La nuit avait déjà bien avancée depuis notre fuite. Si elle n'avait pas été de tout repos, la rivière avait joué un rôle crucial. Cachant notre odeur, elle avait aussi été une voix directe vers Oagran, village pirate malfamé qui me serait sans doute d'un grand secours. Je doutais qu'ils viennent me chercher jusque là et même si ils le faisaient, ils seraient sans doute bien accueillis. C'est en apercevant le sombre village au loin, éclairé par quelques torches sur son pourtours, que j'indiquais à Xion qu'on pouvait sortir de la rivière.
Descendant de son dos pour toucher terre, j’atterrissais dans un bruit trahissant l'eau s'étant faufiler dans mes bottes. Je grognais légèrement, j'étais de toutes façons trempée en long en large et en travers. Mais de l'eau dans mes bottes, c'était loin d'être confortable. Alors d'un geste, j'en retirais une pour la vider de son contenu avant de l'enfiler, faisant la même chose avec l'autre. Je m'assurais ensuite de n'avoir rien perdu pendant la fuite et que la rivière n'avait rien avalé de mes possessions. Visiblement, rien ne manquait et c'était tant mieux.
J'observais ensuite un instant Oagran, à quelques centaines de mètres de nous. J'en avais vaguement entendu parlé, un endroit mal fréquenté qui avait un sale réputation. Mais au moins, y entrer la nuit n'avait rien de suspect là bas, au contraire même. On m'y poserait sans doute moins de question que si j'avais décidé de me réfugier sur les Terres Princières. Et puis, peut-être que là bas je pourrais me trouver des petites choses, ça ne m'étonnerait pas que cet endroit regorge de denrées intéressantes. Je me tournais alors vers Xion, lui indiquant notre objectif d'un mouvement de tête.
❝ On va passer la nuit là bas, histoire d'être tranquille. Sois sur tes gardes quand même, les humains là bas seront pas très aimables. Enfin, il me ressembleront peut-être plus que ce que t'as pu voir jusqu'à maintenant. ❞
Et puis qui sait, je pourrais peut-être même me renseigner là bas, peu importe sur quoi, j'avais l'embarras du choix. Je suppose que tout ce qui avait pour objectif de déranger le Prince serait bien vu là bas, je pourrais en profiter pour me renseigner sur les clans Pro-Prince de la Plaine. Sans attendre plus longtemps, je commençais déjà à me diriger vers Oagran avant de me stopper, au bout de quelque pas. Je fronçais les sourcils avant de me tourner vers Xion.
❝ Est-ce que tu peux te métamorphoser ? Je pense que ça serait mieux pour pas trop attirer l'attention. ❞
Je ne lui avais pas encore posé la question à propos de ses capacités retrouvées ou non. A vrai dire, ce n'était pas forcément le genre de choses auxquelles je réfléchissais régulièrement. Même si j'avais des objectifs bien établis, j'avais plutôt tendance à vivre et à évoluer avec le moment présent. C'était d'ailleurs peut-être quelque chose à revoir. Ça m'aurait sûrement éviter toutes ces conneries de tout à l'heure. Oula, je sens que je vais boire ce soir.
Dernière édition par Lagertha le Dim 10 Nov 2019, 15:53, édité 4 fois
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Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
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Elle nage, l'esprit vide, le cœur encore battant. Des reflets flamboyants se dessinent sur la surface. Xion n'y fait pas attention. Lagertha, oui. Suivant son indication, elle les extirpe enfin de la rivière. Le froid accueille son corps déjà glacé. Elle ne détecte aucune présence à proximité. Aussi elle laisse l'eau glisser le long de ses écailles et de sa peau tranquillement, sans frémir. Son humaine peine davantage. Ses bottes trempes éclaboussent le sol comme s'il y avait une flaque. La renarde aimerait pouvoir la sécher, mais c'est au-delà de ses moyens semi-divins.
Elle aperçoit le village plus loin. Elles devraient se dépêcher de le rejoindre avant que son élue succombe aux morsures d'Aer. Pendant que celle-ci se détache au possible de l'emprise d'Aqua, Xion se place autour de sa personne pour la protéger du vent. Elle observe les petites branchies disparaître sur sa gorge pâle tandis que la magie se dissipe. La nuit joue en leur faveur. Son corps brille doucement.
La voix de Lagertha attire son regard doré. La pénombre ne l'empêche pas de plonger dans ses iris bruns. Rester sur ses gardes, très bien. Depuis son entrée en ce nouveau monde, beaucoup de choses ont aiguisé sa méfiance, de toute façon. Elle ne comprend pas trop la ressemblance pointée par Lagertha. Les humains là-bas sont-ils aussi dignes d'intérêt qu'elle ? Aussi gentils et dévoués ? Elle en doute fortement.
S'engageant à la suite de son élue, Xion observe les environs. Elle s'immobilise instinctivement quand sa cheffe de clan s'arrête. Sa question l'embarrasse. Elle détourne le regard et remue légèrement la queue. Se transformer en humain ? Déjà, l'idée ne lui plaît pas trop. Elle ne pourra pas la protéger si elle se prive de sa magie. Et puis changer d'apparence ? Elle n'a jamais essayé. Et elle n'en a pas vraiment envie.
Pourtant une pointe de curiosité la saisit lorsqu'elle sonde son potentiel. Le flot d'énergie qui coule dans ses veines lui indique qu'elle en est capable. D'une voix étouffée et d'un air sombre, elle acquiesce.
« Oui, je vais le faire. »
Xion ferme les yeux. La magie envahit ses membres, lentement, comme si elle les enrobait d'une nouvelle couche. La sensation est tellement étrange. Sa taille diminue. Son museau se rétracte. Ses yeux s'obscurcissent. Son torse se dresse et s'élargit. Sa crinière osseuse se change en longue chevelure blonde. Non. Réalisant à quoi elle songe, la renarde s'interrompt. Ça ne serait pas très apprécié si elle prenait l'apparence de son invocatrice, si ?
Mais que faire d'autre ? Elle n'a pas vu beaucoup d'humains. Une tignasse rousse lui vient en tête. Ça n'a pas l'air d'être une bonne idée non plus. Confuse et embêtée, elle s'éloigne et tourne le dos à Lagertha. Elle n'arrive pas à se concentrer sur une figure autre que familière. Sa gêne perce les ténèbres.
« Ne regarde pas... »
Comment trouver un reflet qui lui est propre ? Peut-être qu'elle ne devrait pas trop réfléchir. La renarde laisse ses émotions prendre le pas. Comment est-ce qu'elle se sent ? Les souvenirs de l'ancien monde sont imprimés dans son esprit, même si elle ne peut y accéder. Petite. Fragile. Agile. Bleue ? Les murs de sa cellule l'enferment, l'oppressent. Son corps picote. Elle grimace. Noir. Blanc. Une lumière. Son clan. Sa famille.
Elle ouvre les yeux. Les environs sont si sombres qu'elle les plisse pour espérer y remédier. En vain. Soudain elle frissonne violemment. Elle a oublié les vêtements. Elle grelote et se recroqueville. Heureusement, elle peine moins à faire apparaître peaux et laine sur son corps nu. Enfin, elle se retourne vers Lagertha, dont la silhouette se dessine vaguement dans la nuit. Xion se rapproche en grommelant. Elle déteste dépendre d'Ignis.
« Je n'y vois presque rien. »
Sa propre silhouette est fine, gracile. Sa taille avoisine les un mètre cinquante-cinq. Difficile de savoir si elle est adolescente ou adulte. Une curieuse hésitation. Ses cheveux bleu nuit sont courts, suffisamment pour couvrir sa nuque, pas assez pour ses épaules. Des marques claniques habillent son visage doux et inexpressif. Son regard double se pose sur Lagertha. Elle n'est pas à l'aise et ça se voit. Mais elle est prête.
Visiblement elle s'en sentait capable, c'était bon a savoir. Quand elle commence à puiser dans sa magie, instinctivement je me mets à scruter les alentours, histoire de prévenir du moindre danger puisque je la savais vulnérable à ce moment là. Mais je dois bien avouer que même si j'avais déjà vu ça auparavant, une pointe de curiosité divine me forçait à l'observer pendant son œuvre. Refrénée bien rapidement cependant, puisqu'elle me demandait de ne pas regarder, comme si elle était gêné de faire ça devant moi. Un peu étonnée dans un premier temps, je ne rétorquais pas et me retournais pour la laisser faire tranquillement, en profitant pour surveiller plus sérieusement cette fois.
C'est finalement sa voix et ses pas se rapprochant de moi qui me rappelle à elle. Je me retourne alors et doit baisser les yeux pour la distinguer. En un regard de haut en bas, je note que son apparence est largement adéquate pour être à mes côtés. Un léger sourire satisfait nait alors sur mes lèvres. Cependant, elle m'a l'air encore plus troublée qu'elle ne peut l'être à son habitude et c'est bien normal. Instinctivement, comme je le faisais sous sa forme originelle, je pose ma main sur sa joue délicatement.
❝ C'est normal, les humains ont des sens à chier par rapport à vous. Reste à côtés de moi et tout ira bien. ❞
Évidemment j'espérais être assez rassurante pour l'apaiser un peu, mais on était quand même à terrain découvert, la nuit. Il valait mieux rentrer rapidement. Sans attendre plus longtemps je me détache d'elle et me dirige vers Oagran, m'assurant qu'elle me suivait bien. Quelques instants suffisent à nous mener face aux grandes portes de bois, fermées. Pas étonnant. Je frappe alors à plusieurs reprises du plat du poing avant de m'en écarter pour scruter les tours qui les encadraient. Rapidement, plusieurs gars pointent le bout de leur nez et me scrutent sévèrement. L'un d'eux s'adresse à moi d'une voix lourde et peu amical. Pas très étonnant.
❝ Z'êtes qui vous ? Et vous venez foutre quoi ici ?! ❞ ❝ On est Nordiennes, et pas Pro-Prince si tu veux savoir. On vient se terrer après avoir buté quelques Gardes Dorés. ❞
Ma voix était ferme et sèche, plus que d'habitude certainement. Je savais comment s'adresser à ce genre de gars, de la même manière dont il fallait s'adresser à moi. Je croisais les bras, pointant mon regard vers lui qu'il verrait sans doute à peine malgré les flammes des torches. Mais il ne répond rien et se retire de ma vue. Quelques instants plus tard, j'entends la porte s'ouvrir en grinçant, entrant sans me faire prier, invitant Xion à me suivre. Une fois à l'intérieur, on referme la porte et devant moi se présente le gars et une sorte de grand canidés sombre à ses côtés. Je le salue d'un bref hochement de tête avant qu'il ne prenne la parole lui aussi, après avoir reniflé de sa position Xion.
❝ C'est un Demi-Dieu. ❞ ❝ Oui s'en est un, mais il ne se retransformera pas sans mon ordre. Et puis on est seuls, vous êtes tout un village, qu'est-ce que vous croyez qu'on pourrait bien faire ? ❞
Je grimaçais légèrement, posant ensuite mes yeux sur le gars qui était sans doute l'invocateur de ce canidé. Il croise ses bras, sévèrement et silencieusement, me dardant de son regard sombre lui aussi. Quelques instants plus tard et d'un geste de la tête, il m'invite à poursuivre ma route dans Oagran. Je le "remercie" d'un bref hochement de tête avant de lui demander la position de leur auberge qu'il m'indique en quelques explications. Je lance ensuite un regard à Xion et d'un mouvement bref de la tête également, l'invite à me suivre. Ce n'est qu'une fois assez éloigné de la porte que je m'adresse à elle.
❝ Le prends pas mal, je t'estime beaucoup plus que ce que je leur ai montré, mais crois moi, il vaut mieux faire profil bas ici. Même si je suis en terrain familier, ils sont loin d'être cléments. ❞
Et elle ne croyait pas si bien dire. Divinité déguisée ou non, les filles avaient un pouvoir attractif conséquent sur les mâles en manque de sexualité en terrain hostile. Ayant juste la chance d'assister au spectacle précédent, ils s'approchèrent des demoiselles avec un sourire aussi gras que leurs doigts boudinés.
"Ben alors, mes jolies, on veut entrer ? Mon pote et moi on connait un bon endroit pour passer la nuit, si ça vous dit..."
Sans plus tarder, ils tentèrent de leur mettre une main aux fesses, avec une poigne pleine de lubricité. Le second comparse semblait encore plus éméché que le premier et riait avec une désinhibition malaisante tandis qu'il se léchait les lèvres à l'idée de se faire la plus taciturne des deux.
