Ô toi, mon Roi des Bois !

Aventure #1 écrite Mer 14 Mar 2018, 18:42

Comme convenu, ce jour attendu arriva : Simon partait pour sa première sortie en tête à tête avec sa Serindë. Il était temps pour lui de nouer des liens forts avec elle, de prouver sa valeur et d'établir une confiance durable et profitable dans leur union.
Le festival terminé, l'état d'Oblivion stabilisé, il n'y avait plus de grosse préoccupation dans son esprit que de prendre soin de sa nouvelle compagne. Paré à combattre ce qu'il se trouvait en extérieur, Simon embarqua ses nouvelles affaires ainsi que son armure, que Minarîa ajusta avec soin pendant de très longues minutes. Pressant, il la remercia d'un baiser qu'un fils donnerait à sa mère et quitta le domicile en lui demandant de veiller sur eux.
Il savait qu'elle prendrait l'information au pied de la lettre et comptait bien sur elle pour intervenir s'ils se faisaient surprendre par une créature ingérable.
Serindë avait été logée dans une partie propre et aménagée de l'écurie. Trop grande pour passer les portes, Simon lui avait promis de trouver un jour une demeure où ils seraient bien, tous les trois, sans être contraints à se séparer pour un refuge aussi précaire.
Grimaçant, un peu honteux, Simon accueillit la centaure avec un sourire gêné.

"Ca va..? Pas trop mal dormi ?"

Depuis qu'elle était là, il ne savait pas trop comment assumer ce qu'il lui faisait subir. Sans doute vivre à quelques dizaine de mètres des variquans - et de Marcheval - ne la dérangeait pas ouvertement mais il redoutait de se faire savonner à chaque levé de soleil par une invocation furieuse.

"Du coup... Prête à partir ?"

Commençant à tourner les talons, il l'invita à le suivre en discutant sur le chemin. A leur rythme, ils arriveraient dans vingt minutes à portée du bois, temps qu'ils passeraient à papoter ou à regarder les alentours silencieusement selon l'humeur de la créature...

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

06/10/2017

Serindë était heureuse. Elle ne le montrait pas forcément mais l’idée de partir voir un peu de verdure la rendait réellement euphorique. Elle était aussi contente que son Invocateur vienne, elle pourrait comme ça lui faire vivre l’exaltation de courir en pleine forêt, d’écouter les bruits de la nature, de regarde le ciel d’Aer allongé sur une herbe verte et moelleuse… Elle avait hâte de partager ce qui avait pendant longtemps était sa vie, ce qui lui avait procuré les plus grandes joies.

Elle n’avait pas dormi depuis qu’elle était sortie du Temple, il y avait tant de choses à écouter, à découvrir, il fallait qu’elle se concentre sur un moyen de recouvrer sa puissance aussi, du moins une partie. Cela prenait beaucoup de temps, de méditer, d’aller farfouiller en elle pour essayer de rassembler la moindre petite parcelle d’énergie de Terra. C’était un exercice auquel elle n’était pas habituée, si bien que cela était fastidieux.

Si bien que quand Simon arriva, elle l’attendait déjà dans la cours, le regardant paisiblement approcher. Elle ne comprenait pas sa gêne. Etre logée dans ce qu’ils appelaient l’écurie ou dans n’importe quel autre endroit n’avait pas de réelle importance pour elle qui ne souhaitait que vivre dans une forêt. Mais c’était impossible, elle l’avait bien compris, du coup, le refuge qu’elle avait ne lui posait aucun soucis majeur. C’était même rassurant d’être à côté d’animaux, ils étaient plus faciles à comprendre que les humains et ils avaient rapidement accepté la Brodeuse des Forêts qui s'accommodait fort bien de ses voisins.
Une fois encore, elle essaya de rassurer son Invocateur en lui répondant, tandis qu’ils se mettaient en route.

“Nous autres demi-dieux n’avons pas besoin de dormir… Mais pour répondre à ton autre question, oui, je suis bien installée. Ton écurie me convient parfaitement. Je pense que je me sentirais moins à l’aise dans une maison. Mon domaine c’est la forêt et les animaux. Les variquans font donc d’excellents voisins, peu bruyants, pas bavards, reposants.”

Loin d’elle l’idée de lui faire un quelconque reproche, mais elle voulait lui faire comprendre qu’elle était satisfaite de son sort autant qu’il lui était possible de l’être, et qu’il ne pouvait pas faire mieux. Qu’elle le comprenait et qu’elle s’en contentait.

Tandis qu’ils s’avançaient sur le chemin, elle patienta jusqu’à ce que celui-ci s’éclaircisse et qu’il ne reste plus que quelques passants pour s’arrêter et tendre une main à Simon. Pour éviter une quelconque interrogation, elle lui expliqua son initiative.

“Je te propose de te prendre sur mon dos. Et de galoper. A toute vitesse. Si tu es assez bon cavalier pour ne pas tomber ? Je envie de me dégourdir les pattes.”

Serindë avait décidé de saisir sa chance de pouvoir enfin délier ses muscles et forcer un peu. Elle se sentait capable de le faire, c’était dans son sang, dans ses gênes, elle avait besoin de galoper. Le fait d’en avoir été privée pendant des siècles et des siècles rendait son inaction encore plus douloureuse. Savoir qu’elle pourrait le faire, mais ne pas pouvoir le faire parce que son Invocateur ne le lui permettait pas pour sa sécurité. L’intention était louable mais il n’était plus temps désormais d’être prudent.

Elle faisait une proposition mais c’était en réalité plus une supplique dissimulée. Et elle espérait bien que le jeune noble saurait lire entre les lignes pour lui accorder ce petit plaisir.

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Aventure #3 écrite Dim 18 Mar 2018, 14:50

Ah. Oui. C'était vrai. Minarîa aussi le regardait dormir plutôt que de s'adonner à l'agréable sensation octroyée par le sommeil. Il devait alors dormir en se cachant les yeux pour ne pas être réveillé en permanence par l'auréole lumineuse de sa précieuse invocation flamboyante.
Voir que Serindë restait aussi sereine le rassura légèrement et il décida de mettre de côté le problème des nuits insatisfaisantes au profit de sa dernière demande à laquelle il répondit avec un sourire plus grand que ce que son visage semblait pouvoir accueillir.

"C-C'est vrai ? Je peux ?! Je peux vraiment monter ?!"

Elle qui n'avait jusque là à peine toléré son contacte sur son pelage lui faisait l'honneur immense de l'inviter à la chevaucher et c'est avec une fausse retenu que Simon laissa éclater son plaisir dan la rue. Attrapant la main tendue avec force et gourmandise, il se laissa guider sur le dos de l'invocation qui dût le soulever d'un bon mètre.
Une fois installé, il demeura un instant émerveillé avant que la confusion de la logistique ne vienne lui faire sonner le cerveau.

