[FB] Pour les yeux innocents d'une enfant. - Lagertha
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Rang : Simple membre Crédit Avatar : The Fall - Charlie Bowater Date d'inscription : 08/10/2022 Messages : 75Liens vers la fiche : Fiche de Sintharia | Fiche de suivi Elément : Métier : Courtisane
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Quand on avait tout juste douze ans, l'interdiction de la moindre aventure à commencer par ne serait-ce qu'oser franchir la solide herse, pas même pour cueillir des fleurs. Ses journées étaient creuses, bien que remplies, on lui apprenait à reconnaître les blasons, les familles, ce qu'elle pouvait être pour eux - pas grand-chose lorsque l'on est la première et dernière fille d'un comte qui possède déjà six fils. Et son après-midi ne serait davantage passionnant, les arithmétiques étaient rationnelles encrées dans la réalité, tout ce qu'elle n'était pas en somme.
Elle rêvait d'évasion et elle savait qu'après le repas du midi, les membres de sa famille et une bonne partie des hommes se réuniraient pour ajuster les préparations de l'hiver. Tous devaient être utiles dans ce territoire reculé, les scieries tournaient à plein régime pour que l'on ait suffisamment de bois pour l'hiver. Les toitures étaient en passe d'être refaite et les fissures colmatées. Chaque petite chose était à sa place. Sauf elle. Elle n'y était pas, toujours dans les jambes et ne servant à rien, sa délicatesse n'était ni utile pour se battre, ni même pour une quelconque tâche ménagère.
Mais il semblait que même les terres stériles du nord semblaient permettre à une fleur de s'épanouir.
S'éclipser du donjon fut la tâche la plus simple, le quartier d'habitation étaient le plus éloigné de la salle de réunion et regorgeait de passages secrets. Une cape fourrée sur les épaules et elle était prête à sortir, se dirigeant vers les écuries. Son père avait insisté pour qu'elle apprenne tout de même - et elle était assez bonne cavalière -, tout de même pas à dos de Variquan, jugés bien trop vif et facilement peureux. Elle avait donc tout naturellement hérité d'un cheval, ou plutôt d'un poney, vu sa taille adaptée à celle de sa cavalière, d'une robe grise claire. Même lui ici était plus vieux qu'elle.
Elle n'eut aucun mal à seller l'animal, elle avait l'habitude, menant ensuite l'animal par les rênes à l'extérieur vers un rocher avec lequel il serait plus aisé de se mettre en selle, puisque comme toute jeune fille de bonne famille, elle montait en amazone et non pas à califourchon. Lançant ensuite sa monture rapidement au petit trot.
Bien que l'on soit encore en automne, l'hiver s'annonçait une bise glacée soufflait, mais les premières neiges avaient déjà atteint Svartal, une délicate poudreuse, comme du coton dans laquelle sa monture n'avait aucun mal à avancer, malgré qu'il en ait jusqu'aux genoux.
Tous les arbres avaient été abattus sur quelques centaines de mètres autour des murailles, pour garantir en premier lieu une bonne vision, à cheval la distance était vite parcourue jusqu'au premier morceau de forêt. Néanmoins, à l'entrée de cette dernière, l'animal ne semblait clairement pas déterminer à poursuivre sa route - peut-être connaissait-il les dangers, ou parce qu'il n'avait pas l'habitude d'aller aussi loin seul, ou était-ce l'odeur d'un monstre ? -, il ronflait des naseaux, piaffait et se dressait sur ses membres postérieurs, si bien qu'elle fut obligée de descendre ou elle risquerait d'être mise à terre. Une fois que sa cavalière fut descendue, il n'avait pas d'autres choix que de suivre la demie-humaine, puisqu'il n'avait que ça.
Elle observait tout avec un sourire mutin accroché aux lèvres, ses yeux d'argent clairs pétillaient à la découverte de ce nouveau monde - puisqu'elle n'avait connu que les froides murailles de Svartal. Inconsciente du danger, elle se heurtait à quelque chose, ou plutôt quelqu'un, bien qu'elle dut reculer de quelques pas pour être certaine que ce n'était pas un arbre. Ses joues rougies par la bise pâlirent, tandis qu'elle levait les yeux vers la menace.