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Doux et familier. Ce contact sur sa joue la rassure immédiatement. Un point d'ancrage toujours idéal. La remarque qui suit aurait pu étirer ses lèvres désormais si fines, si elle n'était pas terriblement vraie. Xion baisse le regard. C'est n'importe quoi si c'est Lagertha qui doit la protéger. Mais elle obtempère et suit son élue de près. Elle n'a pas d'autres choix. Et puis il fait froid, vivement qu'elles atteignent la ville. Qu'est-ce que ça doit être en hiver ? Pourquoi ils ont fait les humains si fragiles ? Si peu adaptés à leur monde ?
Grommelant ses pensées en silence, elle avance dans la pénombre. Tout semble si hostile maintenant. Elles sont contraintes de s'arrêter aux portes closes de la cité. Quelques têtes se montrent et leurs traits burinés les accueillent avec méfiance. Xion ne sait pas trop comment réagir. Elle reste impassible. La conversation, c'est le domaine de son humaine. Enfin, c'est relatif, mais toujours mieux que sa propre maladresse.
La porte s'ouvre et la renarde métamorphosée s'engage derrière Lagertha. Une silhouette mi-canine mi-divine se dessine à la lueur des torches. Il était juste derrière ? Mais elle ne l'a même pas senti... Xion se renfrogne. Ce corps est décidément trop faible. Elle est toujours trop faible de toute façon. C'est bien pour ça que sa cheffe ne l'emmène que rarement dans ses expéditions, non ?
Son reflet humain avance machinalement. Le son de Sa voix la tire de ses réflexions, encore. C'est gentil ce qu'elle lui dit. Elle ne l'a pas mal pris. Elle sait que Lagertha ne lui dirait jamais ça, que ses mots étaient à l'attention de ces hommes, pas de la sienne. Mais elle n'a pas le temps de lui exprimer qu'une démarche patibulaire se fait inévitablement remarquer.
Xion a beau avoir l'apparence d'une femme, elle n'a pas du tout assimilé leur comportement. Et puisqu'au mieux, elle se calquerait sur celui de Lagertha... Mais qu'importe, ses instincts répondent présents avant le reste. À peine la main s'approche du postérieur de son humaine qu'elle l'éloigne d'un coup vif. Même tarif pour son homologue. Elle grogne sombrement et montre les crocs. Elle en oublie le fait que ce ne sont que des dents plates, actuellement.
Sa fine stature devance sa cheffe d'un mouvement lent et mesuré, tel le prédateur qui sinue vers sa proie. Comment osent-ils ? Ils sont répugnants. Et puis Lagertha lui appartient. Seul Galifey peut clamer des droits sur son élue. Quelqu'un la retient. Doucement. Elle cherche une réponse dans le regard brun. Ses mots lui reviennent en tête. Faire profil bas. Xion fronce les sourcils et lâche un râle à peine audible. Elle se tourne vers les deux hurluberlus.
« Dégagez. Avant que je vous tue. »
C'est ridicule. Elle n'a pas d'armes. Elle est toute petite, toute fine. Et pourtant elle irradie d'une aura menaçante. Ses yeux, l'un très sombre, l'autre très clair, se sont plantés dans le faciès désagréable de leurs opposants. Elle est prête à leur bondir dessus et à les griffer et les mordre tout son saoul. Même avec ce corps.
Être à Oagran, aussi mal fréquentée que cet endroit pouvait l'être, ne nous mettait évidemment pas à l'abri des déconvenues habituelles. Et ce genre de contrariété était assez visible et de loin, malgré la prénombre de la soirée. Nous étions à pein entré que deux gars, visiblement bien alcoolisés, se rapprochent de nous et s'aventure à des attouchements plutôt malvenu. Si ma première réaction aurait été de leur renvoyer leur propre main en pleine figure, je n'ai même pas le temps d'agir que Xion prend déjà les devants, renvoyant leur tentative respectives assez brusquement je dois bien l'avouer. Je grimaçais silencieusement, notant dans un petit coin de ma tête qu'elle était certainement encore plus farouche que moi. Les ayant fait reculer, elle commence déjà à s'en approcher dangereusement. L'avantage d'avoir eu Xion pour réagir à ma place, c'est que ça m'a laissé le temps de réfléchir à la meilleure solution, il fallait maintenant agir.
Prenant sa suite, je pose une main sur l'une de ses épaules et m'avance auprès d'elle, faisant à présent, moi aussi, face aux deux énergumènes qui, ça serait logique, risquaient de très mal réagir. D'un air un peu embêté, je lançais un bref regard à Xion en me pinçant les lèvres.
❝ Excusez ma cousine, elle est pas vraiment dans ses bons jours en ce moment. ❞
Si ils étaient un minimum au fait des tumultes mensuels féminins, ça pourrait peut-être même freiner leur envie d'elle. Ce qui en soit était vraiment bon à prendre, je m'en voudrais qu'il lui arrive quoi que ce soit, même si je ne le permettrais évidemment jamais. Conservant alors mon bras autour de ses épaules, je tournais mon visage vers eux, un sourire un peu forcé sur les lèvres.
❝ Mais ça tombe bien, on cherche justement un endroit où dormir. Un verre serait pas de refus non plus, si vous connaissez un endroit. ❞
Je penchais légèrement ma tête sur le côté, un léger sourire en commissures de lèvres alors que j'appuyais mon regard dans chacun des leurs. C'est à dire que, je n'étais pas trop du genre à savoir faire du charme, mais pour deux gars éméchés comme eux, ça pourrait peut-être suffire. Si en plus ça me permettait de me faire offrir à boire ce soir, ça ne serait pas de refus. Après quoi, je revenais à Xion, plongeant mon regard dans le sien quelques instants, espérant qu'elle comprenne que tout allait bien et que ce n'était pas le moment de réagir aussi violemment, pas encore en tout cas. Ce n'était que deux pauvres gars qui avaient un peu trop bu de toutes façons, ils ne méritaient pas d'être tabassés pour ça. Mais, la suite ne tenaient qu'à eux cependant. Et cette suite, je l'attendais bien volontiers en revenant à eux d'un air un peu plus avenant déjà.
Le sourire du second lascar s'était étiré au moment où ses sourcils s'étiraient à plusieurs reprises de bas en haut, prenant la menace comme invitation à se défouler dans un autre but. Celui qui avait pris la parole auparavant réagit cependant de façon très amicale à la réaction de Lagertha. Passant un bras autour de ses épaules, il l'attira contre lui dans une étreinte aux relents d'un alcool bien trop fort pour quelqu'un de sobre. Un rire gras en fit émaner encore plus d'effluves et lorsqu'il prit la parole, n'importe qui aurait pu avoir un haut le cœur à une distance aussi réduite.
"C'est l'esprit, cousine ! Bienvenue dans la famille ! Bwahahahaha ! Et on n'abandonne pas deux aussi belles demoiselles qui cherchent refuge, hein, Jeff !"
Il aurait pu s'en lécher les babines tant il reluquait la brune avec lubricité mais à l'écoute de son nom, il sembla vouloir rentrer dans le rôle qu'on lui donnait.
"Ouaaaaaais..."
Il se pencha vers l'avant dans une courbette moqueuse de la noblesse arcanienne et tendit une main en apparence innocente.
"Si vous voulez bien, môdaaame..."
Il ricana à sa propre blague, trop ivre pour être raisonnable jusqu'au bout. Le premier prenait déjà la route de l'auberge, bifurquant malgré lui selon son manque de stabilité, risquant à plusieurs reprises d’entraîner la chef de clan dans le bas côté ou contre le mur des établissements qu'ils longeaient. Il déblatérait en chemin un tas propos inutiles sur tout l'amusement qu'ils pourraient avoir ensemble pour le reste de la soirée, majoritairement d'un point de vue beuverie. Xion, ou quel que soit son nom sous forme humaine, se retrouvait couvertes de compliments non dénués de sous-entendus et questionnée sur de nombreux aspects identitaires basiques qui lui nécessiterait de se forger rapidement une fausse vie pour sembler crédible.
Une fois dans l'enceinte du bâtiment, ils annoncèrent l'arrivée des deux jeunes femmes qui furent acclamées par une foule d'hommes et de femmes tous plus ivres les uns que les autres, levant leur choppe ou leurs dagues dans l'hilarité générale. Aussi simplement que ça, elles furent intégrées à une table où on leur servit ce qui se trouvait déjà sur place : de l'alcool, fort et indescriptible tant les haleines des personnes présentes, mêlées à la sueur, transformait le tout en "chose" échappant à toute connaissance commune.
Le premier, même pas encore assis à leur table, cria son toast qui perça à peine sous les cris déjà présents dans la bâtisse.
"Pour le Kaiseeeer !"
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Sauvage ? C'est lui qui ne croit pas si bien dire. Xion le regarde d'un air mauvais. Un humain en temps normal aurait pu se sentir mal à l'aise d'être ainsi fixé. Celui-ci est trop aviné pour que ce soit le cas. Mais... qu'est-ce qu'il fait avec ses sourcils ? Ses traits se tordent légèrement sous l'incompréhension.
La réplique de Lagertha la tire de cette étrange vision. Cousine ? Quelque peu surprise, elle ne réagit pas. Elle ignore ce que son élue a en tête. Enfin, sauf au moment où elle annonce ses intentions. Xion l'observe les sourcils naturellement froncés par la situation. Elle ne réalise pas immédiatement que ces propos invitent les deux hommes à leur tenir compagnie. Les iris de la guerrière trouvent les siens. Ils lui offrent chaleur et confiance. Elle les reçoit sagement, mais sans comprendre.
L'un passe un bras autour des épaules de sa cheffe. Cette dernière ne le repousse pas. Les yeux de la brunette métamorphosée s'arrondissent. Tout son corps se tend. Un frisson parcoure son échine. Sa mâchoire se crispe. Voilà qu'il s'engage sur les pavés. Et l'autre l'invite à en faire de même en s'inclinant. Si l'entièreté de son être n'était pas focalisée sur cet intrus poilu collé au corps de Lagertha, elle songerait à cette drôle de façon vénérer leurs pairs.
La renarde dépourvue de son propre corps serre ses petits poings. Elle s'avance, toujours crispée. Qu'est-ce que fait Lagertha ? Pourquoi doivent-elles les suivre ? Pourquoi elle ne l'a pas encore repoussé ? Il pue et il parle fort. Et encore, son flair atrophié lui évite bon nombre de désagréments. L'autre lui cause. Est-ce qu'elle doit répondre ? Est-ce que ça fait partie du plan de son élue ? Elle n'en sait strictement rien.
Xion se répète les seuls conseils qu'elle a reçu. Rester discrète. Et suivre. Mais ça ne suffit pas à combler toutes ces questions. Sans décrocher son regard double du dos de sa "cousine", elle se plie modérément à l'exercice. Quel est son nom ? « Xion. » D'où est-ce qu'elle vient ? « De loin. » Elle a de la famille ? « Beaucoup. » Bon, des sœurs plus précisément ? « Un frère. » Qu'est-ce qu'elle fait en ville ? Elle tourne enfin la tête vers son vis-à-vis. Est-il stupide ? « Je suis avec ma cousine. » Elle grommelle plus ou moins les réponses suivantes. L'homme parle de son apparence. Elle-même n'a qu'une vague conscience de ce à quoi elle ressemble. Alors elle hoche la tête la plupart du temps, loin de saisir les sous-entendus.
L'homme dérive parfois et se rapproche. Elle presse le pas pour rester sur le chemin et près de son élue. Qu'est-ce qu'il veut ? Elle observe son environnement. L'entraîner plus loin à l'abri des regards ? Dans l'obscurité ? Qu'il fasse donc. Qu'elle puisse enfin planter ses crocs dans sa gorge et lui arracher son envie de discuter. Comme ce monstre à quatre têtes. Elle lui ferait comprendre à quel point il est insignifiant. Elle regarderait les flots de son sang se répandre. Lui ferait goûter aux véritables abysses. L'obscurité, c'est son domaine.
Xion chasse ces pensées. Elle se répète les indications de Lagertha. L'apaisement l'a en partie gagnée. Mais elle est toujours énervée. Pourquoi est-elle autant en colère ? C'est ce corps qui l'empêche inconsciemment de taire le flot de ses émotions.
Elles arrivent devant une nouvelle porte, qui met moins de temps à s'ouvrir que la précédente. La lumière l'éblouit brièvement. Les relents d'alcool et de transpiration la cueillent une fois à l'intérieur. C'est tellement bruyant. Elle ferme les yeux à demi. Il y a beaucoup de monde. Elle se pousse pour éviter un liquide brun bousculé hors de son verre. Des corps la frôlent sans cesse. Elle ne sent pas du tout à l'aise.
