[Event] Les nouvelles ne sont pas bonnes...

01/09/2017

Oblivion était revenue à la garnison de Lüh depuis quelques jours seulement et profitait d’un peu de repos rythmé par des entraînements légers et de la paperasse, ce qui permettait à défaut d’avoir de vraies vacances, d’être pour le coup moins sollicitée que ces dernières semaines. Pourtant, cette décision la rendait perplexe. Il n’y avait pas plus de Gardes et les missions continuaient de s’empiler sur le bureau du Major Barkin, alors pourquoi soudainement, plus personne n’était dépêché en mission ?

Elle trouvait la réponse à cette question en surprenant une conversation entre ses supérieurs qui parlaient d’une révolte paysannes à Rorn, ayant pour but de reprendre le Temple d’Aer. L’adjudant Marthel semblait, comme à son habitude, bienveillant envers cette initiative, quand le Major ruminait à propos des Nordiens trop empressés et difficiles à gérer, qui ne faisaient que rajouter un problème à la liste déjà très longue des choses qui étaient en attente. Pour le moment, rien ne s’était effondré, rien n’avait mené à une catastrophe mais uniquement grâce au bon vouloir des Quatre. Un jour la chance de la Garde Dorée finirait par tourner, et alors le Major Barkin prévoyait une catastrophe de grande envergure.

Oblivion avait poursuivi sa route, songeuse, et ne cessait depuis lors de se demander quelle décision serait prise par la Garde. Enverrait-elle des renforts à ces civils pour les aider dans cette entreprise ? Resterait-elle neutre…? Et quand tout le monde serait parti, qui resterait pour protéger Rorn, ses femmes et ses enfants…? Les questions tournaient en boucle dans l’esprit de la jeune femme qui s’en confia à Maxis et Karl.
Ils essayèrent de la rassurer en lui disant que la hiérarchie trouverait bien une solution, mais la jeune femme avait le sombre pressentiment que cette fois, quelque soit la décision prise, il y aurait des conséquences. Cette révolte était trop grosse, trop énorme, l’ennemi en aurait forcément vent et tenterait d’en profiter, c’était quelque chose de certain. De quelle façon en revanche, cela restait un mystère.

Soupirant, Oblivion recommença à aiguiser ses lames, avec application, car c’était bien la seule chose qu’elle pouvait faire en attendant un ordre d’affectation. Après un instant, elle fut envoyée à la Taverne, récolter les demandes de la population et les avis de recherche. Elle en profita pour se poster dans un coin de l'établissement, tendant l'oreille aux discussions alentours d'un air qui n'en avait pas l'air. Après tout, les rumeurs c'était souvent le meilleur moyens pour commencer une enquête, chercher des pistes ou encore, savoir ce qui inquiétait les gens.

Sirotant sa bière blonde pour faire mine de ne pas être en service, elle avait les yeux baissés sur sa boisson mais ses oreilles, si elles avaient pu bouger comme celles d'un Canis, l'auraient sans doute fait pour enregistrer au mieux tout ce qui se disait.

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20/01/2019

Les nouvelles ne sont pas bonnes...

Feat Oblivion

C’était toujours lorsqu’il n’était pas là que les choses se passaient. Rorn commençait à bouillonner. Était-ce une chance ou un risque ? Pour le moment, rien n’était sûr. Ici, à la capitale, on pouvait entendre tout et n’importe quoi sur cette révolte. Une aubaine pour l’espion qu’il était. C’était l’occasion rêvée pour se faire remarquer, alors même qu’il venait d’accéder à ce poste au sein de l’armée du Keiser. On lui faisait confiance, et le jeune homme n’avait guère l’intention de décevoir.

Attendant l’ordre de retourner au nord, il allait profiter de son escapade à la capitale pour collecter le plus d’informations possibles. Aller à Rorn était bien dangereux ; s’y rendre alors que tous les regards y étaient tourné n’était pas l’idée la plus judicieuse qui soit. Ténès et Wheein attendaient eux aussi à Lüh, chacun de leur côté, vivant une vie des plus innocentes qui soit. Pour le moment. Bientôt chacun allait bouger ses pions.

Bryne s’était rendu tout naturellement à la taverne de Lüh pour espérer trouver quelques informations supplémentaires sur ce fameux soulèvement. Il s’était installé à une table, choppe à la main, ne sachant cependant pas réellement quoi faire. Il était difficile d’aborder les gens pour leur parler exclusivement de ce sujet. Il regarda autour de lui et, son regard se posa sur une blonde, un peu à l’écart, seule. Elle était en armure mais n’avait rien de spéciale si ce n’était sa mignonnerie. Le guerrier inspira, prenant son courage à deux mains, se levant et se dirigeant jusqu’à sa table.

« Je peux m’asseoir ici ? »

Ce n’était sûrement pas l’approche la plus fine qui soit. Il accompagna ses paroles d’un sourire franc, désignant du doigt la place vide en face de la jeune femme. Sans vraiment attendre de retour de sa part, il prit place, justifiant cependant rapidement son comportement.

« Vous aviez l’air sympa, alors je me suis dit qu’on pouvait faire un brin de causette… Et puis boire tout seul c’est bête. »

Boire avec Bryne, ce n’était peut-être guère mieux, mais cela, elle ne le savait pas encore et c’était une bonne chose. Ne voulant pas laisser un silence gênant s’installer, il reprit, espérant que la femme soit un tant soit peu ouverte à la discussion.

« Moi c’est Tara. Et vous ? »

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01/09/2017

Oblivion était arrivée à la taverne de Lüh depuis une demi-heure à peu près, mais elle n’avait encore rien pu récolter de bien flagrant. Il n’y avait pas d’informations de première fraîcheur, et tout ce qui était échangé à ce sujet, au milieu des inquiétudes quotidiennes, était déjà sans doute su et étudié par les grandes pontes de la Garde Dorée. Une révolte était en préparation pour reprendre le Temple d’Aer… Les effectifs de la Garde sur place étaient limités et il n’y aurait pas assez d’armés pour protéger à la fois la ville et l’attaque au Temple. A moins que la moitié de l’armée de la capitale soit envoyée en renfort, ce qui laisserait le Prince et tous les nobles en position de faiblesse, ce qui était totalement exclu.
Ces conclusions, Oblivion les avait tirées seules, et elle n’en avait parlé à personne, pas même à Karl et Maxis. A quoi bon ? Qui se souciait de l’analyse d’une Garde parmi tant d’autres ? En bas, tout le monde y allait de ses propres théories et personne ne s’écoutait. Ironiquement, la blonde se dit que ce devait être pareil en haut, si rien n’avait encore bougé.

Elle en était là de ses réflexions, quand un type débarqua et s’installa en face d’elle après une question, qu’elle analysa donc comme rhétorique. Se crispant, elle se recula sur sa chaise, mettant sensiblement le plus de distance entre elle et l’inconnu bavard.
Elle l’écouta tandis qu’il expliquait la raison de son squattage, souffla doucement, sans répondre, à peine le gratifia-t-elle d’un hochement de tête.
Quand il se présenta, elle lui rendit la pareille d’un ton neutre et rude, celui qu’elle prenait quand elle était en service et face à des inconnus.

“Oblivion.”

Elle ne feignit ni d’être enchantée, car c'eût été mentir, et ne donna pas plus de détails quand à son nom de famille et à son grade, se rappelant in extremis qu’elle feignait de ne pas être en service. Malgré tout, elle venait souvent ici, comme beaucoup de ses collègues de la Garde, si bien qu’un habitué ou deux, voir même le tavernier lui-même pourrait facilement trahir son identité, mais au pire, ça n’était pas très grave, elle n’était pas là incognito.

