Déclic est un esprit libre ; sauvage et nomade. Mais sa liberté, celle qu’il aimait tant, il l’a perdu avec la Grande Punition.

Le loup est un vrai barde, il aime chanter et raconter des histoires. Sa voix, douce et profonde, est un délice à entendre. Il est très proche de la nature, surtout du milieu forestier. Il profite de son emprisonnement pour méditer sur tout et rien. Il a ainsi acquis une certaine sagesse.

Déclic est très joueur ! Si un chien lui propose une course folle il est fort probable qu’il accepte jusqu’à tomber d’épuisement. C’est un amoureux des balles en tout genre qu’il adore envoyer  en l’air et rattraper, jeter au loin et courir après… Un vrai louveteau ! Cependant il sait se contrôler, stopper le jeu et être adulte quand il le faut.  Mais depuis la punition, il ne joue plus et ne souris plus.

Avec les autres invocations, il est d’abord méfiant. Surtout avec les esprits du feu ! En effet il n'aime pas les fortes chaleurs qui l’assomme. A l’inverse, si la température descend trop bas il se cache et attend le retour d’un temps meilleur cependant il adore la neige ! La température idéale est entre 5 et 20 degré pour lui. Les flammes... Il a une fascination craintive pour elles. Il peu rester plusieurs heures le regard perdu dans un feu de camp mais il n'osera pas s'approcher. La plupart du temps la méfiance fait place à la curiosité, l’un des plus gros défauts de Déclic, avec son diplôme de râleur professionnel. Lorsqu’il se pose une question il a besoin de la réponse. Il peut parfois être très pénible à ce sujet. Il est aussi victime d’un puissant vertige ! Il a une sainte horreur des rafales de vents ! Oh certes il aime quand ce dernier lui caresse le pelage avec douceur, ou le rafraichit en période de canicule, mais lorsqu'il souffle sans arrêt avec force accompagner de puissante rafales...

Il a un profond respect envers les femelles. Lorsqu’il rencontre une femelle, surtout de forme canidé, il se montre très galant et respectueux. Il est extrêmement rare de le voir faire le jeune coq mais jamais il ne le fera pas dans le seul but de séduire et d’obtenir un petit moment intime. Ce n’est pas qu’il n’aime pas cela, simplement un profond respect pour le sexe donnant la vie, de l’acte et un bon contrôle de lui-même font qu’il ne cherchera pas ce genre de moment avec une inconnue. L’un de ses plus grands rêves serait d’avoir une compagne. Une belle louve qui le comprendrai et qui l’aimerai tendrement.
Notons que l’océan le fascine. Sa couleur, sa furie, son étendue, sa profondeur, ses secrets…

Déclic a un grand sens de l’honneur et pour lui, le respect est une chose essentielle. Il n’est pas véritablement dangereux mais il reste proche d’un loup et donc d’un prédateur. Bien qu’il n’aime pas tuer, il le fera sans hésitation pour sa survie ou pour la protection de la nature. Bien qu’il soit d’une nature douce et gentille, il peut se montrer féroce et sans pitié.

Les pires craintes de Déclic sont une cage et une laisse. Pour lui, le temple est une cage et l’obligation de servir les humains est une laisse. La grande punition le plongea dans un profond chagrin, elle l’a brisé ! Plus jamais un sourire n’éclaira son visage, son rire ne résonna plus. Il vit très mal son enfermement dans le temple et il prend la punition des Dieux comme une grande injustice. Il ne se passe pas une journée sans que des larmes apparaissent aux coins  de ses yeux. Lui qui aimait parler aux plantes, observer les fourmis et la luxuriante vie forestière…  Depuis le début de son emprisonnement il ne chante plus la joie et la danse. Il chante tous les soirs de pleine lune, mettant toute sa tristesse, toute sa peine dans son chant.

Il ne supporte pas de recevoir des ordres ! Si un humain lui ordonne de faire quelque chose qui ne lui plait pas, il fera tout ce qui est en son pouvoir pour que ces actions aient de fortes conséquences sur l’humain. En revanche, si l’humain se montre gentil avec lui, Déclic sera un bon compagnon mais il veillera cependant à ce que jamais son maitre n’oublie son chagrin. Et si l’humain fait en sorte de le rendre heureux, il pourra compter sur quelqu’un de fidèle et de précieux.

