Je prenais une profonde inspiration en obsevant l'horizon face à moi, les rayons du soleil débutant timidement leur ascension. Mon dos me faisait souffrir, à chaque inspiration, ma peau tirait et brûlait. Je fermais mes paupières en grimaçant de douleur. Il n'y avait effectivement rien d'insurmontable, mais rien d'agréable non plus. Pourtant, à chaque foudroiement de douleur, je sentais également une décharge d'adrénaline. La douleur avait toujours tenu mon esprit en éveil, celle pendant un combat était le meilleure et la plus délectable. J'aimais autant mettre des coups qu'en prendre, effectivement. Et là, les décharges dans mon dos me donnait envie de tout, sauf de rester planter là à contempler l'horizon.
N'écoutant que mon instinct, au pied des portes d'Heilan, je me retournais pour m'assurer qu'aucun des miens n'entraverait mon départ. L'aube pointait de toute façon à peine son nez, ils étaient sans doute encore déjà tous en train de dormir paisiblement. A y réfléchir quelques secondes, je dormais moi de moins en moins. Mais qu'importe, ma seule envie du moment était de m'engouffrer dans les Landes, seule. J'aurais aimer partager ce moment avec Gyllir, galoper dans la plaine aurait été des plus grisant. Mais aujourd'hui, je n'avais que mes jambes pour courir.
Je m'élançais donc, sans plus attendre, détalant aussi rapidement que j'en étais capable. Les douleurs dans mon dos s'accentuaient évidemment, il ne m'en fallait pas plus pour accélérer encore. L'air frappait mon visage et soulevait ma chevelure. Mon regard était vissé sur l'horizon que je voulais atteindre. Les rayons commençaient, eux, à caresser mon front. Ma respiration était maitriser et ma course tout autant. Voilà longtemps que je n'avais pas mise à mal mon endurance. Plusieurs minutes m'avaient séparé d'un premier ralentissement, avant que je ne reprenne de plus belle, bien moins longtemps. J'arrivais au maximum de mes capacités actuelles, ralentissant ma course jusqu'à marcher, pour enfin m'arrêter et laissant pencher en avant mon buste, me retenant sur mes genoux.
Ma respiration était à présent bruyante et profonde. Elle ne tarda pas à se mêler à un rire sincère. J'observais alors le tissu blanc entourant mon poignet, distraitement. Il me fallu alors quelques instants pour me reprendre avant de me relever, balayant les Landes et m’apercevoir que, oui, j'étais aussi seule que je l'avais désiré. Derrière moi, Heilan était loin, je continuais donc ma petite balade sans prêter attention au reste. Je pouvais sembler folle à m'aventurer ainsi seule au travers des Landes et je l'étais surement, mais un seul nom prononcé suffirait à me faire parvenir une force Semi-Divine alors, je pouvais bien m'accorder à présent ce genre de moment.
Qui fut d'ailleurs bien vite interrompu pas le bruit de sabots battant la terre et surtout, s'approchant de moi par l'ouest. Je leur lança un rapide regard jaugeant du nombre qu'ils étaient. Quatre hommes à l'air pas bien rassurant, à dos de Variquans, s'avançaient vers moi de façon un peu trop direct à mon goût. Préférant espérer qu'il n'était pas là pour moi, j’accélérais mon pas avant d'être inévitablement rattrapé. L'un d'eux se posta, lui et sa monture, devant moi, me forçant à m'arrêter. Je plantais alors mon regard dans le sien.
❝ Hey toi là, qu'est-ce que tu fais ici toute seule ma beauté ? Un peu de compagnie ça te dis ? ❞
Il se mit à rire, rallié par ses compagnons qui m'entouraient à présent. Oui, j'avais l'air plutôt cerné.
❝ Dégage de mon chemin. ❞
Mon ton était sec et mes yeux aussi noirs que le charbon. J'entendais celui derrière moi mettre le pied au sol, un erreur qui allait lui couter. Un regard rapide au dessus de mon épaule et je le voyais s'approcher, lentement. L'autre devant moi continua.
❝ C'est qu'elle à l'air coriace celle-là, ça risque d'être amusant ! ❞
Ils riaient tous à nouveau. Avaient-ils prévu de me violer ? Surement. Et c'était bien là un acte que je répugnais au plus au point. Ils méritaient une mort douloureuse, donnée par mes propres mains. Et c'était bien là ce que j'avais prévu pour eux. Celui derrière moi attrapa mon poignet sans attendre. Je lui enlevais brusquement, l'entrainant vers moi avant d'écraser son visage avec mon coude, l'envoyant valser plus loin en le repoussant violemment. Quelques secondes s'écoulaient alors, leur faisant prendre conscience qu'ils allaient devoir se battre s'ils désiraient ma chair, pendant lesquelles également j'attrapais mon bouclier sur ma gauche et mon épée sur la droite. J'étais cernée oui, mais loin d'être acculée. J'observais dans leur regard quelques choses de totalement nouveau, l'heure n'était plus à l'amusement, leur ôtant tout sourire.
Tous mirent pied à terre, s'avançant lentement vers moi, arme à la main. Le combat allait être rude, mais je comptais bien m'y amuser.
Codage par Libella sur Graphiorum
Dernière édition par Lagertha le Mar 14 Aoû 2018, 15:24, édité 1 fois
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Le Vagabond Crédit Avatar : Djamila Knopf Date d'inscription : 29/05/2018 Messages : 383Double Compte : Amko'Unn סּ Rymaïn סּ Braith סּ Eira Liens vers la fiche : . סּSaen Ninn ~ Drôle d'oiseau סּTribulations Envolées Métier : Explorateur & Vagabond Invocation(s) : Ashraï ♪ Tusàra ♪ Inventaire : סּCollier avec l'écaille
de Pru'ha סּLarge chapeau tressé
solidement ꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹ ▼ Sac sans fond ▼ 1155 Ŧ.
Après un retour du Temple excessivement... délicat? Que dire d'autre, le voyage s'était avéré plutôt sensationnel, vu de l'extérieur, des images que Saen chassa aussitôt de son esprit. Après, donc, ce retour et quelques jours passés au village d'Heilan, Saen s'éveilla d'une nuit agitée et particulièrement brève. Plus tôt ces derniers moments, il avait fini par congédier la semi-divinité qui l'accompagnait, ordonnant qu'il déambule à son gré dans le village et qu'il ne vienne plus trouver Saen pendant la nuit, où à certains moments précis de la journée. Il lui avait spécifié que ces ordres prenaient fin chaque matinée, quand le soleil aurait pointé son nez, et qu'il pouvait agir comme bon lui semblait à partir de cet instant -jusqu'à nouvel ordre-.
Cela peinait l'humain, au plus profond de ses chairs, et la contradiction intérieure qu'il éprouvait l'épuisait presque davantage que le reste. Il ignorait comment agir au mieux pour lui, comme pour l'insecte divin, mais il se devait d'obtenir un peu de calme et de solitude pour y réfléchir.
L'aube ne tarderait plus, il sortit de l'auberge, sans son chapeau de paille, vêtu de sa tenue simple et ample, puis inspira profondément. Les embruns salés, portés par la noirceur d'une nuit qui s'éteignait, lui donnèrent un regain d'énergie et de clarté. Tout cela était idiot, finalement, non? Une question qu'il se posait pour la dixième fois depuis son retour. Scrutant l'horizon sur la mer qui pâlirait bientôt, il décida de sortir du village, afin de s'éloigner des hommes. Une vague pensée lui traversa l'esprit, l'image de l'ermitage flotta un instant aux rives de sa conscience... Son cerveau n'alla pas percuter plus loin, et il se mit en route.
◊ ◊ ◊
Sous ses pas, la terre battue du sentier se souleva en volutes de fines poussières. Tourbillonnant faiblement, tel son esprit du moment... Il se mit à courir, pour défouler son corps, car il en éprouvait le besoin urgent, et rester en ville aurait tourné cette énergie sur un pugilat quelconque... Le vent était agréable, son pas souple et rapide, endurant, il ne s'essoufflait que très peu. Il ralentit en sentant une présence dans son dos, afin de se laisser rattraper... La lumière du jour s'éveillait sur son visage à nouveau serein.
Lorsqu'il voulut se tourner vers la présence, probablement divine, qui l'avait suivie de son mieux, il perçut des bruits alentours. Des voix s'exclamant, des échos de métal s'entrechoquant... Attisé par une curiosité totalement dépourvue de prudence, il se dirigea silencieusement dans cette direction. La courbe de la plaine, une fois dépassée, révéla le spectacle d'un affrontement... Inégal, à l'évidence. L’œil vif du jeune homme avait évalué instamment la situation, quatre types contre une femme seule. Sans se soucier de savoir les tenants et les aboutissants, il s'approcha pour intervenir... Il l'aurait, sa bagarre, finalement.
La femme qui faisait front à deux individus à la fois, n'allait pas pouvoir gérer ceux qui s'avançaient derrière elle, dont un semblait déjà dégouliner de sang par le nez. Trop centrés sur leur distraction du moment, il ne remarquèrent pas l'ombre dans leur dos, qui porta un poing précis, vers le bas du dos, et vint choquer la base de la colonne vertébrale. L'homme se plia vers l'arrière en mettant les genoux au sol. Son compatriote fut malheureusement prompt à réagir, et fendit l'air avec son épée courte, qui faillit offrir une nouvelle coupe à la barbe mince de Saen, alors que celui-ci l'évita de justesse.
Trop absorbé par ce qu'il se passait, il ne fit pas attention à la jeune femme aux prises avec les deux autres pour l'instant. Le gaillard à l'épée leva à nouveau cette dernière, Saen plia les jambes alors qu'il chargeait dans sa direction, et d'un coup de pied circulaire envoya balader l'individu au sol. Le second s'était relevé, après le choc porté plus tôt. Ils étaient tous deux armés, et un minimum entraînés... L'ombre fugitive sur les côtés latéraux de ses prunelles remua un moment, et Saen prit deux secondes pour la regarder, levant simultanément sa garde, puis détournant le regard pour parer une lame à la base du poignet dont il se saisit, et qu'il tordit d'un geste puissant, le bras suivant le geste dans un angle bizarre.
"Alors tu bouges!?" S'adressa-t-il tout haut à la semi-divinité qui faisait les Dieux savaient quoi! Elle savait pertinemment bien que la vie menacée d'un l'un menaçait la liberté de l'autre après tout! Saen, perdu momentanément dans ses réflexions, para une seconde trop tard l'arme de celui qui était revenu à la charge, une espèce de lance, qui érafla le bras gauche du jeune homme. La sensation de la douleur lui remit aussitôt les idées en place et il dit, tout en saisissant la hampe de la lance qui voulait vainement repartir vers son propriétaire -pourquoi faire simple, quand on pouvait faire compliqué avec cette tête de nœud?-
"Je t'ordonne de m'aider et d'aider cette femme, andouille! C'est un ordre!" Pas très précis, mais pas le temps, qui vivra verra...
La lame pointue était passée deux doigts en dessous du tissu blanc noué à son bras, cette simple vision, pour des raisons qui lui échappaient, lui octroya une énergie supplémentaire. Il recentra son esprit sur le combat, et d'un geste sec, repoussa la hampe saisie dont l’extrémité vint heurter violemment le menton de son propriétaire. Au bruit qui l'accompagna, il estima lui avoir pété quelques dents.
"Dommage pour le sourire ravageur, mais ça va déjà bien mieux avec ta trogne!"
