Les Cobas restèrent méfiants envers les humains même s'ils s'étaient un poil calmés. Néanmoins, lorsque l'un des leurs se faisait attraper pour subir une torture sans pareil, ils se remettaient à beugler et courir dans tous les sens, manquant à chaque fois de piétiner les deux chasseurs. La chasse aurait pu se dérouler sans plus d'encombres si un petit groupe de curieux prédateurs n'était pas venu fourrer son nez là.

En effet, trois Fulminas s'avancèrent à plat ventre dans les broussailles, attirés par les beuglements anormaux des cobas. Pour eux, tout était prétexte à faire un repas facile et de voir ces herbivores enfermés dans cet enclos était vraiment une aubaine à ne pas rater ! Les prédateurs se faufilèrent à l'intérieur de l'enclos de fortune, cachés par les hautes herbes et nullement inquiétés par les deux humains qui semblaient fortement occupés avec un coba. Mais après une vaine tentative, un échec total, les petits fulminas se tournèrent vers une solution beaucoup plus facile.

Toujours tapis dans les hautes herbes, ils s'avancèrent jusqu'à être à moins de deux mètres de leur cible, le coba retenu par les chasseurs.
Soudainement, deux des trois prédateurs sautèrent sur la pauvre bête, plantant sauvagement leurs crocs dans sa peau mise à nue par les humains tandis que le troisième s'occupait d'envoyer des attaques de feu sur les humains. Il sauta sur la femme qui était en train de tondre et la mordit, crocs enflammés avant d'aller s'acharner sur l'homme en face d'elle en lui envoyant deux boules de feu à la figure.

Fulmina 3B (x3 -> Mana: 15pts) :
Fulmina 1 : [Feu 1 & 2 | Mana :15 - 5 = 10]
Fulmina 2 : [Mana :15]
Fulmina 3 : [Mana :15]

Brulure, douleur, souffrance. Aldvin connaissait par trop cet enchainement et pourtant une fois encore ses nerfs ne purent s'empêcher de lui communiquer l'information. Il se souvenait de la boutade d'Arthuria, d'avoir rigolé et voulu répondre, puis tout c'était accéléré. Il s'était jeté en arrière lorsque les deux premières créatures étaient venues pour dévorer le pauvre Coba mais n'avait pas réussi à éviter les boules de feu de la troisième. Juste après l'impact des sphères rougeoyantes il avait eu la présence d'esprit de se jeter au sol afin d'éviter à ses vêtements de prendre feu. Se battre en ressemblant à une torche humaine n'avait d'intérêt que si vous affrontiez des arbres et affrontez des arbres n'étaient pas vraiment le lot des mercenaires, du moins tant qu'ils étaient sobres.

Le contact de l'herbe humide sur son visage lui fit un peu oublier la douleur. Il lâcha un juron et laissa son instinct de combattant prendre le pas sur son cerveau, trop lent pour se battre. Il roula prestement dans la direction opposée au Coba-repas, afin d'éviter une éventuelle attaque, puis se releva tout en tirant sa lame. Le fin bruit métallique ainsi que le poids de l'acier dans sa main lui firent oublier son environnement et il se concentra uniquement sur le combat en cours. L'état de son corps, de ses vêtements ou du sol ne l'intéressait plus. Tout ce qu'il devait faire maintenant c'était survivre et pour ça il allait devoir tuer une fois encore.

Trois Fulminas contre deux chasseurs, pris par surprise qui plus est, ce n'était pas de très bon augure. Néanmoins, la peur n'avait pas non plus sa place au combat surtout que s'enfuir n'était pas une possibilité sans une deuxième monture. Les deux guerriers allaient devoir se montrer habilles, unis et, surtout, les Fulminas avaient intérêt à être lâche.

Bien décidé à ne pas laisser à son adversaire le temps de lancer un nouveau sortilège Aldvin bondit sur lui. Ses muscles le tirèrent un peu à cause des récents dommages qu'ils venaient de subir, mais il n'avait pas le temps de s'en préocuper maintenant. Il tenait son épée à deux mains et la brandissait au-dessus de la tête, prêt à l'abattre lorsqu'il retomberait prêt de la créature. Il espérait que la gravité et le tranchant de la lame auraient raison du crâne du monstre.

