Simon coeur m'Obliv...

Aventure #1 écrite Mer 14 Mar 2018, 19:12

Le festival avait été une véritable tuerie. SImon avait dépensé une somme bien supérieure à ce qu'il avait prévu initialement, notamment grâce aux participations à la tombola et aux nombreux souvenirs qu'il avait ramené à Oblivion. Il n'avait rien acheté d'extravagant, mais il avait tenu à acheter au moins une marchandise sur chaque stand, pour un coût total de cent tsuris qu'il avait compté sans vraiment se limiter au sou près.

C'est donc avec un gros son sac sans fond qu'il arriva fièrement devant la porte de la demeure El'Galas, annonçant aux domestiques qui n'avaient pas pu l'oublier si rapidement qu'il venait honorer sa promesse de rencontrer la jeune maîtresse de maison. Invité à entrer, Simon se laissa accompagner poliment et remercia les employés pour leurs bons services. Un toc-toc bruyant retentit dans le couloir presque vide tandis qu'il attendit que son amie l'invite à entrer.
Une fois chose faite, il s'annonça sur un ton jovial mais calme, le visage souriant avec affection. Il se rendit à son chevet où se trouvait un fauteuil afin de se poser convenablement.

"Bonjour guerrière, la forme ? Il a fait beau ce matin mais il a commencé à pleuvoir quand je me suis mis en route. Je pense qu'on va avoir droit à une musique d'ambiance ce soir ! Haha ! Alors, quoi de beau depuis hier ?"

Décomplexé mais très prudent sur ses choix de mots, Simon espérait remonter le morale de la pauvre femme qui avait manqué un des plus gros événements de l'année. Du moins, le pensait-elle encore... Dès lors qu'il aura déballé son sac, il faudrait sûrement une bonne demi-heure pour tout ranger à la bonne place.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

01/09/2017

Oblivion était toujours allongée dans son lit. Et elle était épuisée. La journée était loin d’être terminée mais elle avait déjà été riche en émotions, toutes négatives pour l’instant.

D’abords, il y avait eu la visite de Lagertha. Et malgré une discussion un peu houleuse, elle avait fini par se rendre compte que la guerrière avait raison, la vie les avait séparé, et le fait qu’elle-même ne soit pas d’accord avec cet état de fait ne changeait rien. Qu’elles continuent à se croiser ne ferait qu’aggraver leur cas respectif et cela ne pourrait aboutir qu’à une catastrophe. Elle n’avait pas voulu voir la vérité en face, dans un premier temps, butée comme elle l’était. Mais il fallait bien admettre qu’elle avait assez de soucis sans en plus risquer de devoir dénoncer une ancienne amie pour sauver ses fesses.

Mais si l’épisode de Lagertha avait été source de tension, il était resté assez facile à encaisser. L’annonce de ses parents n’était elle, en revanche, toujours pas passée. Ils lui avaient trouvé un potentiel mari. Un mari. La chose qu’elle désirait le moins au monde, ses parents avaient prospecté dans son dos, pendant qu’elle pensait avoir un peu plus de temps, jouir d’une certaine liberté… Mais non. Tout cela n’était qu’illusion. C’était sans doute le pire dans cette histoire, au delà du fait de réaliser qu’elle allait peut-être devoir épouser un homme qu’elle ne connaissait que de réputation, c’était bien l’idée de n’avoir, encore une fois, aucun droit de décision, aucune échappatoire.

Bref, elle avait déjà beaucoup pleuré quand Simon arriva, si bien qu’elle n’avait plus rien à afficher qu’un visage fatigué, aux yeux rouges et gonflés, la peau pâle et l’air dépressif. On était loin de la Oblivion fière et droite qui arpentait d’ordinaire les rues de la capitale. Loin de la Oblivion qui était ressortie du Temple de la Terre avec une Invocation, loin de celle qui avait lutté pendant le festival.

La blonde accueilli Simon avait un pâle sourire, contente qu’il ai tenu sa promesse, et essayant de faire bonne figure même si le coeur n’y était pas. Elle trouva même le courage de lui donner une réponse un peu réfléchie, un peu du made by Oblivion :

“Salut Simon. Tu veux la version courte ou la version longue ? Je te préviens, aucune des deux versions n’est réjouissante.”

Le ton était légèrement ironique, la voix très monotone, le visage figé comme celui d’une poupée de cire prête à fondre à la moindre chaleur un peu trop intense.

Déjà elle commençait à sentir ses défenses s’effriter en présence de son ami. Elle avait besoin de se confier, elle en avait envie aussi. Mais elle n’était pas encore résolue à se confesser, son éternelle retenue l’en empêchait.

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Aventure #3 écrite Sam 17 Mar 2018, 12:18

Le filtre coloré entourant la vision de Simon sembla perdre en saturation à mesure qu'il était confronté à la réalité de ce qui l'entourait. Sans qu'il ne puisse l'expliquer, elle lui semblait encore plus mal en point que la veille et une colère mêlée d'inquiétude se dirigea instinctivement vers tous les habitants de la maisonnée. Qui lui avait fait ça ? Qui avait osé traîter sans aucune compassion ni affection la jeune femme déjà péniblement blessée ? Refrénant ses angoisses, il se pencha avec douceur sur le lit, mettant un genou à terre pour se trouver à hauteur de sa partenaire. Il eut envie de lui tenir la main pour lui imposer son soutien mais se contenta de serrer le poing sur la couette tirée.

"Dis ce que tu penses nécessaire... Je suis là."

Sa voix rendue tendue par la retenue, il proposa la seule chose qu'il pouvait faire pour le moment en restant à sa place : être là.
Il la fixait d'un air concerné, tentant de lui indiquer par le regard qu'elle pouvait vraiment compter sur lui ; il ne fuirait pas sa douleur, il ne la laisserait pas gérer seule les problèmes auxquels elle était confrontée. Les muscles bandés par la tension palpable, il se sentait démuni de ne pouvoir être un bouclier suffisant pour contrer la peine que son amie ressentait à ce moment.

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01/09/2017

Oblivion était raide. Plus raide que d’ordinaire. Plus raide que la justice elle-même. Mais cette raideur démontrait une profonde blessure qui n’attendait qu’une faille pour la faire s’effondrer comme un château de carte.

Quand Simon vint s’agenouiller à côté de son lit, la jeune femme faillit se briser. Il ne fallait pas qu’il soit si gentil, elle n’allait pas tenir s’il était attentionné. Elle n’avait pas envie de lui imposer ses larmes et sa détresse, elle n’avait pas envie d’être un poids. Elle l’avait déjà été la veille, inutile de remettre le couvert si tôt après cet épisode.

Quand elle aperçut le poing serré sur son lit, elle serra les siens en réponse, serra les dents également, pour rester digne. Son regard se posa droit devant elle, fixant un tableau sans le voir. Elle dut s’y reprendre à plusieurs reprises pour réussir à déglutir mais aussi à articuler. Elle avait la bouche sèche, terriblement.
Pour elle, dire à voix haute ce qui s’était passé revenait à l’accepter, à le faire devenir réalité. Cela en faisait déjà partie, bien sûr, mais elle se raccrochait à l’espoir fou et désespéré que tout cela ne soit qu’un cauchemar et que si elle continuait à nier tout en bloc, rien n'arriverait jamais et ses soucis finiraient pas disparaître, comme par enchantement.

Après quelques minutes où elle lutta contre elle-même, conte le tremblement de sa voix, contre les yeux pleins de larmes qui menaçaient de s’écouler à chaque seconde, elle énuméra les faits d’une voix blanche, dans un souffle, dans un murmure.

“Je ne reverrais pas Lagertha. Je dois me marier bientôt.”