Avisant le type en face d’elle, elle nota qu’il était pas moche à regarder et que sa carrure était un peu trop grande et trop musclée pour appartenir au charpentier du coin, ou même au boulanger. Elle nota ses mains calleuses et fortes et se demanda alors, quel métier pouvait bien exercer celui qui se dénommait Tara.

Sa curiosité prenant un instant le pas sur sa prudence, elle s’exprima de nouveau, le ton un rien moins dur, allant droit au but pour satisfaire les questionnements que ses observations faisaient germer.

“Faisons donc un brin de causette comme vous dites… Vous faites quoi dans la vie ?”

Elle ne se souvenait pas d’avoir déjà croisé un homme de sa taille à la Taverne, malgré le temps qu’elle y passait. Avec un carrure pareille, il était peut-être marin, ce qui expliquait à la fois sa musculature mais aussi le fait que son visage ne lui parle pas plus que ça.
Toutefois elle s’abstint de lui faire part de sa théorie, ne voulant pas l’offusquer si d’aventure ce n’était pas ça… Et puis après tout, c’était peut-être juste un adepte du soulevé de poids lourds.

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20/01/2019

Les nouvelles ne sont pas bonnes...

Feat Oblivion

Maintenant bien installé, le jeune homme profita d'un blanc pour observer plus en détail la femme qui se trouvait devant lui. Oblivion. C'était un joli prénom. Elle semblait plutôt bien équipée, contrairement à lui. Son armure ne faisait pas fière allure face à la sienne. Elle avait des trous, on voyait que le cuir était vraiment usé par les combats, et menaçait de lâcher par endroit. Son épée, s'il la sortait de son fourreau, on pourrait y voir clairement les entailles dans la lame, la garde abîmée. Il arrivait tout de même à s'en sortir avec tout cela ; presque un exploit. La femme lui avait répondu avec une certaine froideur, peu surprenante quand on abordait les gens ainsi sans prévenir. Mais pour arriver au stade de la discussion, il fallait dépasser cela, alors Bryne n'y prêta guère attention.

Lui aussi, il avait remarqué qu'elle l'avait jugé du regard. Au moins, elle n'avait pas fuit. Heureusement qu'il ne ressemblait pas à ces ivrognes assis à la table d'à côté. Il avala une gorgée de sa boisson, écoutant sa première question. Ah, le courant passait enfin ! Peut-être arriverait-il a quelque chose, avec cette charmante femme.

« Je suis chasseur. Je viens d'Heilan. Vous savez, le p'tit village à côté du temple d'Aqua. Je suis venue à la capitale pour voir s'il n'y avait pas du boulot un peu plus intéressant que là-bas. »

C'était souvent cette identité qu'il adoptait, lorsqu'il se baladait à Rorn. Heilan était un village assez reculé, et chasseur était une profession courante. S'il adaptait son discours en fonction de la situation, ici, un mensonge basique ferait l'affaire. Et puis, au fond, il était bien venue pour une histoire de boulot, même s'il différait un peu d'une simple chasse. Une nouvelle gorger, et il ne laissa pas le silence retomber. Il se souvint de ce regard qui s'était attardé sur lui.

« Mais bon, avant ça je vais avoir besoin de changer mon équipement. J'galère un peu, j'ai pas beaucoup d'argent. Alors je le dépense ici ! »

Il tenta un brin d'humour, tâtant le terrain avec cette inconnue. Peut-être que la mayonnaise montrait plus vite ainsi. Parler de tout et de rien était un bon début pour divaguer sur les sujets qui l'intéressait vraiment.

« Et vous ? Vous ressemblez à une chasseuse vous aussi... »

Il chercha son regard, curieux. Au moins, de quelqu'un de bien préparé au danger. Ou alors une mercenaire ? Au fond, il n'espérait pas vraiment qu'elle lui réponde par la positive. En chasse, il ne s'y connaissait que peu. S'il connaissait bien les monstres peuplant sa région d'origine, et s'il s'était quelque peu renseignée sur ceux du sud, c'était bien loin de ce qu'on pouvait attendre d'un chasseur.

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01/09/2017

Oblivion laissa son regard dériver sur le jeune homme, notant en second passage de ses prunelles sur le torse masculin, qu’il portait une armure de cuir qui avait visiblement connu des jours meilleurs. Et l’épée dans son fourreau. Bon clairement il devenait de plus en plus évident qu’il n’était pas pêcheur ou charpentier. Plutôt combattant, mercenaire ? Chasseur ? Milicien ?
Portant sa pinte à ses lèvres le temps de réfléchir et de s’occuper, elle se demanda pourquoi ce Tara avait choisit, précisément, de s’asseoir à sa table. Visiblement, vu les regards qu’elle capta dans la salle de quelques autres demoiselles, d’autre auraient été plus à même de lui tenir meilleure compagnie.

Quand il lui répondit, elle opina. Chasseur donc. Et bien loin de chez lui. La capitale offrait en effet de bonne opportunités de travail pour un homme motivé, mais aussi des opportunités moins bonnes voir même carrément criminelles pour un type un peu naïf. Elle l’observa de nouveau, scrutant son visage le temps que la bienséance le permettait, détournant le regard avant que cela ne devienne gênant, et fut incapable de se décider quand à ce point précis : un naïf, ou un mec qui avait de la bouteille dans le métier et qui cachait bien son jeu ? Impossible de trancher.

Quand il parla de son armure qu’il devait changer, et de l’argent qu’il choisissait de dépenser en boisson au lieu d’investir, Oblivion haussa un sourcil à mi-chemin entre le scepticisme et la désapprobation. Cela devait parer son visage d’un mélange assez étrange mais qui devait sans doute imiter celui d’une mère mécontente de voir son fils rentrer en piteux état, ou déçue d’apprendre ce qu’il faisait de son argent de poche. Elle ne commenta pas toutefois…
… Avant de se dire que c’était peut-être de l’humour. Après tout, il semblait qu’il venait tout juste d’arriver et l’employé moyen pouvait toujours d’offrir une bière et un repas sans trop rogner sur ses économies, surtout ici. C’était d’ailleurs bien pour ça qu’il y avait toujours autant de monde.
Alors son visage se détendit et elle hocha la tête, répondant sur un ton un rien plus sympathique que précédemment.

“J’imagine qu’un petit coup à boire de temps en temps ne devrait pas non plus trouer vos poches… Sinon, pour les contrats, c’est sur le panneau d’affichage, juste là.”

Elle désigna ledit mur des quêtes d’un mouvement de tête léger. Après, même pour un débutant, il n’était pas difficile de deviner au petit groupe qui s’y pressait à longueur de journée qu’il y avait sans doute des tsuris à se faire en jetant un coup d’oeil aux propositions de quête.

Mais quand il lui demanda ce qu’elle-même faisait, elle se crispa de nouveau, interloquée. Comment ça son armure dorée n’était pas assez explicite…? C’était bien la première fois quelqu’un ne reconnaissait immédiatement sa fonction juste à la regarder.
Si bien qu’il rendit au regard olive un coup d’oeil à la limite du choc, comme s’il venait d’une autre planète. Il ne lui semblait pourtant pas qu’Heilan était un tel trou paumé ou même qu’aucun Garde Doré n’y ai mis les pieds pour qu’il soit si ignorant.
Inspirant profondément, une fois la première surprise passée, elle secoua légèrement la tête et s’autorisa une ombre de sourire avant de répondre, du même ton qu’avant, neutre mais pas fermé à la discussion.

