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Il était cerné. Il fallait se le dire, le lieutenant de la Garde Dorée n'avait pas l'habitude de se retrouver dans des situations aussi embarrassante que dans celle où il était présentement. Avec une jeunesse assez mouvementée dans le bon sens du terme et une entrée dans l'âge adulte atypique, il aurait pu avoir diverse occasion pour finir mort dans un caniveau, rué par les coups des combats nocturnes dans les tavernes peu recommandée ou encore à serrer les dents face au caractère implacable et cruel de ses supérieurs passés. Il avait atteint les échelons avec ambition et rage, s'était fait une place discrète mais certaine dans l'élite et supervisait de son petit bureau des centaines d'hommes. Des plus grands et des plus costaux que lui, il en avait eu à faire. Il s'était souvent retrouvé la tête contre la pierre et l'avait rendu au centuple. Et récemment il avait calmé une dispute houleuse entre des voyageurs et une invocation. Mais il y a une chose encore qu'il ne parvient toujours pas à comprendre malgré ces quatorze années : Par quels moyens ces femmes parvenait-elles encore à la manipuler et à l'emmener voir les affrontements d'invocations à Rorn ?

Silke Nordhal était une femme de la petite noblesse. Elle a participé à l'intégration de Roderik à Lüh , à son apprentissage de la lecture et de l'écriture et de l'entrée dans la milice par son père. Bien qu'il lui soit redevable pour tout ce qu'il est aujourd'hui, il ne s'était jamais engagé à répondre à de tels caprices. Mais lorsque Roxanne, sa sœur et membre de la Milice de Rorn participe au complot, il ne pouvait plus reculer. Grognant dans sa barbe, il avait accepté de voir ne serait-ce qu'une représentation des combats entre invocations.

Assis à ses côtés dans les gradins entre populace et noblesse, Roderik n'attendait qu'une chose : voir la valeur des invocations de la Garde dorée de Rorn. Il ne s'était pas prit la peine de parier sur qui que ce soit, il avait en horreur les jeux d'argent. Courbé, les coudes sur ses cuisses, il n'avait aucune envie de se faire bien voir, ni de se faire voir tout court.

La tigresse soupire et lève les yeux au ciel en entrant dans l'arène sous les applaudissements des spectateurs. S'ils pouvaient tous lui jeter une pièce de mille tsuris ça lui plairait plus ! Ses pattes foulent le sable quelque peu humide. Le soleil est haut dans le ciel en cette journée d'hiver. Pour autant, il ne faisait pas si froid que ça, du moins, elle ne ressentait rien.

La demi-déesse se pose au centre de l'arène et s'assoit le plus calmement du monde. Là elle attend que l'autre, fille d'Ignis, fasse on entrée. Un rugissement retentit ce qui doubla les applaudissements. Elle soupire de plus belle. Se battre contre une personne qui se donnait en spectacle, et puis quoi encore ? Ephy n'était là que pour rafler le pactole de tsuris et pour montrer à tout le monde qu'il valait mieux pas l'embêter.

L'enfant d'Ignis ne se fait pas plus attendre car elle arrive et se pose devant Ephy qui ne lui adresse qu'un demi regard hautain. Qui était-elle pour la juger ainsi ? Une simple chose à la botte de leurs Pères.
Pour simple réponse à sa phrase acide, la tigresse renifle d'un air dédaigneux et se lève, imposant ainsi sa taille et sa domination sur cette chose de pacotille.

Son regard de turquoise se pose sur l'enfant d'Ignis qu'elle ne sonde pas. Elle n'a pas à la sonder, elle sait déjà quel va être le résultat de ce combat; elle gagnerait et l'autre s'en irait la queue entre les jambes.

"Si ta puissance égale ta modestie, je n'ai pas trop de soucis à me faire" dit-elle avant de bander les muscles, prête à répondre à une éventuelle attaque de sa part. Le jeu venait de commencer, qui allait mettre en échec l'autre ?

Les paris sont lancés !

Elle grogne sans pour autant relever l'affront. Cette petite chose frêle et risible allait manger la poussière du sol sur lequel elle servait de paillasson. La tigresse, plus imposante qu'un cheval, sort ses griffes et commence à gratter le sol d'énervement. tous ses muscles sont bandés, prêts à se relâcher pour attaquer ou esquiver une quelconque attaque. Bien qu'elle soit fière et aurait préféré encaisser, elle savait que les tsuris mis en jeux étaient trop important pour elle et la divinité ne pouvait se permettre de prendre un coup en début de combat.
L'avidité primait toujours sur l'orgueil en ce qui la concernait.

Et elle eut bien raison de se méfier car la chose qui lui servait d'adversaire se lança à toute vitesse vers elle. Ephy rugit avant de laisser ses muscles se détendre pour éviter l'attaque en se décalant sur le côté en un bond prodigieux.
Elle était en rogne et était bien décidée à manger l'enfant d'Ignis.

