Cornelius Van Grot |
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| Aventure #1 écrite Dim 01 Nov 2020, 19:46 I) Identité● Nom: Van Grot ● Prénom: Cornelius ● Sexe: Mâle ● Age/date de naissance: 59 ans en l’an 59 ● Endurance : 10 II) Caractère Avez vous déjà passé une nuit dans les montagnes en hiver ? Le froid mordant qui vous glace les orteils, Le blizzard qui vous semble presque du verre pilé contre votre peau, Vos membres recroquevillés contre vous cherchant un vain dégel. Mais alors monte la chaleur du feu de camp, Elle empli vos fripes puis votre carne et apporte à votre enveloppe charnelle un réconfort sublime.
Cornelius est pareil à cette nuit d'hiver, car c'est l'hiver qui l'a forgé. Il a acquis, par nécessité, un tempérament pragmatique qui le pousse à aller droit au but, tant dans la vie que dans le dialogue. Bien souvent il est silencieux, impénétrable, ne se laissant jamais aller en paroles inutiles. Il n'a que peu de patience pour la couardise et l'émotivité. Mais, quand vient le repos tant mérité, le vieux loup enfin lâche prise. Il devient, vous vous en doutez, semblable au foyer qui réchauffe, déversant, souvent autour d'un breuvage, ce qu'il a sur le cœur.
Si vous le croisez un jour au coin d'une taverne aux frontières des terres gelées passez donc dire bonjour, son vieux cuir n'en laissera sûrement rien paraître mais la compagnie lui mettra sans doute du baume au cœur.
Et si l'individu est hardi, s'il vous offense, si ses idées vous semblent d'un autre temps, de grâce, ne lui en tenez pas rigueur, il ne pensait pas à mal. Il n'est qu'un vieil homme dans un monde trop grand et trop froid. Un roc solide, que le temps et le vent ont lentement érodé, emportant dans leur sillage le verni de la civilisation.
Et s'il n'est pas à la taverne vous le trouverez peut être ailleurs, dans les montagnes sûrement, au travail. Ne le dérangez point s'il travaille, attendez qu'il ait fini, non pas qu'il vous en voudrait, mais vous perdriez votre temps. Il est probable alors qu'il ne vous adresse pas plus qu'un grognement si vous n'êtes pas porteur d'informations importantes. Attendez plutôt le soir, un feu de camp n'est pas si différent du coin d'un bar au final. Il aura sûrement à partager la viande séchée d'un animal quelconque, et quelque boisson qui permette de lutter contre le gel.
Il vous parlera sans doute de cette auberge qu'il ouvrirait un jour dans ses montagnes, De sa douce blonde qu'il a tant aimé et qui l'a oublié, De ses compagnons, tous, le cœur sur la main, à travers le monde entier.
Vous égaillerez sa solitude, et pour ça il vous remerciera à voix basse.
III) Physique Vous voulez savoir à quoi Cornelius ressemble ? Ne vous l’ai-je pas déjà dit ? Il ressemble en tout points aux montagnes gelées, aux monts pentus et inhospitaliers et au petit refuge du village entre ces monts.
C’est d’ailleurs sûrement là que vous le trouverez le soir, à lustrer le comptoir une choppe à la main. En vous rapprochant vous remarquerez un homme l’air robuste et à la stature légèrement plus petite que la moyenne. Vous ne le manquerez pas, il arborera sans doute son manteau rouge-bordeaux terni par les années de dur labeur, à ses pieds, des bottes en fourrure retournée et à ses cotés, posé sur le bar quelque part, vous trouverez sûrement un chapeau de fourrure fait d’un autre animal quelconque que vous peinerez à distinguer. Cette coiffe sert en temps normal à recouvrir une chevelure blanche et légèrement grisée, qu’une barbe broussailleuse de la même couleur complète. Éparpillées soit sur le bar soit sur une chaise vous apercevrez des grosses moufles en fourrure, une besace en cuir grossier et un sac en toile. Bref, de quoi transporter le matériel nécessaire à survivre longuement dans les terres inhospitalières du nord. Approchez et les odeurs familières de feu de bois et de bière se mêleront au musc de l’homme de la pampa. Vous découvrirez alors non de la peau mais du cuir qui recouvre le visage du vieil homme lui donnant un air presque jaune. Jaune d’ailleurs presque comme la chemise épaisse et lacée qu’il porte sous son manteau. Ses trais tirés et durcis laisseront paraître deux yeux marrons. Et vous vous apercevrez alors que l’homme a tiré un couteau d’un étui en cuir, sans doute car vous l’observez depuis cinq bonne minutes en vous approchant.