“J’ai déjà aidé la Guilde mais non, je n’en fais pas partie. Je suis de la Garde Dorée.”

D’ailleurs la réaction à cette annonce l’intéressait, si bien qu’elle observa sans en avoir l’air le visage masculin en face d’elle, curieuse de voir ce qu’elle pourrait y lire.

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20/01/2019

Les nouvelles ne sont pas bonnes...

Feat Oblivion

Il fallait dire que la jeune femme en face d'elle, si elle était avare en mot, ne l'était guère dans ses expression. Le jeune homme nota qu'elle ne devait guère être réceptive à l'humour, en vue du regard qu'elle lui adressa sitôt ses mots sortis de sa bouche. Presque avait-il l'impression de faire face à sa mère lui reprochant de rentrer après l'heure du souper. Mais pourquoi pensait-il à cela en cet instant ? Chassant ce souvenir tant saugrenue que cher à ses yeux, il accompagna d'un sourire les paroles de la jeune femme, répondant finalement plutôt bien à ses propos. Elle lui indiqua même le panneau d'affichage des différentes missions disponibles.

« Oh, oui, merci. J'ai déjà regardé un peu les contrats proposés. Mais je dois me préparer avant de me lancer dans l'aventure. »

Après tout, cela ne servait à rien de se lancer dans une quête si en cours de route, son équipement le lâchait. Ou si simplement il rencontrait un monstre. Peut-être pouvait-il cependant se tourner vers quelque chose de plus facile en attendant, quitte à travailler en ville pour un moment. Du moins, cela serait une idée s'il n'avait pas déjà un tout autre travail à plein temps.

Parfois cependant, il fallait avouer qu'il ne brillait pas pour son intelligence. Surtout lorsque cela impliquait les autres. Il ne lui fallu que peu de temps pour Bryne pour comprendre que sa question ne devait, soit avoir de sens, soit être totalement déplacé. Pourtant, son vis-à-vis venait de la lui poser, ainsi il ne pu qu'opter pour la première option. Son regard se fit à son tour étonné, alors qu'elle secouait la tête, lui répondant enfin.

Une garde dorée. Rien que ça. Lui, espion du Keiser, il avait choisi la seule garde dorée de la taverne et lui avait même proposé une petite discussion. Il retient toute expression mais se maudit intérieurement. A la place, il laissa transparaître un air plutôt gêné, se grattant même l'arrière de son crâne.

« Ah... je n'avais pas fait le rapprochement entre votre armure et votre métier. C'est vrai que maintenant que vous le dites, ça saute aux yeux. J'espère que ne vous dérange pas du coup ? »

Elle était pourtant bien dorée, son armure. Il lui avait redemander si sa présence la dérangeait surtout par politesse, puisqu'il était déjà installé à sa table depuis un petit moment. Si cela ne changeait en rien sa volonté de glaner quelques informations concernant la révolte de Rorn, le jeune homme allait devoir prendre beaucoup plus de précaution avec cette jolie blonde. Malgré tout, avoir une garde dorée en face de lui était aussi une aubaine. Un pari risqué mais amusant.

« C'est pas un métier facile en tout cas. Surtout avec ce qu'on entend en ce moment. Cela fait combien de temps que vous vous êtes enrôlé ? »

Il lança cette remarque, sans vraiment d'intention particulière. Il ne voulait pas rester sur son idiotie de n'avoir pas deviner son métier, et enchaîna alors sur une question plus commune, se demandant simplement si son sous-entendu glissé prendrait racine ou non. S'il ne prenait pas, cela ne l'empêchait pas de faire un brin de causette avec elle, de toute façon. Il prit une gorgée de sa choppe qui commençait à bien se vider. Il avait toute la journée pour trouver ce qu'il cherchait, et il ne doutait pas qu'il allait y arriver.

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01/09/2017

Oblivion avisa le type en face d’elle avec un air qui passait d’inteloqué à amusé quand il se frotta l’arrière de la tête. Il était étrangement amusant celui-ci. Il lui rappela brièvement Simon, dont l’énergie le faisait souvent foncer tête baissée, ou poser des questions sans réfléchir… Avant de se retrouver à devoir dissiper des malentendus avec maladresse.

Quand il lui posa la question de savoir si ça la dérangeait, elle se demanda alors de quoi il parlait. Parlait-il de sa présence, de ses manières, ou d’autres chose qu’elle n’avait pas saisi.
Dans l’ensemble, la réponse à ces questions multiples était identique. Non il ne la dérangeait pas. Au contraire, il lui donnait un alibi pour trainer ainsi à la taverne, à boire. C’était quand même moins louche de le faire en compagnie de quelqu’un que seul… D’autant plus quand elle avait son armure, et était donc supposée être en service, ce qui était le cas.
Elle secoua donc brièvement la tête et compléta ses propos en choisissant de répondre à la question à son sens la plus logique, d’un ton neutre quoiqu’un rien taquin.

“Croyez-moi, si votre présence m’avait importuné, vous seriez au courant.”

Quand il enchaîna, elle haussa une épaule. Un métier pas facile ? Peut-être bien, mais pas plus ardu que chasseur ou même paysan à son sens. Elle n’aurait pour rien au monde échangé la place qui était la sienne avec une à bêcher des champs et à se casser le dos toute la journée, pour vivre de façon peu confortable, et pouvoir à peine se nourrir. Elle ne se plaignait pas, bien au contraire.

Partir en mission, risquer sa vie, sauver des gens… Ca avait quelque chose d’exaltant et de gratifiant, même si tout n’était pas rose. Parfois les gens n’étaient pas réceptifs… Et si jusqu’à présent la guerre ne l’avait pas trop impacté, elle se doutait que la révolte de Rorn allait tout changer.
D’ailleurs il faudrait qu’elle réfléchisse attentivement à ce sujet, quand elle serait rentrée… En tant que femme, savoir quel parti elle devait prendre. Il était impensable à ses yeux de rester cachée à la capitale sans rien faire, alors que là-bas, d’autres hommes et femmes allaient risquer leur vie dans une entreprise risquée… Qui aurait des conséquences lourdes.
Au fond, elle savait que sa position était déjà prise. Il ne lui restait plus qu’à trouver le courage de l’appliquer.

Elle revint à son vis-à-vis et à sa question et répondit donc, un rien plus détendue.

“Je suis entrée à la garde depuis huit ans, et en service actif depuis six. Et… J’imagine que mon métier n’est pas plus difficile que le vôtre. Après tout, c’est vous qui affrontez les monstres… Moi je ne gère que les humains, pour simplifier.”

C’était loin d’être exact évidemment. Mais Oblivion était curieuse de savoir ce que ce Tara allait répondre à cette idée. Elle n’aurait su dire pourquoi, mais soudainement son avis et sa vision des choses l’intéressait. Il posait beaucoup de questions mais en disait au final peu sur lui-même et sa profession. Il était peut-être temps de changer la donne ? C’est pourquoi elle enchaîna, quoique poliment.

“Et vous, depuis combien de temps faites vous ce métier ? C’est rentable comme voie ? J’entends souvent vos camarades se plaindre que l’enjeu n’en vaut pas franchement la chandelle... Vous êtes d’accord avec cet avis ?”

Ce faisant, elle trahissait son côté curieux. A vouloir discuter, l'homme ne savait pas qu'il avait en face de lui un puits à questions, d'autant plus sur le sujet de la chasse. Elle n’avait pour ainsi dire jamais eu l’occasion ou presque de discuter avec un chasseur. Bien sûr il y avait Valion. Mais il débutait et ils avaient de fait plus discuté de son passé de Milicien que de son présent de Chasseur.
Si l’homme en face d’elle était plus expérimenté, elle tenait là un prétendant de premier choix pour abreuver ses questions de réponses.

