Rang : Future Reine Crédit Avatar : Senelada Date d'inscription : 07/07/2017 Messages : 136Double Compte : Tusàra Liens vers la fiche : Fiche de présentation Résumé des RPs
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Monstre : Carmina Butin souhaité : Poche d’acide - Rang 1 Récompense : 1500 Tsuris Précision sur la chasse: La Pupille Princière, Evanna Rochefort de la Bessière, recherche pour sa collection personnelle et son usage en herboristerie de l’acide de Carmina, dans les plus brefs délais.
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Roxeur (Avril 2018)
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Rang : Protecteur Crédit Avatar : Gerry Arthur Date d'inscription : 27/01/2018 Messages : 925Double Compte : Xion, Qilin Lù, Markus, Rao Liens vers la fiche : Présentation d'un Protecteur Contes de la Lameblanche Elément : Métier : Chasseur intermédiaire [Rang 2] Invocation(s) : Slavko Inventaire : Collier de Slavko ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ 2065 Ŧ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ ؞ Équipement ↣ ↣ Bonus d'endurance : +5 [15] ↣ Dégâts de mêlée (lance) : +10 [12] ↣ Dégâts à distance : +8 [10] ↣ Réduction des dégâts en parade [12]
Plusieurs jours s'étaient écoulés depuis le retour de la dangereuse expédition sur l'île inconnue. Valion ne parvenait toujours pas à poser et organiser ses pensées. L'appel de la nature le séduisait avec une urgence croissante. Si avant il imaginait la peine de Slavko à être incessamment entouré, maintenant il la comprenait. Tant d'informations et d'émotions à traiter nécessitaient un calme qui lui faisait défaut ici. La relative sérénité des habitants de Lüh ne l'atteignait plus.
De nombreuses questions restaient également en suspens concernant ses relations. Trois visages familiers figuraient sur des avis de recherche. Si le jeune homme avait déjà prévenu Ezelya, vers qui se portait toute son inquiétude, une pointe de doute naissait à l'égard de la nordienne. Son portrait grossier détonnait, mais la récompense affichée semblait trop conséquente pour un malentendu. Lagertha était certes très brute, mais de là à être une meurtrière sanguinaire il y avait un gouffre.
Et en parlant de gouffre, celui de l'île restait tapi au fond de son esprit. Le regard de Valion y avait heureusement échappé. Il se souvenait trop vivement de l'incroyable expression du comte, absorbé par ces abysses ténébreuses, pour l'oublier un jour. Il devait aussi s'occuper de cette proposition d'embauche. Cela lui permettrait peut-être de passer du temps avec Sarabi, dont il n'avait pu profiter durant l'expédition. La perspective réjouirait probablement son compagnon divin.
Le chasseur soupira bruyamment en passant les portes de la guilde. Battre la campagne pour résoudre les problèmes d'autres personnes s'annonçait comme un excellent exutoire. S'il pouvait passer le restant de sa vie à faire ce métier aux côtés de Slavko, il serait comblé. Le contexte le rattraperait bien assez vite. En attendant, les habitants de l'île avaient besoin d'aide.
Habitué au passage de demi-dieux, le plafond du hall s'élevait assez haut, du moins pour le Chanteur du Nord. Le duo se dirigea vers le tableau d'affichage. Valion salua l'examinatrice Amaranth d'un signe de tête et d'un joyeux sourire. Puis il reporta ses iris bleu acier sur les divers et trop nombreux papiers. L'un attira son attention, mentionnant l'herboristerie. Les empreintes, ça le connaissait, les plantes, beaucoup moins. Aussi il s'imagina un peu naïvement que le butin servait à la composition d'objets de soin. L'ancien soldat se retourna vers le Mange-lune :
« Qu'en dis-tu ? »
C'est seulement en tendant l'affiche qu'il s'aperçut que la demande émanait de la Pupille Princière en personne.
L a première fois que Silam me trouva assis les yeux fermés dans la petite cours de la maison, elle se posa beaucoup de questions. Est-ce que je dormais ? Bizarre comme position pour dormir je vous l'accorde. Elle resta à me regarder longtemps, comme le faisait les enfants de l'orphelinat des moines émerveillé par ma nature divine. En réalité elle m'avait trouvé en train de méditer. Bien que je sois profondément retiré en moi même je restais parfaitement conscient de mon environnement. Je faisais le bilan interne de ces derniers temps : la rencontre avec Sarabi sur le bateau, les événements autours du Goufre, mon échec lamentable à protéger Valion et la présence inquiétante de cette créature sur l'île. Je me sentais coupable d'avoir failli à ma mission, j'ai épuisé toutes mes forces mais il a du se sauver seul, sans moi.
