Certains décriraient la jeune femme de lâche. Il est vrai qu’elle ne se bat jamais en face à face, préférant l’usage du poison ou d’autres moyens peu glorieux pour parvenir à ses fins. Elle-même voit surtout cela comme un moyen efficace et sans danger d’éliminer un nuisible et ne comprend pas pourquoi s'en priver.

Elle suivra les opportunités s'offrant à elle sans s’embarrasser de considérations futiles telles que la morale ou la vertu.

Profondément individualiste car consciente qu'elle ne pourra compter que sur sa personne pour survivre, elle ne fait aucun cas de la vie d'autrui. Elle utilisera sans vergogne quiconque fera la bêtise de lui accorder sa confiance. A quelques exceptions près, car elle respecte ses supérieurs hiérarchiques. Sa loyauté est très dure à gagner, mais une fois acquise elle est indéfectible.

Revna recherche une figure paternelle parmi ses supérieurs, tout comme avec ses amants. Elle considère toutefois qu'elle ne peut se fier qu'à elle même, et si cette solitude lui pèse parfois, elle ne pense pas trouver un jour une personne suffisamment digne de sa confiance. La jeune femme s'est forgé une carapace si solide qu'elle même ne saurait en trouver la faille et cela la coupera certainement à jamais de ses pairs.

Hypocrite semble un terme bien faible pour la décrire : l'assassine ne dit jamais ce qu'elle pense réellement. Son intelligence sociale ainsi que son expérience lui permettent de savoir ce que l'individu en face d'elle veut entendre et c'est exactement cela qui sortira de sa bouche. La jeune femme a besoin de la considération d'autrui dans un but utilitaire : il est bien acquis que l'assassin qui survit est celui qui arrive à se mettre tout le monde dans sa poche. Enfant délaissée, plongée dans une solitude insoutenable, elle n'admettra jamais que ses mensonges sont aussi liés à une terrible peur de l'abandon. Par crainte d'être délaissée, elle préfère ainsi se glisser dans un moule plutôt que de révéler une personnalité qui pourrait ne pas être appréciée.

C'est une travailleuse acharnée qui ne ménage pas ses efforts. Revna survit plus qu'elle ne vit, occupant son cerveau avec le plus de tâches possibles afin de ne pas rester seule avec ses pensées. Il est plus simple pour elle de s'habiller de sourires factices que d'affronter ses démons.

Elle s'énerve très rarement et fait preuve de sang froid même dans les situations les plus difficiles. Un tantinet maniaque peut-être, elle n'apprécie pas le désordre et aime ranger et nettoyer durant son temps libre. Un talent fort utile lorsqu'il s'agit de ne pas laisser de trace après un meurtre. Peu prompte aux débordements, elle respecte les règles de la société - mis à part ne pas tuer, évidemment.

Sa relation aux Dieux est neutre : elle ne les déteste pas tout comme elle n'en vénère aucun. Cela est un peu plus compliqué concernant les Invocations, qui ont toujours constitué un risque pour ses activités illicites et qui l'agacent donc bien plus.

Revna est belle et ne le sait que trop bien. De ses prunelles aigue-marine, ourlés de longs cils noir, émane une lueur glaciale, que les plus observateurs reconnaîtront comme la marque des meurtriers.
Sa bouche pulpeuse d'une teinte bois de rose ne saurait se parer d’un sourire qui ne soit pas faux, tout comme les mots prononcés de sa voix douce comme le miel ne sont que des chimères.
Des volutes de longues boucles noires encadrent son visage diaphane aux traits encore juvéniles. Si s'agit de sa couleur naturelle, il n'est pas rare qu'elle passe au roux plus ou moins accentué au moyen de poudres végétales. La jeune femme prend en effet le soin de changer d'apparence dès qu'elle s’arroge une nouvelle identité.
La seule chose qu'elle n'apprécie pas dans son physique est son nez, qu'elle juge commun et sans caractère.

Sa silhouette mince atteignant timidement les 1m60 est sans doute son meilleur atout, car personne ne l'imaginerait capable d'une quelconque barbarie. Ses vêtements, volontairement trop serrés, mettent en avant sa poitrine et sa taille marquée.  Elle aime en effet jouer de sa physionomie pour s'attirer des faveurs. Et il faut bien admettre que cela marche généralement plutôt bien.
Revna porte des tenues de couleur sobre, qu'elle aime agrémenter de bijoux colorés - plus ils sont chers, mieux c'est.
La jeune femme est capable de se mouvoir sans bruits mais adopte plus généralement une démarche souple et rapide.
Ses mains sont couvertes de cicatrices du fait de son activité d'herboriste itinérante lui demandant de traiter les plantes les plus coriaces - mais pas que.

● Famille: Fille d'une apothicaire originaire d'Oagran, aujourd'hui disparue, et d'un père inconnu.

