Aer 59

Une fois la porte de sa cellule passée avec Saen, elle avait ressenti ce lien se créer. Elle n’aurait pas su décrire la sensation physique, ni même les émotions que cela procuraient, mais elle savait que c’était ça. Le contrat, le lien qui se tissait et s’activait entre deux êtres aux destins désormais liés.
Pourtant, si cette porte avait été facile à passer, celle qui lui faisait face lui faisait autrement plus peur. Stoppée dans son élan, la renarde fixait l’immense porte du temple d’Aqua, où Saen l’attendait, maintenant un battant ouvert. La pluie tombait à verse de l’autre côté, et le paysage lui était inconnu.

Elle avança jusqu’au seuil, incertaine, avant de s’arrêter à nouveau. Elle leva ses prunelles opalines vers Saen, les oreilles remuant de son incertitude, et peut être même d’un peu d’angoisse, même si elle ne l’avouerait jamais. Et pourtant, c’est dans les yeux de son nouvel invocateur, dans ce regard doux, d’un calme absolu et d’une confiance sans borne qu’elle trouva le courage de traverser la porte. Un regard qui affirmait qu’il aurait pu rester des heures à tergiverser qu’il l’aurait attendu, qui déclarait aussi qu’elle ne risquait rien, que c’était son choix, qu’elle avait le temps et qu’il comprenait.
Non, il n’avait pas dit un seul mot, mais tout cela, elle l’avait perçu. Etait-ce le lien ? Ou était-ce juste la nature de ce drôle d’humain ?

Emportée dans ses pensées, Tusàra ne s’était pas rendue compte qu’elle avait dépassé l’avancée du Temple qui protégeait de la pluie, et se retrouva tout à coup sous des trombes d’eau. Elle glapit, et repartit en courant se planquer derrière les jambes de Saen, comme un chiot apeuré. Quand elle se rendit compte de son comportement, elle se redressa immédiatement, émit un son qui ressemblait à s’y méprendre à un grattement de gorge gêné, et avança jusqu’à la limite de la pluie, curieuse.

C’était la première fois, en plusieurs centaines d’années, qu’elle sentait de l’eau. La pluie, le vent, l’air. Le pavé sous ses pattes. Elle était sortie.
Le déclic se fit, et avec un hurlement de joie, elle bondit à nouveau sous la pluie, se trémoussant sur un son qu’elle seule entendait, glapissant, bondissant, jusqu’à être complètement trempée. Elle se calma enfin, reportant son attention et ses grands yeux opalins sur Saen, les crocs apparents dans ce qui semblait être un immense sourire.
Sa voix claire et cristalline résonna dans l'air ambiant.

« Où va-t-on maintenant ? »

Elle était prête. Prête à découvrir le monde aux côtés de son invocateur, qui, elle l’espérait, deviendrait très vite un ami.

Son invocateur -qu’il était étrange de penser ainsi- lui indiqua qu’ils se dirigeraient donc vers les abords de l’île. Tusà glapit d’enthousiasme et s’élança d’un bond avant de se rendre compte qu’elle n’avait évidemment aucune idée de la direction à prendre. Remuant les oreilles, légèrement embarrassée, elle fit encore quelques bonds pour se donner contenance, comme si tout cela était prévu, puis revint aux pieds de son humain pour trottiner à ses côtés, évitant ainsi de se perdre au bout de quelques minutes seulement hors du Temple.

Alors qu’ils avançaient, la pluie stoppa brusquement, aussi sûrement que s’ils avaient passés une porte. Surprise, la renarde s’arrêta pour se retourner, fixant le rideau de pluie d’un air curieux. Pleuvait-il comme ça maintenant dans ce monde ? Par averses localisées dont on pouvait sortir par des frontières ? Quelle drôle d’idée…
Elle reporta son attention sur son invocateur, qui ne semblait pas le moins du monde surprit par le phénomène, aussi en conclut-elle qu’il était normal, et que cela ne valait pas le coup de poser la question. L’astre d’Ignis lui témoignait toute sa grandeur, et elle en profita pour s’ébrouer plusieurs fois, tentant de sécher son pelage détrempé par ses précédents jeux sous la pluie. Vu la chaleur qui s’abattait sur eux, ce devait être la saison du feu. Quant à la date précise… Autant essayer de deviner la longueur de l’infini…

La voix de son humain résonna à nouveau, et elle se tourna vers lui, les crocs apparaissant brièvement dans ce qui ressemblait à s’y méprendre à un sourire.

« Tu n’as pas lu le nom sur la porte avant d’entrée ? Ou tu ne t’en souviens pas ? »

Ceci dit, elle pouvait bien parler, il lui fallut plusieurs minutes de concentration intense pour retrouver le nom de son invocateur. Celui qu’il lui avait annoncé en se présentant dans la neige.

« Tu es Saen c’est cela ? Est-ce comme ça que je dois t’appeler également ? »

Elle s’assit en remuant les oreilles, visiblement en pleine réflexion. Les appellations changeait-elles en fonction de qui s’adressaient à l’humain ? Devait-elle lui trouver un nom qui n’appartiendrait qu’à elle ? Ou toutes ses invocations l’appelaient-il de la même manière ? Avait-il seulement d’autres invocations ?
La renard cligna plusieurs fois des yeux, sortant de ses pensées en secouant la tête.


« Je suis Tusàra. Mais je suppose que tu peux me donner le nom que tu souhaites maintenant que tu es mon invocateur non ? »

Elle pencha la tête de côté, curieuse, attendant ses réponses à lui.
Entre temps, son humain s’était assis au soleil, ce qui soulagea sa propre nuque, et la fit tordre dans un angle beaucoup moins inconfortable pour continuer à scruter son visage. Lui aussi semblait plongé dans une certaine réflexion, le visage froncé, avant qu’il ne se décide à poser ses questions.

Les oreilles de la renarde s’abaissèrent légèrement, comme presque gênée.

« Non. Je ne suis jamais sortie dans ce nouveau monde. »

Repensant à la pluie, ses oreilles se redressèrent et son regard se tourna un instant vers le rideau de goutte d’eau avant de revenir à Saen.


« Je ne savais pas qu’il pleuvait de cette manière maintenant… Par zone délimitée. C’est étrange non ? »

Pas sûr que cela faisait parti des choses « barbantes » qu’il voulait lui expliquer, mais elle trouvait quand même ce phénomène très bizarre, surtout pour une fille d’Aqua comme elle.

Le rouge monta aux joues de son humain lorsqu’elle mentionna que son nom était inscrit sur les portes de sa cellule du Temple. Il sembla d’ailleurs s’en souvenir peu de temps avant qu’elle ne lui réponde. Ses oreilles remuèrent lorsqu’il parla de chamboulement. Ca c’est sûr qu’elle aussi était chamboulée par tout ça. Au moins, ils se comprenaient !

Saen ce serait donc. Bon, ce le serait probablement jusqu’au moment où la renarde trouverait un surnom à donner à son invocateur et qu’elle s’y tiendrait. Idéalement un qu’il n’apprécierait pas trop, ou dont il aurait honte, histoire de rendre les choses plus amusantes !
Concernant son propre prénom, la réponse de son invocateur la rendit perplexe. Alors elle pouvait choisir ? Ce n’était pas à lui de décider ? La réflexion fronça son petit museau. Tusàra était son nom depuis toujours, elle n’était pas sûre d’être toujours la même qu’il désignait alors, mais devait-elle pour autant en changer ?

La suite de la conversation l’emmena loin de cette question épineuse, et elle la laissa où elle était. Pour l’instant, Saen avait de quoi l’appeler, et c’est tout ce qui comptait.
Il répondit à son interrogation sur la pluie, et elle lâcha un petit soupir rassuré. Tout n’était donc pas si différent de l’ancien monde ici… Peut être qu’elle arriverait à s’y faire.

Alors qu’elle relevait son regard vers Saen, elle sentit un contact sur sa joue et sursauta légèrement. La renarde écarquilla les yeux et fixa ses yeux dans ceux de son invocateur qui lui parlait d’une voix douce et s’excusait de ne pas l’avoir prévenu des particularités de ce nouveau monde avant de la délivrer. La chaleur de la paume de sa main contre sa joue duveteuse était si agréable qu’elle papillonna un instant des yeux, sur le point de les fermer.
Toutefois, Saen retira sa main, s’attira un petit couinement déçu de la part de Tusàra, qui cligna des yeux en remuant les oreilles.