"C'est trop bien... T'es super confortable ! Je me tiens où, d'ailleurs ?"

Perché comme un fier héros, il hésitait cependant à agripper la fourrure trop courte de la créature qui finirait par le faire tomber. Il n'imaginait cependant pas pouvoir lui tenir le buste nu, surtout sans autorisation. Ses joues rosirent en regardant entre les omoplates parfaites de son invocation terrestre. Finalement, la situation était bien plus gênante qu'il n'y avait pensé...

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06/10/2017

Cela ne dérangeait pas Serindë de prendre son Invocateur sur son dos. Après tout, elle avait déjà servi de support et de monture à nombre d’animaux de l’ancien temps. Son locataire actuel était d’un autre genre, mais ce n’était à son sens pas plus dégradant que lorsque les oiseaux venaient d’endormir dans ses cheveux et sur ses cornes ou que les lichens poussaient sur son torse.

Lorsqu’il laissa exploser sa joie, sans trop savoir pourquoi, la Brodeuse des Forêts se laissa aller à rire elle aussi. Il fallait bien avouer que l’enthousiasme du blond était communicatif, et rafraîchissant.
Sa dernière question la laissa en revanche perplexe. Il pouvait bien entendu s’accrocher où cela lui semblait le mieux, c’était évident ? Restant un moment silencieuse, à se demander si ce n’était pas une interrogation piège, elle finit par répondre sur un ton un peu perdu.

“Et bien… Où tu le souhaites ? Mes cornes, mes cheveux, mes épaules, ma taille… A moins que tu ne veuilles me faire fabriquer ce que portent tes variquans… Comment vous appelez ça... Une selle ? Si ça ne m’empêche pas de courir à toute vitesse, je n’ai rien contre.”

Là encore, elle n’était pas non plus pleine de préjugés. Si Simon avait besoin d’une selle pour ne pas tomber et que ses mouvements à elle n’étaient pas entravés, il n’y avait que du bonus dans cet objet et elle ne voyait réellement aucun objection à en porter un. Ce serait peut-être bizarre au début, elle qui n’avait jamais rien porté d’autre que sa toison, mais elle était convaincue de pouvoir s’y habituer.

Après un instant de réflexion, elle ajouta, pleine de bonne volonté.

“Essaie de trouver une prise et je n’irais pas vite pour faire quelques tests si tu veux ? Si vraiment ça ne va pas, on pourra voir pour une selle.”

Une fois que cela fut chose faite, elle se mit à trottiner sur le chemin, luttant contre son envie de galop pour voir si son Invocateur tenait le coup.

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Aventure #5 écrite Mar 20 Mar 2018, 16:38

Sur les conseils de la créature, il finit par s'accrocher aux épaules dénudées tous en serrant les mollets pour ne pas se laisser désarçonner facilement. L'idée d'avoir non pas une selle mais un genre de harnais avec des sangles pour qu'il puisse se tenir au niveau de son dos était en revanche à creuser pour faciliter les déplacements montés à l'avenir.
Une fois convenablement installé, il prévint qu'il était prêt à expérimenter la cadence chaloupée d'une course.

"Je pense que je suis pas trop mal là, essaie progressivement d'augmenter la vitesse. Si je t'agrippe trop fort, ralentis et j'essaierai de me relâcher un peu."

Là encore, il y avait peu de chance qu'il blesse réellement la puissante fille de Terra. Simon ne pensait pas à ses choses là : elle était un être vivant conscient, c'était tout ce qu'il pouvait définir pour la rapprocher du statut des humains dans une certaine mesure.
Tandis qu'elle se mettait en route, il se laissa bercé par le rythme des pas et constata avec soulagement que sa démarche se rapprochait de celle d'un cheval. Accompagnant les mouvements avec son bassin afin de ne pas sauter comme une crêpe à chaque foulée, il s'exprimé à voix hautes afin de partager ses pensées.

"Ça me va, tu peux foncer je pense, pense juste à ralentir dans les virages pour que je ne finisse pas dans le décors mais ça devrait aller !"

C'était certes différent des longues foulées binaires des variquans, la présence de Marcheval ses derniers mois lui avaient cependant bien facilité la tâche. Remerciant sa monture temporaire, il profitait pleinement de ses expériences sur ce nouveau destrier à la foulée puissante et parfaitement maîtrisée.

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06/10/2017

Elle avait attendu patiemment qu’il s’installe. Accroché à ses épaules, Simon donna à Serindë l’autorisation de s’élancer et elle s'exécuta en une course paisible, murant ses envies de galop derrière un masque impassible et une maîtrise de soi millénaire.
Elle savourait toutefois déjà la sensation de ses muscles équins qui travaillaient en tapant le sol de ses sabots et le vent qui faisait voleter ses tresses et vibrer ses longues oreilles. Lentement, un sourire s’étira sur ses lèvres, sans qu’elle ne s’en rende compte, jusqu’à ce qu’il fasse toute la largeur de son visage.

Obéissant à ses suggestions, elle augmenta la cadence de sa course jusqu’à adopter un rythme rapide mais maîtrisé, avalant les kilomètres de route sans se fatiguer. Il faisait beau bien que frisquet et la demi-déesse, qui ne craignait pas le froid, trouvait l’île que les Quatre avaient créé, de plus en plus belle.
Très vite à l’extérieur de la ville, la nature sauvage reprenait ses droits, passés les derniers champs en dehors des remparts protecteurs. L’herbe grasse qui couvrait la plaine ondulait lentement sous la brise, le ciel était d’un bleu timide mais pur, l’air était vivifiant… Au sourire de la Brodeuse des Forêts, quelques larmes de joie s'ajoutèrent.
Ce monde n’était pas celui de Uinen mais il était beau, il était pur, il était merveilleux. Elle était contente d’avoir affronté ses peurs au Temple, et d’avoir donné sa chance à Simon, rien que pour profiter de cet instant, ça en avait valu la peine.

Quand il lui accorda le plaisir suprême de pouvoir libérer toute sa puissance et sa vitesse, elle ne se fit pas prier et accéléra progressivement jusqu’à atteindre sa vitesse de pointe, au galop, légèrement penchée en avant pour fendre l’air, elle lâcha un éclat de rire béat, le coeur inondé de satisfaction et de plaisir, elle était ivre de vitesse et de liberté. Ici, aucune idée parasite ne vint la faire douter et elle avalait les kilomètres à toute vitesse, abordant les virages dans de grandes courbes souples pour éviter de jeter son cavalier à bas.
Bientôt le Bois du Roi fut dépassé mais Serindë s’en fichait, il serait bien temps de revenir plus tard. Elle se cantonna toutefois sagement à la route, profitant de la relative sécurité qui y régnait, avant de la quitter pour faire un grand demi-tour, quelques kilomètres après leur objectif premier.