Elle avait calculé le nombre de syllabes qu’il lui faudrait dire pour se limiter au minimum syndical et construit. Ce n'était pas de la grandiloquence mais cela suffirait bien.
Si la situation n’avait pas été aussi critique, elle aurait pu être fière d’elle. Sa voix n’avait pas flanché, ses yeux n’avaient pas coulé. En revanche, ses ongles écorchaient littéralement ses paumes à les faire saigner et son dos s’était légèrement courbé.

Elle ne développa pas plus ses propos, pas en état de le faire, laissant le noble encaisser les nouvelles comme il le souhaitait et comme il le pouvait.
Bon sang, elle ne se souvenait pas que le tableau en face de son lit soit si flou...

Dernière édition par Oblivion El'Galas le Lun 04 Juin 2018, 10:35, édité 1 fois

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Aventure #5 écrite Dim 18 Mar 2018, 15:10

Pensait-elle vraiment que si peu de choses étaient nécessaires ? Il était difficile de savoir comment traiter les données dont il disposait, la seule chose dont il pouvait être sûr était que c'étaient deux nouvelles qui ne plaisaient pas à la personne concernée. Pour la Lagertha, il était compréhensible que la séparation avec son ancienne amie d'enfance soit difficile à gérer, il était en revanche difficile de spéculer des raisons d'une séparation si abrupte. Était-ce à cause du fameux mariage ? Sans doute tout était lié à cet événement qu'elle ne semblait pas porter dans son coeur.
Peiné de voir l'état dans lequel elle se mettait, l'ami fidèle qu'il était approcha ses mains enveloppées de mitaines légères de celles meurtries de la triste garde. Hésitants, les doigts dénudés mais chaleureux trouvèrent timidement un chemin jusqu'à la peau étrangement fraîche de la blonde. Tentant petit à petit de la sortir de sa transe mutilante, il continua à la fixer dans les yeux qu'elle maintenait fixement braqués en face d'elle.

"Raconte moi. Je suis là."

Elle semblait se muer dans une apathie trahissant tout ce qu'elle avait été jusque là. Comptait-elle vraiment essayer de fermer ce lien si précieux qui les unissait ? Essayait-elle vraiment d'étouffer la lumière que son coeur émettait d'habitude si naturellement ? Apparemment pas tant que ça puisqu'elle lui parlait encore. Doucement, précautionneusement, il démêlait les méandres des problèmes que sa précieuse amie devait traverser.

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01/09/2017

Oblivion n’était plus vraiment en état de penser rationnellement. Elle n’était même plus certaine de souffrir. La douleur avait presque disparu au profit d’autres sentiments : déni, abandon, désespoir, colère et enfin impuissance. C’était surtout ça qui lui pesait le plus.

Mais quand les mains de Simon vinrent se nouer aux siennes, elle tourna son regard vers le sien, si chaleureux, et elle sentit les larmes couler sur ses joues en silence. Elle avait déjà pleuré tellement, elle pensait être toute desséchée de l’intérieur, incapable de désormais ressentir, vide.
Mais le noble était là, comme il l’avait promis, et il s’accrochait. Evidemment, tout aurait été plus simple si elle avait pu tout garder à l’intérieur, mais il n’y avait pas la place, son coeur était trop petit pour tout verrouiller dans un coin et ne plus en parler. Si bien que quand il lui demanda de raconter, elle s'exécuta sans se défiler, sans protester.

Elle commença par le plus navrant mais le moins difficile à encaisser. Un instant de silence passa pendant lequel elle chercha simplement ses mots, essayant de faire du tri dans ses pensées et les récents évènements. Finalement ce fut d’une voix presque normale qu’elle lui fit un rapide résumé des évènements de la matinée.

“Lagertha est venue ce matin. Pour récupérer son écharpe qu’elle avait oublié. Ca s’est pas super bien passé parce que… J’avais pas envie qu’on se quitte comme ça, sans rien ré-apprendre l’une de l’autre. Mais elle m’a dit que c’était impossible, que ça finirait par mal se finir. Disons qu’elle et moi ne sommes pas du tout dans le même camp. Alors je l’ai laissé partir… Je lui ai dis adieu.”

Un gros soupir vint souligner ses paroles. Même si la guerrière avait raison, l’idée de ne plus la revoir et de ne pas apprendre à la connaître était quand même lourd à supporter. Oblivion avait l’impression d’avoir perdu dans un échange dont elle ignorait même jusqu’à l’existence. Quelque chose du genre “tu retrouves une de tes seule amie disparue depuis longtemps mais… - coup du destin - elle est devenue ton ennemie, il faut donc que tu l’abandonne ou que tu la livres aux autorités”.

Venait maintenant le deuxième gros morceau de la journée. Son mariage. L’idée était si difficile à accepter qu’elle ne réalisait pas encore très bien l’importance de la chose et l’impact que cela allait avoir sur son avenir. Elle prit le temps d’essuyer ses larmes d’une main ferme, la présence rassurante de Simon ayant visiblement un grand pouvoir apaisant, avant de poursuivre d’une voix d’où suintait une certaine colère.

“Et ce midi mes tendres parents m’ont appris qu’ils étaient en négociations avec un noble parti pour me marier. Parce qu’ils se font vieux et souhaitent me mettre à l’abris d’un mauvais mariage tant qu’ils le peuvent encore… Bref, ils sont à deux doigts de me marier à ce noble en vogue en ce moment, un certain Akelar Katar… Comme si j’avais besoin de m’afficher au bras de la nouvelle coqueluche de la ville...”

Le ton était passé d’ironique tandis qu’elle avançait l’argument principal que ses parents lui avaient servi à clairement exaspéré quand elle avait dit qui était pressenti pour être son époux.
Elle n’avait pas grand chose à charge contre ledit comte, si ce n’était cette effervescence constante des dames et des filles de celles-ci qui rendaient visite à sa mère et qui passaient des heures à s’émouvoir sur son physique, son aura mystérieuse, son habileté, et, l’étendue de ses titres.
Déjà rien que pour ça, elle ne partait pas avec un bon apriori du noble en question.

Pour le coup, parler à voix haute de tout avait permis à la demoiselle de retrouver un peu d’aplomb et elle semblait de nouveau plus ou moins elle-même, bourrue et vite agacée, comme d’habitude.

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Le poids des nouvelles qu'il venait d'apprendre sembla lui faire l'effet d'un petit coup de gourdin. S'il ignorait comment réagir sur le coup, son cerveau ne manqua pas de traiter les informations sous tous les angles. Cette histoire de camp avec Lagertha lui fit présager beaucoup d'éventualités, notamment celui qu'il ignorait être le bon. Peu importe les spéculations, il n'était sûr que d'une chose : elles étaient d'accord pour couper les ponts pour une raison qui dépassait leur bon vouloir.
Quant à l'autre annonce de la journée... Le traitement était à la fois rapide et si évident pour lui que les mots finirent par dépasser sa pensée. S'il eut dans un premier temps la bouche engourdie, il finit par se ressaisir et partager ses pensées - selon lui - réconfortantes.

"Je-Je serai quand même là. Si vous restez sincères envers vos sentiments, je suis certain qu'un jour, Lagertha et toi retournerez l'une vers l'autre selon les caprices du destin. Dussiez-vous traverser les pires moments jusque là, le destin ne se trompe jamais."

La prise de ses mains se raffermit, compressant avec empathie et optimisme les mains de son amie.

"Je compatis grandement pour cette histoire de mariage,ce n'est qu'une question de temps avant que j'y sois moi même confronté..."

Son regard sembla se perdre quelques instants dans le drapé du lit avant de retourner dans les prunelles d'Oblivion, les souvenirs et les rêves se mêlant dans sa tête.

