La corruption de ce qu'il y a de meilleur est la pire.

24/11/2022

Les hommes civilisés n’ont pas recours à la violence.
Mais ça ne me perturbe pas. Bien au contraire.

Il ne se rendait pas souvent ici, dans les rues sombres et crasseuses, sauf quand il était certain de trouver ce qu'il cherchait, souvent de quoi éliminer un problème particulièrement gênant et désagréable, une solution efficace et propre coûtait toujours une petite fortune - qu'il pouvait se permettre grâce à ses investissements -. Il délaissait volontiers son rôle de courtisan pour traîner dans les bas-fonds des pires villes de l'île - dont étrangement la majorité se trouvaient au nord -. Il avait acheté deux ou trois choses, et était ressorti rapidement. Il y avait là-dedans quelque chose qui le mettait assez mal à l'aise bien qu'il soit un bon client.

Et voilà qu'une charmante chose lui attrapait le bras, méfiant, il lui présenta avant toute chose sa dague dans un geste réflexe retenant son souffle, il se contentait de l'observer plus en détail de haut en bas. La dévisageant franchement, un sourire au bord des lèvres. Quoi de plus banal dans une ville telle que Oagran ? En d'autres lieux, il l'aurait attirée à lui, peut-être juste pour s'amuser un peu ou même lui faire peur. Après tout la ville regorgeait d'hommes dangereux et les femmes n'étaient pas en reste. Elle s'écartait prestement s'excusant de l'avoir confondu avec un autre, ce qui n'était pas très flatteur. Il la laissait filer et songeait à retourner à ses occupations, faisant quelques mètres, puis se ravisait rapidement.

Sa curiosité avait été éveillée, et il avait largement trouvé de quoi préparer ses futurs conjurations en boutique, il serait encore là quelque temps avant de redescendre pour veiller sur ses affaires à la capitale, une affaire en particulier qui décidément ne pouvait pas s'empêcher de n'en faire qu'à sa tête et qu'il retrouverait certainement à l'aube après une folle soirée ou elle lui dira tout. Puis il y avait aussi la bête rousse qui lui servait de femme.. Bon ce ne serait pas un plaisir de la retrouver et ce serait mutuellement partagé comme sentiment.

Ainsi il s'adossait à l'un des murs d'une des bâtisses formant cette rue étroite et sordide, il croisait les bras et patientait. Sa curiosité avait été piquée à vif, ça ne lui ressemblait pas vraiment, d'ordinaire il évitait de traîner dans les rues de ce cloaque bien qu'il était parfaitement fait à la faune locale, mais l'on ne venait pas innocemment dans cette boutique, il était toujours intéressant de savoir qui entrait en lice dans ce monde.

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11/05/2017

un deuxième ?

La corruption de ce qu'il y a de meilleur est la pire

Sortant de l'échoppe lugubre, je ne peux nier la distraction qui m'anime. Mes acquisitions auront, sans conteste, des répercussions si elles viennent à aboutir. Lourdes qui plus est. Même si leur achat ne m'engageait à rien, en soit, j'avais l'impression d'avoir fait un premier pas déterminant des enjeux plus grands que moi.

Mon esprit s'embrume quelque peu et je reste, un instant, devant cette porte venant de tourner une page. Ma capuche camoufle mon état, mais ne le rends pas invisible à mes yeux. J'hésite à lire, dès maintenant les parchemins, mais ce serait, évidemment, loin d'être une bonne idée. Ce n'était pas assez anodin pour me le permettre, tout comme m'aventurer jusqu'à cette boutique dont la visite est plus explicite que tout autre chose.

Me tournant alors pour m'engager dans la ruelle étroite et sombre, je fais face, plus loin, à une silhouette adossée au mur. Inerte, les bras croisés, elle semble attendre. M'attendre ? J'enserre immédiatement le pommeau de mon épée accrochée à ma ceinture. Ce n'est pas comme si ce genre de comportement dénotait avec l'environnement, mais vu l'endroit et sa petitesse, c'était presque évident que sa présence me visait, moi. Ou peut-être pas, mieux valait s'en prémunir, quoi qu'il en soit.

Ce ne serait pas une bonne idée, non plus, d'ouvrir les hostilités. Si c'était pour m'enlever ou me tuer, l'effet de surprise était passé depuis longtemps. Forte de cette constatation, je m'avance, presque comme si de rien était et détourne à peine ma trajectoire pour éviter de le bousculer. Je devrais sans doute éviter d'engager la moindre interaction, mais mon évolution ne m'avait pas retirer toute forme d'impertinence.

❝ Si tu voulais me faire peur, c'est raté... ❞

L'intention n'était pas non plus à la plaisanterie. Mais force est de constater qu'avoir la possibilité d'appeler Xion, à tout moment, facilitait mes prises de risque. Je le dépasse finalement, n'attendant guère de réponse, balayant la plus grande rue du regard avant d'envisager de m'éloigner.

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