Son retour de temple d'Aer était récent, datant de l'année dernière tout au plus. Lui qui paraissait peu engageant et fermé à tout éventualité, si ce n'est celle d'accomplir son devoir martial, avait bien changé. La métamorphose avait été brutale, peut-être un peu déconcertante, mais la majorité de son entourage s'y complaisait parfaitement. Il se mêlait bien davantage aux hommes et à leurs passes temps, tout comme il accueillait la présence des femmes avec beaucoup de charme.
Il représentait déjà, avant cela, un adversaire de poids en la matière, mais était devenu redoutable depuis. L'humeur générale était, malgré tout, bon enfant en apparence. Moins dans le secret de conversation entre mâle évidemment. C'est notamment grâce à de multiples échanges sur le sujet qu'il avait su gagner la sympathie, voir la confiance de ses pairs.
Et cela faisait des semaines, pour ne pas dire des mois, que son collègue du même rang lui rabattait les oreilles avec un nom. Toujours le même, à répétition et pour les mêmes raisons. Braith. Des lettres entremêlées qui sonnait comme un vicieux murmure. C'est exactement l'effet qu'il avait sur l'esprit de l'Adjudant de Mérélac et les incessantes jérémiades de son collègue ne faisait qu'alimenter le tout.
Braith. Une garde qu'il croyait, évidemment, être du genre masculin. Presque tout le monde le pensait, à première vue, car tout laissait à croire que c'était bien le cas. Et puis, comme la plupart, Ariel avait appris la vérité à son sujet au cours d'une conversation hasardeuse. Et cette fois là, une petite bulle avait éclatée dans les méandres de son esprit. Jusqu'à lors, ce nom ne lui évoquait absolument rien, mais depuis, les choses avaient radicalement changées.
Que cette personne représente une problématique insurmontable pour son collègue lui importait peu, voir pas du tout. En revanche, elle éveillait en lui des desseins particuliers qu'il comptait bien mettre en œuvre. Alors, sous couvert de bonne foi, il saisit l'occasion qui se présentait à lui en offrant, à son pair, de serrer la vis de son petit problème ambulant. La réputation de son géniteur, le Major de Mérélac, le précédait et ses talents d'instructeurs découlaient inévitablement sur son premier né.
Ainsi donc le marché était conclu et, Braith, deux heures plus tôt qu'à ce moment, avait été appelée à se rendre dans le bureau qu'occupait les deux adjudants la plupart du temps. A son arrivée, son chef de brigade la croise en quittant la pièce, laissant ouverte la porte sur Ariel. Se présentant en armure presque complète, son plastron en moins dévoilant une tunique sombre, debout derrière le bureau, l'air sérieux, mais pas moins avenant qu'en tout temps.
" Fermez la porte derrière-vous s'il vous plaît, Braith. "
Il avait, volontairement allongé la fin de sa phrase et son prénom, en particulier.
Rang : Don Juan Crédit Avatar : Azra Date d'inscription : 13/08/2020 Messages : 204Double Compte : Amko'Unn ⩈ Saen ⩈ Rymaïn ⩈ Eira Liens vers la fiche : . ⩈ Braith ⩈ ⩈ Carnet d'un chasseur ⩈ Métier : Chasseuse ⩈ Homme à tout faire Invocation(s) : ᘎ Rao ᘎ Inventaire : 1828 Ŧ
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Le temps est à l'image de ma pensée. Instable, changeant. Au potentiel aussi menaçant que doux. J'aime ça. Ne jamais savoir ce qui peut advenir. Un peu de surprise et de piquant au tournant d'une routine morne. Comme chaque jour passé dans la garde dorée. Ou presque. Parfois j'trouve mes desseins débiles. Mais la hargne est trop forte. Trop ancrée. J'peux pas lâcher bêtement pour une ptite remise en question passagère de mes motivations.
Le métal crisse. Lame d'épée contre tranchant de ma lance. D'un geste ample j'opère une rotation soudaine. Déstabilisée, ma partenaire relève sa garde trop tard. Hop. La voilà le cul dans la terre battue et la poussière. Son regard assassin retient un soupçon de malice. Sûr qu'elle est aussi accro que moi à ces tensions particulières. Mais aujourd'hui j'suis pas d'humeur. Mon corps fait volte face, direction nos quartiers.
J'prends pas le temps de me rafraîchir. Paraît que l'adjudant de Mérélac veut me voir. Et moi j'ai envie de m'tirer rapidement. Un bref grognement s'extirpe. Qu'est-ce qu'il cherche celui-là? J'ai pas fait de connerie récemment. Non? Et quand bien même, c'est pas mon supérieur direct.