Forcée de suivre la mouvance générale, Xion se retrouve assise à une table avec d'autres humains. Lagertha est en face, heureusement. Ses yeux blanc et noir cherchent les iris bruns, avides de s'y accrocher pour comprendre ce qu'elle doit faire. Elle nage en mer inconnue. Ce n'est pas normal. L'eau n'est pas censée lui échapper. C'est son élément.
On lui pose une choppe devant. Les verres se lèvent. Hésitante, elle saisit l'objet et le dresse avec un cran de retard. Mais, méfiante comme la peste, elle porte le contenu à ses narines pour en humer l'identité. Rien. La renarde le repose sans boire. Quelqu'un aboie quelque chose. Elle réalise qu'on s'adresse à sa personne, qu'on lui reproche de ne pas trinquer à la santé du... Keiser ? Oui, ce nom lui est familier. Lagertha ou Amalrik ont dû le mentionner. Son visage demeure fermé et son ton brut.
« Je n'en veux pas. »
Se fichant royalement des éventuelles répercussions, elle fixe sa cheffe. Pourquoi elle se laisse faire ? Pourquoi elle se plie à leur volonté ? Lagertha ne se plie jamais à la volonté de qui que ce soit.
Evidemment, dans un premier temps, le regard salace de celui qui avait jeté son dévolu sur Xion avait tendance à me faire grimacer, étouffant le grognement qui allait avec. Mais c'était finalement l'autre qui m'avait le plus prise au dépourvu puisqu'il passait maintenant son bras autour de mon épaule me forçant à rompre l'étreinte que j'avais avec Xion. Évidemment, son odeur me faisait grimacer, mais seulement parce que j'étais sobre. J'étais assez coutumière de ce genre d'odeur alors, ma seule réaction était de détourner mon visage du sien. Cependant, je ne pouvais m'empêcher de garder la main sur le pommeau de mon épée, juste au cas où.
Les courbettes de l'autre auprès de Xion avait quelque chose d'amusant dans le fond. Même si je savais bien qu'ils avaient des idées derrières la tête tout les deux, ils me paraissaient assez inoffensifs. C'est donc sur ce constat que je me laissais faire, gardant tout de même un œil sur Xion et l'autre. Elle s'en tirait avec lui, tout en restant elle même, c'était le principal. Le « mien » avait lui tendance à partir dans tous les sens, me faisant perdre l'équilibre plusieurs fois, alors que je m'efforçais qu'il garde le sien le temps d'arriver.
Nous arrivons donc tous les quatre assez rapidement et l'accueil vaut le détour. Je ne connaissais pas ces gens, mais je dois bien admettre qu'une ambiance festive comme celle-ci et comme je les appréciais avait quelque chose de positif. Un léger sourire qui ressemblait aussi à une grimace se dessine alors sur mon visage avant qu'on ne soit entrainer simplement à une table. Prenant place en face de Xion, des verres nous sont servis. Cependant, je ne le touche pas. Ainsi en face de moi, je ne pouvais que voir son malêtre. Je l'avais déjà vu sur tout le chemin et en entrant ici. Ça me faisait quelque chose, comme une gêne, une crispation. Il fallait que je lui parle, que je lui explique, je la fixais alors sans discontinuer, l'air se voulant apaisant mais dans l'instant, j'avais l'impression que rien n'y faisais.
Le toast porté au Keizer m'arrache à mes pensées et je suis le mouvement en pensant que si ils savaient que je projetais de le remplacer, ils ne boiraient certainement pas avec moi. Buvant une grande gorgée de ce breuvage pas très identifiable, je reposais alors mon verre en grimaçant et me raclant la gorge tant il était fort, mais c'était pile ce dont j'avais besoin de soir. Oui, tout ce dont j'avais envie c'était de me bourrer la gueule. Mais je ne le pouvais pas, parce qu'il y avait toujours Xion en face de moi et son mal-être palpable. J'observais alors un peu autour de nous, attendant le meilleur moment pour me lever et la rejoindre. Une fois à ses côtés, je lui tendais la main. Pour qu'elle comprenne mieux mon geste, je me penchais vers elle et lui disait à l'oreille, sur un ton normal puisque le brouhaha ambiant ne lui aurait pas permis d'entendre si je murmurais.
❝ Viens avec moi dehors, on va discuter. ❞
Prenant alors sa main dans la mienne, je prenais la tête et commençais à m’engouffrer dans cette débâcle de beuverie. L'un des gars m'interpelle alors et je me retourne un instant, le temps de lui crier qu'on revient dans peu de temps. Si il avait besoin de plus d'information, que ma « cousine » ne se sentait pas très bien et que j'allais lui faire prendre l'air. Sur le chemin, d'autres voulaient aussi nous empêcher de sortir, enfin, comme les imbibés qu'ils étaient. Je les éloignais alors doucement de mon chemin, faisait surtout attention à ne pas en bousculer un trop brusquement. Une fois arrivé à la porte, je la poussais et invitais Xion à sortir la première, d'une main dans le dos avant de faire de même, refermant la porte derrière moi et étouffant ainsi, le bruit de la salle.
Ainsi face à elle, son état me préoccupait d'autant plus que son air perplexe ne la quittait pas. Je m'avançais alors vers elle et posais mes mains sur ses épaules, inspirant profondément tout en la regardant de mes yeux inquiet.
❝ Écoutes, je me doute que tu dois pas très bien comprendre ce qui se passe. La vérité c'est que j'ai besoin d'un verre ce soir et ces deux gars là c'était l'occasion de me le faire offrir. Alors oui, je joue le jeu pour profiter de ces gars et de ces gens à l'intérieur. D'autant que j'ai aussi besoin de m'informer sur quelques trucs et c'est toujours plus simple d'obtenir des réponses de gens bourrés. ❞
Me rendant alors compte qu'il lui manquerait certainement quelques informations concernant ce que je lui disais, je ricanais légèrement alors que mes mains glissaient le long de ses bras jusqu'à ses poignets.
❝ Ce que les gens boivent, c'est de l'alcool. C'est une boisson humaine qui monte à la tête, rend joyeux et à tendance à faire oublier les problèmes. La contre partie c'est que le corps le supporte mal et tu te retrouve ensuite avec des gars comme ces deux là, qui ont du mal à mettre un pied devant l'autre. ❞
La légèreté du sujet passant, son mal-être me revenait en pleine figure et l'instant de ricanement d'avant disparu immédiatement en une moue inquiète. Je soupirais alors légèrement avant de me rapprocher d'elle en posant une main sur sa joue, cherchant sur son visage des indices de son état. Même si j'avais bien conscience que ses expressions corporels n'allaient pas être simple à comprendre.
❝ On est pas obligé de rester, d'accord ? On peut prendre une chambre et attendre que la nuit passe tranquillement. ❞
Et si elle me disait que c'était ce qu'elle voulait, je le ferais. J'avais beau avoir des objectifs avec cette soirée, c'était secondaire et j'espérais qu'elle en avait conscience. Mon but n'était pas qu'elle soit mal à l'aise et ça me gênait vraiment qu'elle le soit. Je me sentais un peu coupable de l'avoir trainé là dedans alors que c'était évident qu'elle ne se sentirait pas bien là dedans.
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Les bocks s'entrechoquent. Les cris se chevauchent. Les chants résonnent. Aucune mélodie ne parvient pourtant à ses petites oreilles humaines. Xion observe. Les mouvements lourds, les faciès tordus, les contacts appuyés. Les bottes de cuir boueuses frappent le plancher de bois. Elle grimace. Tellement de bruit. Elle a déjà vu le clan célébrer. Mais ici c'est différent. Elle n'est pas chez elle. Ces gens ne sont pas sa famille.
Lagertha vient la chercher en lui offrant des paroles salvatrices. Guère apte à réagir dans ce chaos bien trop vivant, et encore étrangère à cette forme, Xion se laisse complètement guider. La présence de son humaine d'abord devant elle, puis dans son dos, la sépare agréablement de cette masse beuglante et transpirante. Derrière la foule se trouvent le froid et le calme. Enfin. La renarde sent ce corps se décrisper légèrement. Sa cage thoracique se soulève plus facilement. Elle s'entend respirer maintenant. C'est la première fois depuis qu'elle s'est posée à l'entrée de la grotte, durant leur première fuite. Elle frissonne.
Les mains sur ses épaules l'ancrent dans l'instant présent. Seule avec son élue. Depuis combien de temps ça n'est pas arrivé ? Il y a quelques passants, ce qui relativise le constat. Mais tout de même. Xion écoute attentivement. Chaque mot se détache dans son esprit pour y tisser un fil et le relier aux autres.
Le ricanement de son élue réchauffe son cœur. Elle aimerait qu'il soit aussi contagieux que le reste. L'alcool. C'est donc ça le nom. Les silhouettes qui titubent, il y en avait aussi à Heilan. Est-ce qu'elle a déjà essayé ? Les souvenirs de l'ancien monde sont toujours aussi vagues. Inutile de les solliciter pour une réponse.
L'emprise sur ses poignets la réconforte. Ce regard doux et agité aussi. Mais les sourcils de Xion sont toujours un peu froncés. Quelque chose la dérange. Elle veut croire Lagertha sur le manque de danger et la légèreté de la situation. Or, il n'y a pas si longtemps, elle était derrière les barreaux d'une cage. C'est elle qui s'inquiète. Elle ignore comment l'exprimer.
La question de la jeune femme l'amène à tourner un peu la tête sur le côté et baisser les yeux. C'est vrai. Elle n'a pas envie d'être ici. Pas du tout. Elle ne sait pas pourquoi. Alors elle ne va certainement pas s'imposer au détriment de son humaine. La fille d'Aqua plonge ses iris singuliers dans ceux de Lagertha. Ils suivent ses réactions avec attention, et ça lui fait plaisir, au fond. Et elle a envie de lui faire plaisir, de la suivre au milieu de ce vacarme pour veiller sur elle. Mais elle ne comprend toujours pas en quoi c'est nécessaire.
Son ton est un peu agité. Sans colère, comme si elle creuse le sol pour trouver une explication.
« Si tu veux quelque chose, je leur demande. Ou toi, même. Nous les ferons répondre. Eux, ils veulent quelque chose. Si tu ne vas pas leur donner, pourquoi tu suis leur jeu ? Tu n'as pas besoin d'eux. »
Elle marque un silence. Il s'agit d'argent ? Xion ne saisit pas toute la dimension de la monnaie, bien qu'elle en comprenne les principes. Les fils s'entremêlent. Elle songe à l'alcool. Et à la blonde Oblivion. Elle se dégage délicatement de l'emprise sur ses poignets pour échanger les rôles. Sa voix est douce, presque innocente. Il n'y a pas de jugement.
C'est étrange. Elle m'avait l'air un peu rassuré, tout en restant agitée. Mes sourcils se fronçaient légèrement à cette constatation, un peu plus encore quand elle répond à mes paroles. Elle ne semblait pas tout comprendre, c'était normal après tout. Je ne prenais pas assez le temps de lui expliquer de manière générale, parce que je n'aimais tout simplement pas ça. Ses questionnements étaient légitimes, mais c'est surtout ses derniers mots qui me font le plus d'effet. Un instant surprise, je mets du temps à répondre, un peu distraite, dans une voix assez basse pour le coup.
❝ Non, je n'ai pas besoin d'eux. ❞
Je pouvais effectivement me passer d'eux pour obtenir ce que je voulais, mais c'était là une opportunité simple et accessible. Cependant, ses paroles me semblaient plus lourdes que ce simple constat. Plus évocatrices. Je n'étais vraiment pas sûre cependant et je ne parvenais pas à continuer ma réflexion, encore moins à y mettre des mots. Je n'ai pas eu le temps à vrai dire, puisque que ses mains s'échappant pour prendre mes poignets à son tour et surtout, ses questionnements m'y arrache et me coupe le souffle. Ma mâchoire se décroche alors, comme pour rétorquer instantanément, mais ce n'est qu'un léger souffle qui en sort après que la crispation de mon corps se soit légèrement atténuée.
Mes yeux se baissent alors un instant et mon air devient morose. Je le sens parce que mon visage me semble lourd, mes épaules aussi, comme si le poids que j'essayais d'oublier était revenu. J'avais cependant besoin de quelques secondes pour remettre mes idées en place, pour pouvoir lui répondre, pour qu'elle comprenne. Le silence s'installe alors, malgré le bruit de fond derrière nous. J'inspire alors doucement, avant de lui répondre avec une voix légèrement éraillée.