« Cela n’aurait rien changé à mon choix. Tout vaut mieux que la solitude et l’ennui de la cellule. »

Enfin, tout, sauf le mauvais invocateur, cela va de soi. Sinon, aucune des épreuves ne serait si difficile et si particulière, si les demi-dieux souhaitaient sortir à tout prix.

Son humain s’installa plus confortablement et sembla réfléchir à ce qu’il allait lui raconter. Prenant avantage de cette réflexion, la renarde bondit en avant pour s’installer confortablement sur ses genoux. Se rendant compte qu’elle ne pouvait pas le voir dans cette position, elle roula sur le dos, les papattes en l’air, de façon à pouvoir regarder le visage de son invocateur pendant ses explications. Ce n’était certes pas très élégant comme position, mais elle avait le mérite d’être pratique.

La gueule ouverte sur un sourire, fière de son initiative, elle écouta attentivement les paroles de Saen, essayant d’assimiler les tenants et aboutissants de ce qu’il lui racontait. Il semblait gêné par les obligations qui accompagnaient sa délivrance. Or, cela lui semblait presque normal. Si les humains devaient avoir tout pouvoir sur les demi-dieux qu’ils délivraient, n’était-ce pas normal qu’ils soient aussi responsables de leurs actes ? Elle ne voyait pas vraiment ça comme une injustice au contraire, mais plutôt comme un juste retour des choses.
Elle l’écouta donc jusqu’au bout, tentant également de déchiffrer les émotions sur son visage.

« Est-ce que cela t’embête de me déclarer ? »

Elle pencha la tête de côté, même si dans sa position actuelle cela devait lui donner un air encore plus comique.

« D’ailleurs… »

Elle se releva tant bien de mal, se redressant sur les genoux de son invocateur pour poser ses pattes avant immaculées sur sa poitrine, se retrouvant le museau quasiment au même niveau que son visage.

« Vas-tu me garder avec toi ? Est-ce qu’on va voyager ensembles ? »

Ses oreilles se baissèrent contre son crâne alors qu’elle retombait doucement ses quatre pattes.

« Tu vas pas me laisser dans ma cellule en attendant d’avoir besoin de moi hein ? »

Sa voix s’était faite plaintive, dissimulant bien mal la peur qui s’était emparée d’elle. Avoir un invocateur pour rester dans seule dans cette cellule froide et insipide.. Quelle horreur.
Les oreilles basses mais le regard suppliant, elle fixait avec angoisse le visage de celui qui avait son destin entre ses mains, en attendant la sentence.

Elle n’y retournerait pas. La voix douce et le regard déterminé, il venait de le lui assurer, les mains posées autour d’elle en un soutien indéfectible.
Soulagée par les paroles de son invocateur, la renarde retrouva sa joie de vivre et glapit joyeusement lorsqu’il lui annonça qu’il serait heureux qu’elle l’accompagne. Au point même de déposer sur sa joue une léchouille humide mais affectueuse.

« Alors c’est ainsi ! Je serai à tes côtés tant que tu voudras de moi ! »

La liberté c’était bien, mais l’amitié c’était mieux. A quoi cela pouvait-il bien servir d’être libre si l’on était seule ? Beaucoup aurait eu à répondre à cela, mais elle était seule avec ses pensées et pouvait donc imposer son propre point de vue.
Tiens, en pensant à cela, les paroles précédentes de Saen lui revinrent et elle redressa les oreilles et le regard vers son invocateur.

« Tu sais, les précédents humains ont vraiment fait beaucoup beaucoup beaucoup de mal à la Nature. C’était très mal de la part de mes frères et soeurs d’avoir fait ça. La punition n’est pas si injustifiée de mon point de vue… »

Les souvenirs de l’Ancien Monde et du gâchis qu’il avait subit la fit frissonner. Un doux clapotis la sortit toutefois de ses pensées, et elle regarda un étrange objet flottant approcher, jusqu’à ce que sa mémoire revienne. Un bateau. C’était un petit bateau de bois.
Mauvaise nouvelle.