De chair et de sang
Dernière édition par Saen Ninn le Lun 13 Aoû 2018, 12:22, édité 3 fois
Pendant les jours qui suivirent sa libération, l'ancien demi-dieu ne brilla pas par son comportement exemplaire. Les yeux toujours clos, ses déplacements étaient aussi approximatifs que ses connaissances du nouveau monde. Il avait attaqué les murs d'Heilan, les rochers et le sol, la neige également tout comme les pauvres arbres sur le chemin. Il fuyait les gardes et humains pour ne pas les blesser comme la menace de son contrat le suggérait, ne se retenant pas de massacrer les petits monstres, aussi inoffensifs soient-ils, qui passaient à sa portée. Quant il n'était pas mis à la porte par le dernier ordre de Saen, il le surveillait de près, guettant les faits et gestes de tous ceux qui pouvaient interagir volontairement ou non avec lui. Il détestait être en ville pour dire vrai car chaque chose construite et utilisée par les humains lui donnait l'envie de laisser exploser ses pulsions - ce qu'il faisait souvent au début - et il se retrouvait bridé une fois de plus.
Un jour où le contracteur du pacte sortit, sous la tutelle aveugle pleine de curiosité et d'instincts protecteurs de son invocation, une jeune femme se faisait agresser. Au début, entre les arbres, Gozuitl avait ouï les échos de ses cris, essayant d'estimer ce que le danger pouvait représenter pour son humain. Il y avait des monstres, plus loin, mais ils ne représentaient pas une menace aussi imminente que l'agression qui avait commencé à prendre forme. Lorsque la route de Saen croisa la leur, le fils d'Aer descendit à hauteur des branches, brisant certaines d'entre elles sans difficulté alors qu'il avançait en direction du brouhaha. Son maître lui intima de bouger, ce qu'il fit à tâtons sans savoir repérer exactement la femelle dans la cacophonie ambiante des combats humains. Il ne fallut qu'une brève poignée de secondes pour que les deux personnes "à aider" soient soulevés sans délicatesse à vingt mètres du sol, sans qu'aucun blessé ne soit fait. La ville n'était pas loin et sa voix androgyne s'éleva dans le silence flou des courants aériens.
"Dois-je vous déposer en ville ? Cela me semble le plus approprié pour vous aider. La femelle semble agressive mais avec ton aval, je pourrais l'assommer pour l'aider de façon plus correcte. Je crains que ses actions imprévisibles puisse à un moment porter préjudice à ma capacité à l'aider convenablement. Je propose de s'intéresser à ses motivations afin d'établir un meilleur plan d'action."
Froid, dépourvu de la moindre once de compassion pour ses bagages, il exécutait cependant les ordres avec soin. Si cette femme mettait la vie de celui qui lui permettait de sortir en danger, il n'hésiterait pas à l'aider d'une façon totalement arbitraire.
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Admin Obli
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : le fauve Crédit Avatar : Project Badwater: Doherty Date d'inscription : 11/05/2017 Messages : 1595Liens vers la fiche : Fiche Métier : Cheffe de Clan Invocation(s) : Xion & Svaarnelg Inventaire : 10 128 Ŧ Gourde
┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈ Armement
Évidemment, le gars au nez écrasé par mon coude n'avait pas l'air très enchanté. Il fut d'ailleurs le premier à se jeter sur moi, d'une manière encore moins délicate que ce dont moi même j'étais capable. Il m'envoya son épée que je bloqua avec la mienne avant de lui envoyer un nouveau coup de pied frontal dans le plexus, le faisant reculer à nouveau. Le deuxième me prit à revers alors que je le bloquais avec mon boucler avant d'essayer de le trancher d'un mouvement circulaire de mon épée. Il esquiva, de justesse, ses habits ayant subit le tranchant de mon arme.
Les deux autres n'allaient pas tarder mais déjà je sentais l'adrénaline faire battre mes veines. J'entendais alors soudainement le râle d'un des autres hommes que je n'avais pas eu encore la chance de toucher. Interloqué, j'allais pour me retourner mais l'un de mes assaillants en profita pour me frapper, du plat de sa lame, au milieu du dos, m'arrachant un râle de douleur. Je sentais alors ma récente et énorme cicatrice me tirailler à cet endroit précis, m'offrant des lourds picotements. Le coup et la douleur me firent mettre un genoux à terre tandis qu'un homme en profita pour m'envoyer à nouveau sa lame, que je contrais de justesse, avant de me relever brusquement en le repoussant.
Rapidement, je fis volte-face, me retournant vers une nouvelle voix qui, étrangement, me semblait familière. Mais par instinct, j'envoyais mon épée dans sa direction, l'air nerveux. Quelle ne fut pas ma surprise de voir Saen au bout de mon épée que j'avais stoppé de justesse à quelques centimètres de sa gorge. Mes yeux révulsés se plantaient dans les siens.
❝ Saen ?! ❞
J'avais à peine fais attention à ce qu'il avait bien pu dire une seconde avant, mais j'allais en subir les conséquences rapidement. Sans comprendre la situation, elle devenait tout à coup encore plus étrange. Je me sentais subitement tiré vers le ciel. Observant en contre bas, je voyais mes pieds s'éloigner du sol et surtout, les quatre larrons nous observer avec un air benêt. Interloqué et perdue, je regardais tout autour du moins jusqu'à tomber sur un fils des Dieux, au dessus de moi, qui semblait me tenir et m'élever toujours plus haut.
La frustration d'être ainsi arraché à mon combat que je comptais bien solder par quatre mort me remua les tripes et me fit m'agiter nerveusement, essayant de me défaire de l'emprise de cet enfant divin. Je m’aperçus alors que Saen était dans la même situation que moi et je comprenais, peut-être, qu'il était le libérateur de cette créature. Lançant un regard hargneux au fils d'Aer, je lançais sur un ton plus qu'agacer.
❝ Mais lâche moi ! ❞
Je me débattais bien que mon dos me faisait souffrir un peu plus au vue de ma position. Mes mâchoires commençaient à se serrer et mes crocs ressortant, j'envoyais mon regard noir sur Saen, après avoir observé que mes quatre assaillants semblait vouloir lâcher prise. Une nouvelle qui aura eu pour effet d'accentuer très fortement mon agacement et mon agitation.
❝ Saen ! Dis lui de me reposer, tout de suite ! Ces types doivent crever ! ❞
Ma frustration était des plus palpables, j'étais agité et l'agacement gonflait une veine sur ma tempe. Je montrais les crocs et serrais les poings sur mes armes, observant avec détresse les hommes commencer à remonter sur leurs variquans, que j'aurais bien volé après leur avoir tranché les testicules et la tête.
❝ Repose-moi !!! ❞
Codage par Libella sur Graphiorum
Dernière édition par Lagertha le Mar 14 Aoû 2018, 15:24, édité 1 fois
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Le Vagabond Crédit Avatar : Djamila Knopf Date d'inscription : 29/05/2018 Messages : 383Double Compte : Amko'Unn סּ Rymaïn סּ Braith סּ Eira Liens vers la fiche : . סּSaen Ninn ~ Drôle d'oiseau סּTribulations Envolées Métier : Explorateur & Vagabond Invocation(s) : Ashraï ♪ Tusàra ♪ Inventaire : סּCollier avec l'écaille
de Pru'ha סּLarge chapeau tressé
solidement ꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹ ▼ Sac sans fond ▼ 1155 Ŧ.
Le gaillard en train de cracher deux ou trois dents, trop préoccupé par la perte et la douleur occasionnée de la sorte, ne vit pas venir le poing qui s'écrasa sur son nez, brisant ce dernier au passage. Un coup de pied oblique dans une rotule fini par le mettre au sol, ses mains recouvrant son visage peu ragoûtant.
Une présence latérale au jeune homme l'alerta, lorsqu’il fit un quart de tour, la femme aux prises avec les deux autres homme s'était tournée dans sa direction. Il stoppa net lorsque ses prunelles croisèrent la lame arrêtée à deux doigts de sa gorge. Relevant le fief, ses yeux orangée tombèrent sur un regard brun familier. Il entrouvrit les lèvres, soudain ravit de voir ce visage connu et si particulier qu'il lui avait été donné de croiser quelques jours plus tôt.
Mais rien ne put en sortir, car à cet instant précis, il se senti littéralement soulevé du sol, ainsi que la guerrière qui lui faisait front. Saen mis quelques seconde pour assimiler ce qu'il se produisait, avant de constater que la semi-divinité les éloignait du danger à sa manière. Saisit par le poignet, il s'éleva dans les air, l'envol générant une toute nouvelle poussée d'adrénaline. L'expérience, neuve et excitante, était sensationnelle, il ne put réprimer un éclat de rire émerveillé.
"Hahaha! C'est extraordinaire!" Ces yeux pétillaient aussi sûrement que ceux d'un gosse venant d'obtenir le plus beau cadeau du monde, et il oublia momentanément ce et ceux qui l'entouraient, trop à sa réjouissance instantanée.
◊ ◊ ◊
La voix lointaine de Lagertha, entrecoupée des avisements du semi-dieu, le ramena lentement à une autre réalité. Il constata que la guerrière n'avait rien perdu de son tempérament emporté, ainsi que son ami divin conservait un pragmatisme des plus acéré. Il tourna comme il put la tête en direction de la jeune femme.
"Lagertha, je te présente Tête de nœud." Puis regardant l'enfant d'Aer : "Tête de nœud, Lagertha."
Un fin sourire aux lèvres, il se souciait peu de redescendre trop vite. Néanmoins il devait veiller aux bien êtres de deux personnes... Enfin, sans doute? Mince, mais quelle idée. Il observa la créature divine, tentant d'être assez clair, mais s'adressant aux deux indirectement.
"On va redescendre avec calme -tous les trois-, disons, juste ici, on est pas très loin d'Heilan, ni des bandits. Et je t'ordonne de faire en sorte que personne ne soit blessé ou assommé, s'il te plait. C'est un ordre."
Il attendit que l'insecte s'exécute à sa façon, reposant ses yeux sur Lagertha, qui avait l'air plus que désireuse d'en découdre avec ses assaillants, et si besoin, d'abord avec Saen et le semi-divin pour y arriver. Le jeune homme était mitigé, il n'avait pas envisagé la situation sous l'angle dans lequel l'enfant d'Aer les avait mis... un point de vue tout à fait intéressant, cela-dit. Du recul, de la hauteur, une conversation banale pour agrémenter le voyage, avec deux personnes qui l'intriguaient positivement, et qui avait aussi l'art de mordre socialement d'une manière qui leur était propre.
"Après, on essaiera de retrouver ces gentilhommes. Ça ne me semble pas correct de laisser des estropiés dans la nature, ils risquent de se faire bouffer par un monstre. Alors qu'on peut fort bien s'en charger avec un minimum de tact... et de classe!" Lâcha-t-il, dans un sourire franc, il aimait se battre, et Lagertha aussi, à priori, ça ne pouvait pas mal se passer.
L'ennui c'est qu'il ne désirait pas mettre à mal son compagnon divin, il cogita à une façon de tourner les choses pour qu'il puisse se sentir à son aise par la suite, espérant trouver une formule adéquate lorsqu'il serait confronté à une nouvelle situation. Bah... pourquoi réfléchir à tout cela de cette façon, en fait?
"Ça te va?" Demanda-t-il bêtement à la semi-divinité.
La femme ne faisait de geindre et le gentil demi-dieu jugea courtois de la prévenir de quelques éléments qui semblaient lui échapper. Alors qu'il s'apprêtait à parler, ce fut l'enthousiaste Saen qui prit la parole afin d'imposer ses égoïstes et crédules décisions. Il suivit donc les directives bêtement mais sans délicatesse, notant que son humain qui abusait encore de la formule qu'il avait tyranniquement instaurée. Volant à un rythme qu'il jugea calme bien que rapide aux yeux d'un humain, il attendit que ses sens puissent lui apporter la fraicheur de la neige abondante sur les bas côtés pour descendre à deux mètres du sol - les pieds des bagages étant bien plus bas que cela - hauteur qu'il jugea suffisante pour les balancer dans le coussin froid sans violence ni agressivité. S'il les avait posé au sol, il n'aurait pas pu s'assurer avec précision qu'une de leur cheville ne se casserait pas sur le sol inégal. Ne s'assurant qu'à moitié d'être entendu il prit donc la parole pour exprimer son avis sur le fameux plan d'action dont il ne partageait bizarrement pas l'enthousiasme.
