Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
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Avant de sortir, la renarde accorde un dernier regard aux ténèbres. Quelque chose la chiffonne sans savoir quoi. Elle ne ressent qu'une prise infime, étrange, sur ses entrailles. Elle s'élance subitement au fond de la cellule, à la recherche d'un objet en bois. Sans se poser de question, l'enfant d'Aqua s'en empare.
En passant sous la cascade, Xion est parcourue d'un frisson. Le voile se ferme cette fois derrière elle. Elle contemple un instant le bloc de glace qui barre l'entrée de sa cellule. Elle est sortie, ça y est. Machinalement, elle dépose la statuette de manufacture humaine devant sa porte. Si Lagertha lui demande de quoi il s'agit, elle lui répondra en toute sincérité qu'elle n'en a aucune idée, mais sait juste qu'elle doit s'en acquitter. Comme si sa Mère elle-même lui avait demandé. Sans un autre regard ni le temps d'une pensée, elle s'engage à la suite de la jeune femme.
Les effets de la magie, omniprésents et naturels dans sa cellule, ont disparu. C'est étrange. La renarde se sent faible, vulnérable et abandonnée. Il lui est encore plus difficile de percevoir les émotions, du moins c'est son impression. Mais elle n'oublie pas que si elle a perdu les pouvoirs donnés par sa Mère, celle-ci lui a en revanche envoyé une digne humaine.
Les portes renfermant ses frères et sœurs défilent devant ses yeux dorés, attentifs et curieux de tout. Peut-être qu'elle en cherche une, inconsciemment. Il fait sombre, mais pas autant que dans son antre quand il n'y a pas de candidats. Ne connaissant rien d'autre en ce nouveau monde, elle ne dispose guère de comparaisons.Toutefois, Xion n'est guère pénalisée par l'obscurité, sa vision des abysses est parfaitement adaptée à la vie nocturne.
Les couloirs de marbre blanc renvoient la lumière de la lune. Des torches ont été allumées. Peut-être y'a-t-il des humains non loin qui entretiennent ce lieu sacré ? Le duo sort ainsi aisément. Xion a beau accorder une grande attention à ce que fait Lagertha, et l'étrange herbivore vers lequel elle se dirige, elle est immédiatement absorbée par le spectacle de l'eau, où danse les reflets lunaires. Elle s'approche de la berge, lentement, attirée comme la marée, inlassablement. Il y a des lumières plus chaleureuses, un peu plus loin, et des traits de constructions humaines dans le paysage. Les lignes en pointillé de son propre corps brillent également.
Elle est envahie par une notion de l'espace longtemps perdue, à la fois oppressante et libératrice. Prenant une grande inspiration, elle contemple l'immense ciel nocturne. Elle a oublié à quel point le domaine d'Aer est grand lui aussi. Puis, non sans hésitation, elle ose enfin regarder l'eau, avec la hantise de ne pas y trouver son reflet. Mais il est là. Le bout de ses moustaches s'approche pour éclairer un visage réel. Depuis combien de temps ne s'est-elle pas vue ? Enfin. Elle se sent exister.
Percevant alors la présence de son humaine, elle relève la tête pour admirer l'horizon et la surface de l'onde aqueuse.
« Dans mon monde aussi, je suis née dans le noir. »
Ce parallèle la rassure. Voilà peut-être un autre signe de sa créatrice, un signe qu'elle a fait le bon choix.
Passant sous la cascade, j'avais presque l'impression que cela avait apaisé les brûlures que Xion avait marqué sur mes bras. Je ne savais pas quoi penser de cela à vrai dire, j'avais été surprise évidemment, mais tellement que je n'avais su quoi répondre, ni quoi faire. L'enfant d'Aqua déposa quelque chose au pied de sa porte devenu glace. Je jetais un coup d’œil rapide à l'objet, interrogateur mais sans poser aucune question. J'avais la nette impression que cela ne me regardais pas et puis, qu'est-ce que j'en avais à faire après tout ?
Nous traversons le couloir froid et au bout de celui-ci, la lumière de la lune nous parvient délicatement, ainsi que les lueurs provenant timidement des torches encadrant l'entrée. Étrangement, moi qui n'y avais jamais réfléchis, l'obscurité avait quelque chose de rassurante, à l'image de la noirceur qui émanait du miroir dans lequel je m'étais engouffré.
A peine sortis, je rejoins sans réfléchir mon variquan noir qui, dans la pénombre, aurait pu être de n'importe quelle autre couleur sans que cela dénote. J'avais appris à être un peu moins rustre le concernant, essayant de mettre de côté ce que je pouvais ressentir pour ces bipèdes affreusement laid. Aussi, quand je m'approchais de lui, il ne faisait plus ce petit mouvement en arrière mimant la peur. Prête à monter, je jetais d'abord un regard en arrière vers Xion qui avait changé de place si discrètement que je n'en avais rien entendu. La cherchant alors du regard, je la trouvais finalement non loin, près de la berge à scruter l'horizon à la fois sombre et d'un éclat lunaire.
Portant mon regard dans la même direction qu'elle, je ne pouvais faire autrement qu'apprécier le spectacle que nous offrait le paysage. L'obscurité dans laquelle le lueur étaient éclatante. Cette vision me renvoyait à ce qui s'était passé à l'intérieur du temple, dans sa cellule. Le noir et le blanc. L'obscurité et la lumière. Dans mon champ de vision, je discernais Xion, parcouru par d'innombrable lueur, semblable à des lucioles sur le lac des Astres. Non, je n'y avais pas particulièrement été, mais j'en avais entendu parler et il me semblait que cela y ressemblait. Elle se redressa, observant l'horizon à nouveau et je faisais de même.
❝ C'est que ça devait être ainsi. ❞
Son parallèle avec sa naissance me paraissait être un signe que c'était écrit. Alors qu'après Galifey je ne pensais pas retourner aux temples, les Anciens Sages m'ayant demandé d'y aller pour la dernière fois cette fois-ci. Et pourtant, j'avais plongé tête la première dans ce temple de l'Eau, sans réfléchir ni prévenir qui que ce soit. Pour autant, loin de moi l'idée d'avoir fait une erreur. On me prendrait sans doute pour une folle suicidaire mais, que répondre à une suicidaire qui revient victorieuse ?
Subitement, les yeux rivés sur la surface de cette eaux ondulante, je m'apercevais qu'elle était nue. Par là j'entendais que le petite navire qui s'évertuait à faire les allés-retours entre la berge d'Heilan et celle-ci n'était tout simplement plus là. Je me précipitais alors vers le bord de l'eau, scrutant la surface de l'eau avec concentration mais n'y voyait vraiment rien. A vrai dire, il me semblait bien que son « capitaine » m'avait prévenu qu'il était tard et la suite, je ne l'avais pas entendue, trop occupé à être guidée par l'animosité qui m'envahissait à ce moment là.
Je soupirais alors bruyamment, roulant les yeux vers le ciel sombre et la lune éclatante, revenant vers les marches du temple où je m'asseyais avec lourdeur, ponctuant d'un nouveau soupir mêler d'un râle d'agonie.
❝ On est coincé ici pour quelques heures on dirait bien. ❞
Enfin, surtout moi et le variquan. Surtout le variquan d'ailleurs. Car en soit, je pouvais rejoindre l'autre rive avec l'aide de Xion mais ça reviendrait à abandonner le bestiole, que je regardais avec dépit. En toute honnêteté, il était utile et rapide et je ne voulais pas particulièrement le laisser. Mais je ne pense pas qu'il avait la moindre envie de s'aventurer dans l'eau à dos d'enfant d'Aqua. Mach ouillant l'herbe à ses pieds, ses questionnements lui étaient de toutes façons étrangers pour l'instant. Mon regard revenait vers Xion, contrarié par la situation. Cependant, elle qui était d'Aqua, je n'allais pas le contraindre à rester à mes côtés en attendant.
❝ Si tu veux aller nager, n'hésite pas. Je vais devoir rester là un peu de temps alors profites-en. ❞
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Son corps est parcouru d'un nouveau frisson aux paroles de l'humaine et ses moustaches ondulent distraitement. Ses pupilles dorées s'illuminent d'une lueur souriante. Lagertha partage sa conviction. Cette acceptation des Quatre et de leur présence ici semble la soulager d'un poids. Peut-être qu'aucune des deux n'a eu son mot à dire, à moins qu'elles aient tiré sur les fils du destin pour les nouer contre vents et marées.
Xion reste immobile, toujours absorbée par le paysage qui se dessine sous ses yeux, mais également par celui qui se peint dans son esprit. Le calme y règne pour l'instant, il est allègre même. C'est agréable. Elle n'a pas à lutter. Ses sens revivent et prennent toute l'attention que délaisse son cœur de bon gré.
La renarde hume l'air frais, l'herbe de cette île, le sel de l'océan, les quelques fumets qui lui parviennent du village. Incroyable. Si vif. Le contraste avec l'intérieur de sa cellule est si saisissant qu'elle en pleurerait. Mais puisqu'elle se terre dans les mêmes abîmes depuis des décennies, ce changement est à la fois tout ce à quoi elle s'attendait et bien plus. Nulle tristesse, seulement un espoir qui revit.
La jeune femme relâche son souffle bruyamment. Xion se tourne vers elle, l'observant un instant pour déterminer la cause de ce geste, puis s'approche. Elle suit le même raisonnement que son humaine. La tête penchée sur le côté, elle fixe la créature à laquelle elle n'avait guère apporté d'attention jusqu'ici. La bête racle nerveusement le sol devant son regard perçant et insistant. La voit-il comme une menace ? Avant, avec le peuple de l'eau, elle aurait su immédiatement. Cette pensée s'évapore aussitôt, comme interdite.
La proposition de Lagertha la fait se redresser. Elle contemple à nouveau la rive, y réfléchissant sérieusement. Mais elle n'ose pas toucher l'eau. Est-ce le contact avec son élément qui l'inquiète ou le fait d'éprouver une quelconque envie ? Son ton se fait neutre, comme si elle évoquait un simple fait.
« Non. »
Xion s'assoit en face de son humaine. Elle reprend avec curiosité, regardant l'animal visiblement destiné à être monté.
« Qu'est-ce que c'est ? Ça ne nage pas ? »
Sans doute une invention de Terra. Elle espère soudainement que ces humains-là savent nager, puisqu'il s'en est fallu de peu pour que leurs ancêtres y échappent. De toute façon, les hommes vivent sur la terre ferme, pas dans les cieux ni sous les océans. Facile de savoir quels enfants des Quatre ont le plus élevé la voix lors de leur création. Pourtant, les constructions en face de l'île du Temple témoignent d'une réelle volonté de s'adapter à la mer.
Finalement elle n'y accorde pas plus d'intérêt, puisque le seul véritable qu'elle ait concerne son invocatrice. Xion écoute attentivement sa réponse. Même si elle ne répond pas, elle acquiesce par moment, sans savoir si son vis-à-vis s'en aperçoit dans la pénombre ambiante. Avec peine et déception, elle se sait incapable à l'heure actuelle de transporter magiquement la monture de l'autre côté. La seule force qui pulse dans ses veines divines est rageuse, et latente. Elle enregistre et laisse ses paroles l'imprégner. Puis elle rebondit d'une voix un peu plus douce.
« Tu sais nager toi ? »
Il n'y a là nulle volonté apparente, seulement une question, et un besoin d'informations. Si Lagertha ne peut se débrouiller dans l'eau, il faudra qu'elle soit plus vigilante.
Une moue étrange tordit mon visage d'une légère incompréhension quand Xion me répondit simplement « non ». Sans oser me mettre à la place des Enfants Divins, si j'avais été enfermé pendant des siècles dans un environnement clos, sombre et froid, à la première occasion je m'en irais courir, nager ou voler. Baissant une seconde mes yeux le temps de cette réflexion, je l'ai relevé vers l'enfant d'Aqua quand elle s'approcha. Les fines lueurs des torches derrières moi réchauffaient subtilement les traits de son museau et me permettait d'en distinguer les traits.
A sa question, je basculais vers l'arrière en soupirant, haussant un sourcil alors que mes coudes vinrent se poser sur la marche au dessus de celle où je m'étais assise. D'un geste nonchalant je désignais la bestiole noir qui avait l'air effrayé par Xion, heureusement pour moi, avec l'eau environnante, il n'avait aucun échappatoire sinon il aurait détalé dans les secondes qui suivait.
❝ C'est un variquan, la monture la plus répandu. Rapide mais hyper peureux et a priori non, ça nage pas. Mais ils coûtent un certain prix, donc je peux pas vraiment me permettre de le laisser ici. ❞
Laissant mon corps s'alourdir de plus en plus sur les marches fraiches, je laissais mes paupières presque closes, la brise iodée parvenant jusque dans mes narines. Puis un court instant plus tard, Xion me questionna, rouvrant ainsi mes paupières assez subitement avant que je ne plante mes prunelles dans les siennes. Étonnante question, de part sa nature comme de sa simplicité. C'était surement ça qui m'avait surprise, quelque part.
❝ J'me débrouille. ❞
Je n'exélais pas, mais je savais, oui. Il faut dire que l'eau étant plutôt froide au Nord, ce n'était pas comme si on raffolait d'y plonger. Et là où nous étions installé avant, il n'y avait pas de point d'eau à proximité. Chacun, enfant, à appris à nager pour sa survie et régulièrement au fil des années on essayait de ne pas perdre la main. On peut d'ailleurs dire que tout ce qui touche de près où de loin à la survie, on sait toujours, au moins un peu. Ainsi est notre éducation, celle de survivre en toute situation.
Soudainement, une image me vint, ou plutôt une scène. Ma première fois dans les airs et puis après tout, toutes les fois suivantes. Il y avait toujours un air exaltant à parcourir les cieux aussi librement que pouvait le faire les Enfants d'Aer. L'eau et les enfants d'Aqua avait quelque chose de semblable, comme un miroir. Sillonnant la mer aussi librement. Un jour, je le ferais avec Xion, j'en avais envie. A vrai dire, j'en avais envie maintenant, parcourir cette étendue sombre et noire sous la lumière lunaire. Au petit matin, les tréfonds doivent être superbes. Mais mon apnée n'était pas excellente non plus. Il me semblait cependant qu'il y avait des comprimés vendu à Lüh qui permettaient de palier à ce genre de problème.
Mes réflexions m'avaient fait détourner mon regard, perdu dans le vide. M'apercevant alors de mon silence sans doute pesant, je me reprenais vivement, mon attention revenant sur Xion. Comme je l'avais dis et si elle ne voulait pas en profiter, nous allions devoir rester ici un moment, alors autant discuter un peu avec l'être divin qui à décidé de m'accompagner.
❝ Est-ce que c'est la première fois que tu sors ? ❞
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Tant mieux, son invocatrice sait nager. Un souci de moins pour survivre dans ce monde, tel qu'elle le lui a présenté. Le silence reprend tranquillement ses aises entre elles. Xion l'apprécie. Il est différent de celui de sa cellule. Il n'est pas vide, ni effrayant. Et puis elle n'est pas seule, même dans le silence. Toutefois, une part d'elle aimerait que l'humaine parle, qu'elle lui apprenne des choses. Parfois elle fait mine de ne pas l'entendre, ne la trouvant pas si nécessaire, d'autres elle ne sait simplement pas comment demander.
L'endroit est paisible. La présence de ce qui s'avère être un variquan n'est pas dérangeante, même si l'animal pourrait mastiquer moins bruyamment. Xion savoure ce moment. Quelque chose lui dit que ce monde ne lui en offrira pas beaucoup. Alors elle prend la simplicité quand elle peut. Son invocatrice lui pose à son tour une question.
« Oui. »
Son regard dérive. C'est étrange, elle sent que sa réponse a laissé un trou. Alors elle reporte son attention sur Lagertha puis rajoute :
« Plusieurs humains sont venus dans ma cellule. Mais tu es la seule possédant un cœur qui vaut la peine de ressentir. D'être suivie. »
Voilà, cela semble mieux. Xion n'a pas l'habitude de converser avec des mots, même dans l'ancien monde où son moyen de communication favori restait la télépathie. Il n'y a qu'avec ses cousins, et quelques rares fois ses frères, puis ses enfants. C'est une grande exception mais tant que ça considéré le temps passé sous l'eau avec son peuple marin.
L'échange est un peu maladroit. Alors elle réfléchit, elle plonge volontairement dans son esprit pour y dénicher quelque chose. Il y a bien des questions qu'elle aimerait poser à son humaine non ? La route la plus directe la conduit aux scènes de son épreuve. Si elle a deviné certains faits, d'autres lui restent inconnus. Et puisqu'ils touchent directement Lagertha, elle ose en parler au bout de quelques secondes. Sa voix se fait un peu hésitante, puis innocente. Elle ne sait pas et n'est plus capable de sentir les implications émotionnelles qu'engendreront ses mots.
« La femme dans le miroir. Ta Mère ? » Les couleurs défilent devant ses yeux. « L'homme. Ton ennemi. »
Xion fait la moue. Elle ne se souvient pas du nom. Elle était accaparée par sa rage à ce moment-là. Mais elle essaie. Une image se forme dans sa mémoire.
« L'aigle. » Ça y est. Elle s'en rappelle. « Sangtis. »
Ainsi donc plusieurs suicidaires, à ma mesure, avait tenté de la libérer. Si elle n'était effectivement pas sorti jusqu'à présent, ce n'était pas étonnant. Quoi que cela ne m'étonnerait pas non plus que certains de ses frères et cousins n'ai jamais vu le moindre humain franchir leur porte. Il faut dire qu'il est nécessaire d'avoir un grin plus ou moins grand pour se frotter aux temples. Et tous les humains n'en disposaient pas forcément.
Ses mots m'avaient fait sourire sincèrement. C'était rassurant et enivrant de savoir qu'un enfant divin avait envie de me suivre et qu'il estimait que je le méritais. Mon égo lui aussi souriait, mais ça je le taisais, ça me faisait simplement plaisir à vrai dire. J'aurais voulu exprimer un merci audible, pourtant ce ne sont que mes lèvres qui l'ont articuler discrètement. C'est que j'étais encore assez pudique sur mes émotions, notamment celles qui étaient positives. Et bien que j'avais tendance à être davantage sincère avec les enfants divins, je n'en restait pas moi toujours moi même.
Un silence s'installa à nouveau, comme celui qui se présente entre deux inconnus qui viennent de se rencontrer et qui se doivent de demeurer ensemble. Il n'y avait rien d'alarmant là dedans à priori, mais je dois dire que ce n'était pas forcément confortable. Mais c'est alors que Xion revint à la charge avec des questions spontanée, hachée même. Débitées sans travail ni réflexion. Était-elle nerveuse ? Incertaine ? Il me semblait en tout cas que ce n'était pas si simple pour elle de s'exprimer. Elle me faisait un peu penser à moi d'ailleurs, ainsi je me rendais compte que depuis quelque temps les mots venaient plus facilement que d'habitude.
Me redressant, je me penchais et m'accoudais à mes genoux, inspirant profondément mais discrètement. Je crois qu'il allait falloir que je redouble d'effort. Xion m'avait l'air de tatonner difficilement et il me semble que si je prenais les devants et parlait plus longuement, elle allait pouvoir se détendre un peu. Alors, souriant finement les yeux baissés, je soufflais un léger et simple :
❝ C'est ça. ❞
Mon regard revint alors se plonger dans celui de Xion. Mon air se faisait assez neutre, m'apprêtant à conter davantage ma réponse. J'en étais capable après tout. Maintenant que j'avais un peu mieux digérer sa mort, j'allais pouvoir lui en parler sans trop de peine. Mon visage devint neutre, quoi qu'un peu ternis par un léger pincement au cœur, qui s'évanouit cependant rapidement.
❝ Celle que tu as vu est bien ma mère. Adoptive pour être plus précise. Elle est morte il n'y a pas si longtemps, comme tu as sans doute pu le comprendre. Pour ce qui est de ma génitrice, je n'me souviens presque pas d'elle et ça m'est égal. Mon père adoptif aussi est mort d'ailleurs, dans une attaque qui a décimé la majorité de mon clan. ❞
Je laissais quelques secondes de silence s'installer, ponctuant la gravité de l'information que je venais de dévoiler. Ca le méritait bien après tout. Pour la suite, ma voix se fit plus tranchante et sanglante, tout comme mon air plus sombre et mon regard brûlant.
❝ Sangtis, oui. C'est celui qui a commandité l'attaque et celui contre lequel ma vengeance s'abattra. Je le ferais souffrir autant que tu as pu le voir, si ce n'est plus encore. ❞
Mes doigts se crispèrent en mes poings fermés avec rage. Pourtant, je me calmais subitement en repensant à ce que Xion avait dit juste avant de prononcer son nom. L'aigle. Ma tête se pencha sur le côté, scrutant l'herbe sombre comme pour y retrouver la vision qui s'était animée dans sa cellule. Ses os brisés et écartelé dans son dos m'avait effectivement évoquer des ailes, mais pas forcément celle d'un aigle. Enfin, peu importait de toute façon, ça ressemblait à des ailes alors peu importait l'animal, tant qu'il en avait.
Quittant cette réflexion dont je ne savais pas quoi faire pour l'instant, je me redressais un peu et revenait sur Xion, qui n'avait pas bouger d'une écaille, attentive surement.
❝ Tiens toi prêt à participer à tout ça, si tu le veux bien. Je te présenterais les miens dès que possible, pour l'instant nous sommes divisés. La moitié à Heilan, la ville que tu vois sur l'autre berge. ❞
Je la désignais d'un mouvement de tête en sa direction.
❝ L'autre se trouve à Sirk, un village dans la vallée Sereine, plus à l'ouest. J'aurais aussi un des tes cousins d'Aer à te présenter, il a aussi choisi de me suivre. ❞
Il me semblait de bon ton de lui présenter largement toute la situation. Qui je protégeais, qui me protégeais, pourquoi nous étions là et vers quoi nous allions.
❝ Si tu as d'autres questions, n'hésites pas. ❞
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Est-ce si évident ? Le regard de Xion peut percer les ténèbres de ce monde, et pourtant, elle ne sait comment s'y mouvoir. Certes, elle a passé le plus clair de son temps sous la surface des océans. Mais elle a surtout oublié une part de ses heures passées en compagnie de ses enfants. Elle se souvient d'eux en ignorant comment elle s'intégrait dans leur quotidien. Peut-être parce qu'il n'y a jamais eu d'autre place pour elle que celle donnée par Aqua.
La créature des abysses détourne rarement les yeux de son humaine, et jamais lorsque cette dernière la regarde. Elle ne la pensait pas si prompte à la discussion, d'autant qu'elle sent ce brin de malaise partagé de son côté. Alors elle fait un effort ? Pour elle ? À cette pensée, ce qui agite les longues moustaches de l'enfant de l'eau ressemble à de la joie. Et pour mieux profiter de ce partage, elle s'allonge calmement, posant sa tête sur ses pattes étendues en avant.
Donc Lagertha est également orpheline ? Xion persiste à croire que sa génitrice veille sur elle, même si de nombreuses pensées lui suggèrent souvent le contraire. Quoiqu'il en soit toutes deux s'identifient à leur Mère. Il semble y avoir encore plus de similarités entre leur deux reflet que ce qu'elle présageait. Puis est abordé le responsable de cette souffrance. La renarde se crispe et se replonge également dans l'épreuve avec satisfaction. Même sortie, elle peut effleurer les ondes rageuses dégagées par la jeune femme.
En bon outil, elle attend sagement que son humaine revienne au présent. Et à ses paroles suivantes, elle se redresse, sentant l'excitation faire frémir brièvement son corps. Elle ignore si c'est que renvoie Lagertha ou non, mais découvre qu'elle a hâte d'arriver à ce funeste jour. Puis elle se concentre, essaye de retenir les noms et explications. Sous la surface, les directions ne sont pas des axes, seulement des courants. Elle retient avec intérêt que leur chemin les conduira à la ville sur l'eau.
Une nouvelle interrompt toutefois son effort de mémorisation. Un fils d'Aer est déjà aux ordres de son humaine ? Xion ne sait pas comment accueillir cette nouvelle inattendue. Son regard dérive vers le sol. Une infime part d'elle s'empreint de la fierté, et ne s'étonne finalement pas que le charisme de l'humaine ait déjà convaincu. Le reste en revanche est un flou qu'elle s'interdit sereinement de dissiper. N'étant visiblement pas capable de la digérer dans l'immédiat, elle décide de le faire plus tard. Aussi elle repose ses yeux perçants sur l'humaine, confiante. Ces derniers brillent d'une lueur aussi chaleureuse que déterminée.
« Je suis prête. Mes crocs déchireront la chair de tes ennemis. »
Xion s'accroche à cette chaleur et laisse partir la fermeté. Il y a une autre pensée qu'elle souhaite partager, se rappelant à nouveau que l'humaine ne peut pas les entendre.
« Et je suis curieuse de rencontrer ta famille. Merci de m'avoir dit tout ça. »
Puis, elle médite ce tableau désormais mieux tissé. Elle cherche dans son esprit si elle a d'autres envies pendant plusieurs secondes. Et enfin elle s'étale au sol de tout son long. Dans un grand soupir, elle relâche la pression sur ses poumons, et hume la fraîche humidité de l'air comme de l'herbe. Décollant à peine son visage, elle tourne finalement les yeux vers le ciel.
« Tu as raison. Survivre semble bien difficile ici aussi. »
Déjà plus intuitive, elle laisse à Lagertha l'occasion de réagir avant d'enchaîner dans un souffle enthousiaste :
« Parle-moi d'une chose qui te plais en ce monde, et d'une autre que tu détestes. »
Elle attend que sa réponse peigne le voile nocturne pour dessiner des images aux vives couleurs qu'elle aime tant.
La finesse de ses traits, des ses membres et de son corps la rend très agréable à contempler. Elle est doté d'une grâce naturelle, assez différente de Galifey, plus délicate et légère, à l'image de ses deux longues moustaches qui semble épouser l'air du vent. Elle à l'air des plus attentive quand je lui parle et il y a là dedans quelque chose d'assez satisfaisant, être écouté quand on fait l'effort de parler, c'est agréable. Elle est réactive aussi. Quand je parle de mon passé, elle est calme, quand vient le temps de la vengeance, elle est alerte. Et elle m'a l'air presque perdue voir peiné quand je l'informe pour Galifey. Mon regard se teinte d'incompréhension et d'inquiétude une seconde. Avais-je dis quelque chose qu'il ne fallait pas ? Elle se reprend vite et bien, voilà de quoi me rassurer et adopter une posture et un regard équivalent à celui qu'elle me lance. Car oui, elle se voit comme une femelle. Je l'avais étrangement pressentis sans pour autant la nommer ainsi. J'allais changer cela en conséquence.
Ma famille ? A ce mot ainsi si simplement prononcé, je m'immobilisais, le regard perdu, la fixant comme si je ne la voyait pas. Mon clan représentait tout ce que j'avais à l'heure actuelle et tout ce que je me devais de conserver. Ils étaient « les miens », faisaient partit de moi comme je faisais partis de leur tout. Mais, les voyais-je comme ma famille ? Lagertha et Harald était ma famille mais ils ne sont plus. Amalrik est mon oncle adoptif et de fait, mon parent le plus proche. Lui aussi est de ma famille, pour autant, les autres ? Je n'arrivais pas à me positionner que Xion prenait à nouveau la parole et m'arrachais à mes dérives.
Je me laisse un peu tomber en arrière, dans un soupir profond et bruyant.
❝ Ah ça, si mon éducation tourne autour de la cruauté de ce monde, c'est pas pour rien. ❞
Accoudée aux marches, la suite me crispe un peu. Décidément, elle n'avait de cesse de me pousser à réfléchir. Et réfléchir sur moi même et mes sentiments n'était pas chose aisée ni confortable. Je fronçais les sourcils en signe de difficulté à trouver, pour autant, je faisais l'effort avec authenticité pour elle. Je levais les yeux, les tournais en signe de réflexion, l'accompagnant d'un grommellement régulier. C'était assez compliqué comme exercice finalement, moi qui me contentais principalement de vivre l'instant présent. Puis au bout de quelques secondes, il me vint quelque chose.
❝ J'aime les combats, la violence physique, la brutalité. L'adrénaline. Les coups que je donne, que je reçois. J'aime la douleur, comme si... comme si elle me faisait vivre. Comme si je me sentais vivre. Ca fait mal, ça pique, mais ça à le mérite d'être là. ❞
Je me sens entrainé par ma propre réflexion, baissant le regard, celui-ci se perdant dans brin d'herbe sombres.
❝ J'aime le froid aussi, celui qui mord les joues. Parce que là où on vis, il fait froid. Ça rends le corps plus résistant, plus alerte, plus vif. ❞
Je souriais intérieurement mais me repris, un peu surprise, me redressant prestement en me secouant le crâne et grattant ma nuque.
❝ Euh, ça fait deux du coup. Une chose que je déteste, donc ? ❞
Je fronçais encore les sourcils, bizarrement, ça me semblait encore plus complexe.
❝ J'ai appris à m'habituer à pas mal de choses désagréables, que j'ai fini pas ne plus détester alors... ❞
Il y en avait beaucoup en fait. Je haïssais énormément de chose dans ce monde, mais rien qui en découlait vraiment. Rien de très original non plus. Sangtis ? Trop prévisible et trop facile et puis elle s'en doutais déjà sûrement. C'était donc peut-être l'occasion de l'informer sur autre chose. Je m'accoudais à nouveau nonchalamment sur les marches, comme si je voulais mettre de la distance avec ce qui allait suivre ou au moins, lui arracher la moindre importance.
❝ Le Prince et tout ce qui va avec. C'est finalement à cause de lui que j'ai perdu ce que j'avais. Car Sangtis lui a fait allégeance. ❞
Je commençais à montrer les crocs et me rendais vite compte que je n'avais pas vraiment envie de parler de ça. J'avais l'impression de ressasser tout en étant complètement incapable d'y changer quoi que ce soit. La Principauté, la politique actuelle, l'Histoire. J'étais encore incapable d'y apposer ma patte. Mais ça arrivera, qu'il le veuille ou non. Mon regard se teintait alors d'une noirceur profonde et affamée, vissé sur Xion. J'étais alors tout à fait sérieuse.
❝ Il faut que tu sache qu'on est contre le système actuel. ❞
Je me relevais et m'approchais du variquan. Sur sa selle, il y avait une besace dont je sortais la carte de l'île que je déroulais en m'approchant de Xion, m'accroupissant devant elle en apposant le parchemin sur le sol, sous une bonne lueur de la lune. On discernait finalement assez bien les traits et une fois que j'étais certaine d'avoir son attention, j'indiquais du doigts ce que je lui expliquais.
❝ Le Prince vit ici, à Lüh. C'est la Capitale, la ville la plus importante où il y a pas mal de pourriture. Le Prince tient presque toutes les terres : La Traversée, la Forêt, la Vallée, les Montagnes, le Désert et le Landes Sud. Ce qu'il ne tient pas et nous appartient, c'est les Landes Nord. Les Plaines Glacées sont aussi des terres de Non-Droit mais détenu par d'autres que nous. Donc nous, nous venons des Landes Nord et le Prince veux nous les prendre, parce que visiblement, tout le reste ne lui suffit pas. ❞
Ainsi accroupie, je laissais un long soupire ponctuer mes explications. Consternée et hargneuse. Je récupérais la carte et l'enroulait sur elle même, me redressant et faisant à présent face à Xion, inclinant mon visage en direction du sien.
❝ T'es pas obligé de te rappeler de tout évidemment, le plus important c'est que tu ai conscience que notre vie sera rarement paisible. Ce sont des affrontements répétés et réguliers. Pour l'instant on s'en est éloigné puisque nous n'avons plus d'endroit où vivre. Mais quand on en retrouvera un, ça risque d'être à nouveau agité. ❞
J'avais bien conscience que j'avais beaucoup dérivée de sa question, mais il me semblait que c'était important de lui parler de tout ça. Si elle avait d'ailleurs quelque chose à répondre, je l'écouterais en conséquence mais j'imaginais bien que tant de nouvelles informations allait peut-être la mettre en déroute. J'essayais de lui intimer de l'apaisement en la regardant avec le plus de douceur possible avant de m'en retourner vers le variquan et la besace, dans laquelle j'allais ranger la carte. Peut-être que tout ça allait lui donner envie d'arpenter cette île dont elle venait de voir le dessin.
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Quand elle voit son humaine peiner à satisfaire sa dernière demande, tout en s'efforçant de le faire, elle regrette d'avoir formulé sa question, même si elle ne comprend pas la difficulté. Quoique si. À bien y réfléchir, Xion aurait été incapable de répondre à cette fameuse question.
Elle arrive finalement, directement du cœur. Ce n'est pas ce à quoi elle s'était attendu mais, ne portant ni jugement ni restreinte sur l'élue, elle en reste très contente. La renarde observe le rouge d'un combat fictif se dessiner sur le ciel obscur. Les mots de Lagertha sont brefs, rapides, comme les coups qu'elle doit porter à ses adversaires ou ceux qu'elle reçoit. La douleur. Ça, elle la comprend pleinement.
Dans sa cellule -un temps qui semble déjà appartenir aux souvenirs, elle utilisait la douleur pour s'ancrer au présent, lorsque son esprit sombrait dans une noirceur trop épaisse. La douleur est un outil très utile. Elle acquiesce aux paroles de la jeune femme, surprise de les comprendre aussi bien. Cette dernière enchaîne sur le froid. Cette fois, la sensation qu'elle décrit est un souvenir qui revient rapidement. L'enfant d'Aqua n'est pas sensible au froid de l'eau mais de l'air, et se rappelle que celui de la banquise était vraiment glacial.
Si elle est aux côtés de Lagertha, ça ne la dérange pas de faire face au froid. Peut-être qu'elle l'appréciera également. Il n'y a qu'une façon de le savoir, et Xion y découvre une nouvelle envie. Elle se redresse pour écouter la suite, avec autant d'attention, puisque la guerrière blonde s'implique énormément, mais moins de facilité. La géo-politique, ça ne lui parle autant que les émotions. Ses explications sont heureusement assez claires pour instaurer de solides bases dans sa mémoire. Elle suit les tracés de son humaine du bout des moustaches, les éclairant davantage.
Son soupir relâche une tension déjà palpable et elle remballe le bout de papier d'un geste précipité. N'étant pas très loin de son visage, Xion peut lire plus facilement les troubles qu'elle y décèle derrière des traits pourtant très fermés. L'avertissement donné, son regard se fait agréablement plus doux. Un sourire, peut-être moins difficile à percer avec leur proximité, se dessine sur ses babines. Elle ne s'inquiète pas, mais peut-être que Lagertha oui. Aussi, lorsque la femme s'éloigne, la renarde se lève. Même si elle se répète un peu, elle veut s'assurer d'être comprise et éclaircir au possible l'esprit de la guerrière.
« Montre-moi tes ennemis et je les tuerais, si c'est ce que tu souhaites. Je me fiche d'être blessée ou d'avoir à me battre. Je ne veux juste pas que tu me tiennes à l'écart. »
La créature des abysses revient à sa hauteur en formulant sa réponse. Elle s'arrête à un petit mètre, quelque peu nerveuse. Son regard dérive et ses griffes triturent la terre humide. Tiens, c'est finalement son propre trouble qui revient sur le devant de la scène et cherche à être apaisé.
« Je suis sortie pour être avec toi. Pas seule. »
Face à l'émoi qui tord son estomac, elle pense à poser sa tête contre le dos de Lagertha. C'est ce qui se fait dans ce genre de situation non ? Mais elle n'ose pas et se contente de la regarder, sans trop savoir qu'elle cherche simplement à être rassurée.
Evidemment, qu'elle persiste ainsi à me certifier qu'elle se battra pour moi avait quelque chose d'agréable. Un fin sourire étira mes lèvres de satisfaction. Une satisfaction quelque peu malsaine bien sûr, agressive même, mais bien là. Il faut dire que Galifey était bien différent à ce niveau là. Bien que je n'obligeais aucun de mes Enfants des Dieux à se battre ou à faire quoi que ce soit contre leur gré, je leur avait à tous dit que leur puissance m'était nécessaire. J'étais claire là dessus. Mais Galifey était plus dans les reproches et les remises en question plutôt que dans l'allégeance pure et simple. C'est cependant ce que semblait vouloir faire Xion : me prêter allégeance, d'une certaine façon. Et après tout, c'était bien comme ça, je les considéraient comme des membres à part entière du clan, pas comme de simples armes ou outils. Alors s'ils pouvaient eux même se considérer ainsi, c'était avantageux.
Pourtant, quand je me retournais vers elle, mon sourire disparu instantanément. Ses mots étaient moins mordant, elle me semblait tendue. Et cette tension palpable me fit serrer la sacoche sur la selle du variquan, que je tenais toujours entre mes doigts. Je ne saurais dire pourquoi j'avais l'impression de ressentir la même chose qu'elle, cette triste tension. Peut-être était-ce dû au pacte qui nous liait mais... il me semblait capter ses émotions. Et elles n'étaient pas bonnes.
Mon visage se tordit en une moue étrange. Je ne savais pas quoi faire. Je n'étais pas très douée pour lire les émotions. Et le plus handicapant dans ce cas précis c'était que j'avais envie de l'apaiser, sans savoir comment, évidemment. J'étais stressé même, elle m’apparaissait comme une enfant apeurée et je n'aimais pas les enfants, encore moins quand il quémandait de l'attention. Mais ici, tout était différent. Elle était à présent un peu comme... "mon" enfant ? L'idée me fit brusquement détourner mon visage d'elle, déglutissant mes appréhensions. Que pouvais-je bien faire ?
Je baissais les yeux, inspirais et soupirais silencieusement, essayant de me détendre du mieux que je le pouvais.
❝ Tu... Tu n'es plus seule. ❞
J'étais hésitante bien sûr, ça m'agaçais d'ailleurs. Je roulais les yeux vers le ciel en me frottant la nuque. J'étais perdue moi aussi, mais d'une manière bien différente. J'inspirais alors à nouveau, histoire de me donner l'élan dont j'avais besoin, tournant mon visage vers elle avec un mine bien plus adoucie. Et là, soudainement, une illumination. Je savais faire preuve de douceur avec Gyllir, j'avais même beaucoup de contact affectif avec elle. Loin de moi l'idée de considérer Xion comme un "simple" cheval. Mais, c'était là la seule preuve d'affection que je me connaissais et surtout, la seule dont je pouvais m'inspirer.
Alors, prenant mon courage à deux mains, je m'avançais vers elle, d'un pas, glissant une main douce sous sa tête, puis la deuxième. Je finissais en m'avançant encore, amenant mon front contre le sien et fermant les yeux. Je faisais exactement la même chose avec Gyllir et c'était toujours apaisant. Là, le contact était différent mais non moins agréable. Je murmurais alors, pour nous deux.
❝ Je suis là maintenant, avec toi. ❞
J'aurais voulu lui parler davantage, lui en dire plus. Mais je n'y parvenais pas, c'était bien au dessus de ce que j'étais capable de fournir pour le moment. Le silence s'installait alors, pendant quelques instants jusqu'à ce que je me détache d'elle, la caressant du bout de doigts. Je lui adressais alors ce qui pouvait ressembler à un sourire puis observais l'horizon sombre et la mer noire, avant de jeter un œil au variquan qui n'avait pas bouger d'un poil.
❝ Est-ce que ça te dirais qu'on aille se baigner, ensemble ? ❞
Je me tournais vers elle en la fixant avec douceur, où ce qui s'en rapprochait le plus. J'avais eu tout à l'heure l'envie de parcourir les flots sombres de ce soir, en sa compagnie. C'était peut-être l'occasion ou jamais.
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Incapable de se sortir de ce trou béant, Xion relève la tête avec un mélange d'étonnement et de crainte quand Lagertha prononce ces mots, simples et pourtant si agréables, puis vient la chercher. La jeune femme joint le geste à la parole et reproduit, à l'inverse, le contact qui les a lié dans la cellule. Mais la symbolique porté par celui-ci est bien différente.
La renarde se sent plus légère que jamais, elle ne s'attendait pas à une telle marque d'affection. Elle a même oublié ce que c'était. Et le murmure qui l'accompagne est si doux. Elle n'a rien entrevu de tel dans son épreuve. Cette surprise la transporte. Elle ne la comprend pas vraiment, mais la ressent de manière très positive. Rassuré et ému, son cœur fait un bond. C'est lui qui raisonne son esprit inquiet et accueille le silence qui s'ensuit en toute quiétude.
Ses yeux brillent d'une lueur désormais plus proche du dévouement que de la conviction. Un soupir d'aisance lui échappe quand son élue se retire. Le contact s'évanouit sans qu'elle ne souffre du sentiment d'absence. Xion s'étire brièvement. Elle se sent revigorée. Et en cet instant, la question de son invocatrice ne peut que lui plaire. Elle acquiesce donc avec enthousiasme.
L'ayant vue regarder l'animal au pelage plus sombre encore que la nuit, la fille d'Aqua efface son sourire pour afficher un air sérieux et sans équivoque.
« Sous l'eau, je le sentirais si quelqu'un quitte l'île. Je pourrais remonter voir si on a touché à tes affaires. Si c'est le cas, je rattrape la personne, je la tue et je te les ramène. » Sans fierté et sur le même ton, elle ajoute : « Je suis très rapide. »
Elle ne peut se mesurer à ses cousins qui arpentent le sol jour et nuit, même si elle n'a pas à rougir de sa course terrestre non plus. Or sous la surface, peu de ses frères rivalisent avec son fin gabarit taillé pour la vitesse.
Pendant que son humaine retire une bonne partie de ses vêtements, Xion s'approche de la rive pour mesurer la température de l'eau à l'aide de ses moustaches. Elle cherche la magie dans ses veines, en vain. Seul l'écho du passé parcoure ses membres sans incidence. Elle ne peut donc pas aider la jeune femme à s'adapter au milieu sous-marin. Tant pis. Elles n'y passeront peut-être pas beaucoup de temps mais l'enfant des abysses s'en satisfait.
Une fois Lagertha arrivée à sa hauteur, Xion s'ébroue pour détendre dans un claquement les nageoires sur ses pattes et les membranes à l'arrière de son crâne. Puis, elle fléchit ses quatre pattes et l'invite à monter sur son dos. Contrairement aux écailles protégeant sa nuque et ses épaules, sa peau est râpeuse sans être désagréable. Cela diminue considérablement les chances de glisser. Mais la jeune femme ne pouvant agripper sa crinière osseuse sans se couper, ses moustaches viennent s'enrouler autour de sa taille. Elles la maintiennent en place en plus de la réchauffer, même si cela prive la renarde d'une grande partie de sa vitesse divine. Mieux vaut commencer doucement de toute façon.
« N'attrape pas mes moustaches s'il te plaît. Ou alors pas fort. C'est sensible. ... Peut-être des gants pour te tenir, la prochaine fois ? »
Elle a toujours trouvé la manie des humains de se mettre des bouts de tissu amusante, mais se couvrir les mains pourrait réellement être utile si elle souhaitait monter sur son dos à l'avenir, sur terre comme sous l'eau.
Fin prête, Xion se recule de plusieurs pas avant de s'élancer puis de bondir avec agilité, pour plonger une dizaine de mètres plus loin. Au contact de l'eau, l'extrémité de sa queue reprend son aspect originel et se confond progressivement avec l'environnement. Tous les points lumineux de son corps redoublent d'intensité, éclairant légèrement autour d'elles.
Elle les stabilise à l'horizontale, certaine que son humaine n'apprécie guère d'être ballottée dans tous les sens, puis s'immobilise. Xion déglutit. Tout est vide. Silencieux. Bien sûr, elle se gorge de la caresse de l'eau contre tout son corps. Elle voit des poissons, mais la plupart fuient sa présence. Elle perçoit même quelques mammifères, plus bas, sans parvenir à les appeler, à les ressentir. Elle le savait, qu'elle ne retrouverait plus cette existence. Elle a eu une éternité d'isolement pour l'accepter. Mais le réaliser blesse tout autant.
Se secouant mentalement, elle avance d'abord lentement vers le fond, pour un brin d'observation. Puis, mesurant les secondes d'air qui doivent rester à son humaine, elle ne s'attarde pas, jaugeant le peu de profondeur et donc le manque de faune et de flore, surtout si proche des constructions humaines. Accélérant radicalement, elle remonte vers la surface pour bondir suffisamment haut et dépasser l'horizon dessiné par les lumières de "Heilan".
La lune leur fait face. Ce n'est pas pareil que de voler, c'est sûr, mais Xion aime cette sensation d'être doucement attirée, ramenée vers l'eau. Elle se tourne pour être la première à pénétrer la surface puis les remonte tranquillement, délivrant Lagertha de son étreinte et la laissant respirer tout son saoul.
Enfin prête, presque nue et dévoilant ainsi la récente cicatrice dans mon dos à la lumière de la lune, je grimpais sur le dos de Xion. Elle était plus plus grande que Gyllir mais finalement, sa fine physiologie ne me changeais pas tellement. A part bien sûr que je n'avais pas franchement l'habitude de la chevaucher dans cette tenue, mais il y avait, de ce fait, quelque chose de plus intime en cet instant. Nos peau si différentes s'unissaient presque. Je cherchais ensuite de quoi m'agripper sans me blesser alors qu'elle prit l'initiative de me maintenir par la taille, m'arrachant un très léger rictus à son contact sur ma cicatrice. Avec ses recommandations, j'essayais de ne toucher que légèrement ses moustaches, simplement histoire de me stabiliser et misais tout sur la force de mes jambes.
Malgré tout, quand elle bondit je ne pu retenir mes mains quand elles serrèrent ses moustaches. Je les relâchais aussitôt évidemment, mais l'impulsion m'avait prise par surprise, ou par excitation. Je prends également une grande bouffée d'air avant que nous ne plongeons dans l'eau sombre. La fraicheur de l'eau sur la ligne de mon dos était apaisante. Son corps s'illumina et autour de nous, on pouvait discerner la vie maritime. C'est une sensation nouvelle que je ne savais décrire. Moi qui n'avais jamais été à l'aise dans le noir complet, celui ci était plutôt déconcertant aussi. Comme si de n'importe quel coin de l'eau pouvait surgir un monstre immense. C'était grisant. Je regardais dans tous les sens, tentant de m’imprégner de ces nouvelles sensations. Et puis tout à coup, Xion s'immobilise. C'était étrange. Puis elle repart vers le fond et je me sens soudainement tendue. Entre l'air qui allait commencer à me manquer et ce court épisode, je ne savais quoi penser.
Elle fait demi-tour et cette fois encore je ne peux m'empêcher de m'accrocher plus fermement à ses moustaches, me courbant pour ne pas interférer avec le courant de l'eau. D'un bon, nous surplombons l'eau et ces quelques secondes dans les airs s'étirèrent, ralentis par l'ivresse, les lumières d'Heilan face à nous et la Lune qui nous éclairait complètement. Puis en quelques mouvements, nous revenions à la surface, plus tranquillement alors qu'elle lâchais son étreinte autour de ma taille. Je reprenais alors une profonde et bruyante respiration jusqu'à la stabiliser.
❝ Merci. ❞
Un simple petit mot, soufflé timidement. Je n'avais après tout pas l'habitude de l'employer, mais cette fois-ci je le ressentais réellement et puis, la houle avait eu tendance à porter mes nerfs à vifs, sans retenue ni filtre. Je posais alors ensuite délicatement mes mains entre mes cuisses, sur sa peau rugueuse. J'étais un peu soucieuse. Xion m'avait l'air bien plus bouleversé que ses cousins que j'avais pu libérer. J'osais imaginer que c'était à cause de son enfermement ce qui me paraitrait le plus probable.
❝ Comment tu te sens ? ❞
Je tâtonnais, je ne savais pas comment agir ni comment me comporter. D'abord de par le fait que c'était un Demi-Dieu, après tout ils étaient très différent de nous. mais aussi et surtout parce que je n'avais pas l'habitude de m'inquiéter pour qui que ce soit, ou en tout cas d'essayer de l'exprimer. Je soupirais silencieusement, tout ça me troublais.
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Ses pattes s'agitent sensiblement pour les maintenir en place, sans guère perturber la surface de l'onde aqueuse. Le murmure de Lagertha chatouille ses petites oreilles, camouflées dans sa crinière. Son esprit sourit, mais ses babines restent inertes, pas encore habituées à manifester son contentement de la sorte. Elle pivote légèrement la tête pour trouver le regard de l'humaine et lui retourner silencieusement son remerciement.
La question qui suit aurait dû tendre son corps, mais Xion reste calme grâce à la présence sur son dos. Elle accepte de plonger dans ses travers émotionnels, sachant que c'est douloureux, et qu'elle n'aime pas ça.
« Étrangère. Ton monde est tellement différent du mien. Le peuple de l'eau, je ne le reconnais plus. Et eux me fuient. »
Ses nageoires dégourdies, elle se sent à l'aise dans son milieu naturel. Sa cage thoracique se soulève doucement. L'eau glisse tranquillement sur sa peau. Elle réfléchit à ça. Au fur et à mesure les mots se forment et se mêlent à la quiétude des lieux.
« Paisible aussi. J'ai confiance. En toi, je suppose. »
Et cette confiance lui permet d'avancer plus sereinement. De ne pas céder à la panique, ni la folie. Pour l'instant. Le malaise de Lagertha ne semble pourtant pas s'atténuer. Elle devine sa gêne plus facilement maintenant que son corps est au contact du sien. Les battements de son cœur. La tension de ses muscles. Le son de sa voix et ses nuances, qu'elle apprend à écouter, à connaître, et plus tard à déceler.
Xion ne comprend pas trop pourquoi Lagertha réagit ainsi. Les tourments que l'inquiétude lui cause n'apparaissent pas sur son visage aux traits en cet instant doux, mais légèrement tirés. Son soupir en revanche, constitue une preuve plus accessible. Alors elle tente de deviner, et prononce à son tour des mots qu'elle espère rassurants.
« Ne t'inquiète pas pour moi. Je vais bien. »
Mais qui témoignent d'une volonté ferme. Le doute pernicieux s'installe dans un coin de sa tête. La renarde tente de le chasser. Elle ne veut pas que la jeune femme s'occupe d'elle si cela l'inquiète. Il se tait et s'installe en retrait, à l'affût d'un moment de solitude pour projeter son ombre sur ces pensées.
Si ça ne tenait qu'à elle, la créature abyssale aurait déjà traîné le variquan jusqu'au village entre ses crocs. Ceci dit, mouiller les effets personnels de son humaine ne lui plairait probablement pas. Elle sort lentement de l'eau, détend ses nageoires et se couche pour que Lagertha puisse descendre. Au lieu de s'ébrouer, elle reste dans cette position et place son visage sur ses pattes avant.
« Si tu as sommeil, tu peux dormir. Je garde tes affaires. Et ta bête. »
Ainsi à la surface de l'eau, les légères ondulations des flots caressaient mes mollets et par moment mes cuisses. Avant ce soir, je n'avais pas particulièrement compris à quel point j'appréciais son contact. Doux et mordant à la fois, frais et revigorant. C'était particulièrement agréable mais mes incertitudes à propos de Xion avait tendance à balayer envoyer valser de temps à autres tout ces aspects positifs. J'écoutais ainsi attentivement la réponse qu'elle apporta à ma question. J'avais envie et besoin de la connaître. Je ne comprenais pas très bien ce sentiment d'ailleurs, comme si sans une réponse satisfaisante, je ne pourrais me sentir mieux.
J'étais, de fait, toujours aussi chiffonnée sur son dos, bien que l'eau m'invitait à me détendre. Mes mains reposaient sur le dos de Xion et mes doigts s'y crispaient eux aussi. Mais finalement, sa réponse me détendait quelque peu. Pas de part ses premiers mots évidemment, se sentir étrangère dans l'eau qui était son monde avant tout ça n'avait sûrement rien d'agréable. La suite était en revanche de meilleure augure. Elle semblait avoir confiance en moi, selon elle. Je n'étais pas forcément disposer à la recevoir si vite, mais je n'allais certainement pas la rejeter.
Pour la suite, elle répondit très directement à mes inquiétudes sans même que je n'ai à les formuler. C'était une situation assez déroutante pour m'immobiliser quelques secondes avant de tout relâcher dans un soupir bruyant mais libérateur.
❝ Tant mieux. ❞
Je me sentais instantanément plus détendue et plus apaisé. Cette sortie de temple n'avait rien à voir avec celle de Galifey. Quoi que toutes les deux présentaient des similitudes. Tensions et soulagement, mais dans des proportions et des genres très opposés. Mais l'heure n'était pas à ces réflexions, j'avais envie de me consacré à Xion pour le moment. Les confronter viendrait en temps voulu.
Sans attendre beaucoup plus longtemps, Xion revient vers la berge et sort de l'eau. La brise nocturne me fait frissonner et contracter ma peau, rien d'alarmant. C'est le côté mordant du froid qui me plait après tout. Elle se couche et me permet ainsi de descendre facilement de son dos. Je la quitte donc en laissant reposer ma main sur sa peau jusqu'au dernier moment avant de rejoindre mes affaires. Il faudrait quelques instants avant que je puisse me rhabiller, ma peau humide ne me le permettrait pas. Elle me propose alors de dormir, si j'en ai besoin.
❝ Pas la peine, ça ira. ❞
Ma réponse était très directe et réactive, sans aucune réflexion. Pourtant, je me sentais réellement épuisée depuis quelques temps et je doutais de la suite de la nuit. Le corps presque nu, je m'avançais et passais devant Xion pour rejoindre le Variquan, elle pourrait ainsi distinguer la longue plaie récente dans mon dos, sous les reflets de la lune. Dans la sacoche accroché à la selle de la bête, j'attrapais le sachet de Cœur de Terra où il ne m'en restait plus que deux. Je portais le premier à ma bouche avant d'en croquer un morceau puis le coinçait entre mes dents, prenant le deuxième et rangeant le sachet vide dans la sacoche.
Je retrouvais ensuite Xion, me postant face à elle en lui tendant le légume en forme de cœur intact, croquant dans le mien avant de le retirer de ma bouche.
❝ Tu veux goûter ça ? Je sais bien que vous, les Enfants des Dieux, n'avez pas de besoin alimentaire. Mais je sais aussi que vous avez le sens du goût. ❞
Je lui presentais un peu plus le fruit d'un geste de la main, croquant à nouveau dans le mien.
❝ C'est vraiment bon. ❞
J'évitais consciemment de lui dire des choses semblables à un ordre comme « tiens, goûtes ». Je savais d'expérience qu'il fallait faire attention à ce genre de chose, aussi bêtes soient-elles. Pour moi qui tenait à ne forcer aucun de ceux qui décidaient de me suivre, c'était l'une des rares choses à laquelle je faisais attention.
Ces quelques instants auront suffit à laisser glisser une bonne partie de l'eau sur ma peau, la brise aidant à en assécher les dernières gouttes. Je me détournais alors à nouveau, retrouvant mes affaires pour commencer à me rhabiller, débutant avec le pantalon que j'enfilais rapidement. En le fermant, je la questionnais à propos du légume.
❝ Alors ? ❞
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La main de Lagertha traîne quelques secondes sur sa peau toute lisse. Et puis elle s'en va, prenant avec elle ce peu de chaleur, sans vraiment la quitter, ni rompre le lien. C'est étrange pour Xion. Elle sent que ça lui plaît, cette présence. Elle est...rassurante. Même si elle ne saurait définir en quoi.
L'eau glisse tranquillement le long de son corps. Le froid saisit ses membres du bout des griffes. Elle crispe ses muscles puis les détend, successivement. C'est agréable. Ce n'est pas comme à l'intérieur de la cellule, où le froid rappelle n'a pas de sens. Lorsqu'elle consent enfin à lâcher un peu son humaine du regard, un reflet attire son attention sur la blessure cautérisée dans son dos. Même quand le reflet lunaire disparaît, elle ne peut échapper à ses yeux perçants.
Son humaine revient s'asseoir à proximité, après avoir trifouillé dans ses affaires. Elle agite un aliment non loin de sa gueule. Xion l'observe d'un air sceptique. Est-ce qu'elle veut goûter ? Elle n'en voit pas vraiment l'intérêt. La nourriture possède une forme assez ronde, une couleur vive qui tire sur le rose. La renarde se redresse légèrement pour venir renifler celui dans lequel Lagertha a déjà croqué. Et une odeur agréable, aussi.
Finalement, quand la jeune femme se relève, les moustaches de la fille d'Aqua s'aventurent lentement vers la nourriture, puis l'amène entre ses crocs. Elle le tient d'abord délicatement, et en lèche la surface pour se faire une première impression. Puis croque dedans sans ménagement. Doux et savoureux.
« C'est bon. »
Elle répond, surprise et par la question et par le goût de l'aliment. Était-ce une note joueuse, amusée, ou peut-être intriguée dans la voix de la femme ? La créature des abysses a rarement eu l'occasion d'essayer la nourriture humaine. À mesure qu'elle mâche les morceaux fendus, elle réalise que Lagertha a fait un effort pour partager cette découverte. C'est gentil. Et ça attise sa curiosité.
« Qu'est-ce que c'est ? »
Dès la réponse obtenue, elle enchaîne :
« Et ça ? Dans ton dos. Quelqu'un t'a blessé ? »
Le ton est presque innocent. Elle cherche juste à s'informer. Ce n'est pas comme si Lagertha était en danger dans l'immédiat. Et pourtant, inconsciemment, Xion s'est redressée.
Mon visage s'adoucit quelque peu à l'entente de sa réponse. Elle trouvait ça bon, elle aussi et c'était bien le principal en cet instant. Une réponse négative n'aurait pas eu de réelles conséquences à vrai dire, mais au moins mon entreprise n'avait pas été vaine. Je finissait donc de me rhabiller tranquillement.
❝ C'est un cœur de Terra, un légume plutôt populaire. Je crois qu'on l'appelle comme ça parce qu'il pousse principalement près du temple de le Terre. ❞
Je commençais à installer mon plastron de cuir quand Xion continua son interrogatoire, ayant cette fois-ci un tout autre sujet. Je me stoppais net, coupant ma respiration par la même occasion. La question m'avait surprise, évidemment. Je ne saurais dire pourquoi cependant, il n'y avait après tout rien de gênant. C'était juste... frais et ça avait été une étape douloureuse physiquement, mon corps me le rappelait encore, voilà tout. Un léger rictus tordit mes lèvres une seconde avant de reprendre mon habillement et de lui répondre.
❝ Non, enfin... pas comme tu le pense. Comme tu as pu le voir, c'est pas une blessure comme les autres, c'est un dessin, un symbole. ❞
J'enfilais mes bottes après m'être assise sur les marches du temple. Je savais très bien qu'il faudrait, une fois de plus que je complète ma réponse, que je lui apporte du détail. Machinalement, je soupirais, par habitude. Malgré tout, je n'en éprouvais aucune réticence, peut-être était-ce juste la fatigue qui parlait. Finalement complètement parée, je posais mes coudes sur mes genoux et laissais mes bras ballants, observant l'herbe sombre onduler sous la brise.
❝ Tu vois, aujourd'hui je suis chef de mon clan, mais j'ai mis du temps à le devenir. Je n'étais pas légitime, par le sang en tout cas. En général, un chef succède à l'autre parce qu'il est son enfant ou de sa famille, biologique. Moi j'étais la fille du chef, mais adoptive. Il a donc fallu que je gagne le droit de lui succédé après sa mort. ❞
Je me redressais un peu, passant une main sur mon épaule et effleurant du bout des doigts le début de ma cicatrice, sur le bas de ma nuque, mes yeux se dirigeant quelques instants vers Xion.
❝ Disons que ça, c'est la marque qui certifie que je suis légitime et que j'ai fais tout ce que je devais pour l'obtenir. C'est en fait la marque de l'allégeance des Anciens Sages mais... Je t'expliquerais tout ça plus tard, c'est un peu long. ❞
Je baillais à gorge déployée. Finalement, malgré ce que j'avais pu dire avant, je sentais la fatigue m'acculer et alourdir mes épaules à vue d’œil. Je posais alors mon visage sur mon poing fermé, continuant d'observer Xion, les paupières alourdies.
❝ Je te présenterais les miens demain, le Sage pourra même répondre bien mieux que moi à tes questions, si t'en as. ❞
Je baillais à nouveau, un peu plus bruyamment encore cette fois. Je me relevais des marches et me dirigeais vers le variquan duquel j'enlevais sa selle pour la poser sur le sol.
❝ En fait, je crois que je vais accepter ton offre, un peu de sommeil ne me fera pas de mal. ❞
J'arborais un sourire un peu gêné avant de m'asseoir, la selle derrière moi. Je m'allongeais bien vite, posant ma tête sur cette derrière, croisant mes jambes et joignant mes mains sur mon ventre. J'accordais un dernier regard à Xion.
❝ On partira des que le marin sera de retour, à l'aube normalement. ❞
Je lui accordais un léger sourire, presque invisible avant de fermer mes paupières et presque instantanément, je sombrais dans le sommeil. Oui, j'étais épuisée et ça faisait bien longtemps que je n'avais pas dormis, les deux yeux fermés.