❝ Je veux oublier oui. Cette fille blonde de tout à l'heure. C'était mon amie, il y a vraiment très longtemps. Nos vies se sont séparées et aujourd'hui, elles se recroisent. Mais on ne peut plus être amies parce qu'on est dans deux camps opposés. Et ça... ça me fait du mal. ❞
Mon corps s'était crispé instantanément, de frustration, laissant un peu de côté la peine que cela me faisait. Je n'avais pas encore mis de mot là dessus, je n'en avais parlé à personne avant ce soir. C'était mieux, je pouvais ne pas y penser. Sauf quand je la recroise et qu'elle m'arrête et m'enferme, évidemment. Mes mâchoires se crispent alors et mon regard se détourne sur le côté. Cette histoire m'énerve, me dégoute même. J'inspire ensuite par le nez alors que mes yeux pointent une seconde vers le ciel sombre, avant de revenir aux siens, noir et blanc. J'essayais alors de paraître moins irritée, pour qu'elle ne le prenne pas pour elle.
❝ J'ai pas envie d'y penser et l'alcool ça m'aide à faire ça. Pour les gars là bas, crois moi, c'est dans l'état où ils sont qu'on pourra obtenir le plus d'eux. Je ne leur donnerais pas ce qu'il veulent, mais je prendrais ce que moi je veux. Et ça sera plus facile si je leur laisse croire qu'ils auront ce qu'ils veulent. ❞
Me rendant alors compte que j'essayais de la convaincre, alors que ce n'était vraiment pas ce que je voulais, je m'ébrouais légèrement avant de reprendre, libérant une de mes mains pour la poser sur son épaule.
❝ Mais je te forcerais pas à rester là dedans. Je peux attendre un autre moment pour avoir ce que je veux. ❞
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Calme, elle écoute. Ses yeux observent avec attention. Le moindre changement sur son visage, la plus infime inflexion de sa voix. Un grand feu anime Lagertha. Plutôt drôle de savoir qu’elle s’est aventurée vers l’eau pour trouver un compagnon semi-divin. Elle va répondre, et puis finalement non. Xion fronce les sourcils. Brièvement, pour ne pas l’inquiéter. Ses paroles l’ont blessée. Elle ne sait pas si elle regrette d’avoir demandé. Elle a besoin de comprendre. Et elle en est la première surprise, elle qui pensait que suivre les ordres serait amplement suffisant.
Un poids invisible écrase les épaules de la nordienne. C’est ça qui lui fait courber l’échine ? Les baisers glacials échangés par Aqua et Aer sont la seule réponse dans cette pénombre environnante. Xion ne réagit pas et continue de fixer la jeune femme. Elle la laisse reprendre son souffle. Elle la tient, de toute façon.
La voix qui s’élève semble provenir de ses entrailles et a souffert en chemin. L’enfant des abysses ignore aujourd’hui le sens du mot ami. Elle ne peut que l’associer à l’importance d’Oblivion aux yeux de Lagertha. Elles l'ont épargné, et aidé même, malgré qu’elle opère du côté ennemi. La renarde veut parler de la possibilité pour la blonde de rejoindre leur clan. Mais elle sent que quelque chose lui échappe dans cette déclaration. Elle veut demander or la jeune femme veut oublier.
Sous ses doigts fins, elle perçoit la tension qui saisit les muscles de son humaine. Elle la voit sombrer et garder le silence. Que faire ? Agiter les pensées qu’elle souhaite fuir ? Non. Xion ne veut pas la blesser. Elle cherche à rattraper ces iris bruns qui dérivent, doucement, sans s’imposer. Voilà, elle les retrouve. Elle a eu peur de les perdre, un instant. Son visage rond s’adoucit. Ses yeux brillent de confiance. Elle est contente que sa cheffe lui parle, même sans tout dire.
La fille d’Aqua sourit de manière imperceptible. Sous sa forme originelle, le trait aurait légèrement dévoilé ses crocs. Mais ces lèvres humaines possèdent plus de nuances que les siennes. Lagertha ne donne pas, elle prend. La renarde se gorge de cette déclaration, et en tire de la fierté. La voilà sa guerrière, son élue. Le feu se ravive. Et il ne l’engloutit pas. Il fait cas de sa présence et l’enveloppe dans sa chaleur. Cette fois, Xion sourit plus manifestement. Sa main libérée se pose délicatement sur la joue de la nordienne.
« Tu n’es plus seule. »
Des mots que la jeune femme lui a offerts à sa sortie du Temple. Peut-être qu’il est temps de les lui offrir en retour. Entendre cette vérité fait toujours autant de bien, même venant de sa propre bouche. Xion lâche un éclat de rire. La lueur change au creux de ses deux iris, et danse avec espièglerie. Sa petite main fait pression sur le poignet qu’elle tient. Sans un autre mot, elle s’engage d’un pas vif vers la bâtisse bruyante en tirant son élue, prête à endurer n’importe quels maux pour rester auprès d’elle.
Cette main qui se pose sur ma joue... Si ça n'avait pas été Xion, dans cette situation particulière, j'aurais reculé immédiatement. J'avais pensé à le faire malgré tout, ce geste à mon égard m'avait fait froncé les sourcils d'incertitude. Rare étaient ceux se permettant de telles caresses à mon égard. Elle le faisait, Sig agissait de manière semblable parfois mais à part ça, il y avait eu aussi... Mais peu importe. Ici, c'était Xion qui m'importait et mon visage crispé une seconde, se détendit au fur et à mesure que ma peau se délectait de la douceur de sa paume sur ma joue. Mes yeux bruns trouvent alors à nouveau les siens alors qu'elle m'enveloppait d'une vérité rassurante. Nous n'étions plus seules quand nous étions ensemble. Chacune présente l'une pour l'autre, c'était en tout cas le sentiment que j'avais eu en ce court moment échangé avec elle.
Mais bien vite, tout s'accélère, elle se met à rire et je me redresse légèrement de surprise avant qu'elle ne me tire sans plus de mesure vers la taverne. Je me laisse entrainer sans me défaire de son étreinte et me permets même un léger sourire en l'observant prendre les devants. Elle avait bien évolué depuis sa sortie, je la sentais moins perdue. J'avais la prétention de croire que j'y étais un peu pour quelque chose et ça me rendait fière, d'une certaine façon. C'est donc le cœur plus léger que j'entrais à sa suite dans la salle bruyante aux odeurs marquées.
L'entrée était un peu plus dégagé que tout à l'heure et nous retrouvons rapidement la table à laquelle nous étions. Arrivant aux côtés de nos compagnons d'une soirée de beuverie, je me permettais nonchalamment de poser ma main sur l'épaule de celui qui m'avait tenu le bras jusqu'ici. J’attrapais ensuite mon verre avant de le porter à mes lèvres, l'avalant de plusieurs longues gorgées jusqu'à en voir le fond. Je le reposais alors lourdement avant d'attraper une chaise libre, la faire tourner pour m'y asseoir et croisant mes bras sur son dossier.
❝ Nous revoilà ! Tout est rentré dans l'ordre finalement. ❞
Mon regard trouve ensuite celui de Xion à qui j'accorde un sourire sincère. Moi qui avait cru lui apporté mon soutien pour la sortir de ses doutes, c'était finalement elle qui l'avait fait pour moi. Aussi simplement que par quelques gestes et une phrase. Il ne m'en fallait pas plus après tout.
Celui qui avait jeté son dévolu sur moi ne me quittait rarement des yeux, encore moins depuis que j'avais volontairement posé ma main sur son épaule. Il m'avais adressé un large sourire à notre retour mais s'offusquait maintenant de la sécheresse de mon verre. Il se lève alors de sa chaise, accompagné par le fracas de ses mains s'abattant sur le bois. Cette brusquerie me fait retenir un léger rire quand tous les autres cris au scandale que leur verre ai faillit tous tomber. Il lève alors la main et hurle à travers la pièce de venir resservir une tournée à toute la tablée, ce qui déclenche une nouvelle vague de cris mais cette fois-ci, d'une joyeuseté flagrante.
Mon visage se tirait en des sourires et des légers rires, rien de très expressif évidemment, mais le moment était néanmoins sympathique. Voilà longtemps que je n'en avais pas vécu de semblable. Il me tardait alors de retrouver cette effervescence avec les miens, dans un village qui serait le nôtre. A cette brève pensée, mon regard se perds quelque peu au creux des nervures du bois de la table. C'était évidemment sans compter sur mon compagnon de ce soir qui rapproche sa chaise de la mienne et pose nonchalamment, après deux reprises, son coude sur mon épaule, nous regardant à tour de rôle moi et Xion.
❝ Alors les cousines, v'nez d'où en fait ? ❞
Je tournais mon visage vers lui, d'un air toujours quelque peu amusé, en profitant pour jouer un peu au jeu du regard pas tout à fait distant, couplé d'un léger sourire.
❝ On vient des Landes. ❞
J'entendais ensuite le deuxième, se rapprocher de Xion et celui là pour le coup, j'avais plutôt tendance à le surveiller d'un œil moins chaleureux. Que je me mouille pour obtenir des informations pouvait aller, qu'un homme se permette quoi que ce soit avec Xion, ça allait moins. Il fallait surtout que je réagisse de manière mesurée, les alcoolisés n'étaient pas des plus compréhensifs, même si ceux là ne m'avaient pas l'air d'être de mauvais bougres.
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La lumière aveuglante. Le bruit accablant. Les odeurs fortes. C’est reparti. Xion n’aime toujours pas ça, mais elle y est préparée un minimum cette fois. Son élue reprend contact avec l’homme intéressé, les autres lui font une place sur le banc. Elle s’installe en plongeant son regard dans le brun qui le cherche. Sa petite tête ronde acquiesce puis reporte son attention sur le meuble en bois. Aucun verre devant ses yeux.
« Et moi je ne bois pas ? »
Son timbre innocent arrache plusieurs rires sans qu’elle comprenne. Suivant indirectement le mouvement, le plus bruyant se lève en déclarant resservir tout le monde. Xion formule une exclamation joyeuse, un peu hésitante, un peu en retard. La plupart des réactions lui échappe, mais elle essaie de s'y mêler. Voir et entendre Lagertha rire, même avec légèreté, suffit à la motiver.
Elle observe avec curiosité le héros de la soirée revenir et s’installer auprès de sa cheffe. Ses sourcils se froncent. Elle fait quoi là avec son regard ? Et son sourire ? La renarde à l'apparence humaine zappe la question, déstabilisée par cette mimique jamais vue sur ce visage pourtant familier. Sa « cousine » se fait en revanche un plaisir d’y répondre. Étrange. C’est ça qu’elle appelle leur laisser croire ? Mais qu'est-ce qu'ils veulent en fait ?
Xion est absorbée par cette interrogation nébuleuse. Elle ne fait pas attention à l'individu, guère inconnu, qui s'installe sur sa gauche. Jusqu'à ce qu'il lui demande quelque chose. Encore. Et elle n'a encore rien écouté. En silence, elle suit la trajectoire de ses yeux. Comme par magie, une boisson apparaît dans son champ de vision. Les maigres échos qui lui reviennent suggèrent que c'est là l'objet de sa question. Elle attrape le verre de sa main menue puis le porte à ses lèvres avec une hésitation renouvelée. Le liquide doré coule dans sa gorge sur une rivière d'amertume. Sa langue est âpre, son gosier aussi. Tous ses traits se tordent en une moue de dégoût. Ses cordes vocales vibrent difficilement après un tel passage :
« C'est pas bon. »
D'autres rires. Elle reprend une gorgée pour faire un effort. La conversation se poursuit sans qu'elle s'y investisse. Elle surveille son élue de temps à autre, même si cette dernière semble maîtriser la situation.
Un contact chaud. La fille d'Aqua sort brusquement de ses rêveries. Elle hausse les sourcils et baisse le regard sur sa cuisse. Une grosse main y est posée. Ça la dérange. Le moindre contact la dérange s'il ne vient pas de Lagertha, à vrai dire. Les bousculements, les coups de coude, elle prend sur elle pour lui faire plaisir. Et ça, elle doit laisser croire aussi ? Xion ne souhaite pas briser ses chances d'obtenir ce qu'elle veut. Incertaine, elle fixe l'homme sans arriver à déchiffrer son expression.
