Parvis du quartier général de la Garde Dorée • Aer 59
[Emberlin & Ariel de Mérélac]
Parfois, la discrétion offre de multiple contours à ce que l'on observe. Susceptibles de s'étayer avec le temps, de prendre des teintes plus nettes. Le flou qui singularise l'esprit du macaque n'en est pas moins bridé au cœur de ma psyché. Loin de là, je compose plutôt idéalement avec. Il m'octroie une dimension réflexive intéressante, en plus proche accord avec Mon reflet.
Mais la nature sauvage qui siège davantage au plus profond de ma vie humaine, commence à réclamer son dû. J'ai suffisamment patienté. Observé. Gardé mes distances, avec une fierté et une assurance caractéristique. J'aspire à un déploiement plus conséquent de ce que je suis. De ce qui me construit encore progressivement, en tant que femme. En tant qu'Autre, aussi. L'alliage qui me constitue est particulier, et j'apprécie pleinement en découvrir le sens ou les aspects chaque instant qui passe.
Ce rapide détour par la garnison écoulé, me voici livrée aux rues de la capitale. A ses charmes comme ses déplaisirs. Mais également, surtout, à ses esprits si différents et similaires à la fois. Les interactions représentent à ce jour un réel... Divertissement. Je n'apposerai guère de lignes précises dans la perception actuelle que je m'en fais. Perception si instantanée. Un fin sourire orne le coin de mes lèvres à cette pensée.
Mon pas quitte l'ombre des portes de la garnison et se stoppe un instant. Une main posée avec négligence mais dignité sur le pommeau d'un de mes sabres, mes prunelles flamboyantes contemplent les alentours. L'armure légère qui épouse mes formes, tranche avec l'or de ma liée. Un plastron de cuir noir surmonte des cuissardes de facture identique. Seul le métal des attaches apporte un éclat rutilant. Un pantalon en cuir couleur fauve, fuselé, disparaît derrière des semi-jambières d'obsidienne. Ces dernières protégent le haut de bottes d'un marron bistre. J'ai délaissé mes gantelets, au profit d'une liberté de préhension totale.
Si la nuit semble embrasser ma tenue, celle-ci est pourtant relevée d'une blancheur éclatante et soyeuse. Une singularité... Qui peut sembler très étrange lorsqu'on réalise sa nature. En effet, la longue et ample "fourrure" qui prend naissance à hauteur de mon omoplate droite, n'est pas un colifichet vestimentaire. Une fente souple dans le cuir de mon plastron, aménagée par un couturier, permet à cette crinière naturelle de se déployer jusqu'au bas de mon fessier. Cela peut sembler mal-pratique, et contradictoire avec ce que je vais dire, cependant, c'est un aspect tout aussi élémentaire que constitutif de mon identité humaine. Ainsi que mes canines, un rien plus longues et semblables à de minuscules crocs.
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Les bottes qui claquent dans mon dos éveillent distraitement mon attention. Néanmoins, je demeure le regard fixe devant moi, ainsi que le corps immobile. Encore posée dans un questionnement relatif à mes futures activités.
Mais le port et la carrure de la silhouette qui me dépasse, viennent faire écho à diverses informations récoltées. Si bien que mon timbre de voix interpelle l'individu. Avec assurance, mais sans prétention aucune.
"Ariel de Mérélac, n'est-ce pas?" Je laisse à la curiosité, ou du moins la bienséance, le loisir de le faire se retourner. Ne serait-ce que du fief. Avant d'enchaîner, avec amabilité. "Dites-moi, connaissez-vous les plaisirs de la capitale auxquels il est possible de s'adonner, sans ternir sa réputation?"
Un intérêt? Point encore. Une recherche? Peut-être. J'ai l'envie de laisser l'instinct qui m'est propre guider mon esprit. La suite s'en trouvera profitable, ou non. Cela importe peu pour l'instant.
Apparence de la métamorphose :
[Avec une armure mixte, la fourrure blanche entièrement visible]
Le grand clocher sonne les dix-sept heures et son écho sillonne les rues de la Capitale. C'est à cette heure, qu'aujourd'hui, l'héritier de Mérélac quitte son poste, après s'être délesté de son armure dorée. Retrouvant ses effets personnels, ainsi que le bleu sa cape aux épaules emplumées, il dévale habilement les escaliers qui s'ouvre sur la garnison. Son pas est rythmé, l'épais tissu qui recouvre un ensemble d'un bleu sombre, se soulève au dessus de son sillage. Avec la simple intention de rentrer chez lui, il ne s’apitoie guère sur les individus qui croisent sa route, s'assurant seulement de ne pas les heurter de son imposante présence. Autant pour eux, que pour lui-même.