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20/01/2019

Les nouvelles ne sont pas bonnes...

Feat Oblivion

Finalement la journée n'était pas trop mauvaise. Une belle journée, une choppe a moitié vide, une belle femme.... Bon bon bon, il n'était pas si ringard que ça tout de même. Il en restait qu'il appréciait ce petit moment même s'il y avait toujours une part de sérieux dans le fond, bien cachée derrière ces belles paroles et ces sourires niais. Passer pour un gentil idiot était facile. Il l'était de toute façon, un peu.

Bryne fut tout de même rassuré qu'il n'interrompait en rien les affaires de cette garde dorée. Quitte a se faire connaître par elle, mieux valait qu'elle garde de lui un bon souvenir, voir pas de souvenir notable du tout. Il devait rester discret, inconnu, quoi qu'il arrivait. Avoir des amis, de vrais amis, cela n'était pas vraiment compatible avec son travail. Mais cela n'excluait en rien de sympathiser avec les autres. Faire de ses ennemis des alliés... c'était une idée intéressante. C'était à creuser.

A en regarder la jeune femme devant lui, il sentait que sa langue se déliait au fil de la conversation. C'était une chose normal, après tout, car lui aussi savait qu'il avait tendance à être bavard. Une nouvelle gorgée et sa choppe était maintenant presque vide, mais le jeune homme ne pensa pas tout de suite à en commander une seconde. Déjà parce qu'Oblivion n'avait semblé être très réceptive sur sa blague sur l'alcool, et surtout, parce que cette dernière avait lancé un sujet intéressant. Ou du moins, un sujet qu'il ne devait pas esquiver.

« Ah, oui, c'est différent. Mais je pense que c'est plus facile de tuer un monstre qu'un homme. »

Bryne avait dit cette phrase avec peut-être un peu trop de sérieux, alors il se rattrapa rapidement, surtout que cela sous-entendait qu'il avait expérimenté les deux. C'était le cas, certes, mais il ne voulait pas laisser le doute s'introduire dans la conversation. Il précisa alors le fond de sa pensée.

« Enfin... je dis pas que vous ne faites que tuer des hommes, ne pensez pas que je réduis votre travail à ça, c'était seulement pour la comparaison ahah ! Je dis ça par rapport à la moral. Un monstre, ça n'a pas de conscience comme un homme, il agit par plus instinct, finalement. Ca facilite certaines choses. »

Parfois lui-même trouvait que sa facilité à se rattraper était déconcertante. Mais là encore, il pensait ses mots. Tuer un homme n'était pas une chose facile, il fallait avoir le moral solide pour faire cela. Même lui, un nordien, un membre de l'armée du Keiser, il ne tuait pas pour le plaisir. Il ne tuait pas pour rien. Et surtout, il ne tuait pas les hommes comme s'ils étaient de simples animaux. Il n'était pas encore un psychopathe.

Oblivion commença cependant à lui poser des questions sur sa vie illusoire de chasseur. Le jeune homme se doutait bien que cette partie pouvait venir à tout moment dans la conversation, alors il prit naturellement le temps de réfléchir quelques seconde, se grattant le menton. Il revint la fixer avec un sourire en évoquant son passé.

« Quand j'étais jeune, et en âge de pouvoir me débrouiller un minimum, j'accompagnais ma mère et d'autres du village lorsqu'ils partaient à la chasse. J'ai un peu appris sur le tas. Et puis, j'ai pris goût au métier on va dire. »

Comme il s'était enrôlé dans l'armée, finalement. Il ne l'avait pas franchement choisi par réelle volonté mais cela lui convenait bien. Surtout qu'il avait une certaine liberté, maintenant. Il passa à la suite de sa question après avoir avalé la dernière gorgée de sa choppe.

« Rentable... Mh... C'est un peu comme un jeu. Plus on mise gros, plus on risque sa vie pour essayer de chasser un montre imposant, plus ça peut rapporter gros. Mais plus ça peut aussi utiliser des ressources comme les objets magiques. Mais pour les chasseurs qui se lancent seuls comme moi, ça peut devenir compliqué. Surtout si on est mal équipé, et comme l'équipement coûte cher... ca peut rapidement être un cercle vicieux ! »

Il fallait qu'il arrête les comparaisons. Ca ne le réussissait pas. Mais il espérait tout de même qu'Oblivion saisisse ce qu'il souhaitait lui dire par là. De toute façon, si on avait un objectif précis, tout valait le coup. Il fallait seulement oser réussir et perdre.

« Mais je pense que si j'enjeu n'en valait pas la chandelle, il n'y aurait pas autant de chasseurs qu'aujourd'hui ! Et puis, chacun a ses propres motivations, alors parfois l'argent ne fais pas tout. Et si on ne parle que d'argent... prenez par exemple les chasseurs dorés, ils ne sont pas les plus à plaindre. »

Après toutes ces belles paroles, le jeune homme s'arrêta enfin, se demandant s'il devait parler plus de lui ou non. Et surtout, s'il devait à son tour interroger la garde dorée sur son métier ou rester sur le thème de la chasse. Cela semblait pourtant l'intéressée. Il ne souhaitait cependant pas monopoliser la parole.

« Pourquoi vous avez choisi de faire garde dorée ? »

Tout le monde mentait. Il était facile de mentir. Pourtant, dans ce qu'il venait de lui sortir, il y avait une part de vrai. Il en fallait toujours une, c'est ce qui rendait le discours crédible. Il avait effectivement appris a chasser avec sa mère, des montres, puis des hommes. Finalement, n'était-il pas un chasseur d'homme, à défaut de monstres ?

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01/09/2017

Oblivion sirota un rien de sa bière, encore, en attendant les réponses à ses questions. Elle avait délaissé les autres clients pour se concentrer uniquement sur celui qui était venu squatter à sa table. Il avait décidé de venir tailler le bout de gras et elle n’allait pas le décevoir. Sa curiosité commençait à la démanger et il était temps de l’assouvir. Et puis, après tout, elle était venue ici pour trouver des renseignements donc si ce Tara pouvait, au détour de la conversation, lui délivrer une information ou deux d’une valeur quelconque, ce ne serait pas perdu. Mais il ne fallait pas trop qu’elle traine non plus, surtout si elle s’apercevait que l’homme ne lui apporterait rien de fou.

Elle l’écouta alors qu’il faisait le distinguo entre tuer un homme ou un monstre et force fut pour elle de constater qu’elle était d’accord.
Tactiquement, certaines bêtes puissantes et dotées de magie étaient de vraies batailles rangées, d’autant plus quand elles étaient plusieures. Mais au final, ce n’était qu’un combat de survie, tuer ou être tué.
Dans le cas d’un homme… Les causes d’un combat, ou parfois même juste d’un assassinat étaient aussi variées que parfois futiles… Et il était toujours plus difficile de passer sur le fil de l’épée un être doté de conscience.

Elle opina alors, pour marquer son assentiment, un léger sourire aux lèvres. Puis ses questions fusèrent et elle écouta les réponses avec tout autant d’attention que les précédentes.
Elle apprécia la comparaison avec le jeu. Celui-ci était interdit et très mal vu sur Arcane, d’autant plus quand il s’agissait de jouer de l’argent, mais elle aimait l’idée. Elle opine encore une fois, son ombre de sourire s’élargissant et grimpant à ses prunelles.
Oblivion ne s’était jamais trop penchée sur la carrière de chasseur, ce que cela impliquait et les avantages qu’il pouvait y avoir à envisager une reconversion. Tout du moins, jusqu’à sa discussion avec Valion. Les deux discours se complétaient et dans les autres raisons que les sturis que Tara évoquait, elle retrouvait les envies de l’ancien Milicien.
Parfois elle y songeait elle aussi. Elle se demandait ce que cela ferait, si elle passait chasseuse… Mais non, malgré tout ce qui s’était passé, ou même les raisons qui l’avaient poussé à s’engager dans la Garde, elle aimait finalement sa place et son métier, et ne se voyait pas changer. L’armure dorée faisait partie d’elle à présent.