"Ça ne me va pas. Rationaliser des humains est déjà une entreprise vaine en soit mais essayer d'opérer de la sorte après les avoir provoqué et blessé relève de la stupidité. Mon avis vous importera sûrement peu et j'aurais préféré ne pas perdre de mon temps à vous expliquer comment être efficace puisque je serai sûrement encore contraint de suivre un ordre dénué de sens au final."
Il marqua une courte pause le temps de s'assurer que tout le monde l'entende bien cette fois avant de poursuivre.
"Je déduis sans mal que vous vous connaissez. Si l'un est juste dangereusement stupide, l'autre semble stupidement dangereuse. Je préférerais ne pas avoir à coopérer avec d'autres personnes que celui à qui je dois ma liberté. Si je dois vous aider tous les deux alors je m'oppose à toute prise de danger inutile de votre part."
Le message était bien plus vague que ce qu'il pensait vraiment. Le petit groupe risquait d'avoir des surprises concernant l'évolution de leur plan s'ils s'entêtaient à agir sans plus de précaution.
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Admin Obli
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : le fauve Crédit Avatar : Project Badwater: Doherty Date d'inscription : 11/05/2017 Messages : 1595Liens vers la fiche : Fiche Métier : Cheffe de Clan Invocation(s) : Xion & Svaarnelg Inventaire : 10 128 Ŧ Gourde
┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈ Armement
Ainsi, pendante dans les airs, je continuais à m'agiter alors que Saen prit la peine de me présenter à... Tête de nœud ? C'était sans doute loin de son véritable nom mais l'aspect grotesque des présentations me stoppèrent un instant, regardant Saen d'un air décontenancé et interrogateur. J'allais pour répondre quelque chose, sans savoir quoi d'ailleurs, mais bien vite, ma frustration repris le dessus. Je grognais en écoutant d'une oreille distraite Saen, essayant surtout de localiser les hommes dont je voulais voir la gorge tranchée.
Le fameux « Tête de nœud » commençait à nous traîner à nouveau autre part, sûrement avec bon espoir de trouver un endroit pour nous déposer. Pendant ce temps, j'essayais d'écouter au mieux ce que Saen racontais mais je n'étais pas sur de saisir le sens de ce qu'il cherchait à me transmettre, une fois de plus. Est-ce qu'il abondait dans mon sens ? Rien n'était moins sûr. Je lui lançais alors un regard dur, mais toujours silencieuse. La frustration de la situation ne m'aidant évidemment pas à comprendre ce qu'il voulait dire.
Puis, soudainement, je me sentais lancé et surtout en chute libre, la seconde d'après. Mon souffle se coupa avant que j’atterrisse, fesses les premières, sur un petit tas de neige judicieusement positionné là. Je grimaçais et grognais à nouveau, mon postérieur me faisant souffrir à l'instant. Face à moi, « Tête de nœud » prit la parole pour, visiblement, émettre un contre-avis sur ce qu'avais pu dire Saen. Mais moi, je n'en avais évidemment pas grand chose à faire de leur histoire, ce qui me préoccupait avant tout c'était de poursuivre les violeurs potentiels et de les abattre.
Me redressant alors, avec une légère peine je dois bien le dire, entre mon dos douloureux et mes fesses rafraîchies, il y avait de quoi avoir quelques difficultés. Le deuxième propos de « Tête de nœud » m’intéressant autant que le premier, je n'attendis pas une seconde de plus. C'était étrange, moi qui, pendant longtemps, je portais un respect sans borne aux Semi-Divinités, aujourd'hui je n'avais aucune peine à ne pas prendre acte de leur présence ou de leur parole. Galifey avait sûrement un peu changé mon avis là dessus, sans que je le veuille forcément. Mais à présent je les voyais comme de potentiels bâtons dans mes roues et à cet instant, le fils d'Aer en était clairement un.
Je m'élançais donc, sans écouter rien écouter de leur conversation, en direction de la dernière position où j'avais noté la présence des quatre hommes, après avoir rangé mon bouclier dans mon dos mais conservant mon épée. Un sursaut puissant d'adrénaline m’insuffla un rapidité non négligeable. Ils allaient payés pour ce qu'ils s'apprêtaient à faire, ce qu'ils avaient sûrement déjà fait et ce qu'ils feraient encore si je ne les massacrais pas.
Sans le moindre regard en arrière, j'espérais surtout ne pas être retenue par l'un ou l'autre. Ma course était teintée d'une évidente rage peu contenue qui n'attendait que de s'exprimer dans un bain de sang.
Codage par Libella sur Graphiorum
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Le Vagabond Crédit Avatar : Djamila Knopf Date d'inscription : 29/05/2018 Messages : 383Double Compte : Amko'Unn סּ Rymaïn סּ Braith סּ Eira Liens vers la fiche : . סּSaen Ninn ~ Drôle d'oiseau סּTribulations Envolées Métier : Explorateur & Vagabond Invocation(s) : Ashraï ♪ Tusàra ♪ Inventaire : סּCollier avec l'écaille
de Pru'ha סּLarge chapeau tressé
solidement ꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹ ▼ Sac sans fond ▼ 1155 Ŧ.
Les humains atterrirent tout deux dans une masse de neige relativement confortable, vestige hivernal encore présent dans cette région. La fraîcheur subite n'était pas désagréable, après ce vol un peu surprenant. Saen se redressa, ainsi que Lagertha, tandis que la semi-divinité exprimait son point de vue.
Il restait pratique, et toujours d'une grand amabilité, pour changer un peu. Saen, accoutumé, s'apprêta à débattre un instant, oublieux de la situation générale, lorsqu'un bruissement attira son attention. Lagertha venait de tourner le talons, et de s'élancer à nouveau, probablement portée par une rage certaine et désireuse de finir ce qu'elle avait commencé. Bien, soit... Le jeune homme tourna le fief vers l'insecte.
"Ton avis m'importe plus que tu ne souhaiterais le reconnaître. Malheureusement, la situation demande de composer avec d'autres points de vue, le mien, comme celui de Lagertha, auquel... je tiens aussi, je pense."
Il regarda la jeune femme s'éloigner, l'épée à la main. Son choix était fait, mais il n'escomptait pas incommoder davantage le semi-divinité avec, un ordre dénué de sens..."Tu fais comme tu le sens, moi je la suis."... Il hésita, avant d'ajouter, en soupirant.
"Oh, et si tu décides de nous suivre, voici un ordre dénué de sens, à titre indicatif... : Je t'ordonnes de faire preuve d'intelligence émotionnelle à mon égard et à la sienne, c'est un ordre." Ça, pour être vague et interprétatif à souhait, il pouvait pas faire mieux. Mais dans un premier temps, ce n'était pas lui qui devrait y réfléchir!
◊ ◊ ◊
Il s'éloigna à son tour, d'une course rapide mais mesurée, espérant que les précédents ordres adressés à la créature divine ne posent pas trop problèmes. Il ne pouvait pas réfléchir à autant de détails à la fois pour le moment. En plusieurs foulées, il finit par rejoindre la silhouette qui s’effaçait dans une charge bestiale contre un des individus rencontrés plus tôt.
Il semblait seul, et à pied, étonnement. Ce détail parut suspect à Saen, qui couvrit d'un regard circulaire les alentours. Ils avaient largement dépasser l'orée d'une forêt, sans l'avoir vraiment réalisé. Les arbres se dressaient autour d'eux, écrans possibles à bien des surprises.
Une ombre sembla glisser à la frontière du regard de Saen, sans bruit, agile... l'avait-il seulement vue? Quelque chose remua à sa droite, dans un réflexe, il s'écarta prudemment, relevant sa garde. Sans le vouloir, son dos heurta celui de Lagertha, momentanément surprise par ce contact, elle dut perdre un instant d'attention.
"ALLEZ-Y!!!"
L'homme qu'elle affrontait s'était reculé aussitôt, vociférant un ordre à l'immobilité des arbres. Un bruit feutré se fit entendre sous leurs pieds, tandis qu'un filet s’éleva tout autour d'eux, avant de se refermer, les hissant d'un ou deux mètres en hauteur. La corde était incroyablement solide et épaisse, difficile à couper, d'autant qu'ils étaient étroitement scotchés au dos de l'autre, les jambes repliées sur eux-mêmes.
Plusieurs hommes sortirent des fourrés, armés jusqu'au dents -sauf celui qui n'en avait plus-, et s'avançaient en les encerclant, avec des rires gras et mauvais. Bon! L'intervention divine, c'était maintenant où jamais, pensa Saen. Un homme l'observa quelques secondes, tapotant sa main droite d'une masse épaisse qu'il tenait dans la gauche.
"Celui-là ne nous sera pas d'une grande utilité..."
Saen, relativement zen malgré la situation, répondit, très terre à terre : "Faut voir, j'sais repriser les chaussettes! Avec de telles activités, vos frusques doivent pas rester entières longtemps, on pourrait faire une association du tonnerre!"
S'il avait été humain, Gozuitl aurait pu rouler des yeux et soupirer, frapant mollement son front avec la paume d'une de ses mains. Il n'était pas humain, n'avait pas d'orbites roulantes ni de mains. Avoir un front n'était malheureusement pas suffisant pour exprimer seul la consternation et la prévisibilité de la situation. Il resta de marbre, fidèle à lui même, assez puissant pour ignorer les dommages causés par les créatures environnantes nommées "humains". S'élevant dans les airs en restant droit comme un i, il suivit les deux pions qu'il devait protéger tout en se résignant à l'ordre totalement inutile de son humain. Si "l'intelligence émotionnelle" avait une définition, elle était déjà appliquée davantage par l'invocation que par tous les vivants des environs. Stupides humains avec leur stupide pacte. Stupide dieux avec leurs stupides idées. Et il était là, au milieu de ce bazar, à jongler entre les déjà trop nombreux ordres qu'il avait reçu.
Les perspectives d'évolution étaient restreintes et l'attitude à adopter, lorsqu'elle fut claire, ne déplut pas complètement au fils d'Aer qui arriva sans se presser sur les lieux où tout le monde était agglutiné. Ignorant absolument tout ce qu'il se passait du côté des bandits pour le moment, il arriva, toujours les yeux clos, à hauteur des deux captifs qui ne suscitèrent chez lui ni pitié ni dérision. Si ça parlait de chaussettes, il ignora la réponse du bandit, quelle qu'elle fut, ainsi que les actions qui en découlèrent. Sa voix, toujours posée et froide, résonna pourtant fort dans l'espace occupé.
"J'ai découvert que vos intentions sont immuables et suicidaires. Cette La-Guerre-Tha, comme tu dis, désire combattre jusqu'à la mort. Tu souhaite partager son destin. Je ne peux te laisser cependant mourir car mes propres desseins vont à l'encontre de cette issue. Je vais vous laisser vous battre. Je laisserai La-Guerre-Tha occire ces hommes et se blesser dans ce but mais si quelqu'un s'en prend à toi, je le tuerai sur le champ."
Sans se retourner, il poursuivit, s'adressant pourtant clairement aux bandits dès à présent.
"Vous avez compris ? Attaquez la fille car c'est son désir pendant que l'autre humain l'aidera à vous tuer. Si vous le touchez, je vous tue. Je pense que si vous fuyez, elle vous pourchassera, donc soyez rusés."
Le silence s'abattit sur les landes à peine une fraction de seconde avant que les charabias des humains ne reprirent. Il n'écoutait que Saen. La femelle n'avait aucune intention de communiquer et il respecterait intelligemment son choix. Les autres étaient des jouets pour les deux humains capricieux qu'il devait protéger. Il avait du taire qu'il ne laisserait personne porter le coup de grâce à la folle furieuse car cela irait à l'encontre de la volonté de son humain. Si elle avait été au courant, il aurait encore du changer ses plans. Embêtant. Les humains méritaient réellement de disparaître. Il hésita à ouvrir les yeux et se ravisa instantanément. S'il agissait de la sorte, il ne pourrait honorer les lois du pacte. Fichu pacte. Il attendit donc patiemment que les Hommes dansent leur gigue mortelle jusqu'à ce qu'aucun ne puisse tenir le rythme, de mort ou d'épuisement.