Pourtant, voilà qu'on l'interpelle clairement et, si bien élevé qu'il est, ne la laisse pas sur sa fin. A demi, il se retourne à l'encontre de celle qui venait d'appeler son nom, entièrement et distinctement. Il la reconnait dans l'instant, lui accordant un sourire immédiat et un air enchanté de la voir. Toute la rancœur qu'il éprouvait pour son engeance était, en tout temps, merveilleusement dissimulée. Ayant à faire au lié du Capitaine Lù qui plus est, l'enfouissement était d'autant plus profond.
" En effet. "
Il n'avait pas l'intention de s'éterniser, mais il... Ou elle, semblait vouloir entamer une conversation des plus futiles. Bien que la tournure de l’interrogation l'amusait sincèrement, ce qui représentait un point, au moins, positif en soit. Le grand blond oblique légèrement du fief et offre un sourire plaisantin.
" J'en connais un certain nombre. Mais si vous voulez mon avis, ce sont les plus délectables qui la mette en péril. "
Un air malicieux enrobe ce trait d'esprit, s'apparentant tout autant à une plaisanterie qu'à une confession. Le choix d'en cerner la nature ne lui appartenait guère. Il parlait en connaissance de cause, lui qui camouflait avec sérieux et minutie ce qui pourrait éveiller des rumeurs déplaisantes et handicapantes. Il y pense irrémédiablement, à ces fameux plaisirs et son sourire demeure, sous son regard perçant.
La nature divine face à lui ne lui était, certes, pas inconnue, mais il y avait des réflexes qu'il avait, envers les femmes, qu'il ne parvenait pas toujours à contrôler. En plus du reste, c'était un autre point qui alimentait l'inconfort que de telles engeances provoquaient. Il fini, malgré tout, par se pivoter totalement pour lui faire face, à la distance qui les séparait depuis l'ouverture de cet étonnante entrée en matière.
" Puis-je vous demander ce que me vaut cette interrogation, Dame Emberlin ? "
La curiosité n'était pas tout à fait sincère en réalité, mais cela, il n'y avait que lui qui avait besoin de le savoir. En revanche, ce que le lié de la Capitaine Lù devait noter, sont ses manières respectueuses à son égard. Rien d'autres ne pouvait lui importer, que cela et c'était l'une des raisons principales qui le faisait rester.
Parvis du quartier général de la Garde Dorée • Aer 59
[Emberlin & Ariel de Mérélac]
Le corps s'offre à moitié, un sourire peint ses lèvres agrémentées d'un air qui semble ravit. Une fine réponse ourle discrètement le coin des miennes. Entre individus respectables et courtois, quoi de plus naturel? Je ne doute cependant pas vraiment du poids que mon statut, un rien particulier, peut amener dans les balances relationnelles. Son gabarit m'apparaît plus nettement que les très rares fois où je l'ai croisé. Il me fait penser au singe, en plus distingué. Rares sont les hommes possédant telle carrure. Encore plus ceux susceptibles de la porter avec une certaine élégance.
Une première affirmative vient ancrer l'assise de mes attentes potentielles. La seconde, toute subjective, les souffle tel Aer se débarrassant d'incommodantes brindilles sur sa route. J'offre d'un ton neutre, un simple constat à cette déclaration personnelle.
"Quel dommage."
Le dommage n'est point du côté des plaisirs sous-jacents. La pointe de déception qui naît en mon sein, se fait intraçable au regard de mes traits clairs. Est-ce là tout ce dont cet homme est capable? Ne jouir pleinement qu'en cas d'interdits ou de dangers? En sortant des normes respectables établies par une société bancale? C'est, du moins semble-t-il, la pensée d'Ariel de Mérélac.
Mon regard flamboyant s'égare un instant sur les toitures avoisinantes. Sans attache précise. Les humains ont tant de mal à se contenter de simples choses. Ce serait pourtant un bien plus bel exploit, à mon sens. Nettement plus grisant, aussi.
