I) Identité

Nom: Vargúlfr
Prénom: Lou
Sexe: Féminin
Age/date de naissance: An 40 de l'Ère Luhienne
Endurance: 10


II) Caractère

À l'instar des membres de son clan, Lou est faite de l'étoffe dont sont tissés les vents. On n'ignore jamais sa présence et on redoute toujours son absence, comme on redoute celle des bourrasques dans les minutes qui précèdent l'orage. D'un naturel sociable, il n'est pas rare de la voir traîner son lot de questions d'étale en étale, de hutte en hutte, laissant bien souvent derrière elle plus d'interrogations en suspens que de réponses définitives. C'est que la jeune femme est insatiable de savoir et qu'avant de comprendre pourquoi le feu du forgeron dompte l'acier ou comment l'onguent de l'herboriste guérit les maux, elle n'arrêtera pas de les questionner. Sa voix trop melliflue pour son  âge est connue de tout son clan, et souvent les éclats de son rire la précèdent. Elle est l'alizé du clan Eiðr, celle qui jamais ne semble dépérir quand elle est alimentée par l'amour de ses proches.

En présence d'inconnus, le vent se tarit pourtant. Son visage se referme, son sourire s'évanouit et ne reste plus que des saillies acides et provocatrices comme les gouttes d'une pluie froide au petit matin. On ne dompte pas le vent, c'est à lui de nous apprivoiser. Alors elle jauge, elle juge, elle questionne et analyse. Jusqu'à ce qu'à nouveau elle souffle un rire, ou, au contraire, se taise pour de bon. Et il n'est jamais bon de ne plus entendre Lou.

Dès son plus jeune âge, elle a appris avec un intérêt démesuré tout ce qui pourrait être utile à sa survie. Elle a gardé de ses parties de chasse et de cueillettes un goût pour l'aventure ; goût que sa mère regrette amèrement tant elle sent son cœur mourir un peu à chaque fois que Lou accompagne les chasseurs du clan. La sachant courageuse et trop téméraire, elle craint que sa fille meurt d'un excès de bravoure incontrôlable.

Trop en confiance dans son élément, trop méfiante partout ailleurs, elle ne sait pas encore aller contre le sens du vent quand la situation l'impose. Sa faculté d'émerveillement permanent, ses taquineries comme son sens du devoir exacerbé sont des qualités appréciables. Mais sa franchise brutale, sa verve trop travaillée et la fougue de sa jeunesse sont autant de défauts sur lesquels elle n'entend pas encore travailler. À elle d'apprendre que les vents les plus efficaces sont les vents canalisés.

Si elle jure n'avoir peur de rien, c'est qu'elle oublie facilement sa peur de la solitude. Élevée en meute, elle supporte mal ne pas sentir le souffle des siens derrière elle. Aussi elle rêve d'un clan  Eiðr toujours plus grand, toujours plus vivant, toujours plus fort. D'une armée d'hommes et de femmes unis derrière les mêmes idéaux d'espoir, les mêmes envies de progrès et la même naïveté enfantine. D'hommes et de femmes patients, qui attendront, main dans la main, le retour de Dieux qui sauront récompenser leur harmonie.

C'est d'ailleurs le respect pour ces mêmes Dieux qui pousse Lou à craindre les invocations. Une crainte également rationnelle, son clan ayant subi plusieurs attaques de Nordiens accompagnés de créatures puissantes. Mais une crainte non dénuée d'une certaine curiosité que la jeune femme a bien du mal à cacher. Rien d'étonnant, donc, de l'entendre partout questionner les gens au sujet des invocations et de leurs maîtres.

Bref, Lou souffle le chaud de l'amour chez elle et le froid du Nord partout ailleurs.


III) Physique

Personne ne naît des montagnes. Mais peut-être ces dernières étaient présentes à l'arrivée de Lou. Présentes pour façonner son visage à leur image. Le tailler dans un bloc de glace épais, lui dessiner une mâchoire dure et des pommettes saillantes. Lui donner un nez aux ailes à peine déployées et le déposer sur un philtrum creusé comme une crevasse. Dessiner ensuite une bouche assez large pour sourire en grand et se pincer assez en cas de doute. La doter de lèvres roses et grenues. Percer enfin deux belles ouvertures en amande, y déposer deux yeux et les teinter de la couleur du blizzard au petit matin, ce bleu pâle, presque gris, qui ferme la porte à tout ce qui se trouve derrière lui. Les souligner de fins sourcils plus noirs encore que le pelage du lupus. Lier le tout d'une peau blanche comme la neige de décembre et s'en aller.

