En résumé : Colérique, loyal, borné, colérique, patient – pas le choix quand on reste enfermé aussi longtemps vous direz – rancunier. Et colérique.

Son opinion sur :
• Les humains : Il ne les a pas aimés, ne les aime pas et ne les aimera certainement jamais. Reconnait-il tout juste certaines des idées qui leur ont valu des prouesses technologiques qu’ils ont pues avoir par le passé pour ce qu’elles sont : la plus simple forme de stupidité humaine version « qui a la plus grosse ».
• Leurs Pères : Ils sont tout pour lui. Enfin, ils étaient Tout pour lui jusqu’à ce qu’Ils mettent ceux qui ont combattu le fléau humain dans le même panier que les idiots naïfs en manque de sensations fortes qui ont créé les premiers bipèdes capables de comparer le dessous de leur pantalon.

En un mot comme en cent : vindicatif. Il en veut particulièrement à ses frères et sœurs qui ont été incapables de réfréner leur besoin de pouponner et qui leur a valu cette situation actuelle et ne leur pardonne pas cette bêtise. S’il garde un profond respect pour ceux qui comme lui ont combattu l’Engeance, son avis est cependant plus nuancé en ce qui concerne leurs Pères. Bien qu’il ait eu bon nombre d’années pour ressasser les évènements, ses sentiments oscillent encore à l’heure actuelle entre trahison, colère, injustice tout en étant mêlés d’une forme de respect qui découle de sa loyauté envers eux.

Mais la bête ne se languit pas du Passé car cet enfermement l’a tout à la fois contraint dans cette solitude dans laquelle il se complait d’une certaine manière puisqu’apaisante tout autant que problématique : il ne sait pas à quoi devoir s’attendre lorsqu’un humain parviendra à le libérer et cet état de fait le remet à sa juste place de colérique prompt à faire abattre la foudre.

Ainsi il n’espère plus qu’une chose : pouvoir un jour confronter son Père afin de pouvoir mettre un point final sur son avis, que ce dernier signe une bonne ou une mauvaise fin…

Taille : 1m80 au garrot, 6m longueur totale avec la queue
Poids : 770kg
Force physique : 4

Humain:

Taille : 1m80
Poids : 82 kg
Force physique : 1
Cheveux : Noir
Yeux : Identiques à sa forme originelle, pupilles indiscernables de la sclère, entièrement violet foncé.

Créature à l’étrange apparence semblable aux grands fauves, il porte les caractéristiques classiques de leurs mouvements. Son noir pelage oscille entre brumeuse apparition et arcs électriques nerveux d’un mélange bleu violâtre. Il posait sur le monde comme il pose sur les murs de sa prison un regard d’un sombre violet. A moins que ce ne soit son regard qui soit sombre et non la couleur. Bien que son apparence puisse suggérer un corps éthéré, il n’en est rien : son étrange pelage aérien offre une sensation tout à la fois duveteuse et piquante de par son essence. La gueule bardée de crocs, les pattes pleines de griffes, il est pourtant fils d’Aer bien que l’on puisse le confondre avec un enfant de Terra. Un fils dépourvu d’ailes.

Il n’en est pas moins le digne représentant de son élément,  se dressant sur le moindre souffle sans jamais poser patte à terre, marchant sur les nuages et voguant sur les courants aériens comme les serpents sur les eaux. Il est le tonnerre, aussi rugissant que ce dernier. Sa voix qui portait autrefois au-delà des nuages garde encore cette tonalité particulière et grondante lorsqu’il s’exprime d’une lointaine voix de basse grave. Il est à l’image de l’éclair, vif et rapide malgré sa taille et s’abat telle la foudre, impitoyable lorsqu’elle atteint sa cible.

Et s’il devait un jour revêtir une forme humaine… Si un jour…

Alors peut-être serait-ce inspiré de cet homme qu’il a regardé combattre contre la mort au beau milieu de sa tour pour ne pas finir comme un os perdu parmi les autres. Cet humain pourvu d’une langue bien pendue, crachant au gré de sa colère comme de sa peur des insultes plus fleuries les unes que les autres à son encontre. Il avait été le seul à ne pas le supplier pour sa vie après tout. Le seul à le maudire alors qu’il était déjà sous l’emprise d’une malédiction.

Car voir cette noire chevelure pleine d’une sueur tout à la fois glacée et brûlante lui coller à la peau ; sentir le parfum de la haine et de la peur sur cette dernière, hâlée par le soleil, tandis qu’il cherchait à se hisser encore et encore sur les marches délabrées pour l’atteindre… Quel plaisir que cela avait été. Quel féroce plaisir.

Alors pour tout cela, il pourrait bien lui emprunter son apparence. Après tout, les morts n’en ont plus besoin.

A l’image de la foudre et du tonnerre – à moins que ce ne soit l’inverse – Åskar avait été pensé afin d’être la parole des tempêtes à venir. Il était celui dont les rugissements faisaient éclater le tonnerre avant que les éclairs ne finissent par fendre le ciel. Un rôle qui lui seyait parfaitement dans cette lointaine époque, travaillant de concert avec ses frères et ses sœurs dans un chaos naturel. Chaque élément à sa place et chaque place pour son élément. Le monde tournait rond et si les tâches pouvaient se montrer tour à tour répétitives, il n’en restait pas moins qu’elles devaient être faites. Tels étaient leurs rôles et il s’en satisfaisait pour le mieux, tirant de ce cycle continu la fierté de son existence. Contrairement à d’autres.

