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| Aventure #1 écrite Mer 04 Juin 2014, 11:02 I) IdentitéNom: Lowen (mais elle l’a perdu dans son enfance, ne restant que son prénom) Prénom: Irys Sexe: Femme Age/date de naissance: 21 ans (née en l’an 37 de l’ère Luhienne) II) Caractère Irys est de nature plutôt discrète et réservée avec des personnes qu’elle ne connait pas très bien, elle n’aime pas se dévoiler sans connaitre la personne qu’elle a en face d’elle. Malgré cela, elle n’est pas renfermée sur elle-même et apprécie la compagnie. C’est une jeune femme très joyeuse et positive mais pas dans l’excès. Avec les personnes qu’elle connait bien elle est très ouverte et peut même devenir affectueuse si elle pense que la personne le mérite. En général Irys reste calme et perd rarement son sang-froid. Elle connait les bonnes manières et les comportements socialement valorisés qu’elle adopte avec grâce. Très peu de personnes l’ont déjà entendue crier ou s’énerver, non seulement parce que peu de situations ou de personnes suscitent de la colère en elle mais aussi parce que dans l’éventualité où elle serait prise d’un accès de colère, elle ferait tout pour ne pas le montrer. Tous ces éléments de sa personnalités sont interprétés différemment selon les personnes, certaines auront tendance à apprécier son calme, son joyeux caractère et sa discrétion alors que d’autres regrettent ce manque d’extraversion ou sont même irrités par cette apparente absence de mauvais sentiments (apparente puisque si elle ne les montre pas, elle les ressent tout de même !). Une de ces principales qualités (qui pourrait dans certains cas s’apparenter à un défaut) est sa gentillesse. Irys serait prête à tout faire pour autrui si elle pense que cela est nécessaire (là encore tout dépend de la personne à qui elle a à faire !) et elle sait faire preuve de générosité. C’est une jeune femme droite, qui a le sens de la justice et qui aime l’égalité. Elle désapprouve au plus haut point les comportements méprisants envers d’autres personnes, l’idée de vengeance et de pouvoir. Si cela ne dépendait que d’elle, le monde serait peuplé de personnes emplies de bonnes intentions, généreuses et aimantes envers autrui. Son innocence apparait donc ici clairement puisque les idées politiques la dépassent complètement… Irys est plutôt courageuse mais lorsqu’elle est avec quelqu’un qui l’est encore plus, elle va préférer laisser son courage de côté et même parfois se laisser protéger (c’est ainsi qu’elle s’attire les grâces des hommes…). Mais Irys est loin d’être parfaite. Sous ses airs de douce jeune fille elle peut se montrer impitoyable envers quelqu’un qui l’aurait blessée elle ou une personne qu’elle aime (elle ne va tout de même pas recourir à la violence physique dans toutes les occasions). De plus, elle est particulièrement têtue, ce qui ne facilite pas la tâche à ses proches lorsqu’ils veulent lui faire changer d’avis. Irys n’est pas quelqu’un de particulièrement peureux, elle n’apprécie pas les insectes, mais sais s’en défendre. Une de ses plus grandes peurs est de se retrouver seule. Non pas d’être seule au sens physique du terme, mais de n’avoir plus personne, plus rien, d’être abandonnée. Elle redoute de perdre tout ce qu’elle aime. Son rêve le plus cher est de pouvoir vivre dans un monde paisible, de pouvoir voyager, découvrir de nouveaux endroits et de nouvelles personnes. Elle aimerait posséder des invocations, les libérer et s’en servir pour rendre son monde encore plus beau. C’est un des buts qu’elle se fixe, elle ne le perd pas de vue mais il ne motive pas son existence. Irys aime beaucoup de choses, le monde qui l’entoure et qui la