Conversation

11/05/2017

Conversation

Ezelya m'avait offert une solution de repli, un soutien que je n'aurais jamais osé lui demander. M'accueillir, moi et les miens, sur son bateau le temps que nos traques respectives s’essoufflent un peu, si toute fois c'était possible. Dix-mille tsuris. Rien que ça. Ils avaient vraiment de l'argent à foutre en l'air ces cons là. Bien que la rage contre tout ces fils de chiens soit grande, ça n'était pas vraiment cela qui perturbais mon esprit. A vrai dire, mes pensées allaient dans tous les sens, dans toutes les directions. Je n'arrivais à en attraper aucune, ni même à les ralentir, j'avais l'impression que ma tête allait tout simplement implosée et ce fichu bracelet de focalisation ne fonctionnait pas. Pour ne rien arranger, Astrid n'arrêtait pas de me questionner sur tout, avec son avis bien tranché évidemment. Et ça a été la goutte d'eau qui a fait déborder la Thétys. J'ai fini par lui répondre sèchement de me laisser tranquille, suite à quoi je suis tout simplement remonté sur le pont d'un pas nerveux et lourd.

Une fois à ce niveau, j'ai finalement tenté de reprendre contenance. Je n'avais pas spécialement envie de me montrer au grand jour maintenant, devant ceux qui m'avaient accueillis. Je m'arrêtais soudainement alors, cherchant un endroit tranquille. Le soleil avait déjà bien amorcé sa descente et l'endroit était plus vide que la journée, c'était parfait pour un recueillement. Cherchant du regard une place où me mettre, c'est finalement face au couché de soleil que je me suis avancée, m'accoudant au bastingage, lourdement et dans un soupire bruyant. L'atmosphère prêtait à se détendre. La fine brise marine, les rayons d'Ignis encore chaud caressant mon visage, ses lueurs se reflétant sur le vagues, faisant bercer par leur houle le bateau. Je tentais alors à nouveau d'observer mon bracelet de tissu noué, à mon poignet gauche, mais ça ne voulait toujours pas.

Laissant alors basculer mon crâne vers l'arrière dans un râle significatif, le visage pointé vers le ciel chaleureux, je fermais les yeux. Restant ainsi quelques instants, j'avais l'impression que ça commençait à faire son effet. Mais c'était sans compter des bruits de pas que j'entendais venir à ma rencontre. J'ouvrais alors brusquement mes paupières, ma mâchoire se décrochant pour laisser s'échapper un soupir, lâchant une énième mise en garde.

❝ Bordel, je t'ai déjà dis de me foutre la paix. ❞

Je redressais ma nuque et tournais mon visage vivement vers elle... qui n'était pas elle. Les yeux écarquillés de surprise face à ma connerie, c'était finalement Ezelya qui s'était approché. Son visage amical me faisais alors baissé les yeux, me sentant plutôt gênée de lui avoir parlé ainsi même si ça n'avait pas été mon attention. Je me rabrouais alors avant de me tourner à nouveau vers le couché du soleil.

❝ Désolé, je croyais que c'était Astrid. ❞

Mes mâchoires se serraient l'une contre l'autre, le corps crispé par ce que je venais de faire. Mes doigts finissent par se joindre, fermement, au dessus du vide qui les séparaient de l'eau. Je sentais mes épaules lourdes et mon visage s'affaisser sous les pensées qui ne cessaient de me harceler. Même avec toute la volonté dont je pouvais faire preuve, je n'arrivais à rien et tout ne faisait que s'emmêler. Pourtant, quelque chose parmi tout ce tumulte n'avait de cesse d'être au centre et cette seule pensée, une fois pointée, me faisait perdre pied. Mon visage se baisser alors légèrement, accompagné par mon regard dépité, se perdant lentement dans la houle de l'océan.

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▼ Succès ▼▲ Succès ▲

14/04/2018

feat. Lagertha

Conversation

« Ensemble elles échouèrent le test de Bachdel »

« Dans tous les cas,
si ton Astrid te cause le moindre problème,
je peux toujours aller la convaincre
que tu es occupée avec quelqu'un d'autre. »

« Bordel, je t'ai déjà dis de me foutre la paix. »

Ezelya retira prestement la main qu'elle allait poser sur l'épaule de la nordienne. Elle avait retiré son masque avant de s'approcher, voyant que personne ne venait populer le pont à cette heure autre que ses matelots, et se permit d'offrir à son alliée un air doux. Elle commençait à se faire au tempérament fougueux de la jeune femme, qu'elle entrevoyait dans ses interractions avec les autres plus qu'elle ne l'expérimentait elle-même. Malgré toutes les histoires les ayant amené à se partager le pont en cette douce soirée, l'Écarlate n'avait jamais été la cible directe d'un quelconque énervement passager. Elle en était même étonnée, vu sa tendance à flirter avec le danger. Si les temps s'y étaient prêtés, elle aurait testé les limites de la tigresse plutôt que de lui offrir une approche prudente et amicale... Et puis elle ne pouvait s'empêcher de se faire la remarque qu'elle avait changé. Fut un temps, dans son passé proche, où elle aurait sauté sur toutes les occasions pour énerver la nordienne, et pourtant elle n'en ressentait plus réellement l'envie.

Elle excusa son invitée d'un mouvement de la main et vint s'accouder au bastingage à son tour. Astrid... Le nom lui était maintenant familier, à force de croiser les membres du clan et de parler d'eux avec ses marins. Pourtant, elle n'était pas sûre de comprendre parfaitement son lien avec la tigresse. Une amie? Une amante? Une conseillère? Une confidente? Elle n'avait pas cherché à tendre l'oreille aux commérages qui circulaient entre les pirates, bien qu'elle ait eu vent de certains d'entres eux. Forcément, on était pas capitaine sans avoir au moins une petite idée de ce qui se disait dans les cales et dans les quartiers des marins. L'Écarlate reporta son regard vers le lointain. Contre l'horizon, l'eau reflétait les couleurs chatoyantes du coucher de soleil, et on distinguait à peine la délimitation entre le ciel d'or et les flammes créées par les vagues. Ce spectacle était rafraîchissant, peu importe le nombre de fois où elle l'avait contemplé.

Pourtant, il ne semblait pas amener grand bien à la tigresse. Peut-être le paysage marin ne l'appaisait pas autant. Ezelya se tourna vers elle, reconnaissant dans la tension de ses épaules le poids d'un humain confronté à de lourdes décisions ainsi qu'à de bien tristes dilemmes. Elle ne savait pas lequel des deux venait tirailler l'esprit de Lagertha, et même si ce n'était pas les deux.

« Je sais qu'il est coutume d'offrir à boire dans ce genre de situations, mais si quelque chose te pèse sur l'esprit... Je pense que l'oreille d'une capitaine pirate ne pourrait pas faire de mal. »

Elle mit un point d'honneur à ne pas se tourner vers la tigresse pour épier sa réaction. Le but n'était pas de la vexer, alors elle tenait à garder un certain flegme dans sa proposition, malgré la chaleur de sa voix. Elle se permit tout de même un regard vers le pont pour s'assurer que personne ne les entendrait si la tigresse décidait vraiment de se confier. Heureusement, plus la soirée s'étirait, plus le pont se vidait. Elle pouvait s'attendre à un regain de populace plus tard dans la nuit, quand l'équipage serait d'humeur à boire plutôt qu'à s'atteler à la tâche.

« Dans tous les cas, si ton Astrid te cause le moindre problème, je peux toujours aller la convaincre que tu es occupée avec quelqu'un d'autre. »

Elle ponctua sa remarque d'un sourire et de l'amorce d'un rire à l'image générée. Peut-être l'exécution serait aussi drôle que ce qu'elle s'imaginait, mais elle s'attendait déjà à un déclin poli de la tigresse. On ne la laissait jamais embêter les gens, même sur son propre bateau. Surtout si elle exposait ses plans à des gens qui ne craignaient pas son autorité. Lagertha, Nagah et Valion étaient les seuls passagers à lui refuser ses idées idiotes... Et elle les appréciait en partie pour ça. Un autre sourire la gagna, qu'elle réfréna cette fois. Si elle pouvait aider la nordienne, ce serait une victoire personnelle.

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11/05/2017

Conversation

Quand elle s'approche et s'installe en m'imitant, mon regard brun glisse jusqu'au visage d'Ezelya, teinté de la chaleur de couché de soleil, avant que mes yeux ne déclinent pour retrouver l'horizon. A peine en réalité, puisqu'il se portait bas et sans point fixe, l'esprit voguant au rythme des vagues s'échouant sur la coque du bateau. La brise marine venait alors nous caresser toute deux, faisant danser notre chevelure et je pensais un instant qu'un navire tel que celui ci, en ma possession, pourrait bien être le salut de mon âme, me permettant d'échapper à tout tourment terrestre. L'idée était plaisante, mais tellement inenvisageable.

Je sentais alors la pirate se tourner vers moi, lui accordant un rapide regard avant de revenir à ma position. Elle me proposait d'être à mon écoute et cela me faisait froncer les sourcils. Parler à quelqu'un, elle ici-même, quelle idée étrange. Je n'y pensais jamais, je me contentais le plus souvent de boire et d'oublier, mais comme elle me le faisait entendre, ce ne serait pas pour cette fois. Et puis, il faut bien avouer que l'alcool n'a pas toujours été mon ami. Il est plutôt une sorte de cadeau empoisonné dont je ne saurais pourtant certainement jamais me défaire complètement, malgré la conscience que j'en avais eu avec le temps.

