● Nom : Gozuitl
● Sexe : Voix mixte
● Élément associé : Vent - Foudre
● Endurance : 59

Il est important de bien différencier l'attitude de Gozuitl avant et après la décision des dieux de les enfermer dans les temples.

Commençons par analyser le comportement de l'insecte dès le début de sa chronologie :
Gozuitl n'est pas un être mauvais par nature. Il aime ses frères et sœurs ainsi que chaque élément créé par les dieux. Il leur voue du respect et une certaine curiosité sympathique. Loin de chercher le conflit, il sera toujours d'accord avec les choix de chacun, même contradictoires, en acceptant juste tous les points de vue qu'on lui mentionne.
Il aime également la nature, bien qu'il se comprenne pas l'utilité de ce qui ne pense pas. Il faut de tout pour faire un monde, ça a été décidé comme ça alors autant ne pas se poser de questions et juste accepter, voilà sa philosophie générale.
L'idée de la création des humains était initialement clairement un éclair de génie des demi-dieux à ses yeux. Des êtres pensants, capables de créer des choses à leur propre échelle, c'était tout simplement le meilleur projet envisageable et une fois qu'ils furent créés, il resta à les observer de loin en construisant petit à petit une retenue de plus en plus oppressante à leur égard. Étaient-ce bien ces monstres qu'ils avaient créé ? L'incompréhension, la peur, le désir de fuir ce monde et détruire ce qui les détruisait en écho, petit à petit ces éléments devinrent la base d'une certaine phobie naissante.
On peut reconnaître de nombreuses qualités et autant de défauts au demi-dieu des vrombissements. Premièrement, ce qui le caractérisait, c'était sa naïveté et sa capacité à trouver du positif même dans ce qui est de pire. Dôté d'un sens artistique très particulier, Gozuitl est capable d'apprécier les pires couleurs, les pires sons, les pires situations en savourant l'énervement et le dégoût comme des points forts de chaque chose. Il apprécie tout de même le beau et l'agréable avec le même entrain. Pour faire simple, il est possible de résumer le tout en : Gozuitl aime inconsidérément tout ce qui existe.
De ces avantages naissent de nombreux inconvénients, comme son incapacité à être réellement objectif ou à prendre des décisions. Comme tout lui semble bien, il est incapable de hiérarchiser les choses et d'établir des priorités. Son deuxième plus gros défaut serait sans doute la rancœur... Il est flagrant que pour se faire détester d'une créature qui aime tout, il n'existe pas beaucoup de moyens et que ces derniers sont extrêmes et peu réversibles ; c'est également le cas de l'insectoïde coloré. Ce qui le blesse ou cherche à blesser ce qui existe sans autre but que de le faire cesser d'exister malgré les plaintes et les suppliques, voilà la bête noire du fils d'Aer. La méchanceté brute qui génère la peur et l'angoisse est la source des pires comportements de la créature.

Passons maintenant à la même description post-enfermement :
Depuis que la sentence des Quatre est tombée, il ne reste plus grand chose de ce qu'était l'ancien demi-dieu. Animé par la rancœur, la haine et la colère, il éprouve pour tout ce qui existe du dégoût et du mépris. Il reproche aux fils et filles des divinités la création bâclée et irréfléchie des humains d’antan : pourquoi ne pas avoir supprimé leurs capacités de destruction et leurs aspects malsains ? Pourquoi ne pas s'être battus contre eux avant qu'ils ne détruisent la nature de leur propre monde ? L'incompréhension et la déception eurent rapidement raison des sentiments autrefois bons de l’insecte fragile.
Sans surprise, on devinera qu'il déteste les humains d'une façon immodérée. Selon lui, ils sont la plus grande déception issus du plus gros échec des demi-dieux. Il clamera à qui sera à portée qu'il se délecte de leurs malheurs et qu'il souhaite les voir souffrir individuellement jusqu'à leur dernier souffle.
La nature environnante n'échappe malheureusement pas à l'aigreur morbide du petit être... Regardant au mieux avec mélancolie la nouvelle île, il ne parvient pas à apprécier ce qu'elle a à offrir, la voyant plutôt comme une ombre fade et moqueuse de leur ancienne ère de gloire.
En guise de qualités, il sera difficile d'en définir de réellement visible, notamment car son seul gros point positif n'est ni conscient, ni réellement appréciable au quotidien : l'espoir. Bien qu’extrêmement pessimiste, fataliste, acerbe et de très mauvaise compagnie, Gozuitl rêve intérieurement d'un changement, d'une prise de conscience générale de l'espèce humaine et de tout ce qui existe. Sans y croire ni le reconnaître, il espère constamment qu'un jour, quelqu'un parviendra à lui prouver qu'il a tort d'être comme il est devenu et lui redonner le goût de vivre. Jusque là, il fera tout pour pourrir la vie de toutes les créatures existantes.
Ses peurs quant à elles sont nombreuses et pour certaines déjà bien réalisées... La perte de ses pouvoirs, la chute de l'ancien monde, du règne des demi-dieux ainsi que de nombreux autres éléments ont fini par faire complètement craquer la pauvre bestiole. Tétanisé à l'idée de souffrir encore et toujours jusqu'à perdre la raison, il a décidé de se protéger en devenant ce qu'il redoute le plus : un être méchant et abject.
On peut noter en passant que ses goûts ne se sont pas améliorés... Là où il appréciait tout à l'époque mais il fera exprès de dire qu'il déteste ce que les autres aiment et d'aimer ce que les autres rejettent.

