Il n'avait pas eu à attendre. Arrivant lui même un peu plus tard que prévu, Salazar Mochet, grand spécialiste référent du Lac des Astres, s'était presque retrouvé nez à nez avec son escorte alors qu'il arrivait aux portes de la capitale Arcanienne. Un visage connu. S'il ne se souvenait pas de toutes les têtes qu'il croisait, le prestigieux professeur Mochet était sûr d'avoir déjà vu celle d'un des types présents. Un rapide salut de la tête accueillit les trois comparses lorsque le scientifique prit la parole.
"Ne perdons pas de temps, j'aurais préféré être en avance plutôt qu'à l'heure. On ne sait jamais ce qui peut nous arriver en route après tout."
Ils étaient déjà en avance. En comptant le temps de monter le campement de fortune que Salazar avait déjà l'habitude de fréquenter dans ses séjours instructifs, il ne leur faudrait pas plus de trois heures pour arriver à destination, même très prudemment. La nuit tombant plus tôt en hiver, ils voyageraient sous le ciel déclinant. Dans la forêt de Jade, seul le chant des monstres indiquait le moment de la journée à venir.
Pourquoi si peu de formalités envers ses nouveaux compagnons de route ? Tout simplement parce qu'ils ne manqueraient vraiment pas de temps pour papoter une fois sur place. Et même en route, l'ennui pouvait s'avérer plus dangereux que les monstres... Et c'est pour cette raison qu'il fallait partir au plus vite. A peine eurent-ils mis les voiles que la menace silencieuse fut mise à exécution. Affalé sur son variquan, Salazar se tourna vers les joyeux lurons avant de s'exprimer d'une voix portante et relativement sympathique
"Comment vous vous appelez, les "lucioles" ? On va passer quelques temps ensemble, il parait ; prêts pour dormir de jour et vivre de nuit ?"
Ses "lucioles", ses guides dans l'obscurité. Le choix des mots n'était pas laissé au hasard pour l'expert du lac. Avec un peu de chance, ils resteraient des "lucioles" dans son coeur jusqu'à la fin de l'expédition...
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Roxeur (Avril 2018)
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : k_k_k_k_man Date d'inscription : 25/08/2013 Messages : 210Liens vers la fiche :
Ça y est, ils étaient partis. L'Ouroboros et Mana sur Lustre, leur cheval, ils suivaient le donneur de quête.
Le silence ne dura pas longtemps et le-dit Salazar Mochet se retourna pour les interpeller.
« Je suis l'Ouroboros. Je suis un guérisseur qui voyage avec sa sœur. »
Dormir le jour et travailler la nuit. Est-ce qu'il allait réussir à changer de rythme assez vite pour être efficace pour la science ? L'Ouroboros l'espérait sincèrement. Préférant ne pas sortir une énième boulette placé sous le signe de sa naïveté, il n'ajouta rien de plus.
Il flatta l'encolure de Lustre, sa monture. Ça, sentir le corps de la déité dans son dos et savoir que son esprit serait occupé par une quête chassait la menace des pirates dans sa tête. Ses épaules se détendirent un peu et le guérisseur commença à profiter du paysage.
Silencieux pour le moment, presque absent, il en tarderait probablement pas à se « réveiller ».
HRP:
Post court pour lancer notre RP car je ne suis pas sur que j'aurais pu posté aujourd'hui. Ou alors vraiment en fin de journée...
Ainsi le petit groupe s'était séparé pour se donner rendez-vous au point de rencontre du fameux donneur de quête. Assise derrière Boro, les mains posées sur ses hanches pour se cramponner, Mana profitait de ce moment pour observer la ville et la foule. Son ancien visage humain demeurait proche de son apparence originelle et ainsi attirait quelque peu les regards. Ici, elle avait un visage quelconque appréciait cet anonymat. Elle détaillait avec malice les jeux des enfants ou encore les interactions des mortels avec certains commerçants. En sommes l'humanité semblait être si similaire à ce qu'avait pu être sa grand sœur du premier monde dans ses premiers temps. Mana laissait ainsi défiler la ville avec un air nostalgique.
