Les arènes ! Oh, celle du Roc d'Eluan n'avait rien à envier à celles de Lüh ou de Rorn d'après ce qu'on avait raconté à Domann, toute mesure gardée. Mais elle faisait son petit effet dans le nord. Elle avait été, soit disant, construite à partir de deux grand navires de la garde dorée harponnés par des pirates. Chimère marine de bois et de voilures déchirées, deux moitiés de bateau se faisaient face et étaient recouvertes de gradins qui avaient l'air rafistolés. Certaines « loges » donnaient une meilleure vue mais n'étaient accessibles que par des échelles en cordage, celles-là même qui donnent normalement accès aux voiles ou au mirador. La fosse de l'arène où se passaient les combats était composée de sable et de rochers de plusieurs tonnes érigés là à la force des bras, mortels ou divins les versions différaient. Le bois des bateaux étant censé être protégé ainsi de la magie par la roche marine qui délimitait la fosse.
Sous les carcasses de bateaux, se cachaient tout un réseau de cages et de cellules diverses aménagées pour la gestion des monstres et des esclaves destinés à amuser la foule de parieur et autres avides de massacre. Un petit groupe d'humain agitait les pensionnaires secrets de cette construction. Roger Arkan était en grande conversation avec quelques parieurs « émérites » ainsi que quelques petits « chanceux » a qui on avait proposé un tour du propriétaire. Une stratégie pour le Roi des jeux du Roc afin de faire parler de lui et de son arène. En présentant des monstres agressifs, mais sous contrôle derrière l'acier, il démontrait sa puissance et alimentait l'engouement pour les paris. Quant aux chanceux, ils n'étaient là que pour alimenter la rumeur et qu'en racontant ce qu'ils avaient vu ne fasse ainsi, gratuitement, que le travail d'un crieur public partout où ils allaient.
Domaan était dans sa cellule, en train de faire une sieste dans un hamac tendu entre la grille et ce qui était un anneau pour y accueillir des chaînes de prisonnier. La clameur des différents cris et rugissement des monstres qu'on astiquait pour montrer leur férocité le réveilla. Il y eut un flash non loin, ce qui tira un rictus amusé à l'esclave, visiblement un des prisonniers avait encore un peu de magie en réserve. Il valait mieux que cela soit contre le personnel de l'arène qui provoquait les monstres pour crâner devant les parieurs privilégiés que contre sa carcasse déjà assez brûlée comme ça.
Accroché au mur sur deux vieux clous, se trouvaient les sangles de cuir qui suspendait sa lance. Au sol était déposée une espalière abîmée et maintes fois rafistolée, ainsi que des protections d'avant bras en cuir couvertes avec des plaques de métal. Jetées sous le hamac, se trouvait une paire de jambières assorties et une paire de chausses en cuir noir. Le reste de la cellule était occupé par une caisse en bois qui servait de table de nuit sur laquelle était posée une bougie éteinte et un vieux livre abîmé. Contre la caisse, un sac dans lequel se trouvait l'équipement de soin qu'il avait réussi à négocier avec son maître pour se soigner entre deux événements.
En écoutant, les pas approchés dans le couloir contre les bois et le sable du sol, Domann se dit, en fixant le plafond avec lassitude de son seul œil valide, que s'il s'en tirait vivant son maître lui enverrait peut être une soupirante pour le féliciter. Cela dépendrait de son humeur et de gains obtenus sur les paris truqués. La routine dans l'arène du Roc d'Eluan en somme. Dans ce village tout le monde arnaquait plus ou moins tout le monde, c'était de bonne guerre ici. Même si cela se réglait souvent dans le sang. Un rugissement tout proche lui donna le signal pour sortir de son lit et commencer à s'équiper pour faire « bonne figure ». Autant qu'un balafré dans son genre le pouvait, comme disait Roger.