Le Fulmina qui venait d'attaque l'homme se mit à gémir de douleur lorsqu'il sentit quelque chose de dur lui rentrer dans les flans et l'expulser vers le chasseur qui avait, entre temps, dégainé son épée et était prêt à l'abattre sur le pauvre prédateur qui ne cherchait qu'à se nourrir. La soudaine charge des petits félins avait provoqué une panique monstrueuse dans l'enclos et tous les cobas tentaient de sortir, courant dans tous les sens et tentant de sauter les fébriles barrières de bois.

Le coba attaqué était, hélas, déjà plus ou moins mort, achevé par les multiples morsures perpétrées par les deux carnivores qui n'avaient pas vu qu'une humaine s'approchait d'eux, l'air menaçant tout en tenant une arme de belle taille dans les mains. Heureusement pour eux, Terra semblait vouloir protéger ses créations, un coba paniqué sauta brusquement par dessus le corps du pauvre herbivore agonisant, fonçant directement sur l'humaine qui ne pouvait que se jeter sur le côté pour esquiver.

Hélas, le troisième fulmina n'eut pas la même chance puisqu'une lame vint fendre son crâne, le tuant sur le coup.

Fulmina 3B (x2 -> Mana: 15pts) :
Fulmina 1 : [Feu 1 & 2 | Mana :15 - 5 = 10]
Fulmina 2 : [Mana :15]
Fulmina 3 : [Mana :15]

Un adversaire de moins, leurs chances de survie venaient d'augmenter légèrement. Néanmoins, Aldvin ne s'autorisa pas un sourire, tout comme il se refusa à penser à la vie qu'il venait de prendre. La seule loi respectée universellement sur Arcane était celle de tuer ou mourir et le guerrier borgne réservait sa pitié pour des situations moins épineuses. Tout faisant glisser sa lame en arrière jusqu'au niveau de sa jambe droite, légèrement en retrait par rapport à la gauche, afin d'être prêt à parer une éventuelle attaque, il pris note de remercier Arthuria pour son coup de pied salvateur. La bête n'avait probablement pas eut le temps d'esquiver grâce à l'action de la chasseuse. C'était une bonne chose qu'ils arrivent à travailler de concert. Ils ne vivraient pas longtemps sur cette île maudite sinon.

Hélas pour le moment sa camarade de tonte avait disparue de son champ de vision car un Coba venait, avec une délicatesse très restreinte, de lui foncer dessus. Avait elle esquivé ? Était elle morte ? Le mercenaire n'en savait rien et n'avait pas le temps de s'en occuper. Les Fulminas encore en vie s'étaient rendu compte qu'ils n'allaient pas pouvoir manger aussi simplement qu'ils l’espéraient et le chaos régnait encore partout dans l’enclot. D'autant que son épaule et son flanc gauche le faisait souffrir à chaque mouvement qu'il faisait. L'odeur de chair grillée qui émanait de lui ne lui donnait cependant guère envie de s'attarder plus sur son état pour le moment.

« Vous auriez pu choisir une autre cible les gars, ça aurait arrangé tout le monde je pense. »

Ne pas perdre l'initiative du combat était primordiale, tout comme éviter d'être trop sur la défensive. Ses adversaires pouvaient le réduire en cendre sans même s'approcher et c'était assez ennuyeux pour qui n'était pas un phénix. Il esquiva le pied d'un Coba paniqué puis fit deux pas en direction de son opposant le plus proche. Dès que le monstre contre-attaquerait il bondirait à droite pour essayer de lui ouvrir le flanc. Ce n'était peut être pas le meilleur des plans, mais son instinct le lui dictait et au combat il n'y avait rien de mieux.

Les petits prédateurs glapirent lorsqu'ils virent le coba bondir au dessus d'eux. Pris de panique, ils regardèrent autour d'eux pour s'apercevoir que l'un des leurs était mort. Ils commencèrent à avoir peur et se détachèrent de leur festin mourant, craintifs et prêts à fuir. La charge de la chasseresse ne les aida pas à se calmer car l'un d'eux évita de justesse la lame de l'épée avant de partir en courant à toute vitesse et en glapissant, très vite suivit par l'autre fulmina.