● Histoire:

C'est au creux d'une des pires nuits d'hiver que Revna poussa son premier cri. Litha Njal regardait son nourrisson avec dégoût.
Était-ce les hurlements du vent ou les Dieux eux-mêmes qui lui soufflerent cette pensée ?
Avec un sourire malsain, elle se pencha à l'oreille de sa fille et lui murmura :

"Bien triste vie sera la tienne"



Fille des Terres du non droit jusqu'à la moelle, Revna a trempé dans les malversations les plus sombres dès son plus jeune âge. Elle est née à Oagran d'un père inconnu et de Litha Njal.
La jeune femme est le fruit d'une soirée trop arrosée au cours de laquelle sa mère oublia de prendre ses plantes contraceptives. La seule chose qui fut racontée à Revna concernant son géniteur était qu'il était originaire de Lüh et semblait haut placé de par la qualité de ses vêtements. La femme vénale qu'était Litha s'accomodait rarement d'une basse extraction.
Sans doute plus dans un esprit de vide-grenier que d'amour maternel, sa mère lui céda un jour un pendentif qui lui avait été offert par le père de Revna. Il s'agissait d'une chaîne argentée au bout de laquelle balançait une lourde plaque noire taillée en forme ovale, sur laquelle était gravée un corbeau.
La fillette conserva précieusement l'objet, le traitant comme un porte bonheur pouvant un jour lui ouvrir les voies de ses origines. Il matérialisait en quelque sorte l'existence de ce père qui n'avait toujours été qu'une vague idée. Cela lui donnait étrangement l'impression d'être moins seule. Lorsqu'elle du se créer un nom de code pour les missions d'assassinat qui lui étaient confiées, elle choisit l'appellation "Corbeau" en hommage à ce pendentif qu'elle a toujours dans ses affaires.


Litha voyageait beaucoup afin de s'alimenter en plantes, denrée rare dans les contrées du nord. Enfin, c'était ce que celle-ci racontait aux voisines lorsqu'elle leur déléguait sa fille contre quelques Tsuris. En réalité, il s'agissait d'une des personnalités les plus influentes du marché noir local, dont les ambitions ne pouvaient s'encombrer d'une fillette.
Litha était une femme magnifique, qui aimait les hommes et l'argent. Le peu de temps qu'elle passait sur Oagran était donc dédié à la visite de ses nombreux prétendants.
Revna fut baladée de voisine en voisine jusqu'à l'âge de douze ans où il fut décidé qu'elle pouvait s'occuper d'elle-même. Elle se trouva donc trop rapidement en charge de l'entretien d'une maisonnée, attendant interminablement le retour de sa mère. Cette expérience lui aura au moins permis de développer des capacités ménagères dignes d'une mère de famille; même si la vie sur les routes met peu à profit ces compétences.

Elle ne souffrit jamais de la faim ou de la pauvreté, mais nulle figure parentale ne se dessina pour elle au cours de son enfance. Les femmes s'occupant d'elle avaient toujours été claires sur le fait qu'elles n'agissaient que pour l'argent. Sa mère lui rappelait à la moindre occasion qu'elle n'était qu'un poids.
La cohabitation avec les autres gamins de son âge ne posait quand à elle pas de problème. La fillette appris rapidement à ne pas se faire remarquer mais à rester suffisamment sociable pour ne pas être la cible de brimades. Elle savait instinctivement comme se comporter en fonction de ses interlocuteurs. Grâce à ce talent, elle se façonna des amitiés de façade qui lui furent parfois utiles.

C'est au cours de cette jeunesse dépourvue d'amour que la fillette découvrit son attrait pour la souffrance animale. Elle se délectait de la sensation de contrôle ressentie lorsque la bête suffoquait sous ses doigts. Plus encore, la mort figeait ses victimes auprès
d'elle, créant à ses yeux une macabre compagnie alors préférable au vide. Les coups portés par sa mere suite a la découverte de ce butin eurent un temps raison de son activité. Elle la repris néanmoins quelques mois plus tard avec bien plus de discrétion, développant sur le tas des techniques pour nettoyer les tâches de sang.

Aujourd'hui elle ne s'en prend plus aux animaux, préférant se concentrer sur les humains. Elle en retire en effet la même satisfaction en contrepartie d'avantages financiers.


Lorsque Revna eut atteint quinze ans, sa mère disparu sans crier gare. S'était-elle enfuie avec un amant ? Était-elle morte ? Elle lui avait en tout cas laissée criblée de dettes. En guise d'atermoiement, Revna commença rapidement son apprentissage avec le créancier et collègue de sa mère, un assassin spécialisé dans l'usage des poisons.
Il usait d'une couverture d'herboriste itinérant pour se rendre dans le village de ses cibles et leur procurer habilement un traitement les menant discrètement à la mort. L'homme était déjà loin lorsque ses victimes agonisaient, le lavant de tout soupçons. Il recevait ses ordres d'une organisation mystérieuse rayonnant sur l'ensemble de l'île et déléguait les tâches les plus ennuyeuses à Revna.
Tuer un amant, un cousin compromettant l'héritage... rien de bien excitant. La jeune femme fut étonnée de ne ressentir aucune culpabilité lorsqu'elle ôta la première fois la vie d'un humain. Était-elle anormale pour rester de glace alors qu'elle administrait sa dernière heure à un être vivant ? Alors qu'elle détruisait sans doute des familles ? Ou bien sa capacité à ressentir de la peine pour autrui s'était étiolée devant l'implacable injustice du monde dans lequel elle avait grandit ? Toujours était-il que le métier d'assassin lui convenait très bien.