En cas de danger immédiat, les plus sages peuvent fuir, les plus courageux se battre, et les petites choses précieuses comme Sintharia de Val, ne rien faire était la meilleure solution puisque les autres possibilités seraient vouées à l'échec, comme le font les petits animaux, espérant que le prédateur ne les remarque pas. Des yeux timides se levèrent vers le colosse, qui non content d'être d'une taille immense en comparaison de la jeune fille déjà frêle pour son âge, aurait pu être suffisamment fort pour l'attraper d'une seule main sans se fatiguer et son visage, dissimulé sous une épaisse barbe, ne l'aidait pas à être rassurée.
La demoiselle n'avait jamais vu d'homme pareil, puisque son père les haïssait et l'inverse était tout autant possible. Elle était persuadée sans trop se l'avouer qu'elle périrait sans doute de la main de l'un de ces barbares - puisqu'il n'était pas seul -. Sa monture, elle, n'attendit pas davantage d'avertissements pour s'enfuir au grand galop en direction de la forteresse.
Dernière édition par Sintharia de Val le Dim 16 Oct 2022, 18:00, édité 1 fois
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Rang : le fauve Crédit Avatar : Project Badwater: Doherty Date d'inscription : 11/05/2017 Messages : 1595Liens vers la fiche : Fiche Métier : Cheffe de Clan Invocation(s) : Xion & Svaarnelg Inventaire : 10 128 Ŧ Gourde
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La saison d'Aer soufflait désormais sur les terres nordiennes et les vents amenaient avec eux l'air frais de l'hiver qui s'approchait. Quelques mois avant cela, Elle était sorti victorieuse d'une épreuve du temple et depuis, l'humeur générale du clan était au beau fixe. J'en profitais allègrement et plusieurs soirs de fête avaient suivis notre retour. J'étais heureuse, jusqu'à ce qu'Elle recommence avec ses idées étranges. Je ne savais décidément pas pourquoi elle tenait tant à ce que j'accompagne Rollo et sa bande si souvent. J'avais beau rétorquer, Elle finissait toujours par avoir le dernier mot.
Ainsi donc, sa caravane avait pour objectif le Petit Bois, dans les Landes plus au sud. L'idée de quitter nos terres me crispait toujours, mais pas le choix, je devais obéir. L'allure était lente, très lente mais avait au moins l'avantage de me permette d'observer le paysage. Assise dans un chariot, ma tête posée sur le rebord, je contemplais le ciel silencieusement. Le trajet fut long, tout ça pour des foutus champignons. Avant de poser un pied dans la poudreuse, je soupire allègrement.
Rollo me lance un regard un peu paternaliste, sans doute exaspérer par mon comportement détestable. Je force une grimace à son encontre et rétorque d'une voix railleuse.
❝ T'avais qu'à pas accepter de m'embarquer. ❞
Il me souris gentiment avant de distribuer ses instructions. La moitié de sa caravane irait explorer la forêt pendant que l'autre resterait pour veiller sur leur possession. Tous étaient bien armés et seuls quelques uns se voyaient attribuer un panier pour récolter les foutus chancros, pendant que les autres assureraient la surveillance du cortège. Rollo m'en colle un dans les bras d'office, m'arrachant un soupire profond. Sur ses talons, j'écoute vaguement les quelques conseils qu'il me prodigue.
De longues minutes passent et notre petit groupe s'est légèrement dissocié. Rollo appelle chacun des siens d'un sifflement qui leur est propre. Il s'immobilise quand l'un d'entre eux n'y réponds pas. Nous étions beaucoup je doutais du risque que l'on encourait et il s'agissait de Pietr, le plus tête en l'air de tous. Costaud, mais avec beaucoup de vide entre les oreilles. Je lève les yeux au ciel et continu ma cueillette, mais mon chaperon à une autre idée à l'esprit. D'un mouvement de tête, il me somme de le suivre pour aller vérifier ce qui se passe.
Je soupire de nouveau et le suit malgré tout, suivant le sillage des traces du nordien en perdition. Nous le rattrapons vite et je distingue sa grande silhouette de dos et immobile. Agacé par sa stagnation, je m'avance vers lui en sifflant à son encontre. Il ne bouge toujours pas et j'accélère le pas jusqu'à atterrir à ses côtés, faisant face à une gamine rachitique accompagné de son petit cheval. Je fronce les sourcils et grimace à son encontre.