Et d’ailleurs, puisqu’on y venait, voilà que l’homme lui retournait la question. Elle resta un instant silencieuse, pensive, le temps de remettre ses idées en place et de les formuler correctement. Et, sans trop savoir pourquoi, elle joua carte sur table, sans cacher ses motifs initiaux.

“En premier lieu, pour tenter de fuir une vie préconçue que je ne souhaitais pas vivre. Je pouvais prétendre aux épreuves de la Garde, je les ai passées et, au bout du second essai, je suis entrée dans leurs rangs. Maintenant… J’aspire à continuer ce que je fais : maintenir l’ordre, aider la population… Cette échappatoire est devenue une véritable vocation.”

Les mains croisées devant elle, sa chope vide à côté, elle avisa le jeune homme qui lui fait face et exhala. Oui, quand elle y repensait, après tout ce qu’elle avait vécu, elle se rendait bien compte que ses raisons étaient puériles à souhait. Mais c’était l’idée et le souhait d’une jeune femme d’à peine vingt ans… Trop jeune pour envisager une autre voie, plus tranchée, plus définitive. Par manque de courage sans doute.

A présent, elle s’était faite à cette vie martiale, et retirait toujours énormément de satisfaction à réussir ses missions et à aider. Avec le manque d’effectif, elle avait à peine le temps de se reposer mais elle se sentait réellement utile et espérait bien continuer dans cette voie.
Ce qui l’amena à penser à l’objectif réel de sa présence ici et à cet instant. Elle jaugea Tara, et, au culot, demanda de façon totalement neutre, cachant à la perfection sa curiosité :

“D’ailleurs, que pensez-vous de ce qui se passe à Rorn ? En tant que chasseur, vous avez peut-être eu des informations par le biais de la Guilde, non ?”

Puis elle resta stoïque, attendant de voir si sa franchise serait récompensée ou non.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

20/01/2019

Les nouvelles ne sont pas bonnes...

Feat Oblivion

Bon. Il ne s'en était pas trop mal sorti, n'est-ce pas ? Le jeune homme n'avait pas remarqué de réaction étrange de la part de cette fameuse garde dorée avec laquelle il avait commencé une bonne petite discussion. Il avait l'habitude de mentir, c'était vrai. Mais il était tout aussi vrai que cela pouvait plus ou moins bien se passer, selon la situation, selon la personne. Il avait même réussi à lui décrocher un fin sourire, qui s'était étiré, petit à petit, avec tout ce baratin. Baratin... il y avait toujours une part de vérité, cependant. Il y croyait, à ce qu'il lui avait dit. Il n'était pas une mauvaise personne, en soit. Tous le monde mentait, de toute façon. Mais il semblait avoir touché du doigt une idée qui semblait être partagée par son vis-à-vis. Les humains, ce n'était pas le plus facile à tuer. Il avait l'expérience qui pouvait le lui prouver. Elle aussi, sûrement.

L'un d'un côté, l'autre à l'opposé, mais finalement ils arrivaient à discuter tranquillement, dans cette taverne. Le nordien s'étonnait presque à apprécier la présence de ce qu'on lui avait dit être un ennemi. Il le pensait, ces hommes du Prince ne suivaient pas le bon chemin. Mais chacun avait ses raisons de suivre un chemin plutôt qu'un autre. Oblivion lui exposa les siennes. Que pouvait-elle bien fuir ainsi ? Il ne s'y connaissait pas assez à la vie de la capitale pour deviner à quoi elle faisait référence. Lui, il n'avait pas eu à fuir une vie à laquelle il avait été prédestiné. Il ne l'avait juste pas fuit. C'était amusant, ils faisaient un peu les mêmes choses en soit. Simplement, ils n'étaient pas du même côté.

Il hocha de la tête silencieusement, n'ayant pas grand chose à répondre mais voulant montré qu'il avait porté un certain intérêt à ses propos. C'était intéressant, après tout ! Il n'avait pas vraiment eu l'occasion de discuter avec un garde doré, et dans un combat, ce n'était pas vraiment le lieu aux bavardages. Remarquant que leur deux choppes étaient depuis un moment déjà vides, il interpella une serveuse passant pas loin de leur table, recommandant pour lui et pour Oblivion. C'était plus sympa que de discuter devant un verre vide. Et surtout, cela l'obligeait à rester un peu plus longtemps.

« Vous en faites pas, c'est moi qui paye. »

Quel galant homme. L'homme parfait. Tout sourire, il espérait quand même qu'elle ne prenne pas mal cette prise d'initiative. Au pire, il prendrait les deux pintes pour lui tout seul.

Soudainement, la garde doré aborda un sujet bien différent de leur occupation respective. Rorn. Voilà enfin quelque chose d'intéressant. Cela l'avantageait qu'elle pose en premier la question, car il n'aurait pas de mal à lui demander son avis par la suite. Cette discussion n'avait pas été inutile, finalement.

« La révolte... tout le monde en parle en ce moment. Il y avait déjà eu des appels pour aider la ville à se reconstruire, des besoins en matériaux... alors maintenant c'est encore pire. »

Maintenant que le sujet était lancé, il ne fallait pas le lâcher trop vite. Ni l'amener trop rapidement vers ce qu'il souhaitait précisément.

« En tant que chasseur, ça donne pas mal d'opportunités, mais la Guilde n'a pas donné plus d'indications que ça. La révolte ne change pas grand chose à notre quotidien. Mais en tant qu'homme... » Il marqua une pause, incertain concernant la suite de ses paroles. Bah, il avait joué la carte de la sincérité et de la "franchise", il pouvait continuer sur ce terrain. Il reprit, un peu plus bas, comme une confidence : « J'étais à Rorn, lors de son attaque. Alors j'me sens un peu plus impliqué dedans. Quand on a vu de ses propres yeux ce qu'il s'est passé, on comprend plus facilement le pourquoi du comment de cette révolte. »

Il était même aux premières loges. Il avait été promu suite à cette mission qui s'était déroulée avec succès. Il n'avait pas plus que ça d'empathie concernant les victimes. C'était nécessaire. Eux aussi, ils avaient leurs peines. La serveuse arriva à cet instant à leur table, posant les deux boissons commandées par le nordien. Il poussa l'une devant la jeune femme, et pris l'autre.

« Mais en tant que Garde Doré par contre, ça doit pas être facile à gérer ce genre de chose, non ? »

Il n'y avait pas eu de réponse officielle du Prince concernant la révolte, pour le moment. Étrangement, lui non plus n'avait pas encore reçu d'ordre de sa hiérarchie. Il savait pourtant que cette révolte allait précipiter bien des choses. Il ne savait qu'une chose ; il allait bientôt devoir aller à Rorn. C'était certain. Après tout, c'était lui, les oreilles du Keiser.