« Voici un 'petit ' pensionnaire que j'aime beaucoup ! » Claironnait le Roi du Roc, alors que le monstre tentait de griffer le groupe d'humains à travers la grille et que des esclaves le renvoyait dans le fond de sa cellule avec des fourches. « Voici un Ombre que je garde précieusement dans la pénombre de ces lieux. J'ai pour projet d'organiser bientôt des combats nocturnes alors je prévois des candidats en conséquences ! Si vous connaissez des champions sur qui parier faites leur passer le mot ! Qu'ils se tiennent prêt à affronter les monstres que je prévois pour cet événement ! »
Domann retint un rire alors qu'il sanglait ses jambières. Ses chausses au pieds, il alla chercher ses protège bras. Roger annonçait toute sortes d’Événement au grès de ses inspirations et des monstres qu'on lui ramenait. Mais la moitié ne voyait pas le jour, faute de monstres qui survivent suffisamment longtemps pour être affrontés à la date inscrite dans l'esprit de son maître. Si cette pauvre créature ne se laissait pas mourir de faim à cause de la captivité, elle devrait peut-être affronter le borgne brûlé, un autre esclave ou un volontaire en manque de tsuris. Roger se fichait qu'un monstre meurt. Au pire, il retombait dans ses frais en vendant le butin du pauvre animal au marché noir.
« Voici Domann. » annonça la voix du propriétaire des lieux dans le dos de son esclave alors qu'il avait la sangle de sa pièce d'armure en bouche pour arriver à la boucler sur son avant bras. « Un de mes esclaves que certains d'entre vous doivent connaître. Je l'ai acheté il y a de cela... plus de quinze ans et depuis j'essaie de le tuer dans l'arène chaque fois sans y parvenir ! Il finira bien un jour à être assez vieux pour ses réflexes de fils de noble le trahisse. »
Il y eut quelques rire complaisants. L'esclave en question se retourna lentement pour apercevoir un sourire particulièrement mauvais et un regard plein de dégoût sur la face de son maître. « Un fils de noble à la solde de ce pseudo Prince qui a vendu son propre héritier pour éponger ses dettes. Il a de la chance d'être pas mauvais avec une arme à la main, sinon je l'aurais déjà pendu ! »
Habitué à ce petit jeu, Domann demeura impassible et se fit même menaçant en regardant avec animosité le public de Roger. Ce dernier était de bonne humeur, il n'avait pas craché au sol cette fois. Quand son maître passa à la cellule suivante, l'argenté souffla un rictus. Il ne disait pas la même chose quand il le faisait monter dans sa couche avant que sa peau ne soit brûlée... Secouant la tête avec malice, il se concentra pour finir de nouer son protège bras et éventuellement aller passer le second.
Dernière édition par Domann Arkhan le Jeu 07 Mai 2020, 14:53, édité 1 fois
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Rang : Reflet Crédit Avatar : squidina Date d'inscription : 15/08/2018 Messages : 301Double Compte : Valion Lameblanche, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Qui j'étais Qui je suis Elément : Métier : Fléau Invocateur : Lagertha Inventaire :
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Une nouvelle mission. À effectuer seule, cette fois. Xion a fait route jusqu'à un étrange endroit appelé le Roc d'Eluan. Sa cheffe l'a chargé de diffuser ses intentions sans précision. Dès qu'il s'agit des humains, les choses se compliquent. Son expérience à Oagran, courte et mauvaise sur ce point, lui sert à peine. Se glisser dans une conversation est toujours difficile. Elle essaie. Elle boit même cette chose qui racle la gorge pour mieux s'intégrer. Au bout d'un temps, elle parvient à placer ces mots :
« Oui, il n'y a pas beaucoup d'action. Mais une cheffe nordienne s’apprête à prendre un village pro-prince dans la Plaine Glacée. Il se pourrait qu’elle cherche à gonfler ses rangs une fois là-bas. »
La diction est un peu hachée. Apprise par cœur et répétée avec application. La discussion s'ensuit. Les frêles épaules de la renarde métamorphosée s'affaissent sous le poids de la lassitude. Un léger soupir franchit la barrière de ses fines lèvres. Elle la quitte. Leur grogner dessus jusqu'à ce qu'ils acceptent n'est, d'après Lagertha, pas une solution. Pourtant ce serait plus rapide.
