose qui l’empêche de se montrer. La peur du scandale peut-être ? Quoi qu’il en soit, Luce l’avait rencontré à la grande bibliothèque et l’a retrouvée plusieurs jours après dans cette taverne. Il doit être soit important, soit totalement inconnu pour que personne n’ai fait part de sa présence. Enfin, ce n’est pas à moi de conclure là-dessus. Après cette nuit, elle lui a écrit, pour prendre des nouvelles et le revoir. Ce qui s’est fait au bal des Delarose. Je n’y étais pas, mais j’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’un bal masqué. C’est bien vu. Enfin, si je ne peux dire de qui il s’agit, je peux au moins vous indiquer la direction qu’a prise Luce. Je revenais des montagnes Zan quand le l’ai croisée, elle avait l’air de vouloir monter un peu plus au nord.
Ces deux dernières phrases devraient suffire à aiguiller l’officier. Ou du moins à se poser certaines questions sans qu’elle ne soit mêlée à cette affaire plus que nécessaire.
Bien, si vous n’avez plus de question, je pense que je vais vous laisser, vous devez avoir fort à faire, merci de m’avoir laisser témoigner.