Lorsqu'ils arrivèrent, le petit groupe fut très vite lancé sur la route par celui qui semblait être le commanditaire de la quête. La grand lancière s'intrigua du variquan. Ce drôle de reptile bipède semblait être une des nouvelles créatures de ce monde. Elle en avait vu beaucoup plus dans les rues que de chevaux, ce brave animal serait donc moins prisé ? En voie de disparition peut être ? La jeune femme fut sortie de sa réflexion par le scientifique qui les appela « les lucioles ». Elle étira un franc sourire alors que son frère répondait le premier.
« Une sœur qui s'appelle Mana. Ma-na. » ricanna-t-elle en plantant gentiment deux index dans les flancs son frangin.
Son moue s'était faite vaguement vexée avant de se refaire aimable pour le commanditaire. « Et nous comment devons nous vous appeler ? Messire ? Monsieur ? Doc ? »
Au question sur le fait d'être prêt à vivre la nuit, Mana demeura sceptique. Elle n'avait pas de vision nocturne sous cette forme. Elle allait devoir redoubler de prudence face aux éventuels dangers qui eux seront certainement très à l'aise avec la nuit...
"L'ouroboros", Mana, Athor. D'accord, c'était noté. Le dernier lui avait arraché un sourire acerbe et pourtant sage à sa façon. Répondant courtoisement aux trois à la fois, il regardait ses lucioles à tour de rôle pendant qu'il parlait.
"Salazar Mochet, scientifique référent du Lac des Astres à l'Académie de Lüh. J'osais espérer que ceux qui me connaissent aient au moins retenu ça..."
Son regard se posa sur le dénommé "Ouroboros" et non sur le jeune noble. Cette tête lui rappelait vaguement quelque chose et cela avait forcément un lien avec le Lac des Astres. Après tout, il n'y avait que ça qui comptait au yeux de l'érudit qui avait peut être moins d'engouement à retenir la tête de tous les jeunes qui assistaient à ses conférences. Son regard se posa à présent sur Athor.
"Pas de braconnage prévu, l'ami. Je pensais que tout le monde serait venu en ayant au moins lu l'affiche à la taverne... On va camper pour tenter de voir un Inako et analyser ses techniques de guérison à propos d'une de mes théories personnelles."
Guettant les signes d'un potentiel questionnement, Salazar se tut et regarda tour à tour ses interlocuteurs. Quelque chose clochait, même s'il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus pour l'instant...
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Roxeur (Avril 2018)
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : k_k_k_k_man Date d'inscription : 25/08/2013 Messages : 210Liens vers la fiche :
Ouch ! Sa « sœur » n’avait pas beaucoup aimé qu’il ne la présente pas. Il avait bondi comme s’il était tombé sur un monstre de trois mètres. Heureusement, Lustre le cheval, n’était pas parti en plein galop. Probablement habitué maintenant aux bizarreries de son maître.
*Salazar Mochet ? *
Le nom évoquait de vagues souvenirs à celui qui était encore loin de pouvoir s’appeler guérisseur. Avait-il assisté à un de ces cours ? Probablement sur les conseils de sa mère qui ne pouvait s’occuper exclusivement de son éducation.
La vague de souvenirs s’arrêta tout nette quand Athor mentionna le braconnage. C’était totalement contraire aux principes de l’Ouroboros. Cela ressemblait trop à des activités de pirates et il ne voulait pas retomber dans de mauvaises affaires. Mais le dénommé Salazar s’occupa bien vite de le rassurer.
« Une théorie personnelle ? A quoi est-ce que vous pensez ? Je veux dire, s’il y a moyen de vous aider, n’hésitez surtout pas. Etant guérisseur et travaillant sur le secret de l’immortalité des déités, je suis prêt à apprendre tout ce qui se passe sur le sujet. »
L’Ouroboros ne parla pas plus. D’un parce qu’il avait très envie d’entendre les premières réponses. De deux parce qu’il avait peur de révéler sa vraie identité et de commettre une nouvelle bourde. Et de trois, parce que sa « sœur » poserait probablement les questions pratiques quant à savoir la technique pour l’approcher et autres détails techniques de la quête.
Car lui avait la tête dans les nuages et elle les pieds bien encrés sur terre.
Mana avait gentiment ricanner au bond de son frère. Fière de sa pitrerie elle arborait un sourire goguenard que le pauvre Boro ne pouvait voir. Le scientifique se présenta ensuite, un dénommé Salazar Mochet, un nom curieux à ses oreilles, qui avait pas du lui apporter la tendresse de ses pairs dans l'enfance. Les petits humains pouvaient être tellement cruels quand un nom ressemblait à un mot du langage courant...