La suite était alors déjà moins légère. Je me redressais légèrement et lui accordait un air décontenancé en m'étant tourné vers elle. Pourtant, son sourire désamorçait toute crispation que cela avait généré. Soufflant le reste de mes tensions en un bref soupire, j'agitais ma tête en signe de négation avant de retrouver ma position.

❝ C'est bien la pire idée que tu pourrais avoir, surtout avec toi comme occupation. ❞

Si c'était bien seulement ça. Je connaissais la jalousie d'Astrid et j'avais longtemps cru qu'elle n'était dirigé qu'envers les autres femmes, mais plus le temps passait et plus j'avais l'impression qu'il en était bien autrement. Arianna avait essuyé beaucoup de sa froideur alors qu'elle n'avait rien fait si ce n'est s'être attiré mes désirs. Comment pouvait-elle être ainsi jalouse de chose qui n'était pas ? Elle sait bien comment je suis, attachée à personne sur un plan sentimental, elle le sait bien depuis le début, alors pourquoi ? Ses questionnements ne me tourmentaient pas non, ils m'énervaient plus qu'autre chose et ça commençait certainement à se lire sur mon visage.

❝ J'ai été claire avec elle, dès le début, sa jalousie n'a rien à foutre ici, ni même ailleurs. ❞

Était-ce ça qu'elle me faisait endurer depuis des semaines, sa jalousie ? Arianna, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu et il n'y avait pas d'autres femmes que j'avais désiré par la suite. Si ce n'est Erin, mais la rencontre avait été bien trop brève pour que quiconque n'en soit au courant. Les autres étaient des hommes, alors pourquoi elle en serait jalouse ? Il n'y a pas de comparaison à avoir, ils sont différents, trop différents pour être associé en une quelconque façon. Pourtant, quelque chose ressortait de tout ça. J'inspirais alors profondément, basculant mon visage vers les cimes avant que mon regard ne tomber en direction d'Ezelya. Je n'étais pas sûre d'avoir envie de me confier, parce que c'était assez nouveau et que je ne savais pas ce qui allait se passer. Mais puisqu'elle était là et qu'elle souhaitais m'écouter, autant essayer, non ? Je reprenais alors ma position initiale, lentement, soupirant tout ce qu'il y avait à expirer.

❝ Je crois qu'elle n'apprécie pas trop que je la délaisse. Je n'ai pourtant aucun engagement avec elle et elle n'en a aucun avec moi et... je dois bien avouer que ses caprices me fatiguent. ❞

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14/04/2018

feat. Lagertha

Conversation

« Ensemble elles échouèrent le test de Bachdel »

Elle se permit de laisser son regard glisser vers la nordienne,
et le sentit se teinter d'une douceur toute nouvelle
pour cet aspect beaucoup plus humain de Lagertha.

« C'est bien la pire idée que tu pourrais avoir, surtout avec toi comme occupation. »

Ezelya eut un petit rire à cette réponse. Oh, pas qu'elle soit étonnée, elle s'attendait à un refus, mais le défaitisme qu'elle sentait dans la voix de Lagertha l'amusa. Comme quoi la dénommée Astrid lui posait bien du fil à retordre. Pourtant, la suite la fit moins rire. Son regard dérivant sans point fixe, Lagertha lui expliqua vaguement la situation, une frustration bien présente dans la voix. Ses questionnements semblaient légitimes, mais Ezelya ne sut d'abord pas comment recevoir une telle avalanche de sincérité. Elle avait l'habitude d'une Lagertha froide, qui évitait les questions personnelles. Oui, elle avait été celle à proposer une conversation à coeur ouvert, mais elle s'attendait à tout sauf à ce que la tigresse obtempère.

Pourtant, elle se reprit rapidement. Il était hors de question de faillir à la tâche qu'elle s'était elle-même confiée. Attentive, elle écouta la nordienne jusqu'à la fin. Fidèle à elle-même, elle essaya de se mettre dans sa peau, suscitant en elle des souvenirs lointains et flous. Cependant, elle avait beau chercher, Ezelya ne se souvenait pas de s'être engagée dans une relation sans attache. Chaque fois, elle avait été prise de court et avait jeté toute idée de contrôle par la fenêtre. Ça aurait pu mal finir, mais elle avait eu une chance que Lagertha semblait ne pas posséder: celle d'avoir des partenaires qui chaque fois lui laissaient sa liberté. Que ce soit Eänwen, qui avait rapidement compris qu'Ezelya ne pouvait être bridée, ou Valion, qui avançait avec précaution pour ne pas la brusquer... Elle ignorait ce qu'elle aurait bien pu faire si l'un ou l'autre avait essayé de la retenir vers l'arrière, de l'enchaîner, ou d'agir comme si elle leur appartenait. De ce qu'elle en comprenait aussi, Lagertha se démarquait d'elle en exerçant son droit à la liberté. Si Astrid se sentait délaissée, comme elle le disait, c'est qu'il y avait une raison. Ezelya, quant à elle, s'était trouvée satisfaite de ce qu'elle avait trouvé, ne cherchant pas nécessairement à jouer avec qui que ce soit d'autre. Du moins, l'envie ne lui avait pas encore pris. Son regard continua à dériver sur l'horizon, mais son visage s'orna d'un léger plis au niveau du front. Elle était curieuse, mais surtout perplexe.

« Tu sembles dire qu'elle agit ainsi depuis un moment, non? Alors pourquoi rester enchaînée à elle? Si elle cherche à te retenir, pourquoi n'as-tu pas déjà brisé ton lien avec elle? »

Elle savait que sa remarque pourrait paraître trop agressive, alors elle modela son ton.

« Je ne connais pas toute l'histoire, et de loin, mais tu ne sembles pas du genre à t'embarrasser de ce qui te nuit. »

Cette fois, elle avait parlé plus doucement, le regard interrogateur toujours porté sur le lointain. Elle se permit de le laisser glisser vers la nordienne, et le sentit se teinter d'une douceur toute nouvelle pour cet aspect beaucoup plus humain de Lagertha. Elle ne souhaitait pas la faire fuir, et savait que ses questions pouvaient sembler comme une attaque. Pourtant, elle voulait sincèrement savoir. Une étincelle de malice s'alluma dans son regard et elle se retint de bousculer gentiment la nordienne avec son épaule.

« Et puis c'est un simple calcul, si elle t'apporte plus de mal que de bien, à quoi bon la laisser s'accrocher? »

Elle avait dit cela d'un ton chantant, réflection de sa propre relation à la chose. Pour elle, la question était bien simplement réglée. C'était peut-être une façon plutôt lâche d'affronter les choses, mais c'était de cette façon qu'elle avait préservé sa liberté pendant bien longtemps. D'un certain point de vue, on aurait pu dire qu'elle fuyait.

Instinctivement, sa main se porta à la petite doublure maintenant cousue dans son costume. Elle avait changé, n'est-ce pas? Combien de fois, dans les derniers temps, avait-elle eu envie de fuir, et s'était-elle montrée plus forte que cet instinct primaire? Elle progressait, à n'en pas douter... Après, restait à savoir si c'était un bien ou un mal.

Elle allégea le poids de son regard sur la nordienne, se forçant à arborer une expression plus légère, plus candide, aussi. Lagertha avait probablement plus l'habitude d'une Ezelya joueuse et provocatrice, ce qu'elle se ferait un plaisir de lui servir sur un plateau si cela la mettait plus à l'aise. Et puis, elle avait l'impression que rendre la conversation trop sérieuse ne ferait qu'effrayer la nordienne.

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11/05/2017

Conversation

J'essayais de réagir à son léger rire, par un rictus qui se voulait être communiqué, mais je dois bien avouer qu'en vérité, ça me mettait mal à l'aise. Je me doutais bien qu'il ne s'agissait pas de moquerie, ou alors je l'espérais vraiment. Peu importe en réalité, je ne faisais que récolter ce que j'avais semé. Elle engageait alors finalement la conversation, me questionnant sur la situation que je lui avais décris plus tôt. Accoudée sur le bastingage, mon visage se tournait vers elle de temps à autre, pour ensuite s'en détourner et réfléchir à ses questions, sans lui répondre dans un premier temps. J'avais moi même besoin de quelques instant pour trouver les réponses qu'elle m'incitait à chercher.

Pourquoi rester enchaînée à Astrid ? Pourquoi ne pas briser notre lien ? Y en avait-il seulement un véritable ? Peut-être que je lui restais enchainée, d'une certaine manière, parce qu'après tout elle faisait partit de mon clan. C'était comme trahir l'un de ses membres, au delà du fait que nous avions été intime pendant un long moment. Pourtant, elle savait et ce dès le début que je ne cherchais qu'une intimité physique, rien de plus et qu'à tout moment je pourrais n'en avoir plus besoin. C'était le cas aujourd'hui, ou du moins, j'avais perdu l'envie qu'elle me l'apporte. Elle ne le savait pas pourtant, peut-être qu'elle s'en doutait et que c'était pour cela qu'elle réagissait mal, tandis que je ne l'avais tout simplement pas prévenu de l'évolution de notre relation, de mon côté. Etait-ce cependant seulement cela ? N'avais-je pas des raisons plus personnel de ne pas la renvoyer davantage ?...