❝ Qu'est-ce que tu fous là toi ? Et toi, c'est quoi ton problème ? T'as peur d'une gamine ou quoi ? ❞
Finissais-je à l'encontre de Pietr qui visiblement ne savait pas comment réagir. Mon regard s'adoucit légèrement en observant l'équidé derrière elle. Rollo nous rejoins à son tour et, en voyant la gamine, se montre déjà plus courtois. Il s'accroupit face à elle et lui porte une voix douce.
❝ Tu es seule ici ? C'est dangereux tu sais, tu ne devrais pas rester là. ❞
Je grogne amèrement en observant son petit manège. Comme si on avait besoin de ça. Le connaissant, si elle lui répond qu'elle est perdue et qu'elle a besoin d'aide, on va devoir se la coltiner quelques temps et la raccompagner chez elle. Enfin, tout dépendait d'où se trouvait son « chez elle ».
Dernière édition par Lagertha le Jeu 13 Oct 2022, 19:46, édité 1 fois
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Rang : Simple membre Crédit Avatar : The Fall - Charlie Bowater Date d'inscription : 08/10/2022 Messages : 75Liens vers la fiche : Fiche de Sintharia | Fiche de suivi Elément : Métier : Courtisane
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La toute jeune fille - qui faisait plus jeune que son âge - continuait d'observer avec des yeux ronds, il était évident que c'était la première fois qu'elle voyait des nordiens, une appréhension mêlée d'un certain respect. En particulier pour la femme qui était à l'image même l'antagonisme qu'on lui inculquait depuis la naissance. Elle répondit tout naturellement avec l'aplomb de l'enfance : « Je suis chez moi, madame. » Une chose la trahissait, et c'était pas vraiment de bon augure, elle avait l'accent délicat et surtout typique de la famille noble de la région, de ceux vivant dans le nord, en quasi-autarcie, ne se mélangeant ni aux autochtones ni aux suderons. Ensuite, elle pointait la forteresse sombre à travers les arbres, dont la bannière de Val claquait aux vents, elle était toute proche, puisqu'ils étaient à peine à l'orée des bois. Quelques centaines de mètres les séparaient à vrai dire.
Et là, l'évidence frappait, il était évident qu'une jeune fille si richement vêtue, puisse être tant éloignée que cela de la civilisation, puisqu'elle ne pouvait pas sortir de nulle part. Les scieries de Svartal fonctionnant à plein régime dans l'approche de l'hiver, l'on abattait aussi les animaux d'élevage trop vieux pour remplir les glaciaires. Et finalement chacun défendait son morceau de pain tant la vie était rendue difficile par les hivers rigoureux et longs, d'autant plus que les sédentaires cultivaient une certaine haine des nomades depuis plusieurs dizaines d'années.
Il n'y avait rien donc d'étonnant que quand tout le monde était occupé une enfant puisse échapper à la surveillance de sa nourrice et il faudrait un peu de temps pour que sa disparition se remarque. Néanmoins elle restait parfaitement méfiante face à l'attitude amicale de l'homme, ce n'était pas une habitude pour une jeune fille de bonne famille de parler à un homme, et bien qu'elle avait six frères, un frère n'est pas vraiment un homme quand l'on a que onze ans, presque douze, après tout. « Est-ce que vous allez me manger ? » Elle affichait un air si circonspect face à cette situation improbable, sa franchise toute enfantine, que ça aurait pu prêter à rire si elle semblait croire à cette fable à moitié, puisqu'après une observation rigoureuse, ils n'avaient pas l'air si différent. « Et vous n'êtes pas perdus ? » Une délicate attention de la part de celle qui n'avait pas d'aprioris réel.
Le poney lui préférait la méfiance, bien qu'il observait d'un œil vif la scène, ses petites oreilles pointées dans la direction du petit groupe. Ce n'était pas une monture faite pour voyager, ni même pour être particulièrement utile à quoi que ce soit, surtout dans le nord en n'atteignant même pas le mètre trente au garrot - une taille similaire à celle de jeune cavalière - on aurait pu le perdre sous la poudreuse, et encore plus avec son épais poil d'hiver aussi blanc que la neige. Mais on ne lui demandait pas vraiment d'être utile si ce n'était faire plaisir à une enfant qui voulait imiter sa mère. « Lui, c'est Ingmar, mon ami. » Dit-elle simplement en voyant l'intérêt de la femme pour l'animal. Lui, en entendant son nom s'approchait avec un intérêt plus vif.