La conversation suivi son cours sans que la lancière ne juge bon d'intervenir. En somme il s'agissait d'une courte expédition d'observation d'une espèce dans son milieu naturel. L'inako, elle ignorait tout de cette créature et était donc bien curieuse aussi de voir de quoi il s'agissait. Ce qu'elle fit remarquer en pensant à voix haute. « Cela va être intéressant, je n'ai jamais vu d'Inako. A quoi cela ressemble ? Est-ce dangereux ? »
Oups. Elle rentra la tête dans les épaules et tira un peu la langue en guise d'excuse. Avec les questions de son frère le pauvre scientifique allait se trouver ensevelit de demande d'information. A moins que cela ne soit Athor qui y réponde, il était naturaliste, peut être en savait-il d'avantage sur cet animal. Elle lui jetta un coup d'œil amusé pour guetter sa prochaine intervention dans la conversation.
Un rire gras s'éleva de la gorge du scientifique baraqué. Pour des petits jeunes, ils étaient curieux et impétueux ! Deux spécificités que le maître du Lac savait apprécier. C'est d'ailleurs avec une voix pleine de sympathie qu'il répondit, appréciant déjà le voyage qui se profilait à l'horizon.
"WAHAHAHAHAHAHA ! Désolé les lucioles, va falloir répéter certaines questions, je vais pas m'en rappeler si vous me lancez tout d'un coup ! Je vais commencer par le début. Merci à... Athor ? C'est ça ? Qui nous offre une excellente introduction sur les théories des inakos."
Première pause, premier regard approbateur au jeune noble du groupe. Il tairait le fait qu'il était l'auteur de l'ouvrage en question et qu'il avait laisser ses homologues souffrir pour le bien de la science et des inakos. Après tout, il était également l'auteur de nombreuses grosses reliures sur les Lucioles, ses premiers amours du Lac ; laisser souffrir des gens qui leur veulent du mal n'avait pas demandé trop d'effort. Son nom de plume lui permettait de rester neutre aux yeux de la société et cela lui seyait parfaitement.
Salazar se tourna ensuite vers Mana, celle qui semblait la moins rodée sur le sujet. Sa question profiterait en plus aux autres qui, bien que connaisseurs, semblaient aussi posséder certaines lacunes sur l'apparence des créatures rarissimes qu'étaient les inakos.
"Les inakos sont des monstres reptiliens quadrupèdes de taille moyenne, c'est à dire globalement de la taille d'un homme. Dotés de cornes courbées, on les associe à la race dite "draconique" en raison de leurs écailles, de leurs cornes, et de la source de leurs pouvoirs magiques. Inoffensifs et extrêmement craintifs, ils sont réputés pour leurs pouvoirs de guérison."
Jetant un coup d’œil aux auditeurs afin de s'assurer que ceux-ci étaient toujours attentifs, il reprit ensuite la parole pour continuer ses explications.
"Il existe de nombreuses théories sur la source des pouvoirs de inakos, que notre ami Athor doit sûrement connaitre s'il a lu la recueil des "Théories sur les sources magiques" dans lequel il est stipulé que les créatures maîtrisant la magie pourraient hériter leur potentiel d'une source commune. De ce fait, les inakos sont, selon ces théories, des créatures liées à l'influence de l'eau ou de la terre."
Seconde pause. Il n'était pas l'auteur de cet ouvrage mais avait aidé à la classification des monstres du Lac des Astres. Beaucoup de questions avaient déjà eu leur réponses, certaines étaient oubliées, d'autres volontairement mises de côté. Déjà, il fallait voir si les informations actuelles suffisaient.
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Roxeur (Avril 2018)
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : k_k_k_k_man Date d'inscription : 25/08/2013 Messages : 210Liens vers la fiche :
L'Ouroboros était troublé par toutes ces nouvelles informations. Il y avait beaucoup plus d'éléments les touchant personnellement lui et Mana. Si ce n'était à cause de la description de l'apparence de l'Inako, l'Ouroboros aurait commencé à échafauder une théorie selon laquelle sa déité et la créature du lac était reliée. Mais, après tout, combien de siècles d'évolution les distançait ?