IV) Vie
Un peu plus tard, toujours dans ce même boui-boui, vous revoyez l’homme. Il a l’air raide le pauvre, avachi entre la chope et la bouteille. Vous remarquez un petit mais épais carnet jauni par le temps et les éléments sous le coude du brave gaillard. Votre curiosité prenant le dessus, vous l’extirpez délicatement, regardez la couverture.
Journal de bord et mémoires. - Cornelius Van Grot
Intéressant. Vous feuilletez de long en large, sans vraiment faire attention, et atterrissez sur une page intitulée « d’où je viens ». Pas sûr que ça vous intéresse, mais vous n’avez rien de mieux à faire ce soir d’hiver, coincé dans cette baraque en bois, le vent accumulant la neige sur la porte et secouant périodiquement le frêle bâtiment. Vous vous mettez donc à lire, sans trop y penser.
D’où je viens
Je me pose beaucoup cette question en ce moment, entre deux sorties dans le grand vide de l’hiver. L’air frais qui emplit les poumons y est peut-être pour quelque chose. D’aussi loin que je me souvienne j’ai toujours vécu dans le chariot. Sur la route, avec trois quatre autres clans de traqueurs, trappeurs, chasseurs, marchands ainsi que quelques guerriers zélés et deux invocations qui assurent notre sécurité. Il en faut bien, c’est qu’il est hostile ce monde, hostile et étrange. Et partout où nous allons nos noms sonnent comme l’étranger. Van Grot, Van der Boor, Maarschalkerweed, Beekhof… C’est pas commun. Y a nul part qui sonne comme ça sur les cartes de l’île. Que ce soit Monts Célestes, Monts Ardents, Mont Olympe, Lüh, Al-Hazred, Oagran. Je dirais que Kelder sonne un peu comme nos patronymes. C’est le plus proche quoi. Je me dis ça se trouve, toute la troupe, toute notre caravane de chariots couverts, on vient tous de Kelder, on aurait tous des ancêtres à Kelder. C’est possible. Mais bon, c’est pas de là qu’on vient. Non nous on vient de la route… enfin la route, plutôt les chemins de terre qui connectent cette île quoi.
Mais oui, d’où je viens. C’est un truc qui revient beaucoup dans ma tête en ce moment, je me dis que là d’où je viens, c’est peut-être bêtement ma famille, ma mère Maritje, mon père Johannes, mes cinq petits frères, Rijkaard, Egbert, Ruben, Coenraad, et Maximiliaan et mes trois petites sœurs Machteld, Sjaan et Marja. C’est vraiment de là d’où je viens. Et puis plus simplement j’ai pas vraiment besoin de venir de quelque part, j’ai eu un foyer après tout, c’est ce qui compte. Venir de quelque part, c’est avoir des racines, bah nous, nos racines c’est les roues sous nos chariots, c’est la culture qu’on se transmet. D’où je viens ? D’un père trappeur, voilà d’où. Après tout c’est lui qui m’a tout appris. Comment tendre un piège a filet, comment creuser le trou-de-loup parfait pour capturer du gros gibier, comment reconnaître la coulée d’un petit animal des bois pour y placer un collet. Comment dépecer nos prises, cuire la viande, récupérer la fourrure. Et puis c’est avec mon père que j’ai appris la vie. C’est avec mon père qu’on a faillit se faire tuer par un milicien ingrat, un poucaveur de première qui est allé raconter moult sornettes à la garde de sa majesté. Il me manque, mon père. Elles me manquent, mes racines. Mais oui je pense que ça répond à cette question qui me trotte dans la tête. Je viens pas vraiment de quelque part, on a voyagé un peu partout, s’établissant juste hors des villes pour travailler et faire notre petit commerce, mais je viens bien de ces camps de chariots.