fascine, la nature et la vie. Elle apprécie la littérature, la musique la peinture et les arts en général. Irys aime se promener en ville, faire de nouvelles rencontres, discuter avec des personnes et voyager. Elle n’aime pas voir des personnes souffrir et déprécie la guerre et tous ses dérivés violents. Malgré cela, elle aime les sensations d’adrénaline et a le gout du risque. Ce n’est pas elle qui va commencer un combat mais s’il est nécessaire qu’elle se batte elle le fera et pourra même en éprouver un certain plaisir. En effet elle aime réfléchir à des stratégies qu’elle pourrait exercer en combat. La jeune femme n’a pas un point de vue défini concernant la religion, elle n’est ni dans le précautionisme, ni dans l’indifférentisme. Elle ne sait pas si les dieux existent ou pas mais préfère y croire pour expliquer la création du monde dans lequel elle vit. Elle ne leur voue pas un culte mais pourrait éventuellement tenter une petite prière dans des situations désespérées. En ce qui concerne les invocations elle est peinée de voir le peu de respect que certains humains leur donnent, puisqu’elle est elle-même très respectueuse envers ces demi-dieux. Irys considère qu’il vaut mieux collaborer avec elles plutôt que de les utiliser. III) Physique Parmi toutes les femmes présentes sur l’ile d’Arcane, Irys est loin d’être la plus belle, mais elle n’est pas la plus laide non plus. Elle n’est pas une de ces beautés fatales qui saisissent le cœur des hommes de façon à ce qu’ils tombent éperdument amoureux d’elles, elle n’est pas non plus le genre de femmes à arracher tous les regards d’une foule. Ce qui la caractérise le plus est sa grâce, son innocence et son élégance. Certes, c’est une jeune femme très jolie, mais elle ne se fait pas remarquer, elle est discrète aussi bien dans ses gestes que dans son caractère. Sa silhouette est fine et élancée, elle a quelques formes mais, comme on dit, « juste ce qu’il faut », ni plus ni moins. Elle est grande puisqu’elle mesure 1m72 et plutôt légère. Sa peau est très pale et tolère mal le soleil, cependant il lui arrive de prendre un peu de couleurs si elle reste quelques temps sous les rayons solaires. Les cheveux d’Irys sont sa plus grande fierté, ils sont d’un blond très clair et très fins. Elle aime particulièrement les coiffer de différentes façons mais préfère les avoir détachés pour que sa longue chevelure puisse etre admirée. En ce qui concerne son style vestimentaire, elle n’en a pas vraiment et aime s’habiller de tissus légers et fluides (si le temps le permet). Néanmoins, si sa garde-robe n’est pas particulièrement bien fournie, Irys voue un véritable culte aux bijoux. Elle en a de toutes sortes et pour chaque partie de son corps, nourrissant une préférence pour tous ceux qu’elle peut mêler à ses cheveux. Il est donc courant de l’entendre au son de ses bijoux bien avant de la voir. Malgré cela, les bijoux ne sont pas une obsession pour Irys : elle sait les assortir avec grâce et les ôter si besoin est. Quant à son visage, il est plutôt long et ses traits sont doux. Sa bouche, qu’elle laisse par habitude légèrement entrouverte, est fine et de couleur rosée. Son nez est fin et droit, plutôt petit mais pas non plus invisible. Les yeux d’Irys sont particuliers, ils laissent transparaitre toute sa grâce et sa personnalité. Ils sont très clairs, d’une couleur qui oscille entre le gris et le bleu en fonction de la luminosité et plutôt allongés. Ils sont très expressifs et profonds. IV) Vie- Partie 1 :
« Irys, réveille-toi, ton père est rentré… » Ces mots prononcés doucement réveillèrent la petite fille blottie dans son lit. Devant elle, les grands yeux clairs de sa mère, Asya Lowen, la regardaient. Ils avaient une lueur inhabituelle, ils étaient joyeux, cela faisait plusieurs années qu’Irys n’avait vu un tel éclat dans les yeux de sa mère. Tout ce temps sans son mari l’avait rendue vulnérable et fragile, elle s’efforçait au quotidien de ne pas montrer sa tristesse à sa fille, mais les yeux ne mentent pas, même à une petite fille de 6 ans. Irys sortit de son lit avec la plus grande hâte. Son père, Elias Lowen, elle ne le connaissait pratiquement pas, il était parti quand elle n’avait encore que 2 ans et depuis, seuls les récits de sa mère faisaient vivre ce père absent. Il était fantastique, drôle, beau et courageux, il avait toutes les qualités et peu de défauts. Irys avait toujours rêvé de le rencontrer un jour, sa mère lui disait qu’il allait revenir mais elle le disait essentiellement pour se rassurer, au fond d’elle, Asya craignait le pire pendant toutes ces longues années d’absence. Mais enfin il revenait, la petite fille courût pour traverser la maison, ses sentiments oscillaient entre la joie et une impression d’étrangeté, la peur de l’inconnu. D’un côté, un de ses rêves les plus chers se réalisait : revoir et connaitre enfin ce père extraordinaire, et avec celui-ci peut être connaitre un peu plus au sujet de l’ile d’Arcane, avoir un aperçu de ce qui se passe au-delà des frontières de Luh. Mais de l’autre, un sentiment étrange l’étreignait, ce même sentiment lorsqu’elle se trouvait face à des personnes inconnues, la peur de le décevoir peut-être, ou de ne pas le reconnaitre. Toujours est-il que la petite fille, suivait d’un pas pressé sa mère en allant à l’encontre de cet homme inconnu.
Les retrouvailles se passèrent dans la joie, Irys fut attentive à tous les récits de son père. Il avait traversé l’ile d’Arcane, vu les plus beaux paysages, les plus gros monstres et les plus hautes montagnes. La petite fille absorbait le moindre mot, la moindre pause d’Elias qui s’amusait à la faire tressaillir d’effroi aussi bien que rire aux éclats. Cet homme qu’elle ne connaissait pas, mais qui l’aimait depuis sa naissance devint une source d’inspiration pour Irys. Du haut de son petit mètre elle s’imaginait déjà bravant tous les dangers aux côtés de son père. Une fois que les récits furent terminés, Elias sorti sous les yeux de sa femme et de sa fille un gros sac en toile qu’il ouvrit avec précaution. A l’intérieur de celui-ci se trouvaient des pièces, des bijoux et autres richesses. Irys s’empressa de se coiffer d’une belle couronne et d’enfiler plusieurs bagues, des richesses venues de loin étaient tout ce qu’il fallait à la petite fille pour continuer de rêver de mondes merveilleux. Elle était tellement ébahie qu’elle ne remarqua pas les regards interrogateurs qu’Asya adressait à Elias. Il ne répondit à aucune question concernant la provenance de ces richesses et plus aucune question ne lui fut adressée à ce sujet par la suite. Mais le spectacle n’était pas fini, le père d’Irys la pris sur ses genoux, pris sa femme par la main et leur annonça d’un ton solennel, avec une pointe de malice, qu’il y avait une autre surprise. Asya le regarda, effrayée, quant à la petite Irys, ses yeux se remplirent d’étincelles. « Nour, vient ici… »
Le salon de la petite maison Luhienne était chaleureux, un feu de cheminée et quelques lampes éclairaient d’une lumière douce les visages de la famille Lowen et projetaient des ombres élégantes et allongées qui frémissaient au moindre souffle. Dehors, on entendait des musiciens, jouer un air joyeux sous des rires d’enfant. Une odeur de pain chaud se répandait dans la ville et passait sous les portes des maisons, embaumant le salon d’une appétissante et douce odeur.
Mais quand Elias prononça ces quelques mots, le temps sembla se figer. Tout semblait s’obscurcir et se refroidir, le feu de cheminée et les lampes s’éteignirent, les ombres grandissaient, tout fut balayé en un coup de vent. Les portes claquaient et les fenêtres se fermèrent, les yeux d’Irys se teintèrent d’effroi et les yeux d’Asya se couvrirent d’un voile. Seul Elias regardait le spectacle avec admiration. Les feuilles de papier s’envolaient, les vases se brisaient et le froid s’installait. Une tempête de vent glacé balayait toute la chaleur de cette maison. Asya avait compris, cette surprise était celle qu’elle redoutait le plus, elle avait fait promettre à son mari, avant son départ, de ne pas revenir avec ce genre de choses : elle savait que beaucoup d’hommes se lançaient à leur recherche pour les libérer, mais elle ne voulait pas de ça chez elle. C’était quelque chose qui la dépassait totalement, elle ne connaissait pas les effets que cela pourrait avoir et elle voulait donc s’en tenir à l’écart. Ils étaient déjà assez riches sans avoir besoin de ramener des trésors de toute l’ile, et savaient se débrouiller seuls, sans besoin de ce genre d’aide. La tempête se calma mais le froid restait, l’obscurité aussi. Devant leurs yeux, un tout petit poisson brillant d'une faible lueur d’un bleu glacé flottait, Irys tendit sa main vers cet étrange animal magique mais la retira aussitôt. Plus on s’en rapprochait, plus il faisait froid. Mais ce froid était différent, ce n’était pas le froid de l’hiver, ni celui de la neige ou du vent, c’était différent. Le froid qui régnait dans la pièce était une sensation glaciale, non seulement au niveau physique, mais leur cœur semblait glacé, leur esprit était embrumé. Toutefois, un sentiment de protection enveloppait la famille Lowen qui petit à petit se familiarisa avec ce beau poisson bleu et ce froid glacial. « C’est une invocation, commença Elias, je l’ai libérée au début de mon voyage, au temple de l’eau… C’est grâce à elle que je suis encore vivant. Nous pouvons lui demander n’importe quoi, elle le fera. » Irys semblait excitée, c’était comme de la magie, elle ne pouvait pas y croire ! Ses petits camarades ne cessaient de parler des invocations et elle avait toujours voulu en voir une ou même l’utiliser. L’appréhension du début disparaissait et ce petit oiseau bleuté faisait naitre en elle un sentiment de sympathie, comme si cela faisait plusieurs années qu’elle connaissait cette invocation. Asya cependant gardait les yeux au sol, on pouvait lire une pointe de colère dans ses yeux clairs mais elle se passa de tout commentaire, elle ne voulait pas gâcher ce moment de retrouvailles, la discussion avec Elias serait reportée à plus tard. Mais le père d’Irys n’avait pas fini, il leur expliqua les pouvoirs que possédait Nour, une histoire de sphérier qu’Irys écoutait avec attention sans toutefois comprendre vraiment de quoi il s’agissait. Elias demanda alors à Nour de changer de forme au plaisir de sa fille : un petit lapin, un grand dragon devant lequel la petite riait de peur, un chat, une souris et ainsi de suite. « Nour est particulière, elle est puissante et sage, elle peut prendre toutes les formes que je lui demande. Mais c’est comme ça que je préfère qu’elle soit, annonça Elias d’un ton doux. Nour, devient humaine ». Asya se tourna vers lui d’un air alarmé mais son mari n’échangea pas de regard avec elle, trop occupé à admirer la nouvelle transformation de son invocation. Il y eut à nouveau ce vent froid qui la mis mal à l’aise et Irys se blottissait maintenant dans ses bras. Devant elles un corps se façonnait, tout d’abord une silhouette, haute et élégante, puis les détails se faisaient de plus en plus nombreux, des yeux bleus, une bouche rouge et de longs cheveux noirs. Elias se leva et pris cette femme par la main.
Dans la petite maison au centre de Luh, une femme et sa fille se tenaient en face de leur mari et père et d’une femme très belle, d’une beauté glaciale, qui avait refroidi toute l’atmosphère paisible et chaleureuse qui s’y trouvait auparavant. A ce moment-là, il était clair qu’Elias n’avait d’yeux que pour elle, pour elle qui l’avait sauvé, pour elle qui l’avait accompagné et pour elle qu’il avait ramenée. C’est à partir de là que tout commença.