Je sentis que Silam perdait patience aussi, avant d'ouvrir les yeux, je lui adressais mes salutations. Je pouffais lorsqu'elle poussa un petit cri en sursautant et en tombait à la renverse. Elle et moi étions de bons amis elle me rappelait tant de souvenirs précieux de l'orphelinat des moines. Comme j'étais heureux là bas à m'occuper des enfants, méditer avec les religieux et profiter de cette énergique vie paisible bien que chaque enfant portait en lui un petit drame. Comme Ya-tso et moi étions fier lorsque l'un de nos protégés devenu adulte revenait pour nous remercier. L'orphelinat m'apportait énormément de réconfort lorsque mes pouvoirs diminuèrent et que j'attendais le retour de mon Hélène.
Un matin, Valion m'informa que nous partions à la chasse. Acquiesçant, je le suivis au sein de la ville. Il me conduisit au sein de la guilde des chasseurs. L'endroit était assez haut et grand pour que je puisse y évoluer sans gêne aussi marchais-je aux côtés de mon humain. De nombreux regards se tournèrent vers moi. Je respirais la majesté et la paix. Le monstre que Valion choisit était utile dans la fabrication d'objets de soins. La proie idéale dont les ressources permettraient d'aider les autres.
« Cette proie permettra d'aider les autres, je serai ravi de la chasser à tes... Oh ! »
Soudain je sentis un choc dans ma patte arrière droite, largement insuffisant pour m'ébranler. Je me retournais pour découvrir un enfant d'environ sept ans avec des habits déchirés. Il tenait dans ses mains une pomme et était assis sur le derrière, il avait visiblement chuté après s'être cogné contre moi. Il était effrayé. Un homme, gros et gras au visage rouge de sueur et de rage richement vêtu, indubitablement un marchand aisé, arriva en jurant, il était très agressif :
« Aaah petit voleur ! Je vais t'emmener à la Milice. »
En deux pas je me retrouvais entre l'homme et l'enfant, mon grondement figea tous les êtres vivants de la guilde, humains comme Demi-dieux. Ma voix, grondante, tonna :
« Je vous interdit de toucher à cet enfant. »
Difficile de dire qui était le plus choqué : l'enfant ou l'homme qui freina en catastrophe ? Malgré que je sois menaçant, je restais d'un calme déconcertant. Je lui parlais d'un ton sérieux et grave mais pourtant poli.
« Écartes toi esclave, que je récupère mon bien et file une bonne correction à ce voleur !
-Celui qui apporte le malheurs à un enfant perd son honneur, touchez le et j'aurais le déplaisir de goûter le gras de votre sang monsieur.
-Tu n'as pas ton mot à dire misérable vermine ! Écartes toi, aller ! »
L'homme fit un geste rageur de la main pour m'indiquer de dégager. J'ignorais l'insulte et l'affront comme s'ils n'avaient pas existé, mon museau ne bougea pas d'un seul millimètre face au coup.
« Je vous payerai cette pomme moi même mais je vous interdit de toucher à cet enfant. »
Un silence glacial s'était emparé de la guilde des chasseurs. L'enfant, apeuré, n'osait pas bouger derrière moi, sa pomme dans les mains. Je fixais l'homme gras, attendant qu'il prenne une décision. Bien que respectueux des lois, je ne supportais pas que l'on fasse du mal à un enfant.
Sourcils haussés, le regard de Valion, attiré par l'exclamation de son compagnon, atterrit sur une frêle silhouette. Il s'agissait d'un enfant, dont le regard plus effrayé qu'ébahi lui fit plisser le front. L'arrivée d'un homme transpirant révéla l'origine de sa crainte, et de son méfait. Le chasseur n'eut pas le temps de réagir que son compagnon s'interposait.
L'échange fut aussi bref qu'intense, et la surprise priva Lameblanche de toute initiative. Revenu à ses esprits, il esquissa un geste pacifique pour atténuer les tensions. Le terme d'esclave avait titillé ses sens désagréablement. L'insulte et le mouvement qui manqua de se muer en coup achevèrent de lui hérisser le poil. La colère chatouilla ses nerfs avec familiarité. Il tenta de la faire taire en se plantant devant le commerçant.
« Ce demi-dieu parle en mon nom. »
Le ton grave et la posture droite laissaient transparaître une habitude à donner des ordres, et surtout à ce qu'ils soient suivis. L'ancien soldat se tenait si près du marchand que ce dernier recula. Loin d'être le plus costaud de la guilde, sa carrure n'en restait pas moins un argument de poids face à un étranger des combats.