"Je n'approuverai sans doute jamais que l'on m'impose la personne avec qui je vivrai. Ce Katar, j'ai déjà entendu son nom avant... C'était en hiver, lorsque je suis allé au temple du feu pour libérer ma Minarîa. Une guerrière se présentant comme affiliée à la famille Katar m'a accompagné... C'était une bonne personne, forte et droite. Si la famille qu'elle sert est à la hauteur des services qu'elle offre, je pense qu'il y a pire parti..."

Marquant une légère pause, un éclair de malice dansa dans ses yeux noisette alors qu'il poursuivit.

"Et personne ne vous enlèvera jamais votre volonté. Tant que vous y consentirez, je serai là. Mariage ou non, nos destinées sont liées par quelque chose de bien plus puissant qu'un simple mariage. Même si nous venions à être séparés de force, je suis certain que nous nous reverrions encore et encore inlassablement jusqu'à accomplir la tâche qui nous unit."

Un sourire était de retour. Il prévoyait déjà de proposer milles alternatives pour accompagner Oblivion où qu'elle aille. Un papier ne valait à ses yeux pas beaucoup plus cher qu'une poignée de terre face à la main droite du destin.

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01/09/2017

Oblivion avait opiné aux propos de Simon. Oui peut-être qu’elles se reverraient si les Quatre avaient un humour assez sadique pour ça. Elle ne doutait presque pas que ce fut possible. Mais si les voies des Dieux étaient impénétrables, il fallait admettre que jusqu’à présent cela lui avait plutôt réussi. Excepté pour la Lutte qui l’avait laissé salement amochée.

Quand Simon évoqua le fait que lui-même serait bientôt soumis à la pratique du mariage d’intérêt, Oblivion se rendit compte qu’elle s’intéressait très peu à la vie du noble. Pourtant il ne lui avait jamais caché ses origines, mais l’insouciance et l’optimisme dont il faisait preuve avaient tendance à gommer dans l’esprit de la Garde Dorée le fait qu’il souffrait aussi, peut-être, de soucis aussi graves que les siens.
Tout à coup elle se sentit coupable et posa sur le jeune homme un regard adouci, comme pour s’excuser de lui demander tant et d’être en retour une si piètre amie. Au final, quand elle y réfléchissait, c’était toujours elle qui avait eu besoin de lui, pas l’inverse. Il semblait fort et inébranlable dans sa quête de lumière, si bien qu’elle s’était appuyée sur lui dès qu’elle en avait eu besoin, même sans l’admettre, et pourtant, il avait peut-être eu besoin d’aide à un moment donné, sans même oser demander.
Les doigts pâles de la jeune femme se serrèrent à leur tour légèrement sur les mains de Simon, comme pour lui indiquer qu’elle comprenait ce que cette simple phrase impliquait, elle était en plein dedans.

Elle écouta attentivement la tirade suivante qui, étonnamment, réussi à la rassénérer quelque peu. Si Simon avait eu contact avec des gens qui travaillaient pour ce comte et que l’expérience avait été encourageante, elle n’était peut-être pas si mal tombée… Mais il faudrait encore qu’elle se fasse sa propre idée. Ce qu’avançait le noble était si loin de l’image qu’elle se faisait d’Akelar Katar, avec toutes les minauderies des donzelles qu’elle avait entendu, elle en était venu à détester cet homme sans même l’avoir jamais croisé.
L’avis de Simon changeait quelque peu la donne, et lui rappela les bases élémentaires d’un comportement intelligent : ne pas juger sans savoir. Là encore, elle se fustigea et opina en direction du blond.

Sa dernière tirade lui arrache un sourire amusé, chose rare pour le visage d’ordinaire si austère de la blonde martiale. Il avait raison. Elle imaginait bien que le jeune homme trouverait tous les moyens possible pour continuer de la fréquenter, pour partir avec elle à l’aventure, et elle appréciait cette détermination. Elle était contente de savoir qu’au moins une chose dans sa vie ne changerait pas. C’était rassurant quand tout le reste partait en vrille.

Elle lui répondit presque doucement, employant un tutoiement de circonstance, abandonnant d’elle-même le vouvoiement qu’elle avait instauré dès leur première rencontre, pour lui répondre en hochant la tête, serrant ses mains.

“Je te remercie d’avoir tenu ta parole Simon, vraiment. Ca me fait beaucoup de bien de parler à quelqu’un d’aussi insouciant que toi. C’est rafraîchissant, je commençais à broyer du noir toute seule.”

Et elle était sincère qui plus était. Son petit sourire ne l’avait pas quitté, même si ses yeux n’étaient pas encore rieurs, elle allait clairement mieux que quand le noble l’avait trouvé. Ses cernes étaient toujours là, de même que sa pâleur, mais pour le reste, elle semblait moins écrasée par le poids de sa vie, moins prête à se briser.

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La réaction d'Oblivion lui réchauffa le cœur et les oreilles. C'était pour ça qu'il était né, pour des instants pareils qu'il était content de la voie qu'il avait choisit d'emprunter ; plus encore dans ce cas où il aidait une précieuse camarade, il sentait au fond de lui une douce lumière se répandre et repousser les ténèbres. Les yeux plissés par le bonheur du moment et l'émotion encore présente des dernières nouvelles, il lui répondit avec une gentillesse on ne peut plus naturelle et une voix presque rieuse par moment.

"C'est bien le moins que je puisse faire, voyons. Quel ami te laisserait dans cet état sans rien faire ? Je suis insouciant mais pas encore assez pour ne pas remarquer l'état dans lequel tu es et celui dans lequel tu es le plus à l'aise. Je ne fais que donner un petit coup de pouce après tout ! Héhé"

Souriant de toutes ses dents, il ne tarda pas à changer de sujet de discussion afin qu'elle ne replonge pas dans des sujets plus moroses. Instantanément, il plongea la main dans un des sacs qu'il avait ramené pour en extraire le contenu d'un air triomphant.

"Et ça c'est le meilleur coup de pouce du monde entier ! Je l'ai goûté et j'ai pas pu résister pour t'en prendre un ! C'est de la patte feuilleté avec des goûts surprises en confiture ! Le mien était à la baie coulante, c'était à tomber par terre ! Vas y goûte, j'ai vraiment envie de savoir sur quoi t'es tombée !"

Lui tendant la viennoiserie en rebondissant sur son siège à cause de l'excitation, il avait hâte de voir ce visage amical rayonner de nouveau, chose pour laquelle il était convaincu qu'elle était faite au plus profond de son âme.

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01/09/2017

Oblivion était contente de voir le blond. Elle était presque effarée de voir à quel point son enthousiasme et sa patience lui étaient précieux quand, à peine quelques semaines plus tôt, elle l’aurait étranglé pour effacer cette bonne humeur incessante qui lui donnaient envie de commettre des meurtres.
Pourtant, c’était bien l’aura lumineuse de Simon qui repoussait aujourd’hui sa morosité et ses sombres idées, bien qu’elles fussent toujours tapies dans un coin, comme toutes les autres, pour bondir sur elle au moins signe de faiblesse. Elle savait à présent qu’elle ne pourrait les combattre seule, et elle se prit à espérer que son ami soit toujours là à son prochain trébuchage, pour la rattraper et lui redonner courage.

Elle n’eut pas vraiment le temps de s'appesantir sur de nouvelles idées sombres que déjà Simon farfouillait dans un des sacs rebondis pour en sortir quelque chose avec un air de puce surexcitée. Oblivion fit les gros yeux en le voyant sortir une pâtisserie pour elle, reprenant son visage réprobateur habituel pour grogner d’un air de mécontentement peu crédible tandis qu’elle prenait quand même le présent :

“Tu n’aurais pas dû… Tu n’as pas vraiment les moyens de dépenser tout ça pour des broutilles… Mais bon, je vais goûter. Bien parce que ce serait du gâchis sinon !”