Dans l’ensemble, Déclic ressemble à un loup. Un simple loup que l’on croise régulièrement dans les montagnes Zan ? Non, il est très différent. Doté d’un poil assez long, lui donnant un air mystérieux lorsqu’il laisse le vent le caresser et d’un sous poil très épais. La couleur de sa fourrure est composée d’un dégradé allant du vert sombre de l’herbe sur le poitrail, le flanc et la base des pattes jusqu’à un vert pale presque blanc sur la tête, le dos et la queue.  Notons que sa queue est un panache de fourrure des plus majestueux.  
 Au-dessus de ses oreilles poussent deux cornes aussi solides que légères semblables aux branches d’un cerisier. Dans l'ancien temps, lorsqu’il était heureux, elles étaient couvertes de feuilles et de fleurs. Lorsqu’il était malheureux, les plantes séchaient et flétrissaient. Il les aimait tellement qu'il les avait profondément imprégner de son pouvoir les rendant pratiquement incassable. Désormais, ce ne sont que de simples branches de cerisier faisant parti intégrante du corps du loup. Les branches bourgeonnent et fleurissent selon le cycle des saisons. Ses yeux sont un véritable livre ouvert.  Il peu exprimer bien des choses d’un simple regard : sa joie, sa perplexité, sa colère, son chagrin… Ils sont de la couleur d'une prairie de montagne en été, d'un vert léger et profond.
 
 Déclic mesure 165 cm au garrot et un peu plus du double, soit 355 cm, du bout de la truffe au dernier poil de la queue et tourne autour de 97 kg. C’est un loup massif mais sans lourdeur, agile et majestueux.  Il peut être solide et robuste comme le chêne centenaire et souple comme le roseau dansant au vent.

Lors de sa création, la divinité Terra demanda à Déclic de veillez à l’épanouissement des plantes et au bien-être des forêts.  Il lui confia le pouvoir de parler aux plantes, le pouvoir d’accéléré leur croissance. Au simple son de sa voix, il pouvait faire se déplacer un chêne centenaire ou modifier l’apparence d’une rose.  
Aussi, la première chose que fit Déclic lorsque son créateur l’envoya sur Arcane, c’est dire bonjour à un arbre :  « Bonjour bel Arbre, chef d’œuvre du créateur. Que tu es beau et fort ! Me ferais-tu le plaisir de te voir en fleur ? » Et dans un bruissement de feuilles, des dizaines de fleurs apparurent sur ces branches. Heureux, Déclic consacra sa première journée à saluer chaque arbre, chaque fleur qu’il voyait.

Doté d’un esprit libre, sauvage et nomade, Déclic parcourut le monde. Durant les premières années, il restait rarement plus de quelques heures au même endroit. Mais au fur et à mesure du temps, il lui arrivait de rester à peu plus longtemps dans ses endroits favoris. Parfois il restait quelques jours au cœur d’une profonde forêt, passait des heures entières à observer l’océan qui le fascinait… Heureux de vivre et de sa tâche, il était bienveillant également avec les animaux. Faisant murir quelques baies, demandant à un buisson de prendre la forme d’un abri de feuilles, ou tout simplement à un arbre d’aménager un trou dans son tronc pour une famille d’écureuil. Plusieurs fois il fit la nounou pour une famille de louveteau ou de renardeau pendant que les parents étaient partis à la chasse. Il leur chantait des chansons et jouait avec eux.

Il était fréquent de l’entendre chanter. Parfois il y avait des paroles, d’autres fois ce n’était que des vocalises mais chaque fois son chant était d’une incroyable beauté. Dans l’ancien temps lorsqu’il s’asseyait au bord d’une rivière au cœur de la forêt et commençait à chanter, la forêt tout entière semblait arrêter ces tâches quotidiennes pour l’écouter. Parfois, les oiseaux accompagnaient son chant, il arrivait même que des loups hurlent avec Déclic. Le voir danser sur l'un de ses chants étaient une joie pour le cœur car il adorait danser. Il était roi au cœur de la forêt. Alors qu’à l’origine il ne devait que veiller sur les plantes, sa gentillesse et sa bienveillance en fit aussi un être aimé auprès des animaux de toute sorte. Même les insectes se réfugiaient parfois sur ses branches !
Lorsqu’un animal ou une plante était en fin de vie, un chant funèbre résonnait dans l’air, un chant de deuil.