Les prédateurs étaient partis, mais le troupeau ne se calmait pas pour autant, il était d'ailleurs très agité. Plusieurs cobas couraient dans tous les sens, non encore conscient que le danger était partit. Le fait d'avoir l'un des leurs mort, étalé sur le sol, n'arrangeait rien. Un vacarme assourdissant retentit dans la plaine, fait de bruits de sabots et de hurlements d'herbivores qui ne souhaitaient que survivre.

Le combat se terminait, mais le chaos lui ne semblait pas prêt à s'arrêter de suite. Les Fulminas ne semblaient pas avoir envie de se battre à mort pour le contrôle des Cobas et Aldvin n'allait pas le leur reprocher. Une chance que les créatures n'aient pas été affamées, elles auraient probablement combattu avec beaucoup plus d'entrain sinon.

Le mercenaire nettoya sa lame d'un mouvement sec du poignet, afin de retirer le sang, puis il la laissa glisser dans son fourreau. Arthuria semblait bien se porter, à la vue de sa dernière charge, et les Cobas n'étaient pas un danger immédiat malgré le bruit et l'agitation.

« Il faudrait dégager les corps, qu'ils arrêtent de paniquer. Puis leur couper quelques branches. Manger devrait permettre à leurs petits cerveaux de se calmer. Je doute qu'on puisse rien en tirer pour le moment, espérons juste qu'ils ne détruisent pas l'enclos. »

Au fur et à mesure que l'adrénaline du combat le quittait il retrouvait de sa bonhomie, mais se sentait également de plus en plus las. Néanmoins, avant que son corps lui demande de payer le tribut de l'affrontement, il espérait pouvoir réparer un peu les dégâts causés par l'attaque. Aussi se dirigea il vers le corps sanguinolent du Coba malchanceux, ce qui l'empêcha pas d'adresser un petit sourire à la chasseuse.

« Je suis content que tu sois encore en vie. On c'est plutôt bien débrouillé. »

Avisant l'être sans vie devant ses bottes il laissa échapper un fin soupire. La bonne nouvelle c'est qu'ils avaient de quoi manger eux aussi maintenant. L'herbe verte était maintenant teintée de rouge et l'odeur du sang empreignait l'atmosphère. Il espéra que cela n'alerte pas d'autres prédateurs. Le guerrier borgne se baissa et attrapa les pattes arrières de l'animal dans une main et celle avant dans l'autre. Lorsqu'il souleva la dépouille pour la passer de l'autre côté de la barrière son bras gauche et son flanc lui hurlèrent de s'arrêter et de prendre du repos. Il ne leur accorda qu'un gémissement et une grimace pour toute réponse. Ce n'était pas très poli, mais il était sur qu'ils comprendraient.

Passer à son tour de l'autre côté fut un peu plus facile, par contre soulever à nouveau l'animal mort le fit pester contre "les carnassiers pas foutu de manger assez de viande pour alléger un cadavre". Aldvin porta le corps pendant une vingtaine de mètres, jusqu'à un petit ruisseau qu'il avait repéré auparavant. Là il le lâcha puis s'écroula à son tour dans l'herbe fraiche, fermant les yeux quelques instants.

« ... ils ne vont pas vouloir d'une laine même si elle a été nettoyée de tout le sang ? »

La voix semblait provenir d'un autre monde. Un monde lointain, malodorant et empli de souffrance. Un monde qui semblait aussi le rappeler vers lui, le tirant des bribes de l'inconscience pour le ramener dans la triste réalité. Il voulut appeler sa mère puis il se rappela qu'il n'en avait plus. Alors, à la place, il appela son cheval.

« Tinlia ! Je peux savoir pourquoi tu ne nous as pas prévenu ?! Tu avais prévu de rester ici le reste de ta misérable vie satanée jument ?! »

Aldvin émit un grognement et poussa sur ses deux bras pour se relever tant bien que mal sur ses genoux. Il balaya ensuite du regard la plaine, avisant, un peu plus loin, sa jument qui le regardait, indifférente aux accusations dont elle faisait l'objet. Comme seul les innocents se sentaient coupable, il ajouta cette trahison à la liste de ses griefs à l'encontre de sa monture. Son regard se posa ensuite sur l'enclos ou les Coba étaient entrain de se calmer. D'ici une heure ou deux ils allaient peu-être pouvoir terminer la tonte et leur mission, si le destin ne leur jouait pas un mauvais tour de plus. Il termina son inspection en dévisageant Arthuria, qui avait visiblement terminé de penser ses blessures et attendait éventuellement une réponse. Il reprit donc la parole tout en s'avançant, un genou après l'autre, vers le ruisseau à l'eau claire.