Tandis qu’elle sentait que ses justifications s'enlisaient et devenaient de moins en moins crédibles, elle soupira, se tût et prit donc une généreuse bouchée de pâtisserie, se rendant compte qu’elle avait terriblement faim.
Elle ferma les yeux en sentant le goût du porquéfruit lui piquer la bouche, grimaçant sous l’acidité du fruit qui lui arracha même une larmichette de chaque côté des yeux. Avalant tout de même l’entièreté du feuilleté par gourmandise et faim, elle tira un peu la langue et marmonna :

“Pas de chance… Porquéfruit…!”

Bien que son petit sourire ne contredise la morosité de ses mots. L’expérience, bien que moins agréable que prévue, avait réussit à la tirer un peu plus loin dans la bonne humeur et un peu moins dans le cercle vicieux de ses pensées déprimantes, si bien qu’elle ne put s’empêcher de jeter un oeil curieux aux sacs encore bien pleins, et de demander d’une voix dont elle cachait mal l’excitation :

“Il y a quoi d’autre dans tes trucs là ?”

Faisant attention à la formulation avec soin pour ne pas laisser entendre qu’elle pourrait attendre avec impatience un autre petit présent.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

La réaction d'Oblivion fit rayonner le petit blond qui s'empressa de plonger de nouveau son bras dans les sacs de victuailles, riant encore de la viennoiserie au goût discutable, il tendit devant lui le cadeau suivant, s’attendant à voir son amie s'en emparer d'une façon ou d'une autre.
L'objet en bois dépassait à peine de sa main, long plus que large, assez fin, lorsqu'elle l'aurait en main elle pourrait y voir une broche réalisée par un des artisans de Trare à en juger par la discrète signature gravée sur la tranche de l'accessoire. La face amovible de l'accessoire représentait donc un bouclier entouré de plantes laissant la place aux extrémités pour que la pique s'y enfonce sans soucis. Cette dernière en forme d'épée longue laissait voir un pommeau finement ouvragé.

"Dans mes trucs y'a ça ! TADAAAAAM !"

Fier de son choix, il ne pensa pas une seule seconde à la réaction que pouvait susciter l'objet. La fixant en souriant de toutes ses dents, il n'imaginait pas que l'objet puisse lui déplaire. Après tout, il s'agissait peut être du plus onéreux qu'il avait embarqué sans pour autant être à un prix exorbitant. L'accessoire avait pourtant à ses yeux une valeur déjà toute trouvée, sceau témoin de la combativité de la jeune femme et de leur volonté commune de défendre la terre qu'ils foulaient. Sans qu'il ne ressente le besoin d'expliquer tout cela pour le moment, il attendit avec impatience sa réaction.

HRP : je sais si je fais tous les objets "classiques" d'un coup en passant direct à un autre objet "à sens caché" dans le même poste... Ça va faire beaucoup non ?

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

01/09/2017

Oblivion semblait aller de mieux en mieux, la présence de son ami et les cadeaux qu’il semblait lui avoir rapporté en masse occupant son esprit à autre chose qu’à la déprime et aux idées noires du début de la journée.
Ayant repris du poil de la bête, elle posait sur les sacs un regard qui brillait de nouveau, de curiosité et d’une pointe d’amusement, sans doute.

Quand il sortit son second cadeau, elle le prit avec précaution après un moment d’hésitation et admira l’objet avec une émotion toute particulière. C’était la première fois que quelqu’un d’autre que ses parents lui faisait un cadeau, dans l’intention de lui faire plaisir. Pour cette simple raison, la broche devenait pour la Garde Dorée un trésor précieux.
En l’observant sous toutes les coutures pendant de longues secondes, elle nota la signature des artisans de Trare sur la tranche et le détail du pommeau de l’épée. L’objet était de bonne facture et semblait avoir été fait avec amour, ce qui lui donnait du cachet supplémentaire pour la demoiselle qui appréciait déjà autant le geste que le présent en lui-même.

Relevant des yeux brillants d’un contentement tout féminin sur le blondinet, elle lui offrit un sourire ravi, quoi que contenu, comme d’habitude. Elle s’empressa ensuite d’accrocher la broche à sa chemise de nuit, sans doute pour en juger l’effet, d’un oeil critique.
L’objet ne rendait forcément pas très bien sur le vêtement de sommeil, aussi dit-elle sur un ton très sérieux :

“Forcément c’est pas idéal là tout de suite, sur ce vêtement, mais j’ai hâte de l’essayer avec ma tenue de Garde. Ca sera mon porte-bonheur. Merci beaucoup Simon, ça me touche vraiment. Cette broche a du te couter une fortune en plus, vu la qualité du travail. Donc… Merci.”

Elle avait conclut sa tirade avec un autre remerciement, tout en se jurant intérieurement qu’elle trouverait le moyen de lui rendre la pareille, sous une forme ou une autre, un de ces quatre. Elle ne pouvait pas décemment le laisser lui offrir tout ça alors qu’elle-même n’avait encore pas songé à lui faire un quelconque présent. C’est une question d’honneur ou d’équité.

Contemplant la petite broche un instant, pensive, elle se mit à la caresser doucement, avant de s’interroger sur le choix de cette décoration, précisément. L’épée était assez facile à comprendre, leur choix de vie s’étant fait dans la voie du combat à l’épée. Les plantes pouvaient aussi s’expliquer par la proximité du Temple de Terra et par le pacte qui liait désormais Oblivion au petit panda roux Wazzi. Quand au bouclier… Il pouvait peut-être représenter sa volonté, et celle de Simon, de vouloir protéger les gens ?

Relevant les yeux sur le blond, elle lui demanda, curieuse :

“Pourquoi tu as choisi cette broche spécialement ?”

S’apprêtant à écouter ses explications avec sérieux et avidité, elle le regardait de son regard clair, sincère et volontaire.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

Voir son amie rayonner de nouveau n'avait pas de prix pour le jeune noble qui resplendissait en écho. Les remerciements lui faisaient plaisir mais n'égalait en rien le plaisir qu'il ressentait à la voir ainsi touchée. D'une voix très légère et incontestablement heureuse, il répondit à sa camarade en balayant de la main ses petites inquiétudes.

"Je n'ai pas de fortune à dépenser et vu ta tête, je l'aurais dépensée si je l'avais ! Haha !"

Balançant ses jambes sous le fauteuil, il s'affaissa ensuite les coudes sur les genoux et le menton entre les paumes de ses mains, fixant alors le bel objet artisanal.

"C'est vrai que c'est du magnifique travail... C'était le fils du créateur qui les vendait parce qu'il n'était pas en état de se déplacer pour le festival. Le stand était mal placé et je serais sans doute passé à côté sans le voir si j'avais pas assisté à la scène d'un client tentant de l'escroquer."

Il marqua une courte pause en se remémorant la scène et continua son explication abrégée, se retenant de rire en racontant.

"J'ai fait un scandale dans la grande rue, t'aurais du voir ça... J'ai hurlé qu'il était scandaleux d'abuser en public d'un enfant qui fait de son mieux pour gagner sa vie, surtout le jour du festival de Terra, l'autre est reparti avec la tête basse. Ça lui a fait une pub d'enfer après ! Il a vidé son stock a une vitesse affolante ! J'en ai profité pour participer, achetant cette broche au passage tellement je l'ai trouvée... Comme toi."

Un sourire amusé éclairait encore ses traits. Il taisait qu'il avait eu droit à une réduction parce qu'il l'aurait payée même au prix plein, fixant la broche tout en poursuivant.