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01/09/2017

Oblivion avait fini sa pinte sans trop savoir à quel moment, mais l’intervention de ce Tara pour en recommander la laissa perplexe. Elle appréciait d’avoir de nouveau de quoi se désaltérer, et en même temps, cette attention lui faisait perdre du temps. Ils avaient discuté de leurs vies, du métier de chasseur, d’accord, mais cela ne l’aidait en rien à en apprendre plus sur les évènements de Rorn. Peut-être que ce type n’allait pas l’avancer du tout, au final. Et il fallait qu’elle soit prudente avec le houblon. Elle tenait passablement bien la bière mais son dernier repas remontait et sa dernière prise d’eau aussi. Elle devait prendre ces deux données en compte pour ne pas se laisser avoir par une ébriété en plein service. Ce serait vraiment une faute grave.
Pour autant, elle ne refusa pas l’initiative et se contenta d’opiner en signe à la fois d’assentiment et de remerciement, et commanda quand à elle des choses à grignoter pour se remplir le ventre d’autre chose que d’alcool. Ca lui permettrait sans doute de tenir un peu plus longtemps avec l’esprit clair.

Et pour essayer de gagner du temps en obtenant des informations pendant qu’elle avait encore la pleine possession de ses moyens mentaux, au cas où, elle posa cartes sur table et s’enquit d’éventuels renseignements sur Rorn auprès du chasseur.
La première réponse fut assez générale et simpliste. Elle n’obtiendrait rien avec ça, comme c’était frustrant. Elle se retint de grogner de dépit et hocha en lieu et place de nouveau la tête, avec patience. Elle tiqua quand il mentionna que cela ne changeait pas grand chose à leur quotidien. Vraiment ? Pourtant, il aurait semblé à Oblivion qu’une perte de commandes de butins dues à la révolte, ou un accroissement de celles-ci aurait forcément eu un écho pour tous les adeptes de la chasse de l’île.
Elle se morigéna intérieurement. Elle en savait trop peu sur la Guilde et son fonctionnement pour pousser plus avant cette réflexion. Après tout, peut-être que les chasseurs faisaient un peu ce qu’ils voulaient, et que les dirigeants de leur corps de métier n’étaient là que pour élever les meilleurs d’entre eux au titre de Chasseur Doré. Elle devrait vraiment se renseigner plus tard sur ce corps de métier.

Quand il mentionna l’attaque qui avait lieu à Rorn, elle soupira discrètement. Oui elle savait que cette attaque était à l’origine de tout. Les rebelles du nord avaient porté un grand coup à la puissance princière ce jour-là. La Garde Dorée était passée pour un corps profondément incompétent auprès de la population… Et le fait qu’ensuite, les Gardes n’aident en rien à la reconstruction n’avait rien arrangé. Les effectifs étaient doublés, délaissant les autres Divisions, et globalement pour rien. Le crime n’avait pas baissé et le marché avait encore cours, sans aucun doute.
Petit à petit, la façade dorée s’effritait pour laisser transparaître les faiblesses du corps d’élite du Prince. Oblivion redoutait le jour où la majorité de la population comprendrait que plus personne ne les protégeait vraiment du Nord…

Réprimant un frisson désagréable qui pouvait facilement passer pour une remémoration de souvenirs douloureuse à l’évocation de l’attaque, la blonde opina encore une fois.

Quand il lui retourna la question, après que la serveuse soit revenue avec leur commande, elle prit le temps de boire une nouvelle longue gorgée d’ambrée, ainsi que de grignoter quelques biscuits salés aux herbes avant de répondre en haussant une épaule désinvolte, sincère dans ses propos :

“Je ne suis que Garde Dorée. Je sais ce que la population sait. Et j’attends les ordres d’en haut.”

Ne se sentant pas spécialement encore à l’aise avec ce type, elle omit de mentionner qu’elle était justement là pour essayer de combler ses lacunes, mais aussi de dire qu’en haut lieu ça se tirait la bourre pour savoir quoi faire. Elle pensait, sans doute à juste titre, que faire des commérages n’était pas digne d’un Garde Doré, d’autant plus quand il s’agissait de parler des affaires internes. Affaires dont, qui plus était, elle n’était pas censée être au courant.

Reprenant une gorgée de bière, accompagnée d’une nouvelle poignée de biscuits - elle se rendait compte qu’elle était affamée -, elle passa un regard sur la salle et consentit finalement à faire une micro-révélation, parlant un ton plus bas..

“En fait, je suis ici justement pour essayer d’en savoir un peu plus. Pour savoir si quelqu’un est allé à Rorn récemment et aurait des informations récentes. Ma hiérarchie est toujours preneuse de ce genre de données”

Son ton laissait toutefois sous-entendre qu’elle n’avait visiblement pas encore trouvé ce qu’elle cherchait... Et qu'elle était ici de son propre chef, pour essayer de gratter des points auprès de ses supérieurs en rapportant des nouvelles potentiellement inédites.
L'objectif premier de son action n'était pas celui-ci mais plutôt d'espérer ramener l'élément qui permettrait au Haut-Commandement d'enfin se décider, pour éteindre les feux de cette situation qu'elle pressentait potentiellement tragique dans son issue. Mais... Si elle pouvait, par la même occasion, apporter un peu plus de luisance à son blason, eh bien, par la foi des Quatre, pourquoi pas.

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20/01/2019

Les nouvelles ne sont pas bonnes...

Feat Oblivion

Bon. Tout ce baratin était bien beau, mais le jeune espion n'avançait pas trop dans ce qu'il avait prévu de faire aujourd'hui. Pourtant, il semblait avancer sur un tout autre chemin maintenant. Sa couverture de chasseur nouvellement inventée commençait à prendre forme, et puisqu'il l'avait ainsi exposée à une représentante princière, il allait devoir s'y tenir. Croiser les mensonges pouvait finir par lui porter préjudice. Il serait dorénavant Tara, un chasseur. Pas vraiment expert ni idiot, assez débrouillard pour se fondre dans la masse. Un chasseur, qui avait trouvé comme première proie cette belle femme, cette dangereuse garde dorée. Rien que ça. Ça allait étonner et inquiéter son supérieur à coup sûr. Mais fallait-il encore qu'il réussisse à garder ce contact. Outre les intérêts qu'il portait en elle, Oblivion était en premier lieu une femme à la compagnie fort sympathique. Bryne n'était, après tout, pas qu'un homme obnubilé par sa mission. Pas que.

Dans tous les cas, le sujet de conversation qui venait d'être lancé semblait idéal. La révolte de Rorn, tout le monde en parlait, tout le monde voulait savoir ce qu'il se passait, et surtout, ce qu'il allait se passer. Chacun avait à y perdre et à y gagner. La serveuse finit par apporter leur commande, deux nouvelles pintes et quelques encas ; parfait pour lui tenir la jambe encore un peu. Oblivion répondit à sa question d'une façon simple et rapide, lui indiquant qu'elle n'en savait pas plus que les autres. Le fait qu'elle n'ait pas reçu d'ordres de ses supérieurs était une information à prendre avec des pincettes, même s'il la savait sûrement vrai. Il était naturel qu'une garde dorée n'allait pas lui raconter ce qui se passait au sein sa hiérarchie à un simple inconnu comme lui. Il n'y avait aucun lien de confiance pour le moment entre eux.

Mais peut-être que, peu à peu, quelque chose se construisait entre eux. Le ton de la confidence qu'elle employa fit lever un sourcil au jeune nordien, penchant légèrement en avant son buste comme pour mieux l'écouter. Alors comme ça, elle aussi, elle était en quête d'informations. Dire ça à un espion... Ce n'était pas étonnant maintenant de voir une garde dorée qui accepte de picoler en pleine journée, avec cette explication. Bryne se gratta sa barbe naissante, se recalant au fond de sa chaise.