Un jour, les autres demis-dieux vinrent le voir pour lui faire part de leur idée de création des humains. Déclic prit quelques jours pour y réfléchir puis il répondit « J’ignore si c’est ou non une bonne idée. Aussi je ne participerai pas à votre création. Amusez-vous si vous le souhaiter mais ne faites pas de folies. Cependant prenez en compte mon avertissement : si votre création s’avère être une menace pour la nature et les animaux, je mettrai toute ma force pour l’en empêcher. »
Et l’humain fut créé.
La première fois que Déclic en rencontra un, il fut surpris. Cet animal étrange était sans conteste différent des autres animaux. Aussi le loup ne s’intéressa pas à eux. Lorsque les humains créèrent leur premier village, Déclic ne sut comment réagir. Ils avaient coupés des arbres pour construire leurs maisons ! Le loup divin entra dans le village et inspecta chaque maison, chaque enclos, chaque objet ignorant royalement les humains. Bien évidement il provoqua une panique générale mais assez vite, les humains retrouvèrent leur calme.  Dans les premiers temps, les humains étaient encore respectueux de la nature, aussi le loup aux branches fleuries cajola leurs chiens et stimula les quelques plantes qu’ils cultivaient. Puis il s’en alla. Dans les premiers temps, il visita chaque village qu’il rencontrait, les inspectant tous avec attention. Il devint vite un mythe parmi les humains. Le loup aux branches fleuries. Certains mirent même en place une religion autour de lui. Aussi lorsqu’il revint visiter, tout à fait par hasard, l’un des villages, les villageois s’inclinèrent devant lui et lui offrirent des offrandes de viande et de fleurs. Déclic fut perturber de voir ces fleurs arracher de terre, sur le sol. Avec un regard triste, il chanta pour elles et leurs racines repoussèrent et leur fleur se redressèrent vers le ciel.

Alors apparurent les armes et les guerres. Et tout bascula lentement. Ce n’était pas la première fois qu’une bataille se déroulait dans le monde mais Déclic vivait trop à l’écart « du monde des humains ». Il fut choqué lorsqu’il découvrit une prairie détruite, la terre buvant le sang et recouverte de cadavre. Il hurla sa peine et son chagrin ainsi que sa colère, stoppant la bataille, qui reprit de plus belle quelques temps plus tard.

Le temps passait et Déclic était de plus en plus déçu par les humains. Ils détruisaient la nature petit à petit. Lui passait derrière eux pour tenter de réparer les dégâts…  Un jour, alors qu’il revenait au premier village qu’il avait visité, il eut l’un des plus grand choc de sa vie : La magnifique forêt qui couvrait cette belle colline n’était plus. A la place, un grand champ de blé tout vilain, des parcelles de terres nues et le village n’était plus en harmonie avec la nature. Bien au contraire, il était une insulte envers Terra ! Déclic entra alors dans une rage folle comme il n’avait jamais été ! En hurlant de rage, il déchaina toute sa puissance et attaqua le village. Il se jetait de toute sa force physique contre les maisons, son pouvoir animait les arbres qui brisait les toits, les ronces qui chassaient les humains. Le spectacle fut aussi impressionnant qu’effrayant, aussi beau que terrible. Il détruisit entièrement le village mais ne fit aucun mort, aucun blessé parmi les humains. Lorsqu’il ne resta que des ruines, Déclic s’assit en plein milieu du village et il hurla sa colère. Colère qui se transforma en chagrin. Baissant la tête, son chant puissant se transforma en douceur remplis de tristesse. Ses yeux s’emplirent de larmes. Les humains, qui observaient la scène à distance, furent témoins d’un étrange spectacle : Assis au milieu des ruines, le loup aux cornes fleuries pleurait. C’est alors que ce produit quelque chose qui marqua le demi-dieu à vie : Une fillette, âgée tout au plus de 7 ans, s’échappa et s’approcha de Déclic :

"Pourquoi tu as détruit notre village ? " Demanda-t-elle avec l’innocence de son âge.