Les années passées auprès de ce mentor confinant à l'esclavagiste nommé Viggo auraient sans doute été pénibles si la jeune femme n'avait été dotée d'une façade docile et doucereuse. De plus, elle aimait être occupée. Cela l'empêchait de trop penser. Et lorsqu'elle pensait trop, elle avait froid. Les ténèbres en elle effleuraient son esprit dès qu'elle bassait sa garde et cela lui faisait peur. Revna sentait que derrière ce voile sombre se dissimulait la folie et elle avait peur du monstre qu'elle pourrait devenir. Sans doute un jour serait elle fatiguée de lutter. A quoi bon après tout ? Pourrait-elle devenir plus laide qu'elle ne l'était déjà ?  

Les missions qui lui furent confiées par Viggo n'avaient jamais rien de passionnant. Toutefois l'adolescente appris beaucoup lors de son apprentissage d'"herboriste". La connaissance des plantes pouvant mener à la mort n'avaient plus de secrets pour elle. De manière subsidiaire, elle maîtrisait de manière acceptable la concoction de remèdes. Il fallait après tout en guérir quelques uns pour ne pas trahir sa couverture.
Elle apprit à se fondre dans toutes sortes de paysages et à se déguiser de mille manières. L'histoire et la coutume des différentes régions de l'île lui firent maintes fois contées et elle parvenait à s'y dissimuler sans encombres.

Elle ne rencontra pas de difficultés particulières au cours de ses missions... mis à part les Invocations. En rencontrer sur le chemin de ses victimes était une véritable hantise. Embrouiller un humain était chose aisée, mais elle se méfiait bien plus des Demis-Dieux.  Elle craignait qu'ils puissent voir dans son jeu et elle savait qu'elle n'aurait pas survécu une milliseconde face à ces armes redoutables. Lorsqu'elle croisa une Invocation pour la première fois sur son lieu de travail - comprendre lieu de meurtre- , elle du lutter pour ne pas faire demi tour. Elle se tint bien tranquille le temps que l'Invocation et son maître ne quittent le village puis entama sa besogne, priant pour que ces derniers ne fassent pas demi tour. A chaque fois qu'elle croisait les prunelles reptiliennes du Demi-Dieu, elle avait le sentiment que les tréfonds de son âme étaient fouillés. Depuis, elle évite comme la peste les villages où les Invocations déambulent. Elle souhaiterait cependant se lier à une Invocation afin de pouvoir assurer sa sécurité, si un jour un Demi-Dieu décidait de la prendre en chasse.

Malheureusement - ou heureusement, c'est selon - Viggo fut tué dans une bagarre après avoir vendu de la camelote au marché noir. Qu'il était risible pour assassin ayant maintes fois flirté avec la mort de finir si bêtement. Fidèle à elle même, Revna ne se laissa pas le temps de pleurer et continua son chemin.


La mort de Viggo eut pour conséquence de faire disparaître ses dettes. Ses mouvements la menèrent naturellement vers Lüh, dans l'espoir  de trouver des informations sur ses origines. Tout portant à croire que son père était riche, Revna espérait pouvoir lui soutirer une grosse somme d'argent en échange de son silence. Connaissant sa ressemblance avec sa mère, elle décida de reprendre la couleur naturelle de ses cheveux. Peut-être un regard un peu trop songeur porté sur elle serait une piste pour découvrir l'identité de son géniteur.
Elle prit le nouveau nom d'Ostara Sombrevent et imagina les traits de son personnage. Originaire des abords de Lüh et fille choyée d'une lingère et d'un cordonnier, telle serait sa nouvelle identité.
Revna ne se demanda pas si elle souhaitait continuer à tuer. Elle ne se posait pas ce genre de questions. Elle prendrait les opportunités qui se dessineraient sur son chemin, voilà tout.
A son grand désarroi, les rues de Lüh étaient remplies de Demis-Dieux. Il lui faudrait vite passer à l'action et trouver celui qui la protégerait si elle voulait continuer à agir sereinement.



V) Autres


Arme : Beltane, une dague au manche brun de mauvaise facture, mais faisant son travail. Elle est en permanence dissimulée sous ses vêtements au moyen d'attaches ingénieuses.
- Tranchant : 4
- Résistance : 1
- Maniabilité : 3


VI) Hors Jeu