Comme le soulignait Ezelya, je n'étais pas du genre à m’embarrasser de chose qui me nuit. Néanmoins, Astrid n'était pas que cela, elle faisait partie de mon clan et face à cela, ses jalousies étaient presque minimes. Mais alors comment faire ? Lui dire les choses clairement, en finir et risquer de la perdre pour toujours ? Un long soupire s'échappait alors de mes lèvres tandis que ma tête tombait lourdement en avant, les yeux clos. Conservant cette position, simplement en rouvrant les yeux, je répondais à cette histoire de calcul.

❝ C'est justement ça le problème, elle est aussi un membre de mon clan et c'est plus important que le reste. ❞

Je relevais le visage, une brise marine caressant ma peau et soulevant quelques mèches de cheveux. Mon regard bruns se perdait vers l'horizon, pensive, la voix plutôt basse.

❝ Je lui suis redevable de l'être, de m'avoir suivis jusque là et d'être toujours à mes côtés, comme je le suis de n'importe quel membre de mon clan. Et finalement... je crois que je lui suis aussi redevable d'avoir répondu à mes envies, pendant longtemps. Le repousser maintenant... je sais pas... ❞

Je tournais mon visage vers la pirate, espérant trouver une réponse sur ses traits, mais n'y trouvais rien. Mon air teinté d'espérance disparaissait aussitôt avant de le pointer à nouveau vers l'horizon. Le plus compliqué là dedans, c'est que ces envies avaient tout simplement disparu, du moins à son encontre, quand les siennes devaient certainement toujours être d'actualité. Même si je le voulais, je ne pourrais certainement plus y répondre. Je posais alors mon regard sur mes mains, d'un air pensif, tandis que mes doigts courraient sur l'autre paume et inversement.

❝ Le truc c'est que... je n'ai plus envie. Avec elle... ❞

Cela faisait un moment qu'Astrid était sortie de mon esprit, en tout cas son corps parce qu'après tout, même si ça présence était agréable, ça n'avait toujours été que physique. Comme n'importe qui avant elle. Mais aujourd'hui, j'avais découvert autre chose, quelque chose de bien plus élaborer qu'un simple acte physique. C'était finalement la raison la plus probable qui m'avait poussé à m'éloigner d'Astrid : elle ne me suffisait plus.

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14/04/2018

feat. Lagertha

Conversation

« Ensemble elles échouèrent le test de Bachdel »

La Reine était un symbole, un cri du coeur,
un sentiment et un cri de ralliement
pour ceux ayant été abusés par la vie.
La rejoignaient ceux dont le coeur cherchait
un endroit auquel appartenir.

La pirate prit le temps de réfléchir aux paroles de Lagertha. Évidemment, Astrid faisait partie de son clan, de sa famille... Et la repousser serait, inévitablement, mettre en péril la fidélité qu'elle lui portait. Pourtant, une fidélité se résumant à un attachement... amoureux, si c'était le cas de le dire... Était-ce réellement ce que recherchait Lagertha? Elle savait bien qu'il en tenait plus de cette idée de gratitude, de remerciement continuel pour cette personne l'ayant suivie... Et d'une certaine façon, Ezelya comprenait cela. Après tout, n'était-elle pas elle-même redevable à Jin, à Torias et à toutes ces personnes l'ayant accompagné dans ses débuts en tant que pirate? Pourtant... Pourtant elle se voyait mal se faire du tort, ou se forcer à faire des choses ne lui plaisant pas, simplement pour la gratitude. Ces personnes étaient avec elle pour des raisons bien plus fondamentales et importantes que toute demande futile.

Il y avait eu des hauts et des bas dans ses relations avec chacun des membres de son équipage, mais jamais personne n'avait déserté. Parce que la Reine était plus importante que l'Écarlate. La Reine était un symbole, un cri du coeur, un sentiment et un cri de ralliement pour ceux ayant été abusés par la vie. La rejoignaient ceux dont le coeur cherchait un endroit auquel appartenir. N'en était-il pas de même pour Lagertha et son clan? Le Clan n'était-il pas plus important que de simples problèmes entre membres? N'était-il pas, au final, un symbole pour eux? D'une certaine façon? La pirate ignorait beaucoup de l'histoire de la nordienne, de ce qui la poussait à se promener dans Arcane avec un clan... Et elle ne savait pas encore à quel point Lagertha pouvait bien lui faire confiance. Peut-être ces informations étaient-elles trop personnelles, et la jeune femme ne voulait pas briser leur lien en étant trop persistante dans ses interrogations. À la place, elle se permit de formuler ses pensées d'une façon qu'elle voulait apaisante.

« Si Astrid t'a suivi jusqu'ici, ne penses-tu pas que son attachement au clan est assez fort pour supporter que tu mettes les choses au clair? Certes, elle sera en colère... Mais au final, peut-être pourra-t-elle comprendre. »

Elle avait dit cela d'une voix douce, peut-être même plus basse. Sa dernière phrase était complètement tournée vers l'océan, une question à laquelle seul le destin pourrait répondre. Pourtant, malgré la tranquilité de sa voix, quelque chose tirait aux frontières de son esprit. La pirate fronça les sourcils, perplexe. Elle avait l'impression de passer à côté du point le plus important des confessions de Lagertha. Mentalement, elle passa ses paroles en revue, et le détail la frappa alors. Avec elle?

« Si... tu n'as plus envie avec elle... Est-ce que ça signifie que quelqu'un d'autre s'est imposé? »

Elle avait posé sa question avec prudence, toujours avec cette même voix calme et douce. Elle n'imaginait pas Lagertha avec des problèmes de coeur, mais apparemment, c'était ce sur quoi elle avait posé le doigt. Du moins, c'est ce que cette situation laissait entendre. Elle espérait que la nordienne accepterait de se confier, parce que là où Ezelya ne savait rien de la gestion d'un clan... Et bien elle avait quelques mots a dire sur les histoires d'amour. Pas qu'elle soit une experte en la matière, encore une fois, mais elle avait une certaine expérience. Malgré que Lagertha puisse chercher quelque chose de totalement différent de ce que la jeune femme avait connu, peut-être bien que son savoir pourrait tout de même lui être utile.

« Si c'est le cas, peut-être qu'en parler pourrait clarifier tes pensées. Qu'en dis-tu?»

Ses yeux s'étaient perdus sur l'horizon, et malgré le ton chantant de sa voix, elle gardait sa douceur. Elle voyait bien que le ton taquin et enjôleur qu'elle arborait habituellement autour des alliés de l'Écarlate n'avait pas réellement sa place ici. Elle commençait à apprendre à abaisser ses barrières, à se comporter plus humainement, même autour de gens qu'elle connaissait moins. Son escapade à Selmar n'avait été qu'une preuve de son amélioration à ce niveau.

Et puis, somme toute, Lagertha n'était pas si effrayante que cela. Beaucoup plus humaine que ce que leurs premières rencontres avaient laissé entendre, et une personne en qui Ezelya avait de plus en plus confiance. Après tout, elle lui avait montré son visage, n'est-ce pas?

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11/05/2017

Conversation

Accoudée sur le bastingage, de plus en plus lourdement, mon dos s’affaissait à mesure que mes pensées battaient dans mon crâne, telles la houle sur la coque du bateau en contre-bas. Mon regard avait finit par les rejoindre, sans motivation. Pourquoi est-ce que cela m'affectait autant ? Je n'étais pas habitué à cela, ni à ce que cela soit plus lourd que du physique, ni à ce que ça me préoccupe. Il était clair que c'était préoccupant, mais de quelle manière exactement ? Sans poursuivre ma réflexion, j'écoutais les mots voletant d'Ezelya. Est-ce qu'Astrid pourrait comprendre, accepter et faire passer le clan avant cela ? Je l'espérais sincèrement, après tout, les querelles amoureuses puériles, ce n'était pas vraiment l'habitude de nos origines.

❝ J'espère bien... ❞

Soufflais-je finalement, en laissant mes paupières se refermer. La voix d'Ezelya était douce en cet instant et même si mon esprit était en plein tourment, il parvenait tout de même à trouver un échappatoire grâce à elle. Ce qui pourtant trouvait une fin un peu rapidement. Rouvrant les yeux, bien plus nerveusement, je tournais mon visage vers elle, le corps prit d'une crispation évocatrice. Quelqu'un d'autre s'est imposé ? Je détournais ensuite ma tête, comme pour ne pas me confronter à sa question, mes poings se serrant quelque peu. Je levais les yeux au ciel, en inspirant par le nez. Quelqu'un d'autre s'est imposé ? Mes yeux s'écarquillaient et même si elle ne pouvait pas le voir, elle avait mis le doigt sur quelque chose. C'était évident pourtant, n'importe qui aurait compris. Sauf moi. Se sont-ils vraiment imposés ? Avais-je vraiment envie d'en parler finalement ? C'est ce qu'elle me proposais et ce que je faisais depuis tout à l'heure. Peut-être... Ah ! Respirer ! J'avais complètement oublié. J'expirais la profonde bouffée que j'avais retenue sans y faire attention, essayant de relâcher un peu mes muscles. Je retrouvais finalement son regard, avant de capituler et me retourner, posant mes reins sur le bastingage avant de m'y accouder à nouveau.