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Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Fouettant distraitement l'air de sa queue pendant quelques secondes, Xion se rassoit. L'image de cette étrange blessure trotte dans son esprit. Quand son humaine soupire, elle se rapproche. Elle veut lui dire qu'elle n'est pas obligée de raconter si ça la dérange, mais la jeune femme enchaîne. Elle lui tisse d'autres pans de son histoire. Ils sont morcelés, bruts, mais la renarde enregistre les mots. Elle tente de les relier aux coutumes qu'elle connaît des anciens humains, en vain.
Alors elle se tourne vers l'eau, observant la surface calme, respirant au gré des reflets sur l'onde aqueuse. Ça l'aide à se concentrer, à imaginer. Elle ne comprend quand même pas comment cette cicatrice va prouver quoique ce soit, mais elle essaye. Car elle sait que c'est important pour Lagertha.
Des ennemies de la couronne. Une fille d'Aqua dans le vague, et une cheffe de clan mutilée. Quel drôle de duo. Enfin, trio, puisqu'il y a une donne encore inconnue dans l'équation. Elle se retourne vers son humaine quand ses mots cherchent à attirer son regard. C'est étrange. Il y a beaucoup de gens qui doivent compter sur elle. Xion est à la fois fière et impressionnée, même si la hiérarchie humaine l'indiffère. Jusqu'ici, elle ne voulait considérer personne d'autre que Lagertha. Mais, si cette dernière avait autant d'individus à charge, elle devrait s'y intéresser aussi.
Les Anciens Sages. Comment peut-il y avoir des humains plus sages que les autres ? Qui déclare qu'ils le sont ? Ça a l'air compliqué, et son humaine tombe de fatigue. La renarde baille par mimétisme. Les réponses viendront demain, d'accord. Et les présentations aussi. C'est bien parce que c'est la famille de son élue qu'elle est curieuse. Juste un peu. Elle suit ses mouvements des yeux et acquiesce de nouveau à ses paroles, cette fois de manière verbale.
« Oui, repose-toi. »
Elle pose de nouveau ses fesses au sol, alors que la jeune femme s'allonge, une dernière information sur les lèvres. L'enfant des abysses observe ses paupières désormais closes, et son ventre qui se soulève doucement. Elle dort déjà. Il ne lui reste plus qu'à surveiller. Son regard doré toujours fixé sur Lagertha, elle se demande pourquoi elle dort avec ses affaires en cuir, ça n'a pas l'air assez souple pour être agréable. Est-ce qu'elle craint d'avoir froid ?
Xion se rapproche, ses moustaches effleurent brièvement la peau de l'humaine pour capter sa température. Le résultat la laisse mitigée. Dommage qu'elle ne soit pas une fille d'Ignis. Il paraît que leur corps est naturellement plus chaud. Sceptique, elle pose une patte sur la selle. C'est dur. Comment est-ce qu'elle peut dormir là-dessus ? Avec un râle discret, elle pousse l'objet et se glisse à la place. Ce sera mieux quand même. Elle s'installe lentement pour ne pas la réveiller, en prenant soin de ne pas la toucher avec ses écailles ni sa queue. Elle semblait si fatiguée.
Ainsi couchée, la renarde contemple les environs. Elle jette un œil au variquan derrière, et se demande quel goût ça a. Elle repense à sa sortie, à la nage, aux paroles échangées. Elle a l'impression que Lagertha a fait beaucoup d'efforts. En tout cas, elle ne s'attendait pas à ce qu'on prenne le temps de lui expliquer autant de choses, juste à ce qu'on lui donne des ordres et une direction à suivre. Ça ne l'aurait pas dérangé. Mais cette soirée, elle n'allait pas s'en plaindre non plus.
« Tu es gentille. »
Son murmure s'éteint tranquillement. Elle espère que la combattante dort toujours, sa respiration n'a pas l'air d'avoir changé, mais elle n'est pas une experte en la matière. Les lumières sur l'eau sont jolies. Elle ferme les yeux. Les minutes défilent. Elle n'arrive pas à s'endormir. Son esprit s'enfonce dans des courants plus agités, plus sombres. Elle remue la queue nerveusement. Finalement, elle se raccroche à ce bruit léger, régulier. Un souffle calme qui apaise ses sens. La respiration de Lagertha. Elle s'en sert de guide pour remonter vers la quiétude de la surface et traverser sa première nuit sans encombre.
Xion se redresse en percevant la coque de bois fendre les eaux et cogner la rive. Ses petits yeux dorés parcourent le visage paisible de son humaine. L'aube est proche. Elle choisit quand même d'avertir la jeune femme.
Il faisait si noir, si sombre. Il n'y avait rien, pas même moi. Simplement le néant qui pourtant était très réconfortant. Combien de temps cela avait durer ? Je ne le savais pas vraiment, mais cela prenait fin quand j'entendais au loin la voix de Xion, douce en cet instant. Je grognais un peu, arraché à mon sommeil si profond et si plaisant, ouvrant les paupières en de multiples battement difficiles. Heureusement pour moi, les rayons du soleil n'agressaient pas encore mes pupilles. Je levais les yeux vers le ciel et y voyais la tête de Xion.
Une grimace de surprise tira mon visage, je me redressais alors soudainement, assise sur l'herbe en observant la fille d'Aqua qui visiblement avait fait office d'oreiller. Je la jaugeais de haut en bas d'un air incertain, sans savoir quoi lui dire ni quoi faire. Alors seulement, je regardais à présent vers la barque qui venait d'accoster. L'homme la menant me salua d'un signe de la main.
❝ J'vois que vous avez réussis ! Félicitation ma p'tite dame. ❞
Je baissais les yeux un instant. Oui, j'avais réussis et ça me soulageait pour des raisons bien plus multiples et importantes que la simple fierté. Un léger sourire souleva la commissure de mes lèvres avant que je ne me relève moi même. J'allais ensuite vers le Variquan qui s'était assoupis lui aussi et qui, en m'entendant arriver, se redressa aussitôt. Je jetais un œil rapide aux alentours, m'assurant de ne rien oublier avant de me diriger vers la barque vide.
Avec quelques difficultés j'y faisais monter le Variquan, que je tirais en grognant contre lui. Ça n'aidait évidemment pas, mais je finissais par obtenir gain de cause. Il se coucha immédiatement, prenant une bonne partie de la place disponible. Je m'adressais alors à Xion.
❝ Tu nous suis ? ❞
Je lui accordais un léger sourire avant que l'homme ne repousse la barque avec sa rame, avant de reprendre place pour le faire naviguer jusqu'à l'autre rive. Il ne m'étais pas venu à l'idée d'essayer de trouver une place pour Xion dans cette fichue petite barque, ça serait de toute évidence bien plus plaisant de nous suivre en nageant.
Cependant, assise dans cette fameuse barque, mon visage était fermé et tendu. Bien que j'avais pu dormir quelques heures, je me sentais épuisée, vraiment. J'avais besoin de repos et rapidement. Une fois arrivé, je posais un pied et tirais le Variquan pour qu'il en fasse autant, invitant Xion à nous rejoindre d'un regard rapide. Je saluais d'un bref hochement de tête le navigateur que je payais avant de pénétrer dans l'enceinte d'Heilan.
L'aube arrivait à peine, les rues étaient encore calmes et ce n'était pas pour me déplaire. Mais après quelques pas, j'entendais déjà la voie rauque d'Amalrik. Je soupirais d'avance, il se planta alors devant moi, me surplombant de sa hauteur.
❝ Où tu étais ?! Ça fait au moins deux jours qu'on te cherche ! ❞ Il avait l'air sévère mais je sentais bien que je l'avais inquiété. Il fallait vraiment que j'arrête de disparaître sans prévenir, ce n'était pas comme ça qu'un chef devait agir. Je détournais alors les yeux en désignant Xion d'un mouvement de tête.
❝Je crois que ça se voit, non ? ❞
Amalrik qui, visiblement un peu trop absorbé par moi, n'avait presque pas fait attention à Xion avant ça. Il s'apprêtait à rétorquer avant de s'arrêter net, ses yeux noisettes se posant sur le Demi-Dieu des eaux. Son air se radoucit rapidement, la saluant d'un hochement de tête respectueux. Je faisais alors les présentations.
❝ Xion, voici Amalrik, le Protecteur de notre Sage et mon oncle. Amalrik, voici Xion, fille d'Aqua. ❞
Il la salua à nouveau respectueusement. J'en profitais pour continuer.
❝ Je vais la leur présenter, quand tout le monde sera réveillé. ❞
❝ Très bien, je vais aller les avertir que tu es revenue.❞ Il se détourna alors et nous devança pour rejoindre les autres à l'auberge. Je baissais les yeux un instant en soupirant. J'aurais peut-être du m'excuser directement, mais c'était de toute évidence trop tard. Je le ferais sans doute une fois tout le monde réunis. Je me dirigeais ensuite vers les écuries, non loin de l'auberge, m'assurant que Xion me suivait toujours.
❝ Tu dois t'en douter, ce n'est pas vraiment mon oncle, pas de sang en tout cas, mais c'est tout comme. Il est le frère de mon père adoptif, enfin "étais". Tu verras les autres dans peu de temps. ❞