● Nom réel : Eloïs de Verteuil
● Nom d'usage : Lame
● Sexe : non merci, ça ira masculin
● Age/date de naissance : 25 ans / Solstice d'été, an 33

● En quelques mots : Un cynique borné au tempérament plutôt calme et réservé.
● En société : Il aura tendance à écouter plus qu'il ne parle pour prendre davantage qu'il n'offre, à moins de tomber face à quelqu'un qui l'intéresse réellement.
● Son opinion sur :

• Les Dieux : Des créatures cruelles à l'humour douteux qui ne méritent pas le crédit qu'on leur donne.
  
• Les Invocations : De pauvres et misérables choses qui couinent et pleurent dans leurs prisons en espérant que leurs créateurs se souviennent de leur existence... Mais de pauvres créatures tout de même utiles, peut-être des alliés.
  
• Les hommes : Il méprise les prudents qui préfèrent révérer les Dieux et accorde bien plus de crédit à ceux qui ont décidé de vivre sans se soucier d'eux.

Beaucoup d'amertume, bien des désillusions pour quelqu'un qui n'a pas encore consommé la moitié de sa vie. L'homme se dresse face aux Dieux, les défie de son existence malade. Il rejette ce qu'ils ont décidé de faire de ce monde, n'accepte pas. Patient il l'est. Déterminé aussi, obnubilé même par ce combat, cette cause qu'il s'est allouée et dont il ne démord pas. Cause pour laquelle il est prêt à brandir l'épée, lui qui pourtant est si peu taillé pour le fracas des boucliers. Prêt aussi à user de charme et de sourires, quant bien même cela l'amènerait sur le chemin de la perdition. Prêt à se perdre pour de bon dans la magie corrompue et pervertir par son essence d'homme cette magie censément pure... Puisque ce monde est de toute façon une prison faite île et que sa vie ne tient déjà qu'à un fil, pourquoi se priver... ?

Au milieu de cette tourmente et de ce marasme qui n'a trouvé un exutoire qu'à la démesure de sa détresse, l'homme tranquille est surtout rongé par le chagrin. Celui du père qui porte le deuil, celui de l'époux qui supporte les tourments de sa femme tout en ne supportant plus de rester chez lui impuissant face au malheur des siens.

Une certaine rigueur et droiture perdurent malgré ce cynisme latent qui ourle ses lèvres amères et rend sa langue acérée. Il n'est pas en accord avec ce monde mais veille à ne pas porter la main contre les autres créatures qui sont autant de victimes de ces Dieux cruels qu'il peut l'être aussi. Cela ne suffit pas à l'adoucir ni même à juguler les mots qu'il peut avoir, mais s'il est dur et pardonne peu, il l'est d'autant plus avec ses propres faiblesses et ne se passe rien.

● Taille/poids : 1.80/62kg
● Yeux : Gris acier
● Cheveux : Noirs corbeau, longs, rarement attachés. Longs jusqu'où, encore faudrait-il le voir sans cape
● Style vestimentaire : Excellente facture, couvrant (style voyageur donc)
● Force physique : 1

Fragile. De la haute stature de son père il n'a conservé que le fantôme d'une silhouette aux hanches étroites, comme si l'adolescence l'avait à jamais gardé captif au lieu de le laisser s'épanouir. Il possède cette carrure élancée des hommes agiles qu'un revers de main pourrait envoyer voler sans ailes contre le mur le plus proche et dont la constitution ne vaut guère mieux. Fragile il l'est bel et bien, malade aussi d'ailleurs. Un mal de poitrine que les médecins les plus renommés n'ont jamais pu guérir en dépit d'un diagnostic précoce et qui peut l'emporter du jour au lendemain.

Son teint est blanc, ses yeux souvent cernés. Et pourtant en dépit de ce mal avec lequel il a appris à vivre il n'y a aucune reddition dans ce regard d'acier dont l'intelligence perçante et grave se laisse apercevoir entre quelques mèches noires qu'il ne prend pas la peine de nouer en catogan.

Il se dissimule, Lame. Il n'aime pas l'image d'avorton qu'il renvoie et préfère l'ombre des grandes capes en cuir sombre à capuchon épais qui donnent un peu de corps à sa silhouette malingre. Ses vêtements quoique dissimulés portent la marque de son éducation : même s'il a renoncé aux galons et velours qui supportent mal la route, ils sont tous d'excellente facture.

● Famille : Ses parents essayent d'oublier qu'il existe ; il prend de son côté un malin plaisir à se rappeler à eux. Après tout il est encore leur héritier, que cela leur plaise ou non et son 'métier' de chasseur ne leur permet pas de le déshériter... surtout qu'il se dit ambitionner une place parmi les chasseurs dorés. Mais grands Dieux, quelle infamie tout de même que de vouloir chasser soi-même au lieu d'y envoyer les petites gens !