« Mh... Mais vous pouvez pas demander à y aller ? »

Il posait la question au cas où mais il se doutait bien de la réponse. Là dessus, il ne connaissait que trop bien ce sentiment, ce manque de liberté. Lui, il l'avait acquis il y a peu, alors il la chérissait plus que tout. On ne pouvait pas toujours aller et venir comme on voulait, lorsqu'on appartenait à une organisation.

Que pouvait-il faire de cette déclaration, maintenant ? Le jeune homme n'avait rien à lui apprendre de plus, n'ayant pas encore reçu la permission de se rendre à Rorn. En temps normal, il n'en aurait plus eu besoin mais, circonstances exceptionnelles, mesures exceptionnelles. Il y avait sûrement des hommes déjà sur place et se montrer serait peut-être de trop. Néanmoins, il ne voulait pas laisser échapper cette chance d'aider Oblivion dans sa quête. Une chance. L'information, c'était sa spécialité. Lui donner quelques tuyaux peu importants pouvait déjà être un bon début. Il eut alors une idée. Il se pencha de nouveau vers Oblivion, posant un coude sur la table.

« J'connais quelques gars marchands qui reviennent de Rorn. Ils sont à Lüh pour quelques jours normalement. Pas sûr que ça puisse vraiment vous aider mais je peux toujours vous donner leurs noms. Vous connaissez sûrement Lüh bien mieux que moi, les trouver devrait pas être un soucis. »

Investir dans le capital gentillesse d'une garde dorée n'était pas mal comme plan... même s'il n'était pas sûr que ces marchands puissent avoir des informations plus croustillantes que ce qui circulait déjà sur la révolte. Mais c'était un début. Posant sa choppe, il sortit d'une de ses sacoches son carnet avec un crayon. Sur une page blanche, il griffonna trois noms : Gredus Brolas, Marc Lors, Mita Ledoux. Leur caravane venait de revenir à Lüh, c'était des types qui voyageaient pas mal et qui faisaient affaires avec n'importe qui. Il ne les avait jamais rencontré, mais avait déjà entendu parlé d'eux. Il comptait d'ailleurs aller les voir pour leur poser quelques questions à propos de Rorn. Ou envoyer Ténès le faire. Maintenant, il allait devoir faire une croix dessus, mais ce n'était pas plus mal. Il déchira le bout de papier et le posa devant la garde dorée.

« J'compte moi-même y faire un tour dans les jours à venir. Si ça peut vous aider... »

Il était tout de même curieux de voir de ses propres yeux ce qui se passaient là-bas, il allait tout faire pour prendre part à ce beau merdier. Peut-être que cette proposition serait déjà plus alléchante que sa première, puisqu'il avait déjà noué un contact avec elle. Bryne venait tout de même de lui faire un joli cadeau alors il précisa quelques instants plus tard le fond de sa pensée.

« Oh vous méprenez pas. J'attends rien en retour. C'est déjà un plaisir de partager une choppe avec vous ahah ! Ca m'coûte rien de vous envoyer une missive ou deux. »

Et il le pensait vraiment. Il n'avait pas de soucis à aider cette garde dorée, tant que cela restait dans le domaine du raisonnable. Il faisait un pari sur elle. Peut-être qu'il n'y gagnerait rien, mais il fallait tenter le coup. Et si vraiment elle souhaitait lui rendre l'appareil, il trouverait bien quelque chose à lui demander.

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01/09/2017

Oblivion avait ralenti sur la boisson et se contentait désormais de grignoter quelques bouchées aux herbes qu’elle avait commandé. Elle observait ce Tara d’un air attentif, son regard sérieux et perçant analysant ses traits alors que son cerveau fumait de questions, de théories, de moyens d’obtenir des informations, réfléchissant aux événements de Rorn qui ne faisaient que tourner en boucle dans son crâne, proches de la rendre folle tant l’inactivité lui pesait.

A la question du chasseur, elle eut la curieuse image d’elle-même demandant avec aplomb au Major Barkin d’être dépêchée à Rorn sur la base de sa seule intuition et de sa bonne volonté et la scène lui parut tout à coup très comique.
Elle lâcha donc contre toute attente un bref éclat de rire brut, comme un reniflement amusé, avant de secouer brièvement la tête et de répondre avec des vrais mots :

“Définitivement non. Nous ne fonctionnons pas comme ça. Les demandes viennent d’en haut seulement. Dans un seul sens, celui qui descend. De plus, en admettons que c'eût été possible, sur la base de quoi demanderais-je une affectation temporaire à Rorn ? Mon sentiment ? Ca ne ferait pas très sérieux.”

Toutefois, alors que le silence s'élargissait entre eux, la Garde Dorée comprit que sans doute ce Tara ne lui apporterait rien de plus et s’apprêtait donc à se lever pour prendre congé quand il choisit ce moment pour se pencher de nouveau, désamorçant d’office le geste d’Oblivion qui se pencha à son tour, en miroir, curiosité de nouveau légèrement éveillée. Que pouvait-il bien lui apprendre qu’il ne lui avait déjà dit ?
Quand il lui donna son tuyau, la demoiselle resta quelques secondes coite. Ca alors. C’était la meilleure information qu’elle avait récolté depuis des jours. Et il disait que ce n’était pas grand chose ? Elle aurait pu lui faire un câlin pour le remercier. Si elle n’était pas parfaitement bien élevée.
Elle le regarda noter les noms des marchands mentionnés en silence, peinant à y croire, et son sens de la méfiance cherchant et listant toutes les bonnes raisons qui pourraient faire de ce plan un traquenard. Peut-être ne devrait-elle pas y aller seule ? Elle était encore un peu blessée. Karl peut-être ? Bonne idée. Elle lui demanderait et irait ensuite négocier avec l’Adjudant Marthel pour qu’il les laisse y aller.

Elle en était là de ses réflexions quand il lui annonça qu’il comptait lui aussi mettre le cap vers Rorn prochainement. Ou bien c’était des marchands qu’il parlait ? Il ne comptait pas sur le fait qu’elle l’accompagne quand même ? Dans un cas comme dans l’autre, elle ne lui faisait pas assez confiance pour se retrouver seule avec ce type, d’autant plus affaiblie comme elle l’était.
Comme s’il avait lu dans ses pensées, Tara précisa sa pensée et Oblivion opina en assentiment. Bon, des lettres elle pouvait gérer. Aucun risque de laisser échapper une information utile volontairement, pas de danger pour son intégrité physique, c’était un moindre mal. Mais pas suffisant.

“Pour le moment, je ne peux pas vous rendre la pareille. Mais je vous dois un service. C’est une question d’équité. Je n’oublierais pas. Dans un mois ou un an, ou même dix. Sans limite de temps.”

Elle lui tendit la main pour sceller ce pacte. Pensant qu’elle ne connaissait pas son nom, ni lui le sien, et que cela pourrait être utile, elle déclara donc après la poignée de main :

“Pour me demander ou m’écrire plus facilement, mon nom c’est El’Galas. Garde Dorée Oblivion El’Galas.”

Puis elle croisa les mains devant elle après avoir soigneusement rangé le papier entre sa robe et son plastron, par le cou, près du coeur où elle était sûre de ne pas le perdre, puis observa un instant le chasseur avant de demander :

“Que comptez-vous trouver à Rorn ? Ca risque de devenir dangereux là-bas. Ce n’est peut-être pas le bon moment pour y aller, même si vous savez vous battre.”

Elle demandait finalement ça de façon bien plus sympathique que le ton employé depuis le début. Après le renseignement qu'il lui avait donné, elle se sentait obligée de le prévenir de son pressentiment, puisque c'était tout ce qu'elle avait pour elle.