Xion déambule. La proximité d'Aqua la réconforte dans ce milieu inconnu et bruyant. Rien d'agréable. Mais elle écoute. Les craquements du bois et des os. Les murmures de la mer et des bouches. De féroces guerriers se trouvent dans une arène. Elle décide donc de s'y rendre. Quelques sobriquets sur son physique juvénile tentent de la bloquer. Ils s'effacent devant le regard d'un divin et elle passe. Sa quête arrive à des oreilles intriguées. On lui propose de faire le tour de ces fameux combattants. Xion acquiesce en silence.
Tant de cages. Ses yeux arrondis observent avec étonnement le défilé des barreaux de fer. Les odeurs stagnantes lui arrachent un rictus permanent de dégoût. Il faut plusieurs minutes avant qu'elle comprenne le principe de ce "spectacle". Le mot utilisé par l'homme qui parle fort et mène leur groupe. Si elle assimile le principe de ces combats forcés, l'intérêt monétaire l'indiffère complètement. Et de nombreuses nuances lui échappent encore. Ses pensées se bousculent, elle ne prête qu'une oreille au discours enflammé.
Un mouvement brusque. Un peu perdue, elle ne détourne le regard vers l'Ombre qu'après avoir reniflé son haleine fétide. La créature lui renvoie son regard. La mine de la petite humaine s'assombrit et la rage gronde dans ses entrailles. Son dernier ennemi en date. Puis le tout s'efface. Il doit se sentir seul sans sa meute.
La cage suivante abrite un autre humain. Un homme qui ne veut pas mourir. L'attirail brille. Plein de détails attirent son attention. Elle plisse les yeux et s'approche pour mieux les discerner. Du haut de son mètre cinquante, elle doit même lever la tête. Cette crinière argentée, cet œil unique. La familiarité et l'attachement bruissent au fond de son être.
« Tes yeux sont différents. Les miens aussi. »
Un frisson la parcoure en voyant la morsure du feu qui marque une très grande partie de sa peau.
Domann rendit un regard dur et menaçant au public de Roger. Sa petite blague méprisante faisait toujours son petit effet, cela ne la rendait pas pour autant agréable à entendre avec le temps. Seul son cynisme et son ironie le sauvaient dans ces moments-là. Ne s'attendant pas à ce que quelqu'un s'attarde, il finit de sangler son protège bras. S'étant tourné de côte de façon à ce que sa face aveugle soit proche de la grille, il n'avait vu qu'une personne était restée là. Sursautant presque, il leva vivement la tête vers l'origine de la voix. Intrigué, il cligna des yeux et pencha la tête en prenant le temps d'observer et dévisager son interlocuteur.
Il finit par hausser un sourcil. Une femme, ou plutôt une jeune femme se tenait devant lui. À peine majeure si son observation se révélait exacte. Sa tenue était celle d'une voyageuse, elle ne dégageait pas l'attitude habituelle des gens du coin. Elle ne dégageait justement pas l'assurance en ébullition des adolescent qui se surestiment non plus. Trop calme, trop sage, trop sereine. On n'était pas aussi apaisé si jeune à moins de ne pas se sentir en danger. Et cela témoignait d'une seule chose : la puissance. Quoi que cette petite porte sur elle, ou sache faire, c'était dangereux et efficace. L'esclave finit par étirer un sourire amusé et hausser les épaules.
« Tes yeux sont différents d'une bien plus noble façon que la mienne, petite. »
Il alla chercher son second protège-bras et revint prêt de la mystérieuse jeune brune avec un clin d'œil.
« Toi les dieux t'ont offert de belles couleurs qui attirent l'attention et ravisent ceux qui s'y attardent. Moi un de leurs descendants a décidé que j'avais une trop belle face pour ce nouveau monde. »
Il ricana, amusé par sa propre blague, imaginant un demi-dieu dans une pose théâtrale assénant un jugement pompeux un index monstrueux pointé vers lui. Il plaça son avant-bras dans la protection et commença à tenter de la sangler avec sa main libre. Se demandant pourquoi il semblait tant l'intriguer qu'elle avait délaissé Roger et sa suite, qui s'enfonçaient d'avantage dans les couloirs une cage occupée après l'autre, il relança la conversation.