Les divagations d’un baroudeur, pas vraiment palpitant, mais c’est à se demander ce que vous pensiez y trouver en fait. Vous prenez une page au hasard, vers le début, dans l’espoir que son contenu soit moins futile.
À la chaleur d’une soupe.
Aujourd’hui me paraît un bon jour pour mettre sur papier ces quelques derniers mois divins de ma vingt-sixième année de vie. Alors voilà. Je vais me marier. Me marier vous dis-je, au doux foyer de mon cœur, à un rayon de lune qui a percé les ténèbres d’une nuit d’hiver. Il y a de ça quatre, cinq mois, j’ai fait la rencontre de celle qui m’est maintenant promise. Alors c’était la saison du gel sur les Monts célestes. Ce genre de temps qui fait du vent un buisson de ronces qui frotte contre votre visage. Et chaque jour je sortais relever mes pièges, en poser de nouveaux, dépecer le gibier. Et chaque soir je ramenai mes prises par le camps puis par une taverne de Kelder pour vendre au tenant ce qu’on ne pouvait garder. Les prises vendues, je m’installais au coin du feu, grelottant, prenais un bol de soupe avec quelque morceau de viande que j’avais ramené. Je me réchauffais tant bien que mal. Il était bien ce boui-boui. J’y chantais avec les voyageurs, j’y buvais avec les locaux, et j’y refaisais le monde avec le taulier et son épaisse moustache. Que de bon souvenirs de cet honnête troquet, mais mon plus beau souvenir, c’est la pommade à mon cœur de rôdeur. C’est Goedelike. Fille du taulier, à la chevelure plus blonde que la lune elle-même, tressée telle l’épi de blé. Ah ! Comme elle bougeait les soirs de fête ! Comme elle se faufilait, agile, gracile entre les voyageurs, les soûlards, les mercenaires batailleurs et les aventuriers avides de fortune. Plus légère même qu’une fleur des champs, les chopes de bière et les cornes d’hydromel semblaient apparaître et disparaître à peine la main faisait-elle le mouvement de les reposer. Et tous les soirs, oui chaque soir quand elle me voyait, un bol de soupe chaude et une large peau de bête m’attendait à la taverne pour me réchauffer après ma longue journée. Je lui racontais tout, mes aventures, comment plusieurs fois j’ai failli périr, comment à l’âge de douze ans un milicien nous a voulu mort moi et toute ma famille, comment j’avais grandi sur la route. Elle restait là, à écouter mes problèmes, mes peines, mes joies, je déversais ma vie et elle versait de l’hydromel. Et puis parfois je versais l’hydromel et elle m’expliquait sa vie ici, comment elle avait grandit dans cette taverne et voulait voir ailleurs, plus loin, comment elle voulait voir le monde, et entre deux phrases je perdais de vue son petit nez retroussé et ses grands yeux bleus pour descendre l’hypocras qui remplissait mon godet. Nous nous perdions dans les yeux l’un de l’autre. Et, des heures durant, elle réchauffait mes soirs, réchauffait dans ses mains fines la corne froide qui me servait de doigts, réchauffait au coin de ses lèvres mon cœur. Et même quand je partais, même quand je rentrais, elle brûlait en moi, m’emplissait d’une chaleur si tendre que j’eus pu dormir à même un glacier et me réveiller galant de bon matin. Alors un de ces matins, pris de plus de hardiesse qu’à l’accoutumée, je me dirigeai à grands pas en sa demeure et sans tressaillir lui ai demandé sa main. Je lui ai demandé de m’accompagner sur les routes, d’être le foyer en ma demeure mouvante. Elle a dit oui. Et, avec l’approbation du fier gaillard à la grasse moustache, je l’ai enlevée pour les routes.