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Admin Obli
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : le fauve Crédit Avatar : Project Badwater: Doherty Date d'inscription : 11/05/2017 Messages : 1595Liens vers la fiche : Fiche Métier : Cheffe de Clan Invocation(s) : Xion & Svaarnelg Inventaire : 10 128 Ŧ Gourde
┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈ Armement
Courant à travers les fourrés, évitant les arbres et survolant quelques racines apparentes, je voyant, enfin en face de moi, l'un des quatre larrons. Sans réfléchir, je fonçais littéralement sur lui, le plaquant avec force et brutalité, l'envoyant au sol avant de m'agenouiller au dessus de lui. Quelque peu assomé sans doute, je pouvais ainsi lui asséner nombre de coup au visage, dans une rage libérée. Il reprit ensuite subitement conscience et me repoussa, se remettant sur ses pieds et faisant deux trois pas en arrière, sans doute pour se préparer à sa futur attaque. Je me redressais également et fut percuter dans le dos, me forçant à jeter un œil au dessus de mon épaule pour voir que c'était là encore Saen qui apparaissait sans prévenir.
Ramenant mon regard noir sur le type, la suite s'enchaine brusquement et très vite. Un homme cria l'ordre de s'activer et la seconde d'après, Saen et moi nous nous trouvions piégé à quelques mètres du sol, engoncé et serré l'un contre l'autre. Cela faisait déjà trop de fois, à mon goût, que mes pieds quittaient le sol sans ma permission. Dans l'action, je lâchais mon épée qui tomba à terre et, la regardant avec dépit, je commençais à nouveau à m'énerver et à m'agiter. Autant que je le pouvais, en tout cas, car le lien qui nous entravait était très... entravant. Une sensation que je n'appréciais guère. Aussi, ça plus l'apparition des autres hommes nous encerclant avaient su calmer mes hardeur, physique du moins.
Ils y en avait de nouveau, visiblement leur petite bande s'était réunis pour m'avoir. Déduction assez simple quand ceux-ci exprimèrent ouvertement que Saen leur importait peu, voir pas du tout. Ce dernier répondit alors d'une plaisanterie que je qualifierais d'assez mauvais goût au vue de la situation. En tout cas, faire de l'humour dans l'instant n'était pas quelque chose que j'avais apprécié, au contraire, me faisant même rouler les yeux vers le ciel en soupirant un « c'est pas vrai... » décontenancé.
Le bandit à qui il s'adressait allait pour lui répondre quand le Demi-Dieu de tout à l'heure s'invita dans la partie, sous les regards méfiants et sur leur gardes, des hommes. Moi même, je l'observais avec une certaine suspicion alors qu'il s'adressa à nous, ou plutôt à Saen. Quel genre de compagnon était il pour arriver ici et ne faire absolument rien ? Enfin, il n'était clairement pas enclin à m'aider moi en tout cas. L'écoutant déblatérer un flot de paroles des plus pragmatiques, mes yeux s'écarquillaient à mesure que ses mots se formaient. Il avait une façon très étrange de nous porter main forte, si ce n'est de me condamner tout court en exposant ainsi la situation, voir en mettant en garde nos assaillants qui évidemment s'empresseront de refléchir en conséquence. A nouveau, je roulais les yeux vers le ciel en soupirant, pendant que les hommes en contre bas, sur leur garde, se rassemblaient pour se concerter quelques instants.
L'instant d'après, on nous fit descendre et poser pied à terre pour ensuite, chacun, nous menacer d'une lame placé à quelques millimètres de notre gorge. Celui qui semblait diriger un peu les choses prit la parole.
❝ N'ai crainte Demi-Dieu, nous n'allons pas toucher à ton invocateur. Nous allons simplement l'escorter plus loin pour lui laisser la vie sauve, tranquillement. Mais un seul geste brusque et je lui tranche la gorge et tu disparaitra. ❞
Celui me faisant face me susurra que ça valait aussi pour moi, évidemment. Il n'eut pour seule réponse qu'un regard plein de haine et des crocs saillants. On nous libéra ensuite du filet avec la menace de mort ne nous quittant pas pour autant. Je murmurais alors et m'adressais à Saen.
❝ La prochaine fois Saen, abstiens toi d'intervenir, hein. ❞
Il était clair qu'à mes yeux, son intervention et surtout celle de son Demi-Dieu n'avait rien arrangé à la situation que j'aurais pu contrôler. J'aurais d'ailleurs pu appeler Galifey ou un autre à ce moment là, mais, dévoiler ce genre de puissance aux yeux de n'importe qui n'était pas quelque chose que je souhaitais faire, à moi d'être réellement sur le point de mourir. Me faisant moi, avancer de quelques pas pour me ligoter les poignets dans le dos, m'arrachant quelques grognements. Saen lui se voyait forcer à avancer, sans pour autant être ligoté. Le dirigeant s'adressa à nouveau au Demi-Dieu.
❝ Voilà, comme promis, on ne le touche pas. Tout se déroulera à merveille pour vous, d'accord ? ❞
Dans mon coin, je pestais en lançant un dernier regard au fils d'Aer qui avait perdu tout le respect que j'aurais pu lui accorder. Détournant ensuite le regard, sans même en accorder un seul à Saen, on me poussa dans le dos pour me faire avancer, m'arrachant un grognement qui me fit me retourner. On me stoppa en me frappant au visage, ouvrant ma lèvre inférieur. Je serrais des dents, mais à l'instant, j'étais en trop mauvaise posture pour tenter quoi que ce soit. J'allais trouver une ouverture à un moment, je n'en doutais pas, ou au pire, j'appellerais à l'aide, si j'y étais obligé.
Codage par Libella sur Graphiorum
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Le Vagabond Crédit Avatar : Djamila Knopf Date d'inscription : 29/05/2018 Messages : 383Double Compte : Amko'Unn סּ Rymaïn סּ Braith סּ Eira Liens vers la fiche : . סּSaen Ninn ~ Drôle d'oiseau סּTribulations Envolées Métier : Explorateur & Vagabond Invocation(s) : Ashraï ♪ Tusàra ♪ Inventaire : סּCollier avec l'écaille
de Pru'ha סּLarge chapeau tressé
solidement ꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹ ▼ Sac sans fond ▼ 1155 Ŧ.
Bon... Ben, tout était parfait, finalement. Après cette situation assez cocasse aux yeux de Saen, l'intervention spectaculaire -ou non- de Tête de nœud, et la libération des deux humains, tout se passait bien, d'une certaine façon. Saen ne se préoccupait pas énormément de sa propre vie, bien qu'il se laissait rarement faire. Et maintenant, il se retrouvait avec un garde du corps, sans l'avoir réellement demandé... Cela pouvait être utile en ces circonstances inhabituelles.
Tandis qu'ils s'éloignaient doucement de la bande, et par extension de Lagertha, seul problème aux yeux de Saen, ce dernier se laissa soudain chuter en avant, droit comme une planche. Il posa ses mains sur le sol devant lui, plia ses bras, et les détendit ensuite pour propulser ses deux pieds dans le ventre du lascar dans son dos, momentanément surpris par son attitude. Celui-ci lâcha un grognement silencieux de douleur quand il eut le soufflé coupé, tout en étant projeté en arrière.
◊ ◊ ◊
Saen se releva, jetant un œil à l'enfant divin. Il s'abstiendrait de lui donner des ordres supplémentaires cette fois, puisqu'il désirait le protéger, il userait de ce détail intelligemment. L'homme essoufflé au sol se relevait à peine, quand Saen fit demi-tour pour rejoindre au pas de course la jeune femme. Le semi-dieu agirait à sa guise avec ceux qui souhaitaient attenter à la vie de Saen, qui fonçait à présent dans le tas.
En fait, le duo improbable fit montre d'une superbe synergie -totalement involontaire- , l'un permettant à l'autre une grande liberté d'action malgré une menace omniprésente. Saen se défoula de façon étendue, afin que chaque gaillard devienne au yeux de la semi-divinité une menace potentielle pour sa vie, chopant quelques égratignures et estafilades malgré tout. Au passage, il trancha les liens de Lagertha avec la petite lame qu'il rangea aussitôt dans sa ceinture, lui tendit son épée et lui glissa dans un sourire, comme si la situation se prêtait à une conversation banale.
"Tu me remercieras plus tard."
Il se tourna pour faire front au restant des bandits, et put apprécier l'ouvrage du semi-dieu, rapide -indubitablement- et efficace... Il ne put s'empêcher de sourire à nouveau, levant sa garde pour en découdre avec le peu d'homme qu'il restait, s'il en restait.
De chair et de sang
Dernière édition par Saen Ninn le Mar 14 Aoû 2018, 14:00, édité 1 fois
Sans ses yeux, ses gestes étaient mécaniques, guidés par ses sens restants, certes, mais surtout par un instinct aiguisé par six cent ans de cécité. Les mouvements des petits pions paraissaient clairs et prévisibles et au moment précis du contact des coups et armes sur Saen, l'insecte frappait sans laisser la moindre chance à ses victimes. Du moins c'est ce qu'il aurait voulu. L'ordre lointain de ne faire mal à aucun humain bloqua les gestes de l'insecte qui dut improviser des sauvetages pacifistes.
Des armes brisés, des gens repoussés avec force, personne ne parvenait à poser le doigt sur Saen. Il bloqua même l'un des assaillants qui finit bloqué par un élément du décors que la mante déplaça sans difficulté, sans le blesser non plus. Les autres, intelligents ou effrayés, ne tentèrent pas de s'approcher de la créature qui réduisait leurs efforts à néant.
Arrivé au niveau de la précieuse femelle, il se posa, la bouche laissant voir un trou béant encadré par sa chitine mandibulaire menaçante. Sans soucis, il pouvait être qualifié de monstrueux. La voix s'échappait du gouffre sans particularité gutturale.
"L'agressivité des assaillants reste haute mais je sens leur volonté vaciller. Je ressens de la peur dans l'air, nous pourrions partir sans craindre qu'ils reviennent. L'humaine souhaite a-t-elle achever le reste des survivants avec son arme ridicule et sa force dérisoire ? Elle pourrait y parvenir mais je considère que l'effort fourni n'est pas rentable. Vos blessures nécessitent des soins car je ne possède pas encore la faculté de vous apaiser ; même si je l'avais, je n'en ai pas la volonté. Rentrons."
C'était une demande plus qu'un ordre, il le savait. Tout ce temps perdu ne menait à rien. La furie ne possédait pas la moindre once de bonté ou d'intelligence, elle était comme ces monstres qu'il croisait dehors. Comprendre pourquoi Saen désirait la sauver était au delà de ses moyens pour l'instant car le niais ne possédait pas encore d'instinct reproducteur. Sans doute la considérait celle comme une partenaire de jeu mais comme cela ne semblait absolument pas réciproque, la logique ne tenait pas.
Réfléchir était vain et il finirait par agir selon la volonté du vagabond une fois encore. Les ordres écrasaient sa liberté comme sa conscience, l'enfermant dans une cellule mentale dont les fenêtres disparaissaient peu à peu. Ne rien avoir expliqué à son contracteur était à double tranchant. Un jour peut être essayerait il s'en dévoiler un peu plus. En attendant, il ne pouvait qu'agir comme une marionnette mal attachée, errant sur le terrain que les Quatre avaient choisi.