Sa cheffe de clan se lève en compagnie de son faux ami. La renarde humaine l'observe monter les escaliers, indécise. Elle se tend, et reprend une gorgée. Ça ne passe toujours pas. Xion claque sa langue avec le vain espoir d'en chasser le goût. Plusieurs minutes s'écoulent. Lagertha ne revient pas, malgré ce qui a été dit. Son corps tressaute légèrement. D'autres minutes. Peut-être. Elle n'a pas trop la notion du temps. Tout ce qu'elle voit comme progression sont les gens de plus en plus alcoolisés.
La jeune fille se lève. Elle ne tient plus. Ses pas guère assurés la mènent au pied des escaliers. Est-ce qu'elle doit vraiment y aller ? Et si son élue est en danger ? Elle ne la voit pas d'ici, elle ne peut pas la protéger. Un seul homme, ça devrait aller, mais s'il a un demi-dieu ? Elle ne sent rien avec ce corps. Au lieu de l'énerver ça l'inquiète. Elle monte, sans s'apercevoir qu'elle est suivie à cause du brouhaha qui règne.
Le calme reprend ses droits à l'étage. Xion en serait presque soulagée si toutes les portes n'étaient pas fermées. Comment savoir quelle est la bonne ? Peut-être qu'elle devrait simplement appeler la jeune femme. Elle n'ose pas, par peur de casser ses plans. Le plancher craque dans son dos. La renarde métamorphosée se retourne pour découvrir l'énergumène qui persiste à la coller. Ses sourcils se froncent. Elle rétracte ses premières pensées. Peut-être qu'il peut l'aider ? Il vient s'accouder au mur, tout près. Son haleine empeste.
« Alors çaaa, c'est ma chaaaambre. J'peux t'montrer s'tu veuuuux. » Lui montrer quoi ? Elle ne comprend pas. Difficile de discerner toutes les syllabes. Il sort une clé de sa poche et tente grossièrement de l'insérer dans la serrure. Elle le regarde faire en silence. Ça prend du temps, aussi elle croise les bras et s'appuie à son tour contre le mur de bois. Elle ferait mieux de chercher Lagertha. « Hé t'pourrais m'aider. »
Il rit bêtement. Un faible râle s'étouffe dans sa gorge en guise de réponse. La frêle silhouette lui prend les clés des mains sans douceur et ouvre la porte. L'autre lui ressert une révérence absurde, l'invitant à s'engager dans la pièce. Elle obtempère lentement et pose la clé sur la table de chevet à l'entrée. Maintenant qu'elle l'a aidé, il va lui retourner la faveur non ? L'homme referme la porte. Sa voix éraillée brise désagréablement le silence des lieux.
« Alors com'çaaa t'es une tigresse toi heeeiiin ? » De petites rides se dessinent au niveau des sinus quand elle fronce les sourcils. « Je suis juste humaine. » Une boule se creuse dans son estomac. Est-ce qu'il a deviné sa nature divine ? « Ouaaais beeeen... ça s'dompte aussi ! »
Il se met à grogner en levant les bras et feignant d'avoir des griffes. La confusion envahit ses traits juvéniles. À quoi il joue ? Ses éclats de rire ne l'aident pas à y voir clair. L'individu lui fait signe d'avancer. « Alleeezz vas-yyyyy ! J'aime çaaa moii... »
Mais qu'est-ce qu'il veut ? Il se rapproche maladroitement et la pousse légèrement en appuyant sur son épaule. Il veut se battre ? Xion le repousse de ses deux mains. Il rigole. Elle n'a aucune force, c'est pathétique. Il se moque, non ? Ça l'énerve. Elle le repousse à nouveau en grognant. L'autre l'encourage. Il la pousse à son tour. Elle recule de plusieurs pas, et s'en sert comme élan pour revenir à la charge. L'homme manque de tomber. Plutôt l'effet de l'alcool. Cette fois il l'empoigne par le col avant qu'elle puisse réagir et la plaque contre le mur. Son dos heurte le bois dans un bruit sourd et la douleur électrise son échine.
Une main épaisse se pose sur son visage. Elle met quelques secondes à reprendre ses esprits et la dégager. Il ne la lâche pas et sa maigre constitution l'empêche de défaire cette poigne. Alors elle saisit sa joue et y plante ses ongles. Il rit et pivote brusquement la tête pour saisir l'un de ses doigts entre ses dents et le lécher. Un rictus de dégoût la saisit. Elle essaie de se sortir de la prise à l'aide de ses jambes. En vain. Un râle d'impuissance transperce la barrière de ses lèvres. Il la plaque à nouveau. Sa tête bourdonne. Ce corps est trop faible.
Ses yeux s'illuminent. Elle grogne d'une voix plus profonde :
La soirée évoluait dans un sens plutôt basique pour un moment alcoolisé. Beaucoup manquaient de tomber en allant d'un point A à un point B, les voix étaient fortes et vulgaires, l'air était chargée d'alcool et de chaleur. Rien qui ne me soit inconnu. La conversation avec ce « Lars », qui avait finit par se présenter sans que je lui rende la politesse, n'était pas si déplaisante que ça. Elle n'était pas profonde non plus à vrai dire, il n'était pas en état pour ça, mais il répondait au moins à mes questions, entre deux gorgées.
❝ Alors comment ça se passe dans les Plaines Glacées ? ❞ ❝ Oh, tu sais cousine... Moi et mon pote là bas, on a finit par crécher régulièrement à Oagran. Bouger tout le temps c'pas trop notre truc. ❞ ❝ Pourquoi vous iriez pas dans les Landes ? ❞ ❝ Beeeen, j'sais pas. J'crois qu'on est attaché à la glace quand même. Enfin j'suppose, mais j'dois bien t'avouer qu'ça manque un peu l'clan tout ça. C'est un peu la famille, hein. Tu sais c'que c'est... ❞
Je lui accordais un léger sourire un peu mélancolique comme réponse. Il ne l'avait pas fait exprès, il ne savait pas après tout, mais cette petite notion de famille perdue m'avait fait tomber dans les tréfonds de mon propre cœur. Je buvais un longue gorgée avant qu'il ne passe son bras autour de mes épaules.
❝ Hey ! Tire pas la tronche, tu va retourner dans les Landes toi nan ? Retrouver le Keizer pendant qu'nous aut' on reste ici bien tranquille, loin d'tout ce qui peut s'passer. ❞
Terminait-il en balayant l'horizon invisible de la main, comme s'il souhaitait me montrer l'avenir. Je fronçais légèrement les sourcils en tournant mon regard vers lui. Je crois que ça me donnait une idée. Il fallait que j'en sache un peu plus. Je me levais alors brusquement, dardant mon regard dans le sien.
❝ Viens. ❞
Il ne se faisait pas trop prier, mon air était assez évocateur. Avant de quitter la table, je me tournais vers Xion pour la rassurer d'un regard et d'un bref hochement de tête, mais la laisser était difficile, je m'en rendais compte maintenant. Je le devais non ? Je n'allais pas lui demander de m'accompagner non plus, ça serait bizarre. Je finissais donc par me détourner d'elle, lentement, Lars s'étant levé et manquant de tomber à la renverse sur moi. Je le rattrapais et le laissais à nouveau passer son bras autour de mes épaules. Je l'y forçais presque à vrai dire, histoire de pouvoir l'aider dans sa marche en tenant sa main et en passant ma main dans son dos. Il était plus grand que moi, assez lourd, mais il tenait encore bien sur ses jambes. Les escaliers n'avaient pas été de tout repos, mais on avait finit par trouver sa chambre que j'ouvrais en attrapant ses clés dans son pantalon. Sa réaction fut immédiate et elle ne manquait pas de me faire sourire légèrement. Je crois que je l'aimais bien, d'une certaine manière.
Une fois entré, je le repoussais sur le lit de manière suffisamment évocatrice avant de commencer à retirer mon plastron. En ce qui le concernait, il semblait retrouver le confort des bras de sa mère, enfin, le râle qu'il avait poussé en disait long sur son aise. Mes yeux tombèrent alors sur mon attirail, que je défaisais lentement.
❝ Qu'est-ce qui se passe avec le Keizer ? Vous êtes pas content de la situation ? ❞ ❝ Ben, t'sais bien, il se passe des trucs que là bas et ici... c'est le désert de glace quoi... dans... tous les sens du.... rrrrrr..... ❞
Interloquée par ce bruit, en levant les yeux je pouvais comprendre rapidement qu'il s'agissait d'un ronflement. Entre l'alcool et l'apparent confort du lit, c'était plutôt inévitable. Dans un premier temps, ça m'avait un peu agacée qu'il me laisse ainsi sur ma fin. Je m'avançais alors précipitamment vers lui en attrapant sa mâchoire, l'agitant de droite à gauche.
❝ Hey ! Lars ! Réveilles-toi crétin. ❞
Il me répondait alors par des gémissements et des complaintes avant de se tourner sur le côté, me présentant son dos et ronflant de plus belle. Un peu déconcertée, je m'asseyais lourdement sur le lit, sur cette petite place qu'il avait laissée. Mon regard brun se posait alors sur lui, se détendant quelque peu avant de glisser jusqu'à son couteau, ainsi que sa bourse. Avais-je vraiment envie de faire ça ? Si ça ne tenait qu'à moi, je l'aurais détroussée et serait partie dans la minute, mais il me fallait réfléchir à long terme. Je ne pouvais plus me permettre d'être impulsive, pas dans ces conditions. Alors mon regard se faisait plus doux et je ne saurais dire pourquoi j'avais fait ce que je m'apprêtais à faire, mais je l'ai fais. Lui retirer ses bottes, le couvrir avec la couverture au pied du lit. C'était très étrange, si étrange qu'après avoir agis, je préférais sortir de cette chambre aussi rapidement que possible.
Me secouant pour me sortir ces idées de la tête, un bruit sourd attire mon attention. Incertaine, je me dirige vers les escaliers, assez lentement, presque sur le qui vive. Il y aurait sûrement des couples dans ces chambres et le gémissement que j'entendais après me le rappelais, mais j'avais cet sorte d'instinct à être toujours méfiante dans ce genre de cas. Je me rapprochais alors de la chambre d'où provenaient les bruits jusqu'à amener mon oreille jusqu'à la porte close.
❝ Tu vas me lâcher. ❞
Le temps s'arrête. C'est la voix de Xion, mes yeux s'écarquillent, manquent de sortirent de leur orbites avant que je ne grogne. Ouvrant la porte dans un fracas, la scène qui s'était figée devant moi fait bouillir mon sang. Mes crocs se dévoilent et mon visage devient ténèbres. Il me regard, presque heureux de me voir, m’invitant à les rejoindre. Oh je ne me fais pas prier, mes yeux ne le quitte pas, en quelques pas je m'approche, dégaine ma dague et la pointe sous sa mâchoire. Mes dents serrées à outrance laisse place au premier avertissement.
Ma poigne s'était ressérée, mon corps s'était rapproché de lui, mon visage du sien aussi. La lame s'enfonçant dans la graisse de son cou finit par le faire lâcher prise, puis reculer. Mes yeux noirs de sang ne quittaient pas les siens. J'avançais, il reculait.
❝ Calm'toi, on s'amusait juste. ❞
Il levait ses mains, comme si il obtempérait, mais je m'en foutais et continuais d'avancer. Avec ce petit manège, je le menais jusqu'au bord de son lit. Oui, j'avais une idée en tête, mais pas celle à laquelle il pensait. Ses mollets rencontraient le matelas et dans l'élan, il tombait assis et me regardait bizarrement. Mes babines se retroussaient nerveusement et je laissais quelques secondes s'écouler, dans le silence que j'imposais.
❝ Qu'est-ce que tu... ❞
Je retirais ma dague et frappais son visage d'un violent crochet. Il tombe de toute sa lourdeur et perds connaissance dans le mouvement. Il ne se souviendrait certainement de rien demain, mais ça m'importait assez peu. J'avais pu éviter de l'étriper, c'était déjà une bonne chose. Contemplant encore quelques secondes ce corps inanimé, mon visage demeurait tiré et ma respiration quelque peu saccadée.
❝ On s'en va. ❞
Sans plus attendre, je pris le chemin en sens inverse, accordant un bref regard à Xion en passant devant elle avant de quitter cette deuxième chambre. Dans le couloir, puis les escaliers, ma marche était rapide, nerveuse. Je bousculais ceux qui me rencontraient et ne lançais qu'un seul furtif regard en arrière pour m'assurer qu'elle me suivait. Le passage dans la foule était difficile, mais j'arrivais à me frayer un chemin sur quelques mètres avant de trouver la porte de sortie que j'enfonçais brusquement avant que le froid ne frappe mon corps. Ma respiration était épaisse et blanche dans cet atmosphère. Pointant mon regard vers la gauche, puis la droite, ma nervosité était palpable.