C’est bien mignon dites moi. Mais l’épisode du milicien vous intrigue, voilà tout de même deux fois qu’il revient. De quoi diantre parle-t-il ? Vous tournez un bon nombres de pages et lisez en travers. Puis tombez enfin sur ce qui pourrait vous intéresser.
J’ai revu le milicien.
C’est bizarre, je crois que je l’ai jamais écrit dans ce journal, faut dire que je le tiens pas depuis marmot non plus. C’est ma douce mère qui me l’a offert à mes vingt-cinq ans. Il était beau et bien relié alors. Bordel vingt-cinq ans, ça fait longtemps. Mais bref, il y a longtemps j’ai rencontré un milicien. Rencontré… C’est peut être un peu court.
Il y a longtemps, alors que nous étions en train de relever les pièges avec mon père, deux de mes frères et moi-même, j’avais alors quoi, douze ans je crois. Et bien ce jour là, on a entendu un horrible cri strident depuis les montagnes. Comme si les dieux eux-mêmes avaient égorgé quelqu’un. Alors qu’on accourait dans la direction du cri et que l’on s’imaginait le pire, le pire arriva. Un pauvre gars, en uniforme de milicien de la capitale et bien loin de chez lui, car nous étions à l’époque dans les terres de non-droit au nord du hameau qui deviendrait la ville de Rorn. Et bien ce milicien s’était empalé la jambe sur le pieu d’un trou-de-loup. Pas vraiment son jour de gloire. Ni une, ni deux on l’a extirpé, enfin on… surtout mon père, l’a extirpé du trou et sorti le pieu de sa jambe. Et bon bien sûr il s’est évanoui sans un merci. Ça va de soi. Du coup pendant une ou deux semaines, je sais plus trop, ma mère, cette douce femme, s’est occupé de la plaie béante du pauvre homme. Ma mère n’était pas exactement guérisseuse, elle faisait des vêtement pour un peu tout le monde dans la caravane et en vendait certains quand on faisait halte près d’une ville. Les plaies béantes n’étaient donc pas exactement son domaine de prédilection, mais bon toutes les femmes de la caravane avaient quelque part un peu l’habitude de voir revenir les hommes blessés d’une chasse ou une expédition ayant mal tourné. Bref elle y fit au mieux. Et quand, après plusieurs jours, le milicien sortit entier de son cauchemar, ce diable se mit en tête qu’il s’agissait là d’un acte volontaire. Ni une ni deux, il vola un de nos chevaux qui servent à tirer les chariots et partit en direction de Lüh, bien loin au Sud. Il alla, et ça on ne le sut qu’après, raconter à la garde comment des insurgés vivant dans des chariots avaient mis en danger sa vie par un piège atroce.
Insurgé. Nous. Qui n’avons, de mémoire, tué que lorsque nous étions attaqués. C’était là quelque chose d’incroyable. Ce gredin par sa langue fielleuse nous força à vivre plusieurs années en évitant les forces de la capitale, le temps de trouver un arrangement avec ces dernières. Ces longues années, on les a passées en terres de non-droit. Ces terres hostiles et faiblement peuplées ou si il n’y manque pas trop de nourriture pour une communauté aussi petite que la notre, les éléments sont si rudes que cinq de nos anciens y périrent. De longues années à dépendre de nos deux invocations pour repousser la faune ambiante, plus encore que d’habitude. Je n’ai jamais vraiment aimé les invocations, pour moi ce sont des outils, pas des amis. Elles sont fort utiles utile pour nous éviter de mourir, pour protéger la caravane, mais il ne faut pas s’y attacher. Après tout si elles ont été enfermées si longtemps, il doit bien y avoir une raison. Bref, tout cela fut néanmoins arrangé diplomatiquement, nous fûmes lésés, forcés a payer de lourdes amendes, mais l’on retrouva le droit de commercer dans Lüh et de transiter dans les terres du Prince.