"L'apparence extérieure intrigue parce qu'on ne distingue pas tout les détails du premier coup, laissant surtout voir un bouclier. C'est quand on s'en rapproche qu'on remarque l'épée - mais elle n'est pas là pour blesser, seulement pour servir de lien. Les plantes rappellent pourtant un côté assez féminin je trouve... Et ça te correspond à mes yeux."

Il rougissait un peu bien qu'il n'avait aucune arrière pensée. Elle pouvait se vexer ou se méprendre sur bien des points mais seule la gêne de partager son point de vue l'envahissait. Le jugement des gens était rarement clément et objectif, chose qu'il appréhendait sans redouter.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

01/09/2017

Oblivion secoua légèrement la tête avec un petit sourire amusé à la réponse de Simon concernant sa fortune inexistante. Elle acceptait volontier le cadeau puisque de toute façon l’achat avait été fait. Mais elle était rassurée de savoir qu’il ne s’était pas ruiné pour lui trouver un présent. Elle comprenait l’attitude du noble qui voulait essayer de se débrouiller tout seul sans avoir à recourir à la générosité familiale, elle agissait exactement de la même façon. Aussi comprenait-elle très bien l’importance d’amasser quelques tsuris, histoire de pouvoir manger le lendemain. Et elle ne voulait pas qu’il se prive pour penser à elle.
Aussi était-elle légèrement rassurée par l’attitude sereine de son camarade qui n’avait pas l’air de s’inquiéter de l’état de ses finances. Elle songea tout à coup à lui envoyer de l’argent par coursier, de façon anonyme, pour le dédommager… Avant d’abandonner l’idée. Droit comme il était, le blond était capable de refuser la donation en disant que d’autres en avaient plus besoin que lui !

Quand il lui expliqua les circonstances de l’achat, Oblivion fronça les sourcils de mécontentement vis-à-vis de l’escroqueur puis ses traits s’adoucirent de nouveau à l’évocation du sauvetage exécuté par Simon. Effectivement, elle aurait aimé être là pour lui apporter son soutien. Mais visiblement il s’en était très bien sorti sans elle, et elle était d’autant plus contente que la broche, par son achat, soit venue en aide à un artisan et son fils.
Elle contempla de nouveau le bijou tandis qu’il lui expliquait les raisons de son choix, les traits luttant pour ne pas afficher clairement à quel point les mots de son ami la touchaient. Personne n’avait jamais vraiment prit la peine de trouver un cadeau qui correspondait à ce qu’elle était à l’intérieur. Même ses parents s’étaient souvent arrêtés à des cadeaux qui s’accordaient à son apparence physique, de sorte qu’elle soit toujours à son avantage, sans penser réellement à ce qu’elle aurait aimé porter.

Elle releva les yeux sur le blond et ne dit dans un premier temps rien du tout, ses prunelles exprimant sans doute en silence ce que sa bouche ne voulait pas dire, de peur sans doute de tomber dans la mièvrerie. Et aussi parce qu’elle n’avait pas l’habitude de tant d’attention si personnelle.
Cela faisait bien longtemps, voir même peut-être jamais, qu’on avait pas prit la peine de s’intéresser à elle, vraiment. Wazzi faisait une part du travail, mais pour le moment leur relation se construisait, elles apprenaient encore à évoluer ensemble, il n’était pas encore temps de se considérer comme amies, même si d’une certaine façon leur relation était bien plus fusionnelle que n’importe laquelle autre. La faute au Lien des Quatre qui les unissait.

Finalement, se rendant compte que le silence s’éternisait, elle offrit une ombre de sourire à Simon et dit simplement, d’une voix toutefois légèrement vibrante d’émotion :

“Merci beaucoup. Je sais que je me répète mais j’aime déjà énormément cette broche.”

Sa main droite qui caressait doucement l’ornement en était la preuve, comme un geste qui commençait déjà à devenir réflexe, s’imprimant inconsciemment dans l’esprit de la demoiselle, indélébile.
Elle posa de nouveau son regard sur le sac et sourit légèrement, s’autorisant une petite boutade, non sans râler pour la forme, en lançant sur un ton amusé :

“Tu me gâtes décidément trop, j’ai hâte de savoir ce qu’il y a d’autre dans ton sac.”

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

Savoir qu'elle appréciait le cadeau lui faisait déjà chaud au cœur mais voir en direct qu'elle redevenait petit à petit la bonne amie qu'il connaissait le remplissait d'une joie plus grande encore. Il n'avait certes pas l'habitude de la voir si émue et trouvait presque cette situation inconfortable tant elle différait de leur relation habituelle, cependant il profitait de chaque seconde où son humeur refleurissait. Quand elle annonça vouloir savoir ce qu'il avait emmené d'autre, il ne put retenir un de ses fameux rires enfantins et amusés, sortant de sa besace le colis suivant avant de lui tendre gentiment.

"Je te déballe qu'un paquet mais il y en a deux qui vont avec, tu comprendras pourquoi en le voyant !"

Il attendit qu'elle s'empare du petit paquet en tissus rose noué d'une ficelle turquoise attachée modestement pour sortir deux paquets similaires qu'il posa à ses côtés. L'un des deux avait la même forme que le premier mais le troisième, rectangulaire, semblait emballé dans un petit coffret en bois.

En ouvrant le petit coffret, elle pouvait voir une vingtaine de petites pièces finement ouvragées, de forme et de taille différentes. Chacune possédait une petite "patte" de bois sur la face inférieure, comme pour se planter quelque part. En examinant les pièces, on pouvait distinguer un jeu d'échec miniature - ou un demi jeu puisqu'il s'agissait ici du jeu noir uniquement - où chaque personnage faisait référence à Terra.
Le Roi était donc à l’effigie du bon Prince de Lüh, se délectant des graines de lunes dont on dit qu'il raffole. Il en tenait une panière dans l'autre main et souriant en les dégustant.
La Reine était assurément Terra elle même, puissante, couverte de lianes et de fleurs, un arbre florissant dans ses cheveux et les jambes nouées comme des racines recouvertes de feuilles. C'était incontestablement la plus belle pièce et le sculpteur avait du passer des jours entiers sur cette simple pièce !
Les fous étaient des gardes dorés, arborant fièrement l'emblème princier mais ayant abandonné leur arme au profit d'un fruit différent pour chacun d'entre eux.
Les cavaliers étaient des invocations. Dans le jeu noir il s'agissait d'un cerf et d'une tortue, dans le jeu blanc on pouvait voir un lion et d'un serpent mis en valeurs à la façon du sculpteur avec des branches et des fruits mettant en valeur chaque animal.
Les tours étaient des représentations miniatures très fidèles du temple de la terre, aussi splendide et majestueux que pouvait l'être l'original.
Pour finir, les pions représentaient chacun un fruit de saison différent bien que chaque jeu possède les mêmes.
Les pièces artisanales avaient chacune leur petite différence mais l'ensemble était une véritable oeuvre d'art. Le socle n'y échappait pas. Il n'existant nul coffret de bois mais un socle plié de façon à en protéger la face "jouable". Les bords se repliaient avec des petites chevilles en métal, donnant l'illusion d'un coffret refermable par un petit système de levier.
La grille du plateau était faite avec les deux mêmes bois que les pièces à jouer : chêne et hêtre, encadrés par un bordereau de chêne très fin, du même bordereau de hêtre semblable à une ficelle et laissant ensuite voir le vrai cadre - la partie mobile qui servait de coffret - en bois de chêne où on pouvait voir tous les fruits sculptés en relief fin, ouvrage d'un vrai passionné.