❝ Je dirais pas qu'ils se sont imposés. Juste que c'était différent avec eux. ❞

D'un œil sur le côté, je m'assurais que parler au pluriel n'allait pas la faire me juger outre mesure. Si j'avais l'habitude de côtoyer des personnes qui ne s'offusquaient pas pour ça, je ne savais pas vraiment ce qu'il en était pour Ezelya, mais quitte à m'enfoncer dans cette vase, autant y aller la tête la première. Tête que je faisais légèrement basculer vers l'arrière, la brise marine caressant ma nuque, cherchant sans doute de l'aide parmi les nuages.

❝ Le problème, c'est qu'en plus d'être différent du reste, l'un et l'autre sont presque opposés. Y en à un avec qui j'ai... la sensation d'être puissante. Comme si... c'était lui qui me faisait me sentir puissante. Mais, avec lui c'est tout l'un ou tout l'autre. Un jour il me soigne au coin d'un feu, celui d'après Il... ❞

Essaye de me tuer ? J'étouffais un rire, basculant ma tête vers l'avant. C'était beaucoup trop ridicule pour que je lui dise. Ridicule... surtout terriblement décevant. Enfin, était-ce vraiment de la déception ? Non. Je savais ce que c'était. J'étais blessée, réellement. Qu'on essaye de me tuer, ça je connaissais, mais que lui essaye, même si sa position lui permettait... Moi qui avais cru que... Peu importe. Ce n'était plus vraiment la question. Je secouais mon crâne avant de finir ma phrase.

❝ Me donne juste envie de me casser loin de Lui. ❞

Je détournais mon visage, le pointant en direction inverse de sa position. A vrai dire, je sentais mes yeux s'emplir d'une certaine rage que je contenais tant bien que mal en serrant les poings. J'inspirais sèchement de l'air par mon nez, avant de la souffler plus longuement, observant le pont sans me poser sur le moindre point fixe.

❝ Et puis avec l'autre, je sais encore moins. J'ai l'impression d'être quelqu'un d'autre, ou de pouvoir l'être, sans savoir si j'en ai vraiment envie... il est tellement différent de moi, je le comprends à peine. Et pourtant... je sais pas... ❞

Mon regard glissait jusqu'à mon poignet gauche où était noué le tissus blanc, maintenant un peu moins blanc. Je le fixais alors qu'il y avait longtemps que je ne l'avais pas fais. Un « objet de focalisation » sur lequel je m'étais rarement focalisé. Ce n'était pas vraiment dans mes habitudes d'observer un bracelet en espérant qu'il allait me rendre mon calme perdu l'instant d'avant. En revanche, cette fois-ci, ce n'était même pas pour cela que je l'observais. C'était juste comme une sorte d'appel, quelque chose que j'avais fais sans réfléchir.

❝ Il est apaisant quelque part. Mais j'ai un peu du mal avec ça, être apaisée c'est pas vraiment mon truc. ❞

Je relevais les yeux vers les siens d'un air plutôt ironique. Que pourrait-elle bien dire de tout cela ? Est-ce que je voulais seulement qu'elle dise quoi que ce soit ? Ce n'était pas vraiment de l'aide que je demandais, peut-être juste, comme elle me l'avait proposer, parler. Ça non plus ce n'était pas dans mes habitudes. Pourtant j'avais l'impression de le faire de plus en plus souvent et je n'avais pas pour autant l'impression que ça me dénaturait. C'était juste, étrange et nouveau, ce qui justifiait totalement que j'avais du mal à aligner une phrase entière sans temps de pause.

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14/04/2018

feat. Lagertha

Conversation

« Ensemble elles échouèrent le test de Bachdel »

Ezelya eut à peine le temps de se poser la question,
de se demander si Lagertha avait eu la chance
de bénéficier de confidentes au long de sa vie,
que déjà son regard ardent revenait sur elle.

Ezelya fut fidèle à ce qu'elle avait proposé à la nordienne. Alors que ses paroles avaient semblé animer quelque chose en la tigresse, la pirate se pencha vers l'avant et se fit attentive. Avoir été un animal, ses oreilles se seraient redressées, tant chaque parole revêtait pour elle un intérêt tout particulier. Elle écouta, sans un mot, alors que Lagertha lui racontait comment deux personnages bien différents avaient ravis son coeur, chacun à sa manière. Elle eut un petit haussement de sourcils à sa phrase inachevée, celle concernant son premier prétendant, mais elle ne poussa pas plus loin. Ce n'était pas le moment. Et elle avait peur que la guerrière perde le fil de ses pensées et refuse d'y replonger. Était-ce douloureux, de se confier ainsi?

Ezelya eut à peine le temps de se poser la question, de se demander si Lagertha avait eu la chance de bénéficier de confidentes au long de sa vie, que déjà son regard ardent revenait sur elle. Dans ses pupilles, une flamme de défi semblait danser, une sorte de mise en garde. La pirate n'en fut nullement effrayée. À la place, elle offrit un sourire doux à la jeune femme, et reporta son regard vers l'horizon, se permettant de réfléchir à tout ce qui venait d'être dit.

Alors comme ça, plusieurs hommes tournaient autour de Lagertha. Ce n'était pas étonnant, pas du tout, même... Ce qui la surprenait, c'était que deux d'entre eux aient réussi l'exploit de percer sa carapace et de la déstabiliser. Assez pour qu'elle s'ouvre à l'Écarlate, qui n'était somme toute qu'une inconnue, au final. Après tout, elles s'étaient croisées quelques mois plus tôt lors d'une épreuve divine, et depuis leurs chemins s'amusaient en rhymes embrasées, les liant de plus en plus. Pourtant, en fin de compte, elles ne s'étaient que très peu parlées, ignorant tout du passé de l'autre. Elles étaient des alliées, mais des inconnues sous les masques de guerrières qu'elles arboraient constamment. Du bout des doigts, Ezelya effleura la peau de Lagertha, et emmêla leurs doigts. Malgré leurs différences, elles étaient finalement plus proches que la pirate ne l'aurait cru. D'une voix basse et amusée, elle laissa s'échapper un murmure.

« Je suis ravie de voir que je ne suis pas la seule à me laisser rattraper par les histoires de coeur. »

Et pendant un moment, c'est tout ce qu'elle ajouta, laissant la brise porter ses paroles et son autre main trouver le chemin de la poche dissimulée contre sa poitrine. Sous son toucher, elle sentit Lagertha se détendre sensiblement, et c'est avant que la tension ne remonte en elle qu'elle prit de nouveau la parole.

« C'est déstabilisant, de trouver quelque chose d'apaisant, ou de rassurant, quand on a l'habitude d'une danse mortelle à chaque jour. C'est même... effrayant, parfois... de sentir ses émotions devenir hors de contrôle... »

Encore une fois, elle laissa sa voix s'éteindre dans la brise salée, savourant les effluves et les parfums de la mer, se délectant du goût que l'air laissait en bouche. Les différentes teintes que prenaient les reflets du soleil contre cette eau huileuse étaient toutes plus ravissantes les unes que les autres. Ezelya s'amusa de la vérité derrière de tels mots, puis ses yeux rebondirent sur deux mains enlacées, jusqu'à atteindre un visage marqué par les difficultés d'un monde bien cruel.

« Si j'ai bien compris, l'un comme l'autre te donne envie d'être près de lui, malgré que l'un te soit opposé et que l'autre soit imprévisible.. Chacun t'apporte quelque chose qui te fait du bien, à leur manière. Ils te donnent quelque chose qu'Astrid ne pouvait même pas effleurer. »

Bien que quelque peu cruelles, ces quelques paroles résumaient assez bien la situation. Elles permettaient à la pirate de faire le point sur ce qui arrivait, et c'est à partir de là qu'elle pourrait essayer de se glisser dans les bottes de la tigresse. Elle tenta de se visualiser, les yeux clos, d'être entraînée vers deux courants contraires, tous deux alléchants... mais inconnus, sombres et imprévisibles. Chacun la menant vers des émotions contradictoires et étrangères, vers des sentiments jamais effleurés auparavant. Elle se laissa plonger face au dilemme, jusqu'à ce qu'une question se forme naturellement. Doucement, elle ouvrit les yeux.

« Cherches-tu à faire un choix? À te consacrer à l'un d'eux seulement et à découvrir un certain chemin? Ou souhaites-tu faire cohabiter les deux? »

Puis elle réalisa que la véritable question ne se trouvait pas réellement là.

« Ces personnes ont pris une part de ton coeur en otage. Comptes-tu la leur reprendre? Ou penses-tu voir ce qu'ils vont en faire? Il n'y a rien de mal à se laisser tenter par l'amour... Si tu m'autorises à appeler cela comme ça pour le moment. »

Code de Anéa pour N-U

11/05/2017

Conversation

Ce fut avec une certaine surprise que je laissais Ezelya m'approcher, lentement, comme si le temps avait perdu de sa vitesse. Mes yeux fixaient cette main glisser jusqu'à la mienne, reposant sur le bois du bastingage. Décousue de l'espace, je me sentais étrangère à cette sensation qui réchauffait ma peau, alors que ses doigts prirent l'initiative de mettre en gage les miens. Mon regard ne quittait pas se nouveau lien, l'air plutôt interloqué. A vrai dire, de l'intérieur, je me sentais pétrifiée et à l'extérieur, j'étais immobile, seule la brise du vent faisait danser les mèches de mes cheveux. Son contact était doux et chaud, cette sensation agréable remontait doucement dans mon bras. Cela ressemblait aux attentions de Sig à mon égard, elle aussi me prenait souvent la main. C'était sans doute juste étrange de voir une inconnue agir de la sorte à mon encontre. Je ne m'en offusquais donc pas davantage et mon corps tout entier finissait par se détendre alors que ses mots accompagnaient avec légèreté la houle de la mer qui caressait le bois de la coque.