« Tu n'as pas l'habitude de voir des esclaves ? Ton clan n'en possède pas ? »
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Pour la première fois, le rouge monte aux joues de son enveloppe humaine. Une fois la portée des mots saisie, du moins celle interprétée, Xion réalise qu'elle les apprécie. Son regard double, qui représente sa vision du monde, fuit vers les planches grinçantes et sa tête s'enfonce dans sa cape duveteuse. À peine plus d'une seconde.
Pourquoi avoir donné autant de réactions à un physique déjà fragile ? Le moindre signe de faiblesse s'affiche de manière incontrôlable. En ville, Xion a passé son temps à les dissimuler. Ici la sensation ne déclenche aucune frustration. Elle s'efface allègrement. Même le sobriquet petite effleure ses nerfs sans les irriter.
Le rire de l'homme rebondit sans écho. La plaisanterie échappe aux sens de l'enfant d'Aqua. Elle accueille ces dernières paroles avec sérieux. Puis répond à la question d'un air distrait.
« Non, nous n'en avons pas. »
Le noir et le blanc s'aventurent avec minutie sur le corps de l'esclave. Son visage reste impassible en suivant le fil des profondes entailles. Si nombreuses que le cuir de son armure ne se vante même pas de les cacher. Geoffrey aussi porte beaucoup de marques. Autant ? Elle l'ignore. L'âge change l'aspect de ces êtres mortels. Les combats aussi. Ses sourcils se froncent légèrement sous l'incertitude.
« Tu as l'air vieux. »
La brûlure des flammes absorbe à nouveau son regard. Inconsciemment, peut-être longuement. Son air se durcit, sa voix aussi.
D'accord, le cœur de Domann venait de se serrer de tendresse. Un large sourire fendit son visage fier de lui quand il vit la demoiselle sourire et détourner les yeux. Par les Quatre qu'il aimait voir ce genre de réactions aussi pures et précieuses que l'eau de source. Et tout aussi rafraîchissantes !
Quand la demoiselle lui dit que son clan ne possédait pas d'esclave, il haussa une épaule. Il était mal venu de sa part d'insister sur le sujet si elle ne donnait pas plus détails non plus. Elle appartenait peut être à un clan contre l'esclavage, tout comme elle pouvait appartenir à un clan, qui était pour, mais ne pouvait s'en procurer pour une raison ou une autre. Il se laissa observer sans un mot et profita du silence de la jeune femme pour finir de sangler la protection sur son avant-bras. Le commentaire suivante de la curieuse petite brune lui évoqua presque la candeur d'un enfant. Elle a formulé directement sa pensée sans chercher à faire preuve de tact. Ce n'était ni un reproche, ni une question, non, juste la pure vérité. Cela le fit rire brièvement.
« Oui, je n'ai plus vingt ans. » Il souffla une mèche de cheveux argent en louchant un peu. « J'ai un défaut de naissance qui me fait paraître plus vieux que je ne le suis. Une petite blague des dieux qui fait qu'on me sous-estime souvent. C'est plutôt un avantage ! » Claironna-t-il en bombant le torse, les poings sur les hanches.
La question suivant lui fit hausser un sourcil. Encore des paroles claires, mais cette fois avec une dureté qui laissa percer autre chose que le borgne ne parvenait à nommer. Cette dureté laissait percer une assurance calme, que pouvait-elle faire, elle simple femme contre un enfant d'Ignis ? Cette demoiselle aux yeux vairons piquait de plus en plus la curiosité de Domann.
« C'est cela. Un vicieux qui avait pris l'apparence d'un monstre épuisé bon à jeter dans l'arène pour les paris. Sa cible était mon maître, Roger d'Arkhan, que tu suivais jusqu'à présent, moi, je n'étais qu'un dommage collatéral. J'imagine ? »
Il observa la jeune femme un instant plus attentivement et afficha un sourire malicieux.
