Identité
Prénom: Juleis
Sexe: Masculin
Elément associé: Eau
Caractère
Autrefois jovial et sympathique, il n'est plus que l'ombre de lui-même. Un être déchiré au plus profond de son âme et de ses convictions, brisé par la trahison de sa mère pour qui il avait un amour sans limites ni relâche. Juleis n'est, aujourd'hui, plus qu'un félin solitaire aigri et sans réels attaches avec le monde tel qu'il est devenu. Certains l'appellerait un ermite mais je me plais à penser qu'il est plus comme un fantôme, une âme errante qui ne daigne pas trouver sa place, qui ne cherche même pas à la trouver, en réalité.
Le félin n'a aucunement la race humaine en grande estime, il ne voit au travers de leurs corps de chair et de sang que le souvenir d'une erreur, d'une erreur qui lui a coûté sa condition pendant plusieurs années et dont il n'a jamais été un défenseur, pour lui tout cela n'a mené qu'à leur perte ses frères Demi-dieux, les invocations comme on les nommait aujourd'hui. Quant à ses soi-disant Demi-Dieux, ils l'indiffèrent tout autant si ce n'est même plus, la haine qu'a autrefois voué Juleis aux êtres humains s'est peu à peu transférée vers les autres invocations car ce sont-elles qui se sont rendues coupables de la création de ces erreurs, de ces transgressions aux règles divines qu'étaient les humains.
Vous l'aurez vite compris, Juleis fut et est toujours profondément attaché à ses pères, les Dieux, il n'a jamais réussi à se remettre de leur départ et de la punition qu'ils leur ont infligé, l'abandon de sa mère Aqua. C'est pourquoi, reclus dans sa prison, il n'a jamais cherché à en sortir en tentant de se soumettre à un humain.
Physique
Lorsqu'elle l'a créé, Aqua a donné à Juleis l'apparence d'un tigre blanc qui, si l'on n'y regarde pas attentivement, n'a rien de plus que ça, un félin parmi tant d'autre mais lorsqu'on s'attarde et qu'on intensifie notre regard quelques instants, il se dégage quelque chose de ce gros chat, une aura, un charisme, quelque chose de quasi imperceptible, impalpable et qui, pourtant, est bien là.
Son poil dégage une lueur blanchâtre comme le reflet d'une lune sur l'eau un soir de ciel dégagé, d'un blanc immaculé, sa fourrure est épaisse et, s'il n'était immunisé, pourrait lui assurer de chauds hivers. Son visage est quasiment exempté des mêmes rayures noirs qui pullulent sur le reste de son corps. Mais ce qui attire le plus l’œil chez Juleis, ce sont ses yeux : froids et bleus comme la glace, il dégage et laisse ressentir une tristesse infinie, un abîme de sentiments sans fond que l'on peinerait à combler en y vouant sa propre vie.
Comme toute son espèce il est physiquement et naturellement doté d'une force surnaturelle et d'une agilité féline accrue et il est un peu plus gros qu'un tigre normal avoisinant un mètre de hauteur et deux de longs. Comme tout bon fils de l'eau, il est aussi doté d'atouts qui lui permettent d'évoluer dans son propre éléments : des branchies sont dissimulés sous ses poils et ses pattes sont palmées afin d'accroître sa vitesse de natation.
Vie
Lorsque les dieux créèrent ce monde, ils eurent très vite besoin de créer une entité toute autre pour s'occuper de cette nouvelle merveille qu'il venait de construire et de sculpter. C'est parmi ces entités que vint au monde Juleis, fils d'Aqua, frère de l'eau et des neiges. Au contraire de beaucoup de ses frères, le tigre blanc n'était pas orgueilleux, il était fier que sa mère l'ait créé, qu'elle ait eu la confiance de lui confier son précieux bien, son propre monde. Mais il n'en était pas moins humble, pas vraiment de ceux qui se mettent en avant et tente d'asseoir leur puissance sur les autres, il était fidèle à la mission qui lui avait été confié : Faire prospérer ce monde et l'embellir tout en se construisant lui même peu à peu.
En ces temps-là, déjà, il ne s'était pas vraiment lié d'amitié à qui que ce soit, il ne s'était jamais investi dans les pseudo-fratries qu'il avait pu croiser de par le monde à travers lequel il voyageait. C'est pourquoi il n'eut connaissance de l'Homme que très tardivement et pris par surprise. Comme à son habitude, il permettait à des cours d'eau de naître aux endroits les plus propices, permettant ainsi à la végétation de prospérer en même temps que la terre se nourrissait et s'hydratait. Il aimait le monde qui l'entourait, ses senteurs, ses paysages, ses sons, tout était si harmonieux qu'il était lui même habité de l'harmonie qu'il participait à créer. Tout cela aurait pu perdurer si, au détour d'un étang, il n'avait pas croisé ce petit bout de chair.