Malgré ce portait très péjoratif, Gozuitl rêve de sortir de sa cellule au plus vite. Il veut goûter et se délecter du malheur de ceux qui devront le supporter, nourrissant encore plus sa haine et enterrant petit à petit ses espoirs inavoués.
S'il y a bien un responsable à haïr plus que le reste, d'une rancœur éternelle aux relents de moisissure, ce sont bien les Quatre. Il les trouve plus cruels encore que les humains, plus capricieux, plus fourbes, plus détestable que tout ce qui en a découlé.
Il a vécu son enfermement comme un total abus de pouvoir de la part des Quatre et a passé les premières années à tourner en rond avant de macérer sa haine dans un silence immobile digne d'une sculpture de marbre.

Dans cet enfer il existe cependant une chose capable de le calmer en le ramenant au bord des larmes, lui rappelant une époque révolue : le miel.

Incontestablement, il l'agit d'un grand insecte, mais pas d'une très grande invocation... Moins d'un mètre cinquante pour à peine une trentaine de kilogrammes, il n'est pas très impressionnant à moins d'être phobique de l'espèce. Sa chitine pâle aux jointures colorées de vert clair et de rose floral par endroit lui permet un camouflage aisé dans les étendues fleuries.
Son visage est surplombé par deux protubérances en forme de boutons de rose sur le sommet et de deux grands yeux noirs où la lumière ne se reflète pas. Bien que possédant une bouche comme les humains, il peut extraire de ses joues deux mandibules roses afin de mieux saisir ce qu'il désire goûter.
Composés de trois grands segments dont une faucille en guise de main, chaque membre est très caractéristique de l'espèce insectoïde, de même que les trois longues paires d'ailes qui dépassent de son dos. Fines, taillées pour la vitesse et les basses altitudes, dotées d'une fine membrane semblable à un vitrail précieux. Il est important de noter qu'en plus de ses faux, il possède tout de même deux doigts afin de pincer avec plus de précision des objets à saisir.
Lorsqu'il se met en colère, la chitine de Gozuitl a aussi la capacité de se soulever légèrement afin d'accroître sa silhouette et d'effrayer ceux qui viennent l'importuner. Les parties concernées sont généralement les parties les plus colorées de son être : les protubérances sur son crâne se détachent ainsi en trois parties distinctes, les plaques sur son torse et son buste se soulèvent également et se détachent en leur centre pour se séparer vers l'extérieur, chaque plaque n'étant tenue que par l’extrémité supérieure à la chair du demi-dieu.

Sa forme humaine est encore une fois androgyne ; une personne très frêle, pâle, cernée et émaciée aux cheveux roses ébouriffés surplombés de deux mèches trop longues et aux yeux verts cachés sous des arcades tombantes, moche pour une femme comme pour un homme, dépourvu de pomme d’Adam mais avec une petite poitrine quasiment invisible. Enveloppé dans des habits informes et bien trop larges, il renvoie une image pathétique et semble près de s'écrouler sous le poids du tissu à n'importe quel moment. Mesurant à peine plus que sous sa forme naturelle, il n'a que la peau sur les os et ne semble pas doté du moindre muscle fonctionnel. Il n'aimera pas y recourir et souhaitera éviter autant que possible de s'acoquiner à ces humains impurs. Dans le cas où il serait forcé de la conserver sans surveillance, il se battra avec n'importe qui passant à sa portée jusqu'à être mis KO, rappelé par son invocateur ou mis hors d'état de nuire.