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
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Ses ongles s’allongent. Ses canines aussi. La clarté de ses yeux tranche avec la pénombre de la pièce. La lumière de la bougie dans le coin vacille au gré d’un souffle invisible. De sa danse envoûtante, elle la guide vers des eaux sombres. Un coup dans la jugulaire, comme imaginé plus tôt dans la soirée. Ce sera vite fait. La fille d’Aqua n’en fera qu’une bouchée.
La porte s’ouvre avec fracas. Son regard doré se pose immédiatement sur la silhouette qui s’y découpe. Lagertha. La colère s’évanouit, absorbée par l’expression ténébreuse de son humaine. La tension de son esprit prend le pas sur celle de ses muscles et Xion se relâche, seulement maintenue par la prise de son opposant. Sa métamorphose se stabilise.
Le reste s’enchaîne si vite qu’elle peine à suivre. Lagertha est déjà sur l’homme, sa lame cherchant à lui mordre la peau. Son ton menaçant émane d’un abysse terrifiant. Il résonne dans la poitrine de la petite brune à l’œil blanc et l’autre noir. Ses pieds touchent à nouveau le bois du plancher. Sa respiration échappe à sa conscience.
Elle aimerait se lancer avec la blonde pour couvrir ses arrières lorsque celle-ci mène l’homme à son lit, à sa merci. Mais elle reste plantée là à la contempler, incapable de bouger. La dernière fois qu’elle a assisté à une telle expression de rage chez la jeune femme est également la première, au sein de son épreuve. Tant de colère, et elle ne comprend pas pourquoi. La sienne ne peut que s’éclipser face à cela. L’humain perd connaissance en un coup. Fin du combat.
Le regard brun s’accroche au sien sans expression. Xion déglutit. Il lui faut quelques secondes pour revenir au présent et se précipiter maladroitement à la suite de son élue. Son cœur bat sourdement. La silhouette musculeuse se dégage un passage dans la foule. Elle en profite pour s’y engouffrer, mais peine quand même à suivre le rythme.
Le froid l’assaille sans aucun réconfort cette fois. La renarde acquiesce faiblement à la nouvelle directive énoncée. Ses traits sont légèrement tordus. Elle contemple le sol et se contente de ses maigres instincts pour lui emboîter le pas. Elle a failli perdre le contrôle. Si Lagertha n’était pas intervenue, elle aurait brisé la nuque de cet homme, et leur couverture avec. Si Lagertha n’avait pas eu à intervenir, celle-ci aurait pu mener à bien sa recherche d’informations, et elles n’auraient pas été forcées de se chercher un autre endroit où dormir. Xion s’immobilise. Ses petites mains tremblent. Tout ça c’est de sa faute.
« Je suis désolée. »
Elle n’ose pas la regarder. Ce silence lui opprime la poitrine. Elle sait qu’elle a déçue son humaine, qu’elle est la raison de sa grande colère. Elle aurait dû prendre une apparence plus massive, qui aurait terrassé l’ivrogne en un seul coup aussi. Stupide. Comment protéger son élue si elle est incapable de se défendre seule ?
« Je ne voulais pas… j’aurais dû être capable de le battre. Je… »
Timidement, elle lève les yeux pour trouver le visage clair de la nordienne. Puis les rebaisse avant d’y parvenir.
« Est-ce que… tu as pu au moins avoir quelques informations ? »
Le direction que j'avais prise n'avait pas été un choix. Droite ou gauche ? Je ne savais même plus, tout ce qui m'importait c'était de nous éloigner de cet endroit, mais après ça, où est-ce qu'on pourrait bien aller ? Ça ne m'étonnerait pas qu'on finisse par dormir dans la rue ce soir, puisqu'on ne pouvait pas non plus quitter Oagran trop rapidement. Je cherchais du regard, frénétiquement, une direction, un endroit vers lequel mes pas pouvaient me diriger, eux même étaient désordonnés et abruptes. Ma respiration était toujours courte, vive et saccadée. Je grondais de temps à autre quand soudain une petite voie, que je croyais d'abord dans ma tête, me fait me retourner brusquement vers elle.
Mon regard sombre la toise de haut en bas, les sourcils froncés avant que mes yeux bruns ne se posent sur son visage. Les siens ne me trouvaient en aucune façon et son comportement me tendais d'autant plus. Désolé ? Mais qu'est-ce qui lui prenait d'être désolée ? Elle se confonds en excuse, en justification. Elle croit qu'elle a fauté ? Sérieusement ? La rage que je ressentais se décuplait encore un peu, me faisant serrer les poings et la mâchoire tandis que mes paupières s'écarquillaient d'étonnement, le temps d'une seconde ou deux, avant que me yeux ne s'élève vers le ciel sombre. Ma tête poursuit leur trajectoire et fini par basculer vers l'arrière, accompagné d'un lourd et profond soupire.
❝ Putain... ❞
Un bref rire spasmodique soulève mes épaules et ma poitrine avant que ma tête ne revienne à sa place, mes poings fermés se posant sur mes tempes. Je fais alors quelques pas, en des sens différents, prolongeant un soupir qui venait de jaillir à son tour. Elle s'excusait alors qu'elle n'avait absolument rien fait de condamnable. Lui là bas, c'est lui qui devrait s'excuser auprès d'elle, peut importait qu'elle aurait été capable de le tuer en quelques secondes ou non. Pourtant, celle qui était la plus à blâmer c'était bien moi et la rage qui me dévorait les tripes en cet instant n'était pas dirigée simplement vers lui, mais bien contre moi même. Je retrouvais cette sensation qui avait tué une partie de mon âme cette nuit d'hiver. Cette même sensation qui m'avait griffé le cœur quand Hedda avait été malade. La culpabilité. La honte. Pire que la colère, la douleur, la tristesse ou le désespoir. La culpabilité était vraiment le châtiment que je supportais le moins.
Je relâchais mes tempes de la pression que je leur infligeais, laissant tomber mes bras lourdement vers le sol. Me tournant à nouveau vers ma fille d'Aqua, mon air avait radicalement changé, prit de tiraillement fébriles.
❝ Xion... ❞
Mon visage grimaçait de dépit quand mes yeux trouvaient ses mains tremblantes. Sans attendre davantage, je me rapprochais d'elle et les saisis des miennes, les serrant en leur creux. J'espérais sincèrement, qu'à cet instant, elle trouverait le courage de lever les yeux vers les miens, car ce sont eux qu'ils attendaient en la contemplant de la hauteur qui séparait nos tailles respectives.
❝ Tu n'as rien fais qui devrait être pardonné, surtout pas par moi. Je n'aurais pas dû te laisser seule et ce connard là bas, il n'avait pas le droit de faire ça. ❞
Ainsi face à elle, j'aurais vraiment voulu être capable de la prendre dans mes bras, j'avais l'impression que c'est ce qu'il fallait faire. Mais je n'y parvenais pas, il y avait quelque chose qui me bloquait, cette même chose qui me bloquait tout le temps à vrai dire, celle qui freinait tous mes élans affectueux. Il n'y avait pourtant pas de raison à ce que je ne puisse pas me montrer douce avec elle, nous étions lié après tout. Je me sentais presque bête d'avoir les mêmes barrières pour elle que celles que j'avais pour n'importe qui. La seule chose que je parvenais à faire était de caresser ses mains avec mes pouces. En soit, c'était déjà une belle avancée, en comptant en plus celle de tout à l'heure, il y avait de quoi être fière. Il me fallait encore la rassurer un peu.
❝ J'ai eu assez d'information de Lars, il était pas en état de m'en donner plus de toute façon. ❞
Je lui accordais un léger sourire qui se voulait bienveillant. N'étant pas très douée en la matière, j'espérais être parvenu à l'apaiser. Je lâchais alors une de ses mains, commençant à me détourner d'elle pour reprendre notre route en vue d'un endroit où passer la nuit. Mon autre main n'avait pas lâché sa captive, je ne la lâcherais plus ce soir d'ailleurs. Mes pas étaient alors plus lents, plus calme, tout comme ma respiration. Sur le chemin, nous croisions quelques ivrognes auprès de qui j'essayais de me renseigner. Le cinquième nous indiquais enfin une petite auberge vers les quais, peu réputé en comparaison à celle que nous venions de quitter. C'était parfait et c'est donc dans cette direction que nous marchions à présent.
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Soupir. Lourd, profond. Xion grimace et ferme les yeux, en attente de remontrances. Lagertha rit brièvement. Impossible de l'interpréter, ni sa gestuelle nerveuse d'ailleurs. Elle l'observe faire à demi, son regard fuyant ne s'attardant pas longtemps. Son élue l'appelle. La fille d'Aqua se crispe légèrement mais n'ose lever les yeux. Sa voix étrange semble dépourvue de colère. C'est peut-être pire ?
Un contact chaud et doux. Celui-là, elle le reconnaît, et elle l'aime beaucoup. Doucement, ses iris singuliers remontent le long des peaux. Encouragés par le ton rassurant, ils parviennent jusqu'au visage de la nordienne. Elle cligne des yeux, les baisse un peu, puis se laisse happer par la conviction du regard brun. Xion ne comprend pas trop. Les humains n'ont pas le droit de se battre dans les chambres ? Juste celles des auberges ou toutes en général ? Peu importe. Elle sent que Lagertha dit la vérité, que ce n'est pas de sa faute. Elle penche la tête en répondant.
« ... D'accord. »
Il lui manque quelque chose pour en être totalement persuadée. Inconsciemment, elle serre les mains dans les siennes et fronce légèrement les sourcils. Elle n'a rien fait parce qu'on l'a stoppé. La renarde métamorphosée secoue mentalement la tête. Elle se répète les mots offerts pour les graver dans son esprit. D'un geste timide, elle pose son front contre le buste de la nordienne, sans y reposer son maigre poids. Le silence les enveloppe dans une bulle fragile, mais relativement confortable.
Xion se détache au bout d'une ou deux minutes, puis pose sa question avec hésitation. La réplique de Lagertha l'intrigue. Elle s'accroche à son sourire et sent ses muscles se relâcher. Le chemin les reprend. Les pavés s'éclaircissent sous les reflets lunaires et le ciel nocturne. Avec une petite moue incertaine, la renarde demande :
« Pourquoi ? Tu l'as frappé comme l'autre ? »
Ses pensées l’entraînent vers le toit qu'elle doive trouver pour dormir. Comment pourrait-elle aider ? Se coucher dans un coin ne serait pas suffisant comme d'autres fois ? Non, son élue risque d'avoir froid. Elle pourrait se changer en quelque chose de très poilu pour y remédier. Amalrik ? Pas suffisant. Un animal ? Dès qu'elle essaie d'en saisir un dans ses souvenirs, il s'efface. Alors, Galifey ? Tout doux, tout chaud. À taille raisonnable. Cette idée assombrit ses traits.
La solution s'est présentée d'elle-même. Une bâtisse similaire à celle qu'elles ont quitté les a accueilli avec la chaleur recherchée. Sa cheffe a pris directement une chambre et elles sont montées. Le corps humain de Xion est lourd. Son souffle plus long. Une forme de fatigue chez leur espèce ? Après être restée plantée dans la pièce, elle se couche, invitée par la guerrière. Elle répond distraitement s'il y a des questions, et laisse les remarques s'évanouir calmement.
Le sommeil ne vient pourtant pas. Elle hésite à reprendre sa forme originelle pour être plus à l'aise. Le temps passe. Elle finit par céder et se tourne discrètement de l’autre côté, pour voir Lagertha. Il lui faut du temps pour déceler les signes de l'éveil. Ses poings d'adolescentes sont fermés près de son visage rond. Elle n'ose pas demander. Elle se met sur le dos. La curiosité la démange autant que la gêne. Au bout d'un moment, elle cède dans un murmure hésitant.
« Je n'ai pas compris ce qui s'est passé tout à l'heure. Avec l'homme. Avec toi... » Xion se tourne à nouveau sur le côté, vers son élue. « Le regard que tu avais. Je m'en souviens, je l'ai vu durant l'épreuve. Avec l'Aigle. L'homme était ton ennemi aussi ? »
Si c'est le cas, pourquoi elle n'a pas réagi avant ? Un ennemi met forcément en danger, non ?
L'affection dont j'avais été incapable, c'est finalement elle qui en faisait preuve. Ça ne pouvait avoir l'air de rien comme ça, à ainsi s'avancer vers moi pour poser son front, mais c'était énorme. Sur le moment, j'avais retenu de toute mes forces la crispation que ça occasionnait dans mon esprit. J'avais d'abord levé les yeux au ciel et inspiré profondément, sans trop soulevé pas cage thoracique pour ne pas lui causer d'inconfort. Je ne lâchais pas ses mains, c'était ma manière de ne pas fuir. Les quelques instants de silence finissent par me faire baisser le visage, jusqu'à presque poser mon menton sur le haut de son crâne, fermant les yeux les quelques instants restant.