- Partie 2 :
Ses longs doigts fins frôlaient les touches noires et blanches du piano avec grâce et le son qui s’en élevait était doux et clair. Irys avait une passion particulière pour la musique, elle s’exprimait à travers les instruments, cherchant sans relâche de nouveaux sons, de nouvelles façons de créer une mélodie. Elle frappa un peu plus fort sur ces touches usées, les notes résonnaient dans la petite maison de Luh. Elles se firent plus insistantes encore, plus pressées et plus rapprochées, encore plus nettes. C’était un spectacle étonnant que de voir ces petites mains, fines et fragiles, effleurant à peine l’instrument, produire des notes si intenses et d’une force pareille. Si Irys n’avait pas un tempérament colérique, ce qu’elle produisait en exerçant son art était teinté d’une sorte d’agressivité qui lui permettait de se libérer de tous ses mauvais sentiments. La musique était un refuge. Elle n’en était pas forcément consciente pendant son plus jeune âge, mais en grandissant elle s’en était rendue compte et jouait donc du piano beaucoup plus souvent. Ce qu’elle jouait à ce moment précis, elle ne le savait pas, elle improvisait au fil des notes, mariant de beaux accords à son humeur. Si quelqu’un à ce moment-là écoutait ce qu’elle jouait, il aurait sans doute pu décrire cette mélodie comme triste mais heureuse à la fois, brutale mais douce, avec une pointe d’amertume. La musique qui s’élevait ce soir-là de la maison, en plein cœur de Luh, reflétait les pensées d’Irys. Elle ne savait pas quoi penser et comment penser, elle était perdue et n’était pas sure de comprendre ce qui lui arrivait, à elle et sa famille.
Depuis son arrivée dans la famille Lowen, Nour avait pris une place de plus en plus importante. Lorsque son père était rentré, elle était peu présente, se contentant de faire quelques apparitions au gré d’Elias. Irys l’appréciait, elle était douce et la protégeait mais sa mère ne la voyait pas de la même façon. Asya se renfermait en sa présence, son regard s’assombrissait et quittait la pièce sous peu. Quant au père d’Irys, les quelques instants où il la faisait apparaitre, il semblait renaitre, moins sa journée était bonne, plus de temps il passait avec elle. La situation évolua. Nour était tout le temps présente, la jeune Irys profitait de cette jeune femme qui avait l’âge d’être sa grande sœur et à qui elle se confiait donc. Elle se rendait bien compte que la présence continue de l’invocation dérangeait sa mère, mais elle était trop jeune pour comprendre ce que cette présence impliquait réellement. A 12 ans à peine dépassés, il est bien difficile d’analyser finement les dynamiques qui régissent les relations entre les adultes, surtout quand elles sont aussi complexes. Il y avait de là quelques semaines, le père d’Irys avait commencé à sortir dans les rues de Luh avec Nour, lorsque sa femme préférait demeurer à la maison. Ils étaient proches, peut-être même un peu trop proches, à présent tout le monde pouvait le voir. Les gens commencèrent à parler dans le dos de la famille Lowen, les rumeurs se répandaient dans chaque recoin de la ville et il n’était pas facile pour Irys de se promener sans devoir démentir une information. La jeune fille en souffrait peu, cela lui semblait tellement extravagant et si loin de la vérité que ces histoires la faisaient sourire. A vrai dire, elle avait bien remarqué que son père et Nour passaient de plus en plus de temps ensemble, mais cela lui semblait normal, il n’y avait rien de malsain dans leur relation, c’étaient simplement de très bons amis… Elias ne manquait d’ailleurs pas une occasion pour rire de ces fabulations populaires et pour se moquer des personnes qui pimentaient leur existence en dépréciant celle des autres. Quant à Asya, tous ces événements semblaient l’affecter un peu plus, elle était d’humeur maussade, ses traits s’usaient jour à près jour un peu plus et ses yeux si éclatant lors du retour d’Elias étaient maintenant ternes.
