Un blizzard mortel pour une curieuse amitié ♪

25/04/2020

Heureusement que les apparences des enfants des Quatres ne définissaient pas leur poids réel, où elle se serait retrouvée dans le ciel depuis un bon moment déjà. Avec un soupir, Tusàra continua de mettre une patte devant l’autre, le regard fixé vers la grotte qu’elle essayait d’atteindre. Cette fille d’Aer avait intérêt à être aussi intéressée par son projet que le lui avait dit le curieux oiseau multicolore, ou elle le glacerait sur place pour se venger.
Une énième rafale la força à s’ancrer dans le sol alors que son pelage se faisait malmener, menaçant d’emmêler ses queues entre elles. Un grognement échappa les babines de la fille d’Aqua alors qu’elle recommença à monter.

Ces fichus humains avaient encore abattus des arbres dans la forêt préférée de la renarde blanche, et bien que les enfants de Terra ne soient pas ses préférés, elle avait été peinée de les voir pleurer ce meurtre non nécessaire. Ce village disposait déjà de tout le bois nécessaire, ils détruisaient par envie, et cela la mettait en rage. Une telle rage que le sol se couvrait de glace à chacun de ses pas, comme si sa colère était bien trop grande pour être contenue dans son seul petit être. C’était donc cet énième acte qui avait décidé Tusàra à agir un peu en avance. En effet, la saison d’Aer devaient encore se prolonger pour quelques semaines, mais la fille d’Aqua n’en pouvait plus d’attendre. Elle comptait punir ce village et tout ceux autour. Ce n’était pas la première fois, et sûrement pas la dernière qu’elle abattait sa colère sur ces maudits bipèdes. Mais cette fois-ci, elle voulait frapper un grand coup, et était donc partie trouver l’un de ses amis d’Aer pour lui apporter de l’aide. Toutefois, ce dernier l’avait envoyé vers une certaine Qualri, un dragon parés de bleu et de rouge, qui adorait semer le chaos d’après ses frères et soeurs. Tout ce qu’il lui fallait.
 Et c’était donc, encore à cause de ces maudites bêtes à deux pattes, qu’elle se retrouvait à braver les tempêtes sur l’une des plus hautes montagnes des environs, pour y chercher ledit dragon.

Enfin, ses coussinets se posèrent sur du plat, et la glace s’étendit jusqu’à l’entrée de la grotte. Manifestement, sa colère ne s’était pas calmée, et sa magie y réagissait toujours. Bien, peut être serait-il judicieux de ne pas geler l’habitante des lieux si elle voulait son aide..?
La fille d’Aqua n’eut pas vraiment le temps d’y réfléchir plus longtemps qu’une sublime créature sortit de la grotte, probablement attirée par sa présence divine.

« Whoaaaaa, t’es super grande. Et super beau ! »

La voix féminine, quais enfantine, aussi pure que les premières neiges résonna aux alentours. En effet, sur cette corniche épargnée des vents, plus besoin de crier pour se faire entendre. Quant à sa réplique, eh bien… Sa spontanéité n’avait d’égale que sa joie de vivre, ou sa vanité. A votre choix.
Elle ne laissa même pas le temps à l’enfant d’Aer de répondre qu’elle enchainait déjà avec un enthousiasme qui n’arrivait pas à cacher sa colère sous-jacente.

« Bon, j’ai de besoin de ton aide ! Ca te dirait de déclencher une bonne grosse tempête destructrice -et si possible mortelle- sur ces fichus bipèdes ? »

Un immense sourire aussi enfantin qu’innocent étira ses babines, dévoilant de petits crocs immaculés, paraissant complètement déplacé à côté des paroles qu’elle venait juste de prononcer. Le paradoxe dans toute sa splendeur : Tusàra mesdames messieurs.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

05/02/2018

❝ Un blizzard mortel pour une

curieuse amitiée❞

You and me? We'll ruin the world

La tête reposée sur mes pattes, la queue caressant les parois de pierres, je profite d'une autre douce journée de solitude. Je me complais dans l'idée de me dérober aujourd'hui encore à mon rôle stupide. Les Dieux m'ont créé avec un but précis et je ne pourrais être plus heureuse qu'en contournant leur volonté.