*Il faudra que je lui en parle lorsque nous serons tous les deux. *
Il sentit que l'attention était revenu sur lui. C'était donc à lui de reprendre la parole :
« Ca fait bien longtemps que je n'ai pas lu de livres. Entre mon voyage d'initiation et toutes les aventures qui en ont découlé...
(mésaventures plutôt...)
En tout cas, au retour de notre voyage, j'aimerais beaucoup emprunter ces ouvrages que vous parlez. Peut-être même pourra-t-on continuer à parler des Inakos dans votre bibliothèque ? »
D'habitude introverti, l'Ouroboros n'hésitait pas à jouer d'audace et à s'inviter chez Salazar Mochet et/ou chez Athor Cubbod. Bien entendu, il se fit la remarque qu'il avait encore pris une décision sans en référer à sa compagne. Il tourna la tête vers elle et lui signifia de son regard gêné qu'il était désolé.
*Bah, après tout, il n'y a aucun danger à passer un peu de temps chez un chercheur, non ? *
L'Ouroboros se tourna vers Athor, ayant soudain une idée en lien avec l'histoire du livre :
« Dites, est-ce que ça veut dire que l'un de nous devra se blesser pour maximiser les chances de faire une rencontre ? »
L'Ouroboros étant un guérisseur, il savait qu'il pouvait couper à des endroits qui saigneraient beaucoup sans grande conséquence. Et son innocence faisait qu'il était prêt à être la victime au nom de la science et du secret de l'immortalité des déités. Après tout, il savait que sans risque, il n'y avait aucune récompense.
*Hors de question de gâcher ma courte vie à simplement soigner les gens. Je veux faire plus. Pas pour que mon nom soit inscrit dans plusieurs grimoires. Mais pour permettre aux humains de s'élever. De se magnifier. *
Puis son cheminement de pensée revint aux questions qu'il avait posé. Et à la moitié de réponse qu'on lui avait donné. Il apostropha Salazar Mochet et lui demanda :
« Vous parlez d'une source commune. Est-ce que ça veut dire qu'il existe un endroit physique où même les humains pourraient se baigner et y acquérir les pouvoirs des Inakos et des Déités ? »
L'Ouroboros tourna la tête vers Mana. Son regard lui demandait silencieusement si elle était au courant d'un tel lieu. Car si un tel lieu existait, ce serait une avancée incroyable pour ses recherches !
Dans ses yeux, Mana pouvait déjà voir son « fils » s'imaginer nager dans le lac et acquérir les mêmes pouvoirs qu'elle.
Ah l'esprit scientifique et son éternelle analyse de tout. Mana allait devoir faire attention à ses paroles pour ne pas trahir sa nature divine aux milieux de ces petits-là. La curiosité d'Athor semble piquée par les propos de Boro. La lancière, toujours assise derrière lui, rit doucement à la question du naturaliste. Il lui était sympathique alors elle n'avait pas envie de lui mentir, mais ne pouvait pas se trahir non plus. Le choix des mots allait être son nouveau jeu tout au long de cette expédition.
« Soigner est le métier Ouro, il m'apprend les bases avec les plantes. Pour l'instant, je l'assiste dans les soins et veille à se qu'on ne fasse pas de mal au toubib. » Finit-elle en désignant sa lance d'un coup de tête.
Tout cela était vrai et laissait Boro sur le devant de la scène des soignants. Bien que sa nature divine en fasse une excellente soigneuse grâce à la magie, elle ne connaissait ce nouveau monde depuis trop peu de temps et son savoir de l'ancien n'était qu'une béquille faite de parallèle et d'approximations. Elle ne savait pas encore soigner par les plantes, c'était un fait. Aussi elle écouta avidement tout l'échange entre les trois hommes alors qu'ils échangeaient leur savoir. Ces quelques jours se promettaient passionnants de ce point de vue là.
L'histoire de l'inako sauvant un demi-dieu la laissa songeuse. L'empathie n'était pas rare dans le monde animal, mais bien souvent le fait d'individus ayant la notion de famille et s'interposant entre un prédateur et une proie grâce à leur masse. A moins qu'ici l'Inako ne reconnu la magie des dieux et son instinct le poussa à soigner le demi-dieu avant l'humain ? Aurait-il poussé la compréhension de la situation jusqu'à se dire quand sauvant le grand, le grand irait sauver le petit ensuite ? Une bien curieuse histoire...
