[Chasse] Une histoire de famille

15/05/2017

Chasse

Une histoire de famille

1500 T.

Objectif : Retrouver et achever un Cruentur blessé
Secteur de recherche : La traversée de la rivière Blanche
Récompense : 1500 Tsuris + butins de monstre
Précision sur la quête: Il s'agit également de retrouver la chasseuse lancée à la poursuite du Cruentur

Le petit mot de Meera Khan "Ma sœur s'est lancée seule à la poursuite de ce Cruentur et je crains pour sa vie, avant qu'elle n'y parvienne. Faites vite, nous n'avons pas beaucoup de temps !"

Conseils:
L'aide d'invocation est vivement conseillé !

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

23/03/2018

Mais quel débile !
Cette seule pensée tournait en boucle dans ma tête depuis que je m’étais réveillé ce matin. J’avais passé la nuit à l’auberge de la taverne, où je m’étais présenté sous un faux nom. Bien sûr après m’être enfui de la demeure familiale le jour de mon supposé mariage, mon père serait furieux et me chercherait dans toute la capitale. Ou alors prendrait-il mon acte comme une bénédiction ? Enfin débarrassé de son incapable de fils ? Non, il tenait trop à l’image qu’impliquait son titre de noblesse pour m’abandonner si facilement. Il fallait mieux faire profil bas pour le moment et abandonner mon identité le temps que sa fureur ne passe, ou j’allais retourner chez moi en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Le mariage serait sûrement toujours d’actualité, malgré ma fuite soudaine. Hors de question. Mais d’un autre côté, qu’allais-je bien pouvoir faire désormais ? J’avais passé la dernière journée à me balader dans les rues de Lüh avant d’aller à l’auberge, angoissé par la moindre personne qui croisait mon regard. Et si on me reconnaissait ? Non pas que je sois connu ou que j’aie beaucoup d’amis, mais tout de même. Puis j’avais passé cette matinée dans ma chambre à dormir. Je n’étais pas particulièrement fatigué, mais c’était le seul endroit où je pouvais rester tranquille sans avoir peur de croiser mon père.

Je n’étais sorti que pour aller acheter de quoi manger auprès d’un marchand quelconque. Fort heureusement la bourse que j’avais volé à mon père avant de m’échapper était suffisamment remplie pour survivre sans trop de soucis pendant quelques jours. Il me restait trois cent cinquante Tsuris. C’était assez pour le moment, mais si je comptais sortir de la ville et aller vers de nouveaux horizons, il me fallait plus. Pour avoir plus, il me fallait accepter des contrats de chasse, c’était la seule solution que j’envisageais. Alors après avoir mangé, j’étais retourné à la taverne pour observer le tableau d’affichage où tout les fortunés venaient accrocher leurs requêtes. La bonne nouvelle c’est que je ne voyais pas ma tête affichée dessus, comme aurait-pu le faire mon père. Je me demande ce qu’il aurait écrit en premier dessus, fugue, ou vol d’argent ? Surement le deuxième. Un mercenaire mal intentionné pourrait profiter de la première raison pour lui demander une récompense plus importante. D’un autre côté, mettre son propre fils à prix pour vol lui apporterait un déshonneur certain.

La mauvaise nouvelle en revanche, c’est qu’il n’y avait pas beaucoup de contrats qui semblaient faciles d’accès pour une première chasse. Quelqu’un cherchait un Sylvebec et était prêt à payer 1100 Tsuris pour ça. A première vue c’était très intéressant, mais deux problèmes se posaient à moi. Premièrement, je ne savais pas si j’étais assez talentueux pour pouvoir capturer un oiseau si rare et si vif. Deuxièmement, admettons que je le sois, rien ne garantissait que je puisse en trouver un sans croiser le chemin d’un monstre bien moins inoffensif. Si j’achetais des objets magiques, je n’aurais plus un sou en poche, c’était trop risqué. Il me fallait vraiment une invocation, rapidement. Le problème était le même ceci dit. Le voyage vers un temple serait soit coûteux soit dangereux, et même si j’arrivais à en atteindre un, qu’est-ce qui me garantissais d’en ressortir vainqueur ? Ou même vivant d’ailleurs ! Mais quel débile d’être parti de chez moi !