Mes griffes tracent la pierre avec des formes évasives, des idées éparses de la prochaine destruction que je compte amener sur ce monde condamné. Ces derniers temps, mon inspiration m'a quelque peu délaissé. J'ai fait tomber la foudre et les tempêtes sur les humains et sur leurs constructions, et pourtant ils reconstruisent tout le temps par-dessus. Et je ne suis pas d'humeur à imiter l'humanité.

Alors à la place je reste ici, et je profite des vents qui hurlent à l'extérieur de ma caverne. Cela me rappelle mes quelques années avant la création des humains, quand j'avais encore pour intention d'attendre la mort entre des murs de pierre. Ma vie est tout de même plus intéressante maintenant. Toujours aussi inutile et sans but, mais certes plus intéressante.

Un bourrasque particulièrement froide vient secouer ma fourrure et je lève la tête. Sur les rebords de ma grotte, de la glace a commencé à grimper sur mes parois de pierre. Non seulement cela, mais je peux sentir la présence divine d'un cousin. De la visite?

Ma journée s'annonce plus intéressante que ce à quoi je m'attendais.

Paresseusement, je me lève et m'approche de l'entrée, laissant les rayons du soleil réchauffer le noir de ma fourrure. À quelques pas, devant moi, une boule de poil minuscule. Et facile à impressionner, apparemment.

Un rire léger m'échappe après le compliment. Je n'en ai pas reçu depuis longtemps, et j'en comprends que le petit renard ne sait pas qui je suis. J'ouvre la bouche pour lui répondre dans un rire menaçant, mais il continue sur sa lancée.

Mon aide? Pour semer la destruction? Peut-être me connaît-il plus que ce que je pensais. Mon rire m'échappe alors, plus doux que je l'avais préparé, plus sincère aussi.

« Bonjour à toi aussi, enfant d'Aqua. »

Je penche la tête sur le côté et lui offre un sourire, qui découvre immanquablement mes dents acérées. Recouvert d'une fourrure aussi blanche que les premières neiges, le petit renard est plus petit encore que la paume de ma patte. Si je n'avais pas senti sa présence divine, je ne l'aurais probablement même pas remarqué au milieu de la glace. Glace qui semble s'échapper de lui, par ailleurs.

« Tu as trouvé la bonne personne pour t'aider dans ton initiative... Mais dis-moi, quel est ton nom, exactement? »

Son enthousiasme est amusant, mais la vraie destruction ne née pas de la précipitation. Je vois bien dans ses yeux et ses paroles que sa destruction consiste à laisser se déchaîner ses pouvoirs divins sur des humains qui ne peuvent rien y faire. Je me penche vers la petite créature, tout sourire, et lui offre ma patte, pour qu'elle y monte. J'aime sa volonté, et je suis flattée qu'elle soit venue me trouver. Alors si cet enfant divin souhaite détruire les humains, alors nous devrons amener l'enfer sur notre passage.

:copyright: Code de Phoenix O'Connell pour Never-Utopia

25/04/2020

Le rire, pourtant doux de l’enfant d’Aer, semblait contenir le tonnerre et fit trembler la montagne sous les pattes de la petite renarde, au grand amusement de cette dernière.
Alors le dragon la salua, et Tusàra leva une patte pour l’agiter à son attention. Il est vrai qu’elle aurait pu procéder avec un peu plus de manière et de politesse. M’enfin, ce qui était fait était fait.
Le sourire que lui offrit Qualri découvrit des crocs plus gros que son propre corps, et la petite échappa un petit souffle admiratif alors que ses yeux s’écarquillaient.  