Symbole de mon attention, mes yeux revenaient à son visage éclairé de cette douce lumière chaleureuse du couché de soleil. Bien vite alors, le mien perdait de sa détente alors que mes sourcils se fronçaient. Les histoires de ? A nouveau, je sentais mon corps se crisper, plus discrètement cependant, mais je pouvais noter ma mâchoire se serrer également, continuant de l'écouter malgré cela. Mon esprit trouvait alors une certaine réflexion quand ses mots venaient à lui. Ce dont elle parlait m'était étranger et pourtant, j'avais l'impression d'en comprendre le sens. Mes yeux la quittaient, pour trouver le vague jusqu'à glisser, inconsciemment ou non, jusqu'à mon poignet gauche. Etrange. Je ne l'avais pourtant pas regardé beaucoup de fois ce bracelet noué. Mais cette idée, d'un apaisement suffisamment étrange pour en être effrayant m'avait ramené au souvenir de Saen. Est-ce que c'était pour ça que j'avais choisi de m'en éloigner, parce que l'apaisement qu'il véhiculait m'effrayait ? Peut-être... Ma main se tournais alors, découvrant la cicatrice dans ma paume. Cette marque n'était pas de l'apaisement, c'était une source de bien d'autre chose...

Revenant à l'écoute, je sentais alors son regard se poser sur moi. J'y répondis alors en lien le mien au sien, le visage tiraillé par des doutes et des songes insondables. Pourtant elle semblait essayer, essayer de comprendre ce qui me tourmentait quand j'en étais incapable. Les mots qu'elle posait sur ma « problématique » crispaient un peu plus mes traits, comme un écho à sa voix, en vagues successives marquant son passage sur mon visage. Avoir envie d'être près de quelqu'un ? Je ne comprenais pas, est-ce que c'était ça que je ressentais ? Je n'en étais vraiment pas sûre. Que chacun m'apporte quelque chose, pourquoi pas, ça je pouvais le concevoir. Saen m'apportait un sentiment d'apaisement effrayant, tout comme le Démon parfois, qui de manière générale m'offrait plutôt une impression de puissance delectable. Ce qui était sans doute destablisant d'ailleurs, à son propos, c'est que le temps m'avait révélé qu'il était capable des deux. Même si ça le rendait encore plus destabilisant. Astrid n'avait su m'apporter cela, c'était évident. J'éprouvais un attachement certain pour elle, familiale et elle avait su être d'une agréable compagnie. Physique. Seulement physique. Eux, c'était, différent.

Les yeux de la pirate se fermèrent et ainsi, je me pris à contempler son visage. Elle aussi m'apaisait, mais pas vraiment de la même manière. Devais-je en déduire que je voulais être auprès d'elle aussi ? Peut-être et pourtant, ça n'avait rien à voir avec ce dont on parlait. Hm, tout cette reflexion commençait lentement à tendre mes nerfs. Je détournais alors mon regard d'elle, le portant à nouveau vers l'horizon chaleureux. Est-ce que je cherche à faire un choix ? Je ne crois pas, enfin... Je n'avais même pas pensé à en faire un, ni même à songer à la nécessité de le faire. La seule voie vers laquelle il m'aurait été naturelle d'aller, c'est de ne pas en faire du tout. D'habitude, à propos des hommes, je ne faisais pas de choix, je prenais et je partais c'est tout. Il n'y avait pas d'attache. Pas de contrainte, pas d'envie de rester. Est-ce que maintenant, m'éloigner était un choix ? Et plus une direction naturelle, sans questionnement. On m'a dit une fois, que choisir c'est renoncer. Est-ce qu'en choisissant de partir, je renonçais a quelque chose ? Est-ce qu'en choisissant le Démon, je devais renoncer à Saen ? Est-ce qu'en choisissant les deux, je renonçais à autre chose ?

Mais enfin ! Depuis quand j'avais dans l'idée de choisir l'un ou l'autre ?! A quel moment j'avais eu l'audace de m'octroyer le droit de me lier à quelqu'un, par choix ? Et puis depuis quand je me posais sérieusement la question de savoir si j'en avais envie ou non ? Non ! Non, je me fichais de tout ça. Je n'avais pas la tête à ça, je n'avais pas à faire un choix. Il n'était pas question de ça. Est-ce que c'était elle ? Elle qui m'y poussait ? Instantanément, je sentais alors une nouvelle tension, crispant mes doigts contre les siens. Un babine se retroussait et je sentais l'agacement naitre lentement dans mes tripes. Mon regard la retrouva alors, essayant de contenir avec peine la tension qui jaillissait.

Reprendre ce qu'ils m'ont pris ? Qu'est-ce qu'ils m'ont pris déjà ? Une « part de mon cœur » ? Conneries. Personne ne me prends quoi que ce soit sans mon consentement. Je ne suis pas ce genre de femme. Pas le genre à me laisser tenter par... par... Trop tard. La corde avait céder, celle qui me maintenait à elle, mes yeux se révulsaient, mes mâchoires se serraient, mon sang bouillonnait et mon regard se portait nerveusement à elle. Ma respiration se faisait difficile et durant une seconde à peine, je la dévisageais, alors que l'instant d'après, son contact devint subitement gênant. Mon regard tombait sur nos mains liées, me défaisant vivement de la sienne dans un mouvement de recul avant de retrouver ses yeux, tendue de toute part.

❝ C'est des conneries. ❞

Je grognais presque et je la dévisageais maintenant presque comme une ennemie. Oui, elle avait déclaré une guerre avec une partie de moi, elle essayait de briser quelque chose, quelque chose qui était là depuis longtemps. Mais mes défenses étaient solides et je ne la laisserais pas tout envoyer en l'air aussi facilement. Ses attaques étaient certes bien placées, vicieuses et tranchantes, mais la carapace sur laquelle elle tapait était très épaisse.

❝ Personne n'a prit mon... cœur en otage. Et il n'est pas absolument pas question de se laisser tenter par.. ça ! ❞

J'avais même du mal à prononcer ces mots lourds de vulnérabilité. Non, elle ne me ferait pas dire ces choses, je la voyais venir, c'était sa manière à elle d'ouvrir des brêches. Non, elle n'y parviendrait pas, il n'y aurait aucune faille à exploiter, aucune entaille à élargir. Non. Je ne la laisserais pas faire. Alors plutôt que de l'affronter, parce que je ce n'était pas nécessaire ou peut-être parce que j'avais peur de perdre, je lui tournais vivement le dos et m'éloignais d'elle d'un pas nerveux, lourd et brut. J'avançais, jusqu'à trouver le proue du bateau. Merde, j'avais des limites ici, je ne pouvais pas m'éloigner autant que je le voulais. Foutue bicoque. Faisait quelques centaines de pas au même endroit pour essayer de soulager mes tensions, je finissais par frapper du poing sur le bois du bastingage, serrant mes doigts à m'en faire blanchir les jointures. Non. Elle ne m'aura pas comme ça.

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14/04/2018

feat. Lagertha

Conversation

« Ensemble elles échouèrent le test de Bachdel »

L'enfer est pavé de bonnes intentions

Tel un courant perçant la roche de par sa persévérance, Ezelya avait trouvé une fissure dans la guerrière et s'y était infiltrée toute entière. Elle pensait à bien, pensait aider... Ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions? La pirate se rétracta lorsqu'elle réalisa que ce qu'elle croyait l'innoffensive caresse de l'eau s'avéra être pour Lagertha une véritable déferlante. Elle avait cru ses paroles douces et équilibrées. Au final elle avait grandement surestimé la capacité émotionnelle de son invitée. Le changement d'attitude de la tigresse la prit par surprise et elle ne put manquer de perdre pied l'espace d'un instant. Assez pour que l'animosité de la femme ne la repousse pour de bon. Ezelya eut à peine cligné des yeux que Lagertha se débarassait déjà de leurs mains entrelassées pour piétiner jusqu'à la proue du bateau.

La pirate resta ainsi immobile un moment, bouche bée. Qu'avait-elle dit pour énerver à ce point son alliée? Elle se maurégrina intérieurement. Évidemment, l'utilisation de tels mots avaient du la blesser dans sa fierté guerrière. Prendre en otage! Mais que lui avait-il pris? Pourquoi utiliser de telle mot avec une personne qui semblait plus habituée à communiquer avec ses poings qu'avec... quoi que ce soit d'autre. Ezelya grimaça. Et puis l'amour! Elle avait ramené un tel thème beaucoup trop vite! Peut-être qu'elle-même n'avait pas grandes difficultés à aborder de tels sujets, bien consciente de sa valeur en dehors de ses intérêts en la matière, mais pour Lagertha... Elle ignorait pourquoi "l'amour" était un tabou pour elle. Après tout, elle avait refusé jusqu'à prononcer le mot! Voyait-elle ce sentiment comme une faiblesse? Comme quelque chose à bannir absolument? Ezelya était curieuse, peut-être trop pour son bien.

De là où elle était, elle contempla le dos de sa tigresse et lui laissa un instant pour se calmer.

Lorsqu'elle l'approcha à nouveau, quelques minutes plus tard, elle avait le pas agile, prête à esquiver si un poing venait à partir dans sa direction... Et prête à pardonner si Lagertha s'avérait plus rapide qu'elle.