"Je l'ai aussi trouvé magnifique mais d'après l'artisan lui même, il est préférable de ne pas trop l'utiliser... Les pièces seraient apparemment trop fragiles pour ça... Mais c'est là que j'ai eu l'idée du siècle ! On pourrait essayer d'en fait un moulage et de le fondre à l'armurerie ! En y mettant un peu de prix on pourra avoir une copie en fonte assez solide pour que tu puisses y jouer à volonté, tout en gardant celui là à titre décoratif !"

Emballé par sa propre idée, il sautilla sur sa chaise avant de se calmer un peu, ne négligeant pas sa précieuse camarade pour autant.

"Enfin... Si ça te tente ! Je ne sais pas quand est ton anniversaire mais ça pourrait-être mon cadeau en avance ! Ou en retard, je ne sais pas..."

La regardant avec des yeux pleins d'étoiles, il attendit sa réponse avec une complicité non feinte.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

01/09/2017

Nier qu’elle était intriguée par le contenu des sacs de Simon aurait été le pire mensonge qu’Oblivion aurait pu proférer. Ses yeux brillants d’excitation et de contentement, et le vague sourire sur ses lèvres en disaient long sur l’attitude presque enfantine que la Garde Dorée avait adopté à l’idée de recevoir autant de présents.
Oh bien sûr ce n’était pas la première fois qu’elle recevait des cadeaux. Son existence au sein d’une famille bourgeoise confortablement installée y avait grandement contribué d’ailleurs, mais les cadeaux de Simon avaient une toute autre dimension que ceux qu’elle recevait d’ordinaire.

Quand il lui annonça que son prochain cadeau en était en fait trois, elle haussa un sourcil, perplexe, mais s’empressa de s’emparer du premier paquet qu’elle observa un moment, faisant durer le suspense de la surprise, avant de finalement céder à la curiosité et de dénouer la cordelette turquoise qui retenait l’emballage rose.
Devant ses yeux s’éparpillèrent sur ses genoux seize pièces d’échiquier noires. Ouvrant grands ses prunelles azur, elle saisit les pièces une par une pour les examiner sous toutes leurs coutures.

Le travail était là encore d’une délicatesse à couper le souffle. Oblivion loucha sur les tous petits détails des pièces, se demandant comment on pouvait arriver à tailler du bois à ce niveau de précision. Elle en était éberluée.
Quand son regard se posant sur le roi, qui était le Prince de Lüh en réalité, elle sourit brièvement, d’un air ironique. Visiblement le fabricant avait un sens de l’humour assez prononcé pour usurper le trône du “roi” par un simple “prince”. Qui plus était, elle était perplexe devant le choix qui avait été fait de lier Terra en déesse à un simple mortel.
Elle trouvait l’association un brin hasardeuse mais les pièces restaient quand même magnifiques.

Elle eut le même manège pour le jeu blanc avant d’examiner ensuite le dernier paquet, qui contenait le plateau de jeu. Le système de fermeture par cheville était astucieux et le support en lui-même était également extrêmement bien travaillé. Elle nota même la présence des fruits sur les bords.
En conclusion de sa contemplation minutieuse, elle laissa échapper un léger sifflement d’admiration en écoutant Simon qui lui expliquait un peu les choses.

Reportant son attention sur lui elle opina brièvement avant de réfléchir à la proposition. Un moulage ne risquait-il pas d’abîmer les pièces d’origine ? Et serait-il assez fin pour capter tous les détails gravés dans le bois ? Rien n’était moins sûr…
Secouant doucement la tête, elle sourit brièvement à Simon avant de lui répondre posément, avec son traditionnel esprit pratico-pratique.

“J’aime bien ton idée mais je ne suis pas certaine que le moulage soit bon pour les pièces… Elles sont tellement jolies, je ne voudrais pas les abîmer. Mes parents ont quelques jeux d’échec au besoin, je ne serais donc pas privée de jouer.”

Elle opine à la seconde phrase et secoua doucement la tête, amusée, avant de répondre paisiblement.

“Mon anniversaire c’est à la fin de l’été. Donc c’est pas encore passé. Mais ya pas besoin d’occasion pour faire des cadeaux paraît-il. Et de toute façon, tu m’as déjà bien assez gâté comme ça, tu es exonéré de présent d’anniversaire pour les trois prochaines années au moins.”

Et de nouveau, elle lui sourit, brièvement, apaisée et entourée de ses pièces d’échiquier.

Dernière édition par Oblivion El'Galas le Lun 09 Juil 2018, 12:40, édité 1 fois

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

L'analyse d'Oblivion lui fit perdre son sourire mais pas sa bonne humeur. Elle avait raison et il se sentait presque bête de ne pas avoir pensé qu'elle avait déjà un jeu exploitable au domicile. Il ne s'y connaissait pas assez en moulage pour affirmer si les pièces seraient détériorées ou non et préféra garder le silence sur le sujet, conscient que même si l'opération était sans risque, faire un double n'était désormais plus utile.
Son exonération de cadeau lui rendit alors aussitôt son sourire bon-enfant, lui donnant l'envie taquine de la charrier gentiment.

"Dans ce cas-là, ce ne seront pas des cadeaux d'anniversaires, très chère... Dommage que vous ne puissiez m'empêcher de vous gâter quand bon me semblera ! Hahaha ! A la fin de l'été, du coup, hein ?"

Il la regarda avec toute la camaraderie possible, complice du terrible pêché de générosité et de provocation, avouons-le.
Il fouilla alors de nouveau dans les nombreux sacs qui commençaient enfin à perdre en densité, ressortant un petit sachet en papier grossièrement emballé. A l'intérieur se trouvait pourtant un mouchoir en tissus qui fit briller les yeux du jeune homme sûrement davantage que ceux de la demoiselle. Alors qu'il portait la main à la garde de sa rapière pour lui montrer le sien, les mots sortirent avec une émotion puissante. Le bout de tissus autrefois rouge pâle était aujourd'hui presque marron, déchiré par endroit et les coins étaient devenus des angles souples.

"Il m'a été offert il y a dix ans... Par une fille qui devrait-être avec nous depuis le début. Je pense qu'elle t'en aurait sûrement offert un à toi aussi... Compagnonne."

Un sourire d'une mélancolie jusque là inconnue de la garde rendait Simon presque fragile. Yulia hantait ses pensées comme une ombre inatteignable. Le mouchoir était bleu, couleur qu'il associait sans mal à Oblivion. Qu'elle le garde sur son arme ou dans sa poche n'importait pas beaucoup car le simple geste de lui offrir illustrait la symbolique qu'elle était devenue elle aussi un élément crucial de son Rêve.

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01/09/2017

Oblivion se passa une main sur la joue tandis que Simon perdait légèrement son sourire. Elle n’avait pas voulu être dédaigneuse ou blessante dans ses propos, mais elle se sentait quand même un peu coupable d’avoir fait la rabat-joie en disant à son blond compagnon qu’elle était assez riche pour avoir nombre de jeu.
Encore une fois l’ombre des El’Galas pesait sur elle et même si elle se pensait assez proche du peuple et de la réalité, force était de constater qu’elle avait encore des efforts à faire pour ne pas exposer sans vergogne le patrimoine financier de ses parents.

Quand il retrouva son sourire à sa deuxième tirade, Oblivion fut presque soulagée. Elle n’aurait pas su comment réparer son erreur. Elle secoua lentement la tête avec un petit sourire en coin, l’air de dire “tu vas pas t’en sortir comme ça”. Elle se contenta pourtant de ce simple geste, n’ayant pas le coeur à couper Simon dans sa bonne humeur en faisant l'empêcheuse de tourner en rond encore une fois.