• Père : Jean de Verteuil
  
• Mère : Maelys de Verteuil, née d'Anbel
  
• Petit frère : Tiburn de Verteuil (22 ans, marié à une jeune femme dont Lame refuse de se souvenir du nom)
  
• Petite sœur survivante : Miracle Aquaria de Vertueil (chut, ils ont promis d'honorer Aqua si elle survivait et ils n'ont jamais prétendu être doués pour les noms, voilà.) Il l'appelle Aria et c'est très bien comme ça. (16 ans, promise déjà à un noble en affaire avec leurs parents mais pas encore mariée)
  
  
• Son épouse : Laure de Verteuil, née d'Entremonts. Elle ne lui a donné que des enfants morts-nés, pourtant il s'entête et la voici grosse d'une nouvelle vie qu'il ne sait plus s'il doit espérer ou non.

● Compétences : Il a reçu l'éducation qui sied à n'importe quel noble, avec quelques aménagements à cause de son cœur malade. Il a donc peu pratiqué les armes et la danse de salon (et ne s'en plaint pas)

● Histoire :

• Solstice d'été 33 : Naissance d'Eloïs.
  
• Hiver 33 : leur héritier ne prenant pas correctement du poids, les époux Verteuil font venir plusieurs médecins au domaine familial. Les diagnostics concordent tous : Eloïs est né avec un cœur trop faible. Ils encaissent la nouvelle, commune sur Arcane : tous les enfants ne parviennent pas à l'âge adulte et leur premier enfant a peu de chances de survivre à ses cinq ans.
  
• Hiver 36 : Le petit frère d'Eloïs nait en bonne santé, au grand soulagement de ses parents. Ils se rendent rapidement compte qu'il est moins vif d'esprit que son aîné mais s'en moquent : ils peuvent chérir un de leurs enfants sans craindre de le perdre rapidement.
  
• Ans 36 à 38 : la survie de leur premier enfant aux cinq premières années de sa vie tranquillise les époux Verteuil. Ils vont remercier Aqua au Temple de l'Eau en embarquant les deux frères. Le père les présente aux Invocations que les Verteuil viennent libérer de leurs prisons de pères en fils et de mère en fille, leur promettant qu'un jour sa descendance viendra les chercher s'ils continuent à intercéder pour eux auprès des Dieux. (Lame lève encore les yeux au ciel devant l'obscurantisme crasse de ses parents qui voient dans les Invocations des relais direct vers les Quatre... Pitié !)  
  Eloïs rencontre ses premiers précepteurs. Enfant curieux et intéressé de tout ils doivent le réguler et veiller à ce qu'il ne s'épuise pas par excès d'enthousiasme.
  
• Eté 40 : Eloïs a son premier accident cardiaque. Ses parents renoncent à ce qu'il reçoive une éducation complète dans les armes ; le maître d'arme actuel est renvoyé et remplacé par un vieil homme plus à même de comprendre les... limites d'Eloïs et de les respecter.
  
• Printemps 42 : Sa mère met au monde des jumelles. Faibles et maladives, les fillettes attrapent le rhume de leur mère. Une ne survit pas. La famille entreprend un pèlerinage au temple de l'Eau pour y prier les Dieux auprès des Invocations, bravant une nouvelle fois les dangers des terres de non-droit. (Eh oui, pour leur fille ils se sont bougés, lui ils ont juste attendu de voir s'il survivait. Il n'a pas oublié cette différence de traitement…)
  
• Mai 42 : Leur petite soeur désormais stabilisée et pleine de vie est baptisée en l'honneur d'Aqua…  
  
• Eté 43 : Eloïs est promis à sa cousine au second degré, qu'il ne rencontrera pas avant ses 16 ans. Sous traitement pour son cœur, Eloïs ne fait pas d'autres accidents cardiaque mais doit régulièrement se ménager. Dès que sa main s'approche de sa poitrine ses précepteurs cessent toute activité. Il s'en rend compte et s'en sert dès qu'il ressent le besoin d'avoir un peu de solitude dans un monde où il n'est jamais laissé à lui-même de peur qu'il lui arrive quelque chose.
  
• Eté 49 : pour ses seize ans il reçoit une chevalière, une épouse (avec laquelle il ne vivra pourtant qu'à partir de leurs dix-huit ans), un domaine à gérer… et un tour au Temple des Dieux…

Il n'a pas oublié cet été. Beaucoup trop de choses à assimiler, beaucoup auxquelles il avait été préparé mais qu'il ne se voyait pourtant pas assumer aussi vite. Si l'épouse fut une formalité vite pliée le temps d'un passage devant l'Autel et d'une réception en grande pompe sur le domaine principal des Verteuil, sa première visite en tant qu'homme au Temple fut une toute autre histoire. Il se souvient toujours de sa première confrontation avec l'Invocation qui allait devenir son compagnon de route, une créature pelucheuse et microscopique. Une créature qu'il était tenu de libérer maintenant qu'il était homme. Il survola les épreuves intellectuelles qu'elle lui imposa et s'il retourna ce soir sans épouse, il était désormais accompagné d'une bestiole tenant dans le creux de sa main et répondant au nom d'Ecume.