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20/01/2019

Les nouvelles ne sont pas bonnes...

Feat Oblivion

Bryne ne repartirait pas bredouille de cette petite pause à la taverne. D'une part, car il avait fait la connaissance d'une très belle femme. C'était un point non négligeable. D'une autre, car cette dernière était garde dorée et, enfin, car il avait un minimum gagné sa sympathie. Et quoi de mieux pour clôturer cet échange fructueux que de savoir enfin son nom ?

L'espion en apprenait un peu plus quant au fonctionnement de la Garde Dorée. S'il n'était pas étonné de ses paroles, il en enregistrait chaque mot. Il savait maintenant qu'Oblivion n'avait pas assez de grade pour justifier une mutation à Rorn. De toute façon, pour se retrouver comme lui à chercher des ragots dans une tarverne... Il sourit à cette pensée. Il avait encore du chemin à faire.

Pour la suite, il avait bien fait de ne pas la laisser repartir bredouille. La soldate ne semblait pas réagir d'une mauvaise façon face à son geste, et semblait même apprécier cette petite aide. Beau parleur, parleur intelligent, il réagissait avant de créer le malaise ou l'incompréhension. Il comptait sur son sens de l'honneur ou sa quelconque fierté pour le reste ; il n'attendit guère longtemps.

« Alors j'n'oublierai pas vos paroles. »

Il prit la main tendu et la serra avec sourire. Comme il s'y attendait d'une garde dorée, elle avait de la poigne. Lui aussi, finalement. Un lien venait de se créer, entre eux. Peut-être insignifiant, mais c'était un bon début. Faire de ses ennemis des amis était quelque chose d'important, c'est ce qu'on lui avait appris. Surtout lorsqu'on se faufilait dans les deux camps. « Tara Svan. » Lui répondit-il simplement, n'ayant pas de raison de ne pas lui donner son nom complet, même s'il était faux.

Le pacte fait, qu'allait-il faire, maintenant ? La discussion avait repris avec tranquillité, La Garde Dorée El'Galas lui posa une question au sujet de son futur voyage vers Rorn. Reprenant une gorgée de bière, il posa sa choppe tout en lui répondant.

« Du travaille. »

La limite entre le mensonge et la vérité était parfois floue. Oui, Bryne s'attendait à tout moment à recevoir une missive ou un message concernant sa prochaine mission, et cela allait sûrement concerner Rorn. Il allait sûrement être bien plus utile au Keiser là-bas qu'à Lüh en vue de la tournure des évènements. Sa mission principale pouvait attendre un peu.

« J'vais quand même faire le tour des missions d'la Capitale avant. J'comptait y rester plus longtemps... Mais j'pense les gens là bas on plus besoin d'mes services de chasseur qu'ici, pour le moment. Si j'peux les aider, et puis être un peu mieux payé... »

Il finit sa phrase avec un rire, les affaires étaient les affaires après tout. Il avait une armure à payer, et il y pensait vraiment à vendre ses services de chasseur pour s'en payer une neuve. Quelle galère... Avec le conflit qui se préparait, il pouvait dire adieu à l'augmentation de sa solde pour un moment.

« Vous en faites pas, j'ai rien à y gagner à me mêler plus que ça de la révolte, et puis, j'suis pas d'Rorn de toute façon. C'est vrai qu'ça va devenir un vrai bourbier... Après ça, je redescendrai un peu vers le Sud. Ou j'reviendrai ici, je ne sais pas encore. »

L'avenir était incertain. De toute façon, il fallait être niait pour penser que cette révolte pouvait se terminer dans la joie et la bonne humeur, que ce soit pour les nordiens ou les rorniens. Quoi ? Déjà ? Le jeune homme avait déjà finit sa deuxième choppe. Que le temps passait vite, lorsqu'on était en bonne compagnie. Lorsqu'il allait raconter à Ténès sa rencontre, il allait sûrement être jaloux. Bryne hésita à commander une nouvelle fois mais se ravisa, se doutant qu'il n'allait pas pouvoir tirer sur cette corde avec une soldate en service. Lui-même ne voulait de toute façon pas finir ivre en plein après-midi. Un peu de tenu, tout de même.

« Et vous ? Vous êtes souvent en ville où vous avez des missions à l'extérieur des murs ? Si c'pas trop indiscret bien sûr. »

La discussion s'orientait doucement vers sa fin, mais il comptait bien en profiter encore un peu.

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01/09/2017

Oblivion opina en réponse aux propos du chasseur. Elle comptait bien sur lui pour ne pas se faire oublier. Tenace comme il était depuis le début, il était clair qu’il n’allait pas la laisser s’en tirer avec une simple promesse qu’il ne lui ferait pas tenir. Mais cela ne la dérangeait pas. Bien au contraire, elle n’avait pas fait ce serment pour avoir la paix, mais en escomptant bien qu’il serait payé.

Elle l’écouta tandis qu’il parlait de son plan pour l’avenir proche et moins proche et se prit à l’envier quelque peu. Le statut de chasseur semblait tellement plus facile à vivre que celui de Garde Doré. Ne dépendre de personne, n’avoir à recevoir d’ordre de personne. Ce devait être à la fois exaltant et un peu effrayant.
Quand Oblivion avait choisi sa voie, à seize ans, clairement elle n’imaginait pas être apte à choisir d’elle-même sa route. Malgré ses envies de liberté, elle avait remis son destin entre les mains d’autres personnes. Plus le temps passait, plus elle comprenait qu’elle aurait eu d’autres choix si elle avait eu plus confiance en elle et plus d’expérience pour les voir.
Mais bon, se complaire dans le passé n’était jamais une bonne idée, aussi reporta-t-elle son attention sur Tara.

Le timing était bien choisi puisque c’est à ce moment-là qu’il lui posa une question. Elle ne voyait plus vraiment d’inconvénient à lui parler de son métier, du moment qu’il se cantonnait à des interrogations qui pouvaient amener des réponses évasives.
Elle haussa donc une épaule avant de répondre d’un ton neutre :

“Je suis en garnison à Lüh mais mes missions m'amènent un peu partout. La Garde Dorée est un corps militaire assez mobile.”

Bien entendu elle enjolivait pas mal les choses. S’il y avait eu assez de Gardes pour couvrir toute l’île, elle n’aurait sans doute pas eu besoin de courir aux quatres coins de celle-ci pour mener à bien un maximum de missions et maintenir l’illusion que le Prince avait encore une armée en bonne santé.
Mais personne n’avait réellement besoin de le savoir, bien au contraire. Les ordres étaients clairs à ce sujet : l’image de la Garde devait rester aussi reluisante que possible. Il fallait maintenir la confiance du peuple au niveau optimal.
Bien que cela ne soit pas du goût de la jeune femme de mentir, car il s’agissait bien de mensonge par omission, elle se pliait aux instructions relativement docilement, même si elle avait déjà laissé échapper la vérité à une reprise déjà, auprès de Geoffrey de Vaillance.

Elle finit par se relever sur ces bonnes paroles, profitant du sujet pour entamer la dernière transition.

“En parlant de mobilité, j’ai assez stationné ici. Il faut que je rentre. Je vous souhaite une bonne continuation Tara.”

C’était là sa manière la plus sympathique de prendre congé, non sans l’agrémenter d’un signe de tête au port inconditionnellement militaire. Récupérant ses copies d’offre d’emploi, le but premier de sa visite à la taverne, elle se fraya ensuite un chemin vers la sortie, sans un regard pour le jeune chasseur, visiblement et effectivement pressée par le temps.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

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