Sans vouloir paraître manifester quelconque désintérêt, je m'en retourne rapidement à mon vis-à-vis. Dont la posture vient d'agencer une toute autre dynamique interactionnelle. Un peu d'ouverture, et une interrogation, pourquoi pas? Quelle que soit la nature exacte de ces dernières, je peux m'en satisfaire à ma façon.
Mes prunelles orangées s'affirment dans le ciel de ses yeux. Une certaine nonchalance accompagne ma gestuelle, alors que je croise mes bras sur ma poitrine. Ma voix se délie avec un soupçon de désir. Léger, presque impalpable. Mais néanmoins présent.
"Je souhaite agrémenter le reste de ma journée d'une façon... Originale, disons. Et j'ignore encore bien des manières de le faire. Ou en quelle compagnie." L'un des mes avant-bras s'est détaché, en écho à ma dernière phrase, ma main a opéré un geste désinvolte. Paume orientée vers le haut. Avant de retrouver sa place initiale.
Un temps de silence. Brièvement marqué. Puis... Je penche à peine le fief sur la gauche, pour demander avec sérieux.
"Auriez-vous des suggestions?"
Apparence de la métamorphose :
[Avec une armure mixte, la fourrure blanche entièrement visible]
La réponse qu'il récolte n'est que peu engageante, manifestement. Son sourire ne s'en ternit guère. Pourtant, en son fort intérieur, il en est tout autrement. A peine un sourcil se lève quand le regard de son interlocuteur divinement camouflé se détache du sien. Un apparent dédain qui ne lui échappe pas, malgré son retour prompt. Il pouvait bien attribuer une toute autre nature à cette réaction cependant, et la déception remportait habillement la victoire. C'était peut-être le cas, mais si ça l'était, il n'en avait que faire, personnellement. Pourtant, face au lié de la Capitaine Lù, il ne pouvait s'empêcher de considérer cette simple seconde comme un échec cuisant.
Il retrouve l'ancrage de ses yeux ambrés et réaffirme sa position engageante, comme rassuré. Mais pas assez pour s'en satisfaire, lui qui ne l'était jamais de ses prouesses. Son air enchanté ne se délie en aucune manière et accueille ses questionnements personnels avec intérêt. Ainsi donc, le lié de la Capitaine Lù requérait à la fois des conseils et un guide. Difficile, pour Ariel, de passer à côté d'une telle occasion de se distinguer auprès de la gradée.
Ses sourcils se froncent, légèrement et son regard se détourne. S’interrogeant, il se pince les lèvres d'un air concerné par la situation avant de croiser lui aussi ses bras, en miroir à l’ersatz de femme qui lui fait face.
" Originale dites-vous ? "
En l'état, il lui apparaissait difficile de satisfaire sa demande, sans autre information. De son propre avis, les activités originales auxquelles ils s'adonnait se déroulaient à l'abri des regards. Si pour la plupart des habitants du Sud ce serait décadent, ça ne l'est probablement pas pour d'autres castes plus sombres. A l'inverse, il y avait des activités communes pour les Lühiens qui sortiraient sans doute de la norme pour les Nordiens. Ainsi, le questionnement se présente bien plus épineux qu'il ne l'aurait cru.
Cependant, ses yeux glissent à nouveau jusqu'à son interlocutrice et l'évidence le frappe douloureusement. Sa nature divine rendait l'ensemble plus nébuleux encore, pour lui qui n'avait aucune inclination pour son engeance. Un défi à sa hauteur, lorsqu'on en connaît les enjeux. Son sourire se prononce davantage.
" Je dois bien avouer que je doute avoir suffisamment de carte en main pour répondre aux aspirations d'un enfant divin. Pourriez-vous éclaircir les vôtres ? "
D'un air avenant il s'approche en ouvrant l'arc de son bras, l'invitant à prendre l'ancrage sur lequel se tenir.
" Accepteriez-vous de marcher avec moi ? Rester planter ainsi n'a rien de passionnant si vous voulez-mon avis. Et avec un peu de chance, l’originalité pointera d'elle-même le bout de son nez, qui sait ? "
Son sourire et sa voix se réchauffe d'une douce sympathie, espérant sincèrement recevoir une réponse positive à sa proposition.
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Ensemble blanc & violet
Pantalon de tissu noir, moulant.
Bottes noires
Cape blanche
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Anneau des Haleb 