La seconde partie des propos de Salazar fit fleurir un sourire tendre sur ses lèvres. Alors les humains de ce nouveau monde étaient déjà allés si loin dans la compréhension de ce dernier. Cette théorie était à la fois juste et fausse. La source commune était la magie elle-même, celle des dieux insufflée dans la vie de ce monde. Mais il n'y avait pas un lieu précis où trouver une telle source. C'était comme affirmer que tout le vivant avait un seul cœur, alors que chaque individu à son propre cœur qui bat.
Au premier regard désolé de son frère, elle s'était contentée d'un haussement d'épaule amusé en guise de réponse. Elle s'était fait une raison, elle ne pouvait l'empêcher de faire des erreurs. Elle ne pouvait que l'accompagner pour lui éviter de mal finir. En parlant de mal finir, le voilà qui propose déjà à quelqu'un de se blesser intentionnellement. À la mention de la source commune, elle secoua la tête en signe négatif avec un nouveau haussement d'épaules, qui pouvait être pris pour une signe d'ignorance. Mais Boro pourrait y comprendre que c'était la réponse à sa question, non une telle chose n'existait pas.
Voyant que le sujet pouvait dévier encore sur un tel débat. Elle chercha assez vite une diversion avant qu'elle ne soit tentée d'intervenir et donc de se trahir. Mana tomba sur la lance dans le dos d'Athor. Parfait.
« Je vois que tu as prévu de quoi t'occuper »dit-elle en pointant la Dorn avec un coup de menton malicieux. « Je reconnais la facture de l'arme. Tu es allé dans la même armurerie que moi, c'est un bon choix pour commencer, mais peut-être pas la plus maniable.»
Oui bon, elle pouvait aussi passer pour la demoiselle que le savoir commence à ennuyer et donc essaie de repartir sur son domaine de prédilection. Et cette pensée l'amusait.
Les quiproquos étaient monnaie courante dans les discutions scientifiques. Bien qu'il existe des termes pour essayer de les limiter au maximum, il fallait en avoir fait l'apprentissage pour qu'ils s'avèrent efficaces. Meslial semblait garder les pieds sur terre en formulant sa question mais cette dernière avait retourné le cerveau du jeune Athor qui avait sauté à des conclusions hâtives, pensant que la question de Meslial reflétait les pensées du maître du Lac des Astres. Tout en rassurant le jeunot, il fit une pierre de coup.
"Aucun soucis l'ami ! C'est courant dans les transitions géologiques que les monstres soient moins présents. Regarde en face... Tu vois que la forêt se rapproche, c'est donc qu'il y a moins de chances de tomber sur des monstres... Du moins, de ce côté-ci... Une fois dans la forêt, il est probable qu'on soit pris en chasse dès nos premiers pas. Il y a davantage de monstres territoriaux dans la forêt. Je te recommande de te renseigner sur les natures des créatures des zones que tu t’apprêteras à franchir à l'avenir, ça t'évitera des surprises."
Un bref coup d'oeil à Meslial suffit à l'inciter à poursuivre ses explications précédentes.
"Et non, je ne parlais pas d'une source physique... D'après de nombreux rapports de la garde dorée et des chasseurs dorés, il semblerait que la présence des monstres soit plus dense près des temples, là d'où viennent également les invocations... C'est une des bases les plus solides qui servent cette théorie. De là à savoir ce qui est à la source de cette magie commune, on y passerait des heures pour arriver à la conclusion qu'on en sait rien..."
Un rictus cynique avait une nouvelle fois arraché un sourire au chercheur alors que le groupe était à présent sur le entier s'engouffrant sur le champ dans la forêt de jade. Un doigt sur la bouche intima aux aventuriers de baisser d'un ton. Chuchotant, il arrêta son variquan pour que les autres puissent l'entendre et passer le mot.
"Athor reste près de moi et le duo nous suit de près. En cas de danger repéré, on prévient par signe visuels et tactiles. Pas de gestes brusques, pas de cris, on chuchote uniquement avec son voisin pour le moment. Je préviendrai par un mouvement directionnel quand on changera de route. En cas d'attaque ennemie, les deux de derrière sont les plus exposés donc gardez vos armes à portée."