« A mon avis nous n'avons pas besoin de leur préciser qu'il est mort. S'il n'y a plus de sang, ça ira très bien. De toute façon il va falloir le dépecer pour ne pas perdre la viande. Il n'y a pas vraiment de place au gâchis sur Arcane après tout. »

Le guerrier ponctua sa dernière phrase par un sourire, avant de plonger ses doigts dans l'onde fraiche. Il rinça d'abord ses mains, puis ses bras et son visage. L'eau froide faisait du bien à son corps brûlé et il regrettait de ne pas avoir autre chose à appliquer.

« Ton bras ne te fait pas trop souffrir ? Je pense que l'on peut se donner une heure avant de reprendre la tonte. Nous nous occuperons du mort après, afin de ne pas porter encore plus l'odeur du sang sur nous lorsque nous tondrons ses confrères. Ça te convient ? Restons vigilant, d'autres créatures pourraient venir, ou les Fulminas pourraient éventuellement revenir. »

Il entreprit ensuite de retirer sa veste afin d'examiner son flanc, laissant à sa camarade l'occasion de lui répondre. Son torse avait probablement mieux supporté l'attaque que son bras, à moitié dénudé. Néanmoins, le nettoyer et le bander ne semblait pas une mauvaise idée.

Les cobas, toujours affolés par l’odeur du sang, couraient dans tous les sens. Certains foncèrent même dans les barrières de l’enclos sans pour autant les briser. Il semblait que ces barrières de fortunes avaient été mieux confectionnées que ce qu’elles laissaient paraitre. Les fulminas avaient pris la fuite, ne laissant derrière eux qu’un chaos incertain. Il ne fallu pas moins d’une heure et demi pour que les cobas se calment et retrouvent un semblant de sérénité, se remettant à brouter dans cet enclos de fortune. Cependant, ils avaient toujours plus ou moins l’œil vigilant, prêts à détaler si le danger se rapprochait trop.

Mais les deux chasseurs pouvaient, en toute tranquillité, finir leur travail car aucun prédateur ne rôdait autour et le temps, bien que la journée déclinait, restait beau. Un grand soleil qui pourtant risquait d’être voilà par quelques nuages gris mais guères menaçants qui n’annonçaient qu’une fine pluie.

[HRP : Je vous laisse clôturer et aller répondre dans le sujet de la quête à la taverne pour finir la quête ^^]

Le reste de la tonte se déroula sans encombres majeures malgré les blessures des deux chasseurs. Pourtant Aldvin ne cessa de jeter des coups d'oeil aux alentours afin de vérifier que rien de dangereux n'approche. Ni le borgne ni Arthuria ne se plaignirent de la douleur. Après tout c'était le lot des guerriers que d'apprendre à endurer la souffrance. Le mercenaire regretta tout de même d'être trop fatigué pour faire la conversation, cependant il était surement mieux de ne pas déconcentrer sa camarade. Lorsqu'ils finirent de tondre leur dernière victime il soupira de soulagement tout en écoutant les propos de la chasseuse. Elle semblait avoir de la peine pour le Coba mort, peut être plus qu'il ne l'aurait fallu, mais la compassion était une chose trop rare sur Arcane pour que le guerrier veuille lui faire réviser ses positions. Aussi se contenta il de la rassurer lorsqu'il lui répondit.

« Je ne pense pas que les Cobas se souviennent encore de cet épisode demain. Mourir est le lot de ceux qui ne peuvent se défendre dans ce monde et ça ne sera ni le premier ni le dernier de son troupeau à disparaitre. Mais libérons les oui. Inutile de maintenir enfermé des animaux s'il n'y en a pas le besoin. »

Aldvin essuya d'un revers de main la sueur le long de son front avant de se diriger vers la modeste barricade et d'entreprendre d'en couper les cordes. Il serait bien resté ici plus longtemps, tondre des Cobas dans une plaine tranquille était une mission bien plus agréable que la plupart des autres qu'il avait dû effectuer jusque là, mais sa compagne de tonte semblait préférer la ville à la campagne. A moins qu'elle ne soit pressée de vaquer à des tâches plus importantes et plus glorieuses.