Sa question me fait à nouveau sursauter d'un léger rire. Je lui accorde alors un regard un peu décontenancé avant de lui répondre, presque gênée. Pensait-elle réellement que je n'étais que ça ? Quelqu'un qui frappe tout le monde et à tout bout de champ ? Et bien, je crois que je l'étais tout compte fait. Pourquoi m'en offusquer alors ? J'étais cette personne qui n'arrivait pas à communiquer autrement que par les poings et les grognements. J'aurais peut-être mieux fais de naître animal, une Chimère sans doute. Bref.
❝ Non, il avait juste trop bu. Il a fini par s'endormir. ❞
Un léger sourire, se voulant rassurant, mais par rapport à quoi je ne savais pas. Je n'avais à priori pas vraiment envie de me poser la question. Nos pas nous menaient alors vers une seconde auberge où je ne tardais pas à nous prendre une chambre. Les doubles étaient à priori rares, tout comme les clients alors il en restait une pour nous. En soit, dormir avec elle dans le même lit n'aurait pas été gênant, loin de là. Ce qui aurait été compliqué, c'est la place qu'il y a dans un lit simple. Je posais alors les tsuris sur le comptoir, on nous proposait une bougie que je prenais avant de monter jusqu'à la chambre indiquée.
Arrivant à l'intérieur, je déposais la bougie sur la table qui en marquait le centre, avant de m'asseoir bruyamment sur le lit de gauche, avant de m'y étendre de tout mon long, accompagné par un soupir de contentement. Je commençais alors à fermer les yeux, mais le silence n'était pas normal. En les rouvrant, je notais que Xion était toujours debout, alors je l'invitais à se coucher dans le deuxième lit, l'observant faire avec un peu d'inquiétude. Elle ne devait pas être familière de ce genre de pratique, alors je préférais garder un œil sur elle le temps qu'elle trouve sa place. Finalement, je fini par fermer à nouveau les yeux et tomber dans le sommeil. Enfin, c'est ce que j'aurais souhaité. Pour des raisons que j'ignorais, ou pas, je n'y arrivais pas. Je m'étais tourné et retourné plusieurs fois, jusqu'à finir à nouveau sur le dos, un bras derrière la nuque, les yeux clos, mais le visage tendu.
Finalement, c'est la voix timide de Xion qui me fait ouvrir les yeux à nouveau. La bougie n'était pas encore éteinte, j'avais complètement oublié de souffler la mèche. Ce qui en soit était préférable, il y avait visiblement encore une conversation à avoir. J'observais alors le plafond sur lesquelles dansaient le reflet chaud des flammes. Et puis je réfléchis, j’écoute, j'attends qu'elle finisse son questionnement. Bien sûr, tout était allé si vite, comment aurait-elle pu comprendre quoi que ce soit ? Comment avais-je pu croire qu'elle en serait capable ? Je ne savais à priori pas grand chose de sa vie passée, avait-elle seulement déjà été face à ce genre de comportement ? Visiblement non. Et puis, entre la bougie et ses murmures, je me sentais un peu moins contrariée par tout ça. Pourtant, je prends quelques secondes avant de lui répondre, sur un ton plutôt bas.
❝ Il était mon ennemi aussi, mais pas avant, juste à ce moment là. Il est devenu mon ennemi parce qu'il a voulu te faire du mal. Est-ce que tu comprends ? ❞
Je tournais alors mon visage vers elle, soucieuse d'être comprise. Le regard sans doute assez peu téméraire. Je doutais cependant qu'elle comprenne, même si dans un premier temps, l'important pour moi était qu'elle comprenne que c'est en s'attaquant à elle qu'il était devenu mon ennemi et pas pour autre chose. Sans attendre réellement de réponse, je tournais à nouveau mon visage vers le toit, d'une voix se voulant être celle d'un conte.
❝ Tu ne le sais peut-être pas, mais il y a des humains, surtout les hommes, qui ont tendance à vouloir ce qu'ils ne peuvent pas avoir. Ce soir, cet homme que j'ai frappé, il te voulait toi, la femme que tu es sous cette forme. Il t'aurait forcé, il t'aurait obligé même si toi tu ne le voulais pas. ❞
Mon regard ternissait à vue d’œil, même si elle ne pourrait peut-être pas le distinguer de sa position. De toute manière, c'était un sujet qui ne me permettait pas de me détendre, alors dans un sursaut, je me redressais, l'air tendu, le regard bas avant de me tournée vers elle, assise sur le bord du lit. Mes mains de joignaient l'une à l'autre, mes doigts décrivaient des lignes aléatoires sur la paume d'en face. Rien d'important, juste un moyen de me permettre de parler, bien que mon regard ne faisait qu'observer ce petit manège.
❝ Les humains, tu sais... ils couchent ensemble, ils copulent. Pas toujours pour enfanter, mais juste pour le plaisir. Quand c'est juste ça, il n'y a pas de problème. Mais les hommes aiment trop ça parfois et on envie de prendre du plaisir avec des femmes, qui elles ne veulent pas. Alors ils les forcent et ça.. c'est un problème. ❞
J'avais très nettement l'impression d'expliquer les agressions sexuelles à une enfant et c'était, vraiment, un exercice que je ne connaissais pas. Ça ne m'étonnerait pas qu'elle ne comprenne rien de ce que j'essayais de lui dire. Alors à nouveau, je relevais le visage elle, soucieuse, avant que mon regard ne s'abaissent à nouveau le temps d'expliquer la suite.
❝ C'est ce qu'il voulait avec toi, je le sais parce que je connais ce genre d'homme et... tout les hommes qui sont comme ça sont mes ennemis, plus particulièrement quand ils veulent forcer des personnes qui sont importantes... pour moi. ❞
Mon regard brun trouvais à nouveau son visage, teinté de la chaleur de la bougie. Je n'étais vraiment pas à l'aise avec ça, avec ce genre de confession, mais après tout, quel mal y avait-il ? Je le ressentais ainsi après tout, m'en était témoin toutes mes réactions d'aujourd'hui. Je lui expliquais des choses, mais je n'étais pas à l'abri que ça la fragilise davantage, elle ou son point de vue. Ça m'inquiétais...
Dernière édition par Lagertha le Lun 28 Oct 2019, 20:44, édité 1 fois
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Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
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Pas de crocs qui se montrent. Pas de poils qui se hérissent, de crêtes qui se dressent. Pas de griffes qui sortent ni d'aura qui pulse. En comparaison, les humains sont dépourvus de signes agressifs. Seule leur voix retranscrit leurs émotions. Quelle drôle d'idée. Une véritable expérimentation. Xion ne se rappelle pas avoir accepté ça. Enfin, elle a pu oublier, comme tout le reste. Elle ne se plaint pas. La guerrière non loin réagit plus physiquement que la majorité de son espèce.
La première explication de Lagertha résonne avec clarté. Elle dévore sur place le premier qui ose avoir un seul geste violent à l'encontre de son élue. Qu'il soit un inconnu ou identifié comme un ennemi avant ça n'a pas d'importance. Sa petite bouille ronde acquiesce sous la lueur des flammes dansantes et du regard brun.
La phrase suivante lui arrache un rictus qui dévoile une canine un peu trop aiguisée pour émaner d'un véritable humain. Leurs enfants ont tout pris dans l'ancien monde. Parce que eux, les demi-dieux, les ont laissé faire. Ils auraient pu arrêter quand ça leur a été demandé, mais ils ne l'ont pas fait, c'est vrai. La suite lui échappe. Elle fronce les sourcils, puis les détend en observant sa cheffe s'asseoir au bord du lit.
La réflexion naît sur ses traits concentrés. La renarde métamorphosée se place sur le dos. Elle sait bien que les demi-dieux peuvent faire pareil que les humains. Comment ils auraient pu concevoir la chose sinon ? Ce jeu-là ne lui a jamais effleuré l'esprit par le passé. Tiens. Étrange que des bribes de souvenirs lui parviennent ainsi de manière fluide. Le calme de la pièce, le confort du lit et la présence rassurante de son élue influent certainement.
Ses pensées suivent le fil logique de toutes ces explications. Détendue, elle exprime librement la conclusion, sans réaliser que c'est à voix haute.
« Alors toi aussi tu... »
Elle s'interrompt immédiatement et rougit. Un rictus déforme son visage de jeune humaine. Elle chasse cette idée en secouant la tête. Elle ne veut pas savoir. Même si elle sait déjà. Les sourires tirés par son humaine plus tôt dans la soirée lui reviennent. Mais à ce moment, elle voulait obtenir autre chose que du... sexe. Xion soupire longuement.
« Je crois que je comprends. »
Les ombres dansent au plafond. Les formes se meuvent et se défont, inlassablement. L'enfant des abysses se laisse bercer quelques minutes. Puis fronce les sourcils. Certains traits lui échappe encore. Ses iris blanc et noir s'accrochent aux ténèbres au-dessus avec contrariété. Les nuances l'agacent. Pourquoi les choses ne peuvent pas être simples ? Son corps frêle se replie et se tourne vers Lagertha.
« Mais... comment savoir ? C'est compliqué quand même... »
Elle avait l'air plutôt... réceptive. Ce qui m'étonnait presque. Tant la concernant que moi en réalité. Que je sois capable de lui faire comprendre ce genre de chose avec mon habilité déconcertante à la pédagogie était un exploit en soit. Le principal, c'est qu'elle semble comprendre, enfin je suppose étant donné qu'elle ne fait qu'écouter au début. La faible clarté ne me permettant pas tout à fait de discerner le moindre de ses mouvements faciaux. Pour peu que je sois capable de les comprendre, ce qui est déjà moins vrai.
Pourtant, je ne m'étais pas préparer à son premier questionnement, même interrompu. Est-ce que moi je... ? Mes paupières s'écartent et mon dos se crispe. Pourquoi ? Pourquoi j'avais la sensation étrange que cela était inconfortable ? Je n'avais pourtant pas de problème à parler de ça, surtout à mon propos et encore moins lorsqu'il s'agissait d'agir. Mon visage se crispait lui aussi et mon regard s'était détourné d'elle... Merde, c'était quoi ça encore ? Je sentais de la chaleur envahir mes joues. La bougie ? Non, pas assez chaude... Fais chier.
Heureusement pour moi, Xion ponctue sa propre réflexion en m'informant qu'elle croyait comprendre. Bonne nouvelle, c'était au moins suffisant pour rafraichir mon visage et ramener mon regard à elle alors qu'elle même, se retourne vers moi. Comment savoir ? Je levais les yeux au plafond un cours instant, repliant une des mes jambes sur le matelas, pied sur l'autre cuisse.
❝ On sait assez facilement. A partir du moment où ils touchent la femme en face, qu'elle a l'air de ne pas vouloir, mais qu'il continue quand même. Et ça, ce n'est que le début. Ça peut dégénérer très vite, en général ils aiment pas vraiment quand la femme rétorque... Ou alors si, en fait... ❞
C'est vrai ça, ils semblaient prendre un malin plaisir à contraindre par la force et ce d'autant plus quand leur victime se défendait. Plus on résiste, plus ils forcent, c'est presque normal. Enfin, avais-je seulement réellement envie d'avoir cette conversation ? Ou réfléchir à son propos ? Je soupirais alors longuement, basculant le haut du corps sur le côté, me maintenant sur mon bras replié alors que mon genou se redressait. Très féminine au passage.
❝ Enfin bref, pour ça, il faut que les deux personnes le veuillent. ❞
Je sentais doucement que mes paupières commençaient à devenir lourdes et que ma tête s'embrouillait peu à peu. Je n'étais pas au point de tomber à la renverse évidemment, mais je sentais la fatigue montrer le bout de son nez.
❝ Si quelqu'un recommence avec toi et que je ne suis pas là, tu peux te défendre, l'attaquer. Peu importe ce que j'aurais pu te demander avant. Je pense pas te demander souvent de prendre forme humaine, mais est-ce que tu voudrais apprendre à mieux te défendre quand tu es comme ça ? ❞
C'était forcément plus complexe d'évoluer avec un corps qu'on ne connait pas depuis longtemps. D'autant plus lorsqu'on est habitué au sien depuis des millénaires.