Lui qui était mal fichu dans la vie, avec un cœur malade, se trouvait secondé par un pompon blanc et enthousiaste.
Dire qu'il fut déçu que ses parents ne lui aient pas désigné Invocation plus imposante fut un euphémisme mais à l'époque il était encore trop respectueux des Dieux et des aînés (ses parents) pour oser y redire quoique ce soit…

• Eté 51 : Il reçoit sa femme chez lui pour la première fois. Les médecins lui déconseillent de faire chambre commune avant quelques mois. Il n'écoute pas et fait un malaise. Il est sauvé par l'intervention combinée de leurs Invocations qui stabilisent son coeur d'un choc électrique bien placé et un sort de soin dans la foulée.
  
• Printemps 52 : Leur premier enfant ne survit pas à l'épreuve de sa propre naissance.
  
• Hiver 54 : Leur second enfant rejoint sa soeur aînée au cimetière.
  Hiver 55 : Laure porte leur troisième enfant, sous le regard inquiet de son Invocation Etamir...

Et lorsqu'ils perdirent leur troisième enfant, cette fois après plusieurs mois de grossesse, Eloïs perdit également le peu de foi ou de crédit qu'il pouvait encore avoir pour les Quatre. Les très longues soirées passées à écouter Ecume et ses souvenirs d'autrefois, des temps où les Hommes étaient prospères et rivalisaient d'ingéniosité dans le domaine médical avaient achevé de le convaincre que ces dieux égoïstes et cruels avaient fait bien davantage que punir les Invocations en les recréant incomplets et stupides.

Ecume avait sans doute voulu bien faire. Sans doute. Peut-être. Mais par ses mots qui avaient voulu distraire et égayer les sombres nuits de désespoir de son Invocateur elle précipita son retour au Temple d'Aqua. Eux, humains, n'avaient rien fait. Ils n'avaient jamais demandé à être créés et ne méritaient pas de vivre cette vie de punition sur une île minuscule, entourés de monstres hostiles qu'il ne leur était plus donné de maîtriser.

Ils auraient mérité une seconde chance s'ils n'avaient pas voulu les laisser à l'Oubli, pas ça.

• 31 décembre 57 : A l'aube de la nouvelle année 58, Laure est de nouveau enceinte. Une ultime et dernière tentative pour le couple qui ne supporte plus de voir fleurir de petites pierres tombales dans leur jardin, à l'ombre du grand cèdre.

- Ecume, retourne au Temple. Je ne veux plus te voir.
- Mais Eloïs…

Il revint seul de ses appartements ce soir de décembre, à l'aube de la nouvelle année. Ses invités ne posèrent aucune question puisque l'Invocation Ecume n'était pas toujours vue à son bras, sa petite main fine reposant sur le brocard de sa veste. Ses invités ne dirent rien mais l'Invocation de sa femme le prit à part ce soir là, s'enquit de l'absence inhabituelle de celle qui avait été sa compagne comme la confidente de son Invocateur. A lui il lâcha quelques mots d'explications :

- Ecume n'est pas en mesure de m'accompagner où je vais, ce n'est pas une combattante.

Il prit le pseudonyme de Lame le lendemain, ces mêmes armes qu'il n'avait jamais été autorisé à brandir et pour lesquelles il ne nourrissait rien d'autre que du dégoût. Il savait par où commencer sa croisade contre les Quatre : le Temple de l'Air, au cœur des Terres de non-droit.  

Maintenant il se cherche une nouvelle Invocation, une qui soit à la mesure de ses ambitions, quelque part dans cette tourmente gelée et inhospitalière...

● Métier : Noble reconverti en chasseur (et tout premier "prêcheur" d'un nouveau courant de pensée, les Nihilistes. Qui prône l'anéantissement de cette mascarade de création dans son intégralité. Que tout retourne au grand Néant.) Il a laissé la gérance de son domaine à son Intendant (censé veiller sur la grossesse de sa femme aussi) avec qui il fait le point tous les mois. Ses terres, situées au sud de Rorn, produisent des céréales.  
● Signes particuliers : Sa voix, profonde et basse, qui tranche avec sa stature étroite ; il porte au majeur droit la chevalière estampée aux armes de sa famille... par dessus les épais gants de cuir noir dont il ne se sépare que rarement.
● Rêve, ambition : Déclencher la guerre des Invocations pour obliger les Dieux à se ramener sur leur création... et la détruire.

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