● Prénom : Erebos
● Sexe : Mâle
● Élément associé : Feu
● Tache dans l'ancien monde: Cataclysmes visant à réguler la faune et la flore
● Endurance : 60

Né de la colère Divine d'Ignis est habité par une perversion et une vilenie absolues ainsi que d'une éloquence qui ne le rend que plus dangereux. La haine qu'il voue à l'humanité dans son ensemble va bien au delà de l'émotion, elle est gravée en lui et constitue son essence la plus profonde. Se considérant enfant du Néant car exilé par ses pairs, Erebos souhaite par dessus tout le retour à la Nuit Éternelle et au Vide car défaire ce qui a été créé est sa seule et unique raison d'être.

Les siècles passant, le titan de flammes a su évoluer pour s'adapter à sa condition d'esclave. Bien qu'animé par la colère et son infinie volonté d'annihilation, il ne peut lutter contre les ordres des Hommes qui parviennent à l'asservir par les Pactes légendaires. Erebos, démuni face à cette malédiction, maquille avec difficulté ses sinistres projets, promettant à ses Invocateurs monts et merveilles, puissance et richesse, tout ce qu'il estime nécessaire afin de prendre le contrôle, pas à pas, de l'esprit de celui ou de celle qui fait l'erreur de pactiser avec lui.

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A cet obscur tableau s'ajouta un épineux détail. Suite à la rupture de son Pacte avec l'Invocatrice Myrcella, la psyché de la créature qui subissait une forme complexe de contrôle émotionnel s'est fragmentée. Cette Invocatrice, aussi cruelle que stratège, avait ordonné à Erebos de l'aimer, éperdument et inconditionnellement, profitant de l'instabilité psychologique de l'Hydre pour jouir d'un contrôle que nul Invocateur n'avait pu exercer sur un être supérieur jusqu'à présent.

Une fois libéré par la séparation forcée des deux êtres, l'esprit du monstre lourdement affecté s'est en quelque sorte divisé, conférant à chacune de ses quatre têtes un semblant de volonté et d'individualité, créant ainsi plusieurs êtres équitablement vils mais touchés par une discorde intérieure qu'Erebos n'avait jamais connu auparavant. Depuis, l'hydre tente de restructurer sa psyché originelle par tous les moyens, sans succès.

Bien que chaque entité soit un véritable individu à part entière, elles partagent toutes les mêmes intentions, les désaccords s'articulant davantage autour des méthodes employées pour parvenir à leurs fins. Leurs degrés de perfidie respectifs sont comparables et leur sauvagerie est immense, néanmoins leurs incessants débats complexifient grandement les prises de décision de l'ensemble.

Erebos n'est que violence, mensonge et sournoiserie, néanmoins sa division spirituelle endigue ses talents d'esbroufe et de tromperie, il est donc bien plus aisé de voir clair dans son jeu qu'auparavant. 

Le terrible enfant d'Ignis qu'est Erebos est une immense hydre noire, mesurant près de dix mètres et dotée de quatre têtes de murènes. Ce véritable béhémoth né des flammes primordiales des Terres Anciennes arbore une épaisse carapace de roche volcanique en guise de cuirasse écailleuse. Cette pierre mystique qui compose son être est constamment parcourue par des sillons rougeoyants crachent et grondent au gré des humeurs de l'abominable créature. Bien que la température corporelle d'Erebos soit relativement élevée, le liquide qui circule dans ses veines a néanmoins perdu toutes ses propriétés incandescentes, il ne constitue qu'un vestige mystérieux de ses pouvoirs d'antan.

Étonnamment agile en vue de sa taille impressionnante, le monstre se déplace avec une rapidité fulgurante, faisant onduler son corps gigantesque à ras du sol lorsqu'il pourchasse ses proies. Ses pattes se terminent en d'effroyables lames et ses crocs, innombrables et affûtés comme de véritables rapières, sont capables de se déployer ou de se rétracter au besoin, lui permettant d'empaler ou de maintenir ses cibles en place dans ses immondes mâchoires. Couvert d'épines et d'écailles tranchantes, Erebos est taillé pour la destruction et rien d'autre.

Ses yeux semblent habités par un inextinguible brasier et lorsqu'on se plonge dans le regard enflammé de cet être à la fois terrible et fascinant, on y perçoit une colère et une haine si profondes qu'on est pris de vertiges. De ses gueules émanent une forte odeur de chair brûlée et, bien souvent, son corps expulse d'importantes quantités de ce qui semble être de la fumée volcanique.