« Euh.. Saen ?

»

Elle leva un regard un peu gêné vers son invocateur.

« Je… Je suis ravie d’aller à la Capitale, mais.. On est obligés de prendre le bateau pour ça ? »

Il la regarda avec curiosité. Il paraissait surpris, et ses yeux trahissaient une légère incompréhension Elle baissa les oreilles, puis le regard, avec un mouvement de babine que l'on aurait pu qualifier de grimace. Oh la laaaa.. C’était tellement la honte.

« J’ai.. Euh… J’ai le mal de mer. »

Oui. Vous avez bien entendu. Tusàra, fille d’Aqua, avait le mal de mer.

Comme elle s’y attendait, Saen confirma que ce bateau était bien le seul moyen de quitter l’île sur laquelle ils se trouvaient. La renarde fronça le museau, adressant une remontrance mentale à Aqua pour avoir osé affubler du mal de mer l’une de ses propres filles. Et aussi pour avoir décidé que le Temple serait très bien, posé là, au milieu d’une immense étendue d’eau salée.
Evidemment si elle n’avait pas perdu tous ses pouvoirs, cela n’aurait pas été un problème. Il lui aurait suffit de se geler un chemin jusqu’en face.

Alors qu’elle s’adressait encore à la déesse aquatique dans sa tête, son nouvel invocateur sembla percuter le lien cocasse entre son mal de mer et son affiliation, et un rire lui échappa. Bien consciente que ce n’était pas une moquerie, la renarde ne se vexa pas, mais grimaça avec profusion. La honte…

Tout à coup, le regard de Saen s’illumina d’une idée, et son visage se fit positif, presque fier alors qu’il énonçait tout haut la nouvelle possibilité.
Un masque d’horreur s’afficha sur le minois de Tusàra qui ouvrit grand la gueule avant de s’exclamer.

« QUOI ?! »

Elle cligna plusieurs fois des yeux.

« Tu veux que je me jette là-dedans ?! »

Elle poussa le drama à pointer l’eau aux douces vagues d’une patte immaculée.

« Tu veux que je nage, c’est à dire que j’agite mes petites papattes dans cette immensité sombre et sans fond, à la merci de n’importe quel monstre qui pourrait les gober au passage ?! »

Un frisson d’horreur parcouru la fourrure du petit être, et ses prunelles se firent hantées.

« Mes pauvre petites papattes… »  murmura-t-elle, le regard dans le vide.

De là à savoir si tout cela était pure comédie ou non…
La fille d’Aqua s’ébroua tout à coup, relevant ses yeux opalins vers son invocateur, un air déterminé sur le museau, la voix sérieuse.

« Je crois que je préfère être malade, plutôt que de perdre mes papattes. »

Puis elle avança vers le ponton du bateau, la tête haute, la queue en panache, dans un air qui se voulait royal et élégant. Evidemment, du point de vue de Saen, elle devait probablement être d’un ridicule incroyable, mais peut être était-ce une bonne idée de ne pas le mentionner…

« Pardon, pardon. Je ne voulais pas... Je n'ai pas réfléchis, excuse-moi. C'était vraiment complètement stupide comme idée. »

Complètement perdu, décontenancé et coupable, Saen en bégayait en répondant à l’horreur de la petite renarde, au point même de faire culpabiliser cette dernière. Quel sentiment étrange qu’il lui avait été si rare de ressentir. La fille d’Aqua notait avec une curiosité certaine l’ampleur de l’empathie et de la gentillesse de son invocateur. Peut être devrait-elle ralentir un peu sur le drama. Un tout petit peu, histoire que son libérateur ne fasse pas une crise cardiaque qui la renverrait aussitôt dans sa cellule.

Elle accueillit toutefois le doux regard de son invocateur avec gratitude, avant que le stress ne remonte en flèch en elle. Il allait falloir monter dans ce maudit bateau.
Cachant ses grimaces -et surtout sa peur- derrière une bravade de façade, la renard monta prudemment à bord de l’embarcation, s’étalant au plus près du sol sur les conseils de Saen. Tant et si bien qu’elle aurait probablement pénétré la coque de la barque si cela avait été possible.
Sentir les jambes et la présence de l’humain autour d’elle l’apaisa un peu, et elle se concentra là dessus plutôt que sur le bruit des flots qui frappaient gentiment la coque, et résonnait dans ses oreilles.

