Pages abandonnées

21/04/2019

J'écris ici mon second carnet de voyage. J'ai perdu la première partie peu avant Rorn aussi je me dis que je peux bien laisser la seconde partie ici devant les portes du temple.
Je jetai un dernier coup d'oeil au carnet et le posai sur un bloc de pierre, à l'abri du vent et de la pluie.

Dixième jour depuis mon départ de Lüh.

Je reprends la route aujourd'hui. A Rorn l'agitation monte, j'ai entendu des rumeurs de révolte contre le Prince. Moi qui avais prévu de rester un moment, j'ai finalement changé d'avis et pris la route le plus rapidement possible.
Un convoi est parti ce matin, quelques gardes dorés pour essayer une ultime fois de reprendre la route du temple aux mains des nordiens.
J'ai des doutes dans leur réussite mais c'était pour moi l'occasion rêver de quitter la ville sans être seul. Alors je les suis.
Les traces de leurs bottes m'indiquent le chemin à suivre.
Le climat se rafraîchit, je commence à avoir froid.
Les montagnes sont gigantesques, la neige humide. Je m'assois par moment pour écrire ce journal et reprendre mon souffle.
Il ne neige pas alors je peux laisser un peu de distance se créer entre le groupe de gardes et moi.

J'entends du bruit plus loin. Des chocs métalliques, des gens qui crient. Je me suis caché derrière un arbre. Le vent s'est mis à souffler d'un coup, et j'ai vu des gens chevauchant d'étrange créatures passer dans le ciel.
Je crains que les gardes dorées ne rentre pas chez eux.
Et moi aussi si je ne suis pas prudent.
Je me suis écarté du chemin qu'avait pris les gardes. Au loin la neige rouge me saisit le coeur. J’ai baissé la tête et me suis forcé à continuer à monter, dans la peur et le froid glaçant.
Je suis arrivé au temple sans croiser personne d'autre. je suis gelé épuisé et dans ma souffrance j'ai eu la chance de ne croiser personne d'autre.
Surement se sont il dit qu'avec une attaque dans la journée personne n'oserait monter jusqu'au temple.

Je vais dormir dans les couloirs du temple, pour être à l'abri. Demain sera un jour nouveau.

Onzième jour.

J'ai été réveillé par un cou de pied dans le ventre.
Un homme avec des tatouages sur le visage m'a frappé à plusieurs reprises me disant que je n'avais rien à faire là. Que je n'avais pas payé la taxe.
Il m'a ordonné de payer de suite sinon il s'occuperait de moi avec son poignard.

Je lui ai donné tous les tsuris que j'avais sur moi.
Il s'est moqué et m'a dit : Même si il n'y a pas assez, je te laisse tranquille. De toute façon personne ne voudra de toi, alors quand tu reviendras réessayer, si t'es pas mort, prends plus d'argent!
Et il m'avait frappé encore.

Journée de merde !.

Si je ressors vivant je rajouterai une page à la suite.

Dernière édition par Leonel Kónis le Sam 14 Nov 2020, 18:40, édité 1 fois

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12/08/2020

Leonel & Markus
un Boulanger face à une Bête
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፠ Saison d'Ignis ፠
፠ Extérieur du Temple d'Aer ፠
C'est le grand jour. Drei m'a balancé ça avant que je parte. Ça m'a hérissé le poil. Comme si c'était le jour où j'allais accomplir de grandes choses. Quelle connerie. C'est déjà fait. Non, aujourd'hui, je risque de crever. Donc j'ai potentiellement affaire au dernier jour de ma vie. Parce que j'ai décidé de risquer mon cul au Temple pour éviter que quelqu'un en tire profit. Il n'y a pas meilleure motivation.

Le Keiser a tiré la gueule quand je lui ai dit. Pas besoin de son aval, mais on est jamais trop prudent. Je ne voudrais pas qu'il le prenne mal. Sauf que je ne voudrais pas non plus me retrouver sans molosse divin pour défendre ma chère existence en cas de nouveau pépin. Mon choix est fait. Voilà déjà trop longtemps que je me promène sans un rejeton maudit des Quatre.

Je m'en vais quérir l'aide du Dieu Ciel. C'est chez nous, pas trop loin, et moins long que de courir l'île avec les deux brutes qui m'accompagnent. On arrive d'ailleurs à proximité de la route menant à Kelder. Mon azuryx gratte le sol de son sabot. Il n'aime pas la neige molle de ces terres. Je le comprends. Mais elle reste moins traître que les sols gelés de la Forêt Morte. Il fait chaud ici. J'enlève une couche de fourrure et la roule en boule avant de l'attacher et de la fixer à tout le fatras que porte la bête.

Je connais pas l'emplacement des camps de la zone, alors on avance un peu au pif. Et quelqu'un finit par nous trouver. Le blason sur nos armures suffit à nous identifier, mais comme j'aime parler, je m'en prive pas.

« Clan Hawke. En direction du Temple. »
« On vous voit pas souvent dans le coin, ça fait plaisir. »
« Aer souffle pas assez ici, c'est pas à notre goût ! »

Je me marre avec le gars puis il nous conduit au camp le plus proche. Je vais enfin donner un peu de confort à mon séant, ô joie. Finalement pas. À peine descendu de ma monture, deux guerrières se pointent et annoncent qu'un groupe de Bijoux est en marche. Je lève les yeux au ciel. Ah ça les emmerde qu'on festoie jour et nuit devant le Temple de notre dieu, sur nos terres. Je suis un peu fatigué du voyage, mais dire non à un combat qu'on va clairement gagner, ça ferait mauvaise impression.

J'expulse tout l'air frais qui me reste dans les poumons pour me gorger de celui-ci. Ça sent déjà le sang.