Tandis qu’elle fonçait désormais vers le couvert des arbres, sa voix s’éleva, claire, déterminée :

“Accroche-toi petit être, on va passer aux choses sérieuses !”

Un renâclement clairement amusé ponctua ses mots tandis qu’ils atteignaient les premiers arbres. Pourtant la fille de Terra ralentit à peine sa course, galopant entre les arbres, zigzaguant entre les fougères, sautant par-dessus les troncs renversés, elle redécouvrait le plaisir de la chevauchée forestière, ce pour quoi elle avait été façonnée.
A peu près au milieu du Bois, elle finit par s’arrêter, dans une trouée de verdure, et laissa un instant au noble pour se remettre de ses émotions. Elle-même était légèrement essoufflée mais heureuse, terriblement, son cœur était prêt à défaillir et elle n’arrivait pas encore à réaliser qu’elle avait galopé pour la première fois depuis des siècles.

Son visage d'ordinaire neutre et impassible était adouci par un large sourire tandis qu’elle avait fermé les yeux pour écouter les bruits, les sons si familiers de son domaine premier, les bois.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

Il s'était passé beaucoup de choses jusqu'au moment où Simon put prendre la parole, essoufflé, les muscles endoloris et un sourire fendant les nuages sur le visage.
Lorsqu'elle accéléra, le cœur battant, Simon se laissa porter par l'ambiance enivrante à laquelle Serindë se laissait également aller. Hurlant tous deux dans les vastes plaines entourant la rivière Blanche, les muscles crispés et le cœur relâché, les cheveux dans le vent, se laissant engourdir par le froid de l'air printanier et la chaleur de l'effort nécessaire pour rester sur le dos de sa monture. Même les monstres inoffensifs qu'ils avaient croisé avaient semblé profiter à la toile qui se dessinait le long de leur course.
Ce fut une fois rentré sous la cime des arbres que tout se compliqué. L'invocation se mouvait avec une aisance qui n'avait rien de naturelle entre les arbres et racines, forçant malgré tout le jeune noble à redoubler d'efforts pour maintenir son assiette à chaque bond qu'elle exerçait sans difficulté. Il serrait la chair sous lui avec une telle force qu'il craignait la blesser mais ne desserrant pas sa prise par peur de chuter et se faire mal de façon bien plus impressionnante.
La présence d'une clairière sauva les muscles du garçon qui roula au sol plus qu'il n'y descendit gracieusement. Le souffle entrecoupé de rires douloureux, il tentait de récupérer de l'envolée qu'il venait d'expérimenter à cru avec une prise médiocre. Le tout était plus que positif. Il avait tenu, elle avait aimé, peu de choses pouvait être meilleures que ce qu'ils avaient vécu tous les deux. Étendu sur le dos, il attendit que sa respiration se fasse plus régulière avant de tenter de reprendre la parole, n'essayant même pas de bouger en sentant son corps entier pleurer l'exercice qu'il venait d'expérimenter.

"C'était... Ouaaah... Rapide..."

Les mots ne venaient pas, il y avait trop de choses issues du ressenti immédiat qu'il ne parvenait à communiquer. Préférant ne rien ajouter, il se délecta plutôt de l'expression extatique de la centaure, arborant ainsi un sourire fendant le ciel.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

06/10/2017

Serindë était perdue. Perdue dans le contentement et la joie presque trop irréelle du moment qu’elle venait de vivre et qu’elle vivait encore. Elle avait galopé. Pas de toute la puissance de ses muscles mais elle avait sentit l’air s’engouffrer dans ses cheveux, ses oreilles avaient bourdonné du bruit de la course et des sons de la nature… Elle était tellement heureuse qu’elle avait presque peur. Peur que tout cela ne soit pas réel, peur que ça ne dure pas.

Mais elle refusait de se laisser abattre. Terra lui avait accordé cet infime moment de bonheur, elle se sentait revivre rien que pour ça. Sur son torse, de petits bourgeons avaient germé à mesure que son bonheur avait éclos, timides, ils étaient pour le moment fermés mais ils laissaient présager sans grande peine de l’état de contentement de la centaure. Ou bien son large sourire l’affichait-il clairement ? Sans doute un peu des deux, il n’en était pas moins qu’elle était juste profondément heureuse.
C’est pourquoi elle laissa échapper un petit rire cristallin. Quelques fleurs s’épanouirent sur son torse, colorées et flamboyantes.

Puis elle finit par se tourner vers son Invocateur et le regarda, lui tendant une main avec un petit sourire, son naturel prudent et discret reprenant vite le dessus. Elle était toujours heureuse, ses yeux d’or liquide flamboyant de satisfaction en étaient un bon indice, mais elle avait aussi conscience que la forêt pouvait être dangereuse et que sa liberté n’était qu’illusion. C’était certes plaisant, et son esprit positif entretenait le bon côté des choses, mais cette délivrance ne l’était qu’en demi-teinte.

Revenant à Simon, elle se pencha en le voyant allongé par terre, le souffle erratique, et demanda, un peu inquiète :

“Petit être ? Est-ce que ça va ? Je suis peut-être allée trop vite ?”

Elle s’en voulu presque aussitôt, car elle s’était laissée emporter par l’ivresse de la libération, sans faire attention à l’individu fragile qui était la seule clé de son séjour hors du Temple. Il fallait qu’elle prenne soin de lui, ou Minarîa et elle auraient tôt fait de retourner dans leurs cellules respectives.

Penaude, elle s’agenouilla gracieusement comme le ferait un cheval près du noble et posa un regard de nouveau trop sérieux et trop prudent avant de dire, de sa voix douce :

“La course m’a libéré, je me sens capable de te soigner légèrement, si tu as mal quelque part ?”

Elle le regarda, attendant simplement une réponse.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

Généreuse et aimante, la créature de la nature s'inquiétait du sort de son invocateur en le voyant ainsi silencieux. Ce dernier continuait de la dévorer des yeux en se nourrissant de son bonheur, secouant la tête de droite à gauche en signe de négation lorsqu'elle lui proposa d'utiliser la magie pour apaiser ses douleurs. Toujours essoufflé, il ne manquait pourtant pas d'énergie en expulsant toutes émotions qu'il ressentait.

"Nnh-nnh, ne t'inquiète pas ! C'était génial ! C'était comme si-... Comme si on volait ! Woosh ! Au dessus du sol !"

De son bras droit, il avait réalisé un arc de cercle pour illustrer la courbe des bonds de la centaure.

"Tu virais au dernier moment ! Shaff ! Shaff ! Comme ça entre les arbres !"

Cette fois-ci il illustra avec ses deux mains les mouvements latéraux de sa monture en les décalant rapidement à droite puis à gauche pour éviter des projectiles invisibles.

"Et tout ça sans se prendre une branche ou un caillou sur la route ! Rien ! Boing, boing ! Comme si le sol était lisse !"

Il avait écarté les bras pour laisser supposer une vaste étendue vierge, geste qui lui arracha une petite grimace de douleur avant qu'il ne ramène ses membres contre lui. La force qu'il avait du solliciter pour se maintenir ne concernait pas que ses jambes, il avait réellement du se cramponner aux épaules de sa camarades lors des virages pour ne pas glisser.
La regardant en souriant, il finit tout de même par essayer de la rassurer sur son côté raisonnable.

"Par contre, je veux bien qu'on attende un peu avant de repartir... Et demain je dormirai sûrement jusqu'au déjeuner..."

Un air malicieux chercha à excuser ses faiblesses physiques tandis qu'il se laissa aller contre l'herbe fraiche.

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06/10/2017

Serindë ne savait pas trop quoi faire pour aider son Invocateur, il avait l’air heureux et en même temps… Il n’avait pas non plus l’air en grand forme. Quand il parla, elle se prit à sourire légèrement, s’agenouillant à ses côtés, l’écoutant et le regardant mimer ses mouvements. La tête légèrement penchée vers le noble, elle l’écoutait et opinait quelques fois, en assentiment à ses descriptions. Elle le regardait sans comprendre totalement son enthousiasme. Il avait l’air de dire qu’elle avait réalisé un exploit. Pourtant, elle était juste… Elle ? Enfin, elle avait juste délié la puissance que Terra lui avait accordé, et elle avait couru comme elle ne l’avait pas fait depuis des millénaires.
Perplexe, elle haussa donc les épaules et répondit doucement :

“J’ai juste galopé, petit être. Comme je suis faite pour le faire. Je te remercie de m’avoir accordé ce moment. J’avais oublié à quel point la course me manquait.”

C’était un aveu de contentement mais également de faiblesse. A présent qu’elle se souvenait du bien que cela lui procurait, retourner en cage maintenant serait une véritable renaissance de torture. Elle se surprit presque à regretter d’avoir accepté sa libération.
Au moins, quand elle était prisonnière, protégée d’une certaine manière, par les murs de sa prison, elle ne ressentait presque plus rien, comme amorphe, endormie. La douleur ne l’atteignait même plus et dans un sens, c’était peut-être mieux.
A présent, son coeur et son corps étaient de nouveau soumis à la violence de la vie, et des sentiments qu’elle offrait, et la Brodeuse des Forêts ne se sentait pas la force de supporter un nouvel enfermement.

Elle regardait Simon s’extasier de son air sérieux, impénétrable et se contenta d'acquiescer avant de répondre à sa dernière demande avec sa simplicité caractéristique :

“Je repartirais doucement, cela ne me pose pas de problème.”

Puis elle laissa de nouveau son regard doré dériver sur les alentours, paisiblement. C’était ici qu’elle voulait passer le reste de son temps de liberté. Dans ce bois qui était si petit par rapport à Uinen. Il lui faisait l’effet d’être un bébé forêt. C’était presque amusant.
Tout était calme et paisible, et les premières traces de civilisation humaine étaient bien loin, si bien qu’elle avait presque l’impression de revenir en arrière, dans le Premier Monde. Celui d’avant la catastrophe. Elle ne voulait pas partir. Pourtant il le faudrait. Elle soupira discrètement. Elle ne pouvait pas laisser Simon ici.

Gardant ses pensées pour elle, elle resta là, à regarder le monde magnifique que les Quatre leur avait de nouveau offert. Et elle soupira de nouveau, de contentement cette fois.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

Simon mima une moue faussement vexée puis moqueuse en écoutant l'humilité ironique de la demi-déesse, agitant ses mains l'air de dire "tu peux parler, moi j'ai pas de sabots". Ricanant à sa propre bêtise, il revint à lui lorsque son invocation se perdit du regard dans la dense végétation du bois des Rois. Soupirant après elle avec affection en la voyant se laisser aller à rêver, le jeune héros semblait en proie à une petite prise de conscience : s'il était le premier à la libérer, cela faisait des dizaine, non, des centaines, peut être plus encore d'années qu'elle était privée du plaisir simple et pour lui acquis de pouvoir se déplacer - et encore, elle n'était pas entièrement libre.
Un second soupire, plus triste, le conforta sur le fait qu'elle avait au moins eu de la chance d'être tombée sur lui. Les mots lui vinrent alors sur un ton plus doux que les boutades précédentes.

"Tu sais... Quand tu auras retrouvé assez de forces... Tu pourras de nouveau courir librement..."

Il marqua une courte pause en baissant les yeux sur ses encore crispées par la course, se remémorant leur première rencontre dans cette cellule sauvage du temple de Terra.

"Quand je t'ai libérée... Tu sais, je t'ai dit que je voulais faire les choses bien et ne pas te contraindre à faire des choses à cause de ce... Pacte..? Ben j'étais vraiment sérieux... Si tu es d'accord je ferai faire une selle ou un harnais adapté pour les longs voyages ensemble mais je tiens vraiment à... A ce que tu puisses... Tu sais... Hum... Te... Te sentir vraiment... Toi."

Sa phrase sonnait bizarre à ses oreilles mais il sentait un besoin irrépressible d'être le plus naturel possible lors de ce petit moment privilégié qu'ils partageaient.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

06/10/2017

En entendant les soupirs discrets de son Invocateur, Serindë tourna la tête vers lui, le regard interrogateur. Elle n’était pas douée pour comprendre les humains, mais avec ce qu’elle avait déjà appris, il lui semblait qu’il avait soupiré de contentement la première fois… Puis de tristesse la seconde.
Aussitôt inquiète que quelque chose ne l’ai contrarié ou qu’il ne soit finalement blessé à un endroit qu’elle n’avait pas soupçonné. Elle se pencha donc sur lui, légèrement, faisant de l’ombre sur son visage tandis qu’il lui parlait.

D’abord, elle ne comprit pas le sens de ses mots. Elle avait déjà couru librement, quelques instants plus tôt, elle n’était pas sûr de saisir ce qu’il lui promettait. Puis il précisa ses propos. La centaure haussa un sourcil, perplexe.
Etre vraiment elle ? Se pouvait-il qu’il ai perçu ses sentiments profonds, par-delà les mots ? Le lien qui les unissait pouvait-il faire ça, ou Simon avait un don d’empathie à ce point développé ?
Perturbée, elle le regarda longuement sans rien dire, ses prunelles de biche dorée voilées par les interrogations. Mais comme il ne faisait pas mine de développer plus, elle opina, en silence, avant de répondre sur un ton incertain.