Le grand tigre blanc ne laissa pas une seconde de vide et sauta de suite sur Sphinx qui devait être étonnée de son échec. Toutes dents dehors, elle se jette sur l'invocation, ses griffes et ses pattes avant se faisant aussi dures que de la roche.

Détail:

Contente de son attaque, elle recule et se prépare à une seconde offensive, plus brutale et plus maitrisée. Cependant, elle ne retentera pas le combo, trop risqué pour pas grand chose. Grognant, elle fixe Sphinx qui semblait bien décidée à faire pencher la balance en sa faveur. Mais Ephy n'était pas du tout de cet avais là car elle ne céda pas à la provocation qui pourtant la faisait bouillir de l'intérieur et esquiva la seconde attaque lancée par l'invocation de feu.

Elle ricane légèrement et se redresse, imposant une fois de plus sa taille et sa suprématie. Que pouvait bien faire l'autre face à tant de puissance et d'orgueil ? La réponse: rien. Personne ne pouvait battre la tigresse, personne ne pouvait lui porter de coup. Elle était rompu au combat à force de surveiller la vie de ses minables humains. S'ils pouvaient tous crever !
La divinité inspire grandement et bande à nouveau les muscles, prête à foncer dans le tas, tête la première. Ephy voulait vraiment en finir au plus vite. Cette frêle créature qui lui servait d'adversaire commençait à l'emmerder sérieusement et à n'en pas douter qu'elle finirait par faire une bête erreur si la colère prenait le dessus sur le peu de conscience qu'il lui restait.

Elle s'élance alors, pour une nouvelle attaque tout aussi puissante que la précédente. Gueule grande ouverte, un feu nouveau brûlait dans ses yeux tandis qu'elle laissait sa tête se couvrir de multiples piques éparses. Elle fonça ainsi, tête baissée, dans le tas, sur une Sphinx qui ne pouvait malheureusement rien faire.

Détail:

Et merde ! Elle grogne en encaissant de plein fouet le coup qu'elle n'avait pas vu venir en traitre. Vivement, la tigresse se retourne pour voir de justesse Sphinx lui foncer dessus. Son sang ne fait qu'un tour, un seul. Déjà énervée, la tigresse laisse ses muscles se détendre d'un coup et se propulse en l'air pour esquiver ce coup qui aurait pu lui être fatal. Elle tenait trop à la récompense pour se permettre de perdre. Déjà que ce coup l'avait affaibli en plus de brûler une partie de son pelage si beau.

Doublement énervée, sa fierté en miette, la tigresse retombe un peu plus loin de l'invocation. Laissant de grands sillons dans le sol. Personne ne lui avait demandé de respecter les règles du jeu et elle avait bien envie d'enterrer vivant cette chose. Là de suite ! Cependant, elle allait rester faire play encore un petit moment. Elle profitera d'un instant d'inattention en dehors du combat pour finir la fille d'Ignis dans les règles de l'art.

Pour l'instant, elle se devait d'en finir avec tout ceci. Retroussant les babines, elle fonce à nouveau sur Sphinx mais cette fois-ci de façon plus réfléchie et modérée. Elle ne fonçait pas dans le tas, en somme. Comme pour sa première attaque, ses pattes devinrent aussi dures que de la roche et ses griffes coupantes. Elle était bien décidée à enchainer ses coups pour la voir mourir sous ses pattes.

Détail:

Ephy en a marre. Vraiment ! Toute cette mascarade commence à l'emmerder sérieusement. Elle ne sait pas ce qui l'empêche d'ouvrir une faille sous les pattes de sphinx. Grognant en recevant une seconde boule de feu, la tigresse fini par rugir de rage, sa fierté se faisant piétiner à chaque instant devant une arène en folie.

Saleté d'agilité. Si seulement elle pouvait immobiliser cette chose insignifiante et lui ouvrir le crâne à coup de griffes. Laissant ses griffes s'enfoncer dans le sol meuble, elle contracte ses muscles, se retenant de faire un bête du style foncer dans le tas. Bien qu'elle ai juste envie d'aller encastrer l'autre dans un mur. L'autre avec ce sourire narquois... Il n'était plus question d'argent. Elle en avait fait une affaire personnelle désormais et elle était prête à tout pour gagner, même si cela impliquait la triche d'une quelconque façon qui soit.

Grattant le sol tel un boeuf, la tigresse soupire bruyamment, laissant toute la rage dont pouvait faire preuve Terra par moments. La terre était forte, la terre était puissante et réfléchie. La terre dominait ce monde affreux, ce monde qui n'était qu'une prison.

Soudain, elle se met à courir vers Sphinx, mais pas d'une façon irréfléchie puisqu'elle saute au dernier moment, attaquant ainsi par dessus. N'ayant cependant pas l'effet de surprise, elle doutait que l'autre fille d'Ignis allait se laisser faire. Mais qui ne tente rien n'a rien et là, elle tentait le tout pour le tout, en quelque sorte. La rage faisait couler dans ses veines l'adrénaline, la rendant plus rapide et plus forte. Elle était fille de Terra, fille d'un père qu'elle reniait mais sa force coulait tout de même en elle.

Détail: