Enfants Divins, enfants humains
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Le petit convoi de pèlerins était arrivé tôt dans la matinée, porté par les lumières d'une aube étincelante. L'été berçait de tendres rayons les neiges des monts alentours, jouant de reflets éclatants sur les parois immaculées du Temple d'Aer. Le froid mordant se faisait plus timide, sous la douceur de l'astre solaire qui entamait doucement son ascension. Le chariot s'était établit au abord du Temple, à une dizaine de mètres de l'entrée. Il se voyait constitué par un groupe de nordiens, venant d'un clan qui taisait généralement son nom en ces lieux parfois trop fréquentés. Qu'importe, la neutralité des espaces près des Temples autorisait cette simplicité...

Trois hommes et deux femmes étaient des guerriers assignés à la protection du groupe, parmi lequel se trouvait la cheffe de clan ainsi que sa fille. Ici, la plupart avait déposé les armes, venus pour se recueillir, auprès des fils et filles d'Aer. Une jeune femme, approchant les vingt ans, la chevelure flamboyante, se défilait enfin des mains de sa mère, qui avait paré sa coiffure d’éléments symboliques religieux, et peint d'un blanc beige trois plumes sur son front, en hommage aux divins enfants de l'air.

Rymaïn s'éloigna du petit groupe, approchant l'entrée du Temple, une étincelle de fascination teintait son regard olive, lorsqu'elle posa délicatement sa main sur la pierre de l'édifice. Elle avait pressenti la présence derrière elle, un peu trop souvent derrière elle, par ailleurs. Mais celui lui importait peu, le Temple face à elle écrasait tous sentiments néfastes en son esprit, comme si Aer lui même soufflait la moindre trace de tension hors de son corps. La main frôla du bout des doigts la roche taillée sous sa peau... "Devrais-je encore attendre longtemps, mère?"

La femme qui arborait semblable chevelure et iris similaires observa l'impatience coutumière de sa fille. Lui offrant réponse évident, mais encore une fois nécessaire... Elle n'ignorait pas ce qui pouvait traverser l'esprit de son enfant. Les graines germaient, telle qu'elle les y avait déposées, après tout.







La rouquine observa sa main glissant et s'arrêtant enfin sur la pierre, face à son regard olive. Plus que du temps, à ce rythme... Pourtant, il y'avait d'autres possibilités. "Mais Argos..." Sa mère l'interrompit, sèchement.





Rymaïn tourna enfin ses yeux vers leur cheffe de clan, fixant avec intensité ce regard qui lui semblait être un reflet dans un miroir. La quiétude et l'assurance imprégnait cependant la moindre parcelle de son corps, de ses muscles. "Rassurez-vous, je suis prête, et en mesure de parer à toute éventualité." Alors que sa mère s'éloignait enfin, elle vint s’asseoir en tailleur non loin de l'entrée, en dehors des passages. Il y avait effectivement beaucoup d'allées et venues en ce jour d'été, mais cela ne l'inquiétait d'aucune manière. Un fin sourire se dessina au coin de ses lèvres, lorsqu'elle offrit son visage peint aux rayonnements solaires, les paupières closes.

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Elle ne me répond même plus. C'est bien ma veine. Enfin, c'est pas très étonnant, je l'avais questionné presque tout le long du trajet à ce sujet. Normal qu'elle en ai ras le bol de mes questions. Elle le savait, son silence c'était pire que tout et quand elle en venait à ça, elle pouvait être sûr d'obtenir ma capitulation. Et elle l'avait, une fois encore, malgré un bruyant et sec soupire, alors que je croise mes bras sur ma poitrine, observant le paysage qui nous entourait.

Nous étions une petite dizaine à être partit en direction du Temple d'Aer, escortant la femme du chef, ma mère, jusque là bas. Elle s'était décidé, un beau matin, sans doute encouragé par un pressentiment du Tréant, à l'un de ses rêves communiquant avec les Anciens Sages. Il était clair que ceux là ne devaient certainement pas lui parler de moi, qui ne suis même pas vraiment sa fille. Ma marche s'était ralentis, jusqu'à observer son dos de loin alors qu'elle était en tête de groupe. Quelques uns étaient passé devant moi, pour le coup j'étais la plus jeune du groupe mais peu m'importait puisqu'elle m'avait enfin appelé à ses côtés pour autre chose que des pillages.

Malgré mon apparente exaspération, j'en étais heureuse et je pense qu'elle le savait au fond. Plusieurs minutes plus tard, le Temple nous faisait enfin face et ma posture strictement fermée s'ouvrit naturellement, laissant tomber mes bras ballant. Mes yeux gravirent alors l'édifice, lentement, jusqu'à son sommet où les reflets du Soleil se reflétaient à m'en faire plisser les paupières. Devant l'impressionnante architecture, ma mâchoire inférieure se décroche. Je me sens alors ralentir, beaucoup, jusqu'à m'arrêter pour observer d'un air ahurit. C'était sans compter sur elle.

❝ Tu vas avances oui ! Ah, si je connaissais ta mère... ❞
Dans un sursaut je trouve son regard, tourné vers moi, agrémenté d'un léger sourire presque imperceptible. Le contact fait, je me secoue et me reprends, trottinant avant de rejoindre le groupe qui avait effectivement prit un peu d'avance sur moi. Mais même ainsi, je n'arrivais pas à décrocher des murs scintillants. Il nous fallut plusieurs autres longues minutes pour finir par faire face aux nombreuses marches qui menaient aux grandes portes du Temple. Je sens alors un souffle, plus fort que les autres, me pousser dans le dos et ainsi, en quelques enjambées, je me postais à ses côtés, toutes deux observant dans la même direction.


Je lui en avais posé des questions sur le chemin, mais celle-ci pas encore. Maintenant que nous étions face à la réalité, je ne pouvais plus me taire. Elle me répond d'abord par un soupire, léger, qui attire mon regard à elle alors qu'elle baisse les yeux. Un silence s'installe quelques secondes.

❝ Et bien tant pis. Ça voudra dire que le destin en l'aura voulu. Tu sais bien que je n'ai pas peur de mourir, encore moins en essayant de protéger notre clan. ❞ Elle se tourne vers moi. ❝ Le Sage lui même a approuvé, soit j'en suis digne, soit non. J'ai foi en ce qu'il me prédit. Et toi ? ❞
Mon visage se tord, mes lèvres et mes sourcils aussi. Qu'est-ce que je pouvais répondre à ça ? Non ? Certainement pas. Je me sentais déjà suffisamment à l'écart par le fait de ne pas être sa fille par le sang, alors je n'allais pas en plus me mettre une flèche dans le pied en doutant des propose du Tréant. Je détourne alors mon regard brun d'elle, le baissant lâchement, consentant d'un simple hochement de tête. Je sens alors sa main se glisser sur ma nuque, puis son front se coller au mien.

❝ Toi, sois digne d'être ma fille. Que j'en sorte ou pas, d'accord ? ❞
Chacune, nous fermons les yeux. Le reste du groupe s'était déjà éloigné pour prendre position un peu plus loin, plus à l'écart, dans l'attente du retour de leur cheffe. Mais tout ce qui m'importe à ce moment, c'est elle. Je l'entends inspirer profondément et je fais de même avant de lui répondre doucement.


Nous nous délions alors et elle s'éloigne de moi, après un dernier regard, captant le mien, la suivant alors qu'elle gravit les marches d'un pas assuré. Instinctivement, je cherche à la suivre, m'arrête quand elle stoppe son avancée, observant la porte. Elle reprend sa marche et je fais de même, commençant à monter les escaliers alors qu'elle s'engouffre dans le temple. Je la suis encore, trouvant le sommet des marches, quand sa silhouette s'efface et je l'observe encore, comme si elle n'était pas partit. A nouveau, un soupire, proche du désespoir me vient, juste de la crainte sans doute. Baissant les yeux, je me détourne alors qu'ils trouvent une jeune fille, du même âge que moi je crois, le visage peinturluré, assise en tailleur. D'un air un peu interloqué, mon visage se penche sur le côté alors qu'un ou deux pas me rapproche d'elle.


Ah, la délicatesse de la curiosité jeune et effrontée. Je m'avance alors encore un peu, jusqu'à m'accroupir non loin d'elle, détaillant son visage mais surtout les peintures qui y reposaient. C'était joli en tout cas, ça lui allait bien aussi.

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Les sons s'enchevêtraient indifféremment dans son esprit, ce dernier entièrement focalisé sur sa prochaine tâche. Jusqu'à ce que les bruissements d'une conversation affleure ses oreilles et réussissent malgré tout à capter son attention. Rymaïn demeura les yeux fermés, une femme et sa fille, à l'évidence... Un monde, encore bien différent du sien. Ou du réel? Tout semblait parfois si dissonant, les humains avaient ce quelque chose de trop incohérent, et si méprisable. Les voix se cognèrent contre les parois de son crâne, tandis qu'elle tentait de s'en débarrasser. Mais lorsque le silence de leur échange tomba, ce fut un silence de bien trop courte durée.

La rouquine laissa échapper un léger soupir, avant d'accepter d'ouvrir les yeux sur la jeune femme qui venait de l'interpeller. Ses prunelles olive ne reflétaient qu'un dédain passif qui étudia des pieds à la tête cette inconnue. Elle ne devait pas être plus âgée qu'elle. N'avait-elle donc rien de mieux à faire que lui adresser la parole? D'un ton posé mais des moins engageants elle répondit lentement à cette dernière.

"Cela ne te regarde pas."

Elle aurait aimé demeurer quelques temps encore dans son esprit, mais de toute évidence, la jeune femme ne semblait pas saisir ce genre de chose. La rouquine n'attendit pas une seconde de plus pour poursuivre, avant que l'autre en place une, comme elle s'apprêtait apparemment à le faire.

"Je n'ai aucunement l'envie de converser avec toi. Si tu essayes de t'occuper l'esprit pour ne pas penser à ce qui se passe à l'intérieur, saches que je n'y verserais pas de plus agréables idées." Ce serait peut-être suffisant pour la faire partir? Cette fille semblait pitoyablement attachée à sa mère... Un fait étranger à Rymaïn. Un fait... qui pourrait potentiellement poser problème, voire éveiller cette curiosité constamment réprimée qui lui était devenue tout aussi étrangère. Bien que ce soit là une réalité qu'elle était totalement incapable de conscientiser.

Bien que Rymaïn n'y prêta guère attention, plus loin, Ishael venait de poser son regard du même vert sur le dos de la jeune personne accroupie devant sa fille. Ses sourcils se froncèrent légèrement, il n'était pas temps qu'elle soit distraite par qui ou quoi que ce soit. Ce n'était cependant pas à elle de gérer ceci, et elle ne s'en soucia pas davantage pour l'instant, confiante.

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Évidemment que non ça ne me regarde pas. Après tout, je la connaissait même pas. Visiblement, elle avait l'art d'enfoncer des portes ouvertes celle-ci. Mes sourcils se froncent légèrement alors que je m'apprête à lui répondre, froidement stoppé dans mon élan, la mâchoire décroché prête à rétorquer, même si elle ne m'en laisse absolument pas l'occasion. Mes sourcils se soulèvent, en une moue étonnée et mes yeux s'écarquillent. Je finis par la dévisager, un peu à la manière dont elle l'avait fait plus tôt avec moi, alors qu'en cet instant elle me lançait un pic que je n'avais même pas vu venir.


Je roule les yeux vers une autre direction alors que dans un soupire, je viens m'asseoir lourdement à côté d'elle, les genoux ramenés face à moi sur lesquels je posais mes coudes. Les bras ballants ainsi, mon dos était légèrement voûté. Je prenais alors un air grave, qui se voulait sérieux.


Je tourne mon visage vers elle et, comme elle avant moi, l'interrompt dans toute possible réponse, levant levant le doigts entre nous deux.


Même si un fin sourire, un peu taquin, étire subtilement mes lèvres, je me détourne vite de son visage qui lui conservait cet air froid. Presque lugubre. Devant moi, une femme à la même chevelure se tenait debout au loin, son regard était porté vers nous. Un instant je l'observe, mon visage se penchant légèrement sur le côté comme une bête curieuse face à une nouvelle faune. Au vue de son air à elle aussi, ça ne serait pas étonnant qu'elles soient parentes.

Mon regard se porte ensuite vers mon clan, installé un peu plus loin au milieu duquel je n'avais pas envie d'être. Si la réflexion de la rouquine n'avait que pour but de me faire fuir, elle avait néanmoins raison. J'avais effectivement envie de me détacher, l'espace d'un instant, ce qui m'avait fait venir jusqu'ici. Toujours avachie sur mes genoux, je tourne légèrement le visage en sa direction.


Je me détourne encore, arborant un air plutôt neutre avant de me laisser basculer vers l'arrière, retenant ma chute par mes paumes posées sur la pierre.


Je doutais sincèrement qu'elle consente à me répondre cette fois là, plus que l'autre. Mais sait-on jamais, peut-être que ma sincérité allait la faire relativiser. Moi, je m'en voudrait de m'en tenir à ça alors que j'étais vraiment curieuse pour le coup. Ils s'agissait surement des Demi-Dieux, sinon elle ne serait pas là. Et même si j'avais quelques dents contre les Dieux, leur Enfants m'intéressaient déjà bien plus. Sur ce point, j'étais presque sûr qu'on pourrait s'entendre.

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La réaction escomptée ne vint guère... Ce fut même tout l'inverse, malheureusement. La jeune femme s'installa juste à côté d'elle, poursuivant avec ses questions. De bien idiotes questions d'ailleurs, Rymaïn entrouvrit les lèvres, mais n'eut pas le loisir d'aller plus loin que la blonde la coupait déjà. Qu'était-ce que cette fille? Qui signalait ne pas souhaiter de réponse à la question qu'elle venait de poser? Cela n'avait rien de cohérent, et la rouquine ferma deux secondes les yeux, inspirant profondément avant de les rouvrir. Elle n'éprouvait aucun besoin de se mêler des affaires d'autrui et sa vie ne s'en trouvait pas triste pour la cause. Elle ne se souciait d'ailleurs pas d'y apposer de tels termes, sa vie n'était que dévotion, tournée entièrement vers les semi-divins et le soucis de leur octroyer justice.

Son nom, maintenant? Comptait-elle rester accrocher de la sorte alors qu'elle lui avait intimer de s'éloigner de façon relativement peu subtile? "Ce n'est pas de mes lèvres que tu apprendras mon nom."

Elle ne semblait pas savoir faire autre chose que poser des questions, alors que Rymaïn s'en moquait totalement. Si elle comprenait son air intrigué, elle ne voyait pas pourquoi elle pouvait être intéressée. Comment pourrait-elle s'en débarrasser? Peut-être en lui répondant, cela s'avérait encore le plus simple, et elle n'avait aucun besoin de s'étaler dans des détails inutiles.

"Cela n'a rien d'intriguant. C'est juste ton cerveau qui est trop lent à assimiler ce qui lui est inconnu." A ces mots acerbes, elle ajouta simplement. "Je me recueille, ces dessins font hommage aux enfants des cieux." Bien sûr, elle se doutait que l'autre ne réalise pas le fond réel de son propos. Sa mère lui avait relaté à quel point les humains qui n'appartenaient pas à son clan vivaient en aveugles, ignorants de leur infériorité écrasante face aux déités des Temples. Oublieux de leurs devoirs, salis par une présomption illusoire de leur statut. Statut que leur octroyait la magie du pacte et la punition aberrante des Quatre.

Un homme s'approcha alors d'elles, un harnais de cuir à la main, auquel était harnachées deux masses à une main. Son regard gris se posa sur le visage soudain redevenu impassible de Rymaïn. "Il est temps." La jeune femme se redressa et vint saisir le harnais, qu'elle passa autour de ses épaules et attacha sur son ventre. "Il est temps."

L'homme s'éloigna, tandis qu'une femme aux cheveux noirs, extrêmement courts, balafrée au niveau du cou, gravissait les marches à côtés d'eux. Les prunelles olives de la rouquine se posèrent une dernière fois sur la dénommée Lagertha. Elle n'allait plus tarder à en être débarrassée. "En effet, c'est très probablement et, fort heureusement, la seule fois que nous nous croisons. J'espère que tu en as profité." Là dessus, elle gravit les marches à son tour et pénétra dans le Temple d'Aer.


La silhouette se trouvait quelques mètres à peine devant elle, avançant d'un bon pas. Elle la suivit discrètement, enchaînant quelques couloirs où se découpaient de larges faisceaux lumineux passant les fenêtres sculptées dans les parois. Lorsqu'elle interrompit enfin sa marche, Rymaïn s'approcha sans s'arrêter, sa voix s'éleva calmement et clairement. "Vous ne devriez pas choisir cette porte." Elle vint se poster à côté d'elle, alors que cette dernière tournait un regard interloqué et irrité dans sa direction. Elle haussa une épaule, de toute évidence peu intéressée par cette jeune femme qui l'interpellait inutilement. Elle lui répondit simplement. "Je ne vois aucune raison à cela."

Puis sa main vint se poser sur le panneau de bois d'une teinte aussi profonde que l'onyx, tandis qu'un murmure glacial s'échappa des lèvres de Rymaïn. "Mais parce que vous ne le méritez guère." Ses mains avaient saisit les manches de ses armes, et l'une d'entre elle vint choquer brutalement la bas de la colonne vertébrale de la femme qui n'eut pas le temps de réaliser ce qu'il se passait pour réagir. Elle s’effondra dans un gémissement de douleur, tâchant de saisir une hache à sa ceinture, les mouvements ralentis et malhabiles. D'un geste ample et vif, la rouquine asséna son autre masse d'un coup de revers sur les cervicales de l'humaine, dont le regard s'éteignit subitement.


Le plus complexe demeure la présence d'une cellule vide à proximité. Rymaïn du traîner ce corps sur une dizaines de mètres avant d'en trouver une pour l'y placer. Malheureusement, lorsqu'elle referma la porte derrière elle, son regard tomba sur un visage bien trop frais encore dans sa mémoire. Ses mains vinrent aussitôt saisir ses armes, fixant froidement ces prunelles qui la dévisageaient. "Mais c'est pas possible, il va falloir que je te tues aussi?" C'était une réelle question, car si l'obligation se faisait pressentir, elle n'avait pourtant aucune autre raison de prendre cette vie humaine et n'y tenait pas. C'était enfin le bon moment pour la blonde de se montrer bavarde, et intelligemment.

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Décidément, si son but était de m'énerver, elle avait l'air vraiment déterminée à y parvenir. A sa remarque froide et piquante, mes sourcils se soulèvent alors que mes yeux roulent sur le côté, finissant en poussant un soupire aux joues gonflées. Néanmoins et contre toute attentes, elle poursuit en me donnant un semblant de réponse à mes questions. Cela étant, même si j'avais écouté, j'avais du mal à m'en satisfaire, préférant détourner mon regard d'elle alors que pourtant, je restais assise là.

Si mes pensées dérivent rapidement vers Lagertha, elles sont rapidement stoppées par l'arrivée d'un homme qui nous fait face. Mon regard se pose sur lui, le jaugeant de bas en haut d'un air méfiant alors que c'est ensuite la rouquine qui le capte, en se redressant. Qu'est-ce qu'ils manigançaient tout les deux ? Si mon cerveau était trop lent pour comprendre l'inconnu face à moi, il n'en était pas moins intrigué et ainsi, je les observais tour à tour, un sourcil levé alors que j'étais revenue à une position moins relâchée.

Finalement, le rouquine s'adresse à moi, une dernière fois visiblement. Mon air, était depuis peu, bien moins détendu et je lui rendait un simple hochement de tête, la mine méfiante, l'observant s'éloigner de moi pour s'engouffrer dans le temple. Allait-elle se frotter aux épreuves ? Ça en avait tout l'air et pourtant, j'avais un sérieux doute. Enfin peu importe, ça ne me concerne pas après tout, mais peut-être bien qu'elle aussi, si elle ne revenait pas, ça allait me faire quelque chose.

J'essaye alors de sortir toutes ses pensées de ma tête en secouant mon crâne vivement, mon regard brun se posant sur mon groupe un peu plus loin. Je ferais mieux de les retrouver, j'avais rien de mieux à faire qu'attendre de toutes façons. Ici ou là bas, qu'est-ce que ça changerait ? Mes yeux se déportent et trouve un point fixe entre mes pieds, le coin d'une dalle. Le reste semble se flouter et les secondes défilent. Non, j'ai mieux à faire qu'attendre ici et puis ça m'énerve d'attendre sans rien faire. Peut-être que je pourrais simplement entrer et au moins voir à quoi ça ressemble à l'intérieur. Allez, va pour ça.

Je me relève alors vivement avant de me diriger vers les portes, pénétrant dans le gigantesque monument, poussée par un nouveau souffle qui m'invite à y entrer plus vite. Je me laisse faire et mes yeux commencent à naviguer un peu partout. L'endroit est plaisant, calme et inspirant. Le bruit de mes pas résonnent, comme les cliquetis de mon armure. Si je me laisse un instant happé par l'atmosphère, un étrange bruit me rappelle à l'ordre. On traine quelque chose. La curiosité aidant, je me dirige vers l'origine de ce nouveau bruit et repère au loin, la rouquine trainer un corps dans une cellule. Putain mais qu'est-ce qu'elle fait celle là ? Je sais, c'est pas mes affaires, mais mes jambes s'en foutent et me font avancer jusqu'à elle, alors qu'elle ressort de la cellule en fermant la porte derrière elle.

Mon visage est tordu dans une grimace mimant l'interrogation tout comme une méfiance animale et quand je la vois réagir vivement à ma présence, je l'imite en portant la main sur le pommeau de mon épée à ma ceinture, reculant mon pied pour me positionner, prête à rétorquer à la moindre attaque. Je la fixe, le regard sévère alors qu'elle menace ma vie très distinctement.


Mes mâchoires se serrent l'une contre l'autre. Pourtant je reviens lentement à une position moins agressive, me redressant, ne laissant plus que le bout de mes doigts sur le pommeau de mon arme. Même si je doutais sérieusement qu'elle se retienne de me tuer si elle trouvait ça nécessaire, je n'avais pas grand intérêt à la chercher.


J'étais sincère en tout cas et j'espérais bien qu'elle me juge ainsi, mes yeux méfiants pointés vers elle, mais pas moins lucides. Mon corps était cependant toujours un peu tendu et j'essayais, pas le biais d'une expiration lente de le détendre. Mes yeux se déportent alors sur le sol, observant la trainée invisible qu'avait dû suivre ce corps à présent sans vie. Tour à tour, mes yeux observe le sol, la rouquine puis ses masses. Mon cerveau lent comprend. Je arque alors un sourcil.


Je crois que je l'y aurait aidé si il y en avait eu. Mais il n'y en avait pas alors la question ne se pose pas. J'avais enfin fini par décrocher totalement ma main de mon pommeau, retrouvant une posture plus dressée, plutôt impassible pour le coup. Ma vie était encore en jeu après tout.


Ouais, j'étais encore curieuse malgré tout. C'était sans doute pas une bonne idée d'ailleurs, mais j'ai du mal à me retenir visiblement. Avant qu'elle ne réagisse mal, je tends les paumes vers elle, comme pour tenter de calmer un animal sauvage, m'apprêtant à continuer.

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Rymaïn continua de l’observer froidement, fixement, tendue et incertaine. Les mots de la jeune nordienne pénétraient lentement ses pensées sans qu’elle sache quels contours leur assigner. Cela faisait quelques minutes à peine qu’elle la connaissait, comment pouvait-elle croire un instant de tels propos? D’autant que l’allusion à sa remarque acerbe de toute à l’heure n’avait rien d’engageant, rendant cette attitude encore plus suspicieuse. Le constat suivant la sorti momentanément de ses réflexions, oui, il n’y avait pas de sang, lorsqu’on pouvait s’y prendre avec une certaine latitude. Que voulait-elle insinuer par là, d’ailleurs ? La laisser partir ne faisait pas exactement partie de ses options, mais sous-entendait-elle vraiment qu’elle allait lui expliquer quoi que ce soit ?

"Je n’ai aucune raison de te faire confiance, sache simplement que cette femme participe à des jeux abjects, dont les combats entre enfants divins sont le principal spectacle… " Hu, pourquoi lui disait-elle une telle chose ? Se justifier ? Ou émettait-elle une seconde la possibilité qu’elle soit en mesure de comprendre ? De toute façon, Lagertha n’avait guère plus de raison qu’elle de croire ses propos. Soudain, un bruit insolite, venant de l’extérieur du Temple à l’évidence, la tira littéralement de toutes ses préoccupations.

"KIIIIIIIIIIIIIIIIIIAAAAAAAAAAAAAAAARRRRRRRR!"

C’était un cri strident, abominablement aigu, qui lui fit plier le torse et porter ses mains serrées sur ses masses à ses oreilles. L’intérieur du Temple vibra littéralement sous la puissance de l’onde sonore, et d’autres résonances cacophoniques commencèrent à se déployer, leur parvenant de façon émoussée. Des cris humains, mêlés à de nouveaux tremblements, ainsi que des craquements sonores. Rymaïn s’était redressée, le regard alerte posé sur le bout du couloir où elles se trouvaient toutes deux. Elle n’avait plus le temps de s’occuper de la jeune blonde devant elle, après avoir rangé ses masses dans son harnais, elle fila vers la sortie sans lui accorder un regard.


Dehors, c’était un semblant de chaos. Ce qui devait être une semi-divinité d’une taille conséquente voletait au dessus de la masse d’hommes grouillants, poussant de faible cris similaires à celui perçut plus tôt. Des morceaux de roches s’étaient détachées de la montagne environnante, certains tombant encore, d’autre émettant des crissements sonores, comme s’ils ne tarderaient pas à rejoindre leur prédécesseurs. Le chariot du clan se trouvait bien éloigné heureusement, mais pourtant sa mère n’y était pas, ainsi que Svaltik, le jeune guerrier qui lui avait apporté ses armes plus tôt. Rymaïn reconnu l’éclair flamboyant au loin, qui se tenait près des roches tombées, là ou de légers éboulis continuaient de se déverser. Elle s’approcha rapidement, constatant la présence du corps de Svaltik, un tiers coincés sous les pierres. Sans réellement se préoccuper de l’homme, elle vint trouver sa mère accroupie devant lui, pour la tirer par le bras. "D’autres pans de la roche menacent de s’effondrer, il ne faut pas rester là, laisse-le." Elle observa distraitement l’enfant d’Aer au loin, qui que soit l’humain qui lui était lié, il ne semblait pas disposer à leur fournir une aide quelconque, elles ne devaient pas traîner ici.

Un nouveau craquement résonna au dessus de leurs têtes et Rymaïn tira brutalement sur le bras de sa mère, qui accepta de reculer, mais un peu tard. La jeune nordienne s’était aussitôt placée entre elle et le morceau de roche qui heurta son dos et le bas de son crâne, avant qu’elle ne s’effondre dans ses bras, inconsciente. D’autres rochers semblaient prêts à se détacher à leur tour.

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Oh, qu'elle se rassure, j'étais loin de prétendre à sa confiance, j'étais surtout en train d'essayer de rester en vie. Elle avait pas l'air de rire avec ses masses et même si je pourrais certainement tenir la distance dans une confrontation, il n'y avait rien de moins sûr que le dénouement. Cependant, ce qu'elle ne savait certainement pas, c'est que je n'avais qu'une parole à laquelle je tenais beaucoup, que je connaisse la personne à qui je la donnais depuis des années, ou quelques heures. Mais elle s'en rendrais compte en temps voulu.


Voilà tout ce que j'avais répondu à ses timides confidences. Je portais alors mon regard vers cette porte qui enfermait maintenant le corps de cette femme qui, maintenant je n'en doutais plus, méritais de mourir. Car si il s'adonnait à ce genre de pratique, je ne donnais pas cher du reste de son honneur. Enfin, dans tous les cas, la question ne se posait plus maintenant puisque la rouquine avait décidé de son jugement. Ce qui m'amenait à réfléchir à son propos et surtout, à être curieuse de ses pratique à elle. Ainsi, un regard interrogatif se posait sur son visage, tandis qu'il était la seconde d'après, appelé vers l'extérieur. Je bouchais alors mes oreilles avec mes paumes en grimaçant et serrant les dents, le son si aigu me faisant rentrer la tête.

Quand il finit par être plus supportable, je me redressais lentement en observant avec méfiance la porte au bout du couloir. Me tournant alors vers la rouquine pour éventuellement lui demander son avis, je n'en ai évidemment pas l'occasion puisque je l'observe, impuissante, courir vers la sortie. Sans réfléchir davantage alors, je prends sa suite. Et une fois sortie du temple, le spectacle me frappait. Mon regard se porte alors rapidement sur les miens, posté assez loin pour n'avoir essuyé aucune chute de roche. Je m'élançais vers eux, sans réfléchir puisque d'autres pans tombaient encore, menaçant ma vie. Ils m'appelaient tous au loin pour que je me dépêche de les rejoindre et c'est ce que j'aurais fais, si mon regard jaugeant l'endroit frénétiquement ne s'était pas posé sur la rouquine qui s'en était pris une.


Je pestais contre moi même mais ne pouvais pas faire grand chose à ce qui allait suivre. D'instinct et surtout, sachant les miens à l'abri, je dirigeais ma course vers la rouquine peu sympathique qui venait se s'écouler dans les bras de sa mère, du moins de ce que j'en avais déduis. Arrivant à leur hauteur, je reçois le regard interloqué et assez méfiant de sa mère -c'était de famille à priori- allant jusqu'à me demander qui j'étais.


Sans réfléchir davantage, j'attrapais le poignet de l'inconsciente et enroulais son bras autour de mon épaule. Sa mère en fit de même avec l'autre et ainsi, toute deux, nous nous éloignons de la zone sinistrée en plusieurs enjambées, à un rythme aussi rapide que nous le pouvions. Finalement, un dernier morceau de roche tombe à terre, faisant vrombir le sol. Assez éloignée maintenant, je me permettais de l'observer, le visage tendu par l'anxiété que tout cela avait provoqué, avec un peu de colère dissimulée. Je sentais alors que le bras que je tenais était tiré, me faisant alors reprendre mes esprits. Je revenais sur sa mère qui réceptionne le colis en la faisant s'asseoir contre l'un des chariots de leur groupe. Je l'y aidais rapidement avant de me relever alors qu'elle restais à croupis à s'assurer qu'elle allait bien.

Inquiète tout de même pour les miens, je leur lançais un regard en m'assurant que tous allaient bien. Malgré leur position assez à l'écart, ils s'étaient quand même davantage éloigné pour être sûr de ne rien craindre. Quelque peu rassuré, je revenais à la rouquine qui allait peut-être reprendre ses esprits sous peu. C'était étonnant à quel point j'étais capable de m'en faire pour celle là alors que j'en avais aucune raison. Mais bref. Ne pouvant m'empêcher de décoller mon regard d'elle, je m'adresse à sa mère.

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Ishael Cuchulayne tourna un instant le vert de ses iris sur cette jeune femme qui l'avait aidée. Elle lui accorda un remerciement succint mais sincère d'un simple hochement de tête, puis s'apprêta à lui signaler qu'elle n'avait aucunement besoin d'aide supplémentaire. Lorsque sa fille sembla remuer enfin...

Les limbes d'une noirceur abyssale dans lesquelles elle était plongée semblèrent se diluer progressivement. Sa conscience émergea, ainsi qu'une douleur diffuse à la base de l'arrière de son crâne et du haut de son dos, lui arrachant une crispation faciale légère. Sa mère se désintéressa soudainement de la jeune fille, s'enquérant de la santé de sa progéniture, mais signalant tout de même l'aide dont elle avait bénéficié. La rouquine marmonna faiblement que tout allait bien, et réclama de l'eau.

Après s'être désaltérée, elle observa le miroir de ses propres prunelles un instant, puis le regard brun qui se trouvait à côté. Elle se releva en douceur, puis se débarrassa lentement du harnais avec ses masses qui tomba au sol lourdement. Elle se sentait plus en forme qu'on aurait pu le croire et son attention se porta sur Lagertha, qui commençait à constituer un désagréable point noir dans son existence.

"Viens." Cela ressemblait plus à un ordre qu'une demande dans sa bouche, mais elle ne s'en souciait guère. D'ailleurs elle n'en avait pas le besoin, car celle-ci la suivit aussi spontanément qu'elle lui avait demandé. Un truc clochait chez cette fille... Ou était-ce chez Rymaïn ? Le crâne toujours douloureux, elle vint s'installer à l'écart des différents chariots épars, sur un vaste rocher où elle pris place en tailleur, incitant Lagertha à faire de même.


Sa voix résonna, posée. "J'ai explicité de façon claire et nette le souhait de ne pas converser avec toi, mais tu t'es entêtée comme si mes propos avaient simplement glissés sur ta personne."

La rouquine ramena davantage ses jambes pliées vers elle, à l'aide des ses mains, qu'elle laissa posées sur celles-ci avant de poursuivre. Son timbre demeurait calme, mais il y avait une très légère pointe de perplexité dedans.

"Je t'ai laissée là, exprimant mon contentement à ne plus jamais te revoir, et tu m'as suivie malgré tout."

Ses prunelles olives fixaient froidement son interlocutrice, empreintes d'une incompréhension presque imperceptible.

"Tu m'as assuré de faire comme si rien ne s'était produit alors que tu m'as vue traîner un corps, celui d'un humain que je ne pouvais qu'avoir tué. Et après... Tu décides de m'aider sans raison précise."

Elle ne voyait pas une once de sournoiserie ou de mauvaise intention dans ce comportement, ce qui l'intriguait autant qu'elle en était irritée. Mais un détail dans tout cela demeurait une véritable interrogation, à laquelle elle devait trouver réponse. Elle lui demanda donc, le plus platement et honnêtement du monde.

"Que dois-je modifier dans mon attitude, pour que des individus tels que toi, ne se comportent plus jamais de la sorte avec moi ? Comment puis-je empêcher ce genre de choses afin d'éloigner davantage les autres ?"

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Crédits images : Miranda Meeks & Julian Bauer

Enfants Divins, enfants humains

Pas très locace non plus la génitrice, c'était pas très étonnant. Un simple hochement de tête comme remerciement m'allait plutôt bien cela dit, j'étais du même genre. M'apprêtant alors à les quitter, j'entendais quelques bruissements qui ramenaient mon attention à elle. La rouquine semblait reprendre ses esprits, c'était plutôt une bonne nouvelle. Bizarrement, je restais là malgré le fait que je n'y avais pas ma place. Je voulais sans doute m'assurer qu'elle était en état de repartir ou au moins de se tenir debout. Qu'elle demande à boire était déjà bon signe. Mais elle n'attends pas bien longtemps pour se relever, alors que je fronçais les sourcils en la regardant. Elle venait de recevoir un choc à un endroit sensible et elle, elle se relevait. Pourquoi pas. Cela dit, ce qui me surprenait n'était pas là, puisqu'elle me « demandait » maintenant de la suivre.

Une seconde stoïque, je consentais finalement à m'exécuter même si la demande était étrange. Ca m'étonnerait fort qu'elle veuille me remercier au vue de son caractère, mais j'étais curieuse de connaître ses motivations. Quittant donc sa mère, je la saluais d'un bref hochement de tête en suivant ensuite sa fille. On s'éloignait un peu jusqu'à ce qu'elle prenne place sur un rocher. J'étais un peu méfiante il faut bien l'avouer, j'ai d'ailleurs mis un peu de temps avant de m'installer à côté d'elle, bien moins droite, les genoux relevés vers ma poitrine sur lesquels je posais mes bras. Je l'écoutais parler et ça ne me disais rien qui vaille.

Je sentais son regard se poser sur moi, alors je faisais de même. Le sien était glacial. Le mien, interrogatif et méfiant, le visage quelque peu tordu d'incompréhension. Jusqu'à la question fatidique à laquelle je ne m'attendais pas du tout. Mes sourcils se réhaussent, mes yeux s'écarquillent.


Je soufflais sèchement, une sorte de ricanement interloqué, cherchant à éviter l'éventualité qu'elle était sérieuse. Mais visiblement, elle l'était, s'en était presque effrayant. Mes paupières s'écartaient encore, alors que je détournais mon visage d'elle, mes épaules se soulevant.


Ce qu'elle était bizarre celle là. Enfin en même temps, c'était sûrement pour ça qu'elle m'avait intrigué. Je commençais presque à le regretter en y réfléchissant. Cela dit, c'était étonnant sa manière de penser. Si seulement je la comprenais. Ce qui n'était visiblement pas le cas. Et puis finalement, ça commençait à m'agacer de ne pas comprendre. Je soupirais alors, tournant mon visage vers elle d'une mine un peu contrariée.


J'admettrais volontiers avoir eu une approche déplacée et être un peu chiante. Mais c'était certainement au delà de ça la concernant. Elle voulait m'éloigner, non pas parce que j'étais moi, mais parce que j'étais « une autre ».


Oui oui, je connais ce mot. Pas la peine de faire l'étonnée. Mais n'empêche, c'était agaçant. D'autant qu'on était pas si éloigné l'une de l'autre, culturellement parlant au moins. Enfin en tout cas, j'en avais l'impression. Je l'observais rapidement de haut en bas, grimaçant légèrement avant de tourner mon visage vers l'horizon, les sourcils froncés et le visage sévère. Ce que ça pouvait m'agacer ces gens qui se pensaient supérieur aux autres, au point d'éviter tout contact avec eux. J'irais pas jusqu'à dire qu'elle en faisait parti, mais ça ne m'étonnerait presque pas au vue de son attitude.

Codage par Libella sur Graphiorum