ቾ
Ma hache s'abat en plein sur la pommette gauche du Bijou déjà mal en point. Les éclats d'os s'éparpillent et le sang gicle. J'y suis allé un peu fort. Mon bras suit le mouvement de la tête qui cogne le sol. Obligé de mettre mon pied sur son torse pour retirer l'arme. Merde. La brûlure cingle mon bras comme la morsure du froid. Je m'écarte dans un réflexe. Un poil tardif, clairement.

Je lève mon bouclier avant qu'une épée s'y abatte avec hargne. J'ai pas besoin de le baisser, avec ma taille je domine la putain qui vient de me griffer. Une autre entaille. Je suis vraiment fatigué dis donc. Je finis par lui enfoncer ma lame dans les côtes après quelques échanges. Rah mais elle m'a touché à la jambe aussi, connasse ! Je crache sur son cadavre. Y sont où mes gars pour couvrir mes flancs hein ? Encore une preuve qu'il faut compter sur personne.

Je soupire. Le son se meut en un râle caverneux. L'affrontement a tourné court. En même temps, se pointer comme ça, sans renfort divin. C'est pas de bol d'être tombé sur le nôtre. Ils s'attendaient à ce qu'on essaie pas de délivrer tous les demi-dieux restants ? Ça aurait fait beaucoup de pertes, c'est vrai, de là à rester sagement à garder l'entrée... Bref, le groupe du sud-ouest les a pris en tenaille et paf, tout s'est réglé.

Les autres peuvent se charger du pillage, ça m'intéresse pas. Je retourne au campement pour grailler et me reposer. Faut que je bande mes blessures, le demi-dieu qui aura la chance de me voir attendra bien un jour de plus.

ቾ
Ho ho ho ! Qu'avons-nous là ? Je me disais bien avoir vu des traces de l'autre côté du bâtiment. Par précaution j'en ai fait le tour, on sait jamais ce qu'on peut trouver. Les patrouilles sont suffisamment fréquentes pour rien rater, mais, on sait jamais. J'ai pas envie qu'un salopiaud zigouille mes hommes et m'attende à l'entrée. Si je suis en mauvais état, j'y passerai. Hors de question que je meure après être sorti d'une cellule, vainqueur ou pas. L'honneur me travaille pas mais merde quoi, ça craint comme fin.

Bon, n'empêche que j'ai bien fait de regarder partout dans le Temple. Un homme pionce tranquille. Il devient évident qu'il s'agit pas d'un calis princier. Il n'a même pas l'air de savoir se battre. À se demander comment il est arrivé là. C'est pas nous qui l'avons escorté en tout cas.

« Hé ! »

Un bon coup dans le bide tiens, ça va le réveiller. Oh et puis un autre, pour la forme.

« T'as rien à faire là toi ! »

Son corps se déplie un peu. Il est grand, mais pas autant que moi. Et il est loin d'être aussi costaud. Je lui remets deux coups histoire que les idées s'éclaircissent bien vite dans son crâne, et je le choppe par le col pour le redresser un peu.

« Ben alors, et notre taxe hein ? Tu crois qu'on l'a instauré pour faire joli ? »

Je sors la douce lame cintrée à ma taille, sous un pli de ma lourde armure. Elle lèche avidement le cou du blondinet. Ma voix s'apparente à un grognement.

« Paie. »

Tout paniqué, il sort de ses poches l'argent possédé. Par Aer, il pleut des tsuris ! Un rictus moqueur orne mes traits carnassiers. Pauvre gaillard. Si avec ça il retient pas la leçon. Les rayons dorés s'éclipsent rapidement. Il est venu sans rien ? Ma parole il est taré celui-là. Ou complètement désespéré. Je lève les yeux au ciel. Qu'est-ce qu'il fout là franchement ? Il a aucune chance.

« Même s'il n'y a pas assez, je te laisse tranquille. De toute façon personne ne voudra de toi, alors quand tu reviendras réessayer, si t'es pas mort, prends plus d'argent. »

Ça claque fort quand son dos rencontre le mur de marbre blanc. Je saisis sa mâchoire et m'assure de trouver son regard. Que je me sois bien fait comprendre. Puis je laisse tomber comme un déchet. Son coude épouse le sol avec trop d'amour. Je lui fous ma botte dans la tronche pour marquer un point à cette pathétique histoire. Puis je me casse. J'ai la dalle.

ቾ
Une fois le ventre plein, mes pas me ramènent dans la demeure de notre Père. Je lui adresse une prière silencieuse. J'espère qu'il me portera, comme il m'a porté toutes ces années. Je regarde un peu les portes. Je mets du temps à me décider. Je repasse plusieurs fois devant certaines. Je crois.

Un froissement attire mon attention. Mes iris d'un bleu intrigué se posent au sol. Des papiers ? Je les ramasse. Et j'éclate d'un grand rire. C'est l'autre couillon qui chouine parce que je lui ai cassé la gueule ! Alors ça, pile ce qu'il fallait pour me détendre. Je me demande s'il est retourné chez lui la queue entre les jambes. Ricanant comme un con, je pose mon cul par terre. J'ai pas de crayons sous la main. Je glisse un doigt sous le tissu qui barre mon bras droit. En appuyant un peu sur la plaie, je sens du liquide chaud couler. Ça fera l'affaire.

J'écris grossièrement sur le bas de son foutu papier : Oublie pas la taxe la prochaine fois. T'iras te plaindre à ton Prince, puis je regarde les pages arrachées s'envoler devant moi avant de s'échouer lamentablement au sol. Comme leur propriétaire. Crétin. Faut pas s'aventurer dans le Nord en coursant les papillons aussi.

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