Eh bien récemment, j’ai revu ce milicien. Dans un bateau échoué servant de refuge non loin du roc d’Eluan. Il a vieilli le bougre. Sa jambe n’a jamais vraiment guéri. Il boîte où qu’il aille. Quand je l’ai croisé, j’étais sûr d’avoir déjà vu sa trogne quelque part. J’oublie pas une trogne. Je lui ai mis une beigne qui l’a fait tomber à la renverse, cet handicapé. Il le méritait. Une bonne journée en somme.
Vous survolez les écrits triviaux et les petits problèmes du quotidien, vous voyez défiler des pensées, des croquis de montagnes, de chevaux, de chariots. Puis tombez sur une page très jaune, qui semble par endroits comme gondolée par l’humidité.
Je suis un homme parmi tant d’autres.
Aujourd’hui nous sommes enfin rentrés au camps. J’ai failli mourir à mes quarante-huit ans, il s’en est fallu de peu. Les derniers mois ont été terribles. Nous étions coincés pendant près de six mois dans les Monts célestes avec mes frères Rijkaard et Ruben. Nous sommes restés pris au piège tout l’hiver, tant et si bien que tout le monde au camps nous croyait mort. Une avalanche nous a pris par surprise et a détruit les chemins à travers le col, nous avons dû survivre sur presque rien en attendant le dégel. La viande séchée a été notre salut vraiment. La viande séchée et les quelques baies qui poussent malgré le froid intense. Et j’oublierais presque nos meilleures amies tout ce long séjour. Les trous a flanc de montagne et la neige. Combien de fois nous sommes nous ensevelis sous la neige, empaquetant cette dernière dans notre bouche, pour ne pas même laisser la buée de nos souffles révéler notre position, en attendant que passe l’un ou l’autre bestiaux qui rôde dans les montagnes. Combien de corniches instables à flanc de falaise avons nous dû atteindre pour entrer dans un trou à peine assez large pour nous trois. Et encore, les trous les moins larges étaient sûrement les meilleurs, nous permettant de résister au froid et nous exposant beaucoup moins à la faune. Nous avons usé de toutes nos ruses, de tout nos talents pour rester cachés assez longtemps, pour survivre. Et nous avons survécu, tout les trois.
Quand nous nous en somme enfin sorti, le camps avait été levé, impossible de savoir où il était parti. Ce monde n’est pas si vaste, mais il n’est pas franchement petit non plus, et trouver quatre ou cinq chariots dans l’île entière allait être chose ardue. Et, alors que nous nous dirigions pour quitter les monts célestes et nous rendre plus au Sud, les gardes sur la frontière des terres de non-droit ont cru de bon ton de ne pas laisser passer nos tronches de vagabonds. Du coup nous avons perdu un temps infâme, un temps de retard encore sur la migration de la caravane. Nous avons mis plus de trois ans à retrouver notre famille. A retrouver cette putain de caravane. Trois ans. Quel mauvais coup du sort. Nous ne pouvions pas chercher toute la journée car il fallait tout de même nous nourrir et vivre, et la vie quotidienne en une petite bande de trois ne se prête pas vraiment à la recherche. Mais enfin nous les avons retrouvés.
A notre retour, notre cousine Hylke a cru voir un fantôme et franchement, vu nos gueules, elle avait pas tort. Le temps coincé dans un chariot dans des montagnes enneigées nous avait émacié. Une fois son choc passé, la bonne Hylke nous a préparé une soupe au lard et je ne sais si c’est la montagne mais j’ai rarement mangé quelque chose d’aussi divin. A y réfléchir, c’est probablement la montagne. Enfin bref, on a réussi a se sortir de la montagne et, dieu merci, le camps n’avait pas encore été levé. J’ai donc retrouvé mes filles Ieneke et Ina. Annemieke a décidé de quitter la caravane il y a quelque temps maintenant, elle préfère la ville, je ne peux pas lui en vouloir, c’est une jeune fille gentille et pleine de talents, la ville est sans aucun doute faite pour elle. J’espère qu’elle reviendra nous voir quand elle sera devenu médecin, elle pourrait devenir médecin Annemieke, j’en suis sûr. Mais oui Ieneke et Ina vont bien, je suis soulagé. Elles étaient heureuses de revoir leur vieux père. Tout le monde a pleuré, disons-le.
Un peu plus tard dans la journée c’est mon brave fils Folkert qui est revenu de la chasse. Le pauvre s’est décomposé. Il avait déjà fait mon deuil. Je suis plus solide que j’en ai l’air.
Presque immédiatement après qu’il soit revenu, ma femme bien aimée, Goedelike, est revenue du marché du village avoisinant, accompagnée par une autre femme de la caravane. J’étais si heureux. Si heureux. A peine l’ai-je vu arriver au loin que j’ai couru à m’en briser les jambes. Goedelike, ma tendre Goedelike. Je l’embrassai. La serrai fort contre moi. Rien ne comptait plus au monde.
Mais quand je l’ai lâchée, ma chère et tendre est tombée à genoux. Je n’ai rien remarqué sur ses joues blanches et vides de vie, pas même un sourire. Avec la femme à son coté je l’ai aidé à se remettre debout, elle m’a à peine regardé, ses yeux divaguaient par-delà mon épaule. Je ne comprenais pas. Goedelike, Goedelike, c’est moi. Cornelius ! Je suis vivant. Je suis de retour. J’ai survécu au froid. Je la regardais, la joie ayant laissé place à une forme de panique. C’est moi. Moi. Cornelius. Van Grot. Ton mari. Ton homme. La femme à son bras me regardait avec une peine non dissimulée et c’était à mon tour de tomber à genoux. Regarde-moi. Regarde-moi bordel. C’est moi. Je suis là. Ma femme n’a pas réagit. Rien. Pas un mot. Alors l’autre femme me posa la main sur l’épaule et continua son chemin, l’accompagnant jusqu’à la caravane. Goedelike s’est posée sur le bord d’un chariot, toujours avec le même regard vide. Tellement vide. Tellement. Vide.
Vous tournez encore les pages et tombez sur la dernière, datée de ce jour.
Repose en paix.
Tu es morte. Tu es enfin morte. Je sais, c’est immonde d’écrire ça. Immonde, je m’en veux tellement. Mais je n’en pouvais plus. Je n’en pouvais tellement plus de ce théâtre. De prétendre tous les jours que tu te réveillerais pour te pendre à mon cou. Pour m’embrasser. J’ai tant voulu ces baisers que tu me devais depuis huit ans que j’étais revenu des montagnes. Si j’avais su. Mais mon enfer se termine enfin. Je peux enfin sortir des montagnes. Huit ans dans le froid, le froid de ton absence alors que tu étais là. Je n’en peux plus. Ina a préféré rejoindre Annemieke à Lüh, elle ne pouvait pas supporter ce spectacle quotidien. Je ne lui en veux pas tu sais. Je ne t’en veux pas non plus. Tu vas enfin pouvoir te reposer. Ton corps quitte enfin ce monde. Il emboîte le pas à ton âme. J’ai prié tu sais. J’ai toujours été de l’avis que les dieux n’en ont que faire de nous. Et pourtant j’ai prié pour que cesse ton calvaire, mon calvaire. Voilà huit ans, huit ans que je bois pour supporter cette charge. Huit ans que chaque traque, chaque expédition dans la plaine ou dans les montagnes m’est plus chaleureuse que mon propre foyer. Huit ans que l’intérieur d’une bouteille me tient plus compagnie que toi. Repose en paix. Enfin.
Fermant le carnet, vous le repoussez sous le bras du vieil homme qui ronfle paisiblement sur le bar. Le vent secoue encore la petite auberge en bois et demain un long trajet vous attend. Vous montez dans votre modeste chambre passer la nuit, vous sentant peut-être un peu coupable d’avoir fouillé les affaires d’un homme en deuil.