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Rang : le fauve Crédit Avatar : Project Badwater: Doherty Date d'inscription : 11/05/2017 Messages : 1595Liens vers la fiche : Fiche Métier : Cheffe de Clan Invocation(s) : Xion & Svaarnelg Inventaire : 10 128 Ŧ Gourde
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Ses manières m'irritent et une grimace tiraille mon visage. Elle à beau être jeune et minuscule, elle n'en déborde pas moins d'une impertinence grotesque. Je note à peine son accent, je n'en ai nul besoin pour comprendre qu'elle est née avec un bol en argent enfoncé dans le gosier. L'attention de Rollo était particulièrement vissée vers la forteresse désignée et avait l'air de s'en inquiéter, moi je n'en avais que faire.
J'observe son petit manège avec dédain et agacement. Rollo demeure accroupis devant elle, souriant niaisement à ses attentions tandis que l'autre benêt n'avait pas bouger d'un pousse. Que l'un ou l'autre se décide à lui répondre, je les devance en me penchant vers elle, un large sourire carnassier offert à son regard.
❝ Est-ce que tu crois qu'Ingmar voudra me regarder quand je te découperais, morceau par morceau avant de te... ❞
Pietr colle brusquement sa grande paluche sur ma bouche alors que Rollo me fusille du regard. Je me débats et finis par mordre la main du grand dadet qui gémit comme une fillette avant de la secouer vivement. Je me recule alors d'un pas, l'air excédé en pointant la gamine de la main, mes yeux sautant d'elle à Rollo.
❝ Quoi ?! Ça lui apprendra à croire à toutes ces conneries ! ❞
❝ Ce qui ne risque pas de s'améliorer en lui disant ça. ❞
Le regard qu'il glisse sur moi est glacial et las à la fois. Je sens la colère gonfler dans mes veines. Ces foutus histoires avaient le don de me mettre en rogne. Notre peuple était inlassablement dépeins comme un groupe de sauvage à la limite de la folie et l'injustice était trop énorme pour que je la laisse filer aussi facilement entre mes doigts.
Je gronde silencieusement et mes yeux glissent un instant vers la gamine de laquelle je me détourne brusquement, l'exaspération tambourinant des mes tempes. Rollo lui offre un sourire bienveillant avant de continuer.
❝ Nous ne pourrons pas te raccompagner, mais tu devrais rentrer. ❞
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La menace, non-content de l'effrayer, la fit avancer d'un pas, elle était pratiquement innocente des vices de ce monde. Elle plongeait ses yeux d'argent dans ceux de l'homme. Elle ne craignait plus vraiment la colère de la femme, elle avait l'habitude des menaces par ses frères, ils ne s'égosillaient pas autant d'avant d'agir. Puis elle questionnait le nordien : « Est-ce que la dame est malheureuse ? Les gens tristes sont souvent méchants sans le vouloir. » Étonnante déduction pour avoir été inventée autrement que par l'esprit d'une enfant malmenée.
Elle attrapait les rênes de son poney, lui flattant l'encolure pendant qu'il fouillait dans la neige à la recherche d'un brin d'herbe qui aurait pu être épargné par le gel et décrochait une sacoche de sa selle. Elle avait fait preuve de logique dans son imprudence en vidant un placard de la cuisine avant de partir. Même si elle restait naïve de s'être crue capable de survivre une seule journée seule dans l'immensité gelée. Il y avait quelques vivres dedans, de la viande fumée et séchée, du pain et du fromage. Qui étaient les aliments principaux que l'on mangeait dans la forteresse, surtout l'hiver. Et elle leur offrait, les cadeaux étaient un signe universel d'amitié.
Sintharia rentrerait, bien sûr, bien qu'ils ne lui faisaient pas peur, l'aventure l'avait refroidie. Elle allait dire quelque chose, mais le cor qui annonçait sa disparition résonnait dans la clairière artificielle et entre les arbres. La vigie avait dû remarquer la comédie du cheval et envoyer un groupe de cavalier. « Aurevoir et puisse votre route être agréable. » Elle ignorait pratiquement tout des mœurs de ce peuple, mais elle savait qu'ils voyageaient beaucoup.