Le petit bout de chair en question s'appelait Lota, il faisait parti d'une tribu qui s'était établi non loin de l'étang près duquel Juleis était venu se balader. Le félin eut l'air plus surpris que le jeune homme lorsque leurs deux regards se croisèrent, le tigre blanc étant interloqué par ce spectacle. Pensant d'abord à une création des frères de la Terre, il allait passer son chemin quand il revint à la raison, ce ne pouvait être une création de la Terre, ça ne sentait rien de tout ça, cette chose qu'il avait en face de lui surprenait le moindre de ses sens et pourtant cela faisait maintenant un bon moment que Juleis voyageait à travers le monde, il avait tout vu, tout senti et tout entendu, du moins c'est ce qu'il croyait.
"Qui es-tu ?" l'interpella-t-il
Lota sursauta quelque peu, même si ce n'était pas la première fois qu'il entendait parler de créatures comme celles-ci, dans sa tribu, quand il était encore petit, sa mère lui contait tous les soirs des histoires sur ces êtres surnaturels, les Créateurs comme elle les appelait. Même s'il avait réussi à garder son calme jusque là, la vue de ce quadrupède capable de parole, tout comme lui, l'avait un peu pris au dépourvu.
"Lota de la Tribu des Sans-Couleur, c'est comme ça que l'on me présente" lui avait répondu le Sans-Poil
Sur ces mots s'entama une longue conversation qui nécessita plusieurs jours pour arriver à son terme, Lota conta sans contestations tout ce qu'il savait à Juleis. Ce dernier, au fur et à mesure de l'Histoire fut capable de retranscrire les informations de l'humain pour en dissocier le vrai de la légende, cette facétie de créer une nouvelle espèce qu'avait eu ses pairs ne l'enchanta pas au plus haut point, il en frissonna même. Lorsque Lota eu fini de lui dire tout ce qu'il savait et répondu à toutes les questions du tigre, ce dernier le remercia et repris sa route, toujours un peu interloqué par cette nouveauté : L'Humanité.
Ce pressentiment, cette sensation qu'il avait ressenti à la découverte du jeune humain ne tarda pas à se vérifier. Les racines de l'Humanité avaient peu à peu grandies pour s'étendre sur la totalité du Monde. Ils étaient partout, pullulants, grouillants, créant de nouvelles technologies et de nouvelles structures au détriment de la Nature elle-même. Peu à peu, Juleis sentait son pouvoir faiblir, il n'était plus capable d'ordonner à l'eau de la même manière, son contact avec les éléments lui-même perdait en intensité à une vitesse effrayante. Bien qu'il n'ait jamais eu dans l'idée d'interagir de quelques manière que ce soit avec les Sans-Poils, il ne put se défiler cette fois-ci, la santé du Monde était en jeu.
Le tigre blanc avaient du se résigner à rejoindre la civilisation. Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour retrouver la trace de ses congénères, fils et filles d'Aqua elle-même. Ces derniers lui avaient expliqué que les Humains, peu à peu avaient réduit la Nature à quelque chose qui commençait de plus en plus à se rapprocher du néant, remplaçant la luxuriante végétation par des immenses blocs de métal et de béton. Malheureusement pour lui, leurs tentatives pour éliminer la présence des humains dans leurs si beau monde avaient été un échec, il était trop tard pour réagir. Les Demi-Dieux étant affaiblis par leur manque de pouvoirs, la technologie développée par les humains les avaient empêchés de lutter, de se battre et d'éradiquer à jamais leur propre création.
Et la suite des événements, vous la connaissez, les Humains peu à peu se transformèrent en un cauchemar pour ce monde qu'avaient fait prospérer Juleis et ceux des ses frères qui, comme lui, ne s'était jamais écarté du chemin sur lequel les Dieux les avaient mis. Lorsque les Dieux revinrent, ils créèrent les temples et y enfermèrent tous les Demi-Dieux sans exception du fait de la mise à mal de la santé du Monde et ils les abandonnèrent ensuite à la volonté de ces nouveaux Humains pour les punir.
Depuis ces temps maudits, l'Heureux Juleis ne fut plus que l'ombre de lui-même, le Fantôme de l’Étang.
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