Comme les monts les plus bas au printemps, Lou se réchauffe à la lumière du soleil. Et sa longue chevelure – qu'on discernait mal aux plus vieilles heures de l'hiver – apparaît enfin sous ses teintes les plus chaudes. Quelque part entre le blé et l'aurore dans lequel il baigne chaque matin. Ses cheveux tombent – quand ils ne sont pas regroupés en queue de cheval – jusque sous ses omoplates. Et souvent ses pointes gèlent quand elle ne les couvrent pas d'un bonnet.

C'est d'ailleurs de laines épaisses et d'un grand manteau de cuir gris et brun, surmonté d'une fourrure cendrée, qu'elle s'habille souvent pour résister au climat des landes luxuriantes nord. Découpé pour épouser au mieux sa silhouette sans entraver ses mouvements, elle ne le quitte qu'une fois certaine que la chaleur des lieux lui sera suffisante.

Son mètre soixante-douze et ses soixante-huit kilos pourraient la faire paraître trop petite et trop peu développée pour la rudesse du Nord. Mais ses années de formation auprès des guerriers et chasseurs du clan l'ont aidé à développer un corps tonique aux muscles qui, s'ils sont fins, sont assez dessinés et développés pour être visible des rares personnes qui aperçoivent la jeune femme les bras, le ventre ou les jambes nus.

Personne ne naît des montagnes. Mais Lou en est un beau montage.


IV) Vie

Il est, dans les histoires, des choses que l'on tait. Parfois volontairement, pour les magnifier, les travestir, leur faire porter un message. Parfois, on le fait sans s'en rendre compte. Parce que ces errances, ces trous, ne sont tout simplement pas connus des conteurs.

Nul ne sait comment, ni quand, les Vargúlfr, originaires de la région la plus septentrionale des montagnes Zan, ont atteint les Monts Célestes. Nul ne se souvient non plus, si ce ne sont les esprits, de leur entrée au sein du clan Eiðr. D'aussi loin que viennent les mémoires des hommes qui le composent aujourd'hui, on sait en revanche que ceux qui arborent le Lupus comme emblème sont d'une loyauté et d'un dévouement sans failles. Que toujours ils ont combattu sous les ordres du chef de clan, souvent jusqu'à la mort. Que jamais ils n'ont réclamé de provisions supplémentaires. Que toujours, ils ont donné au clan des fils et des filles habiles, courageux et déterminés. Car ainsi vont les Vargúlfr.

Et ainsi est née Lou. Après deux enfants mort-nés, sa mère, Mathilda, l'a mise au monde. Son père, Gyda, l'a portée et présentée au clan. Elle deviendrait une guerrière fiable, a-t-il alors promis à son chef et, à travers lui, au Prince régent. Tout alors a été fait pour que cette promesse soit tenue. Si tôt Lou pouvait-elle marcher qu'on lui apprit à courir. Si tôt pouvait-elle parler, qu'on lui apprit à discourir. Si tôt pouvait-elle lever une hachette qu'on lui apprit à l'abattre. Pourtant, rien dans cette éducation n'était fait sans amour. Et rien n'était fait contre son gré. C'est que tout devenait rapidement un jeu pour la jeune fille. Et que souvent, Lou voulait gagner ces jeux. Habitée par une fierté sans faille et une haine de l'échec, elle vivait chaque coup reçu, chaque bagarre avec d'autres jeunes du clan, chaque insulte à son sexe ou à sa famille comme une raison de ne plus jamais les subir.