“Je me souviens bien la promesse que tu m’as faite. Et je n’ai pas trouvé matière à te la rappeler jusqu’à maintenant. J’ai bien conscience que tu fais des efforts… Et je t’en remercie.”

Elle n’était pas certaine de vouloir se livrer sur ce qu’elle souhaitait vraiment, mais de toute façon il semblait que son Invocateur s’en soit rendu compte tout seul. S’il tenait ses promesses, une fois qu’il la jugerait assez forte, elle n’avait pas à se plaindre.
Elle espérait juste qu’un jour il la trouverait assez puissante pour la laisser enfin parcourir librement Arcane, et que cette promesse n’était pas juste un moyen de la faire patienter, avant de lui annoncer qu’elle n’aurait jamais sa liberté.
Mais de ce qu’elle avait apprit à connaître de Simon, elle était quasiment certaine qu’il était sincère et elle opina donc de nouveau, en souriant brièvement.

“J’ai déjà bien récupéré. Mais je te laisse seul juge pour me dire quand tu penses que je serais capable de sortir seule. Encore que pour le moment… L’endroit est plutôt calme. Es-tu sûr que le monde est dangereux ?”

La centaure regarda autour d’elle, aucun son, aucun bruit ou rien de bien méchant ne semblait vouloir troubler la tranquillité du lieu, l’instant était vraiment idyllique. Ca ne lui donnait franchement pas envie de rentrer.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

La compréhension et la gentillesse de Serindë à son égard étaient aussi différentes que semblables à celles de Minarîa. La pudeur de la centaure à s'exprimer était pour lui une expérience nouvelle mais il appréciait sa sincérité à chacune de ses phrases. Souriant au visage penché vers le sien, il hocha la tête à l'affirmative tout en regardant autour d'eux d'un air inquiet.

"Oui et oui... Je n'attends que de pouvoir te prévenir et je serai sans doute plus crédible si nous étions confrontés à ces monstres. Enfin... "Ces" monstres, même s'il n'y en a pas actuellement autour de nous - ce qui est fort étrange soit dit-en passant... J'ignore si nous devons nous réjouir ou craindre une embuscade."

Ils en avait pourtant croisé sur la route et Simon était persuadé qu'il existait des créatures hostiles et territoriales dans les environs, c'était "L'encyclopédie des grands monstres d'Arcane" qui le disait, donc c'était forcément vrai ! Ou au moins en partie.
Toujours allongé, portant la main à sa ceinture pour se réconforter de la présence de Malaise, il déglutit avec difficulté. S'ils étaient pris en embuscade, pourraient-ils vraiment s'en sortir ? Le héros de la Lumière préféra compter sur la chance de sa brillante destinée. Même s'ils ne triomphaient pas, la course agile de Serindë les protégerait d'un sort funeste.

"Tu penses qu'il faudrait que je me redresse ? Juste au cas où..?"

Lui-même aurait répondu oui à sa propre question mais bien que la fatigue s'envolait peu à peu, son corps rêvait de pouvoir encore profité un peu de l'herbe fraîche sous son corps endolori.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

06/10/2017

A aucun moment Serindë n’avait souhaité remettre en doute la parole de Simon concernant la dangerosité du monde. Mais force était de constater que depuis sa sortie du Temple de Terra, à part l’attaque du convoi du festival, qui était le fait d’un humain, elle n’avait pas eu à craindre d’attaque de ces fameux monstres dont parlait si souvent son Invocateur.
Il n’avait pour l’instant croisé que des bibis d’élevage ou des variquans montures, créatures qui avaient absolument tout d’inoffensif.

Quand Simon parla d’une embuscade, la Brodeuse des Forêts se redressa et tourna les oreilles dans tous les sens, comme une biche aux aguets et fronça les sourcils. Toute à sa discussion avec son Invocateur, elle n’avait pas perçu le changement d’ambiance des alentours. Plus aucun oiseau ne pépiait et le silence, auparavant paisible, était devenu lourd et inquiétant.

Se remettant immédiatement sur ses sabots, Serindë opina à la question de Simon, son regard doré tourné vers les sous-bois qui apparaissaient prêt à dégorger des centaines de monstres ou de menace. Voyant que le noble peinait à se redresser comme il l’avait suggéré, elle tendit une main, l’attrapa par le col et le remis sur pieds dans efforts.
Ses prunelles scrutaient toujours les environs, et sur son torse, l’herbe grasse généreuse tombait, vite remplacée par de l’écorce de chêne dure et protectrice, l’instinct de la chasseuse s’étant réveillé et modulant son corps.

Finalement Serindë renâcla et murmura à son Invocateur sur un ton calme mais martial :

“Je crois qu’il va enfin être temps de me mettre à l’épreuve petit être. Je perçois une présence par delà les premiers arbres. Impossible toutefois de dire combien ils sont, et ce qu’ils sont. Même mon ouïe n’arrive pas à percevoir un son.”

Le moins que l’on eût pu dire effectivement, c’était que les choses cachées dans les fourrés étaient discrètes, ou terriblement immobiles. Serindë percevait leurs faibles respirations mais celles-ci venaient de tous les côtés, de sorte qu’elle ne pouvait pas comptabiliser les potentiels adversaires.

Pour le moment elle ne bougeait pas, et ne faisait pas mine de lancer les hostilités, il y avait trop d’inconnues, trop de choses incertaines pour qu’elle ne prennent le moindre risque de blesser ou de faire blesser Simon.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

21/08/2013

• Mana: 25
• Endurance: 80
• Etat: Défiant
• Attaque physique: 10
• Sorts possédés : Plante 1, 2, 3 / Paraséïsme

À l’image de la foudre divine, un grondement, rapide et répétitif éveilla les êtres de la forêt. Les plus chétifs s’enfuirent au gré du vent, peu désireux de s’éterniser pour découvrir l’origine du bruit et potentielle menace. Lui se contenta de tendre l’oreille dans un premier temps. Agitée par quelques soubresauts, celle-ci lui indiquait la direction prise par les intrus, qui naviguaient étonnamment sans encombre au sein du Bois des Rois. Nullement intéressé par ce grabuge, il resta de marbre, enfoui telle une statue parmi la végétation.

