L'alcool fait des miracles pour ramener à la vie des figures du passé
Là où l'alcool a détruit la vertu
Il fait noir.
J'sais pas pourquoi j'le remarque seulement maintenant, alors que le soleil s'est probablement couché depuis de bonnes heures, mais... J'sais pas, d'un coup ça me frappe, comme l'ultime évidence. Il fait noir, et je suis seul dans la taverne d'Heilan, à faire tout ce qu'un homme de vertu devrait éviter de faire quand il a l'impression de tomber dans des sables mouvants.
J'suis pas stupide, je sais très bien que j'me fais pas de cadeaux en consommant, mais j'ai toujours aimé l'alcool. Pris avec modération, avec de bons amis et de bonnes histoires, c'est quelque chose que n'importe qui peut apprécier.
Seul, après avoir perdu une part de soi-même sans s'en rendre compte, et pressé de penser à tout ce qui a pu mal se passer dans sa vie, c'est pas franchement génial.
Et pourtant j'suis là. La pinte entre mes mains m'rappelle vaguement les soirées du temps de la garde dorée, tout comme la tronche désapprobatrice du tavernier me ramène à mes années de formation avec mon père, quand des amis et moi, on allait à la taverne pour "faire comme les grands". J'sais pas trop ce que j'ai ce soir, mais c'est comme si j'voulais absolument me rappeler de tous ces petits détails insignifiants.
Je pense à Lucille, la femme de ma vie, mais j'pense aussi à l'enfant d'Aqua qu'jaurais pas pu aider pour vrai, ou à tous ces enfants que j'ai aiguillé vers un chemin meilleur. Est-ce que j'ai vraiment pu les aider ? Est-ce qu'au final ils ont pas détesté me rencontrer ? Ptêt que j'ai foiré quelque part. J'me suis toujours dit qu'j'étais pas si pire comme humain, un gars qui mène sa ptite vie en essayant d'faire le bien... Mais ptêt que j'suis l'dernier des enfoirés et qu'j'm'en rends même pas compte. Au pire j'me dit que c'pas plus grave. Si j'm'en rends pas compte, c'bien qu'ce doit pas être si important, non ? Mais j'peux pas non plus vivre avec l'idée qu'des personnes me détestent alors que j'voulais juste les aider.
Parce que oui, bien sûr qu'y a des gens qui me détestent. J'suis quand même un sacré con quand j'le veux, mais c'est que des gens que j'apprécie puisse me détester qui me peine. En fait habituellement j'm'en fous un peu, mais ce soir l'alcool en a décidé autrement. Ah j'peux pas y faire grand chose.
Je soupire, et je réalise que malgré la noirceur en extérieur, il fait quand même bon vivre et lumineux à l'intérieur. Les éclats de voix et les rires me donnent l'impression d'pas être seul. Pourtant j'peux pas me bercer d'illusions, j'suis totalement seul. Un vieux loup qui a tout perdu, et qui gagne peu. Là, ce soir, c'est le moment où j'me permets de toucher le fond. Tout être humain a besoin d'un moment d'auto-apitoiement une fois d'temps en temps, quand ça va au plus mal. L'important, j'le sais, c'est de pouvoir remonter la pente par après. J'me connais, j'vais pas rester au fond du trou longtemps. Juste ce soir.
Quand une femme s'exprime à ma droite, je tourne légèrement la tête. Ah, cette chevelure, je la reconnaîtrais entre mille.
C'est vrai que ça remonte à vraiment longtemps maintenant, cette incartade délicieusement stupide d'un jeune moi encore inconnu au monde de l'amour. J'ai un sourire en coin comme ce visage que j'entraperçois me ramène des années en arrière. C'était une soirée empreinte de passion -et d'un peu d'alcool-, qui a laissé derrière elle un lit vide et aucun autre mot que ce nom. Un nom que j'ai murmuré en boucle pour ne pas l'oublier. Peut-être ai-je perdu ce qui fait de moi un homme vertueux en m'abaissant à ce genre de passion, mais je ne suis pas un monstre qui néglige l'importance de ce genre de moments. Même si elle m'a délaissé sans la moindre explication -ce n'était pas fait pour se prolonger de toute façon- je garderais toujours le souvenir de ses cheveux chatoyants et de son regard olive.
Je sirote encore un peu ma boisson.
Que fait-elle ici, revenue d'un si lointain passé, dans une ville comme Heilan ? Je me souviens si peu des quelques paroles que nous avons échangé que je ne peux deviner ce qui a pu l'attirer ici. Je soupire. Elle n'a vraiment pas changé, du moins de ce que j'en vois de loin.
Oh et puis, tant qu'à être seul, pourquoi ne pas aller saluer cette vieille connaissance ?
Je m'approche, le pas sans doute mal assuré vu ce que j'ai ingurgité, et m'arrête à sa hauteur. L'allure confiante, je lui offre un sourire complice, mais mon regard exprime un non-dit qui souligne le plaisir de la revoir ainsi que la peine de n'avoir jamais rien su d'autre que son nom. Quand je parle, ma voix est basse, et sans doute moins douce que je le voudrais.
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◊ Carquois de bois(5/15) [2 fl. perfo./3 fl. lumineuses]
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Là où l'alcool a détruit la vertu [Geoffrey de Vaillance & Rymaïn]
Heilan... De vent et de sel, une brise soulève la houle qui berce le coeur de Rymaïn. C'est un peu le bout du monde ou le bout de rien du tout. La simple rive qui, depuis un certain point de vue, affleure l'autre côté d'une île si grande et si petite à la fois... Mais c'est l'autre morceau de soi, aussi, où se trouvent souvent des bouts de nous.
Les dentelles nocturnes du port se découpent en teintes légèrement assombries en ces heures, les yeux de la nordienne voient danser sous le vent des étoiles lanternes, accrochées ci et là, tandis que la proue du navire s'arrête à une distance respectable. Que fait-elle en ces lieux ?
Son souffle chaud exprime un doux soupir... D'incertaines images flottent, tels des songes, aux limites de sa mémoire. Deux pèlerinages au Temple de l'eau qui s'arriment à ce rappel mnésique plutôt tendre. Comme tous les autres pèlerinages, comme les seuls autres, en soi, qui portent la marque de la beauté d'une vie dont elle a toujours ignoré la réelle valeur en dehors de ces moments particuliers.
'As-tu déjà traversé le désert ?' Le sablier avait égrainé son temps depuis cette question suspendue. Elle irait aussi au Temple d'Ignis, prochainement. Parcourir ainsi les empreintes éthérées de ses pas oubliés. Tel à présent, qu'elle pénétrait la taverne, afin de se rafraîchir prestement avant une bonne nuit de sommeil pour son recueillement de demain, et trouver celui qu'elle cherchait.
Musique, éclats de rire, une chaleur emplie de relents incertains, et... Des êtres humains, assez logiquement. Un lieu à fuir, mais il lui fallait se renseigner quant au départ du petit navire qui reliait l'île au Temple et le capitaine de ce dernier se trouvait ici, aux dires des marins.
La rouquine supporta un instant les multiples détails environnants, malgré une aversion prononcée, et accepta qu'on lui serve un alcool léger, pas désagréable, le temps que l'homme attendu arrive, car cet idiot semblait occupé avec des plaisirs peu aisé à trouver en mer.
• Ω •
Le liquide ondoyant tournait au fond du verre auquel elle imprimait un léger mouvement cyclique, le regard perdu. Elle venait de chasser le tavernier qui lui proposait un repas, sans se douter une seconde que sa voix puisse attirer un autre badaud à la place.
Le simple dernier mot soufflé par un timbre aux remugles alcoolisés stoppa net le mouvement de son poignet, au dessus de la petite table. Elle obliqua du fief vers le haut, ses prunelles olives accrochant un visage marqué, encadré par le blanc cendré et emmêlé d'une chevelure et d'une barbe déjà bien fournie. L’œil cloîtré demeurait le seul à ne pas lui renvoyer un aspect vitreux et imbibé, contrairement à... L'ambre qui le côtoyait.
Son cœur se serra soudain face à cette dualité qui mêlait un nouveau souvenir à celui qu'il venait de prononcer. Pourquoi ce pauvre type complètement aviné avait-il cru voir sa mère, qui était-il, d'où sortait-il, avec quelles intentions ? Trop de questions dont elle n'avait aucune envie de connaître les réponses. Son passé reposait parmi des cendres encore mal retombées.
Sa voix basse porta suffisamment fort l'amertume et le dédain qu'elle dédiait à cet homme inconnu. Alors qu'une étrange et sourde sensation glaciale imprégnait tout son corps. Ses yeux étincelèrent, assassins et méprisants.
"Tu es ivre l'homme, et ta pensée s’égare dans les courbes du temps... Ou ailleurs... vas-t-en !"
Son regard olive se porta à nouveau sur son verre, à moitié vide, depuis ce nouvel angle émotionnel. Qu'il parte, lui et ses souvenirs qu'elle désirait peu connaître... Les contours du visage de sa mère s'accrochèrent, délétères, elle arrivait à peine à les refouler, elle n'en voulait pas... Non... Peut-être... Mais non...
L'alcool fait des miracles pour ramener à la vie des figures du passé
Là où l'alcool a détruit la vertu
Sa réponse me surprend. Bon, c'est vrai j'ai changé en... vingt-six ans, mais c'est pas une raison pour m'envoyer balader comme ça... Je la détaille. De plus près, c'est vrai qu'elle n'est pas tout à fait pareille à mes souvenirs. Pourtant, je la reconnais toujours. Personne ne pourrait lui ressembler autant, voyons. Peut-être qu'elle ne me reconnaît simplement pas ? C'est possible.
Je me tire une chaise face à elle et pose ma chope entre nous, plus captivé par ce visage et les souvenirs que cachent ces yeux que par l'alcool. Ça fait un moment que j'ai arrêté de croiser d'aussi vieilles connaissances. Après tout, depuis que j'ai quitté la garde doré, les gens savent plus trop où me trouver. Ça doit jouer dans la balance...
« Ishael, c'est moi, Geoffrey ! »
Mon nom n'allume rien en elle, pas la moindre expression sur son visage. Peut-être que je suis le seul à chérir autant les noms... Je plonge mon regard dans le sien, pour y chercher une piste de cette soirée que nous avons partagé. Rien. Et ce regard, il est différent de celui qu'elle arborait ce soir là. Il y a quelque chose de différent dans la détermination que j'y lis. La force qui s'en dégage est semblable, mais pourtant si... Comme si elle était soudainement devenue une toute autre personne, mais en conservant son essence. Je sais pas trop quoi en conclure, alors je me contente de continuer de parler.
« Tout le monde a pas la chance de rester jeune et magnifique comme toi, mais c'est pas une raison pour m'envoyer promener. »
Et là je me rends compte que je suis peut-être de trop. Peut-être qu'elle attend quelqu'un, et que la présence de son coup d'un soir du passé ne la met pas particulièrement à l'aise. Je comprends ça, mais elle pourrait quand même me le dire de vive voix au lieux de juste me dégager du revers de la main. Je prends une autre gorgée de ma boisson.
« C'est bon, j'vais pas t'embêter si t'attends quelqu'un, mais on peut quand même se saluer comme deux personnes respectables ! C'pas parce que notre histoire est pas des plus conventionnelles qu'on peut pas agir comme des adultes, hein ? Et pis ça fait vingt-six ans quand même qu'on s'est croisé, c'est un sacré coup de chance de se voir ici ! »
Je souris. Ouais, c'est vrai qu'j'suis chanceux. Juste au moment où tout va mal et où j'me permets d'être au fond du trou, j'tombe sur la seule damoiselle pour qui j'me suis dérobé du code d'honneur des De Vaillance. C'est quand même bien, pour refléter sur mes erreurs passées. Pas qu'je considère notre histoire comme une erreur... En fait j'sais pas trop.
Bon, j'lui ai pas vraiment laissé l'temps d'en placer une, hein ? Je pose ma joue dans ma paume gantée et attends patiemment qu'elle réitère sa demande pour que j'aille voir ailleurs.
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Là où l'alcool a détruit la vertu [Geoffrey de Vaillance & Rymaïn]
L'étonnement laisse une faible trace sur le visage balafré qui entend son propos. Malgré tout, l'homme prend place face à elle, posant sa chope entre eux. Cette insistance crée un malaise grandissant chez la nordienne, qui est à deux doigts de se lever et partir, plutôt que de provoquer un esclandre inutile. Le prénom de sa mère résonne à nouveau, tandis que le soûlard se présente, déglutissant bêtement sa surprise à ne pas être reconnu.
Le prénom n'évoque rien à Rymaïn, qui détourne ses yeux du demi-regard face à elle. L'ambre de son iris la perturbe pour des raisons encore toutes autres, mêlant plusieurs désagréments à la fois. Il s'obstine alors, faisant allusion à son physique, puis au nombre d'années écoulées. Les coudes sur la table, elle pose son godet de sa main droite, et penche sa tête dans la gauche en fermant les yeux, laissant échapper un soupir glacial. "Sombre idiot..." Après autant de temps, il fallait être complètement abrutit pour penser qu'un humain n'avait guère changé.
"Est-ce la stupidité ou l'alcool qui altère ta perception, l'ivrogne? Les êtres changent et vieillissent, je ne suis pas celle que tu crois."
• Ω •
Elle aurait aimé partir instamment, mais les précédentes allusions du bonhomme touchèrent du bout des doigts sa curiosité. A quel genre d'histoire faisait-il ainsi allusion, en parlant de sa mère et lui? Ignorant bien des choses antérieures à sa naissance, elle ne put cloîtrer aussi fermement qu'elle le souhaitait le désir d'en apprendre plus. L'irritation qu'elle ressentait s'accrut aussi sûrement qu'elle était intriguée, détestant se sentir coincée par elle-même. Ses doigts s'écartèrent, alors que des mèches rousses étaient tombées, chatouillant son visage, cachant en partie ses yeux déjà à moitié dissimulés derrière sa main.
Finalement, elle n'avait aucune raison de donner plus de détails à cet homme, il semblait pouvoir se charger seul de tenir le crachoir, surtout dans son état. Elle l'observa un instant, toujours silencieuse, puis écarta son visage de sa main, et appuya sa tête sur l'entrelacement que formait à présent ses dix doigts. Ses prunelles olives se fixèrent sur l'ambre individuelle, avec une intensité qu'elle contrôlait à peine, tandis qu'elle tenta de modérer son timbre, pour qu'il soit plus avenant.
"Qui est donc cette femme avec laquelle tu me méprends?"
Avait-elle seulement envie de l'entendre? Un goût amer glissa dans sa bouche, à peine la question franchie. Le dernier qu'Ishael lui avait laissé, ce jour de déchéance. Il lui était bien difficile de ne pas diriger toute cette haine envers l'humain assis face à elle, cet homme qui opérait un lien avec un passé et une vie qu'elle avait broyé de ses propres mains.
Avant qu'il ne lui réponde, elle ajouta, afin d'assurer qu'il ne gaspille pas sa salive vineuse à cette unique question et complète au mieux sa... si peu conventionnelle, histoire. Quel concept stupide tout de même, les conventions... Elle n'arrivait d'aucune manière a allier une telle notion à sa mère. Que ce soit la façon dont elle l'avait connue, que son probable passé. "Et quel est ton lien avec elle?"
Rymaïn aurait fort bien pu se perdre en hypothèses diverses et variées seule, mais elle s'avérait peu capable de telles réflexions. Moins encore à ce sujet, elle préféra le laisser poser ce qu'il pouvait avoir à en dire, espérant ne pas assister à un déballage grotesque et pitoyable, d'un pauvre type qui n'avait pas oublié une femme s'étant potentiellement moquée de lui. En vérité, il n'était peut-être rien d'autre, d'ailleurs, rien qu'une simple perte de temps...
L'alcool fait des miracles pour ramener à la vie des figures du passé
Là où l'alcool a détruit la vertu
C'est vrai que c'est un peu bizarre qu'elle semble aussi jeune. Elle donne l'impression de n'avoir même pas vieillit d'une seule année. On dirait même qu'elle aurait rajeunie... Je fronce les sourcils. Mais si c'est pas elle, c'est qui ? D'un côté, c'qu'elle me dit est très logique, mais d'un autre j'arrive pas à voir ce qui résulterait de sa remarque. Oui, les êtres humains vieillissent et tout... Mais bon sang, elle lui ressemble tellement ! Je me recule dans ma chaise et pose ma pinte sur une table plus loin, offrant inconsciemment son contenu à la personne assise là. Okay, je dois vraiment arrêter l'alcool là de suite parce que mon esprit est tellement embrouillé que j'y vois plus le bout de mon nez. Est-ce que je suis totalement stupide, ou bien j'ai juste perdu la tête et parle à une hallucination ?
Son regard est sévère, et je sens bien que je lui inspire pas grand chose d'autre que du dégoût et de l'aversion. Ishael était pas comme ça. J'me souviens de la flamme dans ses yeux et de son sourire. Elle était pas du genre à regarder de haut le monde avec dédain... Enfin, de ce que j'ai vu d'elle. Ptêt qu'elle cachait juste très bien son jeu, au final.
Finalement, j'accueille les questions de la jeune femme comme un indice. Si elle nie être Ishael, pourquoi s'intéresser à ce que j'aurais à dire à son sujet ? Je reste immobile, silencieux. Tout en me balançant sur ma chaise et en appréciant les grincements qui résultent de mon mouvement, je me met à réfléchir. Comment raconter cette soirée à une jeune femme qui, si elle n'est pas Ishael, semble avoir un lien avec elle ?
« Ça... C'était y'a vingt-six ans, à peu près, je crois. J'étais parti de Lüh avec quelques gardes, pour une mission quelconque sur l'île... Honnêtement j'me souviens plus vraiment ce qui nous a amené dans cette taverne perdue là, mais le fait est que j'y étais, accompagné d'amis. »
Ouah, l'alcool altère vraiment mes capacités à raconter les histoires. Alors que d'habitude je trouve immédiatement les bons mots, je me retrouve à m'empêtrer et à utiliser les termes les plus vagues... Je me souviens même plus des détails.
« Bref, on a passé la soirée là, et j'y ai rencontré une femme... Ishael. Elle était dans son coin, suivant du regard les pitreries de mes amis, comme si chaque détail entrait dans le peaufinement d'un plan dont elle seule avait le secret. Je l'ai approché pour lui offrir de se joindre à nous, et elle a accepté. Elle était d'agréable compagnie, vraiment... Une femme pleine de surprises et qui n'avait pas peur du ridicule. Nous avons bu, et alcool aidant... »
Je sais pas trop comment finir cette histoire là. C'est plutôt délicat, et intime, comme sujet... Alors je me demande si je peux l'aborder devant cette femme qui refuse d'avouer qu'elle est Ishael. Peut-être que je devrais juste arrêter ça là ? Je balaie l'air du revers de la main, comme pour chasser le tabou que je m'impose. J'suis pas un jeune ado en quête de reconnaissance. J'assume mes actions.
« Nous avons passé la nuit ensemble. Au matin, elle avait disparue, et j'ai seulement pu garder son nom. »
Je passe mes mains derrière ma nuque tout en renversant légèrement ma chaise vers l'arrière.
« Mais si tu n'es pas elle... Si tu n'es pas Ishael... Qui es-tu ? »
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Là où l'alcool a détruit la vertu [Geoffrey de Vaillance & Rymaïn]
Le dénommé Geoffrey se décida à amorcer son récit. Enfin, ce qui pouvait vaguement s'apparenter à une histoire... Plus lacunaire et incertaine qu'autre chose. Néanmoins, le fond du propos apparut avec clarté. Le regard de la nordienne s'assombrit soudain, et sa voix trancha le silence qui suivit la fin de ce débit de paroles finalement inutiles.
"C'est tout?" Quelle déception, si c'était pour s'entendre raconter les aventures de coucherie de sa mère, elle s'en serait allègrement passé. D'autant que certains détails la laissèrent perplexe. Plongée dans ces réflexions, elle omit sciemment de répondre à sa question, d'ailleurs, elle n'entendit plus vraiment ce qu'il put dire par la suite, l'esprit trop encombré.
Qu'entendait-il par 'garde' ? Exerçait-il un travail aussi naïf que le maintien de l'ordre ? Comment ce type avait pu intéresser Ishael ne serait-ce que par pur désir charnel ? ... En réalité, elle ne pouvait pas autant s'avancer qu'elle le souhaitait à ce propos. Sa mère demeurait une inconnue sur bien des pans de son histoire. Et même de la sienne, au fait. La nordienne n'avait pas plus d'idée sur ce que faisait leur cheffe de clan de sa vie avant sa naissance, que sur sa propre naissance tout court. Mais là n'était pas le propos. Elle délia ses mains, en reportant une sur son verre, le regard un peu vague, perdu.
Suite à cette pensée, sa mémoire décida de régurgiter un écho... Celui d'une conversation surprise bien des années auparavant. Une dispute, plus exactement, entre Karorn, le maître d'arme du clan et Ishael. A propos d'une histoire ridicule... Rymaïn avait remarqué l'attirance que l'homme portait à sa mère, tout comme cette dernière en avait aussi conscience, bien qu'elle n'en voulait guère. Elle s'était attardée en entendant son nom se glisser dans l'échange houleux, Karorn pestant qu'il aurait très bien pu être son père, ainsi qu'un digne compagnon d'Ishael, si elle n'avait pas désiré faire les choses à sa manière, onze ans plus tôt.
Rymaïn gardait peu de souvenirs précis de son enfance assez particulière, probablement parce qu'elle n'avait jamais éprouvé la sensation que celle-ci lui appartenait vraiment. Des choses qu'aujourd'hui encore son esprit s'avérait peu apte à conscientiser. Pourtant, les bribes de cette conversation s'étaient ancrées dans sa mémoire pour une raison toute simple, la petite fille de onze ans aurait donné tout ce qu'elle possédait pour avoir un père tel que Karorn. Mais à la place, l'enfant n'avait pu entretenir qu'un vide immense, un vide insaisissable, qui la gangrenait à présent depuis près de vingt-six ans...
- Et les grains qui obstruaient le sablier de ce temps psychique, suspendu si loin en arrière, soudain, se dilatèrent. Provoquant un déluge de sable, dans une bien trop étroite bulle de verre -
... Le gobelet qu'elle venait de lever s'arrêta au bord de ses lèvres à cette pensée fugitive au sujet de sa naissance. Le vert olive de ses iris se reflétait dans la boisson cristalline qu'elle fixait sans plus la voir. Le récipient amorça une chute étrangement ralentie dans son esprit, quittant la main qui avait relâché sa prise sans le réaliser, il tomba lentement et instantanément à la fois. Le coin de l'objet choqua la table dans un éclat de verre brisé, répandant le reste de son contenu sur le bois brut.
La nordienne posa les mains sur le bord de la table et recula brutalement sa chaise pour s'éloigner de l'homme qui la regardait depuis déjà beaucoup trop longtemps. Elle se leva et parti aussitôt, avant que sa psychée n'assimile réellement le lien aberrant qui venait de s'opérer entre ces divers éléments. C'était là une idée stupide... Tellement absurde et tellement... Possible, qu'elle éprouvait le désir pur et simple de la vomir.
• Ω •
L'amertume des embruns salés qu'apportait le vent du large s'engouffra dans ses poumons, bienvenue, grisante, piquante... Elle s'appuya contre un mur quelques pas après la sortie de l'auberge, une main posée sur la pierre froide, l'autre sur son front moite. Cette situation aberrante l'avait véritablement mise au bord de la nausée.
Pourtant, l'aspect rationnel de son esprit continuait d'élaguer indéfiniment chaque élément en la faveur d'une erreur. Ce type était complètement soûl, il se souvenait à peine de ce qu'il racontait, ... il était grand aussi... Plus que Karorn et la plupart des hommes de son ancien clan d'ailleurs, comme Rymaïn qui dépassait déjà, à l'époque, la plupart des enfants avec qui elle avait grandit. Ah ! Des détails stupides ! Cela n'avait aucun sens. Et pourtant, deux fois l'avait-elle entendu prononcer ces petits mots dérisoires, cette durée similaire à son âge, aussi aviné qu'il était...
Ce qui posait problème ici, n'avait aucun contour, aucune consistance. Elle était submergée par une réaction physique et émotionnelle que son corps n'avait jamais enduré et que son esprit tentait vainement de cloisonner.
Pourquoi une telle réaction ? Ce tout petit mot enflait dans sa tête lorsqu'elle saisit l'une des masses à son harnais, et l’asséna de rage contre le mur à côté d'elle. La pierre explosa en surface, dégorgeant de plusieurs éclats, dont un qui lui entailla salement la joue droite sur son passage. La douleur eut un effet apaisant... Vidant son esprit presque brutalement. Elle porta sa main libre à l'entaille, et le sang chaud qui coula sur ses doigts empli également son corps d'une chaleur agréable.
La réponse pour enrayer son mal-être apparu soudain distinctement, évidente. Comme elle y avait eut recours à de nombreuses reprises, il suffisait simplement de se débarrasser de la source du problème. Elle fit volte face en saisissant sa deuxième masse puis se figea devant une silhouette qui l'approchait. Grande, la démarche peu certaine. Peut-être présente depuis un moment déjà dans son dos. Elle fixa ce visage encore obombré par la nuit, un éclat meurtrier vissé à ses iris vertes.
Si c'est tout ? Évidemment que c'est tout ! Je vais pas quand même commencer à raconter à une inconnue qui se prend pour quelqu'un d'autre toute ma vie ! Et pis j'la connaissais pas si bien, Ishael, ça m'a juste fait un choc de la revoir ici ! Pourquoi est-ce que j'aurais eu tant d'autres choses à raconter ? Et pis c'est quoi cette réaction !
Je veux bien être rendu totalement con par l'alcool, mais pas à ce point quand même ! Je me rends bien compte qu'elle a du connaître Ishael, à un moment ou un autre ! Et puis pour avoir des cheveux aussi vifs, il faut bien qu'elle soit liée à elle d'une façon ou d'une autre !
Mon cerveau, qui essaie de tout comprendre et de tout analyser, est immergé dans l'eau... Impossible de faire des conclusions logiques dans cet état, ni même de comprendre quoi que ce soit. Je peux juste regarder les événements arriver, me concentrer sur des détails insignifiants comme si c'était le plus important... Je veux dire, maintenant qu'elle se lève et part en trombe... Je sais bien que je pourrais la laisser partir. Je sais bien que je devrais la laisser partir. Après tout, je suis qui pour lui demander son lien avec Ishael ? C'est pas parce que "waouh on s'est vu y'a trente ans" que je dois me fixer sur elle ! Y'avait rien entre nous. C'était une aventure de passage ! Certes très agréable et dont je me souviendrais toujours, mais une aventure de passage quand même ! Pourquoi faudrait-il que je la suive ? Que j'essaie d'aller au bout de cette affaire ? Si je reste assis ici, toute cette histoire mourra dans l'oeuf. Je ne connaîtrais jamais cette femme, ni son lien à Ishael, et je pourrais continuer de boire tranquillement.
Pourtant, j'sais pas. L'étrange perception du monde de Xion me colle à la peau, et même si je sais que son monde n'est que mensonge, j'peux pas m'empêcher de sentir le noir monter en moi. Est-ce que j'ai laissé le mal prendre le contrôle en harcelant c'te fille ? Ou est-ce que c'est le mal qui a guidé mes gestes lors de cette nuit fatidique ? Je sais pas... Qu'est-ce que j'devrais faire pour me repentir ? La suivre et m'excuser ? Mais m'excuser de quoi...
Ahhh je sais pas.
Je la suis. Je me lève, le pas titubant pendant qu'elle sort brusquement, et je m'évertue de la suivre. À un moment, je la perd de vue. J'suis trop lent. Alors je prends la première source d'eau qui me tombe sous la main et je m'asperge le visage. Comme ça, ça me permet d'y voir un peu plus clair. C'est pas assez pour que mon cerveau fonctionne correctement, mais au moins j'peux enchaîner un pas devant l'autre sans me prendre les pieds et finir à l'eau. Il me faut pas trop de temps pour retrouver la fille, d'ailleurs. Elle était pas partie trop loin, c'déjà ça.
Quand j'arrive près d'elle, seule dans le noir, j'peux pas m'empêcher de remarquer le truc sur sa joue, et le regard qu'elle me lance en se tournant vers moi, une masse à chaque main. Heu... J'me fait rapidement le commentaire que c'est pas comme ça que sont supposé se dérouler les chasses aux fantômes, puis j'transpose discrètement mon poids vers l'arrière pour pouvoir éviter la moindre offensive. J'm'assure de prendre une pause inoffensive, avec le regard angélique et tout, mais je sais que ça changera probablement rien. Mes mains sont levées en signe d'apaisement. Vraiment, si elle me trouve agressif comme ça, j'sais pas c'qui lui faut.
Je manque de grimacer. Wow. Si j'me trouvais merdique pour raconter mes histoires 'taleur, j'peux pas dire que j'me suis amélioré. En fait j'ai l'impression de m'empêtrer encore plus dans mes mots, sans doute à cause de l'absence de passion dans c'que j'dis. Merde, maintenant elle va encore plus me prendre pour un poireau abruti. Pas que j'le sois pas, dans une certaine mesure j'suis un idiot aussi, mais... Mais voilà j'veux pas non plus avoir l'air du dernier imbécile sur terre.
« J'suis désolé pour tout à l'heure, j'me suis montré beaucoup trop insistant, mais... »
J'me tais au soudain changement d'atmosphère. J'sais pas si c'est à cause de la façon dont sa posture a changé, mais soudain j'me dis qu'ce serait bien que j'me prépare à l'attaque. Si elle me fonce dessus, avec mes réflexes de cerveau pâteux, j'risque de finir les os tous démolis. Faut que je me prépare mentalement. Doucement, mes mains changent d'angle, prêtes à viser ses poignets pour dévier la trajectoire de ses armes. Éviter deux masses, avec l'état actuel de mes réflexes, c'est comme me demander de tenir en équilibre sur une ficelle. Pourtant faut que j'tente. J'sais bien qu'ça sert à rien que j'sorte Hurricane, et qu'ici ma seule force réside dans mon expérience au combat. Si je réussi à la désarmer, ça devrait le faire... J'espère.
Et encore là, ce sera loin d'être une mince affaire. En temps normaux peut-être moins, mais là maintenant... J'donne pas cher de ma peau.
◊ Pendentif de
céléritéx1
◊ Cristaux de glacex2
◊ Orbe Fuguex1
◊ Graine maléfiquex1
◊ Porte bonheur(100% de réussite pour 2 lancés de dés)
◊ Pierres de télépathie non liéesx1
⟐ Obj. Divers :
◊ Sève de Lueur Nocturnex1
◊ Onguent du sans odeurx1
◊ Lien de tissu ocre(souvenir relié?)
◊ Broche de Nérée
◊ Tenue de rechange
◊Cape de voyage
◊ Cape chaude
◊ Petit couteau
◊ Corde solide(10m)
◊ Carte d'Arcane
◊ Longue-vue
◊ Couverture légère
◊ Lanterne
◊ Carquois de bois(5/15) [2 fl. perfo./3 fl. lumineuses]
◊ Lot de flèches[xx]
◊ Nécessaire d'entretien armes
◊ Nécessaire soins corporels Masque de mort
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Là où l'alcool a détruit la vertu [Geoffrey de Vaillance & Rymaïn]
L'allure incertaine, la silhouette lève deux bras avec une intention pacifiste. Intention qui échappe littéralement à l'esprit de la nordienne, plongé dans une obscurité délétère. Les bribes qu'exhalent cette haleine sordide suivent un chemin tortueux pour parvenir à ses oreilles. Ses lèvres laissent échapper un murmure froid comme l'acier qui perce aisément le silence de la nuit. "Le mal est déjà fait."
La nordienne s'avance, peu soucieuse de ce que la voix peut encore déblatérer. Une masse tournoie habilement dans l'une de ses mains, alors qu'elle visualise déjà l'acier percutant mettre un terme aux mouvements de cette bouche détestable.
Les entrailles rongées par des sentiments qui la dépassent et une incertitude particulière, laissent progressivement monter l'adrénaline qu'a engendré le goût du sang qui vient de perler au coin de ses lèvres. S'accroît alors une lucidité purement meurtrière et tactique. Ses iris captent l'imperceptible changement de posture lorsqu'elle s'approche davantage. L'homme a beau être soûl, il demeure grand et son allure guerrière ne doit être un point négligé stupidement.
Mais la différence de taille joue en faveur de Rymaïn, probablement plus rapide, souple et agile. Et surtout, en l'occurrence, sobre et imprévisible... Alors qu'elle semble le charger, levant son bras gauche, elle fait soudain un pas de côté, juste avant d'être à portée de mains. D'un geste rapide elle opère un demi tour, s'accroupit, et d'un mouvement circulaire rapide, envoie les deux masses vers les jambes qui s'offrent à elle.
La guerrière n'a pas visé pour blesser, mais déstabiliser. En effet, l'angle formé par le manche et l'acier vient faucher le creux à l'arrière d'un genou, et l'individu un peu trop imbibé s’affaisse en arrière. Elle se redresse aussitôt, avant de se laisser choir vers le corps qui heurte le sol. Son genou droit vient lourdement écraser ce ventre pour l'y maintenir, alors qu'une masse se pose sur le bras au sol. Le côté dentelé de l'acier frôle le poignet, prêt à l'écharper d'un mouvement rotatif au besoin.
La rouquine se penche en avant, vers le visage à peine baigné de la pâle lueur lunaire. Son autre arme maintenue au dessus de la poitrine de l'homme. Étrangement, elle ne le tue pas aussi vite qu'elle l'aurait souhaité. Peut-être parce qu'il ne se défend pas vraiment ? Elle l'ignore, elle voudrait juste fixer ce demi-regard un instant encore, avant de le réduire à néant.
Mais ce simple mouvement fait balancer un objet sous sa blouse, cette présence à peine perceptible qui ramène un simple écho à sa mémoire... 'Elle me vient de mon père...' ses prunelles olives se vident alors brutalement de la moindre émotion. Un grincement de porte retentit, et une lueur dorée, flottante, s'approche d'eux au son d'un pas franc. La morsure du souvenir l'arrache à l'étranger et la fait se redresser, en jetant un regard furieux au nouvel inconnu... Pas si inconnu, même si elle n'arrive pas à se souvenir en cet instant. Elle se détourne alors d'un mouvement fluide, avant de partir le plus loin possible, au creux des ténèbres de sa propre chair.
• Ω •
Un homme, lanterne à la main, pas loin de la quarantaine, s'approche de Geoffrey, suivant du regard la masse flamboyante qui s'éloigne. Il s'avance la main tendue, posant enfin ses yeux sur le pauvre gars qui essaye de se relever.
"Pas commode hein, la peinturlurée ? J'ai eu un peu peur quand on m'a décrit la femme qui cherchait à me voir et comment elle était partie. Pour ça que je suis sorti."
Dit-il en observant à nouveau distraitement la silhouette qui tournait à l'angle d'une ruelle, s'enfonçant dans les méandres nocturnes du village.
"La dernière fois que je l'ai vue c'était encore qu'une gamine, y'avait pas autant de marques sur son corps..."
Il aida l'homme à se relever, pensif quant au bout de scène auquel il venait d'assister, il avait vraiment eut du pot, apparemment.
"Z'avez de la chance qu'elle vous ait épargné. L'est ptet pas devenue timbrée comme sa mère, bien qu'elle soit aussi foutrement bien fichue qu'elle... Presque la même à son âge."
Il se gratta le menton, sourire aux lèvres, en se rappelant que déjà bien jeune il préférait se perdre sur les courbes d'une femme mûre que se soucier d'une jeune fille un poil moins âgée que lui.
Même pas le temps de me préparer correctement à l'attaque. Mon cerveau enregistre les mouvements de la femme comme une image lointaine, quelque chose de flou et de ralenti, au rythme incertain, et juste comme ça, mon souffle est coupé à l'impact du sol. J'essaie de me relever, mais c'est déjà trop tard. Je sers les dents, au point de les faire grincer. J'suis vraiment à la hauteur des De Vaillance, hein ? Un coup, c'est tout c'qu'y a fallu pour me mettre au sol. Mon esprit, devant l'allure meurtrière de mon adversaire, ne peut s'empêcher de visualiser tous mes entraînements, qu'un léger abus d'alcool a fait totalement disparaître. J'peux pas vraiment dire que j'l'ai pas cherché. J'ai poussé trop loin avec la douce arme que peut devenir la parole, et j'ai touché quelque chose qui a entraîné la demoiselle à sortir ses masses. Pourtant, même maintenant, alors qu'elle me maintient au sol et s'apprête à m'achever, je peux pas faire autre chose que scruter ce regard, à la recherche de c'que j'ai bien pu atteindre.
L'olive est froid, calculateur, et j'y reconnais la lueur qu'ont les tueurs efficaces. Peut-être que mon observation se base aussi sur sa façon de tenir ses armes, et sa posture, et la façon dont elle m'a mis au sol... Mais je pourrais pas me tromper. Elle a cette synergie avec ses masses, comme celle que j'ai avec mon épée, comme celle que les vrais combattants ont avec leurs soeurs tueuses. Et puis... Le sang à ses lèvres... Je sais que certains utilisent le sang comme un puissant retour à la réalité et à la vérité du combat, et je ne doute pas un instant que ce sang est la raison de la lueur dans l'olive calculateur et stratégique.
Et puis il y a cet autre chose, cette petite étincelle qui doit se miroiter dans mon propre regard... La raison pour laquelle elle ne m'achève pas, ce qui retient sa main... Une recherche, au sens inconnu, qui s'effectue dans ce temps suspendu par la lumière de la lune. Puis tout se casse, et elle part. Une tornade rougeoyante qui me laisse le souffle court, l'oeil écarquillé, et l'esprit en morceaux. Par les Quatre, pourquoi a-t-il fallu que je consomme ce soir ?
Je me redresse pour frotter mon visage contre mes paumes rugueuses, essayer de mettre au clair c'qui vient d'se passer, pour comprendre. Mon cerveau proteste. Il s'est passé trop de trucs aujourd'hui... Pourtant, c'est même pas fini. La voix qui s'élève me fait réaliser que la luminosité a changé. Un gars tient une lanterne dans sa main et m'regarde pendant qu'j'essaie d'me relever.
« La peinturlurée ? Pas con comme nom. »
Je grommelle le commentaire et accepte la main qu'il me tend pour me remettre debout tout en écoutant c'qu'il a à dire. Apparemment la fille était là pour le voir, le rencontrer, et j'ai tout fait foirer en v'nant déclencher... peu importe ce que j'ai déclenché, chez elle. Pas que j'me sente vraiment coupable, parce que clairement j'ai rien compris. Je hausse un sourcil à la mention de gamine. Faut vraiment que j'comprenne l'âge de c'te tigresse écarlate.
C'est le prochain commentaire qui me frappe aussi fort que les masses de la gamine pendant l'combat. Comme sa mère. Presque la même à son âge. Oh putain.
J'me ferme les yeux, et j'fais taire les putains de murmures que mon esprit s'amuse à me lancer. Non, l'idée qu'y s'forme en moi peut pas être la vérité. Ça aurait beau expliquer sa réaction, j'me dis que j'dois exagérer. Lentement, appréhendant c'que j'pourrais y trouver, je fouille mentalement notre conversation, les indices qu'elle aurait pu y laisser filtrer. Rien... La furie a pas le bla bla facile, et j'peux pas mettre le doigt sur quoi que ce soit qui pointerait en direction de c'que j'pourrais penser. J'veux dire, Ishael était une beauté comme on en croise rarement, la petite doit bien s'douter qu'elle avait des prétendants, non ? Ou p'têtre qu'elle était juste choquée de s'faire décrire la vie d'sa mère alors qu'elle ignorait c'genre d'épisodes ? Mais réagir à c'point ?
« Merci pour l'aide. J'sais pas plus que toi pourquoi j'suis encore sur pieds... »
Par habitude, je donne une claque sur l'épaule du gars pour le remercier.
« Elle est ici pour te voir, si j'ai bien compris ? »
La confirmation me tire un sourire tranquille et je passe une main dans mes cheveux pour les remettre distraitement en ordre et les éloigner de mon visage. J'étudie la situation un moment, et pis j'me dis que mes chances de survie seront beaucoup plus grandes une fois sobre. J'me retourne vers l'homme, un peu distrait toujours, mais l'esprit de plus en plus clair.
« Écoute, j'crois qu'cte fille et moi on a un truc à régler, mais pour le moment... Comment ne pas te remercier, mon gars ? J't'offre une tournée, à toi et à qui ça te chante. »
J'me suis redressé en disant ça, reprenant inconsciemment l'allure du De Vaillance à qui on désobéit pas, celui devant qui y vaut mieux plier l'échine quand on tient à son grade, et même si c'gars a probablement jamais entendu mon nom, j'sens que l'aura que j'dégage fait son charme.
Je compte pas laisser la fille d'Ishael me filer entre les doigts alors qu'elle a été à deux doigts d'me tuer. J'suis sûr qu'elle va être ravie en me voyant collé aux basques du gars qu'elle doit rejoindre, et encore plus ravie quand elle verra que j'aurais eu le temps de désaouler et qu'elle me f'ra pas tomber en un seul coup.
Et pis si elle s'pointe pas cette nuit, j'compte bien réussir à apprendre c'qu'elle venait faire ici et où elle s'en va. Enfin, pas que j'me mette en tête de la suivre sans relâche, parce que je tournerais vraiment fou, mais si j'peux la croiser avant qu'elle quitte Heilan, j'vais pas cracher sur l'occasion. Après, si le destin décide de nous tenir éloignés, alors je l'accepterais. Quelque chose me dit que cette nuit, demain, cette semaine, ou dans des semaines... On se reverra forcément à un moment ou à un autre, et je m'arrangerais pour comprendre c'que cette histoire cache vraiment.
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Là où l'alcool a détruit la vertu [Geoffrey de Vaillance & Rymaïn]
Les méandres obombrés de la nuit dégorgent dans les ruelles de la ville sur pilotis. Les vagues viennent s'écraser avec une étrange symphonie contre les piliers de bois humides... L'esprit de Rymaïn s'égare, bercé par les sons obscurs et les éclats furtifs de lanternes ci et là. Semblable à l'opacité nocturne, une valse émotionnelle s'émousse en son corps, telle l'écume qui dépose son fiel de rage, et se retire après avoir grondé sur la plage immobile.
Un temps, l'ombre flamboyante s'arrête au bord d'une passerelle vaguement éclairée. Le vert olive plongé dans des abysses incertains, les remous de la mer s'accordent avec son regard quelques secondes, vidant progressivement son esprit... pour l'heure. Elle fait soudain volte face et se dirige vers une autre auberge d'Heilan. Moins fréquentée, et peut-être moins fréquentable, qu'importe, elle ne dormira probablement guère. Elle ignore même si elle demeura au village le lendemain, pour poursuivre sa trajectoire initiale... Un rocher aux bords acérés vient d'être jeté sur son chemin, elle n'est pas certaine de vouloir s'y blesser davantage en l'affrontant.
• Ω •
La petite chambre offre un confort minimal, un lit bas se dessine dans l'obscurité de la pièce. Une lueur s'éveille alors qu'elle embrase la mèche d'une bougie, offrant une clarté vacillante et incertaine. Des ombres dansent sur son visage étrangement éteint, mais pourtant fixé sur la flamme dans laquelle se dessinent plusieurs portraits... De pourpre sanglant qui teinte le visage d'Ishael, de roux plus tendre qui encadre une dualité d'ambre et de gris, ... de blanc cendré, au regard solitaire, qui semble se confondre entre les autres. Finalement, ses yeux se ferment, bousculés par une fatigue psychique et physique inattendues, mais tellement évidente...