S'assurant d'un regard que tout le monde avait compris, Salazar décida quand même de rassurer un peu le groupe.
"On ne craint pas grand chose pour le moment sur le sentier mais restons prudents... Je veux juste limiter les risques au maximum."
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Roxeur (Avril 2018)
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : k_k_k_k_man Date d'inscription : 25/08/2013 Messages : 210Liens vers la fiche :
La forêt était proche et cela balaya la conversation scientifique. Salazar Mochet prit le rôle de meneur et disposa ses ordres. Il n'avait rien contre. Surtout qu'on lui demandait de faire équipe avec Mana. Ça le soulageait de savoir qu'il pourrait la voir juste en tournant la tête et non en se retournant complètement sur son cheval.
Plus un son ne sortait de la bouche du guérisseur. Il savait ce que les forêts pouvaient contenir comme monstres. Ses mains touchèrent son arc et vérifièrent que son carquois était au bon endroit. Il n'était pas le meilleur archer de l'île mais il savait se débrouiller lorsque le danger ne se trouvait pas à un souffle fétide de son visage.
L'Ouroboros s'était penché inconsciemment vers le devant. Il voulait voir et, de ce fait, son corps s'approchait pour « zoomer ». En même temps qu'il plissait les yeux à la recherche d'un signe précurseur de danger, la main du guérisseur caressait le flanc de Lustre. Ce n'était pas la première fois que le cheval s'enfonçait dans une forêt potentiellement dangereuse. Mais ça n'empêchait que comme lui, elle était sujette à la peur.
Finalement, ce fut plus fort que lui. Il fallait qu'il réponde au débat scientifique. Car il avait sa propre vision des choses. Qui était peut-être naïve, peut-être erronée mais qui possédait toute de même une certaine crédibilité. Alors il chuchota au groupe :
« Je peux comprendre qu'il n'existe aucune source « physique ». A la limite, c'est pratique dans les romans d'aventure et de magie, mais en pratique, je sais que c'est plus compliqué. Par contre, je reste persuadé qu'il existe une manière de « toucher » la magie. De la manipuler. D'expérimenter avec. »
L'Ouroboros fit une petite pause, le temps de trouver comment illustrer son hypothèse.
« Imaginez le vent. C'est une forme de puissance provenant de la nature. Pourtant, on ne peut vraiment la toucher tout comme on ne peut pas vraiment la capturer. Mais grâce aux moulins, on peut utiliser la puissance du vent pour fabriquer de la farine par exemple. Tout ce qui manque aux humains, c'est une sorte de paire de lunettes pour « voir » la magie. Mais également une carte pour découvrir où elle est, où elle circule, où elle s'accumule. Dans les temples par exemple. C'est indéniable. Et enfin, en plus des lunettes et de la carte, il nous fait quelque chose, une machine, un « moulin » pour utiliser nous-même la magie. »
Voilà, il avait libéré sa tête. Il s'était débarrassé de ses idées. Il pouvait maintenant reprendre son rôle d'observateur, l'oreille tout de même attentive aux réponses des deux hommes.
Le débat fut coupé court à l’arrivée de la forêt. On leur donna bien vite des ordres pour leur survie. Des recommandations que la lancière prit très au sérieux. Elle ne connaissait pas les créatures de ce nouveau monde, donc encore moins les monstres de cette région. Elle souhaitait éviter d’avoir recours à la magie donc il lui fallait redoubler de prudence. Garder les armes à portée de main, soit, mais elle était une lancière pas une archère. Si une menace apparaissait, elle devait pourvoir sauter sur son adversaire. Et pour cela elle ne pouvait pas rester assise sur le dos de leur brave monture. Sinon elle serait contrainte de lancer son arme et de risquer de la perdre.
Non, Mana devait se tenir prête à sauter de monture pour protéger Bororo et le groupe. L’ouboros d’ailleurs ne tarissait pas en paroles, enfin en chuchotement. Levant les yeux au ciel avec amusement elle ne put s’empêcher de lâcher quelques mots avec un petit rire malicieux et silencieux. « Si on suis ton raisonnement alors les moulins à magie sont simplement les objets magiques et les invocations. »
Elle finit par sortir son arme de son dos et la tenir posée sur ses genoux,prête à la planter dans un ennemi à portée. Elle assurait son assise sur la selle en serrant d’avantage ses jambes sur les flancs de l’animal. Se tenant bien droit elle tournait la tête de part et d’autres pour voir venir le danger. Elle observait aussi attentivement chaque membre du groupe pour être réceptive au moindre si d’alerte de leur part.