Puis, le galop se rapprocha. Il était plus prononcé, plus lourd que celui des groupes de cervidés qui s’aventuraient parfois ici. Intrigué mais surtout agacé par la soudaine proximité de ces étrangers, l’être se leva calmement. Non contents d’avoir mis une patte sur son territoire, les deux intrus, qui ne se trouvaient plus qu’à une trentaine de mètres, semblaient décidés à s’éterniser. Il s’avança, se mouvant avec la nature sans jamais la déranger malgré son corps massif. Sa respiration alourdie par son irritation croissante s’échappait de ses grosses babines, retentissant contre l’écorce des arbres.

Les intrus ne bougeaient pas. Il lâcha un grondement pour les avertir, tandis que ses instincts protecteurs et possessifs réveillaient sa colère. Branches brisées et feuillages écartés sans résistance, il parvint à leur niveau sans se précipiter. Dérangé en pleine sieste, il n’avait qu’une envie c’était d’y retourner. Et pourtant voilà qu’un humain puant à des mètres à la ronde venait souiller son sanctuaire. Intolérable. D’un puissant coup de tête d’où sortait une large ramure, il fendit le tronc d’un arbre qui vint s’écraser non loin de l’étranger. En grimpant dessus, le Goliath se montra dans toute sa splendeur.

Un rugissement sourd directement porté vers l’humain dévoila l’ensemble de sa dentition acérée. Il ne fit pas grand cas de l’être sylvestre à ses côtés qui, si elle possédait une odeur inconnue suscitant sa méfiance, faisait bien moins tâche que le bipède dans cet environnement forestier. Fier et menaçant, il se pencha légèrement en avant pour mieux les jauger de ses petits yeux sombres. Les quelques secondes qui suivraient seraient décisives pour cette rencontre, car dès qu’il descendrait de son petit perchoir, il ne ferait demi-tour qu’une fois sa tranquillité retrouvée et sa dominance assurée.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

Remis sur pieds comme une poupée trop molle, Simon ne pipa mot face à la force toujours surprenante à ses yeux des invocations. La méfiance nouvelle de la fille de Terra le perturba également très légèrement. Portant une main à sa lame en sachant d'ores et déjà qu'il n'en aurait pas besoin tant qu'il était accompagné, l'aventurier sursauta lorsque la créature bondit hors de sa tanière, toutes griffes dehors et montrant les crocs.
Grand, marron ou brun, recouvert d'un pelage long et de bois semblables à ceux de Serindë ; malgré la peur et l'adrénaline montante, l'élève noble qui avait reçu une éducation poussée du bestiaire de l'île, vainqueur de la récente épreuve d'énigmes du Festival de Terra grâce à ce même savoir, savait reconnaître un goliath lorsqu'il en voyait un pour la première fois.

Savoir. Ce mot si grandiose regroupait bien des choses. Il savait ce que c'était, où le trouver et quelques caractéristiques le concernant. De quoi se souvenait il déjà ? Bois qui poussent, très territorial... Et..? La vision qu'i avait de la bête entravait légèrement ses connexions synaptiques. Bien qu'il ne se souvenait plus exactement des mots, son corps semblait avoir mémorisé les réflexes à adopter dans ce genre de situation.

Fuir. Loin, sans chercher à se retourner. Ses pas le firent se rapprocher de la centaure forestière tandis que ses mains signalèrent qu'il voulait remonter au niveau du garrot de sa protectrice. Sa lèvre inférieure tremblait et les mots avaient du mal à sortir se sa bouche, comme s'ils risquaient d'énerver davantage la bête. Son regard ne parvenait pas non plus à le quitter et tant qu'ils ne seraient pas en route, il ne serait sans doute pas possible de relâcher l'attention fébrile qu'il maintenait sans même y penser.

Tout dans ses gestes indiquait la volonté de partir, tirant les crins de la forte invocation en direction du chemin par lequel ils étaient arrivés, quasiment à l'opposé du furieux et fier goliath.

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06/10/2017

Serindë avait senti la menace sans la comprendre, totalement étrangère au nouveau monde. C’est donc bien surprise qu’elle vit surgir un lion moussu et cornu des fourrés, grimpant par-dessus un arbre qu’il venait d’abattre.
Renâclant de surprise et de douleur à la vue d’un cousin de ses anciens protégés tué de la sorte, sans le moindre remord. Elle serra instinctivement les poings, prête à en découdre pour punir l’auteur de cette tragédie. Un instant sa colère poussa comme de la mauvaise herbe et elle en oublia la prudence et le fait que sa puissance d’antan qui lui aurait permit de ne faire qu’une bouchée du Goliath avait disparu depuis longtemps.

Mais la poigne de son Invocateur sur ses crins, quelque part sur son flanc la ramenèrent à la réalité brusquement et, sans quitter le lion végétal, elle prit conscience que sa liberté aussi, ne dépendait plus seulement de sa simple volonté, mais également de la vie du jeune homme blond à ses côtés.
Lâchant un son à mi-chemin entre le soupir de dépit et un nouveau renâclement de frustration, elle attrapa le jeune noble de nouveau par le col pour l’aider à grimper derrière elle.
Elle observa le Goliath longuement, assez pour comprendre que la source de son mécontentement était l’humain dans son dos.

Elle se mit ensuite à reculer prudemment sans quitter le lion des yeux, écorce de chêne dure tapissant son torse avec application. Les poings de la Brodeuse des Forêts étaient toujours serrés mais elle ne voulait pas prendre le risque de retourner en cellule par négligence, s’engageant dans un combat qui pourrait causer la mort de son Invocateur, la clé de sa liberté.

Arrivée de l’autre côté de la trouée dans les arbres, Serindë soupira une seconde fois, de tristesse. L’arbre abattu était toujours à terre, mort, inerte. Elle n’entendait plus les gémissements de ces nouveaux protégés, les Quatre lui avaient aussi retiré cette aptitude dans la punition, visiblement. Mais même si elle ne les entendait plus, elle avait tellement conversé avec eux, que le simple bruissement des feuilles des congénères du mort étaient évocateurs de leur douleur.
Le coeur tendre de la centaure saigna en lisant le chant des feuilles et une larme dorée s’écoula sur sa joue. L’essuyant d’une main, elle tendit l’autre et lança sa magie en avant, vers le tronc abattu.

Puisant dans le peu de force qu’elle avait recouvré, elle délia les racines de la victime et força l’énergie vitale de Terra à affluer, reformant en partie les liaisons coupées. Puis, petit à petit, quelques bourgeons émergèrent sur l’arbre couché dans sa dernière position.
Abaissant sa main, affaiblie, elle contempla les jeunes pousses qu’elle avait encouragé à sortir de terre et son coeur se consola. D’un mort, elle avait permis à quatre jeunes de s’éveiller. Le cycle reprendrait.

Ses yeux se reposèrent ensuite sur le Goliath, essayant de faire comprendre au monstre qu’elle n’était pas son ennemie en son territoire forestier.
Pourtant, consciente que sa magie avait pu perturber l’animal, elle se tenait prête à galoper en sens inverse, pour mettre le plus de distance en eux et le lion végétal.