Valion inspira longuement, forçant le calme à prendre ses aises. Il sortit de sa bourse, elle-même à l'abri dans son sac magique, plusieurs piécettes dorées. Il tendit sa paume, où reposait le prix de nombreuses pommes, puis déclara fermement :
« Maintenant prenez cet argent et considérez cette pomme payée. Je peux vous assurer que vous y gagnerez au change, messire. »
En aucun cas il songea à leur situation plus en amont. Le jeune homme partageait l'indignation de Slavko. Sa propre irritation se tenait en fragile équilibre au bord de sa psyché. Il se savait le plus à même de perdre le contrôle. Si cela ferait pencher la balance en sa défaveur, pour l'avare, la colère du fils d'Aqua restait la plus à craindre. Le tonnerre de ses paroles gronderait si fort qu'il en souillerait ses chausses, c'était certain.
Valion s'interposa, se plaçant devant le marchand tel un commandant devant ses hommes. L'homme gras eut un mouvement de recul et d'hésitation. Une lueur sauvage passa dans mon regard se dissipant aussitôt : durant une seconde il ne fut plus un homme mais une proie. Je me sentis aspiré vers lui, je faillis m'élancer crocs en avant, seuls des millénaires de méditations et de contrôle de soi me permis de ne rien laisser paraître.
Un silence tendu accueillis les paroles de Valion, chacun dans la salle était suspendu à la décision du marchand qui fulminait. Personne n'osait agir de peur qu'il soit trop haut placé et que son influence soit trop puissante. Pour ma part, je me trouvais à l'apogée de la tension, fixant le marchand d'un regard poli mais indubitablement prédateur, parfaitement conscient que le moindre geste menaçant en direction de mon frère de meute ou de l'enfant provoquerait ma fureur.
Après trois longues secondes qui me parurent extrêmement longues, les marchands claqua la main de Valion pour récupérer l'argent puis pointa brusquement son doigt boudiné dans ma directement, à quelques centimètres de mon museau.
« On en restera pas là ! » Me menaça t-il tandis que je menais une colossale bataille interne et invisible pour rester de marbre et ne pas lui croquer la main.
Il adressa un regard de haine à l'enfant, cracha par terre à mes pattes d'une manière insultante puis tourna les talons et quitta le bâtiment. Me retournant, je me penchais vers l'enfant et lui demandait d'une voix paternelle :
« Te voilà en sauvé mon enfant. As-tu besoin de quelque chose ? »
Fortement intimidé, l'enfant serrait sa pomme contre lui.
« Puis-je faire quelque chose pour t'aider ? As-tu seulement quelque part ou aller ? »
L'enfant se releva et se rendit compte que beaucoup l'observaient. Soudain, son ventre émit un bruit démontrant qu'il était affamé. L'enfant me contourna et, n'y tenant plus, croqua avec précipitation un gros morceau de pomme qu'il eut bien du mal à avaler.
« Me... merci. Je... la place des orphelins est dans la rue.» Bafouilla t-il avant de s'enfuir en courant.
Je le regardais partir queue basse, presque entre les pattes. Cet enfant si pauvre m'avait profondément touché. N'y avait-il personne dans ce monde pour s'occuper des orphelins ? Que pouvais-je faire ? Je ne pouvais pas laisser Valion pour le rattraper et m'occuper de lui, je ne pouvais pas demander à sa mère de le prendre en charge. J'étais indubitablement tourmenté et j'en finis par m'asseoir, attendant les consignes de mon frère de meute sans lâcher du regard l'endroit ou l'enfant avait disparu.
Plongé dans son propre instinct prédateur, Valion ne sentit pas -du moins consciemment, celui bouillant chez son compagnon. La nouvelle insulte s'effaça sur la surface de son visage tel un mauvais ricochet. L'homme avait pris l'argent tout en clamant que celui-ci n'était pas le problème.
Aussi riche et puissant qu'il pouvait être, le chasseur ne le craignait pas. C'était peut-être une erreur, mais il estimait son comportement être le véritable tort dans cette histoire. Personne ne devrait être juge et bourreau. Aussi il lui fallait retenir sa propre colère. L'idée qu'il connaisse plusieurs nobles, notamment la Duchesse Hélireah, ne lui effleura pas l'esprit. Il était pourtant difficile de faire mieux en matière d'influence.
Le marchand finit par se retirer. Les iris bleu acier du fils Lameblanche le suivirent jusqu'à voir sa silhouette disparaître. Quand sa mâchoire se décrispa enfin, l'enfant partait en courant. Une petite moue gagna le chasseur. Il aurait voulu lui donner un peu d'argent, ne sachant que faire d'autre. Le garçon n'était certainement pas le seul à se faire courser pour un si petit larcin.
Valion soupira faiblement. La mine abattue de Slavko le ramena à leurs affaires. Le papier dans sa main revêtait soudainement moins d'importance. Mais s'il pouvait apporter son aide pour préparer des onguents médicinaux, il n'allait pas se retenir. Et si même la Pupille Princière s'intéressait à cela, il y avait peut-être encore de l'espoir. La raison pouvait être autre, mais en cet instant, il avait besoin d'y croire.