La porte claqua et la musique cessa. Les doigts d’Irys étaient suspendus au-dessus des touches du piano tandis qu’elle jetait un regard inquiet derrière elle. Elle attendit quelques secondes ainsi puis la silhouette de son père s’approcha. Il avait un air grave et les yeux fixés au sol. Une fois devant elle, Elias afficha un doux sourire compréhensif. « Ta mère est partie. » Ces mots résonnèrent dans l’esprit d’Irys. Elle ne comprenait pas. « Elle a voulu revoir ses parents, elle m’a dit qu’elle partait mais qu’elle ne savait pas quand elle allait revenir. Elle n’a pas eu le temps de te dire au revoir, et me charge de le faire. Tu ne dois pas être triste, elle en a décidé ainsi, cela veut dire que c’est le mieux pour elle, continua-t-il après une courte pause. De toute façon, nous allons devoir partir nous aussi, loin de Luh et de toutes ces rumeurs, ce n’est pas bon pour nous tous et pour la famille Lowen… » La jeune fille le regarda alarmée, ses yeux tremblaient. Son père la serra fort dans ses bras. Tout ceci était trop pour Irys, elle ne comprenait pas ce qui se passait, comment ils en étaient tous arrivés là. Les mots de son père l’avaient convaincue, mais au fond, elle sentait que quelque chose clochait, elle était envahie d’un sentiment d’inquiétante étrangeté dont elle n’arrivait pas à se débarrasser.
Le lendemain matin, la jolie maison au centre de Luh était déjà vide, elle avait appartenu aux Lowen, mais ils étaient partis. Ce que les habitants de Luh qui avaient connu cette famille ne savaient pas, c’est que les Lowen n’existaient plus. Ils avaient quitté leur nom avant de partir, laissant, à contrecœur, de côté tout leur passé et fuyant les vilaines rumeurs qui se propageaient jour après jour. Irys ne savait pas où ils allaient, elle suivait son père et Nour, regrettant la tournure qu’avaient pris les événements. Elle ne disait mot mais n’en pensait pas moins, son monde s’écroulait.
- Partie 3 :
Les mots défilaient devant les yeux d’Irys, elle lisait avidement, ne laissant aucune virgule de côté. Dans son esprit des images se formaient, des mondes nouveaux, des personnages qui évoluaient au fil de sa lecture. Depuis qu’elle n’était plus à Luh, les livres étaient sa seule compagnie, ou du moins la seule compagnie qu’elle appréciait. Sa mère lui manquait terriblement, certes son père s’occupait d’elle à merveille et Nour veillait sur elle, mais ce n’était pas pareil. Au début, elle se levait en espérant entendre la douce voix d’Asya, mais à présent la résignation avait pris la place de l’espoir. Toutefois, la jeune fille comptait bien, un jour, revoir celle qui l’avait élevée, nourrie et aimée mais Irys ne savait pas comment s’y prendre, d’autant plus que son père ne lui avait plus jamais parlé d’elle depuis qu’ils avaient quitté Luh. Ces lectures lui permettaient de vivre un peu, de connaitre un peu plus le monde et son origine. Les quelques livres qu’ils avaient pris avec eux étaient ses meilleurs amis, elle les lisait et les relisait sans s’en lasser. Il faut dire qu’ils avaient quitté leur grande maison dans la hâte et Irys n’avait eu le temps de prendre avec elle que quelques bijoux et des livres. Aucune trace de son enfance n’avait été gardée et elle regrettait terriblement ce départ de Luh.