V) Autres● Métier: Trappeur (Chasseur de la guilde). ● Signes particuliers: Pas grand-chose, simplement un vieux baroudeur. ● Rêve, ambition: Faire fortune peut être pour la léguer aux siens, à défaut, leur trouver de quoi survivre. ●Pack de départ: Chasseur : Arme : Gros couteau a dépecer (Tranchant 3, Résistance 2, Maniabilité 4) ●Dans mon sac: Cornelius se balade en permanence avec de la corde, des filets de chasse, une pelle et une pioche pour pouvoir poser et confectionner ses pièges. VI) Hors Jeu● Comment avez vous découvert ce forum? Les saints Top sites. ● Comment trouvez vous l'intrigue de ce forum? Sympathique, j’aime bien. ● Comment trouvez vous le design de ce forum? Sans mentir, c’est carrément beau, petit bémol peut être sur la visibilité des boutons « éditer » sur les messages, mais je chipote. ● Avez vous lu le règlement? Oui ● Avez vous vu le Discord ? Oui également ● Savez vous comment voter pour le forum? Et oui, encore
Dernière édition par Cornelius Van Grot le Dim 22 Nov 2020, 18:30, édité 24 fois▼ Succès ▼▲ Succès ▲ |
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| Aventure #3 écrite Jeu 05 Nov 2020, 21:07 - Capou a écrit:
- Bienvenue sur l'île d'Arcane !
Si tu as des questions, n'hésite pas ^^ N'hésite pas non plus à nous prévenir lorsque ta fiche sera terminée :3 Bon courage ! Merci de cet accueil chaleureux! Comme tu peux le voir, la fiche avance doucement ! ▼ Succès ▼▲ Succès ▲ |
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| Aventure #4 écrite Ven 13 Nov 2020, 20:15 Le double post qui veut dire fiche finie ! ▼ Succès ▼▲ Succès ▲ |
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| Rang : Crédit Avatar : Capou Date d'inscription : 07/08/2018 Messages : 728 Double Compte : Ephylix, Eskel Merigold, Haelselgr Liens vers la fiche : Fiche de présentation
Résumés de Rp's Elément : Inventaire : • Arme: Claymore [+10] (T/5 M/1 R/5) Sorts : eau_0;
glace_0;
apathie_0;
branchies_0;
transfert_0;
intangible_0;
rage_0;
aquakinesie_0;
tempete_0;
metamorphose_0;
saignee_0;
soin_0; Aventure #5 écrite Dim 15 Nov 2020, 12:00 Plop ! Je passe enfin sur ta fiche ! Alors, tout d'abord, elle est très agréable à lire. On se laisse porter par les mots et on visualise parfaitement le personnage. Il y a cependant quelques problèmes de contexte. Comme je te l'ai dit, Arcane est une île très dangereuse et se balader tout seul, sans arme magique ou invocation est le plus souvent synonyme de mort (les monstres sont partout). Hors tu parles très souvent de feu de camp et ton personnage à l'air d'être quelqu'un de solitaire, faudra le prendre en compte. A un moment, dans ton physique, tu mentionnes un refuge au col d'une montagne. Pareille, ce genre de refuge ne peut pas être là, tout seul dans la montagne, c'est trop dangereux. Les petits villages sont barricadés derrière des murailles pour se protéger des monstres, il en va de même pour les exploitation de noble. Je ne sais pas où tu situes ton récit, mais pour ton refuge, je te propose de le placer dans les Landes Nord, au village de Kelder qui est un village neutre dans le conflit Confédération du nord / Prince de Lüh. Ou alors dans l'exploitation d'un noble ou même dans un village de trappeurs/chasseurs. A toi de voir. Histoire : Pareille, je relève plusieurs fois que vous semblez vagabonder librement sur l'île. Votre caravane doit sûrement avoir des invocations ou alors les membres sont armés magiquement. Il n'est pas exclu qu'une invocation d'un des membres de la caravane vienne avec vous chasser. > Lorsque vous avez passé l'hiver dans les monts célestes, j'aimerais bien que tu expliques un peu comment vous êtes arrivés à survivre malgré les monstres. > Ce serait bien de parler de ton ressenti ou avis vis à vis des invocations. Bien que vous soyez ambulants, tu as forcément dû en croiser que ce soit à Lüh, Rorn ou même au sein de ta propre caravane. Voilà, c'est tout ce que j'ai à dire Encore une fois, ta fiche est réellement agréable à lire. Je l'ai dévorée d'une traite et pourtant j'ai horreur des longues fiches. Tu as un style d'écriture très agréable et je ne saurais tarir d'éloges à ton égard. Puis on s'attache au vieux Cornelius. J'suis sûr qu'il saurait faire changer d'avis même les plus farouches invocations :') Vas libérer Cineris :') Bref, lorsque tu auras modifié ta fiche ou si tu as des questions, n'hésite pas à poster ici ou même à venir me voir en privé sur discord. Je sais que ça n'est jamais évident de modifier une fiche aussi dense. ▼ Succès ▼▲ Succès ▲ |
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| Aventure #6 écrite Dim 22 Nov 2020, 18:31 Et voilà ! Quelques petites modifications de faites, disséminées dans la fiche pour répondre à vos attentes , en espérant que ça fera l'affaire ! ▼ Succès ▼▲ Succès ▲ |
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| Aventure #8 écrite Mer 25 Nov 2020, 19:24 - Capou a écrit:
- Bonsoir !