Ne sachant quoi faire, j’ai décidé de m’asseoir à une table après avoir commandé une chope de bière. Je n’en avais jamais bu une en entier. Mes seules expériences avec l’alcool se trouvaient auprès de mon père, quand il me laissait boire un peu de son vin. Je n’aimais pas vraiment ça, mais il fallait bien consommer quelque chose si je ne voulais pas m’attirer les regards inquisiteurs de tous les clients de la taverne. Quoi que vu l’état de la plupart d’entre eux, sûrement aurais-je pu m’en passer. Mais je préférais me fondre dans le décor, au cas où. Enfin, du mieux que je le pouvais en tout cas, parce qu’on ne pouvait pas vraiment dire que je passais inaperçu. Un petit gringalet comme moi, qui paraissait bien plus jeune qu’il ne l’était déjà, assis seul à une table et fixant l’intérieur de sa chope en la tenant non sans difficulté de ses deux petites mains. Le seul témoin de mon âge était l’épée que je gardais à ma ceinture. Et encore, ma soeur aurait très bien pu en avoir une aussi du haut de ses quatorze ans, si mon père la laissait poursuivre ses rêves. Peut-être le fera-t-il maintenant que je suis parti. C’est tout ce que je lui souhaite. En attendant j’apportais maladroitement la choppe à mes lèvres pour en siroter le contenu amer, laissant une expression peu enjouée sur mon visage. Peut-être que d’ici la fin de ma boisson l’alcool allait décider de quelle façon mes prochaines journées se passeraient, sans le sou, nez à nez avec un monstre, ou mort dans un temple. Mais quel débile !

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

Garde Léanör Némésiah

► Endurance: 08 [+4]
► Attaque physique: 2
Équipements
Épée courte

Détails:

Bouclier de fer

Détails:

Inventaire
→ Une bourse avec 400T.
→ Une gourde avec 1L d'eau.

Quelques jours étaient passé depuis la traque de Circé Batholomew et le repos ne fut pas de trop. J’avais quitté la fameuse Garde Oblivion, celle pour qui j’avais été démis de l’enquête de grande importance suite à la mort d’un gradé de Rorn. Néanmoins, je ne lui en portai aucune rigueur. C’était vrai qu’elle était douée et puis, Lüa était bien moins craintive depuis que nous étions loin de ces Hommes Libres qui causèrent tant de malheurs dans sa vie, pourtant encore très courte. Elle n’en était pas encore à parler, mais je la voyais souvent s’approcher des habitués de la taverne avant de courir se réfugier entre mes jambes. Parfois même, elle laissait échapper un petit rire. Alors, non. Je n’avais aucune rancœur pour la Garde El’Galas. Bien au contraire.

Cependant, j’étais officiellement envoyée à la capitale des Hommes dans un but précis, celui de porter assistance aux forces diminuées par le besoin urgent de renforts à l’avant-poste. Et surtout, je devais continuer de démontrer au tavernier que j’étais apte de protéger son établissement, et de payer la chambre comme le repas, n’étant plus logée par la garnison. C’est pourquoi ce matin là, j’avais de nouveau équipé mon armure et armé mon fourreau. Bouclier dans le dos, je descendais avec la petite dans les bras pour me diriger vers les tableaux aux dizaines d’affiches. Je laissai de côté les avis de recherches, ayant en ayant eu assez avec la pirate et son équipage pour quelques temps. Parmi les restantes, trois attirèrent mon attention.