Difficile d'entendre tout ce qui se disait derrière et à vrai dire, sur le coup, ce n'était pas ce qui intéressait le plus le chef du groupe. Ce dernier était attentif aux signes que la forêt pouvait lui envoyer et négligeait légèrement ses accompagnateurs. N'écoutant les bribes de dialogue que d'une oreille, il sourit vaguement aux propos des trois individus, appréciant chacune de leurs personnalités. Dans un coin de son esprit, il nota pour lui même quelques descriptifs : l'Ouroboros scientifique, Mana la pragmatique et Athor l'érudit. Trois individus rassemblés par la curiosité et l'intelligence. Trois approches totalement différents les uns des autres mais motivés par la même soif. Salazar y voyait un intérêt plus poussé qu'au départ : cette petite coalition fonctionnait bien. L'aventure leur serait à tous profitables. Ne pipant mot, il continuait d'orienter son escorte avec une prudence nécessaire et les créatures les plus inoffensives du coin en faisait en même, laissant planer un silence inquiétant. Finalement, après quelques minutes, ils arrivèrent sans encombre à la fameuse bifurcation où le maître du lac s'aventura prudemment entre deux fougères masquant le changement de cap potentiel. La route était plus fine et ils devaient avancer à présent en file indienne. Le campement ne serait pas loin mais il ne fallait pas baisser sa garde. Un bruit sourd de branche cédant quelque part dans l'opacité verdoyante inquiéta un bref instant l'homme en tête de file, posant sa main sur la garde de sa masse avant de la retirer en soupirant de soulagement. Le convoi ne s'était pas arrêté et ils ne tardèrent pas à voir l'objet de leur visite entre deux épais troncs moussus : le Lac des Astres.
Dissimulé par des feuilles et branchages grossiers, dans une petite crevasse bordée de roche, un abris se démarquait. C'était artisanal et grossier et ils y seraient serrés à quatre, ce qui leur assurerait d'avoir chaud. Il y avait déjà une réserve de bois bien au sec au fond de la cabane, permettant d'allumer un feu dès la tombée de la nuit. Bien que protégés des intempéries, la masure était cependant ouverte sur la faune et la flore locale, manquant d'une porte solide et ne pouvant contenir la fumée que produirait leur feu de camp. Il y avait deux sorties au refuge : l'entrée principale béante et une petite trappe faisant office de mur qui pivotait vers l'extérieur en cas de danger imminent. A droite, la roche formait un solide mur naturel tandis que d'épais branchages disposés poutres obliques de près de cinq mètres constituaient le mur de gauche ainsi que le toit, couverts de feuillages épais dissimulant l'ensemble de l'extérieur et protégeant ses résidents de la pluie. Une fois installés dans l'antre, le lac était visible depuis le grand mur de bois à plus d'une trentaine de mètres. L'espace pour faire le feu serait en parti couvert également par les fameuses poutres, le plus près de la roche possible. Un abris pour les montures avait également trouvé sa place près de la "porte arrière"où deux arbres solides maintenaient des planches à l'horizontal afin de former un pont.
Salazar Mochet se frotta les mains et descendit de sa monture en intimant doucement aux autres d'en faire de même et de laisser les variquans et autres chevaux boire dans le lac pour se désaltérer. Il accompagna le sien en buvant à son tour une grande gorgée de l'eau pure, se redressant alors en s'étirant. D'une voix frôlant le chuchotement, il se mit le plus près possible de tous les membres de l'escouade avant de parler.
"Mettez vous à l'aise, profitez du coin... Évitez juste de faire trop de bruit."
Un doigt sur la bouche, il attendit de voir les réactions des jeunes gens avec un regard intéressé et curieux.
▼ Succès ▼▲ Succès ▲
...