Merci pour tes modifications, elles me vont ! Je vais juste chipoter encore un tout petit peu. Je n'ai vu nulle part que tu faisais mention des invocations (ou alors j'ai mal lu, et dans ce cas là je m'en excuse platement). Sans entrer dans un récit détaillé, il serait bien d'avoir un peu l'avis de ton personnage au sujet de ces demi-dieux.
Voilà, après ce petit détail, je pourrais te donner ma première validation ^^ - Cornelius Van Grot a écrit:
- De longues années à dépendre de nos deux invocations pour repousser la faune ambiante, plus encore que d’habitude. Je n’ai jamais vraiment aimé les invocations, pour moi ce sont des outils, pas des amis. Elles sont fort utiles utile pour nous éviter de mourir, pour protéger la caravane, mais il ne faut pas s’y attacher. Après tout si elles ont été enfermées si longtemps, il doit bien y avoir une raison.
C'est là ! C'est pas très gros, mais Cornelius résume ce qu'il en pense ! ▼ Succès ▼▲ Succès ▲ |
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| Rang : Crédit Avatar : Capou Date d'inscription : 07/08/2018 Messages : 728 Double Compte : Ephylix, Eskel Merigold, Haelselgr Liens vers la fiche : Fiche de présentation
Résumés de Rp's Elément : Inventaire : • Arme: Claymore [+10] (T/5 M/1 R/5) Sorts : eau_0;
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aquakinesie_0;
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saignee_0;
soin_0; Aventure #9 écrite Jeu 26 Nov 2020, 20:37 C'est parfait pour moi ! ^^ Félicitations ! Félicitation ! Je t'offre ma première validation ! Un autre membre du staff viendra te valider définitivement par la suite ^^ ▼ Succès ▼▲ Succès ▲ |
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| Rang : Grande fondatrice Crédit Avatar : J.Won Han modifié par Capou Date d'inscription : 18/08/2013 Messages : 2371 Liens vers la fiche : Métier : Armurière Invocation(s) : Vaea, Q'Loth Inventaire : - Pierre éthérique
- Catalyseur
- Cape d'invisibilité
- Mémorium
- Cristal de mana
- Sac sans fond
- Deux pierres de télépathie
- Une épée à la lame noire
- 1000 T
Sorts : Tous les pouvoirs. =D Aventure #10 écrite Sam 28 Nov 2020, 14:43 Bonjour et bienvenue parmi nous ! J'ai beaucoup aimé la lecture de ta fiche, le format "journal intime" est vraiment intéressant. Je n'ai rien à redire aux modifications déjà effectuées qui me vont très bien, et je te donne donc ma seconde validation! Félicitations ! Félicitations ! Tu as ma seconde validation ! Tu peux commencer à poster ton journal de RP Ici et faire une demande RP Là. Bon jeu ! ▼ Succès ▼▲ Succès ▲ |
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