« Tu ne ressembles pas aux trompent-la-mort et opportunistes flairant l'argent facile qu'on voit habituellement passer ici. Qu'est-ce qui amène une dame aux yeux d'encre et de glace au Roc d'Eluan ?»
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Vingt ans. Rien et beaucoup à la fois. Certains animaux marins vivent quelques années seulement, d'autres plus d'une centaine. L'espèce humaine est la seule à cultiver sa longévité. Comme s'ils refusaient déjà le cours naturel de l'ancien monde, avant même d'en épuiser la source.
La fierté dans les paroles et la posture de l'homme la portent. La notion d'avantage se noie dans celle de la revendication. Mais elle s'ancre, dans un coin de son esprit. Xion se redresse. Elle croise les bras.
« Moi aussi on me sous-estime. Parce que je suis petite et mince. Mais j'ai des crocs très tranchants ! »
Vicieux. La mâchoire de la fille des abysses se serre. Comme elle aimerait se serrer sur la gorge du dragon de feu. Son regard et son attention dérivent. Ses sourcils se froncent intensément. Elle les hait.
Xion rattrape le fil de la conversation au mieux. Ses iris double se lèvent à la recherche de leur guide. Elle discerne à peine sa silhouette. Elle ignore si elle a le droit d'être là. Sa curiosité quant au guerrier demeure. Tant que personne ne vient la chercher, elle ne bougera pas. La question de celui-ci lui fait relever le menton. La vue de ce faciès amoché apaise immédiatement ses sens. À tel point qu'elle est incapable de répéter le discours appris.
« Je... » Ses neurones s'activent frénétiquement. Elle tente de saisir des bribes. « ...suis venue voir s'il y a de féroces guerriers ici. Mon clan va recruter dans peu de temps. »
Ses yeux s'agrandissent légèrement. Elle n'est pas supposée révéler qu'il s'agit de son clan. Tant pis. Elle enchaîne. Ainsi l'erreur s'efface avant de lui faire perdre ses moyens.
« Tu vas te battre aujourd'hui ? »
Elle aimerait voir de quoi il est capable. Non. C'est faux. La créature d'Aqua s'interrompt. Et s'il meurt ? Cette figure familière représente son seul repère en ces lieux. Outre la mer. Ce serait dommage.
La réponse donnée, Xion pose ses coudes entre deux barreaux. Elle observe l'intérieur de la cage en détails. Une autre prison. Plus petite que la sienne encore. Elle se remémore sa rage, à la vue de Lagertha enfermée. Cet humain devrait-il sortir lui aussi ? Ça ne la regarde pas, puisque c'est une affaire de mortels. Un petit creux s'empare de son estomac pourtant.
« Tu aimes ça ? Moi j'aime me battre. Je crois. »
L'interrogation reste sincère et presque ingénue. Puis le récit de ce fameux Roger lui revient en tête. Le ton se fait plus incertain, plus bas.
Même si le balafré n’en montra rien son cerveau marqua un temps d’arrêt sur le « j’ai des crocs très tranchants ». Des Crocs ?! Se rappelant ensuite qu’il lui restait son espalière à sangler, il interrompit sa réflexion pour la chercher du regard alors qu’il écoutait la réponse de la demoiselle sur sa présence dans ce village. Son sourire alors malicieux devint cynique quand il entendit la réponse. Il prit le temps d’aller chercher la dernière pièce d’armure, pour trouver comment tourner sa réponse sans trouver de formulation convenable. Il finit par hausser les épaules en refaisant face tranquillement à la demoiselle.
« Je ne sais pas qui est ton chef de clan, Petite, mais il doit être sacrément naïf ou alors avoir une sacrée montagne d’or pour croire qu’il peut trouver des guerriers qui lui jureront loyauté dans ce village. Ici, tout n’est qu’illusion, triche et trahison. La loyauté des guerriers ici s’achète avec une belle bourse de tsuris pas avec de belles promesses sur l’honneur et l’amitié. »
Une certaine amertume non dissimulée sonnait dans sa voix. Au fond, il était compris dans ces hommes à la loyauté achetable, son conditionnement d’esclave jouait en sa défaveur sur ce point. Il passa son espalière et entreprit de serrer les boucles des d’acier pour la maintenir en place en s’efforçant de retrouver son sourire bravache.