Roxeur (Avril 2018)
▼ Afficher le Profil ▼▲ Cacher le profil ▲
Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : k_k_k_k_man Date d'inscription : 25/08/2013 Messages : 210Liens vers la fiche :
L'Ouroboros ne put masquer un sourire enfantin qui vint illuminer son visage. L'excitation se répandait dans son corps à l'idée de ce qu'il pourrait voir si la chance et le cours des événements le désiraient.
Quand Salazar Mochet leur parla avec faible audition, le sourire disparut en un instant du visage du guérisseur pour laisser place à une contraction de son front. Ses sourcils un peu froncés, il était redevenu tout de suite sérieux. Avec ce qu'il avait vécu en compagnie de Mana, il savait ô combien comme la nature pouvait être dangereuse.
En silence, il accompagna Lustre se désaltérer. Il lui flatta l'encolure et murmura pour eux deux comme ils avaient fait du chemin depuis qu'Elisabeth les avait quittée.
Une fois sa monture attachée avec les variquans, l'Ouroboros s'installa dans la cabane. Assis en tailleur, il observait déjà le Lac des Astres. Il ne voulait pour aucune raison stupide manquer cette opportunité qui, il était sur, le ferait grandir.
C'est pour cette raison qu'il adressa la parole à personne. Il lui semblait que toute parole serait triviale. Tout débat devrait être reporté au voyage du retour. Ou peut-être chez dans la bibliothèque d'Athor. Mais pour le moment, l'Ouroboros fixait le Lac des Astres.
Peut-être découvrirait-il quelque chose ? Un signe annonciateur ? Le regard d'une créature révélatrice ?
Le dos droit, sa main gauche soutenait sa tête. Tandis que sa main droite reposait sur un objet qu'il avait posé sur le sol à côté de lui. Comme il se l'était dit juste un peu auparavant, il savait ô combien la nature pouvait se révéler dangereuse. C'était pour cette raison qu'il avait posé son arc juste à côté de lui.
Pas par velléité guerrière. Mais uniquement par survie. Sa vie ne pouvait se finir maintenant. Il n'avait pas encore apporté sa pierre à l'édifice de connaissances et d'évolution vers le plein potentiel humain.
Malgré son état d’alerte, Mana ne pouvait s’empêcher d’afficher un large sourire malicieux. Visiblement son histoire de moulin à magie avait été pris pour une blague et cela l’amusait grandement. Ses paroles étaient pourtant porteuses de vérité. Et puis la légère cascade d’Athor suite à son reproche ne faisait qu’ajouter à son amusement. Elle tourna cependant la tête dans la direction opposée pour dissimuler un gloussement silencieux.
La suite du chemin se déroula sans encombre. Visiblement les monstres étaient occupés ailleurs. Réellement ailleurs. Étant sous forme humaine, son aura magique était bien trop diminuée pour constituer une dissuasion quelconque. La lancière profita donc de son observation attentive de la forêt à quetter une menace inexistante pour s’approprier la végétation environnante. Etudiant à sa façon la flore, elle tirait mentalement des conclusions sur ce qui l’entourait en faisant des parallèles avec le règne végétal du premier monde.
Puis il arrivèrent au lac des Astres. Mana descendit bien vite de monture pour se régaler du spectacle du lac. Elle hocha simplement à la demande de Silence du scientifique. Un sourire nostalgique l’habita quand son regard d’ébène se posa sur les flots. En d’autres temps, elle aurait volontiers piqué une tête pour découvrir les recoins de cette alcôve aquatique. Alors que tous s’affairait autour du refuge et de leur monture, la lancière posa son arme à son côté dans l’herbe alors qu’elle frôlait la surface liquide de la main. Quelques ombres dansèrent sous l’eau sans que la demoiselle ne parvienne à identifier précisément une créature. Elle but à son tour de l'eau fraîche à grande goulée aidée de ses mains disposées en coupe. Puis son regard se perdit dans l'observation subaquatique un moment avant que ses lèvres ne s'étirent en un sourire entendu, comme si l’eau venait de la mettre en garde. Au fond, il valait mieux ne pas attirer un quelconque monstre des fonds à la surface.
Elle saisit sa lance et rejoignit les hommes dans la masure. Voyant Bororo absorbé dans ses pensées, elle se contenta d’un rire silencieux et murmura pour qui voulait l’entendre.
« C’est Magnifique ici. Je comprends mieux que l’on puisse se passionner pour étudier une telle région. J'ai hâte d'en observe la faune !»