Se serait-il senti plus apaisé s'il avait tué les bandits ? Rien n'était moins sûr. Il ressentait le désir de détruire davantage grandir au fond de lui sans pouvoir se lâcher pour autant. Sa morale guidait les mots de l'humain pour qu'il ne relâche pas sa vigilance : quoi qu'il se passait, ils ne devaient pas mourir. Au final, avoir sauvé ces hommes ne le dérangeait pas. S'il avait pu les tuer, il l'aurait pourtant fait sans hésiter. La fatigue de la réflexion eut raison de lui et aucune conclusion n'émana de son débat intérieur.
Ça c'était passé comme ça. Aucune autre vérité ne pourrait effacer ça.
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Admin Obli
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : le fauve Crédit Avatar : Project Badwater: Doherty Date d'inscription : 11/05/2017 Messages : 1595Liens vers la fiche : Fiche Métier : Cheffe de Clan Invocation(s) : Xion & Svaarnelg Inventaire : 10 128 Ŧ Gourde
┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈ Armement
Pendant quelques instants, je fus malmené je dois bien l'avouer, m'arrachant des grognements ponctués d'insultes. Un râle de douleur d'un des hommes me fit tourner le visage vers lui, alors que je voyais Saen s'être libéré de ses chaînes invisibles. Je l'observais, un peu déconcertée, s'approcher de moi en s'attirant les foudres de bons nombres des types qui eux, essuyèrent à chaque fois les blocages et autres repousses du Demi-Dieu. Comme il l'avait souligné, il s'attaquerait à quiconque toucherait son invocateur. Mais contrairement à ce qu'il avait promis, il ne les tuait pas, à mon grand désarroi.
Je les observais distraitement et pourtant, quelque peu intéressée par leur combat. En tout cas, suffisamment pour mettre quelques secondes à me rendre compte que mes liens avaient été sectionnés et que Saen me tendait à présent mon épée. Je fronçais les sourcils, presque interloquée en posant successivement mon regard sur lui et l'arme avant de tendre la main pour m'emparer de la garde tournée vers moi. Si seulement il se doutais que je n'étais pas du tout le genre de personne à remercier qui que ce soit.
Je me retournais alors, vers celui qui me menaçait il y a de ça quelques instants, faisant voler la pointe de mon épée en arc de cercle jusqu'à sa gorge que je tranchais l'instant d'après. Il s'écroula à genoux, dans un gémissement sanglant, essayant vainement de contenir l’hémoglobine qui pissait de sa gorge. J'étais ensuite aux prises avec un autre quand le Demi-Dieu s'approcha de nous pour à nouveau déblatérer. Ses premiers mots m'avaient échappés alors que je m'efforçais de mettre k.o mon adversaire d'un violent coup au visage.
Je me reculais alors de quelques pas, suffisamment pour coller mon dos à celui de Saen. Chose qui, je l'avais bien comprise, me permettrais sûrement de bénéficier du rempart que créait le Demi-Dieu. Je laissais alors s'échapper un souffle râleur avant de leur répondre, à tout les deux. Puisqu'ils n'avaient de cesse de blablater, je blablaterais avec eux, essayant ainsi de leur faire comprendre mon point de vue puisque, visiblement, ça leur échappait. Oui oui, j'allais faire preuve de... euh... diplomatie ? C'était en tout cas assez énorme pour le notifier. Je balayais l'assistance du regard, prévenant d'un quelconque danger.
❝ Écoutez moi bien vous deux. Oui je vais achever les survivants avec ma force dérisoire. Et oui, c'est rentable ! Pourquoi ? Parce que ces gars méritent de crever. Ce sont des violeurs, okay ?! Ils l'étaient avant de me rencontrer, ils l'auraient été avec moi et le seront encore si on ne les arrêtes pas. Donc, c'est non négociable, je ne quitterais pas cet endroit sans les avoir buté. Vous êtes avec moi, très bien. Mais si vous voulez m'empêcher de les tuer, vous m'empêcherez pas de leur arracher les parties ! ❞
Si ils ne mourraient pas aujourd'hui, ils n'allaient quand même pas sans tirer sans mal, je me le promettais à moi même. Et si, en plus de ça, je pouvais me servir dans leurs possessions, c'était encore mieux. Je m'éloignais donc de mes aimables compagnons, retrouvant celui que j'avais mis au sol et qui commençait à émerger. Je me positionnais au dessus de lui, posant un genoux à côté de son flan. J'attrapais ensuite violemment sa mâchoire en écrasant mes doigts tout autour, l'attirant vers le mien alors que je le rapprochais, le menaçant au travers de mes dents serrées.
❝ T'entends ?! J'vais t'arracher les couilles salopard ! ❞
Je lu immédiatement la détresse dans son regard avant je lui enfonce à nouveau mon poing dans la figure, à plusieurs reprise et avec rage, l'envoyant encore dans les roses. Je me relavais alors, brandissant mon épée avant de la diriger vers sa gorge. Je me retournais ensuite vers Saen et Tête de Nœud, leur offrant mon regard noir et déterminé, laissant ensuite glisser lentement la pointe de mon épée jusqu'à ses parties.
❝ Alors, vous décidez quoi ? ❞
Codage par Libella sur Graphiorum
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Le Vagabond Crédit Avatar : Djamila Knopf Date d'inscription : 29/05/2018 Messages : 383Double Compte : Amko'Unn סּ Rymaïn סּ Braith סּ Eira Liens vers la fiche : . סּSaen Ninn ~ Drôle d'oiseau סּTribulations Envolées Métier : Explorateur & Vagabond Invocation(s) : Ashraï ♪ Tusàra ♪ Inventaire : סּCollier avec l'écaille
de Pru'ha סּLarge chapeau tressé
solidement ꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹ ▼ Sac sans fond ▼ 1155 Ŧ.
Saen ne réagit pas à la sensation dans son dos, d'abord certain que la semi-divinité interviendrait plus vite que lui au besoin. L'absence de réaction, ou d'agressivité à son égard, lui indiqua qu'il s'agissait simplement de Lagertha. Le jeune homme ne percuta d'aucune façon le pragmatisme de cette attitude, et s'égara un instant en spéculations diverses sur ce comportement. Mais Tête de noeud l'interrompit dans ses réflexions, ainsi que le renchérissement de la guerrière.
D'un oeil plus attentif, le jeune homme réalisa que leurs assaillants étaient toujours vivants, mais entravés ou amochés... La pièce tomba avec pas mal de lenteur, comme suspendue par une gravité oppressante. L'enfant divin avait probablement craint de retourner au temple, en attentant directement à une vie humaine. "Oups..." la remarque s'échappa des lèvres de Saen aussi bêtement qu'il pouvait le faire. Il se retrouvait entre une furie vengeresse, qu'il trouvait indéniablement attendrissante malgré tout, et un compagnon contraint par des entrelacs magiques qui dépassaient de loin sa compréhension. Il observa les brigands, plus timorés que tout à l'heure, puis Lagertha, qui menaçait ouvertement les organes reproducteurs de l'un d'entre eux. Quel dilemme...
◊ ◊ ◊
Il se tourna vers la semi-divinité, tentant de se montrer pragmatique, bienveillant et... Le dernier aspect des choses lui échappa un instant. Voulait-il, lui, Saen, tuer ainsi ces hommes? Des hommes? ... Finalement, les amocher le contentait assez, le désir de donner la mort échappait littéralement à sa psychée. Il se tourna à nouveau vers Lagertha, d'un air serein, elle ferait à sa guise, probablement.
"Personnellement, donner la mort me sied très peu. Mais tu as tous les droits d'agir au mieux pour toi..."
Son regard revint vers l'enfant d'Aer, et il fut plus ennuyé. Finalement, il décida de lui octroyer la liberté qu'il souhaitait lui laisser depuis le départ, même si tout cela demeurait paradoxal en bien des sens. "Je t'ordonne d'agir, comme tu le souhaites au plus profond de toi-même, avec ces être humains, ici présents -Lagertha et moi exceptés-, sans tenir compte, pour eux exclusivement, de mes ordres précédents-, et... de protéger Lagertha, c'est un ordre."
Bon, on allait y arriver, enfin, peut-être, peut-être pas... Saen observa momentanément les deux êtres qui le regardaient puis, tourna les talons, histoire d'aller chercher un peu de cohérence cachée quelque part dans les sous bois... et du silence, si possible, de la distance, autre chose que le sang et la mort étouffante. Se défouler et s'abîmer revêtaient des dimensions différentes à son regard. Mais chaque regard demeurait singulier, libre, dans l'idéal. Il en avait assez des entraves, volontaires ou non... Il se percha dans un arbre, et s'apprêta limite à dormir, son esprit se détachant littéralement du réel alentour.
L'enchaînement des dialogues avait retourné le cerveau déjà bien trop préoccupé du petit divin. Alors qu'il s'apprêtait à approuver les paroles de la femme - dont il ne manqua pas d'apprécier la loquacité soudaine - l'odeur du sang lui fit tourner la tête d'une façon presque préoccupante. Levant ses faux au dessus de sa tête, il répondit en buttant malgré lui sur les mots.
"Au-cun problè-ème."
Ce fut son invocateur qui prit alors la parole en détruisant la plus grande partie des barrières mentales qu'il avait lui-même fixé depuis la sortie du temple. Comme s'il avait été frappé violemment par une masse, ses pensées semblèrent balayées avec force, laissant comme souvenir de leur existence une traînée informe et sombre. Une tempête noire qui fauchait toute forme de stabilité, impitoyable et destructive, le plongeant dans un passé immortel qui ne lui octroyait nulle consistance.
Ne pas tuer la femme. Ne pas tuer Saen.
Un hurlement infini. Strident. Hystérique. Désespéré.
Ses faux s'abattirent avec force sur le sol qui se fractura, laissant les cicatrices du coup faire voler de petits éclats de roche qui fusèrent dans toutes les directions. Il faisait barrière de son corps afin que ses protégés ne puissent être touchés, se mettant dos à leur position. Bondissant à une vitesse qui dépassait les conceptions humaines, il s'écrasa plusieurs fois au sol, répétant les mouvements précédents. Il saisit un arbre entre ses mandibules et faucha tout se qui se trouvait à sa portée. Par chance ou pas anticipation, il était juste assez loin pour épargner ceux qui devaient vivre. Le sort des autres ? Quels autres ? Il déterra un rocher après y avoir planté ses membres, s'envolant avec avant de le jeter violemment au sol pour le voir voler en éclat loin du groupe. Le bond suivant l'envoya dans les nuages qu'il chercha à briser de ses gestes amples, puis vers un groupe de créatures qu'il ne prit pas le temps d'identifier avant de les saisir et de les lancer de toutes ses forces aussi loin qu'il le pouvait.
Il descendit alors en flèche vers Saen, toutes chitines déployées, lui conférant un volume supérieur à l'accoutumée et une silhouette bien moins humanoïde. Hurlant, sa voix ne ressemblait plus qu'à un râle bestial.
"JE TE HAIIIIIIIIIIIIIIS !!!!!!!"
Être tenté de réaliser ses rêves de destruction sans être capable de les réaliser était une douleur inimagibable pour un esprit saint. Il haïssait chaque élément du monde passé, présent et futur, rejeter toute sa haine sur le pauvre humain était aussi injuste que le destin dont il avait hérité. Les yeux toujours clos, il tourna le dos au groupe une fois de plus et se dirigea vers l'homme égorgé. Sans un mot, il tenta de planter sa faucille droite dans le corps et elle s'enfonça avec difficulté dans la chair et les os qui craquaient sous le poids de la force exercée. L'appendice sortit aussi lentement qu'il était rentré. Il recommença une seconde fois à un autre endroit. Et une autre. Encore et toujours. Inlassablement. Même quand le corps n'était que bouillie rougeâtre. Presqu'aucune goutte de sang ne gicla sous la douce pression alors que les craquements se raréfiaient, laissant place à un bruit malaisant de mélasse compotée.