« A mon avis on devrait entasser les barrières et les poser sur le bord de la route. Des voyageurs en auront peut être l'utilité pour faire un feu un jour ou l'autre. Pour le moment il est encore un peu trop vert pour bien flamber. »

L'une après l'autre les barrières tombaient au sol, laissant les Cobas libre de retourner vagabonder dans leur prairie verdoyante. Bien entendu la liberté était très relative pour un tel animal puisque manger et dormir était ses seules préoccupations et qu'il pouvait les satisfaire aussi bien dans une cage que dans un champ sans limite. Lorsque la dernière barrière tomba au sol, le mercenaire rengaina son couteau à sa ceinture, affichant un petit sourire satisfait.

« Je vais entasser le bois pendant que tu tonds le mort. Ensuite l'un de nous s'occupera de la viande pendant que l'autre lavera la laine. On devrait pouvoir faire un petit bout de chemin avant que le soleil ne se couche, histoire de s'éloigner du cadavre et des prédateurs qu'il risque d'attirer. »

Avant de reprendre l'ouvrage le guerrier alla se chercher un peu d'eau, la chaleur de l'action commençait à lui peser. Il se remit ensuite à l'ouvrage entassa les barrières les une sur les autres, sans trop de soucier de la forme de la pile nouvellement créé. Il lui fallu un peu moins d'une heure, et quelques injures à propos des Fulminas, pour déplacer tout l'ouvrage tandis que le ciel gardait son éternel éclat bleu.

Comme convenu Aldvin s'occupa de dépecer le pauvre Coba afin de ne pas perdre sa viande. Il manquait de place et de temps pour faire un travail convenable aussi se limita il à en tirer de gros morceaux de viande rouge, afin de pouvoir les faire cuir ou sécher le soir venu. L'idée de manger un peu de viande fraiche lui donna un sursaut d'énergie et il se mit à fredonner tout en accomplissant sa besogne. Une fois le travail terminé il emmaillota le tout dans un large morceau de lin, espérant ne pas mettre trop de sang frais dans ses sacoches. Il rinça ses mains dans l'eau et releva la tête constatant alors que Arthuria l'observait. Au bout de quelques secondes cette dernière lui adressa un sourire mystérieux et presque étonnant avant de partir empaqueter ses affaires. Après ce qui aurait presque pu passer pour une preuve de bonne humeur, le mercenaire resta interloqué quelques secondes supplémentaires, grattant sa barbe naissante. Il se mit ensuite au travail à son tour se réjouissant d'avoir tout le trajet du retour pour discuter avec elle.

Le trajet en question se déroula tranquillement. Peut être parce que les chasseurs blessés firent preuve d'encore plus de vigilance au retour qu'à l'aller ou peut être simplement parce qu'ils eurent tout autant de chance. Par contre, cette fois la jeune femme accepta de partager l'entrainement matinal du guerrier et ce dernier en fut agréablement surpris. Ils avaient tout deux appris à combattre dans des lieux bien différents et il n'y avait pas de meilleur moyen d'enrichir ses techniques qu'en apprenant auprès des autres. La chasseuse savait se montrer redoutable une lame entre les mains et le borgne n'aurait pu jurer pouvoir la défaire en cas de combat singulier. Néanmoins, tant qu'il n'avait pas une prime sur la tête, ou qu'il ne se moquait pas trop méchamment, il n'avait rien à craindre de la jeune femme. Lors des discussions qu'ils eurent pour égailler leur marche, elle se montra par contre particulièrement résistante à toutes les questions concernant son passé. Si Aldvin ne s'en offusqua pas, il décida de ne plus aborder le sujet tant qu'elle ne le ferait pas d'elle-même. Il pris donc sur lui de raconter ses aventures pour égailler leur voyage à travers les sous-bois, les plaines et les collines. Il lui conta quelques anecdotes et en vint même, un soir alors qu'ils tentaient de chasser l'humidité de la journée pluvieuse autour d'un bon feu, à lui raconter comment il avait hérité de son bandeau.

C'est ainsi que six jours après leur départ de Lüh ils y revinrent en milieu d'après midi, espérant avoir le temps d'avertir leur client avant la fin de la soirée.