« Lagertha... Si je t'ai blessée, sache que ce n'était pas mon intention. »

Elle avait parfaitement conscience du poids de ses mots, cette fois. Blesser Lagertha? La féroce guerrière du Nord? Et puis quoi encore! Elle espérait susciter une réaction plus sincère de sa part, ou du moins laisser retomber la tension née précédemment entre elles. Cependant, elle savait que c'était une lame à deux tranchants. Si la trigresse l'interprétait comme condescendante, c'en était fini de leur discussion. C'est pourquoi elle avait mis toute la sincérité possible dans sa voix, et pourquoi elle enchaîna assez rapidement.

« Peut-être n'est-ce pas l'endroit, ni le contexte, pour une discussion aussi... sensible? Que dirais-tu de ma cabine, et d'un peu de rhum pour me faire pardonner? »

Sa proposition était légère. Elle ajouta cependant, la voix de nouveau douce, en contrôle.

« Et si c'est ce que tu souhaites, nous laisserons tomber toutes ces conneries. »

Elle espérait qu'en utilisant les mots de la nordienne, elle réussirait ainsi à lui faire baisser sa garde un minimum. Elle sentait Lagertha comme un arc, tendue, prête à frapper au moindre instant. Elle ne désirait pas un combat, physique ou verbal, seulement lui apporter de l'aide avec quelque chose qui, clairement, lui pesait sur le coeur. Elle avait cru comprendre, à travers les paroles et les actions de la guerrière, mais surtout à travers ce qu'elle interprétait comme des mécanismes, qu'elle avait traversé sa part de traumatismes. Évidemment, elle ignorait tout de ce qui les constituait... Cependant, elle savait que ce genre d'événements pouvaient condamner les esprits à des chemins malsains dans une tentative de protection. Elle en avait elle-même été victime, l'était encore, et croyait reconnaître l'influence de ce chemin sombre sur la tigresse. Elle n'avait pas la prétention de pouvoir l'en sortir, non... Seulement, peut-être, de lui apporter une touche de réflexion... La possibilité d'un autre chemin.

C'est pourquoi elle resta ainsi, immobile, ouverte à toute agressivité que la guerrière pourrait diriger contre elle. Elle espérait ne pas être trop insistante, trop énervante. Et surtout, elle espérait ne pas sembler la prendre de haut de par son calme. Elle avait beau avoir ses hypothèses sur les agissements de la femme, elle ne pouvait en aucun cas prétendre savoir quoi que ce soit.

Ça ne l'empêchait pas de désirer ardemment atteindre cette compréhension.

Code de Anéa pour N-U

11/05/2017

Conversation

Je trépignais de ne pas pouvoir partir d'ici, la mer en face de moi représentait un obstacle bien trop grand pour pouvoir m'enfuir. Ce bateau qui avait été ma planche de salut se retournait maintenant contre moi et devenait une prison de laquelle je ne pouvais pas sortir. Foutue bicoque. Je grognais et serrais le bois du bastingage, espérant en mon fort intérieur pouvoir le détruire entre mes mains. C'était un souhait pathétique et je m'en rendais compte assez vite, mais l'énervement que je ressentais ne partait toujours pas. Alors, plutôt que de tout casser, je m'en retournais à la chose la plus proche de moi et qui devait normalement m'aider à me détendre. Alors laissant lourdement tomber mes avant bras sur le bastingage, j'entremêlais mes doigts et pointait mon regard vers mon poignet noué. J'essayais de ralentir ma respiration, mais rien que d'y penser, l'énervement s'amplifiait. Je laissais tout sortir dans un soupir long avant de revenir au bracelet, espérant que ça m'aiderait enfin.

Plus que le bracelet, la conversation m'avait amené à repenser à Saen, comme si il était devenu un inconnu oublié. Je m'en rendais compte, ça ne me faisait pas plaisir, mais c'était le cas. Ca faisait longtemps que je ne l'avais pas croisé et ces derniers temps, la Démon avait envahis mes pensées de bien des façons. Bizarrement, je ressentais à cette instant un pic de gêne, inconfortable, sans savoir de quoi il était vraiment question. Au moins, ça m'avait permit de détourner mon attention et je relevais les yeux vers l'horizon maritime, entendant alors les pas d'Ezelya se rapproché. Un peu honteuse de ma réaction, je détournais le regard. Je grimaçais légèrement, mais préférais surtout ne rien dire, je sentais ma gorge nouée et si je parlais maintenant, ça pourrait s'entendre.

J'optais donc pour l'écouter, appréciant comme je le pouvais la brise sur ma peau. Évidemment que ça n'avait pas été son intention, enfin, je suppose. Ce n'était pas comme si mes réactions étaient prévisibles. Si au départ les choses se présentaient bien, un mot en particulier me fit me retourner vers elle en fronçant les sourcils. Sensible. Bien ce que je ne voulais surtout pas être et le sujet ne l'était pas. Épineux pourquoi pas, sensible... non, il n'y avait rien à associer à de la sensibilité. Je baissais les yeux, la seconde suivante. Elle n'était pas celle contre qui je devais m'énerver, mais rien n'y faisais, je n'arrivais pas à vraiment me calmer. Je laissais cependant échapper un rire un peu forcé à sa proposition.

Du rhum. En voilà une bonne idée. Si j'avais été seule, c'est sûrement ce que j'aurais fais, mais là, j'étais pas certaine que ce soit une bonne idée. C'est à dire que ces derniers temps, l'alcool ne m'avait pas apporté que des bonnes choses. Mais pour le coup, je sentais que j'en avais vraiment envie, au moins pour oublier tout ça, ne penser à rien. Oui, ça serait facile... Oh et puis merde, oui, c'était facile et ça me ferait du bien. Je me redressais alors, repoussant le bois en laissant tomber ma tête sur le côté, lui répondant d'un air un peu nonchalant.

❝ D'accord. ❞

Étrangement, en laissant mes yeux tomber à nouveau dans les siens, je sentais à nouveau une gêne. Comme si j'avais peur qu'elle y voit quelque chose. Est-ce que ce verre de rhum était vraiment une bonne idée ? J'en étais vraiment incertaine, mais j'en avais besoin. Je me retournais alors et tendais ma main pour ouvrir la voix.

❝ Allez, avant que je change d'avis. ❞

J'avais essayé de donner à ma voix un trait d'humour, pas sûr qu'il soit entendu cela dit. Mes lèvres se pinçaient alors et un sourcil se leva nonchalamment.

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▼ Succès ▼▲ Succès ▲

14/04/2018

feat. Lagertha

Conversation

« Ensemble elles échouèrent le test de Bachdel »

Que ce soit l'utilisation des couleurs chaudes,
le rouge surtout,
pour y créer un sentiment de confort,
ou encore le tableau de sa famille à demi-couvert par un drap...
Tout ici était une porte grande ouverte vers la vie d'Ezelya.

Étonnamment, Lagertha ne se retourna pas pour l'attaquer à la manière d'un félin dans ses derniers retranchements. Plutôt, elle semblait s'être apaisée, ne serait-ce qu'un peu. Certes, elle s'était retournée vivement à l'utilisation du mot "sensible"... Mais Ezelya la trouvait déjà moins fumante que quelques minutes plus tôt. Et à sa proposition, la jeune femme pencha la tête sur le côté avant d'accepter. Même si son ton était toujours fermé, la pirate ne se permit pas de perdre espoir. Plutôt, elle s'engagea vers sa cabine. Seul lieu parfaitement isolé de la Reine, la jeune femme savait qu'elles trouveraient ainsi l'intimité necessaire aux confidences. Bien sûr, le but n'était pas de lui arracher ses secrets... Seulement Ezelya ne pouvait réfréner sa curiosité pour les tourments qui semblaient accabler la tigresse. Elle espérait que l'alcool dénouerait sa langue, et se sentait coupable de penser ainsi.

Avec un soupir, elle recentra son esprit. Elle ne faisait pas cela pour elle, elle le faisait pour Lagertha, pour l'aider à travailler à travers les fils emmêlés de ses pensées et peut-être lui offrir l'esquisse d'une solution. Oui, voilà.

Une fois à l'intérieur de la pièce étroite, Ezelya fit s'installer Lagertha dans le fauteuil qui faisait face à son bureau puis attrapa sa propre chaise pour venir la placer près d'elle. Ainsi, il n'y avait pas de rapport de pouvoir, et nulle part où se cacher. L'Écarlate ne put s'empêcher de se sentir un brin mal-à-l'aise de faire entrer la guerrière dans ce lieu qui lui était si intime. Sa cabine était rarement un lieu de rassemblement, et c'était un endroit personnel dont chaque aspect reflétait la psychée de la pirate. Que ce soit l'utilisation des couleurs chaudes, le rouge surtout, pour y créer un sentiment de confort, ou encore le tableau de sa famille à demi-couvert par un drap... Tout ici était une porte grande ouverte vers la vie d'Ezelya. Elle espérait que Lagertha ne se mette pas à fouiller ou à poser trop de questions. Pas qu'elle ait quoi que ce soit à cacher...

Plutôt que de laisser du temps à la tigresse pour détailler les lieux, elle s'empressa de ramasser une bouteille ainsi que deux coupes et servit une généreuse portion du rhum promis à la femme.