« Et oui, je vais me battre. Je suis au menu de l’arène à chaque fois que mon maître s’ennuie. C’est-à-dire très souvent. Haha. »
Il ricana les mains sur les hanches à la question suivante de la demoiselle. Son visage prit un air goguenard et plein de défi.
« Ha ! Il vaut mieux pour moi aimer me battre sinon je serais un bien triste bougre ! »
Cependant le visage brûlé de Domann se ferme à la dernière question de la jeune curieuse. Cet instant ne lui semblait pas être le parfait moment pour déballer toutes les subtilités derrière le mensonge de Roger d’Arkhan. Il finit de boucler la lanière de cuir qui achevait de fixer sa dernière pièce d’armure. Il se passe une main sur la nuque et soupire.
« D’une certaine façon, c’est la vérité oui. »
Pouvait-on considérer son géniteur comme responsable que son fils soit devenu un calis de combat esclave de l’arène ? Aurait-il du s’opposer à sa femme quant à la dilapidation de sa fortune dans une course à la médecine miracle ? Avait-il lui aussi succombé aux charmes de cette course effrénée et était donc responsable du sort de Domann aujourd’hui ? Edgan, son second maître, était ensuite ce qui avait été le plus proche d’un père pour le guerrier et c’est bien cet homme qui avait revendu l’esclave. La vérité avait tant de nuances auxquelles il était impossible de rendre justice en quelques mots. Et Domann ne voulait pas s’amuser à décortiquer et analyser son passé en cet instant. La mort l’attendait dans l’arène s'il se laissait distraire par de tels résonnements.
L’arène. Un air féroce et déterminé durcit les traits du balafré à cette pensée. Il alla chercher sa lance et revint se tenir prêt, proche de la grille de sa cellule.
« Le combat ne devrait pas trop tarder à commencer. Mon maître doit avoir plus ou moins finit de parader dans les couloirs. Tu devrais aller te trouver une place dans les gradins tant que tu le peux encore. » Dit-il en dévoilant ses dents dans un sourire.
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Face au constat de l'homme blanc, Xion songe aux informations qu'elle possède. Lagertha ne lui a pas transmis les modalités de recrutement. Ils ne deviendront probablement pas membres du clan. Il s'agit seulement d'une attaque. La mise en garde du guerrier s'ancre dans un coin de sa tête. Elle garde ses réflexions, consciente de la nécessité de les préserver.
La suite pèse sur les traits de la renarde métamorphosée. Il va se battre aujourd'hui, et donc risquer sa vie. Ses iris duel observent à nouveau le corps du combattant. Il s'en est sorti jusqu'ici. Même sa jeune existence en ce monde sait que ça ne durera pas. Les blessures fréquentes affaiblissent les muscles. Le rire ne l'atteint pas. L'inquiétude fait barrière. Pourquoi ? Aucune idée. Mais elle ne peut ignorer la présence de ce sentiment.
Une longue inspiration rassemble les pensées de l'enfant d'Aqua. L'esclave l'encourage à rejoindre les gradins. Ainsi équipé, il semble si fort. Ses mots gagnent en autorité. Elle acquiesce. Puis ils ricochent dans son esprit. Le maître. Une idée jaillit. Sa voix s'élève une dernière fois :
« Quel est ton nom ? »
Les us et coutumes lui passent encore au-dessus. Sans donner le sien, Xion adresse un signe de tête au Blanc et s'élance dans les couloirs. Ses motivations la dépassent. Elle les suit aveuglément. À un détour, puis une sortie, elle rattrape l'homme bruyant. Sa brusque apparition attire l'attention. Ses petits poings se serrent. Son souffle se régularise. La détermination brille dans ses iris double. Elle toise le propriétaire des lieux :