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Admin Obli
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : le fauve Crédit Avatar : Project Badwater: Doherty Date d'inscription : 11/05/2017 Messages : 1595Liens vers la fiche : Fiche Métier : Cheffe de Clan Invocation(s) : Xion & Svaarnelg Inventaire : 10 128 Ŧ Gourde
┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈ Armement
Dans un premier temps, je grimaçais en réponse aux premiers mots de Saen qui induisait qu'il était contre donner la mort. Mais il n'était visiblement pas contre que je le fasse, c'était déjà ça se prit. Cette période d'accalmie me fit douloureusement reprendre conscience de la souffrance qu'exerçait mon dos, me faisant serrer les dents de douleur, étouffant un râle entre ses dernières. Serrant le pommeau de mon arme, je m'apprêtais à en finir, mais les choses se déroulèrent bien différemment de ce que j'imaginais.
Les ordres de Saen à l'égard de Tête de Nœud avaient été plus que flous, il s'exprimait décidément avec beaucoup trop de complexité pour que je le comprenne vraiment. La surprise était de ce fait, grande, quand Tête de Nœud entra en scène, frappant suffisamment violemment le sol pour me faire fléchir les genoux. Et puis, tout s'enchaina très vite. Je pu à peine suivre ses mouvements que je contemplais, complètement happé par la scène. Intriguée, surprise et intéressée par sa vitesse d’exécution. J'étais bouche bée à vrai dire, sans trop me l'expliquer, les yeux écarquillés.
Instinctivement, je serrais un peu plus mon arme quand le Demi-Dieu fonça vers lui, avec une volonté vengeresse, le fixant avec un regard noir. Je n'aurais évidemment rien pu faire, mais là n'était pas la question. Il finissait son spectacle en s'amusant, très clairement, avec la dépouille d'un des types. Mon regard se posa sur lui, les paupières plissé et une mine dégoutée peinte sur le visage. Il était très clairement aussi perché que son invocateur, d'une manière très différente certes, mais tout autant. Après quelques secondes à contempler son jouet rougeâtre, je secouais ma tête pour m'en sortir avant de chercher du regard un corps encore en vie.
Une œuvre assez compliqué au vue du bordel qu'avait fait le Demi-Dieu. Finalement, un gémissement sourd et un peu lointain attira mon attention avant que je ne trottine vers lui. Un des types étaient avait la moitié du corps enseveli sous les gravas et essayait de s'en extirpé. Manque de pot, je l'avais entendu et j'étais à présent à sa hauteur, plaquant lourdement mon pied sur son torse tourné vers le ciel, l'empêchant de continuer à se mouvoir. Il était en piteux état, c'est clair et n'allait surement pas trop tarder à succomber à ses nombreuses blessures. Il fallait que j'opère rapidement. Je posa alors la pointe de mon épée sur son épaule et me penchais vers lui, ma lame s'enfonçant un peu du même coup.
❝ Dis moi, il est où votre camp ? ❞
Il essayait de baragouiner quelque chose que je ne comprenais absolument pas, sa voix tremblant entre désespoir et frayeur. Je roulais alors les yeux vers le ciel et soupirait, retirant mon épée que je posais au sol, non loin de moi alors que je m'accroupissais à ses côtés. J'attrapais alors son visage entre mes mains et essayais de le tenir plus ou moins stable. Je lui reposais alors la même question, avec un peu plus de tact et en articulant comme il le fallait.
❝ Où il est ? ❞
Il se calma une seconde et m'indiqua le Nord, surement pas très loin de la côte. L'information enfin reçu, je lâchais brusquement son crâne et attrapais mon épée, avant de la planter directement dans son cœur, sans une once d'hésitation. Je lui fis ensuite les poches, histoires de trouver quelques tsuris. Je m’exécutais ainsi avec tous les corps que je rencontrais, tentant également de récupérer ce que je pouvais. Dans le même temps, accroupis au côté de l'un d'entre eux, je m'adressais à mes deux merveilleux compagnons, Saen nous ayant finalement rejoins.
❝ Entre le bordel et les cadavres, ça risque d'attirer les monstres de la zone. On ferait mieux de bouger d'ici au plus vite. A priori leur camp est au nord d'ici. On pourra surement chopper deux trois trucs. Vous venez ? ❞
Mon regard se vissa sur lui, attendant une réponse rapide. Oui, je lui proposais clairement de partager le butin qui nous attendait un peu plus loin. Est-ce que j'étais reconnaissante ? Sans doute. Est-ce que je le remercierais ? Certainement pas. Je me redressais alors pour lui faire face, mais une violente douleur foudroya mon dos, me faisant perdre pied une seconde, basculant légèrement en avant.
Codage par Libella sur Graphiorum
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Le Vagabond Crédit Avatar : Djamila Knopf Date d'inscription : 29/05/2018 Messages : 383Double Compte : Amko'Unn סּ Rymaïn סּ Braith סּ Eira Liens vers la fiche : . סּSaen Ninn ~ Drôle d'oiseau סּTribulations Envolées Métier : Explorateur & Vagabond Invocation(s) : Ashraï ♪ Tusàra ♪ Inventaire : סּCollier avec l'écaille
de Pru'ha סּLarge chapeau tressé
solidement ꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹ ▼ Sac sans fond ▼ 1155 Ŧ.
Les bruits alentours se firent confus, brouillons, flous, presque silencieux... la seule chose qui tira réellement Saen de sa paix intérieur momentanée, fut la voix de la semi-divinité. Il ouvrit un oeil en direction de l'être divin au dessus de sa tête, qui lui hurla une amabilité d'une très grande nouveauté, d'un air... à priori menaçant. Le jeune homme soupira, avant de descendre lentement de son perchoir, ils allaient devoir s'arranger correctement à un moment ou l'autre.
Lorsqu'il posa les yeux devant lui, il assista à une scène assez étrange, comme si une tornade était passée, mine de rien, et repartie aussitôt. Il suspecta rapidement l'oeuvre du semi-dieu. L'oeuvre chaotique d'un enfant des dieux à l'âme qui devait tout autant l'être. Que pouvait-il seulement faire? Il regarda la créature s'acharner sur le cadavre, alors que Lagertha passait à la questionnette un survivant. S'approchant doucement de la semi-divinité, il s'accroupit à côté d'elle et s'exprima calmement, sa voix profonde surplombant les hachements erratiques.
"Ne pourrais-tu pas simplement m'expliquer ce que je dois faire... ou ne serait-ce qu'essayer de faire, pour que tu te sentes... en accord avec toi-même?" Evidemment, il ne s'attendait pas à une réponse claire, même une réponse tout court et il s'éloigna, laissant sa question suspendue quelque part entre la semi-divinité et lui-même. Cette tête de nœud l'entendrait, ou non...
◊ ◊ ◊
Lagertha revint près d'eux, exposant la suite possible des événements. Elle semblait d'humeur plus conciliable, et Saen imprima avec plaisir ce trait positif dans sa mémoire. Il n'aimait pas spécialement jouer les vautours mais... Un minimum d'équipement ou d'or supplémentaire pouvait avoir son utilité. Par ailleurs, il avait l'envie de maintenir l'état d'esprit de la jeune femme au beau fixe et s'apprêta à consentir à ses souhaits quand...
...Elle vacilla, basculant vers l'avant. D'un réflexe vif, Saen se pencha et réceptionna le corps qui s'affalait ainsi dans ses bras. Le front de la tête de la jeune femme vint doucement heurter son omoplate. Dans son geste, il passa un bras derrière elle pour la soutenir. Sa main rencontra une substance visqueuse dans le bas de son dos, alors qu'elle émit un gémissement de douleur, pas loin du grognement si proche de son caractère. Il ne regarda pas de suite, mais soupçonna sans mal qu'il s'agissait de sang. Pourtant, son vêtement demeurait intact, avait-elle été blessée récemment, avant cette attaque?
"Tu es blessée?..." La question pouvait sembler naïve, mais en son esprit, elle sous-entendait une demande claire d'explications plus complètes, afin qu'il puisse réagir au mieux en conséquence. Il se tourna instinctivement vers la semi-divinité, cherchant une aide supplémentaire... il ignorait pourquoi d'ailleurs.
Mais Lagertha semblait encore assez vive pour ne pas vouloir se laisser aller pour l'instant. "Il me semble plus judicieux de rentrer afin que tu sois soignée rapidement." Il s'adressait simultanément aux deux, assez conscient que la guerrière ne soit pas du tout du même avis. Il se remémorait assez bien leur dernière rencontre...
Les oreilles moins que le coeur étaient une éponge à informations dont la capacité d’absorption semblait aussi infinie que les sentiments qui en découlaient. Si les humains étaient capables de méditer pendant plusieurs jours ou années sur une question pour tenter de trouver une réponse moralement satisfaisante à un sujet complexe, les demi-dieu avaient le terrible avantage de compter les jours en siècle. Un siècle. Deux générations d'humains lambda. La captivité de Gozuitl avait laissé passer douze générations d'humains dont aucun ne se souvenait même du nom de ses aïeuls. Il se souvenait de chaque insecte qu'il avait aidé à voler ou à refermer sa chrysalide. Il se souvenait des tentatives ratées de ceux qui voulaient reproduire la mélodie de ses ailes, du nombre de génération exacte qu'il avait fallu pour qu'il juge l'apprentissage achevé pour une espèce. Il se souvenait aussi de chacun des petits dont la vie fut ôtée prématurément à cause des premiers humains lorsqu'ils avaient l'audace malheureuse de vouloir établir refuge dans leur demeure. Il en avait même conseillé à plusieurs d'y aller au début puisqu'il avait encouragé la création de la nouvelle espèce ! Que pouvait-il arriver de mal ? Eux mieux que personne pourraient s'occuper des plus jeunes en les protégeant du froid entre leurs murs chauffés ! Sombre naïveté. Il se souvenait de chaque vie naissante et de chaque mort. Ceux qui refusèrent de le suivre lorsqu'il se résignait à faire fuir l'espèce, volant piteusement à cause de sa magie presqu'éteinte.
L'humaine se souviendrait-elle encore demain de l'homme dont elle avait tranché la gorge ?
Il s'en souviendrait. Faible et piètre humain du nouveau monde, mort pour une cause contre la cause d'une autre qui jugeait la sienne arbitrairement supérieure. Humains. Un état d'esprit plus qu'une espèce, une déception dont le nom était terni à jamais dans le cœur autrefois pur d'un noble fils des Quatre.
Ses pensées filaient, s’imprégnant de chaque sensation, de l'odeur comme du son, du mouvement comme de la réaction. Petit homme mort pour rien, ton corps apprendra à Gozuitl comment agissent les humains. Sentait-elle aussi la chair au travers du métal lorsqu'elle enfonçait sa lame dans le corps de l'autre ? Ressentait-elle la résistance des os sous ses muscles bandés ? Ressentait-elle la chaleur moite et alarmante de la vie qui coulait par les trous qu'elle créait aveuglément ? Celle de sa victime, certes, mais aussi la sienne, s'écoulant lentement en tentant de réduire le processus qu'elle s'acharnait à accélérer en s'agitant. Elle cessa de s'agiter. Elle pourrait mourir elle aussi. Elle devait le savoir, il se souvenait du jour où ils avaient décidé que les humains pourraient sentir ce genre de chose ! Une journée claire où une fine bruine vint rafraîchir la soirée. L'humain qui disposait de son libre arbitre répéta ce qu'il avait suggéré avant que tout commence : rentrons pour guérir ceux qui doivent l'être.
Quels mots pouvaient atteindre le cœur froid de l'espèce humaine ?
Il parlait, personne ne l'écoutait. La logique perverse de la communication humaine l'épuisait. Ils n'entendaient que ce qu'ils avaient envie d'entendre. Saen était parti sans attendre de réponse, à quoi bon essayer de lui en donner une dans ces circonstances ? Lagertha n'en ferait qu'à sa tête à son réveil et peu importe la décision, elle ensevelirait ses sauveurs sous un chapelet de reproches dénués de la moindre humilité et de sincérité.