« C'est l'une de mes meilleures bouteilles. Dis-moi ce que tu en penses! »

Bien sûr, l'alcool était fort, une chaleur bienvenue à travers le corps et l'esprit. Ezelya avait beau souhaiter garder toute sa tête, et se savoir peu résistante aux pouvoirs de l'eau de vie, elle ne pouvait somme toute pas laisser Lagertha boire seule. C'est pourquoi elle engagea la danse avec une grande gorgée. Elle constata que dans la maigreur de ses connaissances, elle pouvait tout de même reconnaître la qualité de la boisson. Clairement, le prix n'avait pas été une arnaque.

« Quand je t'ai rejoint tout à l'heure, tu fixais le bracelet à ton poignet. Tu me permets de demander ce que c'est? »

Pour appuyer ses paroles, le regard de la pirate dériva vers le bout de tissu. Cela faisait deux fois dans leur discussion que les yeux de Lagertha s'y étaient accroché. Elle ne voulait pas encore une fois la faire fuir, seulement sa curiosité la rongeait. Au final, elle se rattrapa d'une voix toujours douce.

« Pardon si c'est encore trop indiscret, je cherche simplement un sujet plus léger. »

Elle lui offrit sur ces mots un sourire complice. La pirate était persuadée que Lagertha sentait aussi la tension certaine qui s'était installée suite à son éclat. Elle espérait qu'en pointant sa volonté de la dissiper, la guerrière s'y attaquerait avec elle. Si elles étaient pour replonger au milieu des abysses, autant prendre une bonne bouffée d'air frais avant.

Code de Anéa pour N-U

11/05/2017

Conversation

Finalement, nous quittions le pont dans un silence relatif. Pour ma part, tout le long de notre marche, je m'étais questionné sur le bien fondé de la suivre pour me noyer dans l'alcool. Je n'avais pas vraiment l'habitude de me questionner à ce propos, mais cette fois-ci, j'avais l'impression de redouter ce qui allait en découler. Mais peu importe, je me laissais guider jusqu'à sa cabine dans laquelle j'entrais sans peine, laissant mon regard courir sur la décoration bien que je n'en avais pas grand chose à faire. Je notais simplement que la couleur rouge dominante avait quelque chose de rassurant pour quelqu'un comme moi, qui la côtoyais régulièrement. A cette pensée je laissais échapper un rapide sourire en coin, avant de m'installer dans le fauteuil qu'elle m'indiquait. Mon regard courrait encore, sans conviction, avant de revenir sur elle, apportant l'alcool et des verres. Je lui adressais un air suffisamment accueillant pour ne pas paraître trop fermée, alors qu'elle avait la bonté de m'accueillir ici.

J'acceptais le verre qu'elle me servait, le soulevant dans les airs en signe de respect avant d'en boire un lourde gorgée. La chaleur qui m'emplissait le palais était délectable et s’évacuer d'un râle discret. Puis je m'installais un peu plus confortablement dans le fauteuil, laissant flotter le verre, le bras tendu sur l'accoudoir, tandis que mon regard trouvais mon autre main, ou plutôt mon poignet à la question d'Ezelya. Je haussais les épaules nonchalamment pour lui signifier que je pouvais bien aborder ce sujet. Ça restait proche du précédent, mais ça elle ne le savait pas.

❝ Ça ? C'est... un "objet de focalisation" il parait. C'est sensé me permettre de mettre de côté les tensions, le temps de me concentrer dessus. ❞

Je laissais un court rire sarcastique s'échapper, avant de reprendre une gorgée et de poursuivre.

❝ Ça fonctionne pas toujours, comme tu peux le constater. Et ça à plus tendance à m'énerver, quand je vois que ça ne marche pas, qu'autre chose. ❞

En parlant de s'énerver, il me revenait en tête ce qui s'était passé. Une sensation de culpabilité me pris la gorge. Elle n'était pas si grande, mais assez présente quand même. Mes yeux se baissaient d'abord, les laissant glisser sur le verre que je faisais lentement tournoyer. Puis mon regard se dirigeais sur le côté.

❝ C'était bête de... m'énerver contre toi tout à l'heure. J'espère que tu m'en voudra pas. ❞

Finissais-je en guise d'excuse, sans vraiment savoir quoi rajouter de plus. Il fallait surement que je fasse un peu la conversation, mais je n'étais pas vraiment douée pour ça. Je sirotais alors une autre gorgée, en laissant mon regard glisser dans la pièce avant qu'un éclair de lucidité me fasse écarquiller les yeux avant de les planter dans les siens.

❝ D'ailleurs je t'ai pas encore remercié de nous avoir accueillis sur ton bateau ! ❞

Lui accordais-je en mimant une courte révérence de ma tête s'inclinant légèrement, avant de lever mon verre en guise de respect, mais avec beaucoup de sérieux tout de même.

❝ A la Reine et à l’Écarlate. ❞

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14/04/2018

feat. Lagertha

Conversation

« Ensemble elles échouèrent le test de Bachdel »

C'est l'amour qui m'a poussé sur la mer.
C'est l'amour qui a guidé ma main à travers tant de massacres,
et c'est aujourd'hui encore l'amour qui me pousse à avancer vers mes ambitions.

Un objet de focalisation? Elle n'avait jamais entendu parler de quoi que ce soit de la sorte. La description donnée par Lagertha la ramenait à des temps plus simples, où l'angoisse qu'elle pouvait ressentir était si minime et lui semblait pourtant si grosse, et où sa soeur lui faisait passer plusieurs exercices de respiration et de relaxation. Elle aimait le concept, cependant elle était loin d'être la meilleure avec ce genre de pratique. Certes, elle était plus apaisée depuis quelques temps, mais le spectre de la rage et de la folie ne faisait que plâner au-dessus d'elle, prêt à la rattraper à tout moment. Elle ne faisait pas confiance à ce genre d'objets. De plus, sa tendance à se lancer dans toutes sortes d'aventures sur un coup de tête ne l'aidait pas à se focaliser sur quoi que ce soit. La pirate offrit un sourire complice à la guerrière, ayant effectivement remarqué que le bracelet ne semblait pas l'aider comme il le devait.

Les traits de la jeune femme s'adoucirent lorsque Lagertha s'excusa. La sincérité dans ses paroles rassura la pirate et elle inclina doucement la tête. Tout était déjà pardonné. Certes, elle n'avait pas comme habitude de laisser les gens lui manquer de respect sur son propre navire... Cependant, vu le sérieux de leur conversation, elle acceptait que le ton puisse monter et respectait la tigresse dans sa façon de gérer ses émotions. Après tout, la guerrière avait beau s'être énervée, au final tout le monde allait bien. Elles en étaient même à partager un verre confortablement installées dans sa cabine. Qu'y avait-il à pardonner?

Ezelya fut surprise de la tournure de la discussion. La remercier? Elle arrêta son mouvement, son verre à mi-chemin de ses lèvres, et elle pencha légèrement la tête sur le côté. Elles avaient convenu de cet arrangement depuis tellement longtemps qu'elle considérait le tout comme une simple politesse, pas de quoi la remercier.

Elle n'en refusa pas pour autant l'enthousiasme de Lagertha et leva son verre à son tour, allant trinquer avec le sien.

« Et à la prospérité de ton clan, Lagertha. »

Son ton était profond, doux et, en écho à celui de la nordienne, sérieux. Ainsi installée, engaînée de pourpre et trinquant à la prospérité et au futur, Ezelya se sentait à sa place. Momentanément détournée de leur discussion initiale, son esprit s'envola vers les vagues dessins de ses futures aventures, et elle but avec un sourire en coin. Peu importe ce que l'avenir lui réservait, elle était prête à se battre.

Son absence ne dura que quelques secondes, puis elle reposa son regard sur Lagertha. Lagertha, qui se distinguait des alliés de l'Écarlate par son indépendance et ses ambitions propres. Lagertha, que la pirate ne savait si elle devait l'aborder en tant qu'amie ou collègue. Certes, elles n'étaient pas proches, à proprement parlé. Ezelya ne savait rien d'elle, et elle était à peu près sûre que la nordienne ignorait tout d'elle en retour.

Pourtant, la jeune femme était déterminée à gruger l'acier qui entourait la tigresse. Elle se doutait que sa curiosité n'y était pas pour rien, mais à voir le tourment qui se débattait juste sous la surface, un certain élan maternel incitait Ezelya à creuser et offrir une épaule à la guerrière.

Elle laissa un silence confortable s'installer un instant, se permettant quelques gorgées, puis sa voix s'éleva à nouveau.

« Tu sais, tout à l'heure... Quand je t'ai parlé d'amour... Dis-moi si je me trompe mais il me semblerait presque que tu considères un tel sentiment comme une... faiblesse? Quelque chose de... d'honteux? »

Bien que son ton était interrogatif et que son regard sondait celui de Lagertha, elle ne lui laissa pas le temps de répondre.

« C'est l'amour qui m'a poussé sur la mer. C'est l'amour qui a guidé ma main à travers tant de massacres, et c'est aujourd'hui encore l'amour qui me pousse à avancer vers mes ambitions. »

Cette fois, sa voix avait pris un ton ferme, teinté de la passion que la pirate ne pouvait jamais cacher quand elle touchait à son amour de la mer et de l'aventure. Elle ne souhaitait pas pousser la guerrière dans ses retranchements, seulement lui faire réaliser que le mot était trop vaste pour le bannir.

