I) IdentitéNom: Nausiry
Sexe: Masculin
Élément associé : Feu
II) CaractèreLa nature calme, posée et réfléchie de Nausiry n'a d'égal que son esprit calculateur. Exempt de vergogne, remords et regrets, il peut s'avérer manipulateur à souhait avec les frêles et stupides humains qui viennent tenter de le libérer. Pour lui, ces êtres ne sont que des pions qui vont servir à faire retrouver aux demi-dieux leur plein potentiel d'antan. Aimant envers ses frères et sœurs, qu'ils soient fils et filles d'Ignis, d'Aqua, d'Aer ou de Terra, le félin s'est promis d’œuvrer pour que tous puissent un jour redevenir totalement libres et non asservis par ces insectes d'humains. Les demi-dieux ne méritent pas un tel sort !
La punition divine lui reste en travers de la gorge des années, des siècles après qu'elle ait été ordonnée. Injustice. Totale injustice. Au moins leurs bourreaux ont-ils été ingénieux de choisir l'enfermement et l'asservissement comme sentence ; ils ne pouvaient choisir pire selon Nausiry. Loin de la lumière solaire pendant trop longtemps, seul et sans possibilité de faire autre chose que de se parler à lui-même et attendre en longeant les murs, cet emprisonnement l'a rendu gâteux mais n'a rien enlevé à ses manières fastes et sa politesse irréprochable qui cache aujourd'hui le fil acéré de son aspiration à la vengeance. Les Dieux ont détruit leurs enfants, à eux de faire valoir leurs droits en saccageant la paix de l'idylle tant voulue !
III) PhysiqueNausiry est un grand félin dont l'aspect s'apparente à celle des lions de l'Ancien Monde. Un corps tout en muscles souples atteignant le mètre trente au garrot, et recouvert d'un pelage sanguin dont l'éclat a terni de par l'enfermement prolongé du demi-dieu dans les tréfonds du temple d'Ignis.
Son aura imposante peut parfois prendre des airs menaçant et pourtant, ses yeux à l'éclat d'or dépourvus de pupille ne referment d'animosité qu'envers celui ou celle qui l'aura mérité. Au sommet de sa tête : de grande oreilles, précédant une crinière fournie s'étendant sur son encolure et le long de son échine, mais celles qui attirent le plus l'attention doivent être ses cornes. Noires et rectilignes, dirigées vers le ciel, elles n'ont rien de comminatoire ; fragiles, elles se briseraient s'il essayait de blesser quelqu'un ou quelque créature avec. Elles possèdent en réalité un rôle sensoriel à l'instar de ses vibrisses épaisses qui captent les variations sismiques et les frémissements dans l'air. Aux sommets des os de son bassin naissent de chaque côté quatre plumes épaisses et blanches surmontées de quelques écailles à peine visible, symboles de son désir de rassemblement des demi-dieux sous une seule et même bannière.
Un museau triangulaire et large, des crocs et griffes acérés viennent rappeler la nature de prédateur dans l'âme de Nausiry qui se démarque aussi à sa démarche gracieuse rythmée par le balancement de sa queue touffue, celle-ci semblant plus empruntée au loup.
Le félidé se change en homme ayant passé la trentaine, élancé et musclé, aux cheveux pâles et au regard d'un jaune certainement pas humain.
IV) VieHistoire:
M'incomba la lourde tâche de répandre sagesse et amour fraternel chez mes pairs. Fils d'Ignis, de la passion, du dévouement et de la force, je parcourais la Terre pour que règne une unité, une cohésion entre les demi-dieux quels qu'ils soient. Le monde est plus beau lorsqu'il est fait d'amitié et de liens d'affection.
Quand certains qui trouvaient leur attribution en deçà de leurs compétences et qu'ils décidèrent de créer un être plus faible, plus bête qu'eux, je me rangeai du côté de ceux qui s'y opposèrent. Nous n'étions pas faits pour créer la vie, mais pour préserver des terres à la beauté fragile...