" Parce que vous avez détruit la forêt "

" Ça te rend triste ? "

" Oui. "

" Pourquoi ? "

" Parce que Tera me l'a demandé, j’ai consacré ma vie à la rendre belle et pleine de vie. "

Alors la fillette ouvrit grand ses petits bras et fit un câlin à l'énorme loup.

" Ne soit pas triste, on replantera les arbres d’accord ? "

L'énorme loup vert, assis au milieu du village en ruine, une fillette le serrant dans ses bras, se mit alors à pleurer. Lorsque la première larme tomba sur le sol, une plante en émergea lentement et donna naissance à une magnifique fleur bleue. Chacune des larmes du demi-dieu donna naissance à une fleur bleue et bien vite, toute la zone en fut recouverte. Le village devint alors un lieu sacré pour les humains : la colline de la tristesse, le champ bleu ou encore le village du chagrin. Certains en tirèrent leçon, mais ceux-là étaient rare. Durant toute la vie de la fillette, Déclic resta son amie. Elle tint sa promesse et durant plusieurs générations le village resta un exemple d’harmonie avec la nature. Elle lui donna le surnom de Vilosen chant de fleurs, seigneurs des forêts.

Déclic mit toute sa force pour stopper l’irrespect des humains mais il sentait son pouvoir diminuer. Ses branches ne portaient déjà plus de fleurs à cette époque. Un jour, les humains l’attendaient. Il fut accueilli par leur terribles armes et dut prendre la fuite, couvert de blessures, laissant dans son sillage des ruisseaux de sang. Mais il continua de se battre ! Et ce jusqu’au dernier jour, jamais il ne renonça à la mission que son père, Terra, lui avait confié.  Mais plus le temps passait, moins il avait de force et bien vite, il ne put plus lutter. Il assista, impuissant, à la déforestation, à la disparition des animaux, à la destruction de la nature. Mais jamais il n’abandonna ! Il défendit l’une des dernières forêts du monde avec désespoir. Ces pouvoirs avaient presque entièrement disparues à ce moment.

Le jour où les Dieux revinrent sur terre, Déclic se trouvait au milieu des restes calcinés d’une forêt. Il était couché sur le sol, baignant dans une flaque née de son propre sang, le corps couvert de brulure au milieu d’un champ de tronc d’arbre noircis et mort encore fumant. Il avait tenté de chasser les humains ! Tenter de les empêcher.  Il avait lutté contre les flammes mais ils étaient venus avec leurs armes… Le demi-dieu, seigneur des forêts, n’était plus que le spectre de sa majesté d’antan.  Il subit la colère de Terra comme un chien la correction de son maitre : aplatit sur le sol attendant la fin de la tempête, acceptant chaque coup.

Déclic croyait être tout au fond de l’abysse du chagrin. Il se trompait lourdement. La punition que Terra infligea aux invocations fut la pire que l’on puisse infliger à Déclic. Lui qui ne supporte pas les endroits sombre et clos, lui qui est un esprit libre et nomade, lui qui n’a jamais pu supporter qu’on lui donne un ordre. Il hurla son désespoir pendant des jours et des jours, encore et encore jusqu’à tomber d’épuisement et avant de sombrer dans l’inconscience, il lâcha quelques mots qui finirent de le briser :

" Ne m’enfermez pas… S’il vous plait… Pas de cage… "

Il avait tout fait pour être fidèle à son créateur, subit des souffrances qui aurait tué cent fois un mortel. Le punir était une injustice. Fou de chagrin, il ne se passait pas une seule journée sans que des larmes traçaient un chemin sous ses yeux. Pas une seule journée sans qu’il demande pardon au créateur. Plus jamais un sourire n’éclaira son visage. Plus jamais il ne chanta ni ne dansa. Cependant, régulièrement il chantait l’une de ses chansons favorites dans une langue morte de l'ancien monde qu'il appelait Reset sur le ton de la tristesse, mettant dans son chant le chagrin de l’un des êtres les plus malheureux de ce monde.

Il avait peur de l’humain qui viendrai.  Il avait peur que l’humain le force à faire des choses qu’il ne voulait pas. Il avait peur que l’humain le force à faire du mal. Il était seul, sa vie était brisée. Tout son être était brisé.