La première évoquait la capture d’un Sylvebec, un petit oiseau à en croire le descriptif qui vivait dans la Forêt de Jade. Mais en lisant de plus près, il ne s’agissait que d’une simple capture pour le plaisir d’une enfant, ce n’était en rien le travail d’une membre de la Garde. D’autant plus, qu’au vue de son pelage et de la réputation du lieu, cela allait bien prendre les dix jours de délai annoncé. Je laissai donc cela aux chasseurs, bien plus concernés que moi. Mon regard se posa sur la seconde. Il était question d’un honnête homme, peut-être même encore enfant, faisant le rapport de ce que sa curiosité avait découvert. Un marchand faisant dans le commerce illégal, voila qui me correspondait bien mieux. Havrejaune n’était pas bien loin de souvenir, plus ou moins à mi-chemin du Temple de Terra. A moins que je me trompai. J’allais devoir m’équiper d’une carte de la région, si ce n’est de l’île.

Cette mission m’intéressa grandement, et je déposai Lüa au sol afin d’en prendre un exemplaire. C’est à ce moment, que mon œil fut attirée par celle qui était quelque peu dissimulée. A première vue une simple chasse, mais en la lisant entièrement, on comprenait qu’il était principalement question d’un possible sauvetage. Une sœur partie chasser le Cruentur et qui n’était pas encore rentrée. Voilà qui était bien plus urgent et présent que la précédente. J’allais échanger les affiches en main, lorsque je remarquai que la petite s’était éloignée pour aller se poser aux côtés d’un jeune homme, et le fixer avec insistance. Rapidement je gagnai leur hauteur et la prit aussitôt dans mes bras, lâchant les documents sur la table le temps de la tenir.

« Pardonnez-moi, je l’ai quitté des yeux un instant et ça lui a suffit pour venir vous importuner. J’espère qu’elle ne vous a pas causé de tort ? » M’inquiétai-je auprès de l’inconnu, faisant faussement les gros yeux à Lüa qui venait déjà se cacher le visage dans le creux de mon cou, m’empêchant toute veine tentative d’être crédible quant au fait de lui en vouloir réellement.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

23/03/2018

Chaque gorgée d’alcool que j’essayais d’ingurgiter me rappelais une seule chose : mes rêves de gloire et de respect n’allaient pas être réalisés de si tôt. Les chasseurs dans les livres que je lisais terminaient toujours une bonne chasse par un tour à la taverne à festoyer et à enchaîner les chopes jusqu’à tomber par terre après quelques heures de célébration. Autour de moi, des hommes portaient leurs chopes à leurs lèvres et ne les reposaient que lorsque chaque goutte avait été avalée. Pour ma part, à peine le contact du liquide parvenait à ma bouche que le goût amer de ce dernier me faisait reposer ma chope. Cela faisait sûrement dix bonnes minutes que j’essayais de la boire petit à petit, et personne n’aurait pu dire si je l’avais seulement goûtée en regardant à l’intérieur du contenant. Ophélie se serait tellement fichue de moi. Si elle avait été présente, elle m’aurait dit d’arrêter de jouer aux durs et d’aller me chercher un verre d’eau. Elle aurait eu raison. Je n’étais pas vraiment du genre à essayer d’être quelqu’un que je n’étais pas, mais j’imagine que ce nouveau départ soudain m’avait donné envie d’essayer de nouvelles choses. Ce n’était pas à ce rythme que l’alcool allait décider de mon destin en tout cas.

Alors j’ai pris mon courage à deux mains, et j’ai amené une nouvelle fois la chope à mes lèvres, bien déterminé cette fois-ci à en boire une bonne quantité. Le goût amer se renouvelait à chaque fois que j’avalais une gorgée, mais je ne m’arrêtais pas. Une, deux, trois, quatre gorgées, et j’ai reposé ma chope, le visage visiblement affecté par le dégoût et mes yeux fermés. Une fois le goût passé, j’ai réouvert les yeux. Eleanor se trouvait juste devant moi, me fixant avec ses yeux innocents et me narguant de son visage plein d’incompréhension, sûrement par rapport à la mousse qui me restait au dessus de ma lèvre supérieure. Je n’ai même pas sourcillé. L’espace d’un instant tout mes soucis avaient disparu, j’étais revenu trois mois en arrière, avant notre petite excursion familiale à travers le désert. J’ai rapidement essuyé mon visage à l’aide de ma manche, me bloquant la vue un instant. Quand j’ai retiré mon bras Eleanor n’était plus là. A sa place se tenait une autre petite fille, qui ne lui ressemblait en rien à part peut-être son jeune âge. Elle me fixait de la même façon qu’Eleanor me fixait quelques secondes auparavant. C’est alors que je me suis rendu à l’évidence. Eleanor n’avait jamais été en face de moi, mon cerveau venait de me jouer un tour. Si la bière en était responsable, elle était sacrément efficace. Tout ceci n’avait duré que quelques secondes, mais cela m’avait suffi pour me faire berner par mes souvenirs. J’ai à nouveau fermé mes yeux, comme pour reprendre mes esprits et chasser la vision que je venais d’avoir, et en les rouvrant, je me suis mis à parler à la jeune fille.