Le cadeau suivant suscita de nouveau l’intérêt et la curiosité de la demoiselle, non pas à cause de son emballage moins soigné que les autres, mais plus par l’expression qui s’était peinte sur les traits du jeune homme à côté d’elle.
Alors qu’elle exposait sur ses genoux un foulard bleu, de l'exacte couleur de ses robes de service, les yeux du noble brillaient. Oblivion suivit sa main et avisa le foulard qu’elle avait depuis toujours vu accroché à la garde de Simon.
Elle le regarda tandis qu’il parlait et se contentant de hocher la tête, comprenant bien rapidement ce que signifiait le geste.

La broche était magnifique et il l’avait choisi avec soin, pour ce qu’elle lui faisait penser. Le jeu d’échec était une pièce splendide tout en finesse qui ferait toujours partie de son trésor personnel. Mais le foulard… C’était un peu pareil que quand elle avait reçu son armure dorée. Un symbole. Le signe d’appartenance à un groupe soudé et fort. C’était vraiment quelque chose d’émouvant et qui faisait énormément plaisir à Oblivion.
Elle avait le sentiment depuis quelques temps déjà que le noble avait eu raison lors de leur première rencontre, au sujet de leur destinée commune. Mais le fait qu’aujourd’hui il lui propose de s’engager réellement dans leur amitié, avec ce précieux bout de tissu…

Prenant celui-ci dans sa main gauche, elle repoussa les couvertures de son lit pour se lever et marcher lentement jusqu’au mannequin qui portait son armure et sa claymore. Examinant sa tenue un instant, elle réfléchit longuement à l’endroit approprié pour le nouer, avec un sérieux caractéristique limite comique au vu de la scène.
Oblivion opta finalement pour accrocher un coin du foulard dans un passant de son plastron, le laissant libre de prendre devant, ou derrière elle.

Mettant les mains sur les hanches avant de grimacer à cause de son ventre, elle opina pour elle-même, puis se tourna vers Simon et lui sourit légèrement.

“Tu en penses quoi, Camarade ?”

Le choix du mot n’était pas anodin, il signifiait sans doute aucun l’acceptation d’Oblivion de la place que lui offrait le noble. Il l’avait aidé, l’avait soutenu. Elle se devait de faire au moins autant, et pour la première fois surtout, elle en avait envie, elle ne le faisait pas par obligation.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

Les émotions des deux protagonistes brillaient à l'unisson dans une ronde enthousiaste. L'inquiétude pointa tout de même son nez lorsque Simon vit sa compagnonne encore convalescente se redresser hors de sa couche pour orner son armure de sa nouvelle mais sobre parure. Se redressant d'un bond lorsqu'elle gémit de douleur, il ne manqua pourtant pas d'approuver le choix de l'emplacement et le rendu esthétique de la chose avec un sourire légèrement crispé. S'approchant doucement d'elle avec les bras prêts à la réceptionner en cas de chute, sa voix ne fut en revanche pas le moins du monde affectée par le risque qu'encourait la jeune femme.

"Woooh ! Géniaaal ! Comme ça, c'est à l'abri des coups les plus courants et ne te gênera pas dans tes gestes ! Ça, c'est bien digne d'une alliée de la Lumière !"

Ses mains affichèrent deux pouces levés en signe de triomphe alors qu'il arrivait à la hauteur de son amie justicière. Sans la toucher, il gardait cependant ses sens en alerte et ne manqua pas de poursuivre sur une voix presque taquine.

"Je serais toi, je resterai sagement au lit jusqu'à être certain que cette vilaine blessure ne me gêne plus. Il serait fâcheux d'allonger ta convalescence sans le vouloir et j'ai vraiment hâte qu'on puisse repartir tous les deux aussi vite qu possible afin d'étendre la Lumière partout sur Arcane !"

Il ne put s'empêcher de faire des grands gestes sur la fin de sa phrase afin d'envelopper l'espace de ses bras. Son sourire avait retrouvé toute sa conviction et son innocence caractéristiques, comme si à ses yeux, rien n'était plus important au monde que ce qu'il évoquait maintenant.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

01/09/2017

Oblivion avait sans doute un peu présumé de ses forces en se levant, mais, toujours trop fière, elle refusait de montrer plus avant sa faiblesse. En voyant le noble s’approcher, elle secoua la tête d’un air crispé, inspirant lentement et s’appuyant d’une main au mannequin. Les prunelles concentrées et posées sur un tableau sans le voir, elle était en pleine tractation avec la douleur pour essayer de la gérer, sans forcément beaucoup de succès pour l’instant.

Elle sourit plus largement en entendant la réponse franche et guillerette de Simon, et opina légèrement. Finalement, fatiguée, elle accepta la solidité d’un bras pour se tourner et retourner s’asseoir prudemment sur le lit, passablement agacée par son corps qui refusait d’aller mieux plus vite.
En position assise, elle posa les mains sagement sur ses cuisses recouvertes de sa chemise de nuit et opina une seconde fois aux seconds propos de son blond camarade en soupirant toutefois de dépit.

“Je t’assures que je n’attends que ça, mais ce fichu corps refuse d’aller plus vite. Je devrais peut-être demander à Wazzi de me soigner, histoire d’accélérer les choses mais… Je ne suis pas convaincue qu’elle ai retrouvé assez de puissance pour m’aider. Et… Je préfère ne pas la déranger. Elle a tellement de choses à découvrir.”

Parler du petit panda roux l’apaisait et quelque part, elle savait que son Invocation ne l’abandonnerait pas. Ce n’était pas quelque chose qu’elles s’était dit mais elle avait le sentiment que quelque chose s’était créé entre elles deux, depuis leur mésaventure à la sortie du Temple de Terra. Au fond, si Oblivion lui en avait voulu au début, elle ne pouvait que partager le sentiment d’indignation de l’enfant divin devant le comportement de l'exécrable Adjudant Rod.

Souriant de nouveau à Simon, brièvement, elle soupira ensuite. Elle était inquiète des conséquences de ses blessures sur sa carrière. Elle n’avait pas franchement brillé depuis le fameux Temple et son immobilité forcée allait forcément être sévèrement jugée par sa hiérarchie. Elle décida de partager ses craintes avec Simon.

“Tu sais, il va sans doute falloir que je fasse quelques missions à enjeux dès que je serais sur pied. L’épisode de l’Adjudant Rod et ma blessure hors mission vont plomber mes résultats au sein de la Garde, la Major Barkin va m’attendre au tournant.”

Sa voix était restée assurée et son visage lisse, mais dans les prunelles de la demoiselle, on pouvait aisément lire une inquiétude palpable, qui s’ajoutait à la somme des mauvaises nouvelles du moment.

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Aventure **#21** écrite Jeu 15 Nov 2018, 13:56

Elle ne perdait pas le nord, regardant vers l'avenir pour rentabiliser son temps de repos. Une pointe d'orgueil fit hérisser les poils de Simon, envahi par un sentiment de fierté enivrant. Plein d'entrain, il répondit sans plus attendre avec enthousiasme et douceur en voyant son amie peiner à chaque mouvement.

"Mieux vaut ne pas utiliser de magie pour l'instant, ton corps n'en serait que plus fatigué. On aura besoin de toutes nos forces dans notre prochaine escapade !"

Bombant le torse, ce qui dévoila une morphologie différente de d'habitude, le jeune héros s'arrêta dans son élan après une brève réflexion. Retrouvant son air jeunot familier, il posa son index droit sur son menton en levant les yeux au plafond.

"C'est pas des missions en interne que tu comptes faire, si ? Je serais vraiment content de pouvoir t'accompagner. En plus, si on est ensemble, rien ne pourra nous résister !"

Étalant un large sourire complice, il attendit patiemment la réponse de son alliée.