Cela faisait maintenant plusieurs années qu’ils avaient quitté la jolie ville arcanienne, cachés sous de longues capes qu’Elias avait achetées à l’occasion et transportant de gros sacs sur leur dos. Ils s’étaient dirigés vers l’Ouest, puis vers le Nord, vers les Landes luxuriantes. Nour fut d’une grande utilité au cours de ce long voyage, les bêtes sauvages étaient nombreuses et la seule force d’Elias et d’Irys était loin d’être suffisante. Plusieurs semaines s’écoulèrent alors et une fois la foret Faste atteinte, ils commencèrent à chercher un endroit tranquille où s’installer. Ce voyage fut une des plus belles expériences d’Irys, ces beaux paysages dont elle avait rêvé pendant si longtemps s’étendaient sous ses yeux clairs emplis d’admiration, elle s’imprégnait de chaque souffle de vent qui la faisait frémir, de chaque gouttelette d’eau qui tombait sur ses longs cheveux, de la terre qu’elle foulait et de la chaleur qui l’oppressait. Elle aurait voulu immortaliser ce voyage, cueillir le moindre brin d’herbe, emprisonner toutes les odeurs, gouter chaque fruit et écouter encore et encore la nature lui parler. Ils s’installèrent non loin de la mer Intérieure et les premiers mois passés dans la foret Faste furent dédiées à construire une petite maison. Irys s’y sentait protégée, Nour veillait jour et nuit à leur sécurité, mais elle n’était pas chez elle. C’était la maison d’Elias et de son invocation, elle le sentait et le comprenait au fur et à mesure que le temps passait. La relation entre son père et Nour, qui désormais ne quittait jamais sa forme humaine, s’était renforcée. Peut-être que l’âge le fit comprendre à Irys, peut-être qu’une fois isolés ils se montraient plus l’un avec l’autre, toujours est-il qu’à présent, ils étaient bien plus qu’amis. Elle continuait d’apprécier Nour, mais celle-ci se faisait plus distante et vivait une relation exclusive avec Elias. La jeune fille était mise à l’écart et se réfugiait auprès de ses livres. En grandissant, tout avait changé, elle avait compris beaucoup de chose, avait d’autre besoins et d’autres envies que l’Irys de 12 ans qui avait quitté Luh. Maintenant que ses 20 ans étaient atteints, elle rêvait de quitter cet endroit, de revoir Luh et son agitation, de bâtir de nouvelles relations, de jouer de la musique à nouveau et de voyager encore.
Irys ferma brutalement son livre, une douce odeur de pages usées s’en éleva et ses longs doigts le replacèrent sur l’étagère avec précision. Elle s’orna d’un collier et de sa bague favorite. La jeune fille était toujours aussi coquette, même lorsqu’il s’agissait d’une petite promenade dans le jardin. Devant la chambre d’Elias, des murmures s’élevaient, trahissant la complicité qui s’y jouait. Ce n’était pas la première fois qu’elle était témoin de ce type de scènes et si Irys respectait son père pour son manque d’hypocrisie, elle n’approuvait pas cette relation. Elle l’avait vue évoluer, tout au long du voyage et au cours de son adolescence, mais cet amour entre un humain et une invocation la rendait mal à l’aise, non pas pour elle-même, mais pour sa mère absente. Irys était prise de sentiments mitigés, elle ne nourrissait aucune haine envers les invocations puisqu’elles ne lui avaient jamais fait de mal, elle comprenait qu’il fallait les traiter avec respect, mais cette situation ne lui plaisait pas. La jeune fille supposait que si Nour avait été une humaine elle aussi, cela n’aurait pas changé grand-chose et elle aurait ressenti la même chose, puisque sa mère aurait été laissée de côté de toute façon, mais au fond, elle savait qu’il fallait désapprouver une relation entre un humain et une invocation. Malgré tout, Irys n’en souffrait pas, elle se sentait, certes, un peu délaissée, mais elle n’était pas non plus malheureuse. Elle se rendit jusqu’à l’entrée de la petite cabane, scruta attentivement l’extérieur pour déceler un éventuel danger. La voie était libre. Sa main pale poussa délicatement la porte en bois sans un bruit, et elle posa gracieusement un premier pied sur le sol humide. La cime des arbres couvraient légèrement le soleil, éclairant la foret de rares taches lumineuses qui se déplaçaient au gré du vent. Une odeur d’herbe mouillée et de mousse s’emparait d’Irys et le chant des oiseaux accompagnait ses pas. A cet instant précis, elle sut quoi faire. Elle avait reporté ce moment depuis trop longtemps, sans trouver une bonne occasion d’agir. Aujourd’hui, elle eut enfin le sentiment que cette décision était la bonne, qu’elle n’allait pas regretter ce choix, et qu’elle devait, elle aussi tenter sa chance et vivre sa vie. Quitter cette vie de réclusion, d’amours impossibles et de passivité, écrire sa propre histoire.