La traversée fut rapide, mais déjà bien trop longue au goût de la renarde qui avait mal au coeur lorsqu’ils s’arrêtèrent enfin. Quoique s’arrêter fut un bien grand mot, étant donné que la barque tanguait toujours autant, même amarrée au ponton.
Elle fut grandement ravie et reconnaissante lorsque Saen la prit dans ses bras pour descendre de l’embarcation et rejoindre la terre ferme, au lieu de la laisser se relever et crapahuter d’elle même.
Il lui sembla que la terre tanguait sous ses pattes quand il la reposa, et elle serra les dents pour retenir une vague de nausée. Bon sang ce qu’elle détestait cette sensation….

Elle déglutit plusieurs fois, ses yeux bloqués sur un point fixes jusqu’à ce que son oreille interne se stabilise enfin, et que son corps cesse de vouloir rendre le contenu d’un estomac qui n’était jamais plein vu qu’elle ne mangeait pas. La nausée était une sensation bien curieuse à ressentir pour un être qui n’avait jamais vraiment mangé de sa vie. Etait-elle même capable de vomir ? Vomirait-elle de la neige ou des grêlons ?
L’idée l’amusa au point qu’elle gloussa toute seule, ce qui l’aida à se remettre de ses émotions. Elle tourna un regard suppliant vers Saen.

« On peut atteindre la grande ville dont tu m’as parlé par la voie terrestre hein ? »

L’espoir et la supplication dans sa voix étaient si présents qu’on ne les aurait pas mieux entendus si elle avait hurlé. Elle était prête à s’installer ici -ou que soit le ici en question-  pour le reste de sa vie quasi-éternelle, s’il lui répondait par la négative.

La réponse positive de son invocateur la fit soupirer de soulagement. Elle était prête à allonger le voyage pour éviter de remettre les pattes sur un bateau, et était particulièrement ravie que son invocateur pense de même.
Puis elle remua une oreille, à la dernière partie de ces informations, mais garda ses questions pour elle alors qu’il enchainait avec d’autres informations. Elle hocha d’ailleurs la tête avec enthousiasme à sa question.



« Ah ça oui alors ! »

Elle fit quelques bonds sur place, comme incapable de maintenir ses émotions à l’intérieur. Alors qu’ils amorçaient le mouvement en direction du village, son invocateur se stoppa aussi, et lui fit une proposition qui enchanta la renarde qui glapit joyeusement en hochant la tête.

« C’est très gentil merci ! »

Elle avait surtout une idée très précise d’où elle voulait se poser. Aussi, à peine l’eut-il soulever à hauteur de torse qu’elle se tortilla pour échapper à ses mains et grimper sur ses épaules. Elle se laissa tomber dans sa capuche, et posa ses pattes avant sur l’épaule droite de l’humain, lui léchant la joue avec amusement.



« Et voilà, je suis prête, on peut y aller. »

Le ton était joyeux, presque enfantin, mais pas assez tout de même pour louper la fierté taquine qui l’emplissait.
Alors qu’ils marchaient vers le village, la fille d’Aqua revint sur le début de leur conversation post bateaudelamort.

« Au fait, le temple de Terra ? Pourquoi faire ? »

Cette question la ramena à ses pensées précédentes lors de sa sortie du Temple et elle profita pour les poser aussi.


« Au fait, es-tu déjà lié à d’autres invocations ? Beaucoup ? Sont-elles avec toi ? »

Bon la dernière question pouvait paraitre curieuse vu qu’elle avait des yeux pour voir que non, mais il était tout à fait possible que les autres invocations les rejoignent pour le voyage, et qu’elles soient juste restées à l’écart le temps que Saen aille au Temple après tout.
Elle n’était pas sûre des réponses qu’elle espérait, aussi se contenta-t-elle d’attendre avec curiosité, dans l’expectative.