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01/09/2017

Oblivion triturait un peu ses mains, assise sur son lit et ne put que se ranger à l’avis de Simon en opinant. Oui, il avait sans doute raison. Le soin accéléré ne valait qu’en situation de combat ou d’urgence mais ralentissait d’autant plus la guérison à longue durée du corps. Elle avait d’autant plus déjà bénéficié de ce traitement grâce à l’aide apportée par l’Adjudant Marthel. Il ne fallait pas plus en abuser ou tôt ou tard elle se retrouverait alitée pour encore plus longtemps.

En soupirant, elle se recoucha avec précaution et tourna le regard vers l’extérieur un instant, songeuse. Tout était tellement plus simple quand Simon était là. Mais elle savait qu’aussitôt qu’il serait parti, elle sombrerait malgré elle de nouveau dans de sombres pensées.
L’idée de ces fiançailles la terrorisait bien plus que l’idée d’avoir perdu du galon au sein de la Garde, et cela était bien étrange. Et en même temps… Pas tellement. Elle savait quoi faire pour redorer son blason, il suffisait de redoubler d’efforts à sa reprise de service. Il en était autrement pour ce qui était de savoir quoi faire pour ce fichu inconnu que ses parents lui avaient imposé. Comment se comporter ? Faire la bonne fille et accepter ? Se rebeller et se voir contraindre ? Fuir…?
Elle souffla et mit tout ça de côté dans un coin de sa tête pour reporter son attention sur Simon, et lui sourire un peu, à peine.

Elle secoua lentement la tête à sa question et sourit plus largement en voyant son enthousiasme. Encore une fois, elle ne put s’empêcher de le remercier du regard, avant de répondre :

“Non, je pense que je pourrais me faire affecter à des missions disponibles pour tout le monde, sur le tableau d’affichage de la Taverne. En général, la hiérarchie préfère nous affecter à ce genre d’affaires, pour que la population puisse voir nos efforts.”

Même si ce n’était théoriquement pas du domaine de la Garde Dorée de s’occuper des affaires traditionnelles du petit peuple, les effectifs réduits avec laquelle ses supérieurs devaient composer les obligeaient à se faire bien voir pour essayer de recruter afin de regarnir les rangs passablement éclaircis après la destruction de Rorn.
C’était pour cette raison qu’Oblivion avait tour à tour été affectée à des missions en lien avec les Chasseurs, ou avait encore été mobilisée à Rorn… Ou qu’elle participait à des escortes de nobles. Elle était sur tous les fronts et cela était loin de lui déplaire. Au final, même la chasse aux Mucors avait eu ses avantages.

Elle opina autant pour elle que pour son compagnon, garda son sourire et ajouta même :

“J'imagine que je ne refuserais pas un coup de main, puisque tu le proposes. Je partagerais ma solde avec toi, c’est le moins que je pourrais faire.”

Oblivion avait toujours conscience de la générosité de Simon et espérait qu’il ne refuserait cet arrangement entre eux. Elle avait en effet gagné quelques tsuris supplémentaires à la suite de la Tombola de Terra et se retrouvais donc à l’abris du besoin pour un moment. Elle voulait que Simon puisse également avoir un retour sur investissement, même s’il n’était pas de la Garde Dorée. Cela lui semblait normal qu’il soit récompensé pour ses efforts, surtout si c’était pour l’aider, elle. Et il était clair que les simples remerciements ne suffisaient qu’un temps. Tous les héros avaient besoin de se nourrir et de s’équiper après tout.

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Elle semblait avoir retrouvé ses esprits et rien ne pouvait faire plus plaisir à son frère d'arme qui serra ses mains dans les siennes avec une pointe de force et beaucoup d'attention. Son large sourire semblait briller autant que ses cheveux clairs et aucune arrière pensée ne traversa son esprit lorsqu'il répondit avec une naïveté qui lui ressemblait bien.

"Si c'est tout ce que je peux faire pour qu'on soit ensemble, alors c'est parfait ! Rien ne me rend plus heureux que de pouvoir partager tous ces moments avec toi pour rendre Arcane meilleur. Merci à toi de la part de tous les habitants, petit rayon de soleil !"

Oui, le soleil, c'était lui. Minarîa et lui. Surtout Minarîa en vrai mais il s'aimait penser plus brillant qu'elle pour le futur de l'île. Oblivion était un des puissants rayons qui illuminait la terre grâce à sa simple présence, aussi importante que le soleil lui-même car elle en était l'extension. Ils ne formaient qu'une seule entité, qu'un seul être : les héros d'Arcane.

Il n'avait pas envie de partir et resta là quelques secondes sans rien faire, son visage ne se relaxant à aucun moment tant la joie l'irradiait. Il avait envie de porter la garde sur son dos mais n'en était pas capable et il ne s'imaginait pas appeler ses invocations pour ça : Oblivion avait besoin de repos. Resserrant les mains autour de celles qu'il réchauffait, il resta là avant que la réalité de l'heure lui fasse prononcer ses prochains mots.

"Bon ben... Va falloir que j'y retourne à un moment, si je rate la procession, je ne pourrai pas te la raconter ! Je te dirai tout ! Les gens, le bal, les feux d'artifice, tout ! Comme si tu y étais, promis !"

Il resserra sa prise une seconde pour sceller sa promesse et les priva de tout contact. Il avait envie de rester mais ne le pouvait : il serait mort bien avant les feux d'artifice si la famille d'Oblivion témoignait de sa présence.
Ainsi il commença à regrouper ses affaires avant de maigres au revoir et la promesse de revenir le lendemain. Du moins, si elle ne parlait pas avant.

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01/09/2017

Oblivion haussa un sourcil surpris au surnom que lui attribua Simon mais elle ne put s’empêcher de sourire, amusée. Si ses parents avaient été du genre à s’attribuer des titres affectueux de la sorte, celui-ci aurait tout à fait pu lui convenir.
Elle n’était pas certaine de comprendre la signification de ce qualificatif dans son entièreté, mais venant du noble, cela ne la dérangeait plus. Elle s’était peu à peu faite à l’idée qu’il était comme ça et que lui demander d’arrêter ne servirait à rien, voir lui causerait de la peine.

Elle ne rompit pas le silence qui s’était installé, s’enivrant de la sérénité du blond qui lui faisait face, ses mains entourant sa droite, et ne put s’empêcher de laisser un nouveau sourire léger, fugace, fleurir sur ses lèvres. Quand il lui annonça qu’il était temps pour lui d’y aller, elle frémit doucement de crainte de la solitude mais son côté raisonnable ne trouva rien d’autre à répondre que :

“Oui tu as raison. Ne te mets pas en retard pour moi. Profites du spectacle et amuse-toi bien. Et ne m’achète plus rien !”

Elle ne put s’empêcher de semer un ordre sur un ton grognon pour la forme, pour ne pas rester trop mièvre et fleurie et agita la main droite doucement en guise de salutations, pas non plus mécontente qu’il ne les fasse pas durer.
Dans sa famille, on était pas démonstratif, c’était comme ça, il fallait rester digne et maître de soi en toutes circonstances, d’autant plus quand on était en public ou que l’on recevait. Elle laissa donc le noble s’éclipser sans faire d’histoires, et se contenta de le suivre du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse au coin de la rue.

Quand une servante vint lui apporter son souper, elle le mangea dans son intégralité mais avec lenteur, puis tenta de lire, sans succès, et se coucha, sans plus s’endormir. Elle resta un long moment à réfléchir, ses pensées sombres luttant fermement avec l’espoir que lui avait apporté son compagnon d’arme, jusqu’à ce que finalement ce soit l’épuisement qui mette provisoirement un terme à sa guerre interne en tirant le rideau sans prévenir, entraînant la demoiselle dans un sommeil blanc et réparateur, jusqu’au lendemain qui ne serait, hélas, pas un jour si nouveau que ça.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

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