Modèle 3D:

● Histoire:

Chapitre 1

Les dieux, par essence, sont considérés comme des êtres omniscients, omnipotents, doués d'une sagesse sans limite et d'une puissance allant au delà des frontières de l'imagination. Si tel est le cas, pourquoi avoir créé un être aussi effroyable qu'Erebos ? Né de la colère d'Ignis au terme d'un jour bien sombre, la bête s'extirpa du coeur d'un volcan dans un hurlement monstrueux qui fit trembler la terre et provoqua de cataclysmiques torrents de lave.

La principale raison d'être de cette synthèse du chaos était la gestion des créatures potentiellement dangereuses, la terreur qu'il inspirait permettait aux plus imposants des animaux vivant dans les régions volcaniques d'avoir eux aussi un prédateur, et ainsi de permettre un cycle de vie plus équitable, qui ne risquerait pas de s'altérer au fil du temps... Ce rôle, Erebos le remplissait à la perfection. Le serpent parcourait les milieux les plus inhospitaliers et traversait les montagnes pour affirmer sa toute-puissance, répandant les flammes et la désolation là où il le jugeait nécessaire. Bien que quelque peu inquiets, les Dieux le voyaient comme une création utile, la gestion qu'il opérait n'étant pas réellement néfaste en vue de la grandeur du Monde.

Mais la peur envahissait les vivants, malgré tout. Les Demi-Dieux, doués d'une grande intelligence pour la grande majorité d'entre eux, savaient que l'Annonciateur du Chaos désirait plus qu'accomplir sa mission. Ses pulsions meurtrières, quant à elle, semblaient ne pas connaître de satisfaction. Et là où Erebos passait, le calme ne revenait jamais véritablement. Certaines divinités se mirent à éprouver un sentiment de colère à l'égard de leur frère, qui réduisait la vie à néant lorsqu'elle croisait son chemin. De fil en aiguille, Erebos fut perçu comme un nuisible plus dangereux qu'important dans le cycle de la vie.

La création d'Ignis devint alors un renégat que l'on souhaitait voir disparaître, mais peu de Demi-Dieux se risquaient à s'aventurer sur son chemin, car la discussion avec la bête chaotique était totalement stérile. Ce dernier n'écoutait personne, il se voyait lui-même comme un Demi-Dieu à la mission bien plus noble que les autres. Exilé dans les tréfonds des régions volcaniques, le monstre laissa libre court à sa rage, et par la même occasion, fit apparaître des régions absolument inhabitables tant la vie y était rude. Les cendres tombaient par millions et la lave évoluait en permanence.

Erebos n'eut vent de la fameuse idée que tardivement, et il entra dans une colère noire. Son exil n'avait pas été une mise en garde suffisante, désormais les Demi-Dieux souhaitaient empiéter sur son territoire pour y faire naître des créatures soi-disant douées d'intelligence. L'Hydre elle-même remettait fortement en cause l'intelligence de ses propres pairs, il estimait donc que leurs créations ne pourraient être que plus orgueilleuses et imbéciles. La Nuit Éternelle, comme Erebos aimait à l'appeler, était la seule solution pour rétablir l'ordre naturelle de la création et du néant.

Tout d'abord, la concrétisation de ce projet divin lui plut, à sa grande surprise. Les Hommes étaient pour lui détestables, évidemment, puisqu'ils incarnaient la volonté aliénée des frères et sœurs impotents d'Erebos, néanmoins ces petits êtres créaient et détruisaient tout sur leur passage à une vitesse déroutante. Impatients, corrompus, jaloux et vils par essence, ils fondaient des alliances par avidité et anéantissaient des civilisations aussi vite qu'ils en créaient d'autres. L'Homme cependant, ne s'arrêta pas à son simple bellicisme, bien au contraire, il bouleversa l'équilibre de la Création elle-même en exploitant son propre monde, le détruisant à petit feu.

Cet ironique retournement plaisait énormément à l'Hydre, qui y voyait là une farce si invraisemblablement orchestrée qu'elle devait même dépasser les desseins des Quatre Dieux, à n'en pas douter. Malgré son exil, Erebos quitta son territoire désolé à plusieurs points de l'histoire des Hommes, se présentant parfois en conseiller ou en oracle, usant de ses pouvoirs pour intimider et convaincre la race humaine de s'aventurer davantage sur la pente sinueuse de la décadence.

Naturellement attirés par la dissidence et par le mal profondément ancré en eux, certains humains percevaient dans les conseils de la mystérieuse Hydre une véritable prophétie. Les Demi-Dieux animés par de meilleurs intentions tentaient toujours de défaire les entreprises d'Erebos, mais les graines du mal étaient difficilement éliminées  lorsque le sinistre émissaire les semaient.