« Si ce n'est l'amour des tiens qui te guide... Qu'est-ce qui t'anime donc, Lagertha? »

Code de Anéa pour N-U

11/05/2017

Conversation

Je décontractais un peu ma nuque, qui avait subit la tension qui avait parcouru mon corps tout à l'heure. Fermant les yeux, je balançais ma tête de droite à gauche avant d'ouvrir les paupières pour les poser rapidement sur mon verre, que j'amenais à mes lèvres rapidement. Plus que de me dégourdir la nuque, cela avait aussi tendance, bizarrement, à accélérer les effluves d'alcool dans mon cerveau. Cependant, je tenais plutôt bien l'alcool et il n'était même pas encore question d'être éméchée. Pourtant, si Ezelya continuait sur cette voix, je risquais d'accélérer la cadence. Car mon regard brun se porta sur elle à ses premiers mots, fronçant les sourcils. Considérer l'amour comme une faiblesse. Évidemment. Est-ce que cette question valait vraiment la peine d'être posée. Je haussais alors les sourcils avant d'engloutir mon verre, essayant plutôt de me défaire de ce qu'elle essayait de me dire.

Pour l'heure, je préférais ne pas répondre, mon regard la fuyait clairement, elle et ses mots, avant d'attraper la bouteille qu'elle avait laissé non loin pour resservir se verre vidé un peu prématurément. Je l'écoutais toujours, d'une oreille, mais mon attention était porté à mes gestes. Je redéposais la bouteille une fois son liquide diminué en laissant un rapide regard se porter vers Ezelya, prenant la peine de lui accorder le temps qu'elle finisse de discuter. Qu'est-ce qui m'anime ? Hm. Un léger rire resta captif entre mes lèvres alors que le brun de mes yeux côtoyait l'ambre du rhum que je faisais lentement tournoyer dans sa prison de verre.

❝ La vengeance. ❞

Répondis-je simplement, la fin glissant comme le son d'une vipère. Mon imagination commençait à matérialiser la scène que j'avais vécu entre les murs de la prison de Xion. Cette scène où je faisais payer à Sangtis pour ce qu'il m'avait fait, à moi et à Elle. Quelques secondes à peine pendant lesquelles j'avais été silencieuse, ponctuant le tout d'une gorgée avant de continuer.

❝ Mais tu va certainement me dire que j'ai ce désir de vengeance, par amour pour les miens. Et tu aurais sans doute raison. Mais il n'y a pas que ça, il y a aussi de la fierté là dedans. Personnelle je veux dire. ❞

Je relevais les yeux vers elle, en frottant un peu mon dos contre le dossier du fauteuil dans lequel je trônais, laissant mon bras libre s'avachir nonchalamment sur l'accoudoir. D'un geste de la main qui tenait le verre en sa direction, je tentais de détourner la conversation qui, si je ne me trompais pas, risquais de me faire dire des choses que j'éviterais en temps normal.

❝ Et toi alors ? Qu'est-ce que tu aime tant pour braver la mer et les batailles ? ❞

Codage par Libella sur Graphiorum

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

14/04/2018

feat. Lagertha

Conversation

« Ensemble elles échouèrent le test de Bachdel »

Le sang coulera, Lagertha.

Tu seras le dernier visage que tes ennemis verront,

et si l’Écarlate peut servir tes buts, utilise-la.

Ezelya trouva un écho réconfortant dans la réponse de la guerrière. La vengeance. Comment ne pas sentir un lien fort envers une femme qui, elle aussi, arpentait un chemin jonché de cadavre, dans le but de faire payer à cette satanée île le prix de leur deuil? Elle ignorait l’exactitude du passé de Lagertha, l’événement traumatisant qui avait tout changé, la personne qui se méritait l’entièreté de cette quête dangereuse. Entre elles deux, il y avait un océan. Une vaste étendue d’expériences, de vécu personnel, de différents et de vie. Pourtant, elle trouvait dans ces eaux l’écarlate du sang et l’énergie de la passion. Lagertha avait devant elle un chemin tracé dans le fer et l’acier, dans la guerre et la tourmente. Ezelya n’était que spectatrice dans ce spectacle, mais se délectait de ces simples mots, de la vibrance qui les animait.

Elle inclina son verre vers celui, déjà vidé par sa tigresse, et se permit de suivre sa cadence. Ne serait-ce que pour ne pas lui donner l’impression d’abuser d’elle, ou de sa confiance. Elle ne souhaitait pas rester sobre pendant que la guerrière lui servait des informations sur sa vie.

Et puis, le sujet de la vengeance éveillait en elle un appétit insatiable. Elle aurait bu une dizaine de ces coupes, simplement pour sentir l’ébriété émousser ses sens, apaiser la tempête qui naissait chaque fois qu’elle repensait aux corps et au village calciné. Elle s’était améliorée, depuis le temps. Une mention à la fois, elle devenait plus résiliente. Il en fallait plus pour la faire chavirer, désormais. Lagertha devrait partager plus que cela avant que la pirate ne lui explique son propre passé. Au final, il valait mieux qu’elle en gardent chacune pour elle-même.

La dérision de sa tigresse lui arracha un sourire. Oui, Ezelya lui aurait bien dit que la vengeance naissait souvent de l’amour. La fierté personnelle, c’était une autre histoire. Elle se permit d’y réfléchir. Avait-elle assez de fierté pour se lancer dans une guerre simplement pour rectifier un affront? Cela dépendrait sûrement de la taille de l’affront. Lorsque Pru’ha l’avait insultée, elle avait été jusqu’à abandonner le support divin. Qu’en serait-il si l’affront avait été encore plus terrible? Elle l’ignorait. Elle n’avait pas la plus grande des fiertés personnelles, qu’elle supposait. Ou peut-être se trompait-elle, l’introspection n’était pas exactement son fort.

Le retour de question la fit sourire de toutes dents. À la manière d’un prédateur qui révèle ses crocs, car elle était bestiale dans son amour, dans la force de ce qui la motivait et la poussait de l’avant.

« Le chaos. La violence, l’incertitude, le danger. Le sang. Toutes ces choses me donnent le sentiment d’être en vie, comme un cadavre relevé de sa tombe. »

Une autre gorgée de son verre. Ce n’était pas tout, et elle le savait. Elle mordit à l’hameçon que tendait sa tigresse dans une tentative de changer le sujet. Elle lui arracherait ses secrets une autre fois, en douceur, comme on vole un baiser aux lèvres d’une demoiselle. Lagertha serait un délice à lentement délasser, à faire tourner jusqu’à ce que toutes ces informations lui soient offertes avec naturel. Que ce soit en devenant son amie, ou en jouant avec elle d’une danse comme elle en avait le secret. Jamais à ses dépends, cependant. Elle ne souhaitait pas se la mettre à dos.

« Récemment, d’autres choses ce sont ajoutées à cela. J’aime la mer, la liberté, et j’aime passionnément les gens qui m’accompagnent sur le chemin que je me peins. Que ce soit demi-dieux ou mortels. Il n’y a pas de passion, sans amour. »

Elle imita la pose de Lagertha, se détendit dans sa chaise, puis avec un soupir, fit mine d’offrir avec reluctance une partie d’elle. Dans un geste ample, elle pointa le portrait à demi-caché. Sous le drap, on y voyait sa propre personne, tenant les épaules d’un enfant aux cheveux bruns et au visage rond. Le portrait avait été un cadeau pour ses parents, lorsqu’elle avait renoué avec eux. Une façon de garder leur fille au sein de leur chez eux. Un portrait qui ne fut jamais accroché dans les salles de réception, seulement dans le salon privé des Kor’lenter. Elle l’avait récupéré après la catastrophe, rare souvenir tangible des siens.

« Mais ce serait mentir de me dire étrangère à la vengeance. » Elle sirota son verre. « Il y a moi aussi de ceux que je souhaite transpercer de ma lame. »

Un visage aux traits bourrus lui apparut mentalement, qu’elle chassa rapidement. Elle était loin du moment où elle pourrait se mesurer à ses ennemis. Elle avait une position à assurer, à sécuriser. Reine des Océans serait un titre qui lui appartiendrait, et ce serait ensuite qu’elle pourrait faire payer à ceux qui l’avait trahie, désabusée et blessée. Personne ne survivrait à la force de sa rage.

« Le sang coulera, Lagertha. Tu seras le dernier visage que tes ennemis verront, et si l’Écarlate peut servir tes buts, utilise-la. »

C’était l’invitation la plus claire qu’elle avait offerte à sa tigresse. Une invitation plus retentissante qu’un séjour sur son bateau, que le prêt de son demi-dieu. Elle lui offrait de se servir d’elle comme d’une arme, comme du bras armé de sa vengeance. Elle savait que sa tigresse verrait à travers l’offre la dévotion qu’Ezelya avait, non envers la guerrière, mais envers la guerre, et la vengeance. Depuis le début, elle aimait l’attitude de sa tigresse. Elle aimait ses buts, aimait la violence qu’elle semait sur son chemin, aimait la colère qui l’animait et l’amplitude de sa rage. Elle aimait que les choses se brisent autour d’elle, qu’elle se débattre contre le destin qui se refermait autour d’elle et qu’elle en émerge victorieuse, un combat après l’autre. Ezelya voulait un rôle à jouer dans cette gloire sanglante. Elle voulait participer à ces combats, partager la victoire aux côtés de son alliée, se réjouir de ses bons coups et venger ses échecs.

Dans un dernier trinque, elle laissa la conversation glisser.

« À ta vengeance, Lagertha. »

Code de Anéa pour N-U

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