« Dément…. »

Son enthousiasme se décupla, d’autant plus que l’autre plumé arc-en-ciel ne lui avait pas menti, elle état partante ! Si elle avait eu un tantinet plus de félin en elle, la fille d’Aqua en aurait ronronné.
Une énoOoorme patte griffue se posa près d’elle alors que l’enfant d’Aer terminait sa phrase. Sans aucune méfiance malgré des appendices tranchants plus longs et épais qu’elle même, la petite renarde bondit joyeusement à l’intérieur de cette grosse papatte.

« Je suis Tusàra ! Et tu es Qualri c’est ça ? »

Il lui semblait qu’on lui avait mentionné son nom entier, imprononçable à moins de ne pas respirer pendant plusieurs minutes. Aussi, n’avait-elle retenu que le début.
Un sourire flasha sur ses babines avant qu’elle n’échappe un couinement. Son sol venait de se mouvoir, et alors que la patte sombre se rapprochait de la tête colorée qui lui appartenait, les yeux de l’enfant d’Aer lui parurent tout à coup immenses de si près.

« Whoaaaaaa. T’es vraiment, vraiment, vraaaaaaaiment énorme ! »

Son ton était admiratif et impressionné. Ce n’était pas la première fois que la fille d’Aqua voyait un enfant divin d’un taille particulièrement imposante, mais elle s’en était rarement trouvée si près, et elle prenait pleine mesure de ce que cela pouvait donner.
Sans aucune gêne, et aucune peur, la fille d’Aqua s’avança jusqu’à poser ses deux petites pattes immaculées sur le museau du dragon à sa portée pour y frotter le bout de son museau.

« On va faire la tempête du siècle, je le sens ! »

Elle lui adressa à nouveau un immense sourire, découvrant toute une rangée de petits crocs adorables, ses oreilles remuant d’enthousiasme. Y avait pas à dire, elle avait trouvée le complice parfait pour cette journée et les plans qui en découlaient.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

05/02/2018

❝ Un blizzard mortel pour une

curieuse amitiée❞

You and me? We'll ruin the world

L'enthousiasme de la petite boule de poil ne diminue pas à la vue de mes dents et de mes griffes. Au contraire, elle laisse même paraître son admiration qui, je dois l'avouer, me flatte dans le sens du poil. Je suis curieuse de savoir comment une créature aussi rayonnante peut aborder l'idée de mort et de massacre avec autant de calme. Ma curiosité est piqué, et si je n'étais pas déjà convaincue de lui apprendre à semer le chaos, et bien je le suis maintenant.

Quand elle m'apprend son nom, aucun souvenir ne vient à ma mémoire. C'est notre première rencontre, et personne ne m'a jamais parlé d'elle. Pourtant, elle connaît la première partie de mon nom, et cela mérite une partie de respect. Elle a donc effectivement fait un peu de recherches avant de venir me chercher. Peut-être n'est-elle pas aussi impulsive qu'elle en a l'air? Pourtant son regard ne me renvoie qu'une forte détermination et l'innocence d'une âme pure.

Je hoche la tête, ne me formalisant pas de l'absence de mes autres noms. Qu'elle me nomme Qualri si ça lui chante, c'est comme ça que la plupart réfèrent à moi. Comme quoi mon vrai nom serait trop long et compliqué. Huh.

Quand elle arrive au niveau de mes yeux, je l'étudie de plus près. Ses six queues, son regard glacé, son apparence de renard. Sa petite taille semble tout sauf indicateur de destruction, et pourtant ses paroles essaient d'indiquer le contraire. Et puis... Et puis son museau qui vient se frotter contre le mien. Je reste immobile, surprise d'une telle démarche. De l'affection? De l'enthousiasme tactile? Je n'ai jamais vu de telle démonstration, et j'en reste figée, essayant d'en interpréter le sens.

Au final, la réponse ne me vient pas, et je me concentre sur ses paroles.

« La tempête du siècle, oui... »

Elle a raison. Une tempête telle qu'elle restera dans les annales un siècle durant? Ce n'est pas l'éternité que je recherche, mais c'est un bon début. Mon esprit destructeur se met en marche. Nous sommes à la fin de la saison d'Aer... Qu'est-ce qui pourrait bien choquer les humains à un point tel que ce sera encore raconté cent ans plus tard?

« Si nous voulons marquer les humains, en plus d'en tuer un maximum, il nous faut quelque chose sur la durée. Une simple tempête qui passe ne servira à rien. Les humains se remettent trop vite de leurs pertes et de leurs blessures. »

Je la pose délicatement sur mon épaule.

« Qui sont les humains que tu cherches à tuer, exactement? Indique-moi leur village, et nous essaierons de trouver un plan ensemble. »

Sur ces mots, mes ailes s'étendent de chaque côté de mon corps et il me suffit d'un grand coup pour m'envoler. Heureusement, mon coup est assez long pour que je m'assure que la petite boule de poil est encore sur mon épaule. Ne manquerait plus qu'elle tombe. Grande comme elle est, je ne pourrais pas la repérer dans le vaste du ciel, et encore moins la rattraper. J'espère qu'elle sait s'accrocher.

:copyright: Code de Phoenix O'Connell pour Never-Utopia

25/04/2020

Marquer les humains ? En tuer un maximum ? Mais en voilà un plan génial ! Le sourire aux babines, Tusàra se fit encore plus attentive, malgré sa tête qui hochait d’enthousiasme en accord avec les paroles grondantes du grand dragon. Quelque chose qui dure, qui les empêche de s’en remettre. Qui les fatigue au point de les achever. Un évènement dont on parlera encore dans des siècles, dans ces histoires au coin du feu..

Un sursaut la secoua alors en se rendant compte que son sol se mouvait à nouveau. C’était Qualri, qui venait de la déposer sur une épaule. Avant même d’avoir pu s’extasier, la renarde aperçu un mouvement d’ailes du coin de l’oeil, et se jeta dans le creux des épaules de la dragonne, pile entre les omoplates, juste à temps pour le décollage.
Grand heureusement, entre sa petite taille, les doux poils et le grand gabarit de l’enfant d’Aer, elle était parfaitement calé. Toutefois, elle enroula une de ses pattes dans une touffe de poils noir, juste au cas où.

La voix de Qualri, grondante, roulante et sourde, l’atteignit sans soucis malgré le vent et le claquement de ses ailes. Vu la distance à laquelle se trouvait maintenant les oreilles de la dragonne -et qu’il était hors de question dans la situation actuelle qu’elle ne joue au funambule le long de son cou pour les atteindre- elle aurait sacrément intérêt à hurler pour se faire entendre.
Après une longue inspiration, Tusàra utilisa toute la capacité de ses petits poumons pour répondre une seule indication :

« Nord-Est ! »

Une fois dans la bonne direction, et après quelques minutes de vol que la renarde passa roulée en boule dans son creux douillet, l’enfant d’Aer sembla perdre de l’altitude et ralentir. Passée sous les nuages, les ailes étendue pour planer, Tusàra risqua un regard vers le sol pour estimer leur position. Il était rare qu’elle ait l’occasion de voir le monde sous cet angle, mais elle se repéra toutefois rapidement.
Maintenant qu’elles étaient moins haut, et que ses ailes ne lui servaient qu’à planer, le bruit ambiant était assez descendu pour qu’elle puisse enfin s’adresser à la dragonne en étant sûre d’être entendue.
En criant certes, mais la discussion était possible.

« C’est l’une des dernières forêts avant les terres arides du Nord ! Une immense forêt de sapins, avec un magnifique lac au milieu. C’est mon endroit préféré au monde ! Mais le village d’à côté ne cesse ne s’en prendre aux animaux qui y vivent, et aux arbres qui la peuplent, sans même en avoir les besoins ! »

Si l’émerveillement et l’enthousiasme emplissait sa voix au début de son explication, la colère et l’amertume les avaient remplacées sur la fin. Au point qu’elle en avait gelé la touffe de poils à laquelle elle s’accrochait.

« Oups… Désolée .. »

Les oreilles basses, elle tenta de lécher le gel sur les poils de Qualri pour se faire pardonner, le temps que l’enfant d’Aer repère le village en question. Et en espérant qu’elle ne finisse pas le voyage par ses propres moyens en dégringolade du ciel pour l’affront givré qu’elle venait de lui faire.

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

05/02/2018

❝ Un blizzard mortel pour une

curieuse amitiée❞

You and me? We'll ruin the world

La petite enfant des eaux répond à ma question en désignant la direction que je me dois de suivre. Sur l’horizon, le paysage se dessine de plus en plus clairement alors que nous quittons les montagnes. Des forêts, des rivières, des lacs et des vallées. Je contemple l’agréable changement. Entre ça et le constant grisâtre des grottes et des sommets, il n’y a pas question. Comment ne pas s’extasier devant un tel spectacle? Et pourtant, dans mon esprit, ce sont les plans de comment le détruire qui prolifèrent. Cette forêt ne serait-elle pas d’autant plus ravissante, ravagée par les flammes? Et ces vallées, ruinées par les grondements de la terre? Mais aussi vite l’enthousiasme me vient que déjà, je sens le désespoir pointer. De tels chef d’oeuvres seraient si vite remplacés par les constructions humaines, ou par la renaissance de la nature. Je ne me fais pas d’idées, je sais que peu importe l’enfer que nous déchaînons, cette enfant et moi, le résultat ne tiendra pas. Je m’amuse à l’aider seulement parce que le divertissement est agréable. Une bonne excuse pour me défiler de mes tâches divines ô si importantes.

Je ricane et laisse mon corps nous orienter gracieusement. Les vallées passent en dessous de nous à une telle vitesse! Et le monde est si petit, au-dessus des nuages. Oh, je ne m’en lasse jamais. Mon agilité aérienne me donne envie de partir en arabesques et en roulades, mais je me retiens, pour la sécurité de la petite boule de poil sur mon dos. Elle ne mérite tout de même pas d’être précipitée dans une chute douloureuse.

Je lui fais même cadeau de ralentir mon vol et de diminuer notre altitude. Nous repassons sous les nuages et je me laisse planer. Dès que l’occasion se présente à Tusàra de continuer à me parler, elle en profite. Je ricanerai bien si je ne craignais pas de la vexer. Ce serait inapproprié d’ainsi commencer notre alliance. Je lui dois respect, ne serait-ce que parce qu’elle a fait l’effort de venir me chercher pour m’offrir son petit projet sur un plateau d’argent. Et puis, elle est mignonne. Ce genre de divinités ont le don de vous donner envie de leur plaire. Je suppose que je ne fais pas exception.

Et puis, ce qu’elle raconte est charmant. Une histoire répétée encore et encore, mais qui me plaît dans la rage qu’elle entraîne en la petite déesse. Son envie de meurtre lui vient de la destruction humaine, et je m’amuserai presque du contraste dans nos existences. Le chaos que ces créatures amène est une source constante de délectation pour moi. Je n’ai simplement pas des valeurs assez fortes -à quoi cela me servirait-il- pour que ça m’empêche de les détruire à ses côtés. D’autres viendront. L’inévitable est toujours au tournant.

Je repère sans mal les forêts dont elle me parle, et le lac, et le village. La fumée des scieries monte dans l’air pur, et je vois des chasseurs revenir de leur escapade forestière, les corps d’animaux pendus à la ceinture, tirés derrière eux par des cordes. Les chiens accourent autour d’eux, créatures asservies de la plus drôle des manières. Je comprends pourquoi Tusàra est en colère, bien que je ne puisse la partager.