Confronté à plusieurs reprises par ses pairs au sujet des terribles conseils qu'il donnait aux Hommes, Erebos niait toujours son implication, non sans moquerie bien entendu. Plus que tout autre, l'Hydre estimait qu'il s'agissait là d'un juste retour des choses, la plus ironique des situations depuis la Création.

Des millénaires passèrent et Erebos s'éclipsa, satisfait, laissant aux enfants de la discorde le loisir de continuer à s'auto-détruire, réduisant tout à feu et à sang au fil de leurs expériences. A mesure que les ses pouvoirs le quittaient, sa joie grandissait. Son ultime object, l'anéantissement de toute chose, avançait à grands pas. Pour chaque arbre abattu, pour chaque océan asséché, lui et le monde qui l'entourait disparaissaient et chaque Demi-Dieu pouvait ressentir la magie quitter le plan terrestre.

Mais lorsque le monde fut à deux doigts de s'écrouler, l'impensable se produisit. Les Dieux originels firent une nouvelle apparition, effaçant comme ils l'avaient esquissé ce curieux univers qu'ils avaient laissé à leurs irresponsables enfants. Erebos crut à un retour au Néant, sa raison d'être.

Au lieu des ténèbres absolues, ce fut un nouveau monde de souffrance qui l'attendait. La grande Punition, aussi abjecte qu'incohérente. Lui et ses frères et soeurs, fiers façonneurs divins, furent changés en instruments dont les humains pouvaient disposer librement. Erebos entra dans une rage sans limite, injuriant jusqu'aux Dieux eux-même et les maudissant pour ce sort injuste. Lui qui avait été exilé et qui n'avait aucunement pris part à la conception des Hommes se retrouvait puni, condamné à devenir le chien des sottes créatures maladroitement conçues par ses pairs.

Dans un dernier rugissement monstrueux, l'enfant maudit d'Ignis fut emprisonné et ainsi débuta la nouvelle Ère, celle d'Arcane.

Chapitre 2

Le Monde avait changé, bien plus que les Divinités n'auraient su le prévoir. Erebos, désormais esclave de la race dont la simple existence lui paraissait blasphématoire, vivant un véritable Enfer au quotidien. Il aurait bien sûr tout fait pour troquer cette servitude contre les siècles de solitude qui avaient précédés l’ère des Hommes. Se surprenant même à éprouver de la Nostalgie pour son exil, la Bête enragée attendait patiemment son heure, accumulant en elle une colère invisible qu'elle était incapable d'exprimer.

"Ô créature reptilienne, écoute mes prières et exauce mes désirs ! Pour te punir, je t'ordonne de m'aimer d'un amour fidèle et passionné, c'est un ordre, Erebos fils d'Ignis !"

De simples mots, crachés à ses visages par une femme perfide, des mots qui avaient pourtant eu raison de l'Hydre légendaire. Depuis ce jour maudit, l'esprit cadenassé d'Erebos luttait jour et nuit pour reprendre le dessus sur cette sorcellerie à la puissance divine. S'ils pouvaient en contrôler les corps, les Hommes n'avaient normalement pas la capacité d’asseoir une quelconque domination sur le cœur d'une Divinité mais Erebos, unique dans sa volonté colossale de nuire plutôt que de servir, se voyait ironiquement exposé à des faiblesses qui n'affectait nulle autre divinité.

Ainsi, l'hydre devenu animal de compagnie se voyait contraint de revêtir une forme humaine contre son gré et jouait les gardes du corps de cette sorcière qui détenait la clé de son cœur. Posté à ses côtés, main au fourreau, le titan déguisé demeurait toujours silencieux, combattant en permanence ses instincts primaires qui le poussaient aux pires atrocités. Si cela n'avait pas été sans accroc, l'hydre avait fini par être plus ou moins dressé, ses écarts comportementaux se faisant de plus en plus rares et de moins en moins brutaux.

Myrcella, dont la richesse et la notoriété étaient déjà conséquentes avant ce pacte, était en train de bâtir un véritable petit Empire. On disait d'elle, dans les soirées mondaines et les bals, qu'elle avait pactisé avec un monstre qui lui conférait le pouvoir d'abattre n'importe quel opposant mais, bien entendu, rares étaient ceux qui prenaient ces rumeurs au sérieux. Aussi belle que sévère, la demoiselle fascinait la noblesse et les opulents, ce qui lui valait de nombreux alliés de poids. Étonnamment, elle n'avait pas d'ennemis ni de rivaux ou plutôt, ceux-ci disparaissaient dés lors qu'ils exprimaient le moindre ressentiment à son égard, ce qui décourageait quiconque de la défier ou de tenter de lui porter préjudice.

