Identité

Prénom ~ Shu
Sexe ~ Asexué
Elément associé ~
Tache dans l'ancien monde ~ Pollinisateur
Endurance ~ 61

Caractère

Il est bien ardu d'appliquer le moindre terme lorsque l'on veut évoquer le caractère de cet enfant d'Aer. Selon l'opinion humaine, on pourrait dire qu'il n'en a tout simplement aucun, ou du moins qu'il en manque. En parlant de quelqu'un de caractère, on pense immédiatement à une certaine force, une passion, parfois exacerbée, parfois mal tournée et Shu en est très éloigné. Nous craignons que cela soit dû à sa vie, certainement même depuis ses premiers jours. Si il est né avec une humeur joyeuse et joviale, sincère et naïve, le monde le lui a bien vite arrachée, bien avant même l'apparition funestes de ces humains grotesques.

Aujourd'hui, son être ressemble à une coquille, pas tout à fait vide, mais surtout cabossée. Certains diront qu'il est farouche, ne se laisse pas approcher et repousse n'importe qui s'y risquerait avec une rage animale décuplée par les secondes s'écoulant. Mais la colère est une réponse à, parfois, tout autre chose que la haine. La peur, la peine, l'incompréhension, l'injustice, la honte. Voilà de quoi est fait le cœur de Shu. Il s'est fissuré, tout au long de ces siècles et ces craquelures ont été consolidées par tout ces états d'âmes plus amers les uns que les autres. Que celui qui l'approche soit de nature divine ou humaine n'a que peu d'incidence et n'aura aucune meilleure valeur, sa réaction sera identique. Les uns comme les autres ont participé à tout cela, on construit ce qu'il est aujourd'hui. Tous sont fautifs, les Dieux également, même son père Aer qui fut le premier d'entre tous.

La punition n'a évidemment rien changé, pourtant elle fut un moindre mal à bien y penser. Ainsi enfermé, la peur le quittait le temps de sa solitude pour laisser, cependant, grande place à la peine, sans savoir lequel était finalement le plus difficile à supporter. S'il n'avait qu'un désir, ce serait certainement celui de quitter ce monde pour un meilleur, mettre fin à ses tourments incessants, mais il n'en a pas le moindre pouvoir évidemment. Les seuls à l'avoir ont simplement disparus, abandonnant leurs enfants à leur sort après les avoir eux même dictés. Quelle cruauté. Voilà bien longtemps, que face à tout cela, Shu a perdu espoir en tout. Pourtant, en de très rare fois, peut-être durant des rêves, celui de croiser un individu qui saurait l'aimer et l'accepter se fait ressentir avant d'être rapidement balayé par le douloureux souffle d'Aer. Car pourrait-il vraiment, à lui seul, repousser ses tourments incessants ?

Physique

Un enfant d'Aer incapable de voler, voilà qui suffirait à décrire Shu si lui même venait à s'y essayer. Il y a évidemment bien plus à dire à son propos, comme sa taille impressionnante comparé à certains, minime par rapport à d'autres. Avoisinant les dix mètres de hauteur, des pattes à la tête tout comme de longueur, sans parler de sa queue la doublant. Shu est un quadrupèdes au plumage gris sombre, un faciès proche de celui des hyénidés, de longues oreilles et de petites, très petites cornes bleutées. Son regard n'a aucun relief, d'un noir entier et profond, sans pupille ni iris. Sous quelques émotions, il peut parfois s'emplir d'une luminosité nouvelle, seul indicateur expressif offert à cette fenêtre opaque sur son âme.


Pourvu de longues pattes semblables à de puissantes serres, elle reflètent bien davantage son appartenance au ciel que ses ailes, bien trop petite pour permettre à son gabarit de parcourir les cimes. Sans pouvoir voler, il peut seulement planer, voilà tout ce que lui accorde cette petite paire d'aile plutôt inutile et sans grande importance. A tel point qu'il préfère aujourd'hui ne plus y avoir recours, les gardant repliées au plus près de son corps, jusqu'à même les oubliées complètement.

Histoire

Il n'est pas né seul, bien au contraire. Les Quatre Dieux s'étaient associés, d'un commun accord, pour mettre au monde quatre Demi-Dieux dont le rôle serait de prendre soin de la flore, tout particulièrement le cycle de leur vie. Un enfant d'Ignis les baignait de lumière, un autre de Terra prenait en main leur croissance. Un troisième d'Aqua les abreuvait où les faisait tomber dans le sommeil la saison froide venue et un dernier, fils d'Aer, acheminait le pollen d'un endroit à un autre, d'une fleur à une autre. C'était là le rôle de Shu, grand individu qui a cette époque revêtait une grande et belle paire d'ailes. Si de prime à bord, son action consistait surtout à planer au dessus des plantes, lui permettant ainsi de déployer au plus près d'elle le pollen agglutiné autour de ses pattes, il s'évertuait souvent à participer tout autrement, en éloignant les nuages et en libérant ainsi les rayons du soleil qui venait caresser la cime de la flore. Il pouvait également repéré au loin, pour ses camarades, l'emplacement de chaque zone à privilégier de leur bon soin et accomplissait tout cela avec un panache et une gaité inégalée.