La passion dans la voix de la petite divinité se traduit par la présence désagréable d’un froid prenant sur ma fourrure. Je n’en fais cas, plus amusée par son manque de contrôle que vexée par l’affront.

« Je vois… »

Je dis cela sur un ton assez effacé que la renarde ne m’entendra probablement pas. Je le dis plutôt pour moi-même, et en profite pour entamer une descente plus rapide. Je fais même la folie de survoler le village, qu’ils aient une idée du malheur qui les attend, pour allumer la flamme de la peur dans leur coeur. Mon corps noir et immense est une menace suffisante pour beaucoup. Je ricane en voyant les chasseurs sortir leurs armes, un réflexe futile. Je ne me dépose qu’une fois aux abords du lac. C’est vrai que l’endroit est beau, un bastion de la nature tel que les divinités aiment à les entretenir. Je froisserai probablement ma compagne si je détruisait l’endroit. Mieux vaut éviter.

« Si nous déchaînons le blizzard, tes arbres ne survivront pas. Comme un hiver qui s’étire. Devrions-nous les éviter? Auquel cas les humains risquent de s’y réfugier. »

J’aime l’idée de leur laisser une illusion de sûreté. Pour mieux les écraser, une fois qu’ils pénètrent sous le couvert des arbres. Les ombres de la forêt nous permettront de nous abattre sur nos cible dans une déferlement de cruauté et de malice. Ils ne verront rien venir. J’en ricane d’avance.

« Mais c’est ton plan, petite renarde. Je ne fais que suggérer. »

:copyright: Code de Phoenix O'Connell pour Never-Utopia

25/04/2020

Manifestement déjà engagée à ses côtés, Qualri profita de leur arrivée pour commencer à semer la terreur, survolant encore et encore le village et les chasseurs, annonçant l’apocalypse à venir, dans un mouvement qui fit éclater de rire la petite renarde. Oh qu’elles allaient s’amuser…

 La dragonne finit par se poser élégamment, sur les bords du lac, séparé du village par les rangs épais des sapins de la forêt. Malgré cela, elle pouvait entendre le grabuge que l’apparition de la fille d’Aer avait déclenché, et la renarde ne pouvait faire disparaitre le sourire de son museau, tous crocs dehors.
Elle secoua doucement la tête.  

« Oh non. Tant que le vent n’est pas assez fort pour les déraciner, ils survivront. Ils ont survécus à des hivers longs et rudes de plus de 6 mois, ils sont fait pour cela. Il fait déjà assez froid pour que les petits animaux soient entrés en hibernation… Les premiers vents violent de notre tempête feront fuir les autres… »

Ses crocs se découvrirent dans un tout autre type de sourire.  

« S’ils veulent se réfugier dans la forêt qu’ils le fassent… Ce n’en sera que plus amusant pour nous que de les chasser là dedans..! »

La fille d’Aqua posa ses fesses dans le manteau blanc et duveteux du sol, parfaitement ancrée dans son élément, sa fourrure de la même couleur irisée que la neige qui couvrait le paysage. Le regard opalin porté sur le lac, elle sourit à nouveau.

« On pourra même les noyer au passage, pour ceux qui auraient le soulagement d’avoir réussi à atteindre l’autre côté de la forêt… Mais genre, la nuit, ou le lendemain… Juste le temps qu’ils soient persuadés d’avoir réussi à s’en sortir…  Qu’en penses tu ? »

  Elle regarda la dragonne avec un grand sourire avant de lui faire signe de la patte.  

« Fais moi part de tes idées ! Comment déclenche tu l’enfer et le chaos sur ces bestioles d’habitude ? J’ai hâte d’essayer certains de tes jeux ! On pourrait aussi en créer d’autres grâce à la fusion de nos éléments ! »

  Tant de possibilités… Les humains des alentours en parleraient encore pendant des générations, elle en était sûre…

▼ Succès ▼▲ Succès ▲

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