D’autres qui avaient ‘‘jugé’’ le temps long. D’autres qui avaient trouvé leur existence morne à force de répéter le même cycle inlassablement. D’autres qui s’étaient détourné de la route de leur existence même. Et qui avaient cru pouvoir jouer aux créateurs en toute impunité.

Il s’était opposé à leur conception ; avait vécu leur arrivée comme un arbre accueille le poison d’un champignon pour en mourir : une douleur incommensurable. Et s’il n’avait pas pu arrêter cette saugrenue idée à temps, avant qu’elle ne prenne forme, il était néanmoins de ceux qui avaient combattu le fléau engendré par les siens. Les humains.

Si certains pouvaient croire leur ‘‘évolution tout à fait satisfaisante’’ il n’en était rien pour lui. Il voyait les prémices d’un caractère typique à l’espèce sans cesse à la recherche de nouveaux éléments à dompter qu’il associait à une image destructrice. Tandis que ses paires se réjouissaient de chacune de leurs prouesses, lui s’était évertué à les mettre en garde, à les prévenir. Jusqu’à finalement préférer les foudroyer. Un peu trop tard visiblement et pas assez fort vu la prolifération du genre humain.

Appelant les vents à se déchaîner, amenant les tempêtes à briser les embarcations pour laisser les hommes démunis face aux eaux ; grondant le tonnerre et laissant la foudre s’abattre sans pitié il était, à cette lointaine époque, l’image même de cette colère qui n’ébranlait que ceux empathiques à leurs terres ravagées bardées de sang et fidèles uniquement à leurs Pères. Oubliant jusqu’à son rôle de régulateur, parole des vents et annonçant les orages de ses grondants tonnerres, il s’était perdu dans ce désir de voir l’Hommes être éradiqué avec une fureur dévorante.

Et plus les Hommes gagnaient en force, en connaissances, plus sa rancœur s’en trouvait renforcée à contrario de sa puissance déclinante. Incapable de passer outre, il déchaînait ses éléments sans relâche jusqu’à ce qu’il fut contraint de descendre lui-même sur ces terres qu’il ne reconnaissait plus dans l’espoir que ses pairs comprendraient leur erreur en prenant part à ce combat qu’il avait fait sien. Qu’importe à ce moment la crainte de certains, le doute des autres, il avait fait partie de ceux qui avaient goûté le sang sans jamais perdre l’espoir que leurs Pères reviendraient.

Alors quelle jouissance cela fut de voir les eaux s’ouvrir pour laisser passer Aqua ; de sentir les terres trembler et se briser lors du réveil de Terra ; d’entendre les volcans cracher lorsqu’Ignis en émergea et, surtout, de pouvoir écouter la fureur des cieux lorsque Aer descendit… Quel bonheur lorsque leurs Pères eurent vent de cette folie humaine. Quelle satisfaction que de voir le vent rugir, les tornades fendre et briser les terres, emportant avec elles ces erreurs qui en avaient tout du nom. Quelle plaisir que de voir le tonnerre hurler et le ciel être déchiré par la foudre s’abattant avec une puissance innommable sur la gangrène de ce monde. Et quelle fierté que de voir que ce qu’il avait entrepris n’en était pas une, d’erreur. Ces mortels qui avaient ironiquement si bien porté ce terme avaient péri, tous autant qu’ils étaient, de Leurs Mains.

Ces mêmes Mains qui les avaient ensuite emprisonnés, eux, fils et filles, gardiens de Leur Univers.

Une incompréhension. Une douleur. Lui qui avait souhaité protéger ce monde avait fait tonner le rugissement de sa colère encore et encore dans le vain espoir de rappeler Aer, son Père, incapable qu’il avait été d’accepter que son sort soit si injustement mêlé à ceux qu’il considérait comme des traîtres.

Et le temps passa. Cette notion à la fois si vague lorsqu’on ne pouvait le ressentir sur soi et pourtant si lourde à cette époque s’égrenait dans son esprit avec une lenteur torturante tout en emportant l’espoir qu’un jour il parvienne à se faire entendre de son Père afin de lui demander Sa raison…

Dans cette prison qu’était la sienne, les hauts murs de sa tour n’apportait que le murmure du vent qui le narguait depuis l’extérieur, le laissant en proie à une colère qui au fil du temps s’était transformé en rancœur. Une aigreur qui, même si tenace, ne pouvait rien contre la solitude qui s’était abattue sur lui à mesure, qu’importe le nombre d’humains à venir tenter d’ébranler sa cage sans jamais y parvenir. La solitude et la honte de savoir que seul un Homme pourrait briser les entraves qui le maintenaient encore ici…

Briser ses entraves pour mieux l’asservir à son bon désir.


Au dernier étage de cette étroite tour, il attendait. Il attendait que sonne le glas de sa solitude pour que s’annonce sa vie de servitude. Pour un humain. Pour un mortel… Un grondement retentit entre les murs de pierre, se répercutant pour lui apporter le son de sa propre déchéance.

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