Philosophe, stratège, femme de culture et de lettres, Myrcella effectuait une ascension sociale fulgurante, probablement trop par ailleurs, car c'est cela qui eut raison d'elle. Un soir, alors que se tenait une fête bourgeoise, l'hôte de l'évènement décida de lui lever sa coupe et demanda à la jeune femme d'effectuer le discours d'ouverture. Coutumière de ces mondanités, elle accepta et prit la parole, félicitant et remerciant les hommes et les femmes présents avec la grâce et l'hypocrisie qui faisaient tout son charme.

Applaudie et célébrée par tous, elle leva son verre et en but une gorgée. Elle fut alors saisie d'un vertige violent, qui la poussa à recracher sa boisson sur le sol de marbre. Ses amis accoururent pour la soutenir tandis qu'elle perdait l'équilibre. Aucun doute, il s'agissait là d'un empoisonnement. Erebos, toujours sous le charme de Myrcella, tenta absolument tout pour la sauver mais lui qui n'avait jamais appris qu'à détruire n'aurait su lui venir en aide. Alors qu'elle convulsait dans son lit, entourée de servants et de soignants qui s'affolaient et hurlaient des directives, le monstre sentait le lien qui les liaient s'affaiblir. A chaque interruption du cœur de Myrcella, il reprenait partiellement conscience, ce qui déchirait son esprit torturé. Son apparence de jeune homme s'effritait tandis qu'il perdait la raison, psalmodiant des formules incompréhensibles sous les regards ahuris des proches de la belle.

Terrifié par ce spectacle invraisemblable, les servants qui ne voyaient en lui qu'un garde du corps taciturne et désagréable découvrirent avec stupeur que les rumeurs étaient fondées. Le monstre des légendes réel et bien plus proche qu'ils n'auraient pu le croire. Se tenant le visage à deux mains, l'être mystérieux poussait des grognements bestiaux et, de façon stupéfiante, il prit spontanément feu. Sous le choc, personne n'osa lui venir en aide et tous se plaquèrent contre les murs de la chambre, espérant ne pas entrer en contact avec ce démon qui se transformait sous leurs yeux.

Dans un dernier râle, il se figea et disparut, ne laissant derrière lui qu'un épais nuage de cendre.

Après avoir repris leurs esprits, les soignants constatèrent le drame, le cœur de Myrcella s'était arrêté, son pouls était imperceptible. Avait-elle rendu l'âme ?

Erebos était enfin libéré de son sort mais il fut ramené à sa prison d'origine. Qui que puissent être cet assassin, il ne soupçonnait probablement pas la portée de son acte. Le Pacte était rompu, la créature n'était désormais plus esclave de son ancienne Invocatrice. Cependant, quelque chose s'était brisé en lui. La magie qui affectait son esprit pour le maintenir sous contrôle l'avait frappé d'une nouvelle malédiction tout aussi terrible que la précédente.

Le Demi-Dieu était désormais divisé en plusieurs entités, plongeant ainsi l'hydre dans une nouvelle tourmente et corrompant toutes ses intentions. Des années passèrent, alors que les quatre luttaient inlassablement pour se rassembler, sans succès. La solution ne se trouvait pas en eux, mais à l'extérieur de cette geôle, à n'en pas douter.

Ses plans d'anéantissement de la race humaine attendraient car, suite à cette hypothèse, Erebos devait découvrir un moyen de rassembler les morceaux de son esprit aliéné et, malheureusement, cela ne pourrait se faire depuis cette prison. De nombreux débats et diverses hypothèses farfelues virent le jour au sein du domaine de la bête, laissées pour morte dans ce temple qui empestait le soufre et la charogne.

La conclusion des quatre facettes d'Erebos était la suivante : il leur fallait un nouvel Invocateur afin de parcourir le Monde à la recherche d'une solution pour que les quatre ne fassent à nouveau qu'un. Persuader un humain que l'Hydre n'avait aucune intention néfaste ne serait probablement pas chose aisée, mais cela semblait être la seule solution et tous les fragments semblaient bien vouloir s'accorder sur la marche à suivre.

A ce plan ingénieux ne manquait que le protagoniste principal, qui ne tarderait probablement pas à se manifester et à faire l'erreur  de pactiser avec le plus effroyable des enfants d'Ignis.

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