Géokinésie 6 (Bourgeons de la nouvelle chance) : 20-6=14 points de mana restants.

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21/08/2013

• Mana : 22
• Endurance : 80
• État : Agressif
• Attaque physique : 10
• Sorts possédés : Plante 1, 2, 3 / Paraséïsme
• Sort utilisé ce tour-ci : Plante 3 (= -3 points de mana)

L'humain craignait sa présence, et il en avait toutes les raisons. Bien. Qu'il s'enfuit, que la peur l'emmène loin d'ici, qu'il coure avec ses petites jambes comme si sa vie en dépendait, puisque c'était le cas. De toute façon, le Goliath ne prendrait pas la peine de le poursuivre. L'intrus grimpe sur la femelle comme si elle était un animal, alors qu'elle partage certains traits physiques avec son compagnon.

Lui les toisa de ses cinq mètres de haut, explicite quant à la sentence qui s'abattra sur eux s'ils ne déguerpissent pas de ses bois. Pour appuyer sa menace, il se remit à grogner. La créature quadrupède tendit alors sa main vers lui. Ce mouvement était trop proche d'une offensive pour être ignoré. Le Goliath voulut descendre de son perchoir mais il le sentit se transformer sous ses épaisses pattes. Soudainement inquiet d'un changement qui n'émanait pas de sa volonté, et opérant directement sous lui, il fixa l'arbre couché sans comprendre. Et ce qu'il ne comprenait pas, il n'aimait pas.

Le puissant mâle rugit avant de descendre de son perchoir naturel pour réduire la distance de sécurité qu'avaient intelligemment instauré les deux indésirables. Il s'arrêta presque aussitôt. Ses cornes boisées frémirent, parcourue d'une vague magique. À cet appel, la nature réagit. Devant ses pattes, des ronces surgirent du sol avant d'y replonger, dévorant la terre à vive allure en direction des intrus pour les attraper. Si leurs réflexes n'étaient pas trop mauvais, ils pourraient sans doute y échapper.

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Aventure **#19** écrite Mar 09 Oct 2018, 14:45

Il ne pouvait pas aider avec ses propres compétences. Hissé sur le dos de Serindë, il ne pouvait que tenir sa rapière prête dans le cas d'un combat rapproché, chose qu'il ne souhaitait pas engager dans un premier temps.
L'intervention magique et magnifique de sa douce centaure le sortit cependant un instant du contexte actuel, ses yeux s'écarquillant tandis qu'il se penchait légèrement du côté du spectacle.
Il n'osait pas parler, pas intervenir, souhaitant presque pouvoir être invisible sur le moment. Le moindre geste pourrait avoir l'effet d'une provocation pour le maître des lieux et cette donnée avait été fort bien assimilée par le garçon mal préparé.
Lorsqu'il se redressa doucement sur Serindë, caché autant que possible derrière son buste, il s'accrocha doucement, prêt à se tenir dans le cas où elle partirait au galop soudainement. Jetant un dernier coup d'oeil par terre vers les bourgeons florissants, il ne put retenir la fierté en lui d'être en compagnie d'une créature aussi impressionnante.

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06/10/2017

Serindë savait que son intervention ne plairait pas. Et pourtant son coeur de Protectrice n’avait pas pû s’empêcher d’agir pour ce pauvre arbre, et de se mettre en danger. Ce qu’elle avait oublié, l’espace d’un instant, c’était le petit être fragile assit sur son dos, la clé de sa liberté fraîchement acquise.

Quand les cornes de la créature agressive frémirent, elle sentit le pouvoir de la Terre sous ses sabots et hennit. Passant une main dans son dos, elle plaqua l’humain contre son buste avant de bondir en avant, évitant sans aucune difficulté les lianes projetées vers eux. En deux bonds de biche, elle s’éloigna du danger, et, après un dernier regard vers les bourgeons qu’elle avait fait naître, elle prit la direction opposée au monstre sylvestre, dans un galop rapide mais soigné, faisant attention à son Invocateur dans son dos, le plaquant toujours contre elle d’une main ferme.
Ses longues oreilles mobiles étaient pliées vers l’arrière, guettant un éventuel son de poursuite, au cas où le Goliath aurait eu la délicieuse idée d’essayer de la suivre.

Elle ne ralentit pourtant pas son rythme avant d’arriver à l’orée des bois, quand les arbres se clairsemairent pour dévoiler la plaine. Elle passa alors au trot et engagea une large courbe pour aviser de ses prunelles sans pupilles les abords de la forêt, pour s’assurer qu’elle n’avait pas attiré vers la capitale le monstre végétal qui les avaient surpris.
Son regard scrutait les environs attentivement, longuement. Elle fit un aller-retour au petit trot à distance raisonnable de la fin des arbres avant d’estimer que la bête ne les avait pas suivi.

Se mettant au pas, elle défit sa prise doucement et souffla de soulagement. Sa voix s’éleva alors, sans que toutefois son visage ne se tourne vers son Invocateur :

“Je suis navrée petit être. Est-ce que tout va bien ? Je ne voulais pas l’agresser mais… Cet arbre, je ne voulais pas qu’il soit mort en vain. Je comprendrais que tu m’en veuilles. Je t’ai mis en danger. Je ferais plus attention.”

Égoïstement, elle tenait au noble assis sur son dos. Il était la clé de sa liberté pour quelques dizaines d’années. C’était peu dans son éternité mais elle voulait en profiter au maximum. Le mettre en danger de la sorte était stupide et idiot. Elle s’était trop enivrée de cette soudaine vie au grand air, illusoire et fragile.

S’ébrouant, elle reprit doucement le chemin de la capitale, rejoignant sans se faire prier la route, relative sécurité humaine. Elle jeta un dernier regard aux bois, déçue de devoir déjà partir, et fustigeant en silence son actuelle faiblesse. Que n’était-elle pas encore capable de se défaire autrement que par la fuite d’une bête pareille… Elle n’en avait en effet jamais vu dans l’Ancien Monde.
Curieuse, elle demanda donc :

“Dis moi, Invocateur, de quel monstre s’agissait-il ? Connais-tu son nom ?”

Autant essayer d’en savoir un peu plus sur ce nouveau monde dès à présent. Si la flore ressemblait en majorités à celle de l’ancien, il semblait que plus aucun animal n’avait quelque chose d’identique par rapport à l’autre d’avant. C’était très perturbant… Mais quelque part, exaltant aussi. Serindë avait l’impression de naître une seconde fois, d’être de nouveau un enfant ignare.
Toute sa sagesse ne lui servirait que peu lui semblait-il, et pourtant cela ne l’inquiétait pas. Elle était trop heureuse d’être sortie de sa prison pour ça. Peut-être les craintes viendraient-elles après, quand l’exaltation de cette nouvelle liberté se serait fanée.