“Bonjour toi! Qu’est-ce que tu fais ici toute seule ?”

Malgré la tristesse que je pouvais ressentir suite à ma petite perte d’esprit, ma voix était restée claire et douce. La pauvre petite avait l’air toute perturbée. Sa mère devait-être quelque part dans la taverne, elle avait dû s’éloigner un instant. Voyant que la fillette ne me répondait pas je me suis mis à balayer la taverne du regard à la recherche d’une femme probablement paniquée entrain de chercher son enfant. C’est elle qui nous a trouvés avant moi. Une femme vêtue d’une armure s’approchait de nous à grands pas depuis le panneau d’affichage, visiblement embarrassée. Une fois arrivée à notre niveau elle s’était excusée à la place de la petite fille qui était partie se réfugier dans ses bras. Le jeune femme avait l’air un peu jeune pour être sa mère, mais après tout il suffisait d’un mariage arrangé comme celui que j’aurais du subir pour en arriver là. Toute cette petite scène m’avait décroché un sourire plein de compassion. Je savais bien comment pouvait être les jeunes enfants de cet âge, rien de tout ça ne m’avait dérangé bien évidemment.

“Ne vous inquiétez-pas, je sais à quel point on peut être aventureux à cet âge-là.”

C’est alors que je me suis rendu compte de deux choses intéressantes. Premièrement l’armure qu’elle portait était parsemée de dorures typiques de la Garde Dorée, et deuxièmement elle avait amené avec elle deux affiches du tableau qu’elle venait de quitter. Comme je venais de le consulter moi-même, un simple coup d’oeil sur les images, même à l’envers, m’ont suffi pour savoir quelles requêtes l’intéressaient. Une histoire de pratique illégale et un sauvetage de personne en détresse. Pas de doute possible, la jeune femme que j’avais en face de moi faisait partie de la Garde Dorée. Je n’avais pas vraiment tenu rigueur de cette histoire de Cruentur qui me paraissait bien trop ambitieuse pour moi, mais elle ne semblait pas avoir froid aux yeux pour la décrocher de cette façon. Je comprenais pourquoi mon père était obsédé par la Garde Dorée. Mais tout de même, une telle mission me paraissait très dangereuse pour une seule personne, même avec un entraînement pareil. Peut-être avait-elle une invocation ? Ou allait-elle s’en occuper avec quelques collègues ?

“Vous comptez vous occuper de ces deux requêtes ? Vous êtes bien courageuse…”

Cette phrase était sortie toute seule de ma bouche. Ce n’était pas vraiment dans mon habitude de me mêler des affaires des autres. Mais il faut dire que j’avais diablement envie d’en savoir plus sur cette histoire. Moi qui n’avait pas été assez courageux pour accepter ne serait-ce que la requête du Sylvebec, je me retrouvais devant quelqu’un qui avait arraché deux affiches ! Une fois de plus je ne sais pas si l’alcool venait de m’aider à libérer mes mots ou s’il s’agissait juste une conséquence de mon état mental de ces deux derniers jours. Peut-être un peu des deux.

“Si vous cherchez un compagnon sans aucune expérience…”

Ma raison avait réussi a reprendre le dessus avant de terminer cette dernière phrase. J’ai pu sentir mes yeux s’écarquiller tout seuls en me rendant compte de ce que je venais de dire. Je me suis alors empressé de reprendre la parole.