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Les mots de son élue alimentent sa réflexion. Ils sont plutôt simples à comprendre, et à retranscrire en images. Son esprit construit même quelques situations. Elle songe aux gestes et conçoit les réactions. Le bain de foule subi ce soir et les paroles de Lagertha l'y aident. Ce n'est pas suffisant pour que Xion s'adapte et reconnaisse chaque intention, mais c'est un bon début. D'ailleurs, l'une lui revient en tête avec précision.
« Oh... Alors l'homme à la taverne, dans la chambre, il ne voulait pas se battre avec moi..? »
L'intonation monte d'un cran, comme une question. Même si, avec l'explication donnée, la renarde fait le lien sans trop de doutes, elle préfère avoir confirmation. On ne sait jamais. La phrase suivante prend la forme d'un conseil. Xion se redresse lentement. Elle rit. Ses lèvres restent fendues d'un sourire tandis que ses yeux brillent d'un éclat malicieux :
« Tu sais que j'aurais pu lui arracher la gorge d'un seul coup de crocs ? »
Elle s’assoit et balance machinalement ses jambes. La proposition de sa cheffe mérite qu'elle y réfléchisse. La fille d'Aqua n'aime pas l'idée de se battre avec ce corps. Elle n'est pas sûre qu'un entraînement à l'arme puisse faire la différence. Mais c'est probablement mieux que rien.
« Oui, pourquoi pas. »
Elle bondit soudainement sur ses deux pattes. La perspective de passer plus de temps avec son humaine l'emplit de joie.
« C'est toi qui m'entraînera ? »
Elle se calme un peu en percevant quelques signes de fatigue sur le visage de son élue. Doucement, elle pose ses fesses par terre et se place contre le sommier. Elle reste ainsi à proximité, sans la toucher. Sa tête ronde repose sur le matelas. Elle expire longuement. Xion est heureuse. Elle se sent bien. Le dérapage de la taverne semble déjà remonter à plusieurs lunes. Elle ferme les yeux. Des images de l'ancien monde se faufilent dans son esprit. Des sensations, aussi. Sa voix brise à peine le silence de la pièce.
« C'est bizarre. Je me souviens... de certaines choses. Je crois que ça aide, quand on parle toi et moi. »
Comme si elle la sort des ténèbres. Peut-être que Lagertha est sa lumière, et elle, serait son ombre. L'idée lui plaît. Une autre, toute aussi agréable, satisfait ses sens et apaise son esprit.
« Tu sais, l'aigle ? Je crois qu'il n'y en a plus maintenant. Avant, c'était un grand oiseau. De belles ailes. Un bec tranchant. Un chef parmi les siens. Le plus fort des animaux du ciel. »
Ses muscles sont détendus. Elle ne va pas tarder à s'endormir. Xion sourit tranquillement. Elle revoit le dos de leur ennemi s'ouvrir, ses os craquer.
« Toi et moi allons tuer l'aigle de ce monde. Nous sommes plus fortes que n'importe qui. Ensemble. »
La situation était était plutôt nouvelle pour moi, celle d'essayer de transmettre quelque chose à quelqu'un. Qui plus est d'important. Ça n'était rien de comparable à un entrainement physique, c'était plus que cela, un enseignement de vie et je n'avais vraiment pas l'habitude de vouloir inculquer mes propres idées, en tout cas pas de manière si... psychologique. C'était étrange et destabilisant et pourtant, je ne me sentais pas mal à l'aise dans ce rôle, en tout cas pas à ce moment là. Je me contentais donc de répondre simplement à ses questionnements. « Non il ne voulait pas se battre », mais ça elle semblait l'avoir compris. Et « évidemment » que je savais qu'elle aurait pu lui trancher la gorge. Cette idée m'avait même fait sourire un instant. Et puis, son engouement pour ma proposition d'entrainement me surprends un peu, je lève d'abord les sourcils de surprise, avant de détendre mon visage, un peu trop par la fatigue et de sourire légèrement à nouveau, l'observant s'asseoir sur le sol. « Je peux oui », même si j'avais, là encore, des doutes sur ma pédagogie.
Mes paupières s’alourdissaient encore et la faible chaleur que je ressentais sur mon visage n'aidait vraiment pas à me maintenir éveiller. Sa vision m'en était quelque peu floutée parfois, j'essayais alors de retrouver une certaine netteté en plissant les yeux plus fort. Un bâillement émerge alors, plutôt silencieux tandis que ma main se porte à mes lèvres ouvertes. A nouveau, un fin sourire illumine mon visage quand elle m'avoue que quelques brides du passé lui revienne. Pourtant, je ne réponds guère, mais je prenais cependant conscience qu'il faudrait alors que je persiste dans cette voie et c'était finalement loin de me déplaire. Je m'allonge alors sur le dos, passe une main derrière ma tête et observe le plafond de mes yeux à demi clos.
❝ On le refera alors... ❞
Un faible murmure, presque inaudible, peut-être qu'elle l'aurait entendu quand même avec le silence environnant. Elle enchaine alors et mon visage se tourne vers elle, un peu intriguée. L'aigle oui, il me semble qu'elle m'en avait déjà parlé, même si je ne savais pas de quoi il s'agissait réellement. C'était alors à son tour de me transmettre quelque chose qu'elle savait et que j'ignorais. En l'écoutant me décrire « l'aigle », je tournais à nouveau mon visage vers le plafond, essayent de l'y imaginer, voguant dans le ciel. Une sorte de Galifey à deux serres volait au dessus de moi. Silencieusement, alors que je sens ses mots toucher à sa fin et surtout, toucher mon âme, je me tourne à nouveau vers elle et lui offre un sourire doux, accompagné d'un regard similaire bien que fatigué.
❝ Tu as raison, personne ne peut nous vaincre. ❞
C'était une petite phrase innocente, je la savais fausse et illusoire, mais en cet instant il me plaisait d'y croire. Sans doute que la fatigue berçait mon esprit, le rendait moins lourd à supporter. C'est vrai que je me sentais assez légère ce soir, malgré la l'abattement de mes muscles et de mon corps entier. Sans en connaître la raison, mon bras libre se tendait jusqu'à Xion, essayant de la toucher sans doute, ou de l'inviter à prendre ma main je ne savais pas. Elle était trop loin pour ça, je le savais bien, mais peu importait. C'était un geste vers elle, voilà tout.
❝ Je suis contente que tu sois avec moi... ❞
Un ressentis véritable, qui avait peiné à sortir jusqu'ici, parce que je n'y prêtais sans doute pas assez attention, ou que je n'avais pas envie de le voir. Mais c'était un fait, j'étais aussi heureuse de savoir Xion à mes côtés que le reste de mon clan. C'était pourtant très différent, même si je ne savais pas encore de quelle façon. L'important était que j'aimais ça, peu importe d'où ça venait. Néanmoins, quelque chose me dérangeait. Pourquoi était-elle sur le sol et pas sur son lit ? Est-ce que c'était inconfortable pour elle, un matelas ? Le sol, ce n'était pas forcément mieux, surtout pour un corps humain tout raide qui ne pouvait pas se mettre en boule. Je fronçais alors les sourcils, je n'aimais pas la croire mal à l'aise, même simplement physiquement. Alors, sans savoir d'où cette idée m'était venu, je me rapprochais du mur, offrant une petite place à côté de moi.
❝ Tu veux dormir là ? ❞
Je n'attendais pas de réponse particulière, un refus ne m'offusquerais pas le moins du monde. Tout ce que je savais, c'est que j'avais envie de lui proposer. Je me rappelais les quelques fois où Elle m'avait invité à dormir auprès d'elle et combien c'était confortable, peu importe dans quoi nous dormions. Avec le temps, nous le faisions de moins en moins, mais nous n'avions jamais totalement arrêté et... j'avais envie de retrouver quelque chose de similaire.
Dernière édition par Lagertha le Dim 17 Nov 2019, 23:06, édité 2 fois
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Invok eau
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Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
Plus son élue répond et plus le sourire de Xion s'élargit. Elle a accepté de l’entraîner. Voilà de quoi nourrir agréablement ses pensées une fois la nuit tombée. Quand le sommeil si humain lui échappe. Mieux encore que les images de l’apprentissage à venir, Lagertha souffle, du bout des lèvres, la perspective d’autres discussions. D’autres soirées éclairées par la simple flamme et la douce chaleur d’une bougie.
Ne pas pouvoir percer l’obscurité de son regard n’est plus si alarmant. La renarde métamorphosée se laisse aller, encouragée par la fatigue de son humaine. Son élan guerrier est suivi sans difficulté. Elle se gorge d’un tel appui, croyant dur comme fer à la véracité de cette déclaration. Comme si le fait de l’énoncer la rendait forcément vraie. Et pour preuve, elles ont survécu à leurs ennemis aujourd’hui. Même s’il a fallu laisser Oblivion pour ça.
Difficile de la ravir davantage, et pourtant son élue y parvient. La phrase la soulève avec douceur. La fille d’Aqua est surprise, d’abord. Puis se laisse envahir par la sensation de confort qui émane de ses mots. Elle a senti la jeune femme bouger, et se plaît à imaginer qu’elle se rapproche.
« Moi aussi je suis contente. »
Ça va même au-delà. Xion le réalise. Chaque respiration calme en sa présence. Chaque écho de ses émotions qui résonne si agréablement en ses sens divins. Elle ferme les yeux et soupire lentement.
« Je savais que je ne serais pas déçue de mon choix. »
Le temps de sa cellule est loin, lui aussi. Elle est déjà autre. Mais elle le conscientise avec fierté. Oui, elle est fière d’elle-même et encore plus de Lagertha. La seule humaine digne de son intérêt. De son attachement.
Ses paupières se closent naturellement. La sensation du bois contre sa joue et son postérieur s'efface peu à peu. Un mouvement dans le lit récupère son attention. Ses s'alarment légèrement. Est-ce que son élue est mal à l'aise pour bouger ainsi ? Une question émerge en guise de réponse. Ses fins sourcils se lèvent sous l'étonnement. Il lui faut quelques secondes pour comprendre le sens de sa demande. Ça lui rappelle leur toute première nuit juste à l'extérieur du temple. La jeune femme avait déjà fait preuve de gentillesse à ce moment. Elle hésite un peu, le temps que la joie s'immisce dans son esprit.
« D'accord ! »
Avec une maladresse compensée par son corps très léger, Xion grimpe sur le matelas et s'étale à côté de son élue. Elle s'excuse d'une toute petite voix pour avoir autant fait bouger le lit. Même les trucs d'humains sont fragiles pour les humains. La fille d'Aqua n'est pas l'être le plus logique mais trouve le constat perturbant. Une pointe de gêne mêlée de contentement la saisit. Elle peine à croire que Lagertha l'a vraiment invité à dormir avec elle. Son timbre sincère chasse le moindre doute et malaise.
Faisant son possible pour ne pas trop bouger, la forme adolescente cherche une position confortable. Elle étire ses jambes fines et soupire faiblement. La présence et la chaleur de Lagertha dans son dos la bercent. Elle plonge dans le sommeil sans même s'en rendre compte.
J'avais noté un temps d'hésitation, ou peut-être que la fatigue allongeait mon appréciation des secondes écoulées. J'avais pensé qu'un refus ne m'offusquerait pas, mais finalement je prenais conscience que cela aurait pu tout de même me peiner, même qu'un peu. Cette pensée ne fut finalement que de courte durée puisqu'enfin, elle consentit à accepter mon invitation. Un fin sourire étirait alors mes lèvres d'une chaleur douce et apaisante.
Elle prend finalement place à mes côtés, me tournant le dos. Il était vrai que même si je l'avais imaginé se tourner vers moi, il ne fallait pas installer la charrue avant les Rhénos. Nous avions déjà beaucoup discuté et notre relation avait changée, beaucoup... il ne valait mieux pas aller trop vite. C'était en tout cas ce que je pensais, tout en observant sa nuque face à mon regard. Notre conversation avait prit fin depuis plusieurs secondes, voir minutes, mais je ne trouvais pas immédiatement le sommeil. Je finissais pourtant par entendre le sifflement d'une respiration caractéristique à l'endormissement de sa part, ce qui à nouveau, dessinait un fin sourire sur mes lèvres.
Je l'avais observé sans en connaître la durée, songeant à différentes choses sans jamais m'arrêter sur une seule l'espace d'un instant. Tout ce que je pouvais constater, c'est que cette présence dans mon lit, un peu plus petite que moi, incertaine à mon égard et pourtant, visiblement heureuse d'être à mes côtés, réchauffait mon âme. C'est donc avec cette pensée que je finis par fermer les yeux, lentement, avant de trouver à mon tour le sommeil.