● Histoire: La raison qui guide la vie de Gozuitl dans le monde est de veiller sur les insectes ailés des campagnes sereines. Une tâche qui se révéla rapidement insuffisante pour le petit être plein d'amour qui aimait tellement tous ses petits protégés qu'il décida de leur faire des cadeaux. Des cadeaux ? Quelle idée étrange ! De quoi pourraient-ils avoir besoin dans leur perfection ? Après des décennies de réflexion, la réponse sauta aux yeux du fils d'Aer avec une lucidité flagrante : du son ! Il leur manquait ce petit quelque chose qui les rendrait reconnaissable entre mille, un petit bruit issu d'une mouvement d'aile qui les distinguerait tous ! Enthousiaste, passionné, aimant, Gozuitl se mit à l'oeuvre sur chaque espèce, guidant le rythme de leur envol comme s'il s'agissait d'un jeu mélodieux dont le résultat était forcément une réussite totale. Bourdonnements de moustiques, de guêpe ou de simple mouche, crissements de criquets ou de sauterelle, toutes ces petites variations si attachantes sont dues au travail minutieux de la mante attentionnée. Perfectionnant chaque mélodie au fil des générations, il est possible pour une oreille absolue de noter les tonalités variant entre chaque espèce sans se tromper. Il n'était pas la seule invocation à faire ça pour toutes les espèces du monde entier puisqu'il ne s'occupait que d'une plaine.

Une fois tout cela fait, l'ennui vint pourtant pointer une fois de plus le bout de son nez et lorsqu'il écouta un jour quelques uns de ses frères parler des humains, il ne put se contenir de soutenir et d'aider au projet autant que possible (en tant qu'exécutant, bien évidemment). Il est impossible de nier son implication dans la création des humains mais il est encore plus impossible de lui trouver de mauvaises intentions dans le déroulement de leur création. Il les voulait gentils, joueurs, amicaux, mélomanes, curieux, gourmands, tout ce qu'un enfant pourrait rêver d'un camarade de jeu en résumé. Et comme un enfant il ne pensait pas aux contrecoups de chaque demande... Insuffler une âme fondamentalement bonne dans un être vivant n'était apparemment pas à la portée des demi-dieux.
Lorsqu'ils constatèrent les premières lacunes des humains, la mante ne sut comment se tenir face à la déception et aux mauvais pressentiments qui germaient dans son esprit. Naïvement, il tenta de raisonner les humains qui torturaient et tuaient les insectes à cause de leur bruit autant que de leur apparence, ne comprenant pas cette cruauté et cette fermeture d'esprit, il finit par ordonner à ses protégés de le suivre loin des humains sans que ceux ci ne le veuillent vraiment. Trop nombreux, trop volages, trop innocents, beaucoup restèrent à la portée des nouveaux monstres. Il vint même jusqu'à essayer de se battre contre certains humains mais ne put jamais se résoudre à les blesser, se contentant de les repousser en implorant leur compréhension et leur clémence.
Ils étaient sourds et il était inutile. Il sentait ses forces décroître à chaque année, épuisé de lutter contre ce qu'il avait créé avec amour en essayant de continuer à protéger ce que les Quatre lui avaient attribué. La douleur et la tristesse le firent se renfrogner petit à petit et il s'isola de plus en plus jusqu'à finir reclus sur une terre pauvre et inhospitalière avec ceux dont il avait la charge. Épuisé, vidé, ne pouvant même plus voler, prêt à renoncer à chaque seconde, il ne sut pas vraiment si l'arrivée des Quatre lui avait paru salvatrice ou effrayante. Sans doute les deux. Il s'imaginait le meilleur comme le pire, espérant que le monde retrouverait toute sa superbe et que les dieux ne seraient pas trop en colère, comprenant les erreurs de leurs fils...
Nouvelle déception, nouvelle douleur. Le chagrin se mua en rage puis en haine lorsqu'il comprit ce qu'il venait de se passer. Il n'avait plus rien à perdre, pensait-il naïvement. Perdre sa liberté, ses droits, sa nature, voilà ce qu'il avait encore à perdre.

Aucunement magnanimes, les divins condamnèrent leurs enfants à une vie misérable cloîtrés entre quatre murs jusqu'à ce qu'un humain - ironie mordante - daigne venir les libérer de leur geôle où la magie leur était constamment drainée. Le temps n'aidant aucunement à réduire l'aspect négatif de la situation, la spirale infernale continua pour le damné qui sombra de plus en plus dans les abysses ténébreux de la dépression.
Après la chaleur brûlante de la colère vint la morsure glaciale de la haine, nourrie par quatre murs et une incroyable solitude immortelle.
Silencieux dans sa cellule, immobile, ruminant sa frustration et son impuissance, Gozuitl attend avec une impatience fanatique la venue d'un de ces immondes humains putrides.

● Comment avez vous découvert ce forum ? DC de Simon
● Comment trouvez vous l'intrigue de ce forum ? Toujours bien
● Comment trouvez vous le design de ce forum ? Toujours beau
● Avez vous lu le règlement ? [ Validé par la Reine ]
● Avez vous vu la ChatBox ? La "discord-box" ? Je pense oui.
● Savez vous comment voter pour le forum ? Un peu, mon n'veux !