Là où son père lui apprenait à manier les armes, sa mère lui disait tout de la faune et de la flore des Monts Célestes. Et si Mathilda peut regretter une seule chose, c'est celle d'avoir si bien transmis ses savoirs que Lou en a souvent abusé pour agir sans précautions. Voilà comment on l'avait retrouvée, frigorifiée mais souriante, à l'arrière d'une hutte, détachant des feuilles de Feline Grass dans l'espoir de voir apparaître un quelconque compagnon à poil auprès d'elle. Ou comment, un soir de printemps, elle avait voulu, du haut de ses cinq ans, dépecer seule la carcasse d'un Azuryx abattu le jour même. Jamais pourtant on avait levé la voix sur elle. Les regards désapprobateurs de Gyda valaient tous les mots.

Deux ans après sa naissance, elle a hérité d'un petit frère. Amalrik Vargúlfr. Lui n'était pas blond, mais brun, plus pâle encore qu'elle et bien moins agile. C'est que son jeune frère avait bien failli ne pas survivre à sa venue au monde. Arrivé beaucoup trop tôt, son corps gardait les séquelles d'une grossesse qui n'était pas arrivée à son terme. Garçon renfermé, pas assez développé et trop souvent malade, il ne serait jamais un guerrier émérite. Qu'importe, lui disait-on, il trouverait une voie dans laquelle se rendre tout aussi utile. Si seulement il n'avait pas lui aussi hérité du caractère borné de son père... Il ne reculait devant rien, abhorrais le renoncement et se voyait devenir coûte que coûte un grand homme.

Si Lou se plaisait à lancer des défis à toutes les âmes qui croisaient son chemin, si elle moquait les plus faibles qu'elle et taquinait les plus forts, jamais elle ne s'en prenait à son frère. À mesure qu'ils grandissaient, elle apprit à imiter les gestes de sa mère, à couver son frère comme une Lupus femelle. Voilà ce qu'étaient les Vargúlfr : une meute. Un pack solide, concret, où l'amour des mots échangés n'avait d'égal que la force des liens qui les unissaient. Seulement, les bonnes intentions causent parfois les troubles les plus graves. Frustré de n'être que l'ombre de l'homme qu'il rêvait d'être, humilié par la constante protection de sa sœur et de son père, Amalrik nourrissait en lui plus de rancoeur que d'amour.

Les raids de la Confédération des Hommes Libres sur le clan Eiðr ponctuèrent l'enfance et l'adolescence de Lou. Elle n'en gardait jamais de souvenirs trop précis si ce n'est ceux de corps gisants sous la rosée du matin, de respirations suspendus, d'un rouge trop carmin sur une neige trop blanche. Il y avait bien eu celui mené alors qu'elle n'avait que 10 ans, et que, de loin, elle avait vu pour la première fois une invocation obéir à son maître. Une vision trouble, floue, qui l'a pourtant marquée à jamais et qui a fait naître en elle une attirance méfiante pour ces créatures dont elle ignorait tout. Elle n'avait rien oublié, non plus, du raid de l'avant veille de ses 18 ans. Rien des signes avant-coureurs, des cors qui avaient résonné en contrebas du camp, des bruits des sabots montant au loin. Des guerriers mobilisés en un éclair, du refus catégorique de son père de la laisser combattre. De la cache dans laquelle elle, sa mère, son frère et le reste des non-combattants du clan s'étaient entassés, tous couverts de Scentless pour disparaître du radar d'un flair trop puissant. Elle se souvient des cris étouffés, au loin. Des rires et du feu qui brûlait en son ventre, qui brûlait si fort sans qu'elle ne puisse rien faire pour l'éteindre. De l'interminable attente puis des trois coups puissants sur le sommet de la trappe.

Personne n'était mort ce jour là. Les guerriers, se sachant dépassés, avaient abandonnés aux pilleurs les stocks de nourriture apportés par la dernière caravane de passage et six des sept Azuryx domestiqués par le clan. Elle aurait pu pour la première fois de sa vie gifler son père. Jamais, selon elle, les Vargúlfr ne s'étaient couverts d'autant de déshonneur. Elle agrippa sa hache et son bouclier et se mit en tête de regagner le cortège victorieux, en avance sur elle de quelques minutes seulement. Le geste désespérée d'un enfant fait adulte trop tôt.