Elle craignait bien plus ses frères que la menace d'inconnus qui n'avaient pas tenté de lui faire de mal et peut-être même plutôt gentils. Les cavaliers s'arrêtèrent à une dizaine de mètres de la lisière du bois, l'enfant s'avançait, et ils n'oseraient pas se battre avec leur propre sœur au milieu, même s'ils ne l'estimaient pas forcément, bien qu'ils eussent tous la main sur leur épée, prêts à découdre de cet affront.
L'un des cavaliers descendait, la jeune fille déterminée à esquiver son chemin était tellement dans sa lancée qu'elle manqua de tomber lorsqu'il lui attrapa le bras, lui assenant dans la seconde une gifle du revers de sa main gantée qui acheva de briser le silence qui s'installait et qui aurait pu résonner jusqu'aux montagnes septentrionales tant elle avait été violente.
Mais l'homme - l'un des plus jeunes de la lignée - semblait avoir envie de laver l'honneur de sa seule sœur, il était un chat maigre, plus doué pour l'agilité que la force brute et avant un air arrogant, accentué par un sourire suffisant. Et lui aurait fait l'autre joue si un autre frère, Lorcan, ne lui aurait pas barré la route, lui était une montagne - et l'ainé de la famille -, il avait tout à fait l'air d'un nordien. « Tu en as bien assez fait comme ça, Soren. » Honteuse et douloureuse, elle n'eut rien à répliquer se contentant de pleurer en silence et fut hissée sans aucune considération sur son poney et sans doute garderait-elle les vestiges de ce moment au moins quelques jours. Puis il se mirent en route.
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La gamine était effrontée et n'a aucunement l'air apeurée par mes menaces fantasques. Je grogne sourdement et l'observe d'une grimace agacée. Mes traits s'alourdissent quand elle se permet une déduction maladroite. Moi, triste ? Quelle connerie ! Je croise les bras, bombe le torse et détourne le visage fièrement, pestant d'un soupir prompt et bruyant. Pour qui elle se prends cette gamine sérieusement ? Déjà hautaine à cette âge ? Pas très étonnant pour quelqu'un de sa naissance.
Lorsqu'elle s'avance pour offrir ses vivres à Rollo, ce dernier lui accorde un sourire chaleureux et accepte bien volontier ses présents. En d'autres circonstances, il les aurait sans doute refusé, mais en lui sachant une vie confortable, la logique lui voulait de ne pas se détourner de vivres gratuitement obtenues. Une mine débectée cueille mes traits quand, d'un coup d’œil, j'observe son petit manège.
C'est pourtant autre chose qui capte brusquement mon attention, ainsi que celle des autres. Le son d'un cor perce la clairière et le silence ambiant. Rollo se redresse et Pietr empoigne la garde de sa lame attachée à sa ceinture. Refréné par son chef d'un main posée sur l'avant bras, il ne fait pas davantage. Tous les trois tournés vers un groupe d'homme s'étant arrêté au loin, je gronde à leur vue. Nos trois regards tombent sur la gamine quand elle nous salue, mais le soudain risque encouru nous impose le silence qui accompagne sa retraite.
Sur le qui vive, les pieds bien ancrés dans la neige fraîche, nous ne tarderons pas à faire marche arrière. Je fixe le groupe qui nous fait face d'un regard noir et même s'ils ne semblent pas prêts à en découdre réellement, mon inconscience si. J'observe alors les deux petites choses s'éloigner de nous jusqu'à rejoindre les leurs. L'accueil brutale de la gamine me pousse vers elle dans un élan incontrôlable. La main de Rollo freine mon avancée en attrapant fermement mon bras, qui attire mon regard jusqu'à lui. M'imposant le refus d'un mouvement de la tête, je me plis à son bon vouloir, mais ne peut m'empêcher de me tourner à nouveau en leur direction.
Je gronde entre mes dents vissées, grimace et serre amèrement les poings. Il serait imprudent de tenter quoi que ce soit, et je n'avais aucune raison de le faire. Pourtant, mon cœur avait bondit à ce moment là et me contenter de les voir s'éloigner accélérait ses battements. La menace passée, je me détourne la première brusquement et tous les trois, nous retournons à notre cueillette dans un silence pesant.