Impossible d'ouvrir les yeux sur ce monde dont il ne parvenait pas à apprécier l'existence pour le moment. Refermant ses chitines, il décida d'engloutir la chair pétrie de l'anonyme en guise de promesse nouvelle : sa mémoire ne vacillerait pas dans ce monde et le monde le forgerait à son image. Bon, mauvais, héros ou destructeur, bien qu'il eut un faible pour le dernier pour le moment, Saen jouait un poids non-négligeable dans la balance. Son âme, pure autrefois, n'était plus que souillure dans laquelle il ne parvenait pas à se mouvoir aisément. Que voulait-il ? Que ce monde n'existe pas. Ce n'était pas possible. Ce choix appartenait aux Quatres. Que voulait-il d'autre ? Cesser d'exister. S'il existait un moyen d'y parvenir, ce serait peut être une piste à explorer. Amèrement, il laissa la question en suspend, convaincu de l'improbabilité qu'une telle chose arrive.
Son festin terminé, il avança vers le duo sans se soucier pour la fille. Incrédule, il ne proposa pas son aide. Les humains n'en avaient fait qu'à leur tête jusqu'à maintenant, ils n'avaient qu'à continuer maintenant que les ennuis pointaient le bout de leur nez. S'il voulait s'évertuer à laisser Tête de Nœud libre d'agir et de penser sans entrave, il allait devoir payer le prix de son inconscience passée. Là où l'invocation avait servi de filet de protection jusqu'à maintenant, il allait dès à présent découvrir la hauteur des conséquences de ses actes.
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Admin Obli
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : le fauve Crédit Avatar : Project Badwater: Doherty Date d'inscription : 11/05/2017 Messages : 1595Liens vers la fiche : Fiche Métier : Cheffe de Clan Invocation(s) : Xion & Svaarnelg Inventaire : 10 128 Ŧ Gourde
┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈ Armement
Pendant une seconde, tout disparu. Je ne voyais plus rien et entendais comme si je me trouvais à des kilomètres. C'est en me sentant retenu dans ma chute que mes sens revenaient lentement à moi, cligant avec difficulté les yeux sur une vue floutée. J'entendais la voix de Saen, un peu lointaine, mais je distinguais ses mots auxquels j'essayais de répondre, d'une voix voilée.
❝ Non... Enfin... Si on veut... ❞
Loin de considérer cette large cicatrice comme une blessure, il n'en était pas moins que ma chair y était meurtrie. Par ma volonté et celles des Sages évidemment et ça aura été un moment aussi intense que douloureux, dont je récoltais encore aujourd'hui les conséquences. Oui, j'aurais surement dû faire un peu plus attention, me preserver ou au moins réduire mes mouvements. Tout au contraire, j'ai foncé tête baissée dans un combat que je n'étais même pas certaine de gagner. On ne me changera pas décidément, peu importe les circonstances.
Je revenais à moi plus prestement quand Saen évoqua la merveilleuse idée de rentrer pour me soigner. Je secouais alors mon crâne frénétiquement pour rassembler mon esprit disséminé un peu partout avant de le fixer nerveusement.
❝ Non, pas question ! ❞
Je reprenais de ma prestance et devenais un peu plus déterminée, les sourcils froncés. Je n'en démordrais pas, j'irais voir ce camp et y trouverais quelque chose d'intéressant. Je ne connaissais que trop bien les Landes. Un village ou un camp vidé de ses occupants ne mettait jamais longtemps à se faire piller. Si ce n'était pas par moi, ça le serait par d'autres, mais pour cette fois, ça devait être moi. Je me secouais donc une dernière fois avant d'entamer ma route vers la direction indiquée. Lançant un dernier regard à Saen, je rétorquais.
❝ Libre à toi de me suivre ou pas. Mais ce camp ne restera pas longtemps à disposition comme ça. ❞
Je m'arrêtais alors une seconde, plantant un peu plus mon regard dans le sien, plissant les paupières en réfléchissant à ses actes. Il avait visiblement le désir de me venir en aide depuis le début et là encore. C'était un point non négligeable dont j'allais user. Je prenais alors un air soudainement grave en le fixant.
❝ Plus vite on y sera et plus vite on pourra rentrer pour me soigner. ❞
Sans attendre une seconde de plus ni son aval dont je n'avais guère besoin d'ailleurs, je me détournais de lui et m'enfonçais en direction du camp. Et puis de toute manière, il fallait également quitter ce charnier. Celui de mon camp avait pâtit d'une confrontation entre une chimère et un diamantis pour leur reste. Je ne tenais pas particulièrement à revoir ce genre de chose. Je m'y alors quelques secondes à trouver un rythme de marche que mon état pouvait supporter, conservant tout de même un certain aplomb qui ne manquait pas de me maintenir droite.
Bien décidée, il me fallut presque deux dizaines de minutes pour trouver le fameux camp, passant un fourré dense avant de tomber dessus. D'un rapide regard balayant la zone, je distinguais cinq-six tentes, trois variquans attachés à un tronc sur la gauche, au centre un feu à peine éteint et autour... Deux types. Encore. Je soupirais alors bruyamment. J'aurais évidemment préféré que ce soit plus simple que ça. En m'entendant, ils se redressèrent vivement, brandissant leurs armes. Chose que moi je ne fit pas tout de suite. Pour une fois, j'étais fatiguée et je préfèrerais passer mon chemin. Soupirant à nouveau, je les avertissais en désignant d'un mouvement de tête le direction d'où je venais.
❝ Tous vos potes sont morts là bas, un en particulier n'est plus qu'un tas de viande. Bougez de la si vous voulez pas finir comme eux. ❞
Je les voyais hésiter évidemment, à moitié prêt à m'attaquer tandis que l'autre moitié avait l'air de vouloir m'écouter. Ils devaient de toutes façons bien être au courant de l'attaque lancé contre moi et en me voyant revenir seule et en un seul morceau, fallait pas être un génie pour comprendre. Mais malheureusement, ils ne bougeaient pas. Je décidais alors enfin de brandir à mon tour mon épée et mon bouclier, prête à en découdre de nouveau mais tout à coup bien moins sûre de mes capacités. C'est à ce moment que j'entendis des bruissements dans les fourrés derrière moi.
Codage par Libella sur Graphiorum
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Le Vagabond Crédit Avatar : Djamila Knopf Date d'inscription : 29/05/2018 Messages : 383Double Compte : Amko'Unn סּ Rymaïn סּ Braith סּ Eira Liens vers la fiche : . סּSaen Ninn ~ Drôle d'oiseau סּTribulations Envolées Métier : Explorateur & Vagabond Invocation(s) : Ashraï ♪ Tusàra ♪ Inventaire : סּCollier avec l'écaille
de Pru'ha סּLarge chapeau tressé
solidement ꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹ ▼ Sac sans fond ▼ 1155 Ŧ.
De toute évidence, Saen s'était inquiété inutilement... enfin, peut-être. Lagertha venait de secouer frénétiquement la tête, avant de se remettre assez rapidement d'aplomb, presque comme si de rien. Bizarrement, cette attitude ne le surprit guère. Bien qu'il conservait une pointe de prudence, se promettant de surveiller la guerrière. Celle-ci se tourna vers lui et le fixa un instant, avant de faire une suggestion qui l'arrangeait dans un sens et abondait dans la proposition de Saen dans un autre. Il esquissa un léger sourire, le regard étincelant. Pourquoi pas, ainsi.
L'homme se tourna vers la semi-divinité, qui avait finit d'ingérer la bouillie humaine dont il était l'auteur. Saen s'était abstenu d'intervenir d'une quelconque manière, et il continuerait... pour l'instant. De son côté, Lagertha avait déjà filer dans la direction probable du campement. Le jeune homme soupira, mêlé de résignation et d'amusement à la fois. Oh bien sûr, la situation ne devait pas amuser tout le monde, mais le monde et lui était deux choses bien différentes.
Il emboîta le pas à Lagertha, laissant la créature divine, comme à son habitude, le suivre automatiquement. Après une vingtaine de minutes, ils eurent rejoins le dit-campement. Saen et l'enfant d'Aer sortir de derrière les fourrés, comme si de rien!
◊ ◊ ◊
Le jeune homme posa son regard orangé sur les deux bandits hésitants, et croisa ses bras sur sa poitrine. Puis, de sa voix profonde et calme, il leur parla aimablement.
"Si vous souhaitez ne pas subir la colère d'un enfant divin, je vous suggère la fuite..." Il posa ses yeux un instant sur l'insecte, n'ayant pas oublié le dernier ordre qu'il lui avait donné. Il n'en changerait pas pour le moment, il préféra donc ajouter. "Enfin, si vous vous dépêchez... je ne le contrôle pas vraiment, en réalité."
A ces derniers mots, les deux lascars ne demandèrent pas leur reste, et filèrent en courant. Saen observa Lagertha qui s'était à nouveau apprêtée à combattre. Il la regarda et posa doucement une main sur son bras gauche, lui disant simplement "Ce n'est pas toujours nécessaire...". Sa main glissa sur son avant bras, frôlant un tissu blanc qu'il reconnut avec un sourire presque imperceptible, avant de s'éloigner.
Il se mit alors à déambuler dans le campement, laissant la guerrière farfouiller à sa guise. En fait, il ne savait pas s'il désirait réellement s'approprier quoi que ce soit. Il erra un temps, puis décida de récupérer quelques monnaies et divers objets utiles qu'il ne possédait pas. Une carte de l'île, ainsi qu'un boussole, par exemple. Il trouva aussi quelques bandages inusités qu'il glissa dans une besace trouvée dans l'une des tentes.
Ses prunelles se posèrent un instant sur les bêtes de monte, désormais sans maîtres, livrées à elles-mêmes... ou au premier charognard venu. Il s'approcha en douceur des animaux, et posa une main sur le museau de l'un d'entre-eux. A ce contact, l'animal ferma momentanément les yeux, paraissant trouver cela agréable. Saen sourit bêtement, et décida de le détacher afin de le garder. C'était un bel animal, à la robe essentiellement blanche, excepté l'espèce de proéminence nasale à la base de sa corne, qui était d'un brun profond. Rien de bien discret, en soi, mais cela l'importait peu.
Son oeil fut alors, à cet instant seulement, attiré par une cage de chariot, couverte d'un drap couleur sale. Il s'approcha, la bride de l'animal en main, et tira sur le tissu d'un geste sec. Deux femmes se trouvaient dans la cage, probablement vouées à l'esclavage... Saen grimaça de répugnance à cette simple idée, et s'empressa de les libérées. Il pourrait les amener à Heilan... peut-être Munchau saurait-il les aider à retrouver une vie décente?
Partiellement calmé mais recouvert en grande partie du sang coagulant de l'humain-bouilli, l'ancien demi-dieu restait à une distance raisonnable de ceux qu'il protégeait. Frottant sa chitine dans les herbes et la neige environnante afin de se laver un peu, les mots des "gens" ne lui parvenaient que sous la forme d'un gargouillis inintelligible. Le son était pourtant assez haut pour qu'il puisse comprendre mais son attention et sa volonté faisaient de leur mieux pour ne pas se focaliser dessus. Bon sang, que c'était ennuyeux d'être lié à un Homme.
Agitant bruyamment ses ailes sans s'envoler, il regarda la croûte sanguine quitter ses membranes avec une certaine complaisance. Le rose pâle de nouveau visible sur le reste de son corps lui fit presque oublier que son invocateur risquait encore de se faire attaquer. Le risquait-il vraiment après ce qu'il venait de se passer ? Sûrement. N'existait-il donc rien d'amical et coopératif dans ce monde maudit ?