À peine avait-elle franchi les portes du camp qu'elle fut devancée par une silhouette mince au galop sur l'Azuryx restant. Elle ne comprit rien avant que les cris de sa mère n'atteignent ses oreilles. Amalrik. Amalrik. Amalrik. Il partait. Les rejoindre. Alors sous ses paupières tout devint clair. Oh, pas la clarté d'une épiphanie salvatrice. La clarté aveuglante de tout ce qu'on a pas pu, ce qu'on a pas su voir depuis des années. Quand la vision lui revint, son père la maintenait fermement contre son corps. Sa mère pleurait à ses côtés. Amalrik le trop faible se voyait devenir fort au contact des forts. Lui qui si souvent avait questionné l'autorité du Prince quand la nourriture lui manquait. Lui qui s'y souvent l'avait blâmé de n'avoir su régner sur le Nord convenablement. Lui qui avait du trouver un responsable à ses maux.

Personne ne le suivit. Un déserteur, qu'importe son nom, qu'importe son histoire, ne serait pas regretté. Sauf par sa meute, qui, comme Lou espère un jour revoir son frère, reconnaîtra toujours l'un des siens.


V) Autres

Métier: Chasseuse, cueilleuse, éleveuse et guerrière en formation
Signes particuliers:Le maquillage sombre qu'elle arbore souvent autour des yeux
Rêve, ambition:Retrouver son jeune frère et faire cesser les combats entre Nordiens.
Pack de départ :

Nordien

Pack équivalent à 500 points.

---Objets de soin---

- Pansement coagulant x 1 - 30pts
- Gellule anez x 1 - 20 points
-  Antigel - 50 points

---Objets divers---

- Cristaux de Glace X 1 - 150 points
- Sceptre foudre x 1 - 150 points
- Graine malégique x 1  - 100 points

---Armes---

Hache légère Siwa.

Crédit : Capou

VI) Hors Jeu

Comment avez vous découvert ce forum? Un top forum dont le nom m'échappe
Comment trouvez vous l'intrigue de ce forum? Très bien, j'imagine, puisque je veux en savoir plus !
Comment trouvez vous le design de ce forum? Magnifique. Et je pèse mon mot.
Avez vous lu le règlement? Oui !
Avez vous vu le Discord ? Bien sûr !
Savez vous comment voter pour le forum? Oui !

Bonjour et surtout bienvenue parmi nous !!

Félicitations tu es tout à fait candidate (on va mettre au féminin pour s'accorder à ton perso) à un succès "coup de maître" sur le tableau d'honneur parce que je dois dire que moi qui trouve toujours un truc à redire, j'ai lu ta fiche deux fois et je n'ai rien, RIEN à te faire modifier. Tout y est, les éléments demandés sont tous évoqués, l'écriture est fluide, le vocabulaire très riche et le contexte savamment exploité c'est un vrai bonheur.

J'ai juste à te préciser que concernant l'arme de départ, tu n'es pas obligé d'en choisir une du stock d'arme tu peux en personnaliser une comme tu veux avec les 9 points répartis comme tu le préfères, et en lui donnant le nom de ton choix. Tu as peut être fait tes choix en toute connaissance de cause mais je préfère quand même te le redire !

Et pour la route un dernier détail : manque le lien vers la galerie de l'artiste dans ton profil !

Voila, je te laisse juste répondre à mon interrogation d'au dessus pour te donner ma première validation.

Merci !

Je suis joie ! Je suis allégresse ! Merci à vous d'avoir répondu à mes nombreuses interrogations sur Discord.

Concernant la hache, j'ai préféré prendre un modèle de base en me disant que comme ça, j'aurai l'occasion de faire un joli RP pour m'en faire construire une lors d'un RP, par exemple.

Et j'ai rajouté le lien vers la galerie.

Ça ne me pose pas de soucis si tu viens dépenser tes sousous dans mon armurerie héhéhéhé, quoi que ça fait quand même beaucoup de route !

Bonsoir Lou, et navrée pour le petit temps pris à faire mon deuxième passage, mais me voici !

Tout comme Ariez, j'ai trouvé ta fiche très agréable à lire et je suis ravie de te voir exploiter le contexte aussi bien :3 ça fait vraiment plaisir ! Du coup, je ne vais pas tergiverser outre mesure.