Cependant, cet entrain et cette motivation à toujours vouloir faire davantage lui a un jour couté bien plus qu'il ne l'aurait cru. Un jour de temps nuageux, il avait prit les devants et une longueur d'avance sur ses confrères pour dégager une zone dont ils allaient tous s'occuper, mais en voyant le soleil si loin et si petit, il lui prit l'envie de le rapprocher. Alors sans plus de réflexion, il s'élança vers lui, avec force et puissance, battant des ailes pour voler jusqu'à dépasser, dans un premier temps, les nuages qu'il venait de dégager. Jusque là, tout semblait aller même si au bout d'un instant, il sentit la pression de l'air commencer à changer et la température, à se refroidir. Quel sensation étrange, en s'approchant du soleil, Shu pensait que cela aurait dû être l'inverse. Si le manque d'air ne lui manquait pas réellement, sa pression en revanche altérait quelques instants son vol et pour y pallier, il se créa un petit cocon d'un atmosphère plus confortable pour pouvoir continuer.

Plus il montait et plus il sentait un étrange bourdonnement dans ses oreilles qui fini par disparaitre à force d'ouverture béante de ses mâchoires, la température, elle, ne faisait que descendre. La pression changea à nouveau, du tout au tout. Son corps lui semblait soudainement léger, très léger et ses battements d'ailes ne semblaient plus être là pour le soulever, mais simplement pour impulser sa masse. Alors, curieux d'en savoir un peu plus, il s'arrêta tout simplement de battre des ailes et effectivement, ce n'est pas une chute qui l'attendait mais un immobilisme relatif, comme si il flottait à la surface d'une eau invisible. Il prit alors le temps d'observer autour de lui, le soleil toujours très loin et derrière lui, le monde qui avait rapetissé, mais qu'il pouvait voir dans sa globalité. Tout autour il semblait ne rien y avoir et à la fois, beaucoup de chose. Un paysage noir, teintée d'autres petites étincelles, cependant, la seule qu'il voulait approcher était le soleil alors, craignant de perdre de vue son objectif, il repartie en quête de l'astre d'Ignis.

Son avancée lui paru durer des siècles, mais au fur et à mesure, la taille du soleil prenait en importance. Pourtant, la température mis beaucoup de temps à changer et ce n'est qu'une fois plus proche, sa lumière l'aveuglant complètement, qu'il commençait enfin à sentir sa chaleur. Cependant, les puissants rayons ne lui permettaient plus de voir convenablement, alors il continuait d'avancer sans regarder, la chaleur devenant de plus en plus brûlante. C'est alors qu'il sentit un violent choc sur ses épaules, brisant ses ailes qu'il sentait brûler. La brutalité qu'il avait subit lui fit perdre complètement connaissance et c'est sur la terre ferme qu'il rouvrit les yeux.

Son dos et ses ailes le faisaient atrocement souffrir et alors qu'il essayaient de les battre, il se rendit bien vite compte qu'elles avaient perdu de leur superbe. Est-ce qu'Ignis lui même avait décidé de le punir pour cet audace ? Celle d'avoir cru réussir à atteindre son astre le plus précieux et le plus puissant ? Cela ne serait pas étonnant, tout le monde savait qu'Ignis était plus fort qu'Aer et ce dernier, qu'avait-il fait pour le secourir ? Est-ce que cette minuscule paire d'aile était de son fait ? Shu ne savait pas si cela avait été son incapacité à se rétablir totalement, la puissance d'Ignis qui voulait que ce qu'il faisait ne pouvait pas être défait par Aer, ou si ce dernier n'avait pas voulu irriter le Dieu du feu et de la lumière. Toujours est-il que Shu n'avait pu récupérer qu'une petite parcelle de ce qu'il avait eu.  

Peut-être que malgré cela, la force de la magie aurait pu continuer à le porter dans les cieux pourtant, il ne le sut jamais. Le choc que son cœur avait subit était bien trop grand pour lui donner l'envie d'essayer alors, le temps passant, il ne se contentait plus que d'acheminer le pollen, en rasant le sol et les fleurs. Sa réputation le précédait au fur et à mesure de ses pas, il était celui qui avait défié Ignis et son soleil, celui dont l'arrogance lui avait arraché les ailes. Pourtant, d'aucun orgueil son âme avait été animé lors de cette action, il y avait eu là simplement une volonté de bien faire, de mieux faire. Mais cela, qui allait le comprendre ?

Combien de fois avait-il entendu dire, marmonner voir crier "un fils d'Aer qui ne peut pas voler ? Pathétique !". S'en suivait des rires, parfois à gorge déployée, parfois plus mesurés, mais toujours présent en réalité. A vrai dire, même ses confrères avaient fini par se rallier à cette opinion, se croyant suffisamment discret pour ne pas s'attirer les foudres du gentil Shu. Au départ, il ne réagissait que par dépit, de temps en temps par colère pour finir par ne plus réagir du tout, accomplissant sa tâche silencieusement, sans doute avec un peu de lassitude également. Pourtant, il n'y a jamais faillit depuis ce funeste jour et rien n'aurait pu l'en détourner, pas même les divers rumeurs concernant la création d'une nouvelle espèce.