Pourtant l'humain apparut.
Au tout début, je restai à distance et observai en silence, rappelant à beaucoup que l'engouement pour cette race nouvelle leur porterait préjudice. Ces créatures curieuses, inventives et pleines de ressources avaient de quoi captiver notre attention. Des demi-dieux des plus respectables se mêlaient à eux, d'autres se posaient en divinité et je compris que c'était là une de leurs espérances en créant les Hommes : le désir d'être supérieur. Supérieur à des gens qui vénéraient le premier animal légendaire qu'elles croisaient.
Je cédai. Allai parmi eux, me fondis parmi eux, pour goûter un peu à une vie insouciante et sans autre responsabilité que celle de se maintenir en vie. Décevant. Mes frères et sœurs qui adoptaient le mode de vie des mortels n'avaient rien compris... Sans rien dire je me fis passer pour un surhomme. Plutôt que de révéler ma vraie forme, l'on me prit pour un humain doté d'immenses pouvoirs et je fus emporté par un désir toujours plus vorace de reconnaissance et adulation.
Des écrits, des chants, des édifices furent créés en mon nom, Nausiry, le Miracle Vivant. Mais les biens matériaux n'avaient aucune importance pour moi et je me contentai de répandre chez les Hommes ce que les Dieux me firent répandre chez mes frères et sœurs : l'amour de ses semblables. Ces êtres bien que futiles étaient capables d'éprouver le sentiment noble qu'est l'Amour. Je ne revis pas mon jugement quant à l'erreur de leur création, mais au moins cette dernière avait-elle été réalisée de la plus belle des manières.
Malgré de l'éclat de la bonté et la générosité que je faisais rayonner sur mes fidèles, mes esclaves, la noirceur d'âme de certains reprenait toujours le dessus. Au fil des ans, des siècles, je restai parmi eux sous différentes formes en me faisant passer pour des réincarnations de mes formes précédentes.
Ainsi je vécus à travers les âges...pour voir l'Homme détruire petit à petit le monde qui lui était offert. Les mentalités évoluaient avec les technologies, le doute et la haine prirent la place des valeurs que je m'efforçais de prêcher auprès des humains. Leurs machines égalèrent mes talents, comme ceux de bon nombre d'autres demi-dieux, et une colère générale s'empara de l'espèce aux individus faibles séparés, mais dotés d'une force colossale lorsqu'elle était unie. Des soulèvements, des guerres, des chasses s'organisèrent...dans les deux camps. Si les Hommes traquaient les semi-divinités, celles-ci massacraient des peuples en réprimande. Des actes que mon cœur ne voulait reconnaître. Des actes qui donnèrent l'avantage aux humains qui firent reculer les demi-dieux.
La création se retournait contre son créateur.
Nous nous retirâmes alors. Ils ne pouvaient nous tuer, mais le fiel se lisant dans leurs yeux faisait bien plus mal que leurs armes levées contre nous. Les Dieux revinrent pour secourir leurs enfants, déçus sans aucun doute que nous ayons failli à notre tâche de protéger le monde et de le préserver...
Pour ma part, je n'hésitai pas à pointer du doigt ceux à l'origine de cette géhenne ; mes frères, mes sœurs, je vous aime mais votre faute ne doit pas rester impunie.
Quelle ne fût pas la déception, l'incompréhension, la rage de voir la punition s'abattre sur nous tous et pas sur ces seuls coupables créateurs de la race maudite ! Je fus libéré rapidement mais la réalité avait changé et le monde extérieur ne ressemblait en rien à celui que j'avais arpenté avant d'être enfermé. L'esprit du jeune homme se faisant mon...maître n'avait rien de pur et m'utilisa pour asseoir son autorité dans son village natal. Mais il fut tué. Sans doute aveuglé par le pouvoir qu'il avait l'impression de détenir entre ses mains... Et je me revis à sa place. N'ayant rien vu arriver, rien vu passer...
Mais il est encore temps de faire payer l'humanité pour notre déchéance.
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