La gueule encore poussiéreuse. De fins sillons de sueur toujours présents. La tenue à peine réajustée. J'me pointe devant le bureau. Anton croise mon chemin. Ses yeux me frôlent à peine tandis qu'il me fait un bref signe du fief. J'entre.
⩈
Le timbre sérieux résonne. Mon prénom flotte étrangement dans son sillage. L'envie de rétorquer brûle mes lèvres. J'ai beau être simple soldat, le respect ça marche dans les deux sens. Un gradé se doit d'user de mon nom de famille. Une si belle opportunité pour ouvrir ma bouche. Que je laisse filer... Pour une fois que j'entends pas le nom de mon connard de père pour me désigner. Je pourrais presque apprécier la chose.
Je salue brièvement l'homme dressé devant moi. On se connaît pas plus, mais je sais qui c'est. Enfin, façon de parler. Evidemment que j'ai noté direct sa belle gueule et son joli ptit cul la première fois que je l'ai croisé. Seulement, son air aussi je l'ai noté. Trop apprêté pour que ça me tente. Le genre de gars qui laisse peu ou rien transparaître. Un apparat qui me plaît pas du tout.
Quelques pas. J'tire la chaise devant moi. La met de côté. Puis pose mes fesses dessus, à moitié tournée vers le bureau. Bras croisées, jambes allongées tout autant croisées. Mes iris d'un bleu profond le fixent. Je suis calme. Mon timbre un rien pressé peut-être. Sauf sur la fin, le dernier mot un peu plus prononcé. Comme il s'est amusé plus tôt à la faire. Mais moi c'est juste pour me foutre de lui.
"Qu'est-ce que je peux faire pour vous, mon adjudant?"
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Rang : Arcanien/Arcanienne Crédit Avatar : Gawain | Fate Grand Order Date d'inscription : 06/01/2023 Messages : 11
Jusqu’à lors, je n’avais pu la contempler que d’assez loin, au mieux de manière fugace à la croisée d’un chemin. Elle ne faisait après tout pas parti de ma brigade, aucune occasion n’était évidente pour l’approcher. A la différence d’aujourd’hui et de la porte ouverte que m’avait laissé mon camarade d’échelon. Et en la voyant ici à ma merci, un fin sourire bienveillant s’étire à peine, cachant bien des sévices.
Toujours issu de revirement décontenançant, mes récentes passions semblent à chaque fois venues de nulle part, sans crier gare et ne laissant à mon esprit aucun répit. J’ai pourtant appris à en contrôler l’expression, en façade. Pourtant, en l’observant approcher, je pouvais sentir la vitesse de mon sang s’accélérer. Elle n’était rien, rien de nécessaire et pourtant comme les autres, je désirais ardemment la posséder, comme un objet rare et précieux que l’on tient jusqu’à le briser.
Et mon regard ne la quitte jamais. Pas une seconde jusqu’à ce qu’elle s’installe sans aucune tenue mais surtout, sans mon autorisation. Mon sourire se perds et un sourcil s’arque fasse à son arrogance évidente alors que je prends toute la mesure du poids qu’elle représente pour Anton. Mon visage revêt des traits sérieux, à peine agrémenté d’une touche de sévérité. Quant à son piètre mimétisme, ni amusé ni agacé, je n’en avais réellement que faire.
" Je ne vous ai pas autorisé à vous asseoir, Garde Caelum. Ne prenez pas ma bienveillance pour une quelconque souplesse. "
Si j’avais voulu jouer la carte de l’aimable dans un premier temps, sa réaction me forçais à tirer sur la bride sans attendre. Après tout, j’étais là pour ça, en apparence et j’avais malgré tout la réputation paternelle à tenir. Sans sourciller, j’attends qu’elle se relève avant de poursuivre calmement, prenant place sur ma propre chaise, derrière ce bureau qui nous sépare. C’est à cet instant que je la quitte des yeux pour attraper la plume devant moi, de mes doigts gantés, et commencer à griffonner sur un parchemin.
" Je ne vais pas y aller par quatre chemins : vous êtes irrespectueuse, arrogante et insubordonnée. " Pour le dernier point, je m’occuperais personnellement de la plier à ma convenance. " Et je me demande encore pourquoi vous demeurez dans nos rangs, mais dans un premier temps, ce que vous allez faire pour moi, c’est répondre à mes questions. "
Ma voix est calme et mesurée, sans fausse note ni sévérité apparente, je me contente d’énumérer des faits. Je laisse planer un instant de silence, rangeant la plume dans son encrier, tenant la position immobile une seconde avant de pivoter mon visage vers elle, l’air à peine interrogatif. Si peu qu’on pourrait croire à du désintérêt.