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Aventure **#21** écrite Lun 11 Mar 2019, 10:05

Il s'était senti en danger devant la créature, certes, mais à aucun moment il n'avait incombé la responsabilité à sa véloce invocation. Accroché comme une moule à son rocher, il sentait encore son corps grogner contre les traitements en cours, obéissant tout de même dans un soucis de survie évident. Pantelant, dans un petit concert de "ouille" et de rires compulsifs, il reprit peu à peu son souffle pour répondre à la créature sylvestre.

"Oui, aaah... C'était un goliath. Le nom est joli mais il fait parti des créatures les plus dangereuses de la forêt... En partie à cause de son caractère très territorial et de ses aptitudes de combat mêlant force brute et magie de haut niveau."

Il marqua une pause, grognant un peu contre lui même alors que la culpabilité commençait à le grignoter."

"D'ailleurs... Je crois que mon frère m'a déjà parlé d'une carte à la milice où son représentés les terrains occupés connus... Hmmm, désolé, j'aurais dû m'en rappeler plus tôt..."

Une moue presque larmoyante transformait son visage de jeune adolescent en visage d'enfant un peu niais. Ce n'était pas elle qui l'avait mis en danger, loin de là. La responsabilité de l'invocation revenait à celui qui l'avait libérée, il était bien conscient de cette loi capitale dans un monde où elles étaient nécessaires à la survie de l'humanité.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

06/10/2017

Serindë regardait les alentours, semblant incapable de se satisfaire de ce qu’elle voyait. La nature lui avait manqué, terriblement, et il lui semblait qu’elle ne serait jamais apte à se sentir repue de sa dose de verdure. C’était dans ses gênes, dans son essence même, d’être parmi les végétaux de Terra, avec pour seul toit que le ciel d’Aer.

Exhalant doucement, elle s’apaisa aux propos de Simon, opinant un rien, attentive. Un goliath ? Le nom était étrange… Et ressemblait étrangement à un autre, donné dans l’Ancien Monde. Du moins le pensait-elle. En tout cas cette appellation soulevait une vague réminiscence dans sa mémoire, mais comme d’ordinaire, elle ne fit pas l’effort de se rappeler mieux, ne souhaitait pas réveiller la douleur inhérente à son ancienne vie.
Elle était révolue, il faudrait bien qu’elle s’y fasse, et qu’elle aille de l’avant.

Quand son Invocateur s’excusa et fit mention de la carte, la centaure haussa une épaule, pas franchement ébranlée par la nouvelle, ni même déçue par le chevalier. Elle secoua doucement la tête et répondit d’un ton doux :

“Ne t’excuse pas, petit être, tu ne peux pas penser à tout, tout le temps… Et tu n’es pas responsable de moi, je ne peux pas mourir après tout. Je risque moins d’y perdre que toi.”

Et c’était vrai. A tout le moins pourrait-elle souffrir, mais au final, elle n’avait pas de vie, pas de possessions, pas d’être chers à protéger… Le peu de son existence antérieure lui avait été enlevé par la Punition. Désormais, son existence était dédiée à protéger l’être humain sur son dos, celui qui l’avait libéré. C’était… Très différent de sa tâche précédente, et très perturbant aussi.

Tous les êtres dont elle avait eu la charge jusqu’alors n’étaient pas doués de volonté propre, ou capable de se déplacer seuls. Ils dépendaient d’elle. Simon, lui, pouvait contester ses choix, disparaître à l’autre bout de cette île qu’elle ne connaissait pas… Se blesser, tomber malade… Et mourir.
Serindë serra les poings en inspirant. Toutes ces observations étaient stressantes. Plus elle réfléchissait, plus elle se rendait compte que sa liberté ne tenait réellement pas à grand chose.

Après le silence qu’elle avait laissé s’étirer sous le coup de ses réflexions, elle reprit donc, dissimulant dans bien que mal le tumulte de ses sentiments :

“J’imagine qu’il va falloir qu’on apprenne à se faire confiance… Et à ne pas trop s’inquiéter l’un pour l’autre. Et ainsi, tout ira bien.”

En réalité, ses propos s’adressaient plus à elle-même qu’on son Invocateur, mais les prononcer à voix haute aidait la Brodeuse des Forêts à faire le point. A cet instant, elle était très loin d’éprouver la sérénité millénaire qu’on avait tendance à leur prêter… De même qu’elle aurait été bien incapable de dispenser la moindre sagesse si on était venu lui demander conseil. Elle était aussi perdue qu’un adolescent humain découvrant les relations complexes d’adultes.

Lüh arrivait par ailleurs en visuel et pour une fois, la centaure sylvestre ne fut pas mécontente de voir les murs de la capitale se profiler à l’horizon. Simon était quand même plus en sécurité là-bas que sur les routes. Que n’avait-elle choisi un humain boulanger en lieu et place de son intrépide aventurier ?

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Aventure **#23** écrite Jeu 24 Oct 2019, 17:21

Un petite rire gêné accompagna les propos de la fière gardienne. Elle disait des choses biens et des choses drôles aux oreilles de la petite tête aux idées perchées. Il lui répondit presque au tac-o-tac, bien content d'évoquer le sujet et de faire grandir cette fameuse confiance qu'elle venait d'évoquer.

"Tu sais, je l'ai eue depuis le moment où j'ai franchie la cellule, l'envie de te faire confiance. Si le destin m'a mené à toi, alors il est évident que je dois lui faire confiance, ainsi qu'à moi et à toi ! Et puis même si la loi me force à avoir des responsabilités envers toi, je veux surtout ne pas te poser de problèmes..."

Son ton s'était fait plus posé et son regard plus serein.

"Je sais que je ne suis qu'un faible humain en soit, je ne peux ni rivaliser avec une invocation, ni avec les vils monstres - du moins pour la plupart."

Il leva les yeux vers elle avec une détermination caractéristique.

"Je ne peux pas te promettre des grandes choses mais je peux au moins essayer de ne pas me mettre dans des situations dont le danger est évident ! Je peux aussi te promettre de ne pas m'éloigner de ta protection lorsque la situation est difficile à évaluer pour que tu puisses intervenir sans que je te complique la tâche."

D'une main embarrassée, il se gratta nerveusement l'arrière du crâne.

"Je sais que le pacte n'est pas censé marcher dans ce sens là mais j'ai bien l'impression qu'on peut être amenés à partager au moins une partie de ce fardeau ! Haha !"

Il ricanait encore lorsque la fille de Terra réagit.

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