“Pardon, je n’aurais pas du dire ça. J’ai tendance à parler un peu trop et c’est la première fois que je bois quelque chose de si gros, oubliez ce que je viens de dire.”

J’ai ensuite écarté la chope de bière de ma vue en la poussant sur le côté de la table. Mon côté bavard n’allait visiblement pas très bien avec mon manque d’endurance face à l’alcool. Le visage rouge de honte, je fixais désormais la table comme pour m’enfoncer dedans, attendant le départ de la jeune femme et de son enfant pour pouvoir enfin relever la tête.

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Garde Léanör Némésiah

► Endurance: 08 [+4]
► Attaque physique: 2
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Épée courte

Détails:

Bouclier de fer

Détails:

Inventaire
→ Une bourse avec 400T.
→ Une gourde avec 1L d'eau.

Il semblait que je sois intervenu à temps et que Lüa n’est pas eu le temps de se faire trop dérangeante. Avec l’un de mes sourires perpétuellement sur le visage, je remerciai cet homme pour sa sympathie. Ou plutôt, ce jeune homme qui devait à peine être sortie de l’adolescence. Sans désir de troubler davantage sa quiétude de toute évidence souhaitée pour s’être ainsi isolé dans un lieu aussi convivial, je m’apprêtai à rebrousser chemin lorsqu’il fit référence aux affiches. Le regard légèrement interrogateur, je suivais le siens pour atteindre les deux morceaux de papier jeté distraitement sur la table. Mon attention n’avait jamais été de faire les deux, du moins en une seule fois. Mais après tout. Les lieux se rejoignaient quasiment. Mon esprit se perdait à envisager cette drôle d’idée, alors qu’il me fit une semi-proposition bien étrange.

Machinalement, je le scrutai de haut en bas. Il devait faire ma taille tout au plus, sans la carrure d’une vie endurcie et les traits de son visage lui donnait un aspect presque enfantin. En fait, il me semblait être encore enfant plus qu’homme. Et à cela, il se disait lui-même dénué de toutes expériences. J’avais compris que les membres de la Garde se faisaient souvent accompagnés lors de missions par des chasseurs, aventuriers ou civils de manières générales. Simon De Camina en étant un exemple parfait avec la Garde El’Galas. Envisager de prendre un compagnon de route ne me dérangeait pas en soit. Mais tout de même. C’était le conduire à sa mort que de le faire marcher à la rencontre d’un Cruentur. Déjà que ça l’était pour moi.

« Vous n’avez aucune excuse à me présenter, et j’apprécie votre enthousiasme à aider la Garde Princière. »

Un large sourire avait accompagné mes mots. Un petit moment de silence s’instaura, quelque peu gênée de le renvoyer à sa solitude et cette estime si faible qu’il se portait. Et en même temps, je ne pouvais pas me résoudre à mettre la vie d’un si jeune homme en péril. Et ce, même si être accompagnée était un danger tout aussi grave pour moi, ne pouvant prendre pour escorte des équipiers. Faire venir Kyran depuis Rorn allait être compliqué. Finalement, je tirai la chaise pour m’y asseoir, la petite sur mes jambes.

« Je me présente. Léanör Némésiah, Garde de Sa Majesté le Prince, basée à Rorn. Mon équipier est resté là-haut et je me retrouve seule pour ces missions. Une aide me serait précieuse. » J’attendis avec le sourire qu’il ose de nouveau porter son regard sur moi, avant de reprendre « Vous comprendrez que je ne peux pas mettre votre vie en péril pour autant. D’autant plus que je ne sais rien de vous. » L’invitai-je indirectement à se présenter à son tour, et à me raconter ce qui pourrait faire de lui un compagnon pour une telle mission