Bien sur, il faisait partit de ceux qui étaient contre, à rétorquer que c'était se prendre pour les Dieux que de créer ainsi, il était cependant loin d'être pris au sérieux et ses camarades prenaient en justification sa faible condition pour ne pas donner le moindre crédit à son opinion. Alors il se tut, plus ou moins définitivement jusqu'à la naissance de cette nouvelle espèce. Sans aucun intérêt pour elle, il continuait à accomplir sa tâche et un jour malencontreux, alors que plusieurs de ses frères et cousins s'étaient déjà dévoilés à leur yeux, que leur évolution devenait exponentielle, il en rencontrait un, ou une plus particulièrement, alors qu'il s'affairait à polliniser une grande prairie fleurie. C'était une jeune humaine, à la chevelure couleur des blés, le regard clair et la peau lumineuse. A l'apparition de Shu non loin d'elle, un petit cri de surprise s'échappait de ses poumons et le fils d'Aer en fut tout aussi étonné, s'écrasant au milieu des fleurs et s’aplatissant le plus possible pour se camoufler. Elles n'étaient évidemment pas assez grandes pour cela, alors pour seule solution, il cachait son minois sous ses grandes serres, sentant son corps trembler de toute part. Cette espèce avait fini par lui faire peur, il avait tant entendu parlé d'elle, de son inclination à tuer des arbres, décapiter des fleurs ou massacrer des animaux et voilà qu'une d'entre eux se trouvait là, tout près de lui.

Les oreilles rabattues, il attendait qu'elle s'en aille et le temps filait alors aussi lentement qu'un petit gastéropode. Pourtant, il sentit quelque chose le toucher et bondit de surprise avant de s'éloigner en galopant à toutes pattes, sautant et planant pour s'éloigner le plus possible. C'est ainsi que se passa la seule véritable rencontre qu'il avait faite avec un humain pourtant, il lui avait pris plusieurs fois l'envie et la curiosité d'observer celle-ci, suffisamment loin pour ne jamais être vu ni touché à nouveau. Régulièrement, il la voyait se promener au milieu de cette même prairie, mais avec le temps, elle avait fini par ne plus y revenir. Sans comprendre pourquoi, il l'avait assez mal vécu, après avoir nourris un infime espoir que cet individu était peut-être venu à sa rencontre pour l'accepter, mais il ne saurait jamais ce qu'il en était.

Bien vite, le monde et son équilibre dégringola, s'effondrant de toute part. Les fleurs étaient saccagées, remplacées par des édifices tous plus hideux les uns que les autres et Shu, lui-même, se sentait dépérir. Un groupuscule de Semi-Divins partit en croisade contre cette espèce et le fils d'Aer voulait en faire parti. Pourtant, loin d'être accepté dans leur rang, il dû se résigner à œuvrer de son côté, seul. Cet énième répulsion pour sa faiblesse avait fini par déclencher en lui la rage nécessaire à le guider jusqu'à un rassemblement d'humains, entre leurs murs au milieu desquels il déchaina sa colère foudroyante. L'affrontement fut long et acharné et s'il en était ressortis vainqueur, il ne l'avait pas été contre son universelle rancœur. Il allait alors de village en village, de ville en ville, croyant se battre durant des décennies voir des siècles tant cela avait été éprouvant. Jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus, ses dernières forces l'avaient abandonnées et il semblait s'être réfugié dans un sommeil éternel, avant que les Dieux, ses Pères, reviennent sur la surface du monde pour solutionner ce chaos.

Une bonne chose, du moins c'est qu'il croyait, avant de se retrouver enfermé dans une cellule pour seul motif de punir tous les enfants Divins d'une faute qu'il n'avait pas partagé avec eux. Mais était-il pour autant complètement innocent ? Ses tourments jaillirent après tant de temps enfouis et sa colère éclata à nouveau, incontrôlable, lacérant les murs de sa prison de ses griffes et de ses petites cornes, comme si il s'agissait là, à nouveau, d'un autre Shu. Depuis ce jour, il n'a pas découvert le Nouveau Monde, les seuls humains entrant dans sa cellule le jugeant inutile et faible. Personne n'avait essayé de le délivrer finalement et c'est donc dans cette solitude presque continuelle qu'il se mura, lui accordant au moins l'intérêt de ne plus avoir à se confronter aux railleries du monde extérieur, au moins quand les humains ne s'aventuraient pas à le rencontrer pour fuir aussitôt. Cela avait fini par ne plus avoir aucun impact sur son cœur, le bruit courait certainement à l'extérieur et sa porte devait même être dans un sale état à présent, car voilà bien longtemps qu'aucun d'entre eux ne l'avaient ouverte. Il ne vivait plus qu'en compagnie de sa peine, le temps ayant lentement atténué sa rancœur pour ne laisser place qu'à la tristesse de jours passés au milieu d'une injustice existence.

Hors-jeu

Comment avez vous découvert ce forum ? Oh ben, au départ ? C'est une vachement bonne question...
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