Devait-il demander à Saen et Lagertha ce qu'ils voulaient emmener, s'en emparer, puis partir vite ? Une partie de sa conscience refusait de se mêler des affaires des humains plus que nécessaire. Sa force de fils d'Aer n'altérait pas son humilité : pouvoir faire ce que l'on veut n'implique pas de le faire à tout bout de champ. Il voulait juste détruire. Détruire ou sauver ? Se sauver ? De quoi ? Des hommes ? Des monstres ? De la punition des Quatre ? De la servitude ? Servir des humains s'ils étaient de bonnes créatures ne le dérangerait pas outre mesure. Fichus humains. Fichus demi-dieux. Ils avaient tout raté. Méritaient-ils pourtant de finir ainsi ?
NON.
Perdu dans ses pensées, immobile au milieu de rien, il ne lui faudrait pourtant qu'un millième de seconde pour réagir à l'appel du pacte en cas de besoin, tel un chiffon que l'on balance à sa guise quand on a besoin d'essuyer des mains que l'on aurait juste pu éviter de salir.
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Admin Obli
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : le fauve Crédit Avatar : Project Badwater: Doherty Date d'inscription : 11/05/2017 Messages : 1595Liens vers la fiche : Fiche Métier : Cheffe de Clan Invocation(s) : Xion & Svaarnelg Inventaire : 10 128 Ŧ Gourde
┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈ Armement
Saen arriva à ma suite, menaçant plus ou moins les hommes devant nous qui ne tardèrent pas à filer. Mais je restais tout de même sur mes gardes, prête à bondir au cas où, les guettant pendant leur fuite. L'instant d'après je sentais une main se poser sur la mienne, que je fixais soudainement, interloqué. Je connaissais ce contact, aussi je n'avais pas réagis plus que ça. Mais les mots qui accompagnèrent la « caresse » de Saen me firent grimacer. Je l'observais, lui, en fronçant les sourcils, marmonnant davantage pour moi même que pour lui.
❝ Va dire ça aux autres Nordiens. ❞
Il s'éloigna et je soufflais d'exaspération. C'était bien le genre de commentaire que je ne supportais pas. Le genre à vouloir me reprendre sur mes manières alors qu'il ne connaissait rien de mon éducation. Oui, à cet instant, je ressentais un peu d'amertume à son égard mais me détournant de lui, je n'y pensais déjà presque plus, partant en quête d'un butin quelconque. Dans une première tente, j'ai trouvé des vivres. Dans la deuxième, quelques flèches qui ne seront pas de trop dans la carquois de Hagen. La troisième, pas grand chose. Mais pour ce qui était de la quatrième, elle était beaucoup trop bien rangée. Vraiment trop pour des types de leur trempes. Je me mis donc à la mettre sans dessus dessous pour finalement trouver quelque chose d'intéressant. Une cache sous son lit, la terre était retournée. Je m'agenouillais donc et commençait à creuser pour en déterrer une boîte qui renfermait, à vue d’œil, bien mille tsuris.
J'étais soudainement prise d'un doute affreux. Qu'allais-je faire ? Tout garder pour moi ? Évidemment, j'en avais besoin, tout le monde en avait besoin. Mais jetant à œil au travers de l'entrée de la tente, y voyant passer Saen, je me questionnais. Après tout, c'était sans doute grâce à lui que j'étais ici, face à ce petit butin. Mes yeux se reposait sur ce dernier en soupirant bruyamment, roulant les yeux avant de me lever pour sortir de la tente. Je me mis alors en quête de Saen, croisant la présence du Demi Dieu. Sa vision me stoppa nette. Je l'observais, très interrogative et dubitative, la tête penchée sur le côté. J'étais complètement interloquée, l'espace de quelques instants. Il était là, au milieu de tout, immobile et... étrange. Je reprenais alors mes esprits en secouant ma tête avant de retrouver Saen, lui tendant la petite boite.
❝ Tiens, sers toi. Je prendrais le reste. ❞
Évidemment, j'espérais qu'il ne prenne pas plus de la moitié, mais j'étais assez confiante à ce sujet. Pourtant, en relevant les yeux vers lui, je croisais un variquan blanc puis le visage de deux femmes. D'où elles venaient elles ? Et quand est-ce qu'elle était arrivé ? Ma surprise s'exprima par une grimace, commentant sans retenue.
❝ C'est qui celles-là ? ❞
Je les observais de haut en bas, écoutant la réponse de Saen avant de me détourner à nouveau, me rapprochant des deux Variquans restants. Je m'arrêtais à un mètre ou deux, les observant d'assez loin, croisant mes bras sur ma poitrine. Non, je n'aimais pas franchement les variquans, leur tête ne me revenait décidément pas. Je grimaçais alors, encore, en les observant, les sourcils froncés. Celui de gauche avait le mérite d'être noir et de me faire, de ce fait, penser à Gyllir. L'autre était brun, sans prétention aucune. De toute façon, les laisser ici n'avait aucun intérêt, ils allaient se faire bouffer si on ne les prenaient pas. Et ils étaient apprivoisés alors, il n'y avait pas de question à se poser.
Je me mis alors en quête d'un cordage avant de revenir vers eux avec sans doute un peu trop de précipitation. Le noir eu un mouvement brusque de recul, provoquant la même chose pour moi. Je m'immobilisais alors, attendant qu'il se calme, l'observant avec hésitation. A mon tour, j'inspirais et soupirais lentement, m'approchant avec plus de délicatesse, amenant ma main sur son museau, comme si j'avais Gyllir face à moi. A présent, il se laissa faire et j'entrepris d'attacher son licol à celui du brun. J'attrapais donc les rênes du noir, que j'allais monter, rejoignant Saen et ses nouvelles copines. Mais un pas plus appuyé que l'autre réveilla à nouveau la douleur dans mon dos, me faisant grimacer et grogner, jusqu'à arriver devant Saen. Fermant nerveusement les yeux une seconde, je les rouvrais et fixais l'homme.
❝ On peut y aller. ❞
Codage par Libella sur Graphiorum
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Membres
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Le Vagabond Crédit Avatar : Djamila Knopf Date d'inscription : 29/05/2018 Messages : 383Double Compte : Amko'Unn סּ Rymaïn סּ Braith סּ Eira Liens vers la fiche : . סּSaen Ninn ~ Drôle d'oiseau סּTribulations Envolées Métier : Explorateur & Vagabond Invocation(s) : Ashraï ♪ Tusàra ♪ Inventaire : סּCollier avec l'écaille
de Pru'ha סּLarge chapeau tressé
solidement ꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹꔹ ▼ Sac sans fond ▼ 1155 Ŧ.
Saen observa les deux anciennes prisonnières, à qui il venait de demander leurs noms après s'être présenté lui-même. Elles semblaient quelques peu effrayées au départ, mais la voix de l'humain parut les apaiser, ainsi que la vue du campement déserté. Par ailleurs, elles n'avaient pas beaucoup d'option...
La voix de Lagertha résonna derrière lui, il se tourna pour la voir lui présenter une petite boîte remplie d'or. Sans doute la cache principale des bandits. Il observa la boîte un peu interloqué... Par ailleurs, un peu d'or pouvait servir. Surtout si Munchau ne pouvait aider les deux femmes qui lui amenerait. Il ne piocha que quelques pièces seulement, un peu plus de 300 tsuris, avant de les ranger dans un bourse.
Son regard se reporta sur la jeune guerrière, dont il avait noté la légère réprobation suite à son intention de tout à l'heure. Bien qu'elle ne paraissait pas lui en tenir davantage rigueur... Il manquait souvent de tact, dans sa volonté de bien faire. Mais Lagertha et lui n'avaient certes pas de vécu comparable, il ne pouvait que comprendre ou essayer....
"Et bien, ce sont des anciennes esclaves, à présent. Alyza et Destel... Je leur ai proposé de nous accompagner à Helian" fit-il en souriant bêtement en coin. "Elles pourront redémarrer sur de meilleures bases !" tout à fait convaincu, si pas du tout convaincant, il se chargea de mener les deux femmes près du dernier variquan.
"Je vais emporter quelques bricoles supplémentaires dont vous pourrez avoir besoin." Ajouta-t-il, avant de revenir quelques minutes plus tard avec un sac et quelques objets de valeur restant qu'elles pourront échanger avec l'aide de Munchau.
◊ ◊ ◊
Son regard se porta alors sur la semi-divinité qui n'avait guère bronché d'un poil depuis un moment. Il s'approcha, son variquan le suivant de près et s'adressa à lui, avec son calme et son amabilité habituelle. "Nous rentrons à Heilan, je suppose... Que tu viens avec nous." Il jeta un oeil vers Lagertha qui venait d'enfourcher sa monture en grimaçant. "Elle aura probablement besoin de soins une fois là bas, lorsque je me serais assuré que tout va au mieux pour elle j'aimerais bien... Si tu en as envie, évidemment, qu'on essaye de parler un peu?" Il observa la créature divine toujours figée devant lui, se rappelant leurs échanges au Temple... Finalement, ceux-ci s'étaient avérés les plus constructifs jusqu'alors. Avant que l'enfant d'Aer ne soit contraint et lié à lui par la magie. Une vague lueur de tristesse traversa les yeux orangés de Saen, lorsqu'il monta à son tour son variquan. Il ajouta "Tu me diras ce que tu souhaite faire lorsque nous serons arrivés."
Là dessus, il fixa les deux femmes sur le dernier animal de monte qui semblaient vouloir les suivre sans trop se poser de questions, puis regarda Lagertha, déterminée à partir, cette fois-ci. "On y va !" Il lança l'animal au galop, assez rapide mais pas à fond non plus, il n'oubliait pas que l'un en portait deux. Par chance... Voire grâce au semi divin qui les accompagnait, ils ne croisèrent plus personne sur la portion de chemin les séparant du village côtier. Apres une bonne demi-heure, ils purent ralentir la cadence, à la vue des portes de Heilan.
Lorsqu'il mit pied à terre, il posa son regard sur la jeune guerrière "Je vais chercher de quoi soigner ta plaie, attends moi." Il partit mener les deux femmes un peu égarées chez Munchau, qui les accueillit sans poser la moindre question, puis revint avec une petite bourse en tissu à la main et se tourna vers Tête de Noeud, attendant une réponse de sa part.
Les mots de Saen atteignirent l'immuable insecte. Rentrer, soigner et parler. Ces décisions étant celles que Gozuitl avait formulées, il n'avait rien à redire sur le fait que le petit humain ses les approprie. C'était comme ça qu'ils apprenaient, sans humilité, prenant pour acquis ce que d'autres avaient fait avant eux. Il fallait pourtant les encourager à continuer pour qu'ils ne régressent pas à un stade parasitaire où ils ne parvenaient plus à fournir le moindre effort. Un vague hochement de tête accompagna la proposition de l'invocateur tandis que la voix émise par sa chose ne sortit ni de sa bouche ni de nul part. Une vois qui émanait juste de lui, absente et pourtant bien là.
"Oui."
Encore une fois, c'était inutile. Il avait choisi de répondre par une volonté ancienne et encore vaguement présente chez lui nommée "respect". Le cœur n'y était pourtant pas. Saen allait et venait à sa guise sans chercher à s'attacher, lâchant ses mots comme on répand une poignée de sable dans le désert. A quoi bon répondre ? Les yeux clos et l'air fermé du demi-dieu humilié refusèrent de capter la vague tristesse que les dernier mots de l'humain évoquaient. Il partait avec la femelle blessée et deux autres femelles dont tout le monde se fichait éperdument. Tout le monde sauf Saen peut être... Non, il prévoyait de les abandonner aussi. Elles étaient condamnées de toute façon. Leur vie ne connaissait rien d'autre que ce qu'elles vivaient jusque là, seules et sans soutien, elles deviendraient rapidement de nouveau les proies de chasseurs humains en quête de chair fraîche à se mettre sous la langue.
S'envolant sans motivation, il suivit les quatre Hommes et les bêtes qu'ils avaient choisi de posséder. Heilan. Devrait-il juste attendre dans la cellule de son humain jusqu'à ce q'il décide de venir le libérer ? Il avait déjà fait ça pendant plus de six cent ans... Quelques heures de plus ne seraient pas mortelles. Malheureusement...