Cachée dans la profondeur de la foret Faste, la petite cabane avait changé, il ne restait plus aucun bijoux, plus aucun livre, une épée et de la nourriture avaient disparu. Ce changement ne fut pas remarqué tout de suite et ce qu’il impliquait fut compris bien après, mais il avait eu lieu. Irys était partie, en direction de Luh, où elle pourrait recommencer une nouvelle vie, sa propre vie. Elle s’était entrainée tout le long de sa jeunesse, apprenant à manier les armes, à se défendre et à blesser, et la jeune fille, naïvement, ne redoutait pas cette longue traversée. Il est vrai qu’elle avait acquis une certaine dextérité, surprenante pour son âge et sa carrure, mais elle était loin de pouvoir battre tous les monstres qui peuplaient l’ile d’Arcane. Mais sa décision était prise, elle ne le regrettait pas et ne le regrettera jamais par la suite, elle quittait ce qui lui restait de sa famille, mais elle savait que son père aurait compris. Au fond, il avait fait la même chose il y a de nombreuses années de cela. Elle ne nourrissait plus aucun sentiment négatif au sujet de cette situation ambiguë, elle laissait de côté toutes ses peines et sa tristesse. Au Nord, elle pouvait voir le haut des monts célestes, elle devait se diriger vers le Sud. Elle entendait déjà les éclats de rires de Luh, s’imaginait déjà frôlant son piano à nouveau et Irys riait en pensant à cette nouvelle perspective de vie qui l’attendait. Elle sortit son épée et détacha ses cheveux, un changement psychique doit s’accompagner d’un changement physique. La lame trancha sa longue chevelure blonde. Ces mèches claires étaient tout ce qu’il restait de l’ancienne Irys, elles s’envolèrent, portées par le vent vers la petite cabane puis s’effacèrent dans le paysage.
Au cours de ce voyage, les habilités au combat d’Irys se développèrent, elle affronta tout type de créature, et alors qu’une fin heureuse semblait inespérée, la jeune fille sortait toujours gagnante. Elle s’en étonnait elle-même et se rendit compte que quelque chose l’aidait, une force puissante qui provoquait ses victoires : d’une façon ou d’une autre, sans qu’elle puisse l’expliquer, Nour était là et la protégeait. Irys redécouvrit avec joie les magnifiques paysages qu’elle avait traversés. Une fois arrivée aux portes de Luh, elle avait grandi, muri, et ses cheveux étaient à nouveaux longs et d'un blond resplendissant, encore plus clair. Elle était enfin prête pour commencer sa propre aventure.
V) Autres
Métier: Musicienne Signes particuliers: Elle n'en a pas vraiment, ses nombreux bijoux pourraient constituer un signe distinctif. Rêve, ambition: Irys n’a pas de rêve particulier pour lequel elle serait capable de se jeter corps et âme. Elle aimerait perfectionner son art, peut-être inventer des instruments, continuer à s’entrainer. Elle aimerait aussi voir toute l’ile d’Arcane et les créatures qui la peuplent, visiter les ruines de Nécra, éventuellement l’ile mystérieuse. VI) Hors JeuComment avez-vous découvert ce forum ? Internet ! Comment trouvez-vous l'intrigue de ce forum ? Je trouve l’histoire très bien (un peu difficile à comprendre au début, il faut l’admettre) mais tout le contexte avec le détail des cartes, et tout est extrêmement bien fait Comment trouvez-vous le design de ce forum ? Je le trouve très joli ! (je suis même tombée amoureuse des petits lapins en haut à droite *-*) Avez-vous lu le règlement ? [Validé par la tigresse sadike]Avez vous vu la ChatBox ? Pas encore Savez vous comment voter pour le forum ? Je crois que c’est les petits lapins justement !
Dernière édition par Irys le Mer 25 Juin 2014, 13:46, édité 10 fois▼ Succès ▼▲ Succès ▲ |
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