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

23/03/2018

“Vous n’avez aucune excuse à me présenter, et j’apprécie votre enthousiasme à aider la Garde Princière.” Avait-elle dit après mon intervention un peu trop maladroite. Cette simple phrase m’avait un peu rassuré, mais je ne relevais toujours pas la tête. Elle allait sûrement me dire au revoir, me souhaiter bon vent pour le reste de ma vie, et me laisser finir l’épreuve qu’était ma chope de bière tranquillement dans mon petit coin solitaire de la taverne. Pourtant je ne l’entendais pas partir. Les quelques secondes de blanc m’ont paru interminables, et la table que je fixais du regard n’avait plus aucun secret visuel pour moi. C’est alors que j’ai entendu le bruit d’une chaise qui racle le sol. La jeune femme en armure s’était assise en face de moi. Elle s’est présentée, confirmant ainsi ma théorie quant à sa profession. Une aide lui serait précieuse avait-t-elle dit. Ce message m’était-il adressé ? Impossible. Pourtant c’est bien ce qu’elle avait semblé sous-entendre, surtout par la suite de ses paroles. Elle semblait réticente à me prendre pour compagnon, mais pas complètement opposée à l’idée. Au moment où sa voix s’est tue, me laissant l’occasion de répondre, mon coeur s’est mit à battre bien plus vite que d’habitude. Mon regard continuait de fixer la table intensément alors que mes pensées défilaient en rafales. C’était le moment de saisir l’occasion. C’était le moment de sortir de cette ville et de faire une première chasse, en compagnie de quelqu’un de plus expérimenté. Mais le danger était si grand. Comment pouvais-je possiblement prendre un tel risque ? Est-ce que rentrer chez mon père et me marier comme il le voulait ne serait pas préférable à une mort quasi-certaine ? J’ai passé ma vie à lire des histoires sur les chasseurs, à rêver en devenir un, mais en étais-je vraiment capable, du haut de mes dix-sept ans et avec un physique comme le mien ?

Puis mes pensées se calmèrent enfin. Mon choix avait été fait. Mes doutes personnels s’étaient cachés bien loin, là où personne d’autre que moi ne pouvait les entendre. Ma tête se releva, accompagnée de mon regard qui quittait enfin la table pour essayer de croiser celui de son interlocutrice sans trop vaciller. Malgré le calme de mes pensées mon coeur battait toujours plus fort que les tambours d’un barde soûl.
“Je m’appelle…” commençai-je de ma voix tremblante et bien plus aiguë que d’habitude. Je marquai une pause pour me racler la gorge avant de continuer.
“Je m’appelle Nicolas Roulier”, repris-je de façon un peu plus déterminée. C’était le nom que j’utilisais pour ma chambre de taverne afin de passer un minimum inaperçu en ces périodes de fuite. Je l’avais pris en prenant le prénom et le nom de famille de deux chasseurs différents. Deux chasseurs que personne ne connaissait, qui n’étaient cités que dans un ou deux livres à l’occasion de quelques paragraphes seulement.
“Il est vrai que je n’ai aucune réelle expérience. Il est aussi vrai que je suis jeune, et que mon physique n’est pas vraiment comparable à ceux que vous avez pu croiser chez vos collègues de la Garde Dorée. Mais j’ai une épée, et même si elle n’est pas guidée par un entraînement aussi rigoureux que le votre, elle est guidée par une motivation qui ne doit pas être négligée. Celle d’un garçon qui a toujours rêvé d’être un chasseur.”

Je me suis arrêté de parler un instant, pour reprendre mon souffle et pour essayer de calmer les battements de mon coeur.
“Il est certain que si vous cherchez un compagnon pour mener à bien ne serait-ce que l’une de ces deux requêtes, vous pouvez trouver bien mieux que moi sans même quitter cette taverne. Mais si vous acceptez de me prendre avec vous, je vous écouterai. Je me ferai soldat, chasseur, valet, appât s’il le faut. Tout ce qui me permettra de savoir ce que je vaux. Si mes rêves sont atteignables.”

Est-ce que je venais de me proposer comme appât juste pour me faire accepter ? Il fallait vraiment que j’apprenne à réfléchir avant de parler. Surtout que je n’étais même pas sûr qu’elle me proposait réellement de la rejoindre. Cette dernière pensée laissa ma détermination soudaine s’évanouir pour reprendre une voix un peu plus hésitante.
“Enfin si c’était bien une proposition…” prononçai-je en jetant un regard sur ma chope de bière que j’hésitais à continuer de consommer pour me préparer à la honte que j’éprouverais si j’avais mal compris son intention.

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Garde Léanör Némésiah

► Endurance: 08 [+4]
► Attaque physique: 2
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Épée courte

Détails:

Bouclier de fer

Détails:

Inventaire
→ Une bourse avec 400T.
→ Une gourde avec 1L d'eau.

Le jeune homme m’extirpa un sourire en coin à moitié amusé. Sa timidité était évidente et quelque peu touchante. Silencieuse, j’accordai une grande attention à ses propos, écoutant sa manière de se décrire. Ce garçon ne devait pas avoir grande estime de sa personne et cela, ne me donnait pas à coeur de décliner sa proposition. L’interprétation qu’il en ferait pourrait être catastrophique. La décision devenait complexe à prendre. Je n’avais qu’une envie, c’était de lui proposer de m’accompagner afin qu’il parvienne ne serais-ce qu’à garder la tête haute un peu plus longtemps. Mais demander à un civil sortant tout juste de l’enfance, m’ayant parfaitement fait comprendre son manque total de compétence dans le combat, pouvait me voir retirer l’armure qui m’était si cher.

Alors qu’il terminait sa réponse des plus précises, je relisais brièvement les deux affiches. Il devait bien y avoir une faille. Les Dieux ne nous auraient pas réuni sans raison. Rien n’était dû au hasard dans ce monde où chaque chose avait été conçu par ces Êtres immortels. D’ailleurs, j’en avais désormais la preuve. En regardant bien, l’enquête portait sur un marchand et donc, le risque de devoir croiser le fer était minime. Quant à l’autre, la plus dangereuse, l’objectif restait de simplement retrouver une chasseuse et de la ramener aux portes de la capitale. Rien ne nous obliger à poursuivre la créature ou à entrer en conflit avec elle. Et dans le pire des cas, nous aurions son assistance. Finalement, il était envisageable. Mais nous allions avoir besoin de nous équiper en conséquences !

« Je pense que votre aide est à égale valeur de celles que je pourrai trouver chez un autre. Un autre, que je n’ai d’ailleurs pas le temps de chercher. Si cette jeune femme est en ce moment face au Cruentur, nous n’avons pas la moindre seconde à perde. Attendez-moi ici un instant, voulez-vous ? »

Mon sourire servit de politesse pour masquer l’impolitesse du fait que je partais sans vraiment attendre sa réponse. Mes pas me guidèrent au comptoir sur lequel je déposai Lüa. Un bref échange se fit alors avec le tavernier. Dans un premier temps, pour lui dire que j’allais m’absenter et qu’ainsi, j’attendais de lui qu’il porte une attention toute particulière à la petite. Ensuite, sur la personne ayant déposé l’affiche car aucun nom n’était cité, ni le moindre lieu de rendez-vous. Par chance, cet homme aux milles et unes rumeurs en tête détenait les informations souhaitées. Enfin, je fis mes au revoir à Lüa, lui ordonnant de se faire discrète et en aucun cas gênante pour qui que ce soit. Je serai bientôt de retour, et si elle fut sage, elle aurait possiblement droit à une surprise.

« Nous avons rendez-vous aux Grandes Portes avec une milicienne du nom de Meera Khan. » Lui résumai-je en retournant à la hauteur de la table, récupérant les affiches « Retrouvons-nous là-bas d’ici une vingtaine de minutes, le temps de nous équiper d’objets magiques, d’armures et de provisions dont nous pourrions avoir le besoin au cas où nous devrions faire face au plus compliqué des scénarios envisageables. » L’invitai-je à me rejoindre dans ces quêtes, avant de quitter la taverne avec lui et de me diriger pour ma part vers la Boutique